03 juillet 2025

AFIF INFOS Juin (1/2) 2025

Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Répression accrue sous l'ombre de la guerre
Le 17 juin 2025, le Parlement iranien a approuvé une motion prévoyant l'adoption accélérée d'un projet de loi permettant un plus grand recours à la peine capitale pour les accusations d’"espionnage" ou de "coopération avec des gouvernements hostiles", notamment Israël et les États-Unis.


ONU-Iran
Rapport du Secrétaire général sur la situation des droits de l'homme en République islamique d'Iran 
OHCHR, 18 juin 2025
Le rapport du Secrétaire général (A/HRC/59/22) a été présenté par Nada Al-Nashif, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme lors de la 59e session du Conseil des droits de l'homme, doublement préoccupé par la guerre Israël-Iran. 
Le rapport note avec une vive préoccupation le nombre élevé d'exécutions survenues au cours de la période couvrant du 1er août 2024 au 31 janvier 2025, avec au moins 975 personnes exécutées dont au moins 31 femmes en 2024, nombre d'exécutions signalées le plus élevé depuis 2015… 
L’ONU appelle à une désescalade immédiate et un retour au dialogue
Alors que les craintes d’un embrasement régional s’intensifient, l’ONU tire la sonnette d’alarme.
"Toute intervention militaire supplémentaire pourrait avoir des conséquences dramatiques, non seulement pour les parties concernées, mais pour l’ensemble de la région", a averti le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, dans une déclaration lue par son porte-parole, à New York. 
À Genève, Nada Al-Nashif a fait écho à l’appel à la retenue et s’est dite "profondément préoccupée" par le fait que "certaines attaques ont lieu dans des zones peuplées". Elle a rappelé que les deux parties sont tenues de respecter pleinement le droit international humanitaire, notamment la protection des populations et infrastructures civiles : "Nous suivons de près la situation et sommes informés des informations selon lesquelles des milliers d'habitants fuient certains quartiers de la capitale, Téhéran, suite aux avertissements lancés sur de vastes zones"… 

Vives craintes que des personnes accusées d’"espionnage" pour le compte d’Israël soient victimes d’actes de torture et d’exécutions arbitraires
Amnesty International, 20 juin 2025
«Les autorités iraniennes doivent renoncer à tout projet de procéder à des exécutions arbitraires et protéger des disparitions forcées, de la torture et des autres formes de mauvais traitements toutes les personnes arrêtées pour des accusations d’espionnage pour le compte d’Israël. Depuis le début des attaques menées par Israël contre l’Iran le 13 juin, les autorités iraniennes ont arrêté des dizaines de personnes pour des accusations de "collaboration" avec Israël, formulé des appels inquiétants à des procès et des exécutions accélérés et exécuté un homme le 16 juin.
La peine capitale est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit, et elle ne devrait jamais être infligée, quelles que soient les circonstances. Le recours à ce châtiment pour des infractions d’espionnage ou d’autres infractions connexes n’impliquant pas d’homicide volontaire est spécifiquement interdit au titre du droit international…»

40 années de résistance pour la liberté par la génération égalité en Iran
wncri, 19 juin 2025 
Jamais auparavant dans l'histoire, un dictateur n'avait déclenché un génocide en publiant les photos de jeunes femmes non identifiées qu'il avait exécutées.
Le 20 juin marque le déclenchement de la résistance pour la liberté et la démocratie en 1981 en Iran. Dès le départ, les femmes se sont placées aux avant-postes du mouvement populaire contre la dictature religieuse.
La ‘génération égalité’ a joué un rôle important dans la résistance pour la liberté depuis l’époque du chah jusqu’à aujourd’hui. Des femmes qui ont sacrifié leur vie et leur liberté dans les années 1970 et qui ont ouvert la voie à une participation à grande échelle des femmes au mouvement. Puis, dans les années 1980, une autre génération de femmes est arrivée, dont les sacrifices et la lutte insoumise ont ébranlé les fondations du régime misogyne des mollahs.
Et puis, le monde a vu les générations suivantes de courageuses femmes et filles iraniennes qui ont poursuivi cette voie tortueuse et sanglante lors des soulèvements de 1999, 2009, 2017, 2018, 2019, 2020, 2022 et 2023. L’égalité des générations continuera à s’inscrire dans cette voie jusqu’au renversement du régime misogyne des mollahs et l’aube d’une véritable liberté en Iran.
C’est pourquoi nous célébrons cet anniversaire et saluons la mémoire de dizaines de milliers de femmes qui ont donné leur vie pour la liberté et persisté à vouloir instaurer la démocratie. Elles ont choisi de résister dans l’honneur à n’importe quel prix, à ne pas plier devant la tyrannie et à devenir des étoiles brillantes qui illuminent la nuit obscurantiste que traverse cette nation…

Des milliers d’Iraniens en Europe optent pour la "Troisième Option"
CSDHI/AFIF, 22 juin 2025 
Le samedi  21 juin 2025, des milliers d’Iraniens ont défilé et manifesté en Allemagne et en Suède pour exprimer leur soutien à la "Troisième Option" proposée par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). 
En célébrant l’anniversaire de la grande manifestation de juin 1981 à Téhéran, ils ont réclamé la liberté, la démocratie et la laïcité pour l’Iran. 
Au moins trois générations d’Iraniens de la diaspora rassemblées à Berlin et à Stockholm, ont rejeté toute intervention militaire contre le régime en place, ainsi que l’apaisement, la complaisance et/ou les concessions diplomatiques envers le régime des mollahs. Ils appellent à un changement de régime par le peuple iranien et sa Résistance organisée avec son vaste réseau à l’intérieur du pays. 
Dans un message adressé à ces rassemblements, Maryam Radjavi présidente élue du CNRI, s’est adressée aux manifestants : 
" Notre message est clair, il faut reconnaitre la Résistance du peuple iranien pour la liberté. Nous disons non à la complaisance et au maintien du régime des mollahs, et non à la guerre. Nous prônons plutôt 
la troisième voie : le changement de régime par le peuple iranien et sa Résistance.
Le changement démocratique est la volonté du peuple iranien et le verdict de l’histoire". 

Deux autres hommes exécutés pour espionnage pour Israël
IHRNGO /Iran HRM, 16 et 23 juin 2025
Selon l'agence de presse judiciaire Mizan, Esmail Fekri a été exécuté pour espionnage au profit d'Israël via "des contacts avec deux officiers du Mossad"le 16 juin 2025. Le lieu de l'exécution n'a pas été précisé mais il semble qu'Esmail ait été exécuté dans la prison de Ghezelhesar où il était détenu. 
Arrêté il y a deux ans, Esmail a été  le transféré de la prison d'Evin à la prison de Ghezelhesar avec Mohsen Langarneshin le 15 février 2025. Mohsen a été exécuté par pendaison collective de sept personnes à la prison le 30 avril. 
Le matin du dimanche 22 juin 2025, le pouvoir judiciaire de la République islamique a annoncé l’exécution de Majid Mosayebi, accusé d" espionnage pour Israël" – un événement qui suscite une fois de plus l’inquiétude face aux procédures judiciaires injustes et aux violations généralisées des droits de l’homme en Iran.
Selon un communiqué officiel publié par l' agence de presse Mizan , Majid Mosayebi était accusé d'avoir "transmis des informations classifiées aux services de renseignement israéliens" et d'avoir "reçu des récompenses financières via des cryptomonnaies". Après confirmation de cette sentence par la Cour suprême, l'exécution a eu lieu immédiatement.

Frappes sur la prison d’Evin à Téhéran
Des prisonniers politiques, des opposants au régime ou encore des prisonniers étrangers sont détenus à Evin, dont les Français Cécile Kohler et Jacques Paris.
Le Parisien/wncri,23 juin 2025 
Selon une source à l’intérieur d’Evin, "le plafond de la section réservée aux prisonnières politiques s’est effondré. Il est question qu’une sortie temporaire soit accordée à certaines d’entre elles. Plusieurs ont été blessées. L’infirmerie a également été partiellement endommagée".
D’après des témoins oculaires, l’explosion a provoqué des incendies et une destruction massive dans plusieurs sections de la prison, notamment le quartier des femmes, le quartier 4, les quartiers 7 et 8, le quartier 209, le gymnase, la bibliothèque et l’infirmerie.
. Quartier des femmes : blessées, panique et absence de soins médicaux
Plusieurs prisonnières ont été blessées par le souffle de l’explosion et les éclats de verre. Les vitres brisées ont été projetées à l’intérieur, laissant les femmes piégées dans un environnement endommagé et dangereux, sans protection ni accès à un abri.
. Transfert soudain d’un grand nombre de détenus vers la tristement célèbre prison du Grand Téhéran . Les autorités pénitentiaires n’ont pas transféré les prisonniers blessés à l’hôpital ni assuré une prise en charge médicale adéquate.

700 arrestations, 6 exécutions... Comment le régime iranien réprime "pour masquer son échec militaire" 
TV5 Monde/IHRNGO, 26 juin 2025
Alors qu'un cessez-le-feu est entré en vigueur entre l'Iran et Israël, mardi 24 juin 2025, après une guerre de 12 jours, le régime iranien semble livrer une autre guerre sur son territoire : la répression et l'arrestation de nombreux civils. Les forces paramilitaires des Gardiens de la révolution et du Basij sont en état d'alerte et la sécurité intérieure est désormais la priorité.
Si les bombes ont arrêté de pleuvoir sur l'Iran, suite au cessez-le-feu bilatéral avec Israël décrété mardi 24 juin 2025, la répression par le régime iranien elle, s'intensifie. Les médias officiels iraniens ont fait état de l'arrestation de 700 personnes accusées d'espionnage ou d'avoir collaboré avec Israël. Trois hommes, Idris Ali, Rasoul Ahmad Rasoul et Azad Shojai, ont été exécutés à Oroumieh, accusés de "coopération en faveur du régime sioniste", a annoncé le pouvoir judiciaire…

Iran : après les bombes, la répression
Amnesty International, 27juin 2025
Après l’offensive israélienne contre l’Iran, la population civile subit une autre forme de violence : la répression de la société civile s'est considérablement durcie. Depuis la mi-juin, sous prétexte d'une chasse aux espions et aux personnes accusées de "collaboration" avec Israël, les arrestations et les exécutions arbitraires et expéditives  se multiplient. Un engrenage alarmant.
Loin des regards et sous couvert de sécurité nationale, des dizaines de personnes ont été arrêtées par les autorités iraniennes depuis le déclenchement  de l’offensive israélienne Rising Lion dans la nuit du 12 au 13 juin. Toutes sont accusées de "collaboration" ou d’"espionnage" pour le compte d’Israël.  
Ces arrestations s’accompagnent d’appels officiels à des procès expéditifs et à des exécutions rapides lancé par les autorités judiciaires. Au moins cinq personnes ont d’ailleurs été exécutées en l’espace de quelques jours. Parmi elles, Esmail Fekri, sommairement pendu le 16 juin à l’issue d’un procès d’une iniquité flagrante.
Fragilisée par les frappes israéliennes et américaines, les autorités iraniennes se retournent désormais contre leur propre population, resserrant encore un peu plus leur étau contre la société civile...

Douze jours sous le feu : un rapport complet sur la guerre Iran-Israël
HRANA, 28 juin 2025
La campagne aérienne israélienne de 12 jours en Iran a fait au moins 5 665 victimes – 1 190 morts et 4 475 blessés – dans 28 provinces, paralysé des réseaux vitaux d'énergie, de soins médicaux et de communication, et déclenché la plus grande répression depuis des années, avec 1 596 arrestations. 
Notre nouveau rapport, « Douze jours sous le feu », s'appuie sur des milliers de données de terrain pour cartographier plus de 300 frappes rien qu'à Téhéran, 109 frappes vérifiées contre des installations civiles et un profil de cibles préoccupant : 62 % des sites étaient à double usage ou faisaient encore l'objet d'une enquête, 16 % probablement civils et seulement 22 % militaires – des chiffres qui soulèvent de sérieuses questions quant au respect du droit humanitaire. Au-delà des chiffres, l'étude documente l'effondrement des réseaux bancaires, les coupures de courant continues et les déplacements massifs de population, soulignant l'urgence d'enquêtes indépendantes, de réparations et d'une attention internationale soutenue…

Deux autres femmes exécutées en Iran
Hengaw, 28 et 29 juin 2025 
. Talat Sabzi, prisonnière de 47 ans, a été exécutée avec un autre prisonnier, dans la prison
centrale de Qom. Elle avait été arrêtée 5 ans auparavant pour des accusations de meurtre et, à l’issue d’une procédure judiciaire, avait été condamnée à mort. La nouvelle de cette exécution, menée à l’aube du mardi 24 juin, vient seulement d’être divulguée.
. Hafizeh Balouchzehi, 25 ans, a été exécutée en secret le 4 mai 2025, en même temps que 8 autres prisonniers, dans un lieu non révélé.
Mizan online a rapporté ces exécutions le 9 juin 2025, précisant que les victimes étaient accusées d’appartenance au groupe appelé "État islamique" . Le rapport n’a pas mentionné le lieu de leur exécution.
Avec l’exécution de ces deux prisonnières, le nombre de femmes exécutées en Iran en 2025 s’élève désormais à 23.

Féminicides en Iran
. Mahboubeh Delavari, 42 ans, assassinée par son mari
WNCRI, 29 juin 2025
Mahboubeh Delavari, enseignante de 42 ans résidant à Ilam, a été tuée par son mari le dimanche 22 juin 2025.
Le meurtre a eu lieu lors d'une dispute familiale concernant des questions financières et la décision de Delavari d'acheter une maison à Sarbandar, une idée à laquelle son mari s'opposait. Au cours de l'altercation, son mari de 47 ans l'a mortellement frappée au crâne avec un pot de fleurs, entraînant sa mort.
Après le meurtre, le corps de Mahboubeh a été enveloppé dans une couverture et laissé à l'intérieur de leur domicile pendant près de 24 heures, tandis que l'agresseur restait sur place.
. Solmaz Abbasi brutalement assassinée par son mari à Oroumieh
Hengaw, 29 juin 2025
Solmaz Abbasi, entraîneuse de volley-ball basée à Oroumieh, a été sauvagement poignardée à mort par son mari. Selon les premières informations, le motif de l’agression était sa demande de divorce.
L’incident s’est produit le samedi 28 juin, au cabinet de l’avocat d’Abbasi, où elle a été agressée et mortellement poignardée par son mari.
Des sources proches du dossier ont rapporté que l’agresseur avait tué sa femme suite à sa demande de divorce, puis avait tenté de se suicider après avoir commis le crime.

La prison d'Evin évacuée après des frappes aériennes : les détenus transférés dans des conditions inhumaines et dans le noir total pour les familles
HRANA, 29 juin 2025
Suite au transfert massif de prisonniers politiques et de prisonniers de sécurité de la prison d'Evin vers des établissements tels que Qarchak, le pénitencier du Grand Téhéran et Ghezelhesar, des rapports indiquent que ces transferts ont été effectués sans respect des normes fondamentales, notamment la séparation selon le type d'infraction, des conditions de vie décentes, l'accès aux services de base et le droit de contacter les membres de leur famille. Ces transferts brutaux et forcés ont été effectués sans communication transparente de la part des autorités compétentes, suscitant de vives inquiétudes parmi les familles des prisonniers.
Les prisonnières politiques, transférées brutalement et de force à la prison de Qarchak Varamin, ont d'abord été confinées dans une salle de quarantaine exiguë et insalubre. Elles ont ensuite été transférées dans un gymnase dépourvu des installations les plus élémentaires, notamment de lits, et doté de quelques toilettes seulement. Finalement, elles ont été renvoyées en salle de quarantaine, où elles continuent d'être détenues dans des conditions qui ne tiennent pas compte de leur classification criminelle et ne répondent pas aux normes minimales de vie.
À la prison du Grand Téhéran, les détenus des halls 3 et 4 du quartier 2 sont incarcérés dans des cellules qui dépassent largement leur capacité prévue de 20 personnes. Cette surpopulation extrême a entraîné une forte augmentation du nombre de personnes dormant à même le sol, des tensions accrues entre détenus et une grave dégradation des conditions sanitaires.


19 juin 2025

AFIF INFOS Juin (1/2) 2025

 

Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

Hausse alarmante du décrochage scolaire chez les filles en Iran
wncri,1er  juin 2025
https://wncri.org/fr/2025/06/01/hausse-alarmante-du-decrochage-scolaire/
Des milliers d’enfants quittent chaque année le système éducatif, une tendance particulièrement alarmante en ce qui concerne les filles. Une combinaison de difficultés économiques, de discrimination de genre et du phénomène persistant des mariages d’enfants continue de priver de nombreuses filles iraniennes de l’accès à la scolarité.
Selon les dernières données publiées par le ministère iranien de l’Éducation, le nombre d’enfants non scolarisés pour l’année scolaire 2023-2024 a atteint le chiffre stupéfiant de 928 729, contre 902 188 l’année précédente. Ces chiffres soulignent une crise croissante dans le secteur éducatif du pays, affectant particulièrement les populations marginalisées et vulnérables.
. Pauvreté, discrimination de genre , mariage d’enfants 
. Injustice éducative : les universités publiques de plus en plus dominées par les familles aisées

Répression culturelle en Iran : Les artistes et écrivains réprimés par le régime clérical iranien
Iran HRM/CSDHI, 1er juin 2025 
Les artistes, cinéastes, musiciens, poètes, écrivains et journalistes qui parlent des réalités sociales sont aujourd’hui plus que jamais confrontés à de lourdes menaces, à de longues peines de prison, à la torture et aux mauvais traitements psychologiques. Grâce à la sécurisation de l’art, les institutions judiciaires et de renseignement iraniennes ont transformé la culture en une menace perçue pour la sécurité nationale.
Ce qui se passe en Iran est un projet systématique visant à effacer la mémoire culturelle, à redéfinir les limites de la pensée acceptable et à détruire l'identité artistique indépendante. La répression continue des personnalités culturelles depuis les années 1980 révèle un régime qui considère l'art non pas comme un outil de cohésion sociale, mais comme une menace. L'exécution d'un poète ou l'emprisonnement d'un journaliste ne consiste pas seulement à réduire un individu au silence : c'est un avertissement adressé à toute une génération qui ose écrire, parler ou créer. Dans cette optique, la voix des artistes emprisonnés doit être reconnue comme celle d'une nation – une nation qui, bien qu'emprisonnée, continue d'écrire, de composer et de perdurer dans la mémoire.

Préoccupations actuelles en matière de droits humains en Iran : droits des femmes et exécutions arbitraires
OpinioJuris, 3 juin 2025     Par Mélanie O’Brien et Javaid Rehman
«Depuis des décennies, les défenseurs des droits humains suivent de près les violations des droits humains en Iran, attirant l'attention sur des problèmes récurrents concernant certains droits humains. Parmi ceux-ci figurent la violation du droit à la liberté de réunion par la violence et les arrestations de manifestants ; les détentions arbitraires ; la torture et les traitements cruels ; la discrimination à l'égard des minorités ; les disparitions forcées ; les châtiments cruels et inhumains ; le recours à la peine de mort comme outil de répression politique ; et la discrimination systématique à l'égard des femmes et des filles. Le régime iranien est et demeure brutal et violent depuis sa mise en place, suite à la révolution iranienne de 1979… 
. Discrimination et persécution des femmes et des filles
Les autorités iraniennes doivent respecter les droits fondamentaux et la dignité de toutes les filles et de toutes les femmes ; mettre fin à l'apartheid sexiste dans la société iranienne ; éliminer, en droit et en pratique, toute forme de persécution, de discrimination et de violence à l'égard des femmes et des filles ; leur permettre de vivre dignement en tant que citoyennes à part entière afin qu'elles puissent faire des choix éclairés sur leur vie et sur la manière dont elles souhaitent s'exprimer, y compris à travers leurs vêtements.
. Exécutions arbitraires
L'Iran doit également mettre immédiatement fin à la pratique arbitraire et barbare de la peine de mort, incompatible avec les droits humains et la dignité humaine. La privation arbitraire de la vie demeure une préoccupation majeure en matière de droits humains, en particulier le caractère disproportionné et ciblé des exécutions arbitraires de femmes, d'hommes, de mineurs et de minorités ethniques, raciales et religieuses en Iran.
L'absence de toute obligation de rendre des comptes pour ces violations, dont certaines constituent des crimes internationaux, est un facteur majeur de la persistance et de l'escalade des violations des droits humains en Iran… »

Grève des chauffeurs routiers touche 163 villes et des dizaines de personnes sont arrêtées
CHRI, 4 juin 2025
Les familles contraintes au silence pour obtenir la libération de leurs proches. Les plus grandes manifestations syndicales depuis des années s'intensifient alors que la grève entre dans sa 3ème semaine
En Iran, une grève nationale des chauffeurs routiers est entrée dans sa troisième semaine, s'étendant à au moins 163 villes, ce qui en fait l'une des plus importantes manifestations syndicales de ces dernières années. Malgré les arrestations et les intimidations des autorités – au moins 40 chauffeurs et sympathisants avaient été arrêtés au 3 juin –, les chauffeurs routiers sont restés déterminés, perturbant les principaux axes de transport et gagnant un large soutien de la population dans tout l'Iran.
Les chauffeurs ont commencé la grève le 22 mai dans la ville portuaire de Bandar Abbas, l'un des pôles de transport et d'expédition les plus importants d'Iran, secouée par une explosion massive en avril. Les chauffeurs protestent contre les pressions économiques croissantes, notamment la baisse des tarifs, la hausse des assurances, la faiblesse des tarifs de fret, le projet de hausse du prix du carburant, la dégradation des conditions de vie et le mépris du gouvernement iranien pour leurs revendications.
En Iran, le militantisme syndical pacifique est criminalisé : les syndicats indépendants ne sont pas reconnus, les dirigeants syndicaux sont emprisonnés et les travailleurs risquent d’être arrêtés pour des grèves ou des manifestations pacifiques.

La détention de l'otage Ahmadreza Djalali fait des ravages : des experts de l'ONU appellent l'Iran à le libérer sans délai
Ohchr, 5 juin 2025
L’Iran doit libérer Ahmadreza Djalali, un Iranien né et résidant en Suède, détenu arbitrairement depuis 2016 malgré des avertissements répétés concernant la détérioration de son état de santé, ont déclaré aujourd’hui des experts de l’ONU.
Djalali est détenu dans la tristement célèbre prison d'Evin depuis 2016 et a été victime d'une crise cardiaque le mois dernier. Sa détention se poursuit en violation du droit international.
Ahmadreza Djalali est un médecin, conférencier et chercheur qui a été arrêté en avril 2016 alors qu’il visitait l’Iran pour participer à des ateliers universitaires sur la médecine de catastrophe. Il a été accusé d’espionnage et condamné à mort. La peine était basée sur des aveux qui auraient été extorqués sous la torture et à l’issue d’un procès qui n’aurait pas respecté les normes internationales. Sa détention avait été précédemment jugée arbitraire.

L'État de mort  
The Sun, 6 juin 2025
Le régime d'exécution d'une cruauté inimaginable en Iran est mis à nu… par un homme qui l’a vu de ses propres yeux après 25 ANS dans le couloir de la mort
Au moins 176 détenus ont été envoyés à la potence au cours du mois dernier - soit une moyenne de plus de 5 par jour.
L'un des prisonniers iraniens les plus anciens a révélé les mécanismes inquiétants utilisés par le régime pour exécuter ses détenus. Saeed Masouri, qui a passé 25 ans derrière les barreaux, a également révélé, dans une lettre poignante écrite derrière les barreaux, comment le taux d'exécution a grimpé en flèche le mois dernier.

Une femme exécutée à Kerman
iranhrs.org , 8 juin 2025
Une femme de 39 ans a été pendue à l’aube du 1er juin à la prison de Shahab, à Kerman.
Masoumeh Karbakhsh, âgée de 39 ans, était mariée et mère de deux filles de 7 et 14 ans.
Elle avait été arrêtée il y a quatre ans et, à l’issue de procédures judiciaires, avait été condamnée à mort pour des accusations liées aux stupéfiants.
A ce jour, 21 femmes ont été exécutées en 2025 en Iran.

Iran : les autorités procèdent à l'amputation des mains de deux condamnés pour vols
AFP, 10 juin 2025
Les autorités iraniennes ont procédé à l'amputation des mains de deux hommes condamnés pour plusieurs affaires de vol et d'autres crimes dans la province centrale d'Ispahan, une peine rarement infligée mais prévue par le Code pénal iranien, a déclaré ce mardi 10 juin le pouvoir judiciaire.
Les verdicts prononcés contre les deux hommes, qui n'ont pas été identifiés, ont été appliqués après que la Cour suprême a confirmé les peines, a rapporté le média judiciaire en ligne Mizan Online. "La peine d'amputation de main pour deux voleurs professionnels, qui ont été condamnés pour des affaires multiples", vols et "crimes tels que le vandalisme et les blessures corporelles intentionnelles, a été exécutée", a déclaré Mizan, citant Asadollah Jafari, le chef de la justice de la province d'Ispahan.

Iran : L’exécution du prisonnier politique Mojahed Kourkour
Iran HRM, 11 juin 202
Un exemple frappant d’injustice, de violations des droits de l’homme et de cadrage orchestré par le régime des mollahs.
À l’aube du mercredi 11 juin 2025, l’exécution du prisonnier politique Mojahed Kourkour, résident d’Izeh, a été réalisée dans la prison de Sheyban à Ahvaz. Cette sentence a été exécutée sous un nuage d’ambiguïté, sans procès équitable, sans accès à un avocat de son choix et au milieu de nombreux rapports de torture et d’aveux forcés. Cette action a une fois de plus suscité des inquiétudes parmi l’opinion publique et les organisations de défense des droits de l’homme quant au comportement injuste du système judiciaire iranien et à son utilisation instrumentale de la peine de mort comme moyen de répression.

Guerre Israël - Iran
AFP/AP/HRANA/CNR, 13 -18 juin 2025
L'attaque d'une ampleur sans précédent lancée à l’aube du vendredi 13 juin par Israël pour empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique.
Plusieurs centaines de morts et plus d’un milliers de blessés en Iran, dont de hauts responsables militaires et des ingénieurs nucléaires. De dizaine de morts et plusieurs dizaines de blessés en Israël. Les risques d’extension régionale sont élevés…
Alors que les hostilités entre l’Israël et l’Iran s'intensifient, l'appareil sécuritaire de la République islamique a fortement renforcé ses mesures de surveillance et de contrôle sur le paysage politique et civil. 
Des abris pour les bombes, mais pas pour les citoyens 
. Absence d’un système généralisé de sirènes d’alerte, ni des refuges et abris 
. Coupures quasi totales d'internet et les fermetures d'applications de messagerie
. Perturbation généralisée de la vie civile (banques, transports, pénuries de biens essentiels…)
. Effondrement des services urbains et abandon des populations vulnérables
. Arrestations des citoyens
. Intensification de la répression contre les prisonniers politiques 
A l’aube du lundi 16 juin, une émeute de grande ampleur a éclaté à la suite de tirs de missiles près de la prison de Dizelabad, à Kermanchah, visant apparemment un dépôt de munitions affilié à l'armée dans la région
La prison d'Evin à Téhéran aurait été placée sous contrôle judiciaire par les forces spéciales iraniennes. Le quartier 8, qui abrite un nombre important de prisonniers politiques et idéologiques, est également sous contrôle.