29 septembre 2022

Solidarité avec le soulèvement des Iraniens


Depuis deux semaines, l’Iran s’est à nouveau soulevé. La mort atroce de la jeune Mahsa Amini a eu l’effet d’une étincelle dans la poudrière de la société iranienne. Avec plus de profondeur dans ses revendications que lors des soulèvements de 2018 et 2019, le peuple iranien ne se contentera pas de miettes de liberté. Il veut la fin pure et simple du fascisme religieux et l’instauration d’une république fondée sur la souveraineté populaire et la séparation de la religion et de l’Etat. La réaction du régime a été comme à son habitude ultra violente. Jusqu’au 26 septembre, la Résistance iranienne comptait 240 manifestants tués et plus de 12.000 arrestations.

Dans leur difficile combat, les Iraniennes et les Iraniens ont besoin du soutien des démocrates du monde entier.

La diaspora iranienne organise ce samedi un rassemblement et une exposition à Paris pour relayer le cri d’alarme de la nation iranienne et demander des mesures fortes de la communauté internationale pour faire cesser le massacre.

Rassemblement et exposition Samedi 1er octobre 2022

Place d’Iena – Paris 16

Dès 15h

 

17 septembre 2022

 



L’Association des Femmes Iraniennes en France condamne fermement le meurtre de la jeune Mahsa Amini par
"la police des mœurs" à Téhéran

Mahsa (Jina) Amini, jeune kurde de 22 ans a été arrêtée le 13 septembre par les agents de patrouille d’orientation à Téhéran, où était en visite accompagnée de son frère. Protestant cette soudaine arrestation, le frère a reçu le gaz lacrymogène et Mahsa, pourtant habillée selon les règles vestimentaires imposées par le régime khomeyniste, a été emmenée avec d’autres femmes à un centre pour recevoir des "instructions" sur le hijab.

Selon les déclarations de la famille Amini, elle avait été transportée à l'hôpital Kasra de Téhéran dans le coma quelques heures après son arrestation.

D’après les médecins, la jeune Mahsa avait été victime d’une crise cardiaque et en même temps d’une mort cérébrale due à une fracture du crâne provoquée par les coups violents . Le décès de Mahsa Amini dans les circonstances suspectes durant sa détention a été annoncé le 16 septembre et a provoqué colère et dégout.

Notre association présente ses sincères condoléances et sa profonde sympathie à la famille Amini et appelle le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, les instances, organisations et militantes des droits des femmes de condamner ce crime abominable qui n’est ni le premier, ni le dernier par ce régime outrancièrement misogyne.

L’AFIF demande aux gouvernements des pays libres et démocratiques de mettre fin à la complaisance avec cet Etat voyou qui depuis plus de quatre décennies a pris en otage le peuple iranien et plus particulièrement les femmes et les filles d’Iran.

 

Paris, le 17 septembre 2022



06 septembre 2022

AFIF INFOS - Août 2022

 
 Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Nous protestons vivement la présence et la participation d’Ebrahim Raïssi à l'Assemblée Générale des Nations Unies en septembre à New York.
Membre actif de la "Commission de la mort", cet individu est l’un des responsables des exécutions et des disparitions forcées de milliers de prisonniers-ères politiques en 1988 en Iran. Il ne représente aucunement le peuple iranien.
Plusieurs membres d’AFIF font partie des familles de ces victimes.
 

400 exécutions depuis le début de 2022 en Iran

javanehha.com/AFIF, 31 août 2022
Avec la pendaison de deux citoyens baloutches à la prison de Bandar Abbas le dimanche 28 août, le nombre d’exécutions depuis le début de l’année 2022 a atteint le chiffre choquant de 400 exécutions.
Saeed Sabki, 27 ans, et Ismail Bargrizan, 28 ans, tous deux pères de famille   étaient accusés de faits liés à la drogue. 
Au cours des deux journées du 27 et 28 août, le régime iranien a pendu au moins cinq citoyens baloutches.
 
Sepideh Rashno libérée sous caution
HRANA, 30 août 2022
Sepideh Rashno a été libérée sous caution de 800 millions de tomans après avoir été mise en examen.
Le 29 août, le tribunal révolutionnaire de Téhéran a inculpé cette artiste de 28 ans,  étudiante de l'université de Téhéran, pour "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale", "propagande contre le régime" et "promotion de l'impureté et de l'indécence".
Le 16 juillet, les forces de sécurité ont arrêté Rashno après une querelle dans un bus urbain avec une femme qui l'a harcelée et agressée pour ce qu'elle a considéré comme un hijab incorrect. De tels incidents sont en hausse dans les lieux publics, le gouvernement ayant renforcé l'application du hijab.
Le 30 juillet, les médias officiels iraniens ont publié une vidéo de Rashno en train de faire des aveux forcés. Avant cette confession, elle avait été hospitalisée en raison du risque d'hémorragie interne, ce qui indique qu'elle avait été torturée pour faire ces aveux.

Une détenue politique souffrante reste privée de soins médicaux
hra-news.org, 29 août 2022
Condamnée en 2020 à 5 ans de prison pour "blasphème" et "rassemblement et collusion contre l’État", la prisonnière politique Samaneh Saeedi, 39 ans, est détenue à Evin dans un état physique épouvantable.
Atteinte de fibromyalgie qui associe douleurs musculaires ou articulaires, elle est incapable de supporter les conditions de détention. Mais les services de renseignement des gardiens de la révolution empêchent sa libération et son congé médical. Elle a perdu la capacité de marcher et se déplace désormais à l’aide d’un déambulateur ou d’un fauteuil roulant.

Maryam Akbari-Monfared attaquée par un agent pénitentiaire pendant des visites

women.ncr-iran.org, 25 août 2022

La prisonnière politique bannie, Maryam Akbari-Monfared, a été battue par un agent pénitentiaire à la prison de Semnan, le mercredi 24 août 2022.
Kourdi, le directeur adjoint de la prison de Semnan a rejeté de manière irrespectueuse la visite des deux filles de Maryam. Il leur a refusé le droit de rendre visite à leur mère car elles ne portaient pas de tchador.

Lorsque Maryam s’est opposée à ce que ses filles portent le tchador et a refusé de retourner dans son quartier, l’agent Hosseinipour l’a saisie à la gorge et l’a battue.

Finalement, étant donné la forte résistance de Maryam, Kourdi lui a permis de recevoir la visite de ses deux filles.


Plainte des Iraniens contre Raïssi

Les victimes de la "commission de la mort" de 1988 portent plainte à New York contre Ebrahim Raissi

Yahoo News, 25 août, 2022              Par Peter Aitken

https://news.yahoo.com/victims-1988-iranian-apos-death-215529867.html

Des membres d'un groupe d'opposition iranien ont intenté une action en justice contre le président de l'Iran pour son rôle dans le massacre de dissidents en 1988, quelques semaines seulement avant qu'il n'ait l'intention de s'exprimer devant l'Assemblée générale des Nations unies.

"Les plaignants ont réellement subi les blessures qu'ils prétendent avoir subies ; les personnes qui ont été assassinées ont réellement été assassinées. Ils ont été tués", a déclaré Steven Schneebaum, qui a intenté l'action en justice au nom de l'organisation de défense des droits de l'homme.

"Il n'y a aucun doute là-dessus. Amnesty International le confirme. Le département d'État le confirme... Nous demandons l'occasion de raconter notre histoire en public devant un juge fédéral, et je pense que mes clients y ont droit".

Ebrahim Raissi a pris ses fonctions en août 2021 après une élection marquée par un faible taux de participation et des accusations de fraude électorale.

 

Iran. Les attaques implacables visant la minorité religieuse bahaïe persécutée doivent cesser

Amnesty International, 24 août 2022

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2022/08/iran-stop-ruthless-attacks-on-persecuted-bahai-religious-minority/

La persécution exercée par les autorités iraniennes contre la minorité religieuse bahaïe s’est encore intensifiée avec une récente multiplication des attaques, des arrestations arbitraires, des démolitions de maisons et des saisies de terres, a déclaré le 24 août Amnesty International. 
Depuis le 31 juillet 2022, des agents du ministère du Renseignement ont effectué des descentes et saisi plusieurs dizaines de biens immobiliers appartenant à des bahaïs, et arrêté au moins 30 membres de la communauté bahaïe en raison de leur foi, dans plusieurs villes à travers l’Iran. Les autorités ont soumis un plus grand nombre encore de personnes à des interrogatoires et/ou les ont contraintes à porter un bracelet électronique à la cheville. Le ministère du Renseignement a annoncé le 1er août que les personnes arrêtées étaient des "éléments centraux du réseau d’espionnage bahaï qui propageaient l’enseignement bahaï et cherchaient à infiltrer divers niveaux du secteur de l’éducation dans le pays, en particulier les écoles maternelles".


Une femme et deux hommes exécutés à Chiraz

iranhr.net, 23 août 2022

Une femme dont l’identité n’est pas révélée a été exécutée par pendaison à la prison d’Adel Abad, à Chiraz, dans la matinée du 21 août 2022. Elle avait été accusée d’homicide volontaire. La nouvelle de l’exécution de cette femme à la prison d’Adel Abad, à Chiraz, n’a pas encore été annoncée par des sources officielles. Deux hommes, Fariborz Jame'I et Hossein Mohseni, ont également été exécutés en même temps.

Cette récente condamnation à mort porte à 141 le nombre de femmes exécutées en Iran depuis l’été 2013.

La plupart des femmes exécutées en Iran sont victimes de violences domestiques et ont agi en état de légitime défense.

En 2019, le régime des mollahs a pendu 16 femmes, parallèlement à l’augmentation de la répression et des exécutions en Iran. En décembre 2019, six femmes ont été exécutées par le régime dans diverses prisons iraniennes.

Le régime a également exécuté 18 femmes en 2021, dont sept du 22 novembre au 21 décembre 2021.

De nombreuses femmes sont actuellement dans le couloir de la mort en Iran.


Peine de prison pour une chrétienne convertie

HRANA, 23 août 2022

Fariba Dalir, convertie au christianisme, purge sa peine de prison depuis le 16 avril 2022, dans le quartier des femmes de la prison d'Evin.
Elle a été arrêtée avec cinq autres chrétiens convertis dans le cadre d'une affaire commune le 19 juillet 2021, et a été libérée sous caution un peu plus tard jusqu'à la fin de son procès.

Au milieu de l'automne 1400, Fariba Dalir a été accusée d'"atteinte à la sécurité nationale par la création et la gestion d'une église" par le tribunal révolutionnaire de Téhéran, et a été condamnée à cinq ans de prison. La peine a finalement été commuée en deux ans de prison.


Iran-ONU

Les experts de l'ONU s'alarment de l'escalade des persécutions religieuses

ohchr.org, 22 août 2022

https://www.ohchr.org/en/press-releases/2022/08/iran-un-experts-alarmed-escalating-religious-persecution

Les experts des Nations Unies* ont appelé aujourd'hui les autorités iraniennes à mettre fin à la persécution et au harcèlement des minorités religieuses et à cesser d'utiliser la religion pour restreindre l'exercice des droits fondamentaux…
Les experts de l'ONU ont déclaré que ces actes n'étaient pas isolés mais faisaient partie d'une politique plus large visant à cibler toute croyance ou pratique religieuse dissidente, y compris les convertis au christianisme, les derviches Gonabadi et les athées.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse alors que les autorités iraniennes utilisent des accusations de sécurité nationale et d'espionnage trop larges et vagues pour réduire au silence les minorités religieuses ou les personnes ayant des opinions dissidentes, les expulser de chez elles et les contraindre effectivement à se déplacer à l'intérieur du pays", ont déclaré les experts.

Les experts ont demandé la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues en raison de leur appartenance religieuse, ainsi que l'obligation de rendre des comptes pour la persécution systématique des minorités religieuses par les autorités…

Les experts ont à plusieurs reprises fait part de leurs inquiétudes quant à la criminalisation du blasphème par le Code pénal iranien, qui prévoit des peines sévères, dont la prison à vie et la peine capitale, contraires au droit international relatif aux droits humains…

*Les experts : Javaid Rehman, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en République islamique d'Iran ; M. Luciano Hazan (Président-Rapporteur), Mme Aua Baldé (Vice-présidente), Mme Gabriella Citroni, M. Henrikas Mickevičius et Mme Angkhana Neelapaijit, Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires ; M. Fernand de Varennes, Rapporteur spécial sur les questions relatives aux minorités ; et Mme Nazila Ghanea, Rapporteur spécial sur la liberté de religion ou de conviction.

Militantes défenseures des droits des femmes et des enfants emprisonnées

Radio Zamaneh, 21 août 2022

La page Instagram d'Iran Women Voice a annoncé dimanche 21 août 2022 que trois de ses militants, Asrin Darkaleh, Akram Nasirian et Maryam Mohammadi, ont été emmenées à la prison d'Evin pour purger 30 mois de prison chacune.
Auparavant, ces trois activistes, ainsi que Nahid Shaqayeqi, une autre militante d'Iran Women Voice, avaient annoncé que la peine prononcée à leur encontre avait été prononcée après des dizaines de jours d'interrogatoire dans le quartier de sécurité 209 de la prison d'Evin et à l'isolement.  Elles n'ont pas eu accès à un avocat pendant cette période.


Une femme jetée hors d'un fourgon de la patrouille de Guidance à Rasht

Radio Zamaneh, 20 août 2022

Un clip vidéo posté sur les réseaux sociaux montre qu'une femme a été jetée d'une camionnette de la patrouille d'orientation alors qu'elle était en mouvement, à Rasht, le samedi 20 août 2022, provoquant de vives réactions parmi les utilisateurs à l'égard de cette violence.


Ré arrestation et détention de Laila Hosseinzadeh

Radio Zamaneh, 20 août 2022

Le samedi 20 août 2022, 10 agents de sécurité ont battu et arrêté l'étudiante activiste et chercheuse en études marxistes, Laila Hosseinzadeh. La raison de son arrestation n'est pas connue. L'année dernière également à la veille de la Journée des étudiants, le 6 décembre, elle a été violemment arrêtée et emmenée à la prison d'Evin puis transférée à nouveau à la prison Adelabad de Shiraz. Selon l'annonce du Conseil de la corporation des universités, elle a été inculpée de "propagande contre le régime" et de "rassemblement et collusion contre l'État".
Cette militante étudiante a également été détenue en 2017 et a été condamnée à de la prison. En 2020, elle a été diagnostiquée comme ne pouvant pas supporter la prison, ayant une maladie intestinale et a été libérée. Sa nouvelle détention suscite les inquiétudes de sa famille car Leila n’a pas accès à ses médicaments indispensables.


Une détenue malade privée de soins médicaux

kampain.info, 19 août 2022

Zohreh Sarv, activiste des réseaux sociaux détenue à la prison d'Evin, souffre d'une maladie infectieuse mais est privée du droit à un traitement médical. Elle purge une peine de cinq ans de prison.
Accusée d'être l'administratrice d'une page Instagram, elle a été emmenée au quartier femme d’Evin. Le 11 janvier 2020, elle a été inculpée et interrogée et a été transférée à la prison Qarchak de Varamin.

Lors de son audience, elle a été condamnée à 74 coups de fouet et à payer une amende pour possession de boissons alcoolisées.

Dans la deuxième partie de son affaire, elle a été condamnée collectivement à 8 ans de prison et à 4 mois de travaux effectifs à Bassij et à étudier et interpréter la sourate Hojarat…


Masoumeh Askari battue n'est pas séparée des détenues criminelles dangereuses

HRANA, 18 août 2022

Masoumeh Askari, enseignante à la retraite emprisonnée à la prison de Kachoui a été battue par huit prisonnières ayant commis des crimes violents.
Masoumeh souffre de maladies psychiques, rénales, hépatiques et de diabète, mais les responsables de la prison refusent de l'envoyer à la médecine légale.

Son affectation à un congé de maladie avait été retardée de quatre mois malgré l'ordre de l’assistant spécial du procureur chargé de la surveillance des prisonniers politiques, de la tenir éloignée de la prison.

La prisonnière politique a été arrêtée le 2 août 2018 lors de manifestations de rue à Téhéran et a été condamnée à 5 ans de prison pour "rassemblement et collusion."

Cette enseignante à la retraite est l'unique tutrice de son fils de 17 ans.


Tentative de suicide en prison de Soada Khedirzadeh à la suite des menaces

hengaw.net/Iran HRM, 18 août 2022

La prisonnière politique kurde Soada Khedirzadeh, 32 ans, détenue avec son bébé de 2 mois dans le quartier des femmes de la prison centrale d'Oroumieh, a tenté ce matin de se pendre après avoir donné des pilules à son bébé. Elle a été sauvé par d’autres détenues puis transférée avec son enfant à la clinique de la prison, tous deux dans un état critique. Saoda souffre des problèmes cardiaques et rénaux
Deux jours auparavant, les autorités pénitentiaires et des agents du département des renseignements d’Oroumieh l’avaient convoqué et interrogé pour qu’elle coopère et révèle le lien entre le quartier des femmes et les organisations de défense des droits humains.

Soada Khadirzadeh a donné naissance à son bébé le 20 juin 2022, après deux semaines de retard. Les autorités l’ont renvoyée à sa cellule le soir même après une césarienne, sans avoir terminé son traitement.


Iran. Depuis sa cellule, une prisonnière politique crie sa soif de justice et de liberté

lpost.be, 17 août 2022           Par Hamid Enayat

Iran : depuis sa cellule, une prisonnière politique crie sa soif de justice et de liberté - L-Post (lpost.be)

« Au fond de ma cellule, dans la chaleur brûlante, assise sur le cheval de mes rêves, je partirai loin, très loin pendant de nombreuses années, jusqu’à ce que j’aie le même âge que ma mère, que je n’ai pas vue depuis 13 ans. Je me souviens lorsque nous allions aux prisons d’Evin et de Gohardasht afin qu’elle puisse rencontrer mon frère Abdi. Sans doute était-ce son seul souhait de voir son fils une dernière fois. Après des mois d’incertitude, de tentatives incessantes et d’allers-retours d’une prison à l’autre, nous n’avions reçu qu’un sac contenant ses vêtements ensanglantés par les tortures qui lui avaient été infligées… »

Le hijab, une source de revenus pour le régime iranien
Quotidien officiel Sharq/Independent Persian, 15 août 2022
Le budget consacré au siège de la promotion de la vertu et de l'interdiction du vice s'élève cette année à plus de 1000 milliards de rials.
Suit à la vague de répression contre les femmes, les limitant encore plus, le quartier général de la promotion de la vertu et de l'interdiction du vice a décidé d'infliger des amendes à ceux qui portent mal le hijab (bad-hijab) comme source de revenus pour le gouvernement.
Lors d'une réunion dimanche, avec pour sujet "la chasteté et le hijab", Mohammad Saleh Golpaygani, le secrétaire, a déclaré : « Selon le "Plan de chasteté et de hijab", une personne portant un voile inapproprié n'est plus une délinquante, elle est une violatrice. Au lieu d'ouvrir un dossier pour qu'elle soit punie, nous allons lui infliger une amende ».
Le fait d'imposer une amende aux femmes que le gouvernement appelle bad-hijab (mal voilée) non seulement rend les lieux publics peu sûrs pour les femmes et les pousse à rester à la maison, mais constitue également une source de revenus pour le gouvernement, d'autant plus que de nombreuses Iraniennes s'opposent au hijab obligatoire, un fait que même les médias d'État ont souligné.

Chiraz : les étudiantes empêchées d’étudier la musique
khabaronline.ir, 15 août 2022
Le 14 août 2022, 61 étudiantes de Chiraz ont vécu une journée amère. Elles s'étaient inscrites au Shahid Kamyab Art College de Chiraz pour étudier la musique, mais à l'aube de la nouvelle année scolaire, elles ont reçu un SMS d'une ligne : Votre inscription dans ce domaine est annulée, adressez-vous à l'école pour recevoir votre dossier.

La photo de profil sans hijab peut conduire au licenciement d'une employée
Site Digiato, 14 août 2022
Le responsable de la promotion de la vertu et de l'interdiction du vice au siège de Khorasan Razavi, Mehdi Rezaie, a annoncé que les employées dont la photo de profil dans l'espace virtuel est sans hijab seront d'abord averties. Si elle ne la change pas, l'employé sera mise entre les mains du comité de discipline. Sa décision pourrait même être de licencier cette personne.

Iran renforce la répression des bahaïs
Iran HRM, 12 août 2022
Les autorités iraniennes ont intensifié pression et harcèlement à l'encontre des membres de la communauté bahaïe en arrêtant des dizaines de personnes et en
détruisant des biens appartenant à des membres de cette minorité.
Des centaines de cas de persécution des bahaïs, y compris des arrestations, des convocations, des perquisitions et des destructions de maisons, des confiscations de terres agricoles, des privations d'éducation,.. ont été enregistrés au cours du seul mois dernier.

Hanan Hashemi, emprisonnée, contrainte de faire des aveux forcés
HRANA, 11 août 2022
Lors d’un appel téléphonique, la jeune bahaïe Hanan Hashemi a informé sa famille qu’elle subit des pressions de la part de ses interrogateurs pour faire des aveux forcés. Elle se trouve actuellement dans un centre de détention appartenant au ministère du renseignement à Chiraz.
Le 19 juillet 2022, les forces de sécurité ont arrêté Hashemi. Et elles ont libéré sous caution quatre autres Bahaïs. Il s’agit de Niloofar Hosseini, Misagh Manavipour, Bahyeh Manavipour et Elhan Hashemi à Shiraz, dont Niloofar Hosseini et Elhan Hashemi.
Les charges retenues contre ces personnes sont inconnues à ce jour.

Pourquoi l'Iran exécute-t-il plus de femmes que tout autre pays ?
BBC World Service, 11 août 2022
« Les groupes de défense des droits humains affirment que l'Iran connaît une vague d'exécutions. Au cours de la seule dernière semaine de juillet, 32 personnes ont été exécutées, dont trois femmes qui ont été pendues pour avoir assassiné leur mari.
"Il n'y a pas de peine de prison pour un meurtre [en Iran]. Soit vous graciez, soit vous exécutez", déclare Roya Boroumand…
Aucun autre pays n'exécute plus de femmes, selon les chiffres annuels d'Amnesty International. Outre les trois femmes exécutées fin juillet, six autres ont été tuées au cours des six premiers mois de l'année.
"Entre 2000 et 2022, nous avons enregistré les exécutions d'au moins 233 femmes. 106 femmes ont été exécutées pour meurtre et 96 pour des délits présumés liés à la drogue", confie Boroumand.
Un plus petit nombre aurait été condamné à mort pour avoir eu des relations sexuelles hors mariage… »

Narges Adib détenue à Evin sans soins médicaux
HRANA, 9 août 2022
La prisonnière politique Narges Adib, 59 ans et mère de deux enfants, purge sa peine dans le quartier des femmes de la prison d'Evin.
Selon une source bien informée, elle souffre d'arthrite au genou et d'un prolapsus discal dans le dos "et bien que le médecin ait souligné qu'elle ne pouvait pas supporter la prison, les autorités pénitentiaires s'abstiennent de la libérer. Cela fait plus de deux ans qu'elle est enfermée et, pendant cette période, elle n'a bénéficié qu'une seule permission médicale de cinq jours".
Narges Adib a été détenue par des agents du Renseignement à Téhéran le 11 juillet 2017 et a été emmenée au centre de détention de la prison d'Evin.
Le 30 octobre 2017, elle a été condamnée à huit ans de prison pour rassemblement et collusion, offense au dirigeant, offense au fondateur de la République islamique et propagande contre l'État, par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran.

Vague de Covid-19 à Evin affecte des détenues politiques
Iran HRM, 7 août 2022
Une épidémie de coronavirus qui s'est rapidement propagée dans un environnement surpeuplé, insalubre et exigu qu’est le quartier des femmes.
Un nombre croissant de prisonnières politiques ont été touchées par le virus.
Les prisonnières politiques Parastoo Moini, Forough Taghipour, Farangis Mazloum et Fatemeh Mosanna figurent parmi les personnes infectées. Aucun soin médical contre le coronavirus n'est fourni aux détenues.

Familles des victimes du massacre de 1988 outrées par destruction de Khavaran
Iran HRM, 5 août 2022
Des centaines de membres des familles des victimes du massacre de 1988 en Iran ont demandé au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme d'empêcher la "destruction et les modifications apportées au cimetière de Khavaran" par le régime iranien. Ce cimetière contiendrait les restes de milliers de victimes des exécutions extrajudiciaires et des disparitions forcées de 1988.
Une lettre signée par près de 800 membres de ces familles et envoyée à Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, demande que le régime iranien de "cesser de harceler et de menacer les familles en deuil".
Des vidéos et des images publiées sur les médias sociaux en mai ont montré que les autorités ont érigé un mur tout autour du site, rendant impossible l'accès des familles à la zone. Elles ont en outre installé de nouvelles caméras de surveillance autour dans le but de contrôler l'accès et d'identifier les visiteurs. Elles tentent depuis longtemps d'éloigner ces familles de ce site et cherchent à détruire les preuves des fosses communes afin de nier le massacre.

Iran. Une action internationale vigoureuse est nécessaire pour mettre fin aux cycles de manifestations sanglantes
Amnesty International, 3 août 2022
La communauté internationale doit demander des comptes aux autorités iraniennes pour le torrent de violence que leurs forces de sécurité ont déchaîné en toute impunité sur des manifestants dans le sud-ouest de l'Iran en mai 2022.
Le nouveau dossier de recherche de l'organisation intitulé "Ils tirent effrontément" : Iran's militarized response to May 2022 protests documente la manière dont les forces de sécurité iraniennes ont tiré illégalement à balles réelles et à la grenaille de plomb pour écraser des manifestations largement pacifiques contre la flambée des prix des denrées alimentaires et l'effondrement mortel d'un immeuble.
Quatre personnes ont été tuées dans le cadre de ces manifestations et les blessures causées par la fléchette s'apparentaient à de la torture parmi les manifestants et les passants, y compris des enfants. Les autorités ont imposé des coupures d'Internet et des perturbations du réseau mobile pour empêcher les gens de communiquer entre eux et pour dissimuler leurs crimes…

Crime d'honneur
Le tueur de l'épouse est libre tandis que le journaliste qui l'a dénoncé est en prison
Quotidien officiel Sharg/Iran HRM, 2 août 2022
Onze mois après le meurtre de la jeune mariée Mobina Souri par son mari, un religieux du clergé à Lorestan, Shargh a déclaré que le mari était libre, tandis que le journaliste qui a révélé le rôle du religieux et des membres de sa famille dans le meurtre a été condamné à la prison.
L'avocat du journaliste qui a révélé le meurtre, a déclaré que Sina Qalandari a été condamné à 13 mois et 16 jours de prison pour "publication de photos privées de la victime" et à 13 mois et 16 jours de prison pour "publication de mensonges". Il a également été condamné à une interdiction de pratiquer le journalisme pendant 2 ans et à la fermeture de sa chaîne Telegram.
Le meurtrier "a été condamné à une peine de 2 à 3 ans de prison quelques mois après le meurtre et qu'il est maintenant en liberté sous caution et qu'il reprend sa vie en main."
L'avocat a critiqué "l'approche tribale" de l'affaire du meurtre de Mobina Souri et d'autres affaires similaires dans d'autres villes et a déclaré que dans ce cas, "le père du meurtrier garde la tête haute au tribunal et déclare sans crainte au juge que son fils a respecté les coutumes tribales et n'a commis aucun méfait".
Selon un habitant de la région, des membres de la famille du mari de Mobina l'ont tuée par suspicion et bigoterie.

Deux militantes condamnées à des peines de prison
CNRI Femmes, 2 août 2022
Jugée pour propagande contre l’État et diffusion de faussetés par la publication de messages en ligne, Maryam Rahmani, militante des droits des femmes, a été condamnée à 2 ans de prison condamnée, à une amende de 15 millions de tomans et à écrire une recherche de 70 pages sur l’amour de son pays.
Reyhaneh Ansarinejad, militante du droit du travail, reste en isolement après que sa détention a été prolongée à trois reprises. La militante ouvrière est détenue en détention provisoire par des agents du ministère des renseignements depuis 12 mai 2022.
Des agents ont fait irruption à son domicile après minuit et l’ont fouillé pendant plusieurs heures. Leur comportement violent a terrifié la jeune fille d’Ansarinejad. Elle en subit encore les conséquences malgré le passage de deux mois. Reyhaneh Ansarinejad est actuellement arrêtée et interrogée dans le quartier 209 de la prison d’Evin. Le troisième tour de la prolongation de sa détention a pris fin le 24 juin 2022. Cependant, aucune information n’est disponible à son sujet car elle n’est pas autorisée à passer des appels depuis la prison. Elle souffre de graves douleurs au dos et aux pieds en raison de sa polyarthrite rhumatoïde.

Trois sentences d’énucléation oculaire vont être exécutées en Iran

Shahrvand Online, 1er août 2022

Les cas d'une femme et de deux hommes condamnés à se faire arracher les yeux en guise de qesas, ont été envoyés pour exécution au bureau du procureur pénal de Téhéran. Les trois personnes ont été arrêtées dans des affaires distinctes.

La femme accusée d'avoir jeté de l'acide sur son voisin à Kermanchah il y a 11 ans et a été jugée par le tribunal pénal de Kermanchah.

Le deuxième prisonnier est un homme qui a été condamné pour avoir rendu aveugle un autre homme lors d'une bagarre de rue dans une ville de la province de Fars, il y a cinq ans. Le troisième prisonnier est un homme qui avait causé la cécité de son ami avec un fusil de chasse il y a quatre ans.


Une détenue meurt à Qarchak des suites d’une overdose

women.ncr-iran.org, 1er août 2022

Somayyeh Hashemi, détenue dans le quartier 3 de la prison de Qarchak, est décédée d’une overdose de médicaments la semaine dernière.

Le quartier 3 de la célèbre prison de Qarchak est l’endroit où sont détenues les condamnées pour vol ou infraction à la législation sur les stupéfiants. Somayyeh Hashemi est décédée d’une overdose de drogue dans ce même quartier.

Certains employés et fonctionnaires de la prison, qui ne sont pas fouillés à leur arrivée, apportent les stupéfiants. Ils vendent les drogues à des prix élevés aux trafiquants de la prison, et finalement, la drogue est vendue aux femmes détenues.