06 avril 2024

AFIF INFOS Mars 2024


Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


55e CDH-IRAN
AFIF salue les conclusions publiées le 8 mars et présentées le 18 mars 2024 par la Mission internationale  indépendante d'établissement des faits sur l’Iran (FFMI) concernant les graves violations des droits humains qui ont donné lieu à des "crimes contre l'humanité" perpétrés contre la population civile, et la persécution sexiste envers les femmes et les jeunes filles lors des manifestations nationales 2022-2023 en Iran.
Ces conclusions soulignent l'urgence d'une action concertée pour lutter 
contre les violations des droits humains en Iran et lancent un appel aux parties prenantes nationales et internationales pour qu'elles accordent la priorité à la responsabilité, à la justice et à la réforme.
 

12 défenseurs des droits des femmes condamnés à plus de 60 ans de prison 
Iran Wire/HRANA/AFIF, 31 mars 2024
Les 11 femmes et un homme, Sara Jahani, Yasmin Hashdari, Shiva Shahsiah, Negin Rezaei, Vahdeh Khossirat, Matin Yazdani, Azadeh Chavoshian, Zohra Dadres, Zahra Dadres, Jaloh Javaheri, Forough Samiania et Homan Taheri militants civils vivant dans la province de Guilan, ont été initialement détenues lors d'une arrestation massive de citoyens dans la province de Guilan les 16 et 17 août 2023. Par la suite, ils ont été libérés sous caution de la prison de Lakan à Racht dans l'attente de la conclusion de la procédure judiciaire.
Lourdes peines
Suite à leur procès qui a commencé le 29 février 2024, le tribunal révolutionnaire de Racht a rendu ses verdicts, condamnant ces défenseurs des droits des femmes à une peine d'emprisonnement cumulée supérieure à 60 ans et 6 mois.
Zohreh Dadras  a notamment été condamnée à 9 ans, 6 mois et 2 jours pour son implication présumée dans la "formation d'un groupe pour agir contre la sécurité nationale", Hooman Taheri et Jelveh Javaheri ont été condamnés à un an de prison chacun pour "propagande contre le régime" et les autres à 6 ans et 47 jours pour "rassemblement et collusion en vue d'agir contre la sécurité nationale".

L'ancienne prisonnière politique a perdu la vie après avoir été convoquée au ministère de l'intérieur
kampain.info/ir.voanews.com, 29 mars 2024
Sara Tabrizi, ancienne prisonnière politique, qui avait été convoquée au ministère du renseignement le 23 mars 2024, est décédée un jour plus tard au domicile de son père à Téhéran. Sara avait 20 ans. Elle avait été arrêtée par le ministère du Renseignement au milieu de l'automne 2023 et libérée de la prison d'Evin le même mois. Les agents du ministère du renseignement avaient menacé Sara à plusieurs reprises de publier le contenu privé de son téléphone portable si elle ne coopérait pas. La cause exacte de la mort de Sara Tabrizi n'a pas encore été déterminée. La famille et les amis de Sara demandent une enquête approfondie sur sa mort. 
Ces dernières années, un nombre important de prisonniers politiques et du soulèvement sont morts de manière suspecte après leur libération.

444 koulbars tués par les forces de sécurité du régime iranien en 2023
Iran News Wire, 28 mars 2024
Meurtres des porteurs transfrontières en Iran : Une crise humanitaire et l'urgence d'une action immédiate 
Les koulbars sont des personnes qui travaillent comme transporteurs de lourdes charges de marchandises dans les zones frontalières. Ces personnes transportent généralement des marchandises d'un pays à l'autre en empruntant des itinéraires frontaliers non officiels et dangereux. Malheureusement, la vie de ces personnes s'accompagne de risques très élevés et elles connaissent souvent une fin amère.
Au cours de la 1ère semaine de la nouvelle année en Iran (à partir du 20 mars 2024), deux porteurs ont perdu la vie à cause d'une fusillade et du froid. En outre, depuis la mi-octobre 2023, on observe une augmentation inquiétante des meurtres de koulbars.

Une femme et deux hommes exécutés à la prison centrale de Tabriz
IHRS, 27 mars 2024
Le mercredi 27 mars 2024, trois prisonniers, dont une femme, ont été exécutés à la prison centrale de Tabriz pour des accusations liées à la drogue.
La première exécution de la nouvelle année iranienne (21 mars) a eu lieu le 26 mars 2024 à cette prison. Abbas Aghaei, 36 ans, originaire de Tabriz, avait été arrêté il y a 28 mois pour trafic de stupéfiants et condamné à mort. Son père est décédé et Abbas était le tuteur de ses jeunes frères et sœurs. 
A l’aube du 18 mars, Yasin Zulfaghari et sa femme ont été exécutés à la prison centrale de Tabriz sur la base d'accusations liées à la drogue.
Zulfaghari et sa femme, dont l'identité est inconnue, étaient originaires de Jolfa et condamnés à mort dans une affaire commune liée à la drogue.
Au cours de l'année iranienne 1402 (2022-2023), au moins 810 prisonniers ont été exécutés, dont 21 femmes. Les femmes sont en général exécutées dans le silence et la censure des médias gouvernementaux.

Une convertie au christianisme condamnée à la prison et à l’interdiction de voyager
HRANA, 26 mars 2024
La branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Laleh Sa'ati, convertie au christianisme, à 2 ans de prison et  à l’interdiction de quitter le pays. Elle est condamnée pour "actions contre la sécurité nationale". Selon des informations Sa'ati résidait en Malaisie avant son retour en Iran. Elle serait en mauvaise santé mentale et souffrirait d'une grave dépression depuis son incarcération. Cette femme a été arrêtée par les forces de sécurité le 13 février 2024 et initialement détenue dans le quartier des femmes de la prison d'Evin, puis transférée à plusieurs reprises dans le pavillon 209 pour être interrogée par des agents du ministère du Renseignement.


Appels à libérer Maryam Akbari Monfared, 14 ans de prison sans congé
IranHRS, 19 mars 2024
Plus de soixante femmes détenues pour des raisons politiques ont uni leurs forces dans une lettre demandant la libération de Maryam Akbari-Monfared, symbole de l'injustice persistante sous le régime clérical iranien. 
Maryam Akbari Monfared, prisonnière politique en exil, est en prison depuis 14 ans sans un seul jour de congé.
À la veille du Nouvel An iranien (Norouz) 1403, 64 de ses anciennes compagnes de cellule, dont certaines ont été libérées et d'autres sont toujours en prison, ont signé une déclaration demandant sa libération inconditionnelle.

ONU-Iran
La Mission internationale indépendante d'établissement des faits sur l'Iran présente ses conclusions 
AFIF, 19 mars 2024
Le 18 mars 2024, la Mission internationale indépendante d'établissement des faits sur l'Iran a présenté ses conclusions au Conseil des droits de l'homme lors de sa 55e session.
Malgré les difficultés rencontrées pour établir la communication avec les autorités iraniennes, la mission d'enquête a méticuleusement documenté divers incidents et schémas de violations des droits. 
De la mort tragique de Jina Mahsa Amini en détention à l'usage de la violence contre des manifestants pacifiques entraînant des exécutions illégales, le rapport brosse un tableau troublant d'abus systémiques. En outre, les violations documentées, notamment les exécutions extrajudiciaires, la torture, le viol, les disparitions forcées et la persécution fondée sur le sexe, soulignent la nécessité urgente de rendre des comptes et de rendre justice aux victimes et aux survivants. 
La répression violente de Téhéran contre les manifestations pacifiques et la discrimination à l’égard des femmes et des filles ont entraîné de graves violations des droits, dont beaucoup constituent des crimes contre l’humanité, a conclu vendredi une mission d’enquête de l’ONU.

Rapport final du Rapporteur spécial sur la situation des droits humains en Iran
AFIF, 19 mars 2024
Le 18 mars 2024, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, a présenté son rapport final (A/HRC/55/62) à la 55ème session du Conseil des droits de l'homme à Genève.
Le Dr. Javaid Rehman s’est dit préoccupé par la hausse alarmante des condamnations à la peine de mort, y compris pour des délits liés à la drogue et pour des délinquants juvéniles.  
Il demande aux autorités iraniennes de légiférer pour abolir immédiatement la peine de mort pour toutes les infractions. 
Le Rapporteur spécial demeure préoccupé par la répression constante des droits des femmes et des filles et par les informations selon lesquelles, depuis avril 2023, les autorités utilisent de plus en plus des méthodes de maintien de l’ordre brutales et autoritaires à l’égard des filles et des femmes qui s’opposent aux lois relatives au port obligatoire du hijab. Plus d’un million de SMS ont été envoyés à des femmes pour les menacer de confiscation de leurs véhicules si elles circulaient non voilées et ces menaces ont été mises à exécution par milliers. Les autorités de l’État ont fermé de force des centaines d’entreprises parce qu’elles ne faisaient pas respecter le port obligatoire du voile et d’innombrables femmes ont été privées d’accès à l’éducation, aux transports publics et aux services bancaires…
Javaid Rehman exhorte la communauté internationale à demander des comptes sur des événements emblématiques de longue date qui ont bénéficié d'une impunité persistante, notamment les disparitions forcées et les exécutions sommaires et arbitraires de 1981 et 1988, ainsi que les manifestations de novembre 2019.

Les femmes non voilées et mal voilées devront payer une amende de 3 millions de tomans dès la nouvelle année iranienne
women.ncr-iran.org, 12 mars 2024
Intensification de la répression à l’encontre des femmes sous le prétexte du hijab ; 30 millions d’Iraniennes risquent d’être accusées de ne pas porter le voile ou de ne pas le porter correctement.
Au cours de la prochaine année persane, les personnes surprises à ne pas porter le voile dans les espaces publics se verront infliger une amende de 3 millions de tomans, comme l’a annoncé un membre du parlement du régime, originaire d’Ispahan. Cette amende sera appliquée par le biais d’un système directement lié aux comptes bancaires des individus, déclenché par la surveillance des caméras de vidéosurveillance ou le contrôle en ligne. (Site web officiel eghtesadnews.com, 11 mars)
C’est la police qui sera chargée d’appliquer les amendes. Les officiers de police identifieront les violations et, après confirmation, déduiront le montant spécifié du compte bancaire du contrevenant en utilisant son code national et ses informations personnelles (Site web officiel tabnak.ir, 11 mars)
Amende de 56 € à toutes les femmes qui enfreignent les règles relatives au hijab 
(Iran Focus, 11 mars 2024)

Le Canada sanctionne des responsables iraniens pour violation des droits des femmes
Iran Focus/CSDHI, 11 mars 2024
Le vendredi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le gouvernement canadien a annoncé des sanctions à l’encontre de Masoud Dorosti, PDG du métro de Téhéran, et de Zahra Elahian, représentante au Majlis (parlement) du régime, pour leur implication dans la répression des citoyens iraniens, en particulier des femmes et des jeunes filles.024

Cette théologienne iranienne qui rejette le voile obligatoire au nom du Coran
Le Figaro, 9 mars 2024
L'universitaire Sedigheh Vasmaghi s'insurge publiquement contre le code vestimentaire en vigueur en Iran, défiant les mollahs par son refus, elle aussi, de porter le voile. L’originalité de sa fronde, en écho au mouvement «Femme, Vie, Liberté», est qu’elle procède d'études approfondies du Coran et des paroles du Prophète. Un pas de plus dans le combat des Iraniennes pour la liberté.

Accusées d’avoir "brisé les normes sociales en dansant", deux jeunes femmes arrêtées à Téhéran - Vidéo d’Iran
sudouest.fr/AFP, 9 mars 2024
Au lendemain de la journée internationale des droits des femmes, la répression continue en Iran avec l’arrestation de deux jeunes femmes, après la publication d’une vidéo les montrant en train de danser sur une place publique.
Le Nouvel An persan approche et ce qui devait être un instant de célébration, s’est transformé en répression. Un média local a annoncé ce samedi l’arrestation de deux jeunes femmes en Iran après la diffusion d’une vidéo dans laquelle elles dansent pour célébrer l’arrivée du Nouvel An.
La vidéo de ces deux jeunes femmes se déhanchant près de la place Tajrish, un lieu fréquenté du nord de Téhéran, est devenue virale sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Elles étaient déguisées en Hadji Firouz, un personnage folklorique vêtu de rouge dont la danse et les chants annoncent l’arrivée de Norouz, le Nouvel An iranien qui commence le 20 mars cette année.
« Le procureur de Téhéran a ordonné l’arrestation de deux femmes ayant brisé les normes sociales en dansant à Tajrish », a rapporté l’agence de presse Tasnim.
De nombreuses vidéos de femmes dansant dans des lieux publics, notamment dans le métro, sont devenues virales en Iran ces derniers mois, après le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite de la mort de Mahsa Amini. 

Rapport spécial
Un aperçu sur la situation des femmes détenues dans les prisons iraniennes
Société iranienne des droits de l'homme, 8 mars 2024
https://iranhrs.org/%d9%86%da%af%d8%a7%d9%87%db%8c-%d8%a8%d9%87-%d9%88%d8%b6%d8%b9%db%8c%d8%aa-%d8%aa%da%a9%d8%a7%d9%86-%d8%af%d9%87%d9%86%d8%af%d9%87-%d8%b2%d9%86%d8%a7%d9%86-%d8%b2%d9%86%d8%af%d8%a7%d9%86%db%8c-%d8%a7/

66 prisonnières politiques dans les cachots du régime misogyne des mollahs


Iran : Campagne draconienne d'application des lois sur le port obligatoire du voile par le biais de la surveillance et de la confiscation massive de voitures 
Amnesty International, 6 mars 2024
Les autorités iraniennes mènent une campagne de grande ampleur pour faire appliquer les lois répressives sur le port obligatoire du voile en surveillant à grande échelle les femmes et les jeunes filles dans les espaces publics et en 
procédant à des contrôles de police massifs ciblant les conductrices.
Des dizaines de milliers de femmes se sont vu confisquer arbitrairement leur voiture pour avoir défié les lois iraniennes sur le port du voile. D'autres ont été poursuivies et condamnées à la flagellation ou à des peines de prison, ou ont dû faire face à d'autres sanctions telles que des amendes ou l'obligation de suivre des cours de "moralité". 
Les témoignages de 46 personnes - 41 femmes, dont une transgenre, une jeune fille et quatre hommes - recueillis par Amnesty International en février 2024, ainsi que l'examen de documents officiels, notamment de verdicts de tribunaux et d'ordonnances de poursuites, indiquent qu'une multitude d'organismes publics sont impliqués dans la persécution de femmes et de jeunes filles pour avoir simplement exercé leur droit à l'autonomie corporelle et à la liberté d'expression et de croyance. L'organisation a publié des extraits de 20 de ces témoignages afin de donner un aperçu de l'effrayante réalité quotidienne à laquelle sont confrontées les femmes et les jeunes filles en Iran.

6ème mardi de grève de la faim des prisonniers politiques contre les exécutions
iranhrs.org, 5 mars 2024
Le mardi 5 mars 2024, des prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim d'une journée pour protester contre les exécutions généralisées dans certaines prisons iraniennes. C'est la 6ème semaine que des prisonniers entament des grèves de la faim le mardi, appelées "mardis anti-exécutions", pour protester contre les exécutions arbitraires dans les prisons iraniennes.
Des prisonniers de la prison d'Evin (pavillon 4 et pavillon des femmes), de la prison de Vakilabad à Machhad, de la prison de Qezel Hesar, de la prison de Khorramabad et de la prison centrale de Karaj ont participé à la grève de la faim. Dans leur annonce de la grève de la faim, les prisonniers ont déclaré que le régime, après sa défaite aux élections, reprendrait les exécutions, et ils ont appelé à cette grève de la faim pour empêcher de nouvelles exécutions.
Ils ont également appelé les prisonniers de tout le pays à se joindre à la grève de la faim et ont exhorté les médias indépendants à soutenir ces grèves.

Iran: au moins 834 personnes exécutées en 2023, un record depuis 2015, selon 2 ONG
AFP/Le Figaro, 5 mars 2024
Pas moins de 471 personnes ont été exécutées pour des affaires liées à la drogue et au moins 282 individus l’ont été pour meurtre
Au moins 8 manifestants exécutés en 2023
Une augmentation «alarmante» de 43% par rapport à 2022. Selon le rapport annuel des ONG Iran Human Rights et Ensemble contre la peine de mort, l’Iran a exécuté au moins 834 personnes en 2023, le chiffre le plus haut depuis 2015.
«Le nombre d'exécutions a littéralement explosé en 2023, souligne ce 16e rapport des
ONG sur la peine de mort en Iran. «C'est la seconde fois en 20 ans que le nombre d'exécutions dépasse le seuil de 800 par an. (C’est un chiffre) effroyable».
Les exécutions en Iran - un des pays qui exécute le plus avec la Chine et l'Arabie saoudite - s'effectuent par pendaison strangulation. En 2023, au moins 22 femmes ont été exécutées dans la République islamique d'Iran, le nombre le plus élevé de ces dix dernières années, rapportent ces ONG. En 2015, les autorités iraniennes avaient procédé à l'exécution de 972 personnes, rappelle Iran Human Rights (IHRNGO), basé en Norvège, et Ensemble contre la peine de mort (ECPM), basé à Paris.

Iran: exécution d'une personne accusée d'espionnage pour le compte d'Israël
AFP/Le Figaro, 3 mars 2024
La justice iranienne a exécuté une personne pour une attaque de drone ayant visé un site du ministère de la Défense dans le centre de l'Iran l'année dernière, ont rapporté dimanche des médias d'État.
Cette personne avait été arrêtée après une attaque de drone menée en janvier 2023 contre une infrastructure du ministère de la Défense. Son identité n’a pas été précisée.

Rapport annuel de FIJ -  liberté de presse en Iran
ifj-farsi.org, 3 mars 2024
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a publié son rapport annuel sur la liberté de la presse en Iran, dressant un tableau inquiétant de la répression continue à laquelle sont confrontés les journalistes en 2023. Le rapport fait état d’un ciblage systématique des travailleurs des médias, y compris des arrestations, des emprisonnements, des pertes d’emploi et des fermetures de publications.  En 2023, 27 journalistes ont été arrêtés, 27 convoqués et 21 condamnés à l’emprisonnement. Selon la FIJ, ces actions s’inscrivent dans le cadre d’une longue série de restrictions imposées par le gouvernement à la liberté des médias en Iran, favorisant un climat de peur et d’autocensure.

Iran : l'auteur d'un hymne protestataire condamné à plus de 3 ans de prison
Euronews/AP, 2 mars 2024
Le chanteur iranien Shervin Hajipour, qui a gagné un Grammy, a été condamné à une peine de 3 ans et 8 mois de prison pour "propagande contre le système" et "encouragement à manifester". 
Le tribunal a prononcé cette peine en partie parce qu'il a estimé que le chanteur n'avait pas exprimé de regrets concernant la publication de la chanson.
Il lui a également imposé une interdiction de voyager pendant 2 ans et il lui a été ordonné de créer une chanson sur les "crimes américains" et de publier des messages sur ces prétendus crimes, en ligne.
Shervin Hajipour a déjà purgé une partie de sa peine de prison, mais il avait été libéré sous caution dans l'attente de la décision du tribunal. 
Les paroles de sa chanson, "barayé", énumèrent les raisons que de jeunes Iraniens ont publiées en ligne pour expliquer pourquoi ils ont protesté contre la théocratie au pouvoir en Iran après la mort de Mahsa Amini en septembre 2022, après avoir été arrêtée par le police des mœurs.
Les manifestations se sont rapidement transformées en appels à renverser les dirigeants religieux de l'Iran. La répression qui s'en est suivie a fait plus de 500 morts et plus de 22 000 personnes ont été arrêtées.
 
"Elections" législatives en Iran
Dans une extraordinaire démonstration de désobéissance civile, la population iranienne a massivement boycotté les élections législatives du vendredi 1er mars, portant un coup significatif à la façade de gouvernance démocratique du régime.

. En Iran, les législatives accentuent l’exclusion des réformateurs
Une forte abstention est attendue vendredi, à l’occasion des premières élections depuis l’importante vague de contestation de l’automne 2022 
En Iran, les étudiants boycottent massivement les élections : "Le régime a le sang du pays sur ses mains"
Les Iraniens sont appelés à élire le 1er mars leur Parlement et l’Assemblée des experts, chargée de désigner un prochain Guide suprême. Le taux d’abstention s’annonce record, alors que les appels au boycott se multiplient (Le Figaro, 1er mars)
. Malgré les appels répétés des dirigeants du pays, dont Ali Khamenei, exhortant les citoyens à participer, la réponse est loin d'être satisfaisante. Les rapports émanant du siège social de l'OMPI, des témoins oculaires et des journalistes décrivent un Téhéran où le taux de participation est nettement inférieur à celui des élections de 2020 
Un boycott monumental et un régime en crise
Extraordinaire démonstration de désobéissance civile (stopfundamentalism.com, 2 et 7 mars)
. Echec lamentable de Khamenei dans sa farce électorale 
boycottée par 80% des Téhéranais 
Faible participation, achat de voix et tactiques de répression dévoilées (CNRI, 4 mars)
. Le pouvoir religieux iranien a été mobilisé autour du scrutin législatif du 1er mars. L'enjeu n'était pas le résultat. Dans un système autocratique, les candidatures, et donc les résultats sont contrôlés par le pouvoir. L'enjeu était le taux de participation.... Le peuple iranien n'a pas répondu présent... (Le Monde Décrypté)
.Victoire sans surprise des conservateurs après une abstention sans précédent aux législatives
La principale coalition de partis réformateurs, le Front des réformes, avait annoncé son refus de participer à ces « élections dénuées de sens » compte tenu de la disqualification de nombre de ses candidats avant le scrutin. (Le Monde avec AFP, 4 mars)


04 mars 2024

AFIF INFOS – Février 2024


Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

Elections en Iran
Le Figaro/ La libération, 29 février 2024 
Les conservateurs archifavoris, l’abstention donnée gagnante
Plus de 61 millions d’Iraniens élisent ce vendredi leurs 290 députés et les 88 membres de l’Assemblée des experts, des religieux qui auront la charge de désigner le futur guide suprême. 
59000 bureaux de vote et une question : combien d’Iraniens se déplaceront-ils ce vendredi pour élire leur nouveau parlement ? Plus que les noms des futurs députés, c’est le niveau d’abstention qui sera scruté.
Une forte abstention est attendue  ce vendredi, à l’occasion des 1ères  élections depuis l’importante vague de contestation de l’automne 2022
La crise économique et les appels au boycott lancés par les réformistes risquent de plomber la participation.  
Les résultats sont déjà connus : les conservateurs seront plus que majoritaires, les réformateurs ayant soit décidé de boycotter le scrutin, soit vu leur candidature rejetée.

Retour en prison de la détenue germano-iranienne de 69 ans, selon sa famille
AFP, 29 février 2024
La Germano-iranienne Nahid Taghavi, arrêtée en octobre 2020 à Téhéran, a été contrainte de retourner en prison après avoir été libérée temporairement pour recevoir des soins médicaux, a annoncé jeudi sa fille Mariam Claren sur X.
"Ma mère de 69 ans Nahid Taghavi a été forcée de retourner à la prison d'Evin", une prison de Téhéran aux conditions de détention extrêmement difficiles. Elle condamne
une décision "arbitraire et sans motivation claire". 
Condamnée à plus de 10 ans de prison en août 2021 pour appartenance à un groupe illégal et pour propagande contre le régime, sa mère avait été remise en liberté surveillée et assignée à résidence pour motifs médicaux le 9 janvier.
"Je demande à tous ceux qui aiment la liberté d'être la voix de ma mère et de tous les prisonniers politiques", conclut-elle dans son message accompagné d'une photo de sa mère.
Un autre Germano-iranien, Jamshid Sharmahd, arrêté en août 2020, a été condamné à mort par la Cour suprême pour son implication présumée dans un attentat contre une mosquée perpétré en 2008, qui avait fait 14 morts.

L’Iran interdit à la Nobel de la paix d'assister aux funérailles de son père
AFP/Le Figaro, 29 février 2024 
La lauréate du prix Nobel de la paix Narges Mohammadi, incarcérée depuis 2021 à Téhéran, a été interdite d'assister à l'enterrement de son père décédé plus tôt cette semaine, a dénoncé jeudi sa famille. Karim Mohammadi, qui n'avait pas vu sa fille depuis 22 mois et ne lui avait pas parlé par téléphone ces trois derniers mois, est décédé mardi à l'âge de 90 ans. Ses obsèques se sont tenues jeudi dans la ville de Zanjan, au nord-ouest de Téhéran. «Malheureusement, Narges Mohammadi s'est vu refuser la possibilité d'assister à la cérémonie et de faire ses derniers adieux à son père», a déploré dans un communiqué sa famille, qui avait précédemment affirmé que la Nobel de la paix devait avoir le «droit sans équivoque» d'assister à ces funérailles…
Selon sa famille, ses peines s'élèvent désormais à 12 ans et trois mois d'emprisonnement, 154 coups de fouet, deux ans d'exil et diverses restrictions sociales et politiques.
Le livre "Torture blanche ", témoignages de prisonnières politiques iraniennes recueillis par Narges Mohammadi paraitra le 6 mars en France. 

Le secteur pharmaceutique iranien confronté à des problèmes de devises et d'approvisionnement
irannewsupdate.com/ ILNA, 28 février 202
Le président de la Chambre de commerce de Téhéran a fait part de ses inquiétudes concernant les problèmes de change, soulignant l'état précaire de l'industrie pharmaceutique du pays. Il a averti que si ces problèmes persistent, une pénurie de médicaments essentiels pourrait être imminente. Mohammad Najafi Arab a mis l'accent sur les problèmes liés à l'allocation et à la distribution opportune de devises pour l'achat de médicaments. Il a déploré le fait que le gouvernement et la sécurité sociale ne respectent pas leurs obligations en matière de paiement au secteur privé.
Les pénuries de devises qui affectent l'approvisionnement en médicaments sont exacerbées par le fait que le régime finance sans restriction les milices qu'il soutient, bien qu'il accuse constamment les sanctions d'être à l'origine des retards dans l'approvisionnement en devises et en médicaments.
À la lumière de ces défis, la sensibilisation et l'inquiétude du public concernant la priorité accordée au financement des milices par rapport aux soins de santé se sont accrues ces dernières années.

12 activistes des droits des femmes seront jugées à Rasht
IranWire, 27 février 2024
Douze activistes iraniens des droits des femmes de la province de Guilan doivent comparaître devant un tribunal le 29 février pour répondre à des accusations, selon le groupe juridique Bidarzani.
Le procès se tiendra devant la 3ème section du tribunal révolutionnaire de Rasht, présidé par le juge Mehdi Rasekhi, a déclaré le groupe le 26 février. 
Les militants ont été arrêtés le 16 août de l'année dernière lorsque les forces de sécurité ont perquisitionné leurs domiciles dans les villes de Rasht, Anzali, Lahijan et Fouman.
En septembre, environ 300 militants des droits politiques et civils ont signé une déclaration commune appelant à leur "libération inconditionnelle".


La mère de Mahsa Jina Amini : "Si voter pouvait changer quelque chose, ils ne vous laisseraient pas voter"
Instagram de Mojgan Eftekhari, 27 février 2024
Alors que l'élection législative, prévue pour vendredi 1er mars, était boycottée par des groupes politiques, des militants civils et des familles réclamant justice, Mojgan Eftekhari, la mère de Mahsa Jina Amini, a publié des photos de sa fille sur Instagram et a écrit : "Là où il n'y a pas de liberté, si voter pouvait changer quelque chose, ils ne vous  permettraient pas de voter".

Les décès de prisonniers en Iran
Hengaw, 26 février 2024
Le rapport statistique de Hengaw sur l'état des prisons iraniennes en 2023 révèle la mort de 11 prisonniers sous la torture.
Au moins 32 prisonniers sont morts dans les prisons et centres de détention iraniens en 2023, dont neuf étaient des prisonniers politiques.

Le compte-rendu détaillé des causes de décès :
. Torture : 11 prisonniers
. Accès médical retardé : 9 prisonniers
. Bagarres entre prisonniers : 3 prisonniers
. Morts suspectes : 3 prisonniers (peu après leur libération)
. Suicide : 3 détenus
. Empoisonnement suspect : 3 prisonniers
. Crise cardiaque : 1 prisonnier (avant l’exécution)
. Tirs directs des forces de sécurité : 1 détenu en fuite

Conférence à Paris à la veille de la Journée internationale des femmes 
AFIF, 25 février 2024
A l’approche de la Journée internationale des femmes et en solidarité avec "Le soulèvement des femmes pour la liberté et l'égalité en Iran", une grande conférence s’est tenue le 24 février 2024 à la Maison de la Mutualité  à Paris. Parrainée par plus de 50 associations de la communauté iranienne en Europe, la conférence a accueilli les interventions des dizaines de femmes dont Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI (https://www.maryam-rajavi.com/fr/journee-internationale-de-la-femme-egalite-genre-premier-defi-de-notre-temps/) ainsi que celles des dizaines de femmes influentes de nombreux pays. 
La dirigeante de l’opposition iranienne a souligné que la participation active et égale des femmes à la direction politique est condition sine qua non de la démocratie et clé de la réalisation de l’égalité des sexes dans toute société. L’expérience de notre résistance est que la lutte contre la dictature et l’extrémisme islamiste au pouvoir en Iran et la lutte pour l’égalité ne sont pas deux batailles distinctes. Parce qu’il est impossible de combattre la tyrannie religieuse sans libérer l’extraordinaire énergie des femmes et des hommes d’avant-garde.

Crime d'honneur
Une jeune femme brutalement assassinée par son père à Ispahan
Hengaw, 23 février 2024
Un horrible crime d'honneur a coûté la vie à Zeinab Hosseinkhani, une jeune femme de 19 ans, aux mains de son propre père. Malgré l'arrestation du suspect, l'absence de plainte officielle en vertu des lois iraniennes pourrait entraîner sa libération imminente.
Le mardi 19 février 2024, Zeinab a été sauvagement assassinée dans la rue Baharestan, dans la ville de Najafabad, à Ispahan. Le motif de cet acte barbare était prétendument "l'honneur", en raison de sa relation amoureuse avec un jeune homme.
L'article 612 du code pénal islamique stipule que si un meurtrier délibéré reste impuni parce que la famille de la victime renonce à se venger ou pour d'autres raisons et que ses actes troublent l'ordre public ou constituent une menace pour la société, l'auteur peut être condamné à une peine d'emprisonnement de trois à dix ans. Toutefois, cette disposition légale a conduit à des cas d'impunité dans des crimes d'honneur commis par des pères, des frères ou des maris.

90 condamnés à mort dans la prison centrale de Zanjan
IRH, 21 février 2024
"La majorité des 90 prisonniers ont été condamnés à mort pour des accusations liées à la drogue et quatre d'entre eux sont accusés de viol"
il y a actuellement 90 condamnés à mort dans la prison centrale de Zanjan. Ils sont dans le couloir de la mort pour des accusations liées à la drogue, au meurtre, au moharebeh (inimitié envers Dieu), au vol à main armée et au viol.
La prison centrale de Zanjan est située au nord-ouest de la ville de Zanjan dans la province de Zanjan et accueille actuellement environ 2500 prisonniers.
Sur les 582 exécutions recensées par l’IHRNGO en 2022, 12 (2 %) ont eu lieu dans la prison centrale de Zanjan.
Pour marquer l’anniversaire de la révolution de 1979, les peines de mort de 15 condamnés à mort pour trafic de drogue ont été commuées en peines d’emprisonnement de 13 à 25 ans.

Une femme exécutée à Qazvin pour des infractions liées à la drogue
en- hrana.org/Hengaw, 17 février 2024
Hajar Atabaki, 41 ans et mère d'un enfant, a été exécutée dans la matinée du samedi 20 janvier 2024 à la prison centrale de Qazvin après avoir été condamnée pour des délits liés à la drogue.
Elle avait été arrêtée il y a environ deux ans et demi, reconnue coupable d'infractions liées à la drogue, puis condamnée à mort.
Cette citoyenne turque de Tabriz était la seule tutrice de son enfant depuis sa séparation d'avec son mari en 2018.
Hajar est la 2ème femme exécutée en janvier 2024
Cette exécution suscite des inquiétudes et relance les discussions sur le recours à la peine capitale, en particulier dans les cas de délits non violents.
Une hausse inquiétante des exécutions pour infraction à la législation sur les stupéfiants a été constatée en 2023 en Iran, qui représentent 56,4 % du nombre total d'exécutions. 

Trois prisonnières politiques proches de  l’OMPI condamnées à 35 ans de prison
women.ncr-iran.org/HRANA, 16 février 2024
Lors d'un récent procès par contumace, le tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné à 15 ans d'emprisonnement chacune des prisonnières politiques Forough Taghipour et Marzieh Farsi en invoquant leur "appartenance suspecte à des groupes anti-régime" (OMPI) . Les accusées ont contesté la légitimité du tribunal et ont choisi de ne pas participer à la procédure. Elles avaient déjà été inculpées pour "bagh-ye" (rébellion armée) le 9 décembre 2023. La Cour de révision de Téhéran a condamné la prisonnière politique Zahra Safaei, 

Un adolescent de 16 ans détenu pour avoir exprimé sa joie après la défaite de l'équipe iranienne de football 
Hengaw, 15 février 2024
Mohammad Mahmoudi, un jeune Kurde de 16 ans originaire de Javanroud, a été arrêté pour avoir exprimé sa joie après la défaite de l'équipe nationale de football iranienne face à celle du Qatar.
Selon une source proche de la famille de Mahmoudi, dans la matinée du 14 février, les forces de renseignement iraniennes à Javanroud ont pris d'assaut le lieu de travail de l'adolescent dans un magasin et l'ont arrêté en recourant à la violence. Les agences de sécurité iraniennes ont déclaré à la famille Mahmoudi que leur fils avait été arrêté et transféré dans l'un des centres de détention de Kermanchah .
Au moins 10 enfants kurdes ont été arrêtés dans la ville de Javanroud pour la même raison, et jusqu'à présent, l'identité de 2 d'entre eux, Mohammad Yousefi, 17 ans, et Mohammad Mahmoudi, 16 ans, a été clarifiée.

Iran : L’oncle de Mahsa Amini condamné à 5 ans de prison
AFP/Libération, 13 février 2024
Dans le viseur des autorités iraniennes, Safa Aeli, 30 ans, a été condamné par le tribunal révolutionnaire de la ville de Saqez,– dont est originaire la famille Amini - à une peine de plus de cinq ans de prison pour ses opinions antigouvernementales exprimées lors des manifestations de 2022, ont déclaré ce mardi 13 février des groupes de défense des droits humains.
Sont mises en cause ses opinions antigouvernementales et son insulte envers le guide suprême, Ali Khamenei, exprimées lors des manifestations nées en 2022 et ayant fait trembler la République islamique d’Iran.
L’acharnement des autorités iraniennes à l’égard de la famille Amini est un cas d’école de la répression conduite par la République islamique envers les participants des manifestations de soutien à Mahsa Jina Amini et de contestation du régime établi. Des centaines de personnes y avaient trouvé la mort, quand des milliers d’arrestations avaient été menées par les forces de sécurité iraniennes, d’après des associations de défense des droits humains. D’après elles, neuf hommes ont depuis été exécutés dans des affaires liées aux manifestations.

Pression accrue sur les professeurs d'université 
95 professeurs interdits d'enseignement
HRANA, 13 février 2024 
Les universités iraniennes ont été témoins de changements significatifs dans les politiques de l'enseignement supérieur. Depuis janvier 2022, un nombre considérable de professeurs d'université dans différentes villes ont été empêchés d'enseigner. 95 de ces professeurs qui, au cours de cette période, ont été renvoyés, suspendus, leurs contrats n'ont pas été renouvelés et ils ont été mis à la retraite forcée. En outre, des rapports ont émergé sur le renvoi de dizaines de milliers de professeurs d'université à temps partiel de l'Université islamique d'Azad et de plusieurs autres professeurs d'université, dont les identités font actuellement l'objet d'une enquête par HRANA.

45ème anniversaire de la révolution antimonarchique du peuple iranien 
AFIF, 10 février 2024
Un rassemblement et une vaste exposition ont été organisé cet après-midi à Paris pour commémorer le 45ème anniversaire de la révolution qui a mis fin au règne du shah en Iran. 
De centaines de photos des martyrs et pionniers de la révolution antimonarchique de 1979 ornaient une partie
de l’esplanade des Invalides. Les photos des victimes du soulèvement national de 2022-2023 étaient également exposées pour honorer la résistance organisée du peuple iranien et rendre hommage à son combat permanent contre deux dictatures et pour la liberté et la démocratie.
D’autres rassemblements et manifestations sont organisés par la diaspora iranienne à Berlin, Paris, Bruxelles, Stockholm, Londres, Rome, Vienne, Amsterdam, Berne, Göteborg, Oslo, Luxembourg et Vancouver.

Le régime iranien s'en prend aux femmes pour réprimer la dissidence
stopfundamentalism.com, 10 février 2024
Illustrant de manière frappante la peur du régime iranien à l'égard de la dissidence, la multiplication des exécutions de femmes souligne le rôle central qu'elles ont joué dans les manifestations de l'année dernière, suscitant une réaction vindicative de la part des autorités.
 Cette stratégie, qui vise à envoyer un message glaçant aux femmes qui contestent activement le statu quo, met en évidence une sinistre escalade dans les tactiques du régime pour étouffer l'opposition.
Malgré la répression sévère du régime, les manifestations quotidiennes se poursuivent sans relâche et divers segments de la société descendent dans la rue. La montée en puissance des unités de résistance dans tout le pays est le signe d'une population inflexible dans sa demande de changement. 
Cette confrontation entre une population déterminée et un régime répressif souligne la situation critique dans laquelle se trouve l'Iran…

Une étudiante condamnée en appel à un an de prison
HRANA, 10 février 2024
La Cour d'appel de Téhéran a condamné Samaneh Asghari, étudiante à l'Université Kharazmi, à un an de prison.
Asghari a été arrêtée par les forces de sécurité à son domicile de Téhéran le 14 septembre 2023, puis libérée sous caution de la prison de Qarchak à Varamin le 4 octobre 2023.
Asghari avait déjà été placée en détention dans le cadre des manifestations nationales d'octobre 2022, ce qui lui avait valu une peine initiale de 18 ans et 3 mois. Toutefois, elle a bénéficié d'une grâce en vertu de la directive générale sur la grâce et la commutation, ce qui a entraîné sa libération de la prison de Qarchak en avril de cette année.

ONU-Iran
Rapport du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran 
A/HRC/55/62, 9 février 2024
Javaid Rehman dans son dernier rapport daté du 9 février se dit profondément préoccupé par la hausse importante du nombre de condamnations à mort et d’exécutions (834 exécutions soit 43% de plus qu’en en 2022.
Le Rapporteur spécial constate avec regret que la République islamique d’Iran est l’un des principaux pays qui exécutent des femmes ; en 2022, 16 des 24 femmes exécutées dans le monde l’ont été en Iran. En 2023, au moins 22 femmes auraient été exécutées. 
Il demeure préoccupé par la répression constante des droits des femmes et des filles et par les informations selon lesquelles, depuis avril 2023, les autorités utilisent de plus en plus des méthodes de maintien de l’ordre brutales et autoritaires à l’égard des filles et des femmes qui s’opposent aux lois relatives au port obligatoire du hijab...

Varisheh Moradi accusée de rébellion armée présumée
Kurdpa/en-hrana.org, 9 février 2024
Varisheh Moradi, une habitante de Sanandaj, a été inculpée par la branche 5 du tribunal public et révolutionnaire de Téhéran pour rébellion armée (bagh-ye), ce qui pourrait entraîner des sanctions sévères, y compris la peine de mort.
L'accusation serait liée à son appartenance présumée à un parti politique d'opposition.
Moradi n'a pas eu accès à une représentation juridique et, depuis son arrestation, elle n'a eu droit qu'à une seule visite de sa famille.
Elle a été appréhendée par les forces de sécurité le 1er août 2023, dans la banlieue de Sanandaj. Elle a été transférée d'un centre de détention de Sanandaj au pavillon 209 de la prison d'Evin. À l'issue de la procédure d'interrogatoire, le 26 décembre 2023, elle a été transférée dans le quartier des femmes de la prison.

Licenciements de professeurs iraniens et leur remplacement par des affiliées au régime
INU, 7 février 2024
Les médias officiels du régime iranien ont rapporté une série de licenciements de professeurs iraniens, avec plus de 25 professeurs renvoyés de l’Université de Téhéran au cours des deux dernières années. La plupart de ces personnes sont des universitaires ou des activistes dans le domaine des sciences humaines.
D’autres cas ont fait surface au cours des derniers mois, ce qui indique que le processus de licenciements des professeurs se poursuit discrètement.
La vague de licenciements s’est intensifiée après les manifestations nationales de 2022, déclenchées par l’assassinat de Mahsa Amini, détenue par la police de la moralité du régime, et la participation active des étudiants, accompagnés de professeurs, aux manifestations.

A l’approche de la 17e année d'incarcération de Zainab Jalalian, les privations médicales et les interrogatoires sous pression se poursuivent
Hengaw , 5 février 2024
Alors que Zainab Jalalian approche de sa 17e année d'emprisonnement, soit 5 823 jours, elle continue de se voir refuser des soins médicaux essentiels et l'accès à des médicaments en raison d'interrogatoires récurrents menés sous la contrainte. Elle a la triste distinction d'être la plus ancienne prisonnière politique en Iran.
Bien que Zainab Jalalian soit gravement menacée dans sa vue et qu'elle souffre de problèmes de santé tels que le muguet buccal, l'asthme, les problèmes rénaux et digestifs, elle n'a toujours pas accès aux services médicaux, en raison de l'opposition des autorités pénitentiaires.

Arrestation de la mère d’un Kurde exécuté en 2019
kurdistan-au-feminin.fr, 2 février 2024
Dayeh Sahrifeh, mère de Ramin Hossein Panahi, un prisonnier politique kurde exécuté par le régime islamique en 2019, ainsi que ses enfants ont été arrêtés pour avoir rendu visite à la famille de Pejman Fatehi, un des 4 prisonniers politiques kurdes récemment exécutés, à Kamyaran, dans la province du Kurdistan.