02 juin 2020

AFIF INFOS - Mai 2020


Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran  
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

Nouvelle vague de Covid-19 en Iran
France 24/Iran HRM/ AFIF, 31 mai 2020

Une nouvelle vague de Covid-19 a frappé ces derniers jours plusieurs provinces iraniennes, dont Mazandaran (nord), Kermanchah (ouest), Hormozgan (sud), Sistan-Baloutchistan (sud-est) et en particulier Khouzestan (sud-ouest), que d’après Iraj Harirchi, vice-ministre iranien de la santé, avaient dépassé la moyenne nationale.
Alors que le coronavirus fait des ravages - près de 48200 morts de covid-19 dans 323 villes en Iran, d’après les sources de la Résistance iranienne, la population, sans le confinement sérieux et sans protection, est montrée comme responsable de la 2ème vague de maladie, par les autorités. Les appareils sécuritaire et judiciaire du régime ont intensifié leurs persécutions à l'encontre des minorités ethnique et religieuse et des militants politiques et activistes des droits civils.
En mai, de nombreux prisonniers qui avaient été temporairement libérés ont de nouveau été renvoyés en prison, aggravant les conditions déjà désastreuses dans les prisons iraniennes. Plusieurs cas de contagion par la COVID-19, et même des décès dus au virus, ont été recensés, notamment dans la prison centrale d'Oroumieh, la prison de Sheiban d’Ahvaz, de Vakilabad de Machhad, Qarchak, Evin et le Grand pénitencier de Téhéran.

Un ancien chef des Gardien de la révolution devenu président du parlement du régime iranien 
AFP/CSDHI, 29 mai 2020

Le nouveau Parlement iranien a élu jeudi à sa tête l'ancien maire de Téhéran, Mohammad-Bagher Ghalibaf, consolidant le pouvoir des conservateurs avant l'élection présidentielle de 2021. Son élection fait pencher encore davantage la balance du côté des conservateurs. 
Ghalibaf a été trois fois candidat malheureux à la présidentielle, ex-chef de la police et des Gardiens de la révolution et maire de Téhéran de 2005 à 2017.

Crime d’honneur en Iran
Une adolescente décapitée par son père
L’assassinat d’une jeune fille de 14 ans par son père émeut l’Iran
Le Monde/ Iran HRM, 27 et 28 mai 2020 

Les internautes et certains journaux s’indignent du manque de lois protégeant les femmes après la mort de Romina Ashrafi, rare "crime d’honneur " à faire l’objet d’une couverture médiatique. 

Sur l’affiche annonçant la cérémonie de deuil, pas de photo de Romina Ashrafi, jeune fille de 14 ans assassinée à la faucille par son père, le 21 mai. Elle avait fui la maison familiale avec l’homme qu’elle souhaitait épouser, le trentenaire Bahman Khavari. 
Ornée de la photo d’une rose rouge, évoquant la défunte, il est question de « destinée voulue par Dieu». Nulle mention de l’assassinat de la jeune fille ; le nom du père meurtrier, Reza Ashrafi, figure même en haut de la liste des personnes endeuillées.
L'annonce a créé une vague de haine et de critiques parmi les utilisateurs des médias sociaux.
Dans la nuit du 21 mai 2020, alors que Romina Ashrafi dormait, son père a pris une faucille et lui a coupé la tête à l'arrière du cou.
Après avoir tué sa fille, le père, faucille à la main, s'est rendu au poste de police et a avoué le meurtre.
Amnesty International est horrifiée d'apprendre que Romina Ashrafi, 13 ans, a été décapitée dans son sommeil par son père lors d'un "crime d'honneur" en Iran. Nous sommes consternés que les autorités iraniennes aient ignoré à plusieurs reprises les demandes de protection de Romina contre son père violent et abusif.

Appel urgent des Amis d’un Iran libre au PE à la libération des prisonniers d’opinion et l’arrêt des exécutions en Iran
ncr-iran.org, 26 mai 2020
 Parlement européen- Déclaration Amis d’un Iran libre (), 18 mai 2020
«...Nous sommes profondément préoccupés par les mauvais traitements et les tortures infligés aux personnes arrêtées. Au cours des deux dernières années, un grand nombre de prisonniers arrêtés lors de manifestations ont été assassinés pendant leur détention. Dans presque tous les cas, les autorités iraniennes ont affirmé que des prisonniers s’étaient suicidés.
Moradi et Younesi, étudiants de l’Université technologique de Sharif à Téhéran, ont été arrêtés sans mandat le 10 avril 2020... Le régime a reconnu les arrestations suite aux protestations des étudiants de l’Université...»

Une avocate des droits humains traitée avec violence en prison
Iran HRM, 25 mai 2020 
 Soheila Hejab, avocate des droits humains, a été violemment emmenée à la prison de Qarchak après l’audience de la cour d'appel, le dimanche 23 mai 2020. Elle a été condamnée à 18 ans de prison en mars par le tribunal révolutionnaire de Téhéran.
Elle a été accusée de "propagande contre l'État", de "rassemblement et collusion", de "perturbation de l'ordre public pour avoir créé le chaos", de "formation d'un groupe de défense des droits des femmes", et de "demande de référendum et de modification de la Constitution".

Coronavirus en Iran. La dangereuse désinformation [L’Agora]
breizh-info.com, 23 mai 2020          Par Alex Taraj
«L’Iran souffre actuellement de l’une des dix pires ravages au monde de la pandémie du Coronavirus. Or, les estimations officielles du nombre de victimes sont loin d’être fiables. L’ampleur de l’impact sur les Iraniens pourrait ne pas être connue avant longtemps, à moins qu’une surveillance internationale sans entrave ne vienne à bout de la désinformation du régime théocratique.
Ne vous y trompez pas, les faibles estimations officielles de l’Iran ne sont pas seulement le résultat de tests incomplets ou de la lenteur à rassembler des données à l’échelle nationale. Le régime a délibérément menti sur la situation afin de protéger sa propre réputation et de promouvoir ses propres objectifs…» 

Protestation contre le manque d'eau à Khouzestan, province riche en pétrole 
en.radiofarda.com, 23 mai 2020 
Les forces de sécurité sont intervenues et ont tiré des gaz lacrymogènes et des "balles en plastique" sur une foule d'habitants de la province de Khouzestan, riche en pétrole, qui protestaient contre le manque d'eau potable.
Les habitants du district de Gheizaniyeh près d'Ahvaz se sont d'abord rassemblés devant le bureau du gouverneur du district le samedi 23 mai, puis ont bloqué l'ancienne route Ahvaz-Mahshahr, pour contester la coupure de l'eau potable dans la région.
Selon le quotidien Mardomsalari, les forces de sécurité, soutenues par la police de l'Unité spéciale, ont dispersé la foule à l’aide des gaz lacrymogènes et ont finalement réussi à ouvrir la route Ahvaz-Mahshahr.

Défendre les droits des prisonniers iraniens dans le contexte de la pandémie de Covid-19
ONU, 21 mai 2020
https://www.ohchr.org/EN/News
En faisant une grève de la faim au début de l'épidémie de Covid-19, l'éminente avocate iranienne des droits de l'homme, Nasrin Sotoudeh, "a essayé de faire pression sur les autorités de la prison pour qu'elles libèrent les prisonniers, ou au moins leur accorder une libération temporaire sur permission", dit son mari, Reza Khandan.

Iran. Des précisions sur les 304 victimes tuées lors des manifestations, six mois après la folie meurtrière des forces de sécurité
AI, 20 mai 2020
Six mois après la violente répression des manifestations de novembre dernier, Amnesty International publie des informations détaillées sur la mort de 304 hommes, femmes et enfants tués par les forces de sécurité iraniennes.
Elle a établi que parmi les décès enregistrés, plus de 220 ont eu lieu au cours de deux journées seulement, les 16 et 17 novembre. Des recherches approfondies ont également permis de conclure que les forces de sécurité ont fait un usage illégal de la force meurtrière dans la vaste majorité des cas.
« Le fait qu’un si grand nombre de personnes ont été abattues alors qu’elles ne représentaient aucune menace témoigne du caractère impitoyable de la folie meurtrière et illégale qui s’est emparée des forces de sécurité», a précisé Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International .
«Six mois plus tard, les familles endeuillées des victimes continuent de lutter pour obtenir vérité et justice, et sont en butte aux mesures de harcèlement et d’intimidation des autorités.
«L’impunité générale dont jouissent les forces de sécurité permet l’usage répété de la force meurtrière pour écraser la dissidence. En l’absence de toute perspective d’obligation de rendre des comptes au niveau national, nous demandons une nouvelle fois aux membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU d’ordonner la tenue d’une enquête sur les homicides en vue d’identifier les pistes permettant de faire éclater la vérité, de rendre justice et d’accorder des réparations.»

Disparition du barreau iranien au profit d’un organe entièrement étatique
Le barreau de Paris, 19 mai 2020
«Le barreau de Paris est très préoccupé par un projet de loi qui porterait gravement atteinte à l’indépendance des avocats iraniens, déjà éprouvée, en les plaçant sous la tutelle d’une instance étatique judiciaire composée de fonctionnaires nommés par le chef du pouvoir judiciaire choisi par le guide suprême…
Le barreau de Paris considère que ce projet de loi aurait un effet dévastateur pour l'indépendance des avocats iraniens ainsi que sur le droit à un procès équitable et, en conséquence, demande son retrait immédiat.»
N’oublions pas nos Confrères en prison en Iran !
«Le barreau de Paris exhorte les autorités iraniennes à libérer nos confrères injustement détenus pour avoir exercé leur activité d’avocat, notamment Nasrin Sotoudeh, membre d’honneur du barreau de Paris mais aussi Abdolfattah Soltani, Mohammad Najafi et Amir Salar Davood, tous quatre lauréats du Prix droits humains 2019 du Conseil des barreaux européens (CCBE). Une libération rendue d’autant plus urgente par la pandémie de Covid-19 et la situation sanitaire désastreuse des prisons iraniennes…
Le cas le plus emblématique est celui de Nasrin Sotoudeh, condamnée à 38 ans de prison et 148 coups de fouet pour des "infractions liées à la sécurité nationale"… Abdolfattah Soltani, cofondateur du Centre des défenseurs des droits de l’homme, est en détention depuis 2011. Il a passé la plus grande partie de sa carrière d’avocat à défendre des prisonniers politiques.
Mohammad Najafi particulièrement actif dans la défense de prisonniers politiques iraniens a été condamné à 17 ans de prison et 74 coups de fouet.
Amir Salar Davoudi est un avocat connu pour avoir défendu des membres de minorités religieuses ou ethniques et de nombreux prisonniers politiques. Il a été condamné à 30 ans de prison et 111 coups de fouet. »

Les lauréats de prix Nobel appellent à libérer les prisonniers politiques en Iran
Stop au Fondamentalisme/CNRI, 19 mai 2020
Dans une lettre conjointe adressée au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, neuf lauréats du prix Nobel ont averti que l’arrestation de deux étudiants iraniens primés, Amir Hossein Moradi et Ali Younesi, ouvre la voie à une répression généralisée et brutale des opposants et des étudiants iraniens. 
Ils ont souligné que le régime iranien, de peur d’un nouveau soulèvement, n’a trouvé d’autre choix que de recourir à l’intimidation et à la répression de ses citoyens…
Signataires :
Barry Barish, Prix Nobel, Physique 2017, États-Unis
David Wineland, Prix Nobel, Physique 2012, États-Unis
John Lewis Hall, Prix Nobel, Physique 2005, États-Unis
Richard Roberts, prix Nobel, médecine 1993, États-Unis
Elias Corey, Prix Nobel, Chimie 1990, États-Unis
Thomas Cech, Prix Nobel, Chimie 1989, États-Unis
Jerome Friedman, Prix Nobel, Physique 1986, États-Unis
John Polanyi, Prix Nobel, Chimie 1986, Canada
Sheldon Glashow, Prix Nobel de physique, 1979, États-Unis 

L'universitaire française Fariba Adelkhah condamnée à six ans de prison en Iran 
iranhumanrights.org, 18 mai 2020
Près d'un an après sa détention à Téhéran, l'anthropologue française d'origine iranienne Fariba Adelkhah a été condamnée à un total de six ans de prison sous des accusations de "sécurité nationale" que les procureurs iraniens ont utilisées pour emprisonner plusieurs personnes ayant la double nationalité iranienne ces dernières années.
Déclaration ministre de l’Europe et des Affaires étrangères
diplomatie.gouv.fr, 16 mai 2020
 «Je condamne avec la plus grande fermeté l’annonce de la condamnation de notre compatriote Mme Fariba Adelkhah à une peine d’emprisonnement de 5 ans en Iran.
Cette condamnation n’est fondée sur aucun élément sérieux ou fait établi et revêt donc un caractère politique.
Les autorités françaises restent entièrement mobilisées pour obtenir des autorités iraniennes un accès consulaire à notre compatriote. Nous exhortons les autorités iraniennes à libérer immédiatement Mme Adelkhah. »

Indispensable consentement de l’époux pour faire des études dentaires
IranWire/CSDHI, 16 mai 2020
Les femmes qui souhaitent passer une formation de l’assistance dentaire doivent désormais présenter le consentement préalable de leur mari pour faire leurs études.
Les activistes des droits des femmes affirment que l'exigence du consentement du mari dans cette affaire est injuste et rétrograde. 
Le secrétaire du Conseil de l'enseignement dentaire du ministère de la Santé, Behzad Houshmand, a qualifié l'agitation que cette annonce a provoquée de "propagande étrangère". 

Le tribunal de Chiraz condamne sept bahaïs à un total de 33 ans de prison
HRANA/iranpresswatch.org, 14 et 16 mai 2020 
Le tribunal révolutionnaire de Chiraz a condamné le 10 mai Shahriar Atrian, Navid Bazmandegan, Bahareh Ghaderi, Noura Pourmoradian, et Soudabeh Haghighat à six ans de prison chacun, Niloufar Hakimi à huit ans (+ cinq ans auparavantà et Ehsanollah Mahboub-Rahvafa à un an pour "propagande contre le régime et appartenance à des groupes anti-régime".
Ces citoyens bahaïs ont été arrêtés en septembre 2018 par les forces de sécurité et ont été libérés sous caution jusqu'à leur procès.

Narges Mohammadi rejette le "tribunal kangourou"
women.ncr-iran.org, 13 mai 2020
La prisonnière politique Narges Mohammadi a refusé d'assister le 5 mai 2020 à une séance d'interrogatoire dans le quartier des femmes de la prison de Zanjan, pour fournir sa dernière défense sur les six nouvelles accusations portées contre elle.  
Elle a été inculpée sans comparution devant le tribunal et la loi a été appliquée dans le quartier des femmes.
Narges Mohammadi a qualifié ces accusations sans fondement et fausses et a déclaré qu’elles étaient en violation flagrante de la Constitution et de la Déclaration universelle des droits de l'homme, ainsi qu'en violation de ses propres droits fondamentaux.
Mohammadi est en prison depuis le 4 mai 2015 pour "association et collusion contre l'État", punissable de cinq ans ; "propagande contre l'État", punissable d'un an ; et "fondation et collaboration avec l'association LEGAM pour l'abolition de la peine de mort en Iran", punissable de dix ans.

La sœur du prisonnier Ali Younesi  menacée par des agents du Renseignement
women.ncr-iran.org, 14 mai 2020
Des agents du ministère iranien du Renseignements ont harcelé et intimidé Aida Younesi en la menaçant de mort et de violences sexuelles si elle poursuivait ses efforts publics pour faire libérer son frère emprisonné, Ali Younesi, étudiant de l'Université industrielle Charif, violemment arrêté le 10 avril. 
Le 11 mai 2020, Aida Younesi a posté un tweet, s'adressant à la magistrature du régime : "Vous avez violemment fait irruption et avez emmené (mon frère). Et pourtant, vous ne pouvez tolérer un clip vidéo de 2 minutes répondant aux accusations sans fondement du porte-parole du pouvoir judiciaire".
Elle a souligné avoir fait face à "des insultes ainsi qu'à des menaces sexuelles et de mort", ajoutant que "même certains de leurs agents qui sont autorisés à tirer à volonté ont menacé de me tuer et de m'exécuter... Vous n'avez aucune preuve contre Ali, parce que si vous en aviez, vous l'aviez déjà rendue publique une centaine de fois".  

Enquête : comment des gardes-frontières iraniens ont noyé des dizaines de migrants afghans
France 24, 11 mai 2020
Un groupe de 57 migrants afghans ont été arrêtés le 30 avril alors qu'ils tentaient illégalement de se rendre en Iran, contraints par les gardes-frontières de retraverser le fleuve Hari Roud, qui sépare l'Iran et l'Afghanistan. Seuls 12 d'entre eux en ont réchappé, au moins 17 se sont noyés et une vingtaine est portée disparue. Ces migrants retournaient en Iran pour y reprendre leur travail. Les autorités iraniennes nient en bloc qu'un tel incident ait eu lieu, mais notre enquête, réalisée à partir de vidéos prises par les victimes et de témoignages de survivants et de médecins, en prouve la réalité. Si les incidents entre migrants afghans et gardes-frontières iraniens ne sont pas rares, celui-ci est d'une particulière gravité.
Les législateurs afghans affirment que 45 migrants se sont noyés après que des gardes iraniens les aient forcés à entrer dans la rivière. 
 (Reuters, 7 mai 2020) 

Iran poursuit ceux qui protestent contre la destruction d'avion ukrainien 
HRW-Beyrouth, 8 mai 2020 
Depuis la fin avril 2020, les tribunaux iraniens ont condamné au moins 13 personnes à des peines de prison, apparemment uniquement pour avoir protesté pacifiquement contre l'attaque meurtrière des forces iraniennes contre un avion de ligne civil et le déni initial de responsabilité du gouvernement. 
Les autorités devraient mettre fin à toutes les poursuites qui violent le droit de réunion et de protestation pacifique.
Le 8 janvier, le Corps des gardiens de la révolution iranien a abattu un avion de ligne civil ukrainien, tuant 176 passagers et membres d'équipage. Après un premier démenti, le 11 janvier, le commandement central des forces armées a admis avoir "par erreur" abattu l'avion de ligne. 

Un universitaire australien qui a tenté de se suicider devrait être libéré d'un internement illégal en Iran 
iranhumanrights.org, 7 mai 2020
https://www.iranhumanrights.org/2020/05/australian-academic-who-attempted-suicide-should-be-freed-from-unlawful-confinement-in-iran/
L’universitaire britanno-australienne, Kylie Moore-Gilbert, détenue en isolement en Iran depuis septembre 2018, a tenté de se suicider à plusieurs reprises et pourrait être en danger extrême.

La prisonnière souffrante Zeinab Jalalian transférée à Qarchak !
kurdistan-au-feminin.fr, 6 mai 2020 
Déplacée de prisons en prison, la prisonnière politique kurde, Zeinab Jalalian aurait été transférée à la prison de Qarchak, près de Téhéran. Des informations datant du 2 mai 2020 indiquent qu’elle a été amenée au quartier quarantaine de la prison de Qarchak.
Condamnée à la perpétuité pour "terrorisme", Zeinab Jalalian est en prison depuis 13 ans. Elle souffre de plusieurs affections buccales et oculaire, d’hypertension et d’autres maladies graves. Malgré la détérioration de son état de santé, elle n’a pas reçu de soins médicaux adéquats et se trouve dans un état critique.
Les visites de sa famille lui sont interdites depuis le 24 décembre 2018.
Une campagne de tweets est toujours en cours sur les réseaux sociaux pour demander où se trouve exactement Zeinab Jalalian : #WhereIsZeinabJalalian.

Exécutions malgré Covid-19 et Ramadan
Agence de presse officielle Fars/iranhr.net, 5 et 6 mai 2020 
 Les exécutions en Iran se sont poursuivies même après l'apparition du coronavirus dans le pays .
Un homme a été pendu dans une prison de la ville de Gonbad-e Qabous (nord-est), le 5 mai 2020. Il a été condamné à mort pour "viol et meurtre d'un enfant de quatre ans" il y a cinq ans. 
Les exécutions ont lieu alors que les autorités de la République islamique étaient habituellement réticentes au cours des dernières années à exécuter des personnes pendant le mois de jeûne des musulmans. Cependant, plusieurs personnes ont été exécutées dans les premiers jours du Ramadan 2020.

Le pouvoir judiciaire iranien reconnaît l'arrestation des étudiants primés
Iran HRM, 5 mai 2020
Le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien Gholam-Hossein Esmaili a admis mardi l'arrestation de deux étudiants d'élite de l'Université technologique Charif après les avoir détenus pendant 26 jours.
S'adressant aux journalistes, il a déclaré qu’ils avaient été liés à l'Organisation des Moudjahidines du peuple d'Iran (OMPI) et s'étaient engagés dans des "actions de diversion" et "tentaient de mener des opérations de sabotage". 
Ali Younesi, 20 ans, étudiant en informatique primé de l'Université industrielle Charif de Téhéran, a remporté la médaille d'or aux Olympiades internationales d'astronomie en 2018 en Chine et à Amir-Hossein Moradi, étudiant en physique primé également  de la médaille d'argent de l'Olympiade en 2017, tous deux arrêtés le 10 avril.
Amir Hossein Moradi a disparu et Ali Younesi a été ramené chez lui dans la soirée du même jour, avec des blessures et des marques de torture. Ses parents ont également été emmenés avec lui et interrogés pendant des heures sous pression.
La Résistance iranienne publie les noms de 18 autres personnes arrêtées dont six femmes torturées :
Mohammad-Reza Ashrafi Samani, Ispahan, Nahid Fat'halian, Téhéran, Kamran Rezaeifar, Téhéran, Sepehr Imam Jomeh, Téhéran, Parastoo Mo'ini, Téhéran, Zahra Safaei, Téhéran, Bijan Kazemi, Kuhdasht, Forough Taghipour, Téhéran, Marzieh Farsi, Téhéran, Massoud Rad, Téhéran, Mohammad Mehri, Qom, Somayeh Bidi, Karaj
Mohammad Hassani, Karaj, Rasool Hassanvand, Khorramabad, Gholam Ali Alipour, Amol, Mehran Gharabaghi, Behbahan, Majid Khademi, Behbahan, Saeed Rad, Semnan.

Plus de 50 détenues ont contracté le coronavirus à la prison Sepidar d'Ahvaz
javanehha.com/ Iran HRM, 4 et 5 mai 2020
Au moins 50 femmes dont la prisonnière politique, Nejat Anvar Hamidi, 62 ans, qui souffre d'une grave maladie oculaire, ont été infectées par le coronavirus dans la prison de Sepidar d'Ahvaz.
Le médecin de la prison est également malade et il n'y a personne pour soigner les patientes, restées sans aucun médicament. Les responsables de la prison ont refusé de transmettre aux malades des médicaments fournis par certaines familles.
Les détenues atteintes par sont maintenant mises en quarantaine dans une cellule qui n'est séparée du reste des services que par quelques barreaux. La zone pour prendre l’air est la même pour les prisonnières infectées et les autres.

"Œil pour œil" : Iran condamne une femme à la cécité 
Quotidien Khorassan/irannewswire.org, 5 et 7 mai 2020
Une jeune iranienne qui avait rendu un homme aveugle en lui jetant de l'acide au visage a été littéralement condamnée  à une cécité forcée et  à un an de prison, par le tribunal pénal de Khorasan Razavi (nord-est).
Identifiée par ses initiales F.M., la femme âgée de 30 ans était "temporairement fiancée" à l'homme de 33 ans identifié comme A.A. qui avait promis de l'épouser après avoir quitté son propre mari et son enfant. Mais il a ensuite soudainement épousé une autre femme "et voulait mettre fin à leur relation". Maltraitée par A.A. et battue lors de leur dernière rencontre, elle lui avait jeté de l'acide au visage dans un accès de colère parce qu'elle avait l'impression d'avoir tout perdu.   
Amnesty International a qualifié l'aveuglement forcé d'un homme en 2015 par le régime d' "acte indiciblement cruel et choquant… L'aveuglement, comme la lapidation, l'amputation et la flagellation, sont des formes de châtiment corporel interdites par le droit international. De tels châtiments ne doivent en aucun cas être appliqués".

Neuf citoyens bahaïs condamnés à 51 ans et 8 mois de prison au total à Birjand 
hra-news.org/ iranpresswatch.org, 4 mai 2020 
Selon le verdict rendu par la branche 2 du tribunal révolutionnaire de Birjand (nord-est), neuf citoyens bahaïs - Rahmatollah Deimi, Atieh Salehi, Ataollah Malaki, Farzaneh Deimi, Nasrin Ghadiri, Banafsheh Mokhtari, Arezoo Mohammadi, Saeed Malaki et Roya Malaki – ont été condamnés chacun à six ans de prison. 
Rahmatollah Deimi a été condamné à trois ans et huit mois de prison, en raison de son âge avancé.
Les procès de ces citoyens ont eu lieu le 20 avril dernier. Les charges retenues contre eux sont "l'appartenance à la secte bahaï, illégale et anti- sécurité" et "la propagande en faveur du groupe bahaï en tant qu'organisation opposée à la République islamique sacrée".
Les citoyens bahaïs d'Iran sont systématiquement privés de leurs libertés religieuses, alors qu'en vertu de l'article 18 de la Déclaration universelle des droits de l'homme et de l'article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, dont l'Iran est signataire, toute personne a droit à la liberté de religion, de croyance et de changement de religion, ainsi qu'au droit d'exprimer et de pratiquer ces croyances en tant qu'individus ou en tant que collectivité, en public ou en privé.

Un prisonnier de 35 ans a d'abord perdu ses deux pieds, puis sa vie
javanehha.com, 4 mai 2020
Mehran Naroie, 35 ans, a perdu la vie hier dans le quartier 8 de la prison de Zahedan (sud-est). 
Diabétique, il avait l'un de ses pieds a été amputé il y a quelque temps. Il y a environ 20 jours, il a perdu l'autre pied, mais malgré son état, il a été renvoyé à la prison où ses blessures se sont infectées. Les autorités se sont abstenues de lui prodiguer des soins médicaux à la prison et il y a donc perdu la vie. 

Plus de 12 000 avocats en Iran refusent de démanteler l'association du barreau 
en.radiofarda.com, 3 mai 2020 
Plus de 12 000 avocats iraniens ont protesté contre un projet de loi qui porte atteinte à leur indépendance et remplace en fait le Barreau iranien par un groupe de fonctionnaires judiciaires nommés par le gouvernement.
Les avocats iraniens luttent pour l'indépendance depuis la révolution islamique de 1979 qui, entre autres choses, a placé les religieux sans formation ou études juridiques au sommet du pouvoir judiciaire.
Même certains des juges et procureurs nommés au poste de président de la Cour suprême en Iran d'après 1979 n'ont jamais fréquenté une école de droit. Dans l'intervalle, le gouvernement a refusé de respecter l'indépendance des avocats et a mis des dizaines d'entre eux en prison pour avoir insisté sur les principes juridiques et les droits des citoyens.
Dans une lettre adressée au chef du pouvoir judiciaire de la République islamique, les avocats ont demandé l'abandon du nouveau projet, soulignant qu'il "va à l'encontre des intérêts du système juridique du pays et de la volonté de la communauté des avocats, et qu'il ne sera pas accepté par les praticiens du droit iranien".

Selon l'article 48 du nouveau code de procédure pénale, le chef du pouvoir judiciaire est la seule autorité habilitée à désigner des avocats pour défendre les suspects dans les phases préliminaires des affaires relatives à la sécurité intérieure et extraterritoriale de la République islamique. Il a ainsi communiqué aux tribunaux une liste de ses "avocats de confiance". Cette décision a suscité de nombreuses critiques et protestations de la part de milliers d'experts juridiques et d'avocats qui ont été retirés de la liste.

Nouvelles accusations contre Atena Daemi à la prison
hra-news.org, 2 mai 2020
Atana Daemi, militante civile détenue à la prison d'Evin, a été une nouvelle fois convoquée à ce jour au tribunal révolutionnaire de Téhéran, pour répondre aux nouvelles accusations portées contre elle pendant son incarcération. 
Elle s'est abstenue de se présenter au tribunal en raison de la propagation du coronavirus dans le pays, et parce que le délai légal entre le jour où elle a été convoquée au tribunal et la date du procès n'a pas été respecté.
Elle s'était précédemment abstenue de se présenter au tribunal le 11 mars et le 18 avril pour les mêmes raisons.
La plaignante de son nouveau dossier, l'organisation de renseignement des Gardiens de la révolution, l’accuse du "rassemblement et collusion pour perturber la sécurité du pays", de "propagande contre l’Etat" et de "provoquer le chaos en visant l'ordre de la prison".

Une étudiante militante rappelée à purger sa peine de prison malgré Covid-19
iran-hrm.com, 1er mai 2020
Soha Mortezaei a été convoquée pour purger sa peine de prison malgré les mauvaises conditions des prisons iraniennes surtout durant la pandémie de coronavirus.
Cette étudiante a une maîtrise en sciences politiques à l'université de Téhéran et était auparavant secrétaire du Conseil des étudiants de cette université. Elle a été arrêtée en hiver 2018 pour avoir participé aux manifestations nationales de décembre 2017-janvier 2018, puis condamnée à six ans de prison et privée de la possibilité de poursuivre ses études pour obtenir un doctorat… Détenue à la prison de Qarchak, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre l’interdiction de poursuivre ses études…
Le 22 janvier 2020, elle a été libérée après avoir déposé une caution de 500 millions de tomans. Mais elle est rappelée à ce jour, pour purger sa peine de prison, malgré l’épidémie.

Exécutions à Hamedan et à Machhad
Quotidien Khorasan/iranhr.en, 30 avril et 1er mai 2020
Arrêté il y a cinq ans et condamné à mort pour trafic de stupéfiants, Vahed Rostamzadeh, 30 ans, a été exécuté à la prison centrale de Hamedan (ouest), le jeudi 30 avril 2020.
Deux jeunes détenus accusés de harcèlement sexuel ont été pendus à la prison de Machhad, le mardi 28 avril 2020. 

Une étudiante utilisatrice de Twitter emprisonnée à Qarchak 
hra-news.org, 29 avril 2020
Ashraf Nafari, étudiante en mathématiques à l'université de Khajeh Nasir Toosi, a été arrêté le 26 avril 2020 à Shahryar (près de Téhéran) par les forces de sécurité. Après l’interrogatoire dans un centre de détention d’un organe de sécurité de la capitale et avoir fixé le montant de sa caution à 600 millions de tomans, elle a été transférée à la prison de Qarchak de Varamin. 
Il n'y a aucune information sur la raison de son arrestation ou les charges retenues contre elle jusqu'à présent.