27 décembre 2021

 


02 décembre 2021

AFIF INFOS - Octobre et Novembre 2021

                               Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 



Iran : Au moins 100 blessées lors des manifestations pacifiques à Ispahan
Médias divers/Iran HRM, 30 novembre 2021
Au moins 100 personnes ont été blessées lors de l'attaque des troupes du régime iranien contre la manifestation pacifique des agriculteurs et des habitants d'Ispahan.
Plus de 300 personnes auraient été arrêtées et détenues pendant les manifestations.
Les forces de sécurité du régime iranien ont ouvert le feu sur les manifestants à proximité du pont Khajou. De nombreuses personnes ont été touchées au visage et aux yeux.
Les agriculteurs et les jeunes mécontents d'Ispahan ont organisé des manifestations hier, 26 novembre 2021, dans le lit de la rivière de Zayandeh Roud, malgré la mobilisation massive des forces de sécurité. Les affrontements d'Ispahan ont éclaté après deux semaines de protestations et de sit-in de la part des agriculteurs qui réclament leur part d'eau de cette rivière.
Pour éviter que la nouvelle des manifestations ne se propage dans d'autres villes, le régime a interrompu l'accès à Internet à Ispahan et dans d'autres villes, notamment Oroumieh et Ahvaz.

Les experts de l’ONU : les exécutions d’enfants délinquants doivent cesser
OHCHR, 27 novembre 2021
Après la condamnation de Liz Throssell, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits humains, les experts de l’ONU, chargés des droits humains ont fermement condamné l’exécution d’Arman Abdolali, condamné pour un meurtre présumé commis alors qu’il avait 17 ans. Ils ont exigé que l’Iran cesse de condamner des enfants à mort.
L’exécution d’Arman Abdolali, , 25 ans, a eu lieu à l’aube du 24 novembre dans la prison de Rajai Shahr, près de Téhéran, conformément au qessas demandé par la famille de la victime, a annoncé le site de l'autorité judiciaire Mizan Online.
L'UE condamne l'exécution d'un homme pour un crime commis à l'âge de 17 ans
«Les condamnations à mort pour des crimes commis par des personnes âgées de moins de 18 ans sont contraires aux obligations internationales découlant du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et de la Convention relative aux droits de l'enfant, auxquels l'Iran a adhéré», a rappelé la porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell (lefigaro.fr/AFP, 24 novembre 2021).
Il y a actuellement plus de 85 délinquants mineurs dans le couloir de la mort en Iran, condamnés à mort à l’issue de procédures qui violent considérablement le droit international relatif aux droits humains. La majorité des condamnés à mort sont issus de groupes marginalisés ou sont des personnes qui ont elles-mêmes été victimes d’abus.

Maryam Khakpour, deuxième femme exécutée pour des accusations liées à la drogue depuis 2017
Iran Human Rights (IHRNGO), 26 novembre 2021
Maryam Khakpour, 41 ans, a été exécutée à la prison centrale d'Ispahan le 25 novembre pour des accusations liées à la drogue dans la prison centrale d'Ispahan. 
Détenue depuis cinq ans dans le quartier des femmes de la prison Dastgerd, elle avait déclaré à plusieurs reprises qu'elle était innocente et que la drogue appartenait à son mari. Elle avait divorcé de son mari il y a trois ans et il avait été condamné à 18 ans de prison mais elle a été exécutée.
Au moins 25 personnes avaient été exécutées pour des accusations liées à la drogue en 2020. Cependant, au moins 105 personnes ont jusqu'à présent été exécutées pour la même accusation en 2021. Maryam est la deuxième femme à être pendue pour des infractions liées à la drogue depuis l'amendement de 2017 aux lois anti-narcotiques. 
25 novembre
Journée mondiale pour l'élimination de la violence faites aux femmes

Colloque du CPID à Assemblée nationale : "Moyen Orient, le rôle déstabilisateur de l’Iran"
AFIF, 25 novembre 2021
Lors d’un colloque organisé par le Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) qui a réuni plusieurs députés et experts dans l’après-midi du 24 novembre, Zohreh Bijanyar, membre active de l’AFIF, a fait une intervention émouvante. Elle s’est exprimée au nom des familles de victimes du massacre des prisonniers politiques en 1988 parmi lesquels sa sœur Zahra, condamnée à 10 ans mais exécutée au bout de 7 ans en 1988 uniquement pour son soutien à l’OMPI.
Le comité a fait part de son inquiétude à l'arrivée de Raïssi à la présidence, impliqué dans ce massacre qualifié par les ONG de crime contre l'humanité. Le CPID constate la progression dans la répression en Iran.
Dans un message adressé à la conférence, Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, appelle la France et l’Europe à la fermeté vis-à-vis des mollahs en Iran. 
Le CPID aussi déclare qu’ à la veille de la présidence française de l'UE, il est essentiel que la France soit plus ferme et qu'elle ait un rôle moteur en Europe pour les droits de l'homme en Iran.

Exécution d’un couple à Yassoudj
ISNA, 23 novembre 20121
Un couple a été pendu à la prison centrale de Yassoudj, la capitale de la province de Kohguilouyeh-Boyer-Ahmad. L’homme a été identifié étant Siavosh Ardechiri, mais la femme reste non identifiée. Le mari et la femme avaient été arrêtés en décembre 2018 pour homicide. Tous les médias officiels ont publié la nouvelle de ces pendaisons à Yassoudj.

Plus de 9000 fillettes de 10 à 14 ans mariées en Iran au printemps 2021
ISNA/CNRI Femmes, 22 novembre 2021
Le Centre national des statistiques en Iran a annoncé que 9 753 fillettes âgées de 10 à 14 ans ont été mariées au printemps 2021.
Au cours de la même période, 45 522 jeunes filles âgées de 15 à 19 ans ont également été mariées.
Les fillettes de 10 à 14 ans ont donné naissance à 969 enfants, et les celles âgées de 15 à 19 ans ont donné naissance à 44 896 enfants.
La province du Sistan-Baloutchistan est en tête des provinces pour les mariages précoces.
En Iran, 100 mariages d’enfants de moins de 15 ans sont enregistrés toutes les 24 heures. 70% des mariages d’enfants aboutissent à un divorce.

Iran : importante manifestation à Ispahan après l'assèchement de la rivière Zayandeh Roud
rfi, 19 novembre 2021 
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté ce vendredi 19 novembre 2021 à Ispahan, la ville historique de l'Iran, contre la pénurie de l'eau agricole due à la sécheresse et à l'assèchement d'une rivière emblématique située dans le centre du pays.
Sur les vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on peut voir une foule énorme rassemblée dans le lit de la rivière Zayandeh Roud, qui traverse la ville d'Ispahan.
Les paysans de la région ont installé des tentes dans le lit asséché de la rivière. Les manifestants ont lancé des slogans contre les autorités du pays.
Depuis deux décennies, le fleuve de la capitale de l'ancienne Perse avait des problèmes, mais cette année, la situation s'est aggravée avec une sécheresse sans précédent depuis cinquante ans.

68ème résolution de l’ONU condamnant les violations des droits humains en Iran
AFIF, 18 novembre 2021
La 68ème résolution de la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la violation brutale et systématique des droits humains en Iran vient d’être adoptée.
La résolution « se déclare vivement préoccupée par la fréquence alarmante de l’imposition et de l’exécution de la peine de mort », le « recours généralisé et systématique aux arrestations et à la détention arbitraires », le fait de « refuser délibérément aux prisonniers l’accès à des traitements et à des fournitures médicales adéquats » et « les actes effroyables commis par les gardiens de la prison d’Evin », le « harcèlement, à l’intimidation et à la persécution, y compris à l’enlèvement, à l’arrestation et à l’exécution, des membres de l’opposition politique, des défenseurs des droits humains », les faits d’ « arrestation et de détention arbitraires, ou de torture ou autre peine ou traitement cruel, inhumain ou dégradant contre des manifestants pacifiques », l’ « utilisation de la torture pour soustraire des aveux, ou de mort suspecte en garde à vue »...

Entretien exclusif avec Ingrid Betancourt à propos du complot terroriste déjoué à Paris en 2018
CNRI, 19 novembre 2021
Un tribunal belge va entendre les procès en appel de trois agents iraniens qui ont tenté de faire exploser le rassemblement de l’opposition en 2018 en France. Ces trois individus faisaient partie d’une cellule terroriste sous le commandement d’Assadollah Assadi. Assadi a servi en tant que diplomate du régime iranien en Autriche.
Des entretiens ont été menés avec plusieurs personnalités politiques de renom qui ont participé au rassemblement « Iran Libre » en 2018. Ingrid Betancourt, ancienne sénatrice colombienne, est l’une de ces plaignantes dans cette affaire…
Les 17 et 18 novembre, un tribunal belge a entendu l’appel de trois agents iraniens qui avaient tenté de poser une bombe puissante dans le rassemblement de l’opposition iranienne en France en 2018. Nasimeh Naami, Amir Saadouni et Mehrdad Arefani faisaient partie d’une cellule terroriste dirigée par un terroriste diplomate iranien de haut rang, Assadollah Assadi.

Iran - Arrestation de Narges Mohammadi
18 novembre 2021
La France condamne l'arrestation de la militante iranienne des droits de l'homme Narges Mohammadi le 16 novembre dernier et demande sa libération.
Porte-parole du Centre des défenseurs des droits de l'homme créé par la lauréate du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, Narges Mohammadi est une éminente défenseure des libertés fondamentales en Iran. Ses activités, notamment en faveur de l'abolition de la peine de mort et de la lutte contre les violences faites aux femmes, lui ont déjà valu plusieurs condamnations inacceptables à la prison et à la flagellation.
La France réaffirme son attachement à la liberté d'opinion et d'expression et à la défense des droits de l'homme dans le monde. Elle appelle l'Iran à respecter ses engagements internationaux en la matière, et notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Le "Tribunal d’Aban" sur les atrocités et le massacre de novembre 2019 en Iran
Un pas important vers la recherche de la justice
iranhumanrights.org, 15 novembre 2021
Le Tribunal des atrocités en Iran (ou "Tribunal Aban"), un tribunal populaire indépendant qui s'est tenu à Londres pour enquêter sur le meurtre et la blessure de milliers de manifestants par les forces de sécurité de l'État en Iran en novembre 2019, est une étape majeure dans la documentation de ce crime sans précédent de l'État iranien.
Pendant cinq jours d'audiences publiques, du 10 au 14 novembre 2021, 33 témoins, dont beaucoup en Iran, ainsi que des experts et des chercheurs à l'étranger, ont témoigné publiquement, et 145 témoignages ont été enregistrés. Ces témoignages reconstituent le massacre de novembre 2019, qui a été largement occulté par la fermeture de l'internet en Iran par le gouvernement iranien, qui cherchait à empêcher les détails de ces crimes d'émerger…
Le Tribunal a accusé 133 responsables et entités gouvernementales de "crimes contre l'humanité et de graves violations des droits de l'homme". Les témoignages montrent que les plus hautes autorités de la République islamique "sont directement impliquées dans les atrocités". Parmi les personnes accusées de ces crimes figurent Ali Khamenei, le Guide suprême de l'Iran, et Ebrahim Raïssi, le président nouvellement élu et ancien chef du pouvoir judiciaire.
Hassan Norouzi, président de la Commission parlementaire iranienne des affaires judiciaires, a déclaré le 14 novembre : "Je suis l'un de ceux qui ont tiré sur les gens. Nous les avons tués. Maintenant, qui veut nous faire un procès ? Le type est venu mettre le feu à une banque et nous l'avons tué. Le 15 novembre, Norouzi a déclaré qu'il n'avait fait que "plaisanter".
Les audiences ont été organisées par les organisations Justice for Iran, basée à Londres, Iran Human Rights, basée à Oslo, et Ensemble contre la peine de mort, basée à Paris. Présidé par Wayne Jordash QC, avocat spécialisé dans les droits de l'homme internationaux, et dirigé par les co-conseillers Hamid Sabi et Regina Paulose, le panel est composé d'experts en droit international des droits de l'homme originaires du Royaume-Uni, des États-Unis, d'Indonésie, d'Afrique du Sud et de Libye.
Le tribunal a annoncé qu'il rendrait ses verdicts au début de 2022.

Iran : Procès d’un ancien responsable pénitentiaire en Albanie et témoignages choquants de membres de l’OMPI
ncr-iran.org, 14 novembre 2021
La 37ème session du procès de l’ancien régisseur de prison iranien Hamid Noury a eu lieu en Albanie vendredi. Il s’agissait de la troisième session tenue dans le pays des Balkans, dans le cadre d’un procès poursuivi par la justice suédoise. Le changement temporaire de lieu a été demandé par les procureurs afin d’entendre le témoignage de sept témoins oculaires qui résident en Albanie dans le quartier d’Achraf 3, établi par des membres en exil de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI). Les débats devraient reprendre à Stockholm après la semaine prochaine, et la conclusion du procès est actuellement prévue pour avril.

Deux ans après le massacre de manifestants en Iran, les responsables qui ont supervisé les meurtres dirigent désormais le gouvernement
iranhumanrights.org, 10 novembre 2021
Plus notoirement, en tant que procureur en 1988, Raïssi a siégé dans une "commission de la mort" qui a envoyé des milliers de prisonniers politiques qui avaient déjà été jugés et purgeaient leurs peines de prison pour être exécutés de manière extrajudiciaire après des interrogatoires de type inquisition sur leurs croyances.
L'actuel chef du pouvoir judiciaire, Gholam-Hossein Mohseni-Eje'i, était le représentant du pouvoir judiciaire au ministère du Renseignement de 1985 à 1988, lorsque des milliers de militants ont été arrêtés et exécutés de manière extrajudiciaire. Plus tard, en tant que ministre du Renseignement de 2005 à 2009, il a été le fer de lance de la campagne visant à contraindre les dissidents à faire de faux "aveux" télévisés, généralement obtenus sous la torture
En 2009, lorsque Raïssi et Eje'i ont été nommés au sein d'un comité chargé d'enquêter sur les nombreux rapports faisant état de torture et d'agressions sexuelles à l'encontre de manifestants arrêtés lors des manifestations de masse de cette année-là, les deux hommes ont balayé d'un revers de main des preuves accablantes et rejeté les allégations.

A l'anniversaire du meurtre en prison de Sattar Beheshti sous la torture, sa mère, sa sœur et son beau-frère sont arrêtés
Radio Zamaneh, 4 novembre 2021
Gohar Eshqi, Sahar Beheshti et Mostafa Eslami ont été arrêtés par les forces de sécurité lors de l'anniversaire du meurtre de Sattar Beheshti. Selon la page Instagram de la Fondation Sattar Beheshti, les agents de sécurité ont fait une descente au domicile de Sahar Beheshti, la sœur de Sattar à 22h20 dans la nuit du mercredi 3 novembre 2021, et ont arrêté tous les membres de la famille tout en fouillant et en collectant des fournitures de communication. 
Au moment du raid et des intimidations des agents, la mère de Sattar Beheshti a fait une crise cardiaque et a été incapable de respirer pendant un moment. Les autorités ont également empêché sa fille, Sahar de livrer des médicaments à sa mère et l'ont battue tout en l'insultant. Le mari de Sahar, s'est opposé au traitement réservé par les agents à sa femme et à sa belle-mère, a ensuite été sévèrement battu. 
L'arrestation est intervenue alors que Gohar Eshqi était censé assister à une cérémonie anniversaire le jeudi 4 novembre, à l'invitation de la Fondation Sattar Beheshti, aux côtés des mères des martyrs tués par ce régime en quête de justice, et de certains militants, commémorant également les personnes tuées lors des manifestations de novembre 2019. 

391 protestations enregistrées en octobre 2021 en Iran
Iran News Wire, 6 novembre 2021
Selon les rapports recueillis par des sources affiliées à la Résistance iranienne en octobre, au moins 391 manifestations ont été enregistrées dans 139 villes, soit une moyenne de 13 à 14 manifestations par jour.
Les travailleurs ont organisé 53 manifestations dans 53 villes, les enseignants 61 manifestations dans 49 villes, les retraités 39 manifestations dans 13 villes et les agriculteurs 5 manifestations dans 3 villes. D'autres protestations ont eu lieu, notamment celles des créanciers spoliés qui ont organisé quatre manifestations, des éleveurs de volaille qui ont organisé deux manifestations, des médecins qui ont organisé deux manifestations, des étudiants qui ont organisé une manifestation et des marchands de bazar qui se sont réunis une fois. D'autres secteurs ont également organisé 141 manifestations dans 85 villes.

Mesures de sécurité pour empêcher la commémoration de Cyrus le Grand
csdhi.org, 1er novembre 2021
Le 7ème jour d’Aban dans le calendrier persan, le 29 octobre approximativement, marque le Jour de Cyrus le Grand. Il s’agit d’un jour férié non officiel célébré par les Iraniens, en l’honneur du fondateur de l’ancien Empire perse achéménide.
Chaque année, le régime iranien déploie des forces de sécurité autour de la tombe de Cyrus. Il bloque les routes et les rues pour empêcher les Iraniens de se rassembler pour célébrer cette journée. Il craint qu’elle ne se transforme en manifestations antigouvernementales. Hier, des informations ont fait état de mesures de sécurité sévères prises à Chiraz et sur les routes menant à Pasargades, où se trouve la tombe de Cyrus. 
Cyrus le Grand était connu pour ses réalisations en matière de droits humains. D’ailleurs, ses décrets ont constitué la première charte des droits humains, désormais utilisée dans la Déclaration universelle des droits humains.

Rapport mensuel d'octobre 2021
Iran Human Rights Monitor, 1er novembre 2021
Le mois d'octobre 2021 a vu la poursuite des exécutions en Iran, associée à une pression accrue sur les prisonniers politiques.
Les forces de sécurité ont arbitrairement ouvert le feu sur des citoyens, entraînant la mort et la blessure d'un certain nombre d'entre eux.
Au moins 27 peines de mort ont été exécutées dans diverses prisons iraniennes au cours du mois d'octobre 2021.
Au moins 12 victimes ont été condamnées pour des accusations liées à la drogue et 13 autres, dont une femme, ont été accusées de meurtre…


OCTOBRE 2021

Un rapport onusien sur la situation des droits humains en Iran met en évidence les effets de l’impunité
ncr-iran.org, 30 octobre 2021                         Par Mansoureh Golestan
«…Javaid Rehman, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en Iran, a présenté lundi son dernier rapport à l’Assemblée générale des Nations Unies. Il a mis en évidence la tendance croissante des abus à tous les niveaux, mais il a également souligné le rôle que "l’impunité" pour régime iranien a joué dans cette tendance.  "La situation est aggravée par le fait que les individus qui font face à des allégations d’implication dans la commission de graves violations des droits humains restent dans des positions puissantes, y compris au plus haut niveau de la fonction publique ", a noté Rehman.
Il faisait notamment référence à la   "sélection " d’Ebrahim Raïssi comme nouveau président du régime. La candidature de Raïssi a fait l’objet de protestations nationales généralisées qui l’ont qualifié de "sbire de 1988 ", pour son rôle de premier plan dans le massacre des prisonniers politiques. Le massacre a été déclenché par une fatwa du Guide suprême de l’époque, Rouhollah Khomeiny, qui qualifiait les membres du principal groupe d’opposition iranien, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, d’ennemis de Dieu et appelait à leur exécution systématique... »

Une femme pendue et une autre risque une exécution imminente
iranhr.net/Iran HRM, 29 octobre 2021
Les autorités de la prison centrale de Qazvin ont pendu une femme de 31 ans, à l’aube du mercredi 27 octobre.
Susan Rezaei-pour se trouvait dans le couloir de la mort depuis sa condamnation pour le meurtre de son mari il y a six ans. Elle avait agi en état de légitime défense. Son mari était apparemment alcoolique et avait l’habitude de la battre tous les jours.
Les parents de Susan l’ont forcé à un âge précoce d’ épouser son cousin.
Une autre victime d’un mariage précoce
Soheila Abedi, 32 ans, une autre victime de mariage précoce risque une exécution imminente à Sanandaj.
Mariée à son époux à l’âge de 15 ans, elle l’a tué en 2015. Les autorités comptent l’exécuter dans un mois si elle n’obtient pas le consentement de la famille de la victime.

Un homme condamné au fouet et à une pendaison publique en Iran
rokna.net/Iran News Wire, 27 octobre 2021
Un homme a été condamné au fouet, à la prison et à une exécution en public hier à Machhad. L’homme de 31 ans, identifié comme Hassan T, était accusé d’enlèvement et de viol. 
Son procès a eu lieu au tribunal pénal de Khorasan Razavi. Hassan fut condamné au fouet (99 coups), à cinq ans de prison, au paiement d’amendes aux plaignants et à une exécution publique.

Une mère décède d’une crise cardiaque après l’exécution de ses deux fils en Iran
women.ncr-iran.org, 23 octobre 2021
La mère endeuillée des frères Mohammadi a fait une crise cardiaque après avoir appris l’exécution simultanée de ses deux fils à la prison de Sepidar à Ahvaz. Elle est décédée après avoir été transférée dans un centre médical.
Ali-Mohammad Mohammadi, 45 ans, et Islam Mohammadi, 38 ans, ont été exécutés le 19 octobre 2021 dans la prison.

Une victime de Raïssi exige son arrestation à Glasgow
Sunday Mail, 20 octobre 2021
Une victime d’Ebrahim Raïssi, connu sous le nom de Boucher de Téhéran a exigé son arrestation lorsqu’il atterrira en Grande-Bretagne pour la COP26.
Ahmad Ebrahimi estime que le Premier ministre Boris Johnston et le Premier ministre Nicola Sturgeon devraient interdire au tyrannique président iranien Ebrahim Raïssi d’assister au sommet sur le climat du mois prochain.

Un tribunal iranien confirme la nouvelle peine d’une Irano-britannique
VOA, 19 octobre 2021
Nazanin Zaghari-Ratcliffe a déjà purgé une peine de cinq ans de prison dans la République islamique. Son avocat, Hojjat Kermani, a déclaré à l’Associated Press que la cour d’appel avait confirmé un verdict rendu au début de l’année la condamnant à une année supplémentaire.
Le verdict prévoit en outre une interdiction de voyager à l’étranger pendant un an. Cela signifie que cette Irano-britannique ne pourra pas quitter l’Iran pour rejoindre sa famille pendant près de deux ans.

En 6 mois, 791 bébés nés d’enfants-mères âgées de 10 à 14 ans
CSDHI, 18 octobre 2021 
L’Organisation nationale de l’enregistrement civil d’Iran a déclaré qu’environ 791 bébés sont nés d’enfants-mères âgées de 10 à 14 ans au cours des six derniers mois.
Selon l’agence de presse officielle ISNA, cette statistique concerne la période allant du 21 mars 2017 au 7 octobre dernier.
La province du Sistan-Baloutchistan compte le plus grand nombre d’enfants-mères iraniennes avec 248 naissances. Viennent ensuite les provinces du Khouzistan avec 92, du Khorassan-e Razavi 65, du Golestan 46, du Kerman 45 et de l’Azerbaïdjan oriental avec 35.
Selon les informations, du 20 mars 2021 au 8 octobre 2021, plus de 36 500 bébés sont nés de mères âgées de 15 à 19 ans.
Récemment, Mohammad Ali Mazaheri, doyen de la faculté des sciences de l’éducation et de psychologie de l’université Shahid Beheshti, a déclaré : « La conséquence immédiate et inévitable du mariage des enfants est l’enfant-mère ; un enfant dont on doit s’occuper doit maintenant s’occuper d’un autre enfant. »

Sir David Amess, infatigable défenseur d'un Iran libre, assassiné
Le 15 octobre, le peuple iranien et sa Résistance organisée ont perdu Sir David Amess, député, l'une des personnes les plus gentilles, les plus aimables et les plus douces en politique, comme l'a décrit le Premier ministre du Royaume-Uni Boris Johnson. Selon des témoins oculaires, Sir David a été poignardé à plusieurs reprises lors d'une réunion de circonscription à l'église méthodiste de Belfairs...

Sepideh Gholiyan arrêtée lors d’une descente à son domicile
IHR/CSDHI, 14 octobre 2021
Plus de 30 membres des forces de sécurité ont arrêté la défenseure des droits des travailleurs Sepideh Gholiyan. L’arrestation s’est déroulée au cours d’une descente de nuit à son domicile à Ahvaz.
Sa famille s’inquiète du lieu où Sepideh se trouve. Son frère et sa mère ont déclaré qu’ils l’ont enlevée et transférée dans un lieu inconnu. Ils ont confisqué tous les téléphones portables et qu’à cause de la manière dont ils l’avaient enlevée, ils s’inquiétaient de l’endroit où elle se trouvait et s’ils allaient "la tuer".

10 octobre
Journée mondiale contre la peine de mort

Exposition et rassemblement à Paris contre la peine de mort en Iran
AFIF, 8 octobre 2021
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ne exposition et un rassemblement à Paris sont organisés le 8 octobre sur la place du Châtelet à la veille de la Journée mondiale contre la peine de mort. La dictature religieuse demeure le premier bourreau au monde par rapport à sa population et le premier bourreau de femmes et d’enfants. Les exécutions se sont multipliées avec l’arrivée d’Ebrahim Raïssi à la présidence des mollahs.
L’exposition et le rassemblement porteront sur le massacre de 1988 et des personnalités viendront prendre la parole.
Membre de la commission de la mort lors du massacre de 30.000 prisonniers politiques durant l’été 1988 en Iran, Ebrahim Raïssi a gravi les échelons dans le système judiciaire pour en devenir le chef, alors qu’il n’a pas dépassé l’école primaire en termes d’éducation. Il s’est aussi illustré avec la répression du soulèvement de novembre 2019 en Iran qui a fait 1500 morts dans la rue.
C’est sa motivation à exécuter et à exécuter en masse, qui a fait de lui le favori du guide suprême Khamenei, qui a choisi de l’asseoir sur le fauteuil présidentiel. 
Le massacre de 1988 est un génocide et un crime contre l’humanité. Il doit être reconnu en tant que tel par la communauté internationale. L’ONU doit ouvrir une enquête à son sujet. Les dirigeants iraniens doivent être traduits en justice pour génocide et crimes contre l’humanité durant 40 ans.

Les femmes et la peine de mort en Iran : une analyse sur 12 ans
Iran Human Rights, 8 octobre 2021 
La Journée mondiale contre la peine de mort 2021 est dédiée aux femmes ; celles qui risquent d'être condamnées à mort, qui ont été condamnées à mort, qui ont été exécutées, et à celles qui ont vu leur peine de mort commuée, exonérée ou graciée. En observation de la journée et du thème de cette année, Iran Human Rights fournit un rapport sur les femmes exécutées en Iran au cours des 12 dernières années (2010-2021). Les exécutions de cette période ne sont en aucun cas représentatives de l'histoire complète de la République islamique d'Iran en matière d'exécution de femmes ; le nombre de prisonnières politiques exécutées dans les années 1980 doit être reconnu en raison de leur volume et de leur nature odieuse. Mais aujourd'hui encore, il existe de nombreuses preuves du traitement cruel et inhumain des femmes détenues, qui seront mises en évidence dans ce rapport.
Voir également 

Crime d’honneur en Iran : Un père a immolé par le feu sa propre fille
Hengaw/ KHRN, 4 et 5 octobre 2021
Le 2 octobre 2021, un père a immolé par le feu sa propre fille de 22 ans, Faezeh Maleki à Sanandaj . Elle est décédée après une journée d'hospitalisation à l'hôpital en raison de la gravité de ses brûlures (85%). 
Le père n’a fourni aucune explication officielle.
Selon les informations obtenues, Faezeh Maleki est sortie avec son petit ami vendredi et son père (Habibollah) lui a mis le feu après son retour à la maison en versant de l'essence sur son corps.
Dimanche, sans aucune formalité, le corps de Faezeh Maleki a été enterré dans son village natal, Korkoreh. 
Le meurtre d’e cette jeune femme a indigné le public au Kurdistan et dans d’autres régions d’Iran. Un groupe de militantes des droits des femmes kurdes a organisé un rassemblement de protestation devant le ministère de la Justice à Sanandaj.