06 novembre 2006

L’ambassadeur d’Iran en Norvège met en garde contre des conséquences si les parlementaires rencontrent la dirigeante de l’opposition


4.11.2006
AP, Oslo, Norvège, 4 novembre – L’ambassadeur d’Iran en Norvège a mis en garde la nation nordique qu’une rencontre la semaine prochaine entre des parlementaires norvégiens et la dirigeante de l’opposition iranienne aura de “graves conséquences” pour les relations bilatérales, a rapporté la chaîne de télévision NRK samedi.
Des députés de la commission des Affaires étrangères ont l’intention de mener des discussions avec la dirigeante de l’opposition iranienne Maryam Radjavi à Oslo la semaine prochaine.
L’ambassadeur d’Iran, Abdul Reza Faraji Rad, a appris cette réunion, qui n’était pas publique, après avoir ostensiblement intercepté un e-mail interne adressé à la commission, a précisé la NRK.
Le diplomate iranien a ensuite menacé le président de la commission, Olav Akselsen, de graves conséquences pour les relations entre la Norvège et l’Iran si le groupe persistait à maintenir la rencontre.
Maryam Radjavi, une militante des droits de l’homme considérée comme une terroriste par le régime iranien, a mené des discussions avec les parlementaires belges l’an dernier.
Radjavi, qui vit à Paris, est la “présidente-élue" du Conseil national de la résistance iranienne, une coalition qui regroupe l’organisation basée en Irak des Moudjahidin-e Khalq, ou Moudjahidine du peuple, accusée par Téhéran de mener une lutte armée contre le gouvernement du pays.
Le député de la commission des affaires étrangères Morten Hoglund a critiqué l’ambassadeur d’Iran pour avoir fait ces menaces.
"Je pense que l’on n’a jamais entendu qu’un diplomate haut placé à Oslo puisse faire montre d’un tel manque de respect pour la démocratie et le parlement de Norvège, et puisse brandir de pareilles menaces de la part d’un régime en désaccord avec la communauté internationale dans de nombreux domaines et qui est un des plus tyranniques qui existe », a déclaré Hoglund.

Gerrit Loeberg, le chef de la sécurité du parlement norvégien, a déclaré au journal local VG qu’il discutera de ce problème de sécurité avec la police secrète du pays scandinave, la PST.
"Une telle menace directe contre la Norvège de la part de l’ambassadeur d’un autre pays est extrêmement rare”, a dit Loeberg cite par VG.

02 novembre 2006

La prostitution en Iran : un autre aspect de l’enfer que vivent les femmes sous les mullahs

Iran Manif
"Epitaphe" est un film documentaire traitant de la prostitution en Iran. Il a été diffusé la semaine dernière à Washington par une section d’Amnesty International. Le film était commenté par Ana Sami, diplômée de l’école des mines du Colorado

Sami s’est engage dans la défense des droits de l’homme en Iran depuis qu’elle a vu “le dos en sang d’un homme fouetté sous l’accusation de posséder de l’alcool dans son véhicule. »

La prostitution est devenu un problème social majeur en Iran, avec approximativement un demi million de prostituées dans le pays. 300.000 d’entre elles vivent à Téhéran, selon Sami. Elles ont en moyenne 20 ans, mais certaines ont à peine dix ans, précise Sami.

Le documentaire, en persan, était sous-titré en anglais. La plupart des femmes qu’il montrait étaient assises dans l’ombre, seule une poignée ont laissé la caméra filmer leur visage. Elles sont toutefois restées dans l’anonymat.

Beaucoup d’entre elles ont expliqué pourquoi elles étaient tombées dans la prostitution. Ce n’était pas par choix, mais bien par nécessité.

"Je suis tombée dans cette misère pour subvenir aux besoins de mes enfants », a dit une femme. Une phrase reprise par beaucoup d’autres.

Une jeune fille de 19 ans qui apparaît aussi dans le film est devenue prostituée pour pouvoir élever ses frères et soeurs plus jeunes.

Beaucoup de ces femmes sont divorcées. Comme le dit une femme dans le film, les divorcée “n’ont nulle part où aller” et sont traitées comme des “cadavres”.

Quand une autre femme a tenté d’obtenir la tutelle de son enfant, le juge lui a dit de devenir sa maîtresse.

Les parents ou époux victimes de la drogue son tune autre raison qui pousse les femmes à la prostitution, ajoute Sami.

Beaucoup de filles qui se prostituent sont aussi des fugueuses. « La plupart des fugueuses en Iran sont violées dans les premières 24 heures », déplore Sami.

Selon Donna M. Hughes, professeur à l’université de Rhode Island et elle-même chercheur de renommée internationale sur le trafic de femmes et d’enfants, « les fugueuses se sont rebellées contre les restrictions imposées par l’intégrisme sur leur liberté, les violences intégristes et les parents droguées. »

La prostitution est illégale en Iran

« Pour prouver la prostitution, il faut que l’acte ait été constaté par deux hommes ou quatre femmes », dit Sami. « En Iran, le témoignage d’une femme, vaut la moitié de celle d’un homme. »

Le châtiment est habituellement de 80 coups de fouet pour l’homme comme pour la femme. Les lois sous les mollahs permettent les mariages temporaires, ou Sigheg, où deux personnes peuvent se marier même pour une heure. Dans ce cas de figure, tous les droits associés au mariage traditionnel sont acquis. Les relations sexuelles ne sont pas considérées comme adultères durant le Sigheh.

Le taux élevé de la prostitution est “fermement relié” à la structure politique de l’Iran a dit Sami.

"C’est la société qui nous porte tort. Moi je ne fais du mal qu’à moi-même et à ma fille », dit une femme dans le documentaire. La plupart des femmes interrogées accusent les autorités d’être responsables de cette situation.

Pour une femme ce sont les “restrictions de notre société” [iranienne] qui ont fait de beaucoup de femmes des prostituées uniquement pour survivre.

Sami a souhaité diffuser "Epitaphe" à la faculté de droit de Sturm parce qu’elle pense qu’il est important que les étudiants, en particulier les futurs juristes, sachent comment sont violés les droits de l’homme.

"L’Iran est un des pires cas au monde de gouvernement ayant érigé en lois des violations des droits de l’homme », ajoute Sami.

« Si les femmes en Iran se battent pour leur liberté, alors il faut que moi ici je les défende et que j’essaie de les sauver de toutes les manières possibles », conclut Sami. « Il faut que le monde sache ce qui se passe en Iran. »