30 décembre 2015

"En quête de liberté, du berceau au tombeau"

Par :Simin Nouri
Architecte franco-iranienne, présidente de l'Association des Femmes Iraniennes en France

INTERNATIONAL - Un proverbe iranien, très utilisé par les parents pour encourager leurs enfants à faire des études, invite à être en quête constante de connaissance tout au long de la vie: "En quête du savoir, du berceau au tombeau".

Devant la funeste prison d'Evine à Téhéran, les familles de prisonniers politiques se rassemblent régulièrement pour réclamer la libération de leurs proches. Certains ont même osé scander, avant d'être attaqués, dispersés ou arrêtés par les forces de sécurité ces dernières semaines, ce proverbe populaire en remplaçant le Savoir par la Liberté: "En quête de liberté, du berceau au tombeau".

Pour ceux qui suivent de près les actualités en Iran, pas un jour ne se passe sans l'horrible nouvelle d'une exécution: une pendaison toute les huit heures, un record mondial! Il n'y a pas non plus de famille iranienne qui ne soit touchée, de près ou de loin, par la répression devenue monnaie courante dans ce pays.

Les violations systématiques et brutales des droits humains par les autorités iraniennes ont une fois de plus été condamnées par l'Assemblée générale des Nations Unies dans une résolution adoptée le 17 décembre 2015.

Il s'agit d'une première condamnation après l'accord nucléaire en juillet dernier, mais de la 62ème fois que la théocratie iranienne est condamnée pour "les exécutions massives et arbitraires, la montée des violences et des discriminations contre les femmes et contre les minorités ethniques et religieuses, les restrictions graves et généralisées du droit à la liberté d'expression, d'opinion, d'association et de réunion pacifique..."

La résolution se déclare sérieusement préoccupée "de la hausse alarmante du nombre d'exécutions, au mépris des garanties internationalement reconnues, et de la poursuite d'application de la peine de mort contre les mineurs de moins de 18 ans au moment de la commission des faits qui leur sont reprochés".

L'ONU exhorte le régime iranien à "abolir, dans les textes de lois et dans la pratique, les exécutions publiques et les exécutions effectuées en violation de ses obligations internationales" et "à assurer, dans les textes de lois et dans la pratique, que nul ne sera soumis à la torture ou à d'autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants."

Après 62 condamnations par la plus haute instance internationale en près de quatre décennies, il est temps que la communauté internationale reconnaisse l'incapacité absolue de ce régime à opérer le moindre changement ou réforme que ce soit. Il est temps de demander des comptes à ses dirigeants.

A la présidence depuis deux ans et demi, Hassan Rohani, qualifié par l'Occident de "modéré", non seulement n'a pas empêché la pendaison de 2000 Iraniens dont 60 femmes et des dizaines d'adolescents -exécutés à leur majorité- mais continue à défendre ce châtiment comme une "application des lois divines".

Les récentes visites de personnalités européennes en Iran et dernièrement celle du président du sénat français, Gérard Larcher, ont à chaque fois donné l'espoir au peuple iranien et à ses exilés que la situation des droits humains et le respect des libertés démocratiques en Iran occuperaient la place première à la table des négociations, comme l'a exigé par ailleurs le Parlement Européen dans plusieurs résolutions.

Hélas, les pendaisons continuent d'occuper le terrain avant, pendant et après les visites.

Les Iraniens, victimes de ces exactions, veulent croire encore en un soutien moral et concret des démocraties occidentales, notamment en entendant les personnalités françaises de premier plan dire aux dirigeants de Téhéran qu'il est temps d'établir un moratoire sur les exécutions, de libérer les détenus politiques et les prisonniers d'opinion et d'abolir les lois misogynes et liberticides.

En pleine guerre contre l'extrémisme islamiste avec la France en première ligne, la visite d'Hassan Rohani à Paris fin janvier 2016 offre l'occasion aux autorités françaises de ne pas se limiter aux échanges commerciaux mais de rappeler avec fermeté l'attachement de la France aux valeurs de la démocratie et des droits humains partout dans le monde et surtout en Iran, ce grand pays millénaire.

Les conditions d'une telle fermeté sont d'autant plus réunies que la dictature islamiste de Téhéran se trouve au plus faible de son histoire face au mécontentement grandissant de la société iranienne qui plus que jamais est "en quête de liberté du berceau au tombeau".

13 décembre 2015

Bulletin mensuel d’informations sur l’Iran

Novembre 2015
ASSOCIATIONDES DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
116 Rue de Charenton 75012 Paris – France
Tél./Fax (331) 43 65 32 97
afifem2001@yahoo.fr


Nouvelle attaque à l’acide
Site officiel maranddailynews.ir, 1er novembre 2015
Deux jeunes femmes âgées de 20 et 22 ans ont été victimes d’une attaque à l’acide, près de la ville de Marand dans la province de l’Azerbaïdjan oriental (nord-ouest), le 31 octobre.
Les assaillants ont fui la région. Le corps des victimes a été brûlé à près de 30 %, elles ont été transférées à l'hôpital de Sina à Tabriz et le gouverneur de cette ville a confirmé le crime.

Les attaques à l'acide sur les visages des femmes sont menées sous le prétexte de port incorrect du voile pour consolider un climat de peur, ont commencé en octobre 2014, à Ispahan et à Téhéran, et à ce jour, elles se sont propagées dans d'autres villes à travers le pays.



La pauvreté inonde la capitale iranienne
CSDHI, 2 novembre 2015
Le président de l'organisation de la rénovation urbaine de Téhéran Abdollah Fathollahi déclare qu'à la nuit tombée, le 12e arrondissement est envahi de drogués et de "dormeurs en carton", "environ 150.000 à 200.000", hommes, femmes enfants perdus ; qui n’ont plus rien…
Cet officiel iranien ajoute que parmi ces SDF, se trouvent des "diplômés de doctorats de grandes universités étrangères et de gens analphabètes au chômage sans le moindre moyen pour vivre".



La situation d’Atena Daemi après un an de détention 
HRANA, 4 novembre 2015
En prison depuis un an, Atena Daemi reste dans un état d'incertitude du stress dû à une longue période de l'isolement et le mauvais état de santé.
Atena souffre actuellement d'une vision double, de la perte d'audition et d'une infection des gencives.
Atena Daemi, 27 ans, a été arrêté le 21 Octobre 2014 et a été détenu pendant 57 jours en isolement. Elle a été condamnée à 14 ans de prison pour ses activités civiles pacifiques et sur des accusations de propagande contre le régime, la collecte et la collusion contre la sécurité nationale, insultes envers le fondateur de la République islamique d'Iran et de dissimulation des preuves du crime.



En Iran, les enfants exclus de l'école en raison du sida
Agence officielle ILNA/CSDHI, 6 novembre 2015
Selon Mohammad- Reza Saïd-Ghassemi, directeur d'une institution caritative "Payam-Avar", "Les mères et les enfants porteurs du HIV sont en grand danger. Très souvent, les mères ignorent qu'elles sont atteintes. Nous avons vu des enfants exclus des écoles et des mères licenciées, alors que ces gens ont besoin de soutien moral et psychologique. Mais nul ne s'en préoccupe." Son association s'occupe de 300 malades, dont une cinquantaine de mères dans la capitale iranienne. "La situation à Téhéran est différente du reste du pays. On y trouve bien plus de détresse sociale, d'enfants sur le marché du travail, de comportements sexuels à risque élevé et de toxicomanes qui se droguent avec des injections."
"Un des gros problèmes, c'est que les femmes enceintes atteintes du sida ne sont pas facilement acceptées dans les hôpitaux pour accoucher, et quand elles le sont, elles sont mal traitées. Or si une future mère sait à une étape décisive qu'elle a le sida, il est possible que son enfant ne l'attrape pas. "



Iran : robe uniforme obligatoire pour les femmes 
Commission des Femmes du CNRI, 7 novembre 2015
Le régime iranien a ratifié un amendement au projet de loi misogyne intitulé « Protection du caractère sacré du hijab et de la moralité».
Selon cet amendement, toutes les employées doivent porter une robe uniforme choisie par le régime iranien (agence de presse d’Etat IRNA, 2 novembre).

Cet amendement est bien plus misogyne et répressif que la directive du ministère de l’intérieur de Rohani mi-juin à tous les gouvernorats de province et aux organismes gouvernementaux.
Comme le reconnaît Laleh Eftekhari, représentant la faction des femmes au parlement, «les différents ministères, l’office de Orientation islamique, et les Renseignements et les services de sécurité et de l’ordre ont été impliqués dans l’élaboration de ce projet de loi et le gouvernement y a aussi pleinement participé.»

D’après les officiels du régime iranien, ce projet de loi ne concernera pas uniquement les organismes gouvernementaux mais inclura les entreprises privées, les institutions, écoles maternelles, les espaces verts et de loisirs, et les commerces.
Le projet prévoit des amendes, la détention et la réduction considérable des salaires des employées en cas de « port incorrect du voile ».



Lettre d’un groupe de prisonniers politiques à Martin Schultz
CSDHI, 8 novembre 2015
http://goo.gl/PD3USY
… En fermant les yeux sur ces crimes pour de simples intérêts économiques, vous et le Parlement européen approuvez indirectement ces exécutions. Permettez-nous de vous citer les noms de ceux qui sont dans le couloir de la mort et vont probablement être exécuté au cours de votre visite :
Kaveh Veisi, Pourya Mohammadi, Taeb Malaki, Mohammad-yavar Rahimi, Kaveh Charifi, Bahman Rahimi…



« Les Iraniens ont soif de quelques secondes de liberté »
CSDHI, 9 novembre 2015
Je m’appelle Paria Kohandel. J’ai 18 ans et j’ai fui l’Iran il y a trois mois. Mon père Saleh Kohandel est en prison depuis dix ans pour avoir réclamé la « liberté », ce mot qui résonnait dans toutes les rues d’Iran en 2009…



Une première ambassadrice du régime iranien, un non-événement
Huffingtonpost.fr, 10 novembre 2015
« Les mollahs nomment leur première ambassadrice en Malaisie.
… Pour des millions d'Iraniennes qui souffrent depuis plus de trente ans de discriminations et des lois misogynes au quotidien, il s'agit d'un non-événement. De leur vie privée jusqu'au choix de leurs vêtements en passant par leurs études et leur vie professionnelle (pour les rares qui en ont une), elles sont toujours victimes d'une théocratie extrêmement brutale et de ses lois médiévales…
D’après les lois en vigueur en Iran des mollahs, Marzieh Afkham a besoin de l'autorisation écrite de son époux pour se rendre en
Malaisie afin d'y travailler comme ambassadrice ! »



Afsaneh Bayazidi peut voir sa famille après 20 jours de détention 
HRANA News Agency, 9 novembre 2015
Afsaneh Bayazidi, étudiante arrêtée peut enfin voir sa famille, 20 jours après avoir été en détention.
Selon le rapport des militants des droits humains HRANA, cette militante kurde de Boukan qui a été arrêtée par les forces de renseignement du CGR, le 8 Octobre, pourrait rejoindre sa mère jeudi.



«Dans une société où les agents du régime ont un tel pouvoir, quelle sécurité peut-on garantir au peuple ? »
Facebook Nasrin Sotudeh
Nasrin Sotudeh, avocate défenseure des droits humains, a écrit dans son compte Facebook, « Au cours des derniers mois, j’ai entendu parler des rapports suivants sur les mesures prises par le ministère des renseignements (Vevak) et par d'autres organes de sécurité :
- Interpellation des personnes et avertissement au sujet des interviews avec les services de la presse étrangère.
- Arrestation des individus participant à des manifestations légales, y compris des sit-in devant le Parlement.
- Arrestation des individus participant à des cérémonies organisées en l’honneur des personnes tuées lors des événements qui a suivi le soulèvement de 2009.
- Détention des suspects dans les locaux du VEVAK.
- Création d'une atmosphère de peur en arrêtant un certain nombre de personnes à Andimeshk et raids des agents dans leurs maisons en plein milieu de la nuit… »
Maître Sotudeh demande alors : « Dans une société où les agents des renseignements ont tant d'autorité, où est la sécurité pour le peuple?»



Une chrétienne hospitalisée retournée en prison
CSDHI, 10 novembre 2015
Maryam Naseem Naghash Zargaran a été ramenée dans la prison d'Evine, alors que sa période d'hospitalisation prescrite par les médecins n’était pas terminée.
Elle a déjà passé 30 mois derrière les barreaux à Evine pour ses convictions religieuses. Elle avait été convoquée par le ministère des renseignements et interrogée en mars 2011.
Après sa récente arrestation et 5 jours d’interrogation, elle fut condamnée à quatre ans de prison, accusée d’avoir organisé des mesures contre la sécurité nationale.



Une jeune fille de 14 ans envoyée en prison
Radio Zamaneh, 10 novembre 2015
Une jeune adolescente de 14 ans, originaire de la ville de Machhad (nord-est) va être envoyée en prison. Elle est accusée de «négligence ayant conduit au meurtre ».
En mars 2014, Mina a été impliquée dans un incident qui a causé la mort de son camarade de classe, a rapporté l'agence de presse officielle, Fars. Le père de Mina, un chauffeur de bus des quartiers déshérités, n’a pu rassembler que 60 millions (1 750 $) sur les 570 millions (16,500 $) de rials nécessaire pour empêcher sa fille d'aller en prison.

Actuellement 8.100 prisonniers se trouvent dans les prisons iraniennes pour des faits involontaires et un total de 6,5 milliards de rials (environ 188 millions $) sont nécessaires pour qu’ils soient libérés sous caution.


Visite Rohani : les syndicats français demandent la libération de syndicalistes iraniens
AFP - Paris, 13 novembre 2015
Sept syndicats français, CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FSU, Solidaires et Unsa, ont appelé le président François Hollande à intervenir auprès de son homologue iranien Hassan Rohani, en visite en France lundi, pour la libération de syndicalistes iraniens et pour le respect des droits syndicaux en Iran.
Dans une lettre au président de la République et au ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, les sept syndicats ont attiré particulièrement l'attention sur la situation de Mahmoud Salehi, "syndicaliste et militant de longue date des droits des travailleurs iraniens, ayant déjà subi plusieurs arrestations et périodes d'emprisonnement, et qui a été condamné à 9 ans de prison.



ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE

Condamne avec vigueur les attentats lâches et odieux contre les innocents à Paris et s’associe au deuil national.

AFIF présente ses sincères et profondes condoléances aux familles des victimes et forme des vœux de rétablissement rapide des blessés. Toutes et tous unis, nous combattrons l’intégrisme islamiste.



Véhicules des « mal-voilées » confisqués
Agence de presse officielle IRNA, 16 novembre 2015
L’adjoint du chef de la police du régime iranien, Saïd Montazer-ol-Mehdi, a déclaré lors d’une interview avec les médias : « Durant la semaine dernière, environ 10.000 automobilistes ont reçu des avertissements, dont 2.000 qui seront sanctionnés pour avoir brisé les normes sociales. La nouvelle mesure de confisquer les voitures va bientôt être appliquée à l’échelle nationale. Cette mesure a été approuvée par le procureur. »
« Si police de la circulation constate qu’une femme conduit une voiture alors qu’elle-même ou l’une des passagères ne porte pas de voile, la voiture sera confisquée par la police pendant une semaine », a déclaré Montazer-ol-Mehdi.
« Certains propriétaires de véhicule recevront une amende. Les autres seront présentés devant les instances judicaires pour un complément d’enquête. Un certain nombre de fonctionnaires et d’agents en civil au bord de véhicules banalisés ont été chargés de verbaliser les contrevenants », a-t-il ajoute.



Le feu vert de Khamenei pour museler la presse
iranhumanrights.org, 17 et 18 novembre 2015
Plusieurs journalistes et personnes de médias ont été arrêtés en Iran au cours des semaines passées dans une campagne d'intensification de la répression suite aux propos du chef suprême d’Iran, Ali Khamenei, selon lesquels les États-Unis ont l'intention d'utiliser une ouverture après l’accord sur nucléaire iranien pour «infiltrer» et saper la République islamique.
La journaliste politique Reyhaneh Tabatabai, 35 ans est condamnée à un an de prison et deux ans de privation de l'activité des médias. Elle est accusée de «propagande contre l'État».
Le talentueux caricaturiste Iranien Hadi Heydari fut arrêté pour avoir publié un dessin en solidarité avec les victimes des attentats de Paris.
Les forces répressives Iraniennes l’ont arrêté ce lundi 16 Novembre 2015 dans son bureau au journal Shahrvand Daily à Téhéran et « l’embarquer ensuite vers un lieu inconnu», d’après ces collègues.
Solmaz Ikdar, journaliste iranienne de 33 ans, est condamnée à trois ans de prison pour « insulte envers le Guide suprême» et «propagande contre l'État». Les accusations étaient basées sur le contenu qu'elle a posté sur sa page Facebook.



Un projet de loi iranien menace les droits des femmes
Amnesty International, 18 novembre 2015
Un projet de loi iranien discriminatoire, qui porte atteinte au droit des femmes de décider librement si et quand elles souhaitent se marier, divorcer et avoir des enfants, et tendrait à entériner l’idée que la violence domestique est une « affaire familiale » privée, vient de franchir une nouvelle étape vers son adoption, après qu’une grande majorité des députés ont approuvé ses principes généraux le 2 novembre...



L’ONU adopte une résolution condamnant pour la 62e fois consécutive les violations des droits de l’Homme en Iran
ncr-iran.org, 19 novembre 2015
http://goo.gl/kJeIYL
La 70e session de la 3ème Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté le 19 novembre 2015 une résolution condamnant les violations flagrantes et systématiques des droits de l’Homme en Iran.
Elle exprime « de graves préoccupations concernant le nombre élevée et alarmante d’utilisation de la peine de mort, au mépris des garanties internationalement reconnues, notamment des exécutions effectuées sans notification aux membres de la famille ou à des conseillers juridiques du détenu et la poursuite de l’application de la peine de mort contre les mineurs et les personnes qui au moment de l’infraction étaient âgés de moins de 18 ans. »
Elle appelle le régime iranien à « abolir dans les textes de loi et dans la pratique les exécutions publiques et les exécutions effectuées en violation des obligations internationales » de l’Iran et exhorte le régime à « assurer dans les textes de loi et dans la pratique que nul ne sera soumis à la torture ou à d’autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »



Le régime attaque un rassemblement des familles des prisonniers politiques
Secrétariat du CNRI, 23 novembre 2015
Le lundi 23 novembre, les agents du ministère des renseignements du régime iranien (VEVAK) ont brutalement attaqué les familles des martyrs et des prisonniers politiques qui s’étaient rassemblées sur la place Vanak à Téhéran et ont arrêté plusieurs d’entre eux.
Le but de ces actions répressives est d’empêcher les rassemblements de protestation de ces familles.
Le samedi 21 novembre, les agents du régime avaient attaqué les familles des martyrs et des prisonniers politiques qui s’étaient rassemblées devant la prison d’Evin et ils avaient arrêté plusieurs personnes. Les personnes interpellées ont été transférées à la prison d’Evin ou à la prison de Qarchak à Varamin.



L’Iran se classe parmi les plus bas dans le monde pour le respect de l’égalité homme femme
weforum.org/ncr-iran.org, 24 novembre 2015
Dans le dernier rapport du Forum économique mondial, l’Iran des mollahs est classé 141e parmi les 145 pays évalués pour leur respect de l’égalité homme femme. L’an dernier, l’Iran occupait le 137e rang.
Dans ce classement, l’Islande occupe le premier rang pour la septième année consécutive et elle est
Ce classement est fait selon plusieurs critères : les possibilités pour les femmes de participer aux activités économiques, l’accès des femmes à l’éducation, l’accès des femmes à la santé et aux soins médicaux et l’accès des femmes à des fonctions politiques.



110 mille chômeurs en Iran possèdent un doctorat
Quotidien Donya-e eqtessad, 25 novembre 2015
D’après un récent compte rendu sur la force du travail publié par le Centre des statistiques d’Iran, parmi les chômeurs il y plus de diplômés d’université que dans le passé. Une grande partie de ces diplômés sont des femmes.
Les diplômés d’ingénierie, commerce et architecture restent à la tête des chômeurs éduqués. Cette étude révèle également que plus de 110 mille chômeurs iraniens possèdent un doctorat.
Le taux très élevé du chômage chez les jeunes, les femmes et les diplômés démontre la mauvaise situation du marché du travail en Iran. Sans une politique adaptée à la situation, le marché du travail sera dans la difficulté.



Représentant de Khamenei : « Il faut interdire aux femmes de travailler »
etedalrooz.ir, 26 novembre 2015
Youssef Tabatabaï-Nejad, l’imam du vendredi d’Ispahan et le représentant du Guide suprême dans cette province, demande d'interdire le travail des femmes dans l’administration, les entreprises et les boutiques.
Selon lui, « ce n’est pas aux femmes de travailler, c’est au gouvernement de subvenir aux besoins financiers des hommes ».

Il a décrété que « les femmes peuvent gagner de l'argent en se faisant payer par leur mari pour faire le ménage et allaiter les enfants », que
« Le divorce apporte moins de problèmes aux hommes qu'aux femmes, car il est une source de corruption pour les femmes ».

Il avait auparavant déclaré, « Voir des femmes dans des cabines de chauffeur de camion signifie qu'au fond de notre coeur nous sommes Américains et non pas de vrais musulmans. »
Il déconseille aux filles « d’étudier dans l'industrie et les mines. Les mines ne sont pas un endroit pour les femmes et la présence de filles dans ces matières est contraire à l'islam »…



« Journée Orange »
Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes
csdhi.org, 26 novembre 2015



Hommage aux femmes iraniennes à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes

ncr-iran.org, 27 novembre 2015


Une jeunesse iranienne à deux visages !
csdhi.org, 27 novembre 2015


La prestation annulée pour la présence des femmes dans l’orchestre
AFP/Le Figaro, 29 novembre 2015
http://goo.gl/IBXsjl
http://goo.gl/m3Bbxr
L'orchestre symphonique de Téhéran n'a pas pu jouer comme prévu lors d'une compétition internationale de lutte parce qu'il comprenait des femmes, a annoncé dimanche, furieux, son chef d'orchestre.
La prestation de l'orchestre qui devait en particulier jouer l'hymne national iranien, a été annulée au dernier moment, alors que "les chaises avaient été installées et que tout semblait bien se passer", a déclaré Ali Rahbari, cité par l'agence de presse ISNA.
Les femmes, chanteuses ou musiciennes, n'ont pas le droit de se produire seules sur scène depuis la révolution islamique de 1979, mais sont théoriquement autorisées à jouer d'un instrument dans un orchestre…


Narguesse Mohammadi dénonce les discriminations à l’encontre des femmes prisonnières politiques
 Iranncr.org, 30novembre 2015
Dans une lettre écrit depuis la prison à l'adresse du procureur de Téhéran, Narguess Mohammadi militante des droits de l'Homme s'est insurgée contre les conditions infligées aux femmes dans les prisons iraniennes et les acharnements dont elles sont victimes. Elle a dénoncé les intimidations et les atteintes à la pudeur des prisonnières politiques, autant d'actes de torture qu'elle a dû elle-même subir depuis son incarcération en mai 2015.

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Novembre 2015
38 exécutions





Deux exécutions publiques à Golestan
Iran Human Rights, 2 novembre 2015
Deux prisonniers ont été pendus en public à Aliabad-e Katul dans la province de Golestan (nord) au petit matin du dimanche 1er novembre.
Les deux hommes, 27 et 29 ans, ont été exécutés sur des accusations de viol.
Ces pendaisons ont été effectuées durant le mois saint musulman de moharram, pendant lequel les autorités iraniennes normalement arrêtent provisoirement les exécutions.


Trois détenus pendus à Karaj et à Tabriz
ppa-iran.com, 4 novembre 2015
Accusés d’homicide, deux hommes ont été exécutés dans l’enceinte de la prison Gohardacht à Karaj (ouest de Téhéran).

Le troisième prisonnier, Boyouk Mohebi, détenu depuis 13 ans fut pendu pour meurtre dans la prison centrale de Tabriz (nord-ouest).


Un prisonnier exécuté à Ispahan
balochcampaign.com, 5 novembre 2015
Un citoyen baloutche Barakat-Malek Raissi, a été pendu après 7 années de détention. Il fut exécuté à l'aube du 2 novembre dans la prison d’Ispahan pour trafic de drogues.


Trois prisonniers exécutés à Chiraz
HRANA, 7 novembre 2015
Accusés d’homicide, trois prisonniers ont été pendus dans la matinée du mardi 6 novembre dans la prison Adel Abad à Chiraz. Les trois condamnés ont été identifiés étant Ali Baz Khosravi, Mostafa Khosravi, Ali Baz Nourian.


Une femme et trois hommes pendus à Tabriz
ANF NEWS, 12 novembre 2015
Quatre prisonniers ont été pendus dans l’enceinte de la prison centrale de Tabriz (nord-ouest). Une femme, Hajar Safari (la 59ème femme exécutée sous la présidence d’Hassan Rohani), est parmi les exécutés. Les trois autres condamnés sont identifiés étant Mohammad-Ali Zamani, Jafar Azizi et Mohammad Panahvand.


Quatre détenus exécutés à Karaj
HRANA, 12 novembre 2015
Quatre prisonniers condamnés pour trafic de drogue, ont été pendus le dimanche 8 novembre dans la prison centrale de Karaj à l'ouest de Téhéran.
Les identités de ces personnes sont annoncées étant Kambiz Shahbazi, Iraj Tizmaghz, Mehdi Aflaki et Sirous Cheshme.
HRANA, 14 novembre, un condamné a été pendu à Zahedan (sud-est).
Iran Human Rights, 16 novembre, un accusé d’homicide du nom de Saïd Rahimi a été exécuté dans la prison centrale de Tabriz.
HRANA, 18 novembre, un détenu a été exécuté à Miandoab (nord-ouest).
Trois pendaisons à Zahedan
HRANA, 21 novembre 2015
Trois prisonniers de 22, 25 et 30 ans ont été pendus à Zahedan. L'un d'entre eux avait été condamné à mort pour un délit commis à l'âge de 17 ans. Un autre était un ressortissant pakistanais du nom de Youness Jamaledini.


Deux exécutions à Tabriz
HRANA, 23 novembre 2015
Deux prisonniers originaires d’Oroumieh ont été exécutés dans la prison centrale de Tabriz. Les identités des condamnés sont annoncées étant Jafar Ahmadi et Reza Vahab-Zadeh.


Un jeune détenu pendu en public à Semnan
iranhr.net, 25 novembre 2015
Accusé de viol, un jeune détenu a été pendu en public à Meymani, Semnan (nord). Selon le média officiel Javan News, le condamné avait à peine 30 ans et était identifié par ses initiales « A M ».


Cinq hommes exécutés en un jour à Karaj
iranhr.net, 25 novembre 2015
Le matin du 24 novembre, cinq personnes ont été exécutées pour meurtre dans la prison de Rajai-Chahr à Karaj. Les sources ont révélé leurs noms étant Mohammad Beigi Mohammadi, Mohammad Hajilou, Ali Shahi, Saïd Najafi et Farshad Haghi.


Deux trafiquants pendus à Racht
Site justice Guilan, 28 novembre 2015
Selon le parquet de Guilan, deux condamnés « A Z » 31 ans et « AR « 30 ans, ont été exécutés samedi matin dans la prison centrale de Racht (nord). Ils étaient accusés de détention et trafic de drogues.

24 novembre 2015

Un hommage émouvant qui dénonce la lecture khomeyniste de l'islam

Par :Simin Nouri
Architecte franco-iranienne, présidente de l'Association des Femmes Iraniennes en France


LE HUFFINGTON POST - Paris, boulevard Voltaire, face au Bataclan, une foule silencieuse. Il y a beaucoup de va et vient. Les têtes tournées vers les tas de fleurs, de bougies et de feuilles remplies de messages et graphiques, déposés par des anonymes tout au long des trottoirs. Les visages fermés, tristes, hébétés, en colère.


Il est question que l'auteure -chanteuse franco-marocaine Sapho chante la Marseillaise et Imagine de John Lennon devant cette salle mythique où elle s'est produit en 1986 et 1991 et où a chanté la grande diva égyptienne Omme Kolsoum.


Dans une intervention pleine d'émotion et de rage, l'écrivain Olivier Steiner s'est surtout référé au grand poète mystique persan du XIIIe siècle, Jalal-edine Roumi, en récitant un extrait de son poème sur le plaisir à fréquenter les juifs, les chrétiens, les zoroastriens et les musulmans.
Quelques beaux morceaux de musique persane ont été ensuite joués par le musicien iranien Hamid-Reza Taherzadeh.


Des exilés iraniens dont certains portent toujours les blessures de trois décennies de répression féroce dans leurs pays au nom de la religion, ont tenu à exprimer leur peine et leur solidarité avec les victimes de cette barbarie indicible ainsi qu'avec leurs proches et le peuple français tout entier en ces moments d'effroi et de douleur.

Parmi cette foule, de nombreux membres et sympathisants de la Résistance iranienne avec chacun et chacune une rose blanche parée d'un nœud de ruban noir à sa tige à la main. Profondément affectés par la douleur des français, ils sont là aussi par le deuil qu'ils portent, eux aussi, depuis plus de trois décennies.

Les badauds s'étonnent du nombre élevé des femmes ici présentes malgré le climat de la peur et de l'angoisse, naturel dans des circonstances pareils, la plupart vêtues du noir portant un voile bleu; la belle rose blanche est mise encore plus en valeur.


Ces musulmans iraniens ont été les premiers depuis longtemps à s'alarmer de la lecture khomeiniste de l'islam, et du danger que celle-ci allait courir à l'Iran, à la région et au monde. Cette lecture venait du pays le plus grand, le plus ancien et le plus riche du Moyen-Orient. Restée sans une réponse ferme du monde civilisé, elle a réveillé les foyers dormants des extrémistes de tout bord dans le monde et engendré l'extrémisme islamiste ou l'islamisme radical dont le dernier né, le monstre Daech, vient de frapper si cruellement, si sauvagement notre belle ville, et surtout sa jeunesse pleine de vie et d'espoir.

Premières victimes de l'islamisme à l'iranienne, ces hommes, ces femmes, leurs familles et leurs proches ont été emprisonnés, torturés ou exécutés par Khomeini et continuent à l'être par Ali Khamenei, le calife de Téhéran depuis 25 ans. Ils sont chassés d'Iran, le beau pays qu'ils chérissent tant.

Ayant vécu l'idéologie inhumaine et profondément misogyne du khomeynisme au nom de l'islam, la présence, la mobilisation et la détermination de ces femmes après tant d'années d'exil involontaire, étonne, capte toutes les attentions et force le respect.

Elles prenaient paroles devant les lieux de la tuerie de masse la plus horrible qu'ait connu la France depuis la deuxième guerre mondiale en s'adressant aux passants et à la foule: "Nous sommes ici pour dire que ces terroristes ont commis un crime contre l'humanité. Nous sommes ici pour partager la douleur du peuple français, parce que nous sommes, nous aussi, atteints dans notre cœur et notre chair par ce crime immonde, ayant été nous-mêmes victimes du fondamentalisme religieux."

Suivi d'un message du courage et d'espoir: "Cela ne passera pas; nous vaincrons les tueurs, leurs commanditaires et leurs maîtres qu'ils soient à Téhéran, en Irak, en Syrie, au Liban ou au Yémen, avec notre détermination, avec notre volonté inébranlable de s'unir dans ce combat, aussi longtemps qu'il pourra durer, car l'amour, le courage et la vie ont toujours fini par vaincre la haine, la lâcheté et la mort"

17 novembre 2015

Toutes et tous unis, nous combattrons l’intégrisme islamiste

ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE

condamne avec vigueur les attentats lâches et odieux contre les innocents à Paris et s’associe au deuil national.
AFIF présente ses sincères et profondes condoléances aux familles des victimes et forme des vœux de rétablissement rapide des blessés.
Toutes et tous unis, nous combattrons l’intégrisme islamiste.

12 novembre 2015

Une première ambassadrice du régime iranien, un non-événement


 
LE HUFFINGTON POST - La nouvelle est tombée il y a deux jours presque une semaine avant la venue en France d'Hassan Rohani, président du régime iranien. Les mollahs nomment leur première ambassadrice... en Malaisie.

Mais avant de commencer à écrire ces quelques lignes sur ce qui est pour des millions d'Iraniennes un non-événement, j'apprends la très triste nouvelle de la disparition d'André Glucksmann, philosophe engagé et homme de tous les combats pour les droits humains quel que soit le pays où ils sont bafoués, et quelles que soient les circonstances ou le contexte politique. Je suis d'autant plus endeuillée par sa mort qu'il soutenait avec force le combat de la Résistance iranienne contre la dictature religieuse en Iran. Depuis son lit de malade il aura soutenu la pétition dénonçant l'arrivée de Rohani, l'homme aux 2000 exécutions, dont 58 femmes, en France. Cet érudit engagé a été parmi les premiers à avoir dénoncé l'intégrisme islamiste et le terrorisme qui en découle, incarné par le fascisme religieux dont Rohani a toujours été une des figures marquantes.

La nomination de Marzieh Afkham, la porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères depuis plus de deux ans, au poste d'ambassadrice en Malaisie, est de toute évidence un acte de propagande destiné au public et aux médias occidentaux (elle a été remplacée par un homme, Hossein Jaber-Ansari). Dans une tentative évidente de nier l'aspect "com" de cette initiative à la veille du voyage de son président en Europe, Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères a tenu à préciser que le retard dans l'annonce de la désignation d'Afkham était lié au problème du choix de son successeur, un retard de quatre mois!

En tout cas, pour des millions d'Iraniennes qui souffrent depuis plus de trente ans de discriminations et des lois misogynes au quotidien, il s'agit d'un non-événement. De leur vie privée jusqu'au choix de leurs vêtements en passant par leurs études et leur vie professionnelle (pour les rares qui en ont une), elles sont toujours victimes d'une théocratie extrêmement brutale et de ses lois médiévales.

Quelques rappels simples s'imposent:

- Marzieh Afkham a besoin de l'autorisation écrite de son époux pour se rendre en
 Malaisie afin d'y travailler comme ambassadrice;
- Elle ne peut devenir ni juge ni présidente de la République;
- Son témoignage devant la justice vaut la moitié de celui d'un homme;
 - Elle ne peut pas chanter en public;
- L'accès aux stades pour assister à des compétitions sportives lui est interdit;
- Et selon un tout récent amendement, elle devra porter un uniforme déterminé par les religieux et imposé aux Iraniennes...

Dans sa fonction de porte-parole de la diplomatie des mollahs (« assistée » par une équipe exclusivement masculine) elle n'a fait que défendre avec véhémence toutes les politiques répressives du premier véritable califat islamique au Moyen-Orient qui servira de source d'inspiration à Al-Qaida ou encore à Daech, égrenant sa cruauté et ses milices dans la région (l'Irak, la Syrie, le Liban, le Yémen...).

Afkham n'a pas hésité de qualifier les rapports de l'ONU et des organisations de défense des droits humains sur les graves exactions en Iran de "propagande politique" hostiles aux "valeurs" et principes "islamiques"...

Oui, finalement, Marzieh Afkham est bien l'ambassadrice d'un système fondé sur la misogynie, qui a besoin d'un arbre pour cacher la forêt de l'enfer qu'il fait vivre aux femmes en Iran. On peut juste s'interroger sur le grand silence à cet égard dans la foison d'articles qui s'extasient devant cette nomination.