04 janvier 2005

Asnières, courtisane « dévoilée » des mollahs iraniens

Un courrier paru sur asnierois.org, mercredi 29 décembre 2004

Au mois d’octobre 2004, dans le cadre de la Semaine des cultures étrangères organisée à Paris par le FICEP (Forum des Instituts Culturels Etrangers à Paris), Monsieur Hojatollah Ayoubi, attaché culturel de l’Ambassade de la République Islamique d’Iran en France, s’enorgueillissait du partenariat réussi entre le Centre culturel iranien, organisme dépendant de l’Ambassade d'Iran, et la municipalité d’Asnières, en vue d’un projet de manifestation culturelle sur l’Iran.

De source municipale, on reconnaît aujourd’hui l’existence d’un « projet faramineux » initialement prévu le 15 janvier 2005 autour de rien moins que 70 invités, mais « revu à la baisse » en raison de sa démesure financière. Bien que prévu et préparé, ce projet d’événement culturel autour de l’Iran demeure absent de la Programmation culturelle municipale officielle sur 2004-2005 et il est resté totalement inaperçu chez les élus de l’opposition lors du vote des budgets.

Que l’enveloppe dédiée aux évènements culturels soit globale ou non, il n’en demeure pas moins que les Asniérois peuvent légitimement s’interroger sur les raisons qui ont poussé la municipalité à succomber au charme des mollahs. Car, rappelons-le, les officiels iraniens sont avant tout des membres du clergé chiite qui, pour accéder à leur poste, sont passés par la procédure de sélection en vigueur pour tous les fonctionnaires, une sélection axée strictement sur l’idéologie religieuse la plus rétrograde.

Certes, la culture iranienne, à travers ses formes d’_expression (musique, théâtre, chant, poésie…) mérite d’être mieux connue en France. Mais, ironie de l’histoire, c’est précisément pour pouvoir exprimer leur talent que la quasi-totalité des artistes et poètes iraniens a dû s’exiler, y compris vers la France où l’on compte plusieurs dizaines d’associations d’artistes de ce pays ainsi qu’un Centre culturel iranien indépendant.

S’agit-il d’une simple occasion de festoyer entre amis dans le cadre des Amitiés France- République Islamique d’Iran, ce groupe de l’Assemblée Nationale auquel appartient justement le député –maire d’Asnières ? Il y a malheureusement un précédent. En effet, André Santini, député-maire d’Issy-les-Moulineaux, vice-président du groupe d’amitié parlementaire cité, a organisé une Semaine culturelle sur la femme en Iran, en pleine mobilisation internationale sur le cas de la petite Jila Azadi, 13 ans, condamnée à la lapidation, entraînant une vague de protestations internationales. Dans un tel contexte liberticide, mêler Asnières et les mollahs est-elle une bonne chose pour notre ville ?

Les citoyens contribuables asniérois doivent être vigilants face à l’événement annoncé. En effet, qui peut encore feindre, aujourd’hui, d’ignorer la nature dictatoriale et barbare du régime en Iran dont les premières victimes sont les enfants et les femmes, notamment à travers la loi sur l’adultère, adoptée en 1980, inscrit dans la Constitution et le Code Pénal, une loi qui punit de manière très discriminatoire les femmes et les hommes pour un même acte ?

Ne serait-il pas scandaleux de recevoir officiellement à l’Hôtel de Ville, aux frais des contribuables asniérois, les représentants d’un Etat qui, tout au long de ces derniers mois tout particulièrement, a montré autant de zèle contre les droits humains les plus essentiels ?

Rappelons brièvement quelques dates marquantes et révoltantes des actes de ce régime dont la mairie d’Asnières pourrait accueillir les représentants :

- le 15 août 2004, Atefeh Rajabi, une jeune fille de 16 ans, a été exécutée, pendue à une grue, pour « acte incompatible avec la chasteté ».
- en septembre 2004, Feyz Mohammad, un garçon de 16 ans, a été condamné à mort.
- en octobre 2004, une enfant de 13 ans, Jila Azadi, a été condamnée à la mort par lapidation, accusée d’avoir eu des relations sexuelles avec son frère. Elle vient d’accoucher en prison. Grâce à la mobilisation internationale - en France, l’UMP, parti du député-maire d’Asnières, a joint sa voix aux nombreuses protestations émises, l’exécution a été suspendue pour le moment.
- huit enfants mineurs attendent encore dans les couloirs de la mort leur exécution prochaine.


La question légitime qui peut se poser, au regard des principes républicains et des droits de l’homme, est celle-ci : les représentants d’un Etat qui pend et lapide des enfants doivent-ils être accueillis en mairie d’Asnières par les élus de la commune et aux frais des citoyens ?

Une deuxième question s’ensuit : tous les élus du Conseil Municipal ont-ils été informés de ce projet de manifestation culturelle, qui ne peut s’analyser que comme un soutien direct au régime en place à Téhéran et qu’en pensent-ils ?

ISABELLE

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo Isabelle

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