30 janvier 2005

L'ONU appelle l’Iran à mettre un terme à l’exécution des jeunes

28.01.2005


Reuters, Genève, 28 janvier – Un organe des droits de l’homme des Nations Unies a appelé l’Iran vendredi à abolir la peine de mort ainsi que les amputations, le fouet et la lapidation pour les personnes ayant commis des crimes étant mineurs.

La commission de l’ONU sur les droits de l’enfant « déplore » le fait que durant sa session de trois semaines, un Iranien ait été exécuté pour un meurtre commis quand il avait 17 ans - contredisant la déclaration de l’Iran comme quoi il avait suspendu la peine de mort pour les personnes accusées de crimes quand elles étaient mineures.

Des autorités de l’ONU ont dit qu’Iman Farrokhi, jugé coupable d’avoir tué un membre des forces de sécurité iranienne, quand il avait 17 ans, a été pendu dans la funeste prison d'Evine le 20 janvier.

Au moins deux autres Iraniens ayant commis des crimes quand ils étaient mineurs sont dans le couloir de la mort, disent les militants (…)

La commission onusienne, dans ses 17 pages de conclusion sur l’Iran, dit qu’elle « déplore le fait que de telles exécutions continuent », et l'appelle à "abolir la peine de mort comme sentence imposée à des personnes ayant commis des crimes avant l’âge de 18 ans. »

Elle appelle aussi l’Iran à suspendre « l’imposition et l’exécution de toute forme de torture et de traitement cruels, inhumains et dégradants, comme les amputations, le fouet ou la lapidation pour des crimes commis par des personnes de moins de dix-huit ans. »

La convention interdit ces châtiments contre les criminels mineurs, mais la loi iranienne l'autorise et ces châtiments "sont systématiquement imposés par les autorités judiciaires", affirme la commission.

Elle exprime sa profonde préoccupation sur le fait que l’âge de la majorité en Iran soit de 15 ans pour les garçons et de 9 ans pour les filles, ce qui implique qu'ils ne sont pas protégés par la Convention au-dessus de ces âges. Cela peut aussi conduire à des "mariages forcés, précoces et temporaires", dit la commission.

Elle a appelé à ce que les enfants des Bahaïs et des autres minorités religieuses reçoivent un accès égal à l’éducation.

La commission dit que la délégation iranienne, dirigée par Mohammad Mahdi Akhounzadeh, chef des affaires égales internationales au ministère des affaires étrangères, avait dit que les exécutions et les flagellations de personnes ayant commis des crimes en tant que mineurs avaient été suspendues parce qu’un nouveau projet de loi sur les mineurs était en discussion au parlement.

Les Nations Unies ont aussi dit que Yakin Erturk, le rapporteur spécial de l’ONU sur la violence contre les femmes, se rendrait en Iran à l’invitation du gouvernement du 29 janvier au 6 février. Elle rencontrera des autorités, des ONG et des groupes de femmes.

26 janvier 2005

Craintes d'exécution imminente d' Ali, 16 ans

Iran (action Réseau-Enfants)
(01/05)

Ali, lycéen de seize ans, risque d’être exécuté très prochainement pour le meurtre d’un élève de son établissement, mort entre mi-janvier et mi-février 2003.

Amnistie internationale a récemment appris qu’Ali avait été condamné à la peine capitale en juin 2004 et que cette décision avait été confirmée par la Cour suprême.

D’après un article paru dans le quotidien E’temad, Ali et son camarade de classe Milad (nom de famille inconnu) étaient chargés de faire régner la discipline parmi les élèves du lycée. Le jour des faits, Mazdak Khodadadian, la victime, était arrivé en retard car il avait oublié certaines affaires importantes chez lui. Milad a ordonné au garçon, âgé de seize ans, d’aller voir le professeur responsable de l’établissement. À la demande de Mazdak Khodadadian, Ali et Milad ont retrouvé l’adolescent à la sortie du lycée en fin de journée. Selon le témoignage d’Ali, Mazdak Khodadadian a déclenché une dispute et l’a frappé. Ali, qui avait un couteau dans la poche, se serait brusquement avancé vers Mazdak Khodadadian, sans se rendre compte qu’il lui avait donné un coup de couteau. Ce n’est qu’en entendant les cris des élèves qui avaient formé un cercle autour d’eux qu’Ali a réalisé que Mazdak était blessé. Ce dernier a été hospitalisé, puis a succombé à sa blessure.

L’affaire aurait été renvoyée devant la 122e chambre du tribunal général de Karaj, et le responsable du tribunal spécial pour mineurs (Dadgah-e Vije-e Jora’yem-e Etfal) a condamné Ali à la peine capitale à titre de qisas («réparation»). Milad a quant à lui été condamné à une peine de trois ans d’emprisonnement pour le rôle qu’il a joué. Selon les informations recueillies, la 27e chambre de la Cour suprême a confirmé la peine prononcée contre Ali, mais Amnistie internationale ignore la date à laquelle cette décision a été rendue. On pense qu’Ali est toujours détenu dans l’attente de son exécution.

INFORMATIONS GÉNÉRALES
Selon des informations relayées le 15 janvier 2005 sur le site Internet d’actualités ILNA, au moins 30 autres condamnés à mort de moins de dix-huit ans sont actuellement incarcérés dans des centres de détention pour mineurs (Kanoun-e Eslah va Tarbiyat) à Téhéran et à Rajai Shahr, une ville voisine.

En tant que partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), l’Iran s’est engagé à ne pas exécuter une personne pour un crime commis alors qu’elle avait moins de dix-huit ans. Depuis trois ans, les autorités iraniennes envisagent d’adopter un texte qui interdirait d’appliquer la peine de mort pour des infractions commises par des personnes de moins de dix-huit ans. L’article 41 de cette loi prévoit que les autorités doivent faire examiner les mineurs délinquants par des psychiatres et des travailleurs sociaux.

Les autorités iraniennes ont exécuté au moins trois mineurs délinquants en 2004. En outre, le 12 novembre 2004, un adolescent de quatorze ans est mort après s’être vu infliger 85 coups de fouet pour avoir mangé en public pendant le ramadan. Selon des informations non confirmées, le câble métallique utilisé pour le flageller l’a frappé à l’arrière de la tête, provoquant une hémorragie cérébrale.

Amnistie internationale est opposée à la peine de mort, qui constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit, ainsi qu'une violation de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), auquel l’Iran est partie. L’article 6 de ce traité dispose notamment : «une sentence de mort ne peut être imposée pour des crimes commis par des personnes âgées de moins de 18 ans.»

Écrire à :
Président de la République islamique d'Iran :
Son Excellence Hojjatoleslam val Moslemin Sayed Mohammad Khatami
La Présidence, Palestine Avenue
Azerbaijan Intersection
Téhéran, République islamique d'Iran
Courrier électronique : n/a

Envoyer copie à :
Ambassade de la République Islamique d'Iran :
Son Excellence M. Seyed Mohammad Ali MOUSAVI Ambassadeur
Ambassade de la République Islamique d'Iran
245, rue Metcalfe
Ottawa (Ontario) K2P 2K2
Télécopieur: (613) 232-5712

24 janvier 2005

Une guerre n’est pas nécessaire pour renverser les mollahs en Iran

Daily Telegraph
22 janvier 2005 - Editorial

Il peut y avoir un certain flou dans notre manière de traiter les affaires étrangères. A cause de leur proximité géographique et orthographique, nous avons tendance à amalgamer l’Iran et l’Irak.
Vous entendrez même dans la bouche des politiciens et des présentateurs de télévision le solécisme qualifiant les Iraniens d’Arabes. Ce sont des imprécisions de ce genre qui assombrissent le débat sur la réponse adéquate à apporter aux mollahs.
Il existe une ressemblance superficielle entre le duo de l'axe du mal. L'Iran de l'ayatollah Ali Khameneï, comme l'Irak de Saddam, est une tyrannie, qui réduit au silence son opposition et l'emprisonne.
Il a été lié à de nombreux attentats terroristes, aussi loin que Londres et Buenos Aires. Il a ordonné de monstrueuses violations des droits de l’homme dans le pays, y compris l’exécution d'adolescentes et des procès à grand spectacle de juifs.
Alors que ce que nous savions du programme d’armement irakien reposait sur des suppositions, nous avons des preuves concrètes comme quoi l’Iran se dote de la capacité nucléaire.

Il y a deux ans, l’Iran avait déployé des missiles balistiques Chahab 3, d'une portée de 1300 km. On a découvert en même temps qu’il enrichissait de l’uranium.

A ce rythme, l’Iran aura la bombe en 2008. Pourquoi, alors, le président Bush ne suit-il pas la même politique qu’il a menée avec l’Irak ? Parce que, au-dessus de ces simples ressemblances, les deux Etats sont très différents.

L’Irak était une création arbitraire, liant trois provinces ottomanes disparates. Tout au long de son histoire, il a perdu le sens de l’identité commune qui sous-tend le patriotisme civique. Ressentant peu de loyauté envers leur nation, les dirigeants irakiens successifs détenaient le pouvoir en récompensant des hommes de leur propre clan.

Les Iraniens, par contraste, ont une histoire qui remonte d'un trait aux Immortels qui suivirent le Grand Roi à Thermopyles. Ils ont une société pleinement évoluée, avec une classe moyenne éduquée.

Alors qu’il n’existe aucune chance de créer une démocratie qui fonctionne en Irak sans intervention directe, il y a des raisons d’espérer que, si l'occasion se présente, les Iraniens se débarrasseront de leur théocratie et rejoindront le monde moderne.

Comment peut-on catalyser une telle révolution ? De trois manières.

Premièrement, nous devons cesser nos négociations avec les mollahs. Les pays de l’UE, contrairement aux Américains ont suivi la politique de « l’engagement constructif » avec Téhéran, échangeant des visites d’Etat et y envoyant Jack Straw à plusieurs reprises. (Les Iraniens prennent la Grande-Bretagne très au sérieux, ils s’imaginent peut-être que nous sommes toujours la puissance que nous étions quand nous avons occupé leur pays en 1941.)

Cette politique est aujourd’hui en lambeaux, alors que les Iraniens sont en passe de terminer leur programme nucléaire.

Deuxièmement, nous devrions donner une assistance politique et financière aux dissidents à l’intérieur du pays.

Troisièmement, nous devrions soutenir le principal groupe d’opposition, les Modjahedines du peuple, que jusqu'à ces derniers temps, nous traitions d’organisation terroriste pour plaire à Khameneï.

Comme nous le rappelle leur prétendant en exil, l’héritier du chah Reza Pahlavi, les Iraniens ne nous demandent pas de soldats, simplement une sympathie active.

Donnez-leur les moyens, ils termineront le travail.

26 ans de dictature religieuse


Manifestation contre les violations des droits de l'homme et pour la démocratie en Iran
Lieu : Paris, Place du Trocadéro
Date : le 10 février à 13h00

info@csdhi.org
Tél: 01.44.52.19.73
Fax: 01.44.52.19.79

23 janvier 2005

le président iranien ne saurait être une femme

Mise au point de Téhéran: le président iranien ne saurait être une femme
22/01/2005-19:12:19
TEHERAN (AFP)

L'une des plus hautes autorités de la République islamique a rappelé samedi soir que les femmes ne pouvaient en aucun cas être candidates à l'élection présidentielle, alors que durant toute la journée la télévision officielle avait avancé le contraire.

Les Iraniens doivent élire un nouveau président le 17 juin. Selon la Constitution, celui-ci "doit être choisi parmi les +rejal+ politiques et religieux du pays".

Alors qu'en arabe, le terme "rejal" signifie "les hommes", en persan ce terme est utilisé généralement pour désigner les personnalités politiques, mais le Conseil des gardiens, institution de contrôle législatif et électoral, avait fait savoir en octobre 2004 que, du point de vue de la Constitution, il fallait entendre ce mot dans son acception étymologique, et stricto sensu en tant que "personnes du sexe masculin".

Samedi, pourtant, la télévision d'Etat a annoncé que les femmes pourraient finalement se présenter à l'élection présidentielle. A l'appui de cette affirmation, elle citait Gholamhossein Elham, porte-parole du Conseil des gardiens, lui faisant dire que ceux-ci avaient changé leur interprétation du mot "rejal".

L'information a été diffusée jusque dans la soirée, avant que M. Elham ne la démente, sur l'agence officielle Irna.
"Mes propos concernant (...) le mot 'rejal' n'ont pas changé, il n'y a rien de nouveau", a déclaré M. Elham à Irna.
L'actuel président de la République, le réformateur Mohammad Khatami, s'approche de la fin de son second mandat et ne peut se représenter en juin.

Depuis la Révolution islamique en 1979, aucune femme n'a occupé un poste ministériel. Depuis l'élection de M. Khatami, une femme a été nommée au poste de vice-président chargé de l'environnement. Actuellement, la femme qui occupe le poste le plus élevé en Iran est Massoumeh Ebtekar, directrice de l'Agence nationale de protection environnementale

Le parlement à majorité conservatrice élu en 2004 compte onze femmes députés, contre 13 dans le précédent, dominé par les réformateurs.

L’Iran dément autoriser la candidature des femmes à la présidence de la République
22.01.2005




Iran Focus, Téhéran, 22 janvier – L’Iran a démenti permettre la candidature de femmes à l'élection présidentielle de cette année.
Ce matin, l’agence de presse Reuters rapportait que le Conseil de Surveillance avait annoncé que les femmes pourraient se présenter à l’élection de juin, supprimant un article ambigu de la constitution. Séparément, plusieurs groupes politiques du pouvoir en ont félicité le chef du Conseil des Gardiens.

La constitution iranienne stipule que les candidats doivent être un « rejal » politique, un « homme » en arabe.Reuters a cité Gholamhossein Elham, porte-parole de l’ultra conservateur Conseil des Gardiens, disant que le mot pouvait aussi concerner les femmes.
« Les femmes qui ont les qualifications nécessaires ont le droit de se présenter à l’élection présidentielle », avait-il déclaré à la télévision d’Etat, selon Reuters.
Cependant, Elham a fait savoir à l’agence de presse officielle ISNA que « je n’ai pas changé la signification du mot rejal".
« Je n’ai jamais eu d’interview sur ce sujet de cette manière à la télévision, et la dépêche qui a été publiée n’est pas correcte », a-t-il précisé.

Cet après-midi, dans une interview avec l'agence Fars, Elham a démenti la dépêche et affirmé que selon l’article 115 de la Constitution, le Conseil des Gardiens mettrait son veto à toute candidate qui se présenterait au scrutin présidentiel.
« Le mot rejal ne concerne pas les femmes », a dit Elham.

Présidentielle en Iran: Téhéran interdit les candidatures féminines
Born: Belga
22/1/2005 19:34

TEHERAN 22/01 (BELGA) = L'interdiction faite aux Iraniennes de se présenter à l'élection présidentielle reste en vigueur pour le scrutin prévu en juin, a indiqué samedi le Conseil des gardiens, démentant des informations véhiculées précédemment par la télévision officielle sur la levée de cette restriction.
Gholamhossein Elham, porte-parole de cette institution de contrôle législatif et électoral, a indiqué qu'il n'y avait aucun changement dans l'interprétation du mot "rejal", lequel dans son acception littérale signifie "hommes", stricto sensu.
"Mes propos concernant (...) le mot "rejal" n'ont pas changé, il n'y a rien de nouveau", a déclaré M. Elham à l'agence officielle Irna. La télévision d'Etat avait précédemment cité M. Elham pour dire que l'interprétation du mot "rejal" avait été modifiée dans un sens permettant aux femmes de se présenter à la présidentielle..

Selon la Constitution iranienne, "le président doit être choisi parmi les "rejal" politiques et religieux du pays". Alors qu'en arabe, le terme "rejal" signifie "les hommes", en persan ce terme est utilisé généralement pour désigner les personnalités politiques, mais le Conseil des gardiens avait fait savoir en octobre 2004 que du point de vue de la Constitution, il fallait entendre ce mot dans son acception étymologique. (EDR)

21 janvier 2005

Trois meurtriers, dont un mineur au moment des faits, pendus en Iran

TEHERAN, 20 jan (AFP) - Trois Iraniens reconnus coupables de meurtre, dont un qui était mineur au moment des faits, ont été pendus en prison en présence des familles de leurs victimes, a rapporté jeudi le quotidien Shargh.
Selon le journal, qui cite un rapport de police, Iman Farokhi était un mineur de 17 ans en 2000 quand il a poignardé mortellement un soldat dans les montagnes du nord de Téhéran lors d'une dispute à propos d'une jeune fille.

Il a été exécuté mercredi matin à la prison d'Evine, dans le nord de Téhéran, tout comme Valiollah Zareian et Davoud Bagheri, sur lesquels Shargh n'a pas fourni plus de précisions.

Selon un décompte tenu à partir des informations de la presse, quatre personnes ont ainsi été exécutées en Iran depuis le début de l'année. Mais Iman Farokhi serait le premier mineur au moment des faits.

Face aux critiques, le porte-parole de la justice, Jamal Karimi-Rad, a pourtant assuré le 11 janvier qu'il n'y avait pas d'exécution de mineurs en Iran.
La justice ultraconservatrice dit aussi avoir remis au gouvernement un projet de loi interdisant la peine de mort et la flagellation des accusés mineurs au moment des faits.
Les exécutions de mineurs en Iran alarment une partie de la communauté internationale, l'Union européenne par exemple. Dans une résolution adoptée le 28 octobre, le parlement européen écrivait que 25 mineurs avaient été condamnés à mort "au cours de la seule année écoulée".
La justice a ordonné de surseoir au dernier moment à l'exécution de deux pirates de l'air, Shahram et Farhang Pourmansouri, qui avaient respectivement environ 17 ans et un peu moins de 18 ans au moment des faits et qui devaient être pendus mercredi dernier.
L'Union européenne a obtenu de la République islamique qu'elle suspende la lapidation depuis fin 2002. Aucun cas n'a été rapporté depuis lors et la justice a suspendu l'application de plusieurs peines de lapidation au cours des derniers mois.
Selon un décompte de l'AFP à partir des médias, 97 personnes au moins ont été exécutées en Iran l'année passée.

En 2003 et 2002, il y avait eu respectivement 108 et 113 exécutions, selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International.
Le meurtre, l'attaque à main armée, le viol, l'apostasie et le trafic de drogue, à partir de plus de 5 kg d'opium saisis, sont punis de mort en Iran.

20 janvier 2005

26 ans de dictature religieuse

Manifestation contre les violations des droits de l'homme et pour la démocratie en Iran
Lieu : Paris, Place du Trocadéro
Date : le 10 février à 13h00

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Tél: 01.44.52.19.73
Fax: 01.44.52.19.79

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14 janvier 2005

Le Parlement Européen condamne les violations des droits de l’homme en Iran

13 janvier 2005
Iran Focus, Strasbourg, 13 janvier - L'intergroupe Les Amis d'un Iran Libre au Parlement européen a fait parvenir à Iran Focus le communiqué suivant sur une résolution adoptée aujourd'hui par le Parlement européen:

Le Parlement Européen condamne les violations des droits de l’homme en Iran et appelle la commission des affaires étrangères à réviser la liste du terrorisme de l'UE

Dans une résolution adoptée aujourd’hui à la majorité des voix, le Parlement européen a dénoncé les violations constantes et flagrantes des droits de l'homme en Iran.

Le régime iranien a envoyé plusieurs diplomates au siège du PE à Strasbourg pour empêcher l’adoption de cette résolution. Mais leurs efforts ont été vains face au soutien écrasant des députés à cette résolution.

La résolution condamne vigoureusement « les peines de mort et les exécutions des jeunes mineurs, des femmes enceintes et des personnes handicapées mentales » par le régime iranien.

Elle exprime également une profonde préoccupation sur « l’aggravation de la situation vis-à-vis de la liberté d’opinion et d’expression et la liberté de la presse, spécialement la persécution accrue de l’expression pacifique d’opinions politiques, y compris les arrestations et les détentions arbitraires sans charges ni procès.

"Soulignant le fait que « l’Iran n’a toujours pas signé la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes et que son parlement a récemment rejeté la proposition de loi sur l'égalité des genres", la résolution appelle les autorités iraniennes à « donner des preuves qu’elles appliquent le moratoire qu’elles ont déclaré sur la lapidation et exige l’application immédiate de l’interdiction de la torture. »

La résolution du PE condamne également « la campagne du système judiciaire contre les journalistes, les cyber journalistes et les webloggers qui a conduit à la fermeture de publications, l’emprisonnement et selon des informations, le large usage de la torture et de fausses confessions forcées. »

La résolution note également avec inquiétude les conclusions du Rapporteur spécial des Nations Unies Ambeyi Ligabo comme quoi « la presse iranienne et le code pénal ne sont pas conformes aux restrictions autorisées par l’article 19(3) de la convention internationale sur les droits civils et politiques ».

Vu le sentiment écrasant parmi les eurodéputés en faveur du retrait du groupe principal d'opposition, les Modjahedines du peuple d'Iran (OMPI) de la liste du terrorisme de l'Union européenne, la résolution appelle aussi la commission des affaires étrangères et des libertés publiques du parlement européen à « examiner la manière dont le parlement peut entrer dans le processus de mise à jour régulière de la position commune du Conseil relative à l’application des mesures spécifiques pour combattre le terrorisme, en prenant en compte les événements après 2001. »

Dans ce domaine, plusieurs eurodéputés, dont MM Struan Stevenson (PPE), Erik Meijer (Gauche Unie) et Paulo Casaca (Socialiste) se sont adressés au parlement en soulignant la nature injuste de la marque de terroriste contre l’OMPI et soulignant la nécessité de réviser la liste du terrorisme de l’UE.

Les eurodéputés ont réitéré leur soutien à l’appel de la dirigeante de la principale opposition iranienne Maryam Radjavi, lancé durant son discours au PE en décembre dernier, comme quoi ni la complaisance ni une intervention militaire étrangère n’étaient des solutions viables pour traiter la menace croissante que Téhéran pose à la paix et à la sécurité régionale et mondiale et que la seule option pratique et prudente pour apporter un changement démocratique en Iran était de s'appuyer sur le peuple iranien et sa résistance organisée.

On compte parmi les sponsors de cette résolution :
M. Alejo Vidal-Quadras, Premier Vice-président du parlement européen
M. Michael Gahler, membre des chrétiens démocrates allemands
Paulo Casaca, Président de la délégation européenne à l’OTAN.
M. Struan Stevenson, conservateur britannique
M. Andre Brie, de la Gauche Unie, d’Allemagne
Mme Cecilia Malmström, libérale de Suède.
M. Alexander Alvaro, libéral d'Allemagne.

Les eurodéputés se sont également dit convaincus que le retrait de l'OMPI de la liste du terrorisme de l'Union européenne était une étape critique et nécessaire dans les efforts pour réaliser ce changement en Iran.

Paulo Casaca & Struan Stevenson
Co-Présidents des Amis d’un Iran Libre
au Parlement européen
13 janvier 2005
Strasbourg

13 janvier 2005

Bulletin mensuel d’informations sur l’Iran

AFIF INFOS
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
116 Rue de Charenton 75012 Paris - France Tél./Fax (331) 43 65 57 84
afifem2001@yahoo.fr
Bonne et Heureuse Année 2005

Empêché de quitter l'Iran
AFP - ISNA, 1er décembre
L'un des avocats de la famille de la photographe irano-canadienne Zahra Kazemi, morte en détention en Iran, a été empêché de quitter la République islamique... Mohammad Seifzadeh est chargé aussi du cas de plusieurs journalistes, utilisateurs d'internet et dissidents arrêtés au cours d'une campagne lancée par la justice, aux mains des conservateurs...

L'Union européenne a protesté récemment auprès des autorités iraniennes contre les arrestations et les pressions contre les journalistes, les organisations non gouvernementales et les membres des minorités religieuses.
Dimanche, ISNA avait rapporté qu'un journaliste dissident, Issa Saharkhiz, avait été empêché de quitter l'Iran alors qu'il souhaitait se rendre à une conférence aux Pays-Bas.

Aspirants kamikazes prêtent serment
AP, 2 décembre
Quelques 200 jeunes hommes et femmes se sont réunis, masqués, dans un cimetière de Téhéran, pour jurer de s'engager à mener des attentats-suicide contre les Américains en Irak et contre les Israéliens.
Cette cérémonie était organisée par le Quartier général pour la commémoration des martyrs du mouvement islamique global, obscur groupuscule qui cherche depuis juin des candidats au «martyre» volontaires pour des attentats-suicide.
Ali Mohammadi, porte-parole du mouvement, a décrit le groupe ayant prêté serment comme la «première unité de commandos-suicide», même si un autre responsable du groupe affirme que des attentats ont déjà eu lieu en Israël. Des épouses, des maris et des enfants accompagnaient ces volontaires au cimetière.
Au cours de la cérémonie a été inauguré un monument de pierre haut de deux mètres, commémorant l'attentat au camion piégé de 1983 contre les forces américaines à Beyrouth, au Liban, qui avait causé la mort de 241 Marines, considérée comme «le plus important attentat-suicide contre le blasphème global».
L'attentat avait eu pour conséquence le retrait des forces américaines du Liban quelques mois plus tard. En 2003, un juge fédéral américain avait mis en cause l'Iran pour cet attentat, estimant que Téhéran devrait verser des compensations.
Protestations à la veille de la Journée des Etudiants
Secrétariat du CNRI, 3 décembre
« 1200 étudiants de l’université internationale de Ghazvine entament leur cinquième jour de grève pour protester contre la répression actuelle, malgré un froid glacial... Les étudiants ont brisé les vitres des bâtiments universitaires et se sont heurtés aux agents de sécurité. Les étudiants ont demandé la démission du chef du département des affaires étudiantes et celles des directeurs des comités d'éthiques et de l'assistance sociale.
Par ailleurs, des étudiants de l’université Radjaï se sont rassemblés devant le parlement des mollahs pour protester contre les pénuries dont souffre l’enseignement supérieur et le manque de moyens.
Les étudiants de l’université libre de Mahabad ont lancé une manifestation contre les ingérences des forces répressives le 29 novembre.
Près de 200 étudiants de l’université d’Ispahan se sont rassemblés dans la ville en lançant des slogans et en appelant à une enquête sur la mort suspecte d’une de leurs camarades, étudiante à l’Ecole des relations internationales... »
Craintes d'exécution imminente et de flagellation pour Leyla 19 ans
Amnesty International - Canada, 4 décembre amnistie.qc.ca/actions/a-vos-plumes.cfm?record=3250
« Leyla M. », qui a un âge mental de huit ans, risque d’être exécutée à tout moment pour des infractions relevant de la « morale », liées au fait qu’on l’a contrainte à se prostituer quand elle était enfant.
Selon un article publié dans un journal de Téhéran le 28 novembre, Leyla M. a été condamnée à mort par un tribunal situé à Arak (centre), lorsqu’elle avait dix-huit ans, et la sentence a maintenant été transmise à la Cour suprême pour confirmation...

Sept trafiquants de drogue pendus publiquement en Iran
AFP, 7 décembre
Sept trafiquants de drogue ont été pendus en place publique mardi matin à Zahédan (sud-est), a rapporté le quotidien conservateur Kayhan...
Selon un décompte tenu à partir des informations de la presse iranienne, 94 personnes ont été exécutées en Iran depuis le 1er janvier 2004, dont 61 depuis le 1er juillet.
En 2003 et 2002, il y avait eu respectivement 108 et 113 exécutions, selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International.

Des centaines de pendaisons et de peines de mort en Iran depuis janvier
Secrétariat du CNRI, 9 décembre
« Pour la Journée internationale des droits de l'Homme, la Résistance iranienne appelle la communauté mondiale à prendre des décisions urgentes et contraignantes pour traiter les violations flagrantes et persistantes des droits de l’Homme en Iran.
Les médias officiels ont rapporté pour la seule première semaine de décembre, douze prisonniers ont été pendus en public à travers le pays. Ces chiffres ne prennent pas en compte les exécutions secrètes et les condamnations à mort des prisonniers politiques, dont plusieurs ont été condamnés à mort cette année et d'autres attendent dans le couloir de la mort. Pour briser ces détenus, le régime exerce d'énormes pressions sur eux. Certains ont été envoyés en confinement solitaire et d'autres dans des cellules avec des prisonniers dangereux.
Au moins quatre femmes ont été pendues et douze autres attendent de l’être. Une jeune fille de 16 ans a été pendue en public à Neka le 15 août. Hadjieh Esmaïl Vand, 33 ans, a été condamnée à être lapidée dans la ville de Jolfa.
Au moins dix jeunes de moins de 18 ans ont été condamnés à mort et attendent l’application des peines dans différents centres de détention...
Au moins 98 prisonniers, dont 12 femmes et 11 mineurs, attendent dans les couloirs de la mort...
La Résistance iranienne souligne la nécessité d’une action urgente pour faire face aux terribles violations
des droits de l’Homme en Iran. »
APPEL URGENT Craintes d'exécution imminente par la lapidation
10 décembre
Amnesty International craint que Hajieh Esmailvand ne soit exécutée très prochainement car, au mois de novembre, la Cour suprême a confirmé sa condamnation à la peine capitale pour adultère. Selon les informations recueillies, elle pourrait être lapidée jusqu’à ce que mort s’ensuive d’ici au 21 décembre. Son coaccusé, pourrait être exécuté par pendaison de façon imminente.
« Les droits de l’Homme lapidés »
AFIF, 10 décembre
Dans le cadre de la journée internationale des droits de l’Homme, une grande exposition intitulée « Iran : les droits de l’Homme lapidés » a été organisée du 10 au 12 décembre à Paris par le Comité de soutien aux droits de l’Homme en Iran. Ce comité réunit plus de trente ONG et associations défenseurs des droits humains comme Amnesty International, France Libertés, LIDH, MRAP,...

Plusieurs centaines de documents, photos, vidéos, textes et témoignages ont été présentés ainsi que des œuvres de peintres, sculpturs et artistes iraniens en exil.
Plusieurs débats et tables rondes sur les thèmes tels que l’islam et les droits de l’Homme, les femmes et l’intégrisme, ... sont organisés pour ses 3 journées.
Nucléaire
Télévision de Dubaï, 12 décembre
Selon Abdallah Bishara, l’ancien secrétaire général du Conseil de coopération des Etats du Golfe l'arme nucléaire iranienne représente un danger pour les pays de la région.

Chaîne iranienne Jam-E-Jam1
14 décembre
Selon le vice-président iranien Gholam-Reza Aqa-Zadeh, responsable de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, "Nul en Iran n'envisage d'abandonner l'enrichissement de l'uranium contre ce que certains médias appellent 'une récompense' européenne. Cette idée n'a aucun fondement. »
Complaisance vis-à-vis de Téhéran
Reuters, 15 décembre
Une dirigeante en exil de l’opposition iranienne a accusé les Etats de l’Union européenne mercredi de complaisance vis-à-vis de Téhéran et les a appelés à soutenir un changement de régime en Iran.
Maryam Radjavi, la présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne... s'est exprimée dans une réunion privée au parlement européen.
« La complaisance européenne a fourni une ample occasion aux mollahs de se rapprocher de la bombe atomique », a-t-elle déclaré...
Maryam Radjavi prenait la parole deux jours après que les ministres des affaires étrangères britannique, français et allemand ainsi que le chef de la politique étrangère de l‘Union européenne, Javier Solana aient ouvert des négociations avec l’Iran concernant un accord à long terme sur la coopération nucléaire, économique et de sécurité après que Téhéran ait accepté de suspendre l'enrichissement d'uranium qui pourrait l'aider à fabriquer la bombe atomique...
Téhéran et Damas responsables des violences selon l'Irak
AFP – Bagdad, 16 décembre
Le ministre irakien de la Défense Hazem Chaalane a accusé mercredi l'Iran et la Syrie d'être responsables des violences dans le pays, à la veille du lancement de la campagne électorale pour le scrutin de janvier 2005...
M. Chaalane n'a pas mâché ses mots contre Téhéran et Damas, voyant notamment dans l'Iran l'"ennemi le plus dangereux de l'Irak et de tous les Arabes", devant des officiers supérieurs irakiens et américains...


Arrestation de 45 personnes
AP – Bagdad, 16 décembre
La police irakienne a arrêté 45 personnes affirmant être de nationalités iraniennes, afghanes et bangladeshis qui avaient franchi illégalement la frontière depuis l'Iran.
Les 45 personnes ont été interpellées samedi à Mandali, à la frontière iranienne, à 97km à l'est de Bagdad, selon la police irakienne. Il s'agit d'hommes âgés de 20 à 60 ans environ, qui disent être des pèlerins musulmans et qui sont entrés en Irak sans papiers d'identité...
L'Europe à portée de missile de l'Iran
Libération, 16 décembre
L'Iran construit un nouveau missile, baptisé «Ghadr», dont la portée serait suffisante pour atteindre Rome et Berlin. Cette information a été récemment fournie par des opposants au régime de Téhéran, le Conseil national de la résistance iranienne (Moudjahidin du peuple). Malgré les démentis de Téhéran, cette information confirme les craintes de nombreux experts (Libération du 9 juin 2004), alors que la communauté internationale soupçonne l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire...
Droits de l'Homme: l'ONU dénonce l'Iran
AFP - New York (Nations Unies), 21 décembre
L'Assemblée générale de l'ONU a adopté lundi une résolution dénonçant la situation des droits de l'Homme en Iran et les restrictions à la liberté d'expression imposées par le gouvernement iranien. L'Assemblée qui regroupe les 191 pays membres a approuvé la résolution à l'issue d'un vote assez serré de 71 contre 54, avec 55 abstentions. Cette résolution comme toutes celles adoptées par l'Assemblée générale n'a pas de caractère contraignant mais reflète l'opinion internationale.
Cette résolution a été initiée par le Canada, dont les relations avec Téhéran se sont dégradées après la mort d'une photographe irano-canadienne Zahra Kazemi lors de son emprisonnement en Iran.
Co-parrainée par 33 autres pays, la résolution n'a toutefois pas totalement condamné l'Iran, soulignant que les membres avaient «de sérieuses inquiétudes» concernant une longue liste d'abus. Elle accuse le gouvernement iranien «de l'aggravation de l'évolution de la liberté d'expression et de parole».
L'Iran continue d'utiliser «la torture et d'autres formes de punitions inhumaines et dégradantes» dont des amputations, des exécutions de mineurs, ajoute la résolution selon qui les réformistes, les dissidents religieux et les membres de l'opposition politique sont soumis à des persécutions. Le texte ajoute que l'Iran ne respecte pas les normes internationales de la justice.
Dix soupçonnées d'espionnage arrêtées
AP – Téhéran, 22 décembre
L'Iran a arrêté plus de dix personnes, dont des responsables militaires et des employés du secteur nucléaire, accusées d'avoir transmis des secrets nucléaires iraniens aux agences de renseignement israéliennes et américaines, a déclaré mercredi le ministre du Renseignement Ali Yunesi...
Les suspects sont entre les mains du Tribunal révolutionnaire, géré par les "durs" du régime des mollahs et chargé de juger les crimes de sécurité de l'Etat. Leurs identités ne seront pas révélées avant leur procès, a-t-il encore précisé...
Centre de réhabilitation pour filles
ILNA, 22 décembre
Selon Mansour Moghare Abed, directeur du Centre de réhabilitation de Téhéran, 91% des filles ont été envoyées à ce centre pour « le non-respect de la chasteté » et pour avoir « des relations sexuelles illégitimes ». La moyenne d’âge de ces filles est de 17 ans...

Lapidation suspendue
Quotidien gouvernemental Hamchahri, 23 décembre
Un responsable judiciaire de la province d’Azarbaïdjan de l’Est a déclaré que la sentence de la lapidation de Hadjieh Esmailvand a été suspendue en attendant une décision de la Commission des grâces.
C’est sous la pression de la communauté internationale et notamment l’appel de Amnesty International pour la sauver que le pouvoir judiciaire du régime iranien a suspendu la sentence.
APPEL PUBLIC Des vies en suspens
amnesty.asso.fr, 24 décembre 2004
L’affaire Leyla Mafi, cette jeune femme sur le point d’être exécutée après avoir été déclarée coupable, entre autres choses, d’avoir eu des relations sexuelles avec des hommes avec qui elle avait des liens de parenté, d’avoir donné naissance à un enfant illégitime et de s’être livrée à des actes contraires à la chasteté, est un affront à la justice et à la dignité humaine. C’est aussi une violation des obligations de l’Iran au regard du droit international...

Le 16 décembre 2004, Amnesty International a lancé une nouvelle Action urgente en faveur de Hajieh Esmailvand et d’un homme dont l’identité n’était pas connue et qui a depuis était identifié comme Ruhollah G., âgé de dix-sept ans au moment de l’adultère présumé. Tous deux seraient détenus à Jolfa, (nord-ouest).Tous deux ont été condamnés à mort, la lapidation a été prononcée pour Hajieh Esmailvand. Les peines ont été confirmées par la Cour suprême dans une décision de novembre 2004. Selon certaines informations, la Cour suprême aurait ordonné que la lapidation ait lieu avant le 21 décembre.
Le 23 décembre, les autorités auraient suspendu temporairement la sentence pour soumettre l’affaire à la Commission de clémence et d’amnistie pour qu’elle se prononce sur la lapidation. On ne sait pas si l’ACC devra également revoir les autres éléments de la sentence, prévus à l’origine avant l’exécution, soit la flagellation suivie d’une peine privative de liberté de cinq années. L’ACC, organe du pouvoir judiciaire, est habilitée à réduire les peines ou gracier les prisonniers. Ruhollah G., âgé de moins de dix-huit ans à l’époque des faits qui lui sont reprochés, est en attente de son exécution.
Bam : Un an après
AFP – Bam, 25 décembre
Cinq mille survivants du séisme qui a dévasté il y a un an Bam et sa région se sont rendus samedi au cimetière pour se recueillir sur les tombes des 30.000 victimes et marquer la fin du deuil, même si la ville ressemble toujours à un champ de ruines.
Vêtus de noir, portant les portraits de leur disparus, les habitants se sont rassemblées dès les premières heures de la matinée au cimetière Behesht-é Zahra de Bam...
Des dizaines de milliers de personnes vivent encore dans des camps de préfabriqués dans les faubourgs. Ils disent ne pas manquer de l'essentiel, mais, comme le dit le docteur Hamid Barani aux urgences du Croissant-Rouge, "les Bamis n'ont pas mérité d'être traités comme ça"...

Pas de commission parlementaire pour les femmes et les jeunes
ILNA, 26 décembre
La députée Fatemeh Alia a jugé inutile la création des commissions parlementaires pour les affaires de femmes et de la jeunesse... Elle a conseillé aux députés intéressés de poursuivre leurs activités dans ces domaines de préférence au sein de l’actuelle Commission culturelle où elle est membre.
La crise d’emploi des jeunes
ISNA, 26 décembre
Selon un rapport du service social de l’ISNA, pour normaliser la situation de l’emploi des jeunes, il faudra créer d’ici 2022, 106000 à 159000 nouvels emplois par an pour les hommes. Quant aux femmes dont le taux du chômage reste très élevé, ces chiffres seront encore beaucoup plus importants.

Suicide d’une mère de 60 ans
Quotidien Hamchahri, 26 décembre
Après 40 années de vie commune, Zahra, 60 ans, s’est donnée la mort en se brulant. Elle vivait à Ilam (ouest) et était mère de six enfants.
Condamnations et pendaisonsQuotidien Etemad, 26 décembre
Arrêté à 17 ans, Iman Farrokhi a été condamné, ainsi que deux autres jeunes, Ali Reza et Mehdi, 22 ans, à la peine capitale par les tribunaux de Téhéran.

Quotidien Rochangari, 27 décembre
Un jeune homme prénommé Mohammad-Reza a été pendu en public sur un boulevard à Machad (nord-est). Mostafa, un autre jeune a été exécuté par la pendaison à Ghoutchan (même région).

Quotidien Charq, 27 décembre
Un homme de 48 ans a été condamné à mort par la Chambre 71 de la Cour pénale de Téhéran.
Dote « plafonnée »
SIYNA - Téhéran, 28 décembre
Dans un projet de loi présenté par le parlement iranien dans le but de « faciliter et encourager le mariage des jeunes», il est question que la dote des filles soit déterminée par un « Comité organisateur du mariage » habilité à fixer un montant selon l’aisance de la famille, le quartier ou la région de la résidence.
Il est à noter que ce projet de loi, qui a été approuvé même par les 12 députées du parlement, a suscité beaucoup de réactions en Iran et notamment chez les femmes et les jeunes iraniennes qui refusent d’avoir une dote « plafonnée »...
Chômage chez les femmes diplômées
ILNA, 28 décembre
« Dans les années à venir, notre société devra faire face à la crise du chômage des femmes diplômées... » a déclaré le gouverneur de Ardebil (nord-ouest).
Répression des femmes et des jeunes à Oroumieh
SIYNA, 28 décembre
Sara, Samira et Ali, jeunes habitants de la ville d’Oroumieh (nord-ouest) témoignent : ...Malgré l’arrivée de l’hiver et le fait que tout le monde se couvre normalement, les forces de sécurité se sont installées aux carrefours de nombreuses rues à Oroumieh dans le but d’interpeller et contrôler des filles et des femmes dites « mal voilées ».

Des eurodéputés allemands manifestent contre la lapidation en Iran
Iran Focus - Berlin, 29 décembre
Trois membres du parlement européen ont pris part à une manifestation devant l’ambassade d’Iran à Berlin pour protester contre les lapidations pratiquées par le régime iranien.
Un grand nombre d’Iraniens en exil hier après-midi se sont joints aux trois eurodéputés Alexander Alvaro, Holger Krahmer, et Alexander Lambsdorff, du parti libre démocrate allemand.
Les manifestants ont appelé à la fin du dialogue entre l’Union européenne et le régime iranien tant que Téhéran continuera de violer les droits de l’Homme, insistant particulièrement sur la condamnation à la lapidation d’une femme nommée Hadjieh Esmailvand. Le verdict a soulevé l’indignation internationale. Les eurodéputés ont aussi protesté contre l’exécution prévue d’une jeune fille de 19 ans, nommée Leïla Mafi, condamnée pour relations illicites...
M. Lambsdorff a déclaré qu’il avait adressé une lettre à l’ambassade pour protester contre « la méthode barbare de lapidation » pratiquée par le gouvernement iranien.
Bonne et Heureuse Année 2005






11 janvier 2005

La révolte gronde à Téhéran.

Adressé le 8 janvier 2005 au maire d'Asnières qui s'apprête à organiser une exposition sur l'Iran


Monsieur le Maire,

La jeunesse iranienne, assoiffée de liberté, a besoin de signaux forts de la part de nos démocraties qui doivent l’assurer d’un soutien sans faille dans son combat contre la dictature des mollahs.

Comment comprendrait-elle que des manifestations culturelles soient organisées dans une municipalité française en partenariat avec les représentants officiels d’un régime qui l’opprime et bafoue sans vergogne les Droits de l’Homme ? Un régime qui pend et lapide quiconque sort du sillage d’un islam chiite pur et dur. Et pourtant c’est ce que vous vous apprêtez à faire. L’ironie veut que les artistes qui alimenteront l’exposition sur l’Iran qui doit se tenir dans votre ville d’Asnières soient presque tous issus de la diaspora ayant fui ce régime.

- Le 15 août 2004, Atefeh Rajabi, une jeune fille de 16 ans, a été exécutée, pendue à une grue, pour « acte incompatible avec la chasteté ».
- En septembre 2004, Feyz Mohammad, un garçon de 16 ans, a été condamné à mort.
- En octobre 2004, une enfant de 13 ans, Jila Azadi, a été condamnée à la mort par lapidation, accusée d’avoir eu des relations sexuelles avec son frère. Elle vient d’accoucher en prison. Grâce à la mobilisation internationale - en France, l’UMP, votre parti, a joint sa voix aux nombreuses protestations émises - l’exécution a été suspendue pour le moment.
- Huit enfants mineurs attendent encore dans les couloirs de la mort leur exécution prochaine.



Démocrates convaincus, ennemis forcenés de tous les fascismes, les membres de notre association ne peuvent se faire à cette fatalité qui voudrait que le personnel politique de nos démocraties noue des liens avec les dictatures quelles qu’elles soient, sans même un regard pour les femmes et les hommes qu’elles piétinent.
Jean-Pierre Chemla, vice-président de Primo-Europe

Des journalistes iraniens menacés pour avoir dénoncé la torture (HRW)

AFP, Washington, 7 janvier - Sept journalistes iraniens, affirmant avoir été torturés alors qu'ils étaient détenus sans inculpation, ont été menacés par les autorités judiciaires pour avoir témoigné de ces exactions devant une commission présidentielle, affirme l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), basée à New York.

"Nous voulons que le gouvernement iranien sache que le monde regarde ce qui arrive à ces jeunes journalistes. Le gouvernement iranien est responsable de leur sécurité", a déclaré dans un communiqué Sarah Leah Whitson, chef du département de HRW pour le Proche Orient et l'Afrique de Nord.

Le 25 décembre et le 1er janvier, ces journalistes ont affirmé devant une commission enquêtant sur les mauvais traitements infligés aux prisonniers qu'ils avaient été battus, maintenus à l'isolement et soumis à des tortures psychologiques et physiques dans un centre de détention secret. "Les témoignages des journalistes montrent le rôle de (Saïd) Mortazavi (procureur de Téhéran) qui a autorisé qu'on les torture pour obtenir des aveux et qui les a convaincus d'apparaître à la télévision pour démentir avoir été maltraité lors de leur détention", ajoute le communiqué. "Depuis leur audition par la commission, Saïd Mortazavi (...) a menacé chacun de ces anciens détenus de lourdes peines de prison et de s'en prendre aux membres de leurs familles, pour les punir de leurs témoignages", accuse l'organisation, selon laquelle "le témoignage courageux de ces jeunes journalistes a réaffirmé la preuve du rôle majeur de Mortazavi dans la torture des détenus".

"Il est temps que le gouvernement iranien enquête sur les abus de Mortazavi et le défère devant la justice", ajoute HWR.

04 janvier 2005

Asnières, courtisane « dévoilée » des mollahs iraniens

Un courrier paru sur asnierois.org, mercredi 29 décembre 2004

Au mois d’octobre 2004, dans le cadre de la Semaine des cultures étrangères organisée à Paris par le FICEP (Forum des Instituts Culturels Etrangers à Paris), Monsieur Hojatollah Ayoubi, attaché culturel de l’Ambassade de la République Islamique d’Iran en France, s’enorgueillissait du partenariat réussi entre le Centre culturel iranien, organisme dépendant de l’Ambassade d'Iran, et la municipalité d’Asnières, en vue d’un projet de manifestation culturelle sur l’Iran.

De source municipale, on reconnaît aujourd’hui l’existence d’un « projet faramineux » initialement prévu le 15 janvier 2005 autour de rien moins que 70 invités, mais « revu à la baisse » en raison de sa démesure financière. Bien que prévu et préparé, ce projet d’événement culturel autour de l’Iran demeure absent de la Programmation culturelle municipale officielle sur 2004-2005 et il est resté totalement inaperçu chez les élus de l’opposition lors du vote des budgets.

Que l’enveloppe dédiée aux évènements culturels soit globale ou non, il n’en demeure pas moins que les Asniérois peuvent légitimement s’interroger sur les raisons qui ont poussé la municipalité à succomber au charme des mollahs. Car, rappelons-le, les officiels iraniens sont avant tout des membres du clergé chiite qui, pour accéder à leur poste, sont passés par la procédure de sélection en vigueur pour tous les fonctionnaires, une sélection axée strictement sur l’idéologie religieuse la plus rétrograde.

Certes, la culture iranienne, à travers ses formes d’_expression (musique, théâtre, chant, poésie…) mérite d’être mieux connue en France. Mais, ironie de l’histoire, c’est précisément pour pouvoir exprimer leur talent que la quasi-totalité des artistes et poètes iraniens a dû s’exiler, y compris vers la France où l’on compte plusieurs dizaines d’associations d’artistes de ce pays ainsi qu’un Centre culturel iranien indépendant.

S’agit-il d’une simple occasion de festoyer entre amis dans le cadre des Amitiés France- République Islamique d’Iran, ce groupe de l’Assemblée Nationale auquel appartient justement le député –maire d’Asnières ? Il y a malheureusement un précédent. En effet, André Santini, député-maire d’Issy-les-Moulineaux, vice-président du groupe d’amitié parlementaire cité, a organisé une Semaine culturelle sur la femme en Iran, en pleine mobilisation internationale sur le cas de la petite Jila Azadi, 13 ans, condamnée à la lapidation, entraînant une vague de protestations internationales. Dans un tel contexte liberticide, mêler Asnières et les mollahs est-elle une bonne chose pour notre ville ?

Les citoyens contribuables asniérois doivent être vigilants face à l’événement annoncé. En effet, qui peut encore feindre, aujourd’hui, d’ignorer la nature dictatoriale et barbare du régime en Iran dont les premières victimes sont les enfants et les femmes, notamment à travers la loi sur l’adultère, adoptée en 1980, inscrit dans la Constitution et le Code Pénal, une loi qui punit de manière très discriminatoire les femmes et les hommes pour un même acte ?

Ne serait-il pas scandaleux de recevoir officiellement à l’Hôtel de Ville, aux frais des contribuables asniérois, les représentants d’un Etat qui, tout au long de ces derniers mois tout particulièrement, a montré autant de zèle contre les droits humains les plus essentiels ?

Rappelons brièvement quelques dates marquantes et révoltantes des actes de ce régime dont la mairie d’Asnières pourrait accueillir les représentants :

- le 15 août 2004, Atefeh Rajabi, une jeune fille de 16 ans, a été exécutée, pendue à une grue, pour « acte incompatible avec la chasteté ».
- en septembre 2004, Feyz Mohammad, un garçon de 16 ans, a été condamné à mort.
- en octobre 2004, une enfant de 13 ans, Jila Azadi, a été condamnée à la mort par lapidation, accusée d’avoir eu des relations sexuelles avec son frère. Elle vient d’accoucher en prison. Grâce à la mobilisation internationale - en France, l’UMP, parti du député-maire d’Asnières, a joint sa voix aux nombreuses protestations émises, l’exécution a été suspendue pour le moment.
- huit enfants mineurs attendent encore dans les couloirs de la mort leur exécution prochaine.


La question légitime qui peut se poser, au regard des principes républicains et des droits de l’homme, est celle-ci : les représentants d’un Etat qui pend et lapide des enfants doivent-ils être accueillis en mairie d’Asnières par les élus de la commune et aux frais des citoyens ?

Une deuxième question s’ensuit : tous les élus du Conseil Municipal ont-ils été informés de ce projet de manifestation culturelle, qui ne peut s’analyser que comme un soutien direct au régime en place à Téhéran et qu’en pensent-ils ?

ISABELLE

03 janvier 2005

Association de Solidarité avec tous les Immigrés

P.B. 818 26008 Valence Cedex
Tél/fax : 0475560367

COMMUNIQUE
L’ASTI de Valence vient d’apprendre la décision du Conseil d’Etat, qui a rendu justice et dignité à Madjide CHAHBASIAN, en confirmant la décision du tribunal administratif de Cergy-Pontoise en date du 5 février 2004, qui annulait l’arrêté d’expulsion pris à son encontre par le Ministre de l’Intérieur le 20 juin 2003. L’Intérieur avait fait appel de ce jugement, confirmé donc par la haute juridiction qui condamne de plus le Ministre à verser 3000 (trois mille) euros à Madjide CHABASIAN.

L’ASTI qui a activement participé au Comité de Soutien à ce juriste iranien, présidé par Jean Ferrat, ne peut que se réjouir de cette décision, qui rétablit Madjide CHABASIAN dans ses droits et qui consacre le droit d’asile en France. C’est en cela un message d’espoir non seulement pour les membres de la résistance iranienne, promis à des tortures et à une mort indignes, s’ils étaient jetés en pâture à la dictature des mollahs, - un régime qui n’a pas hésité au mois d’août dernier à pendre en public une jeune fille de 16 ans pour le seul grief « d’avoir la langue bien pendue »-, mais pour tous les étrangers réfugiés en France, qui ne doivent souvent la vie qu’au respect de ce droit sacré.

L’ASTI prévoit le 27 janvier une exposition et une conférence sur « les droits humains lapidés en Iran » avec la participation de plusieurs membres de la résistance iranienne, en un lieu qui sera communiqué prochainement.
Valence le 29 décembre

02 janvier 2005

Les filles tankistes : les féministes du front

The Independent
28 décembre 2004
Ces femmes sont venues du monde entier pour renverser les ayatollahs iraniens. Aussi pourquoi ont-elles été bombardées par l’occident ? Christine Aziz a visité leur QG du désert.

Alors que les bombes de la coalition tombaient sur les plaines salées de la frontière du nord-est de l’Irak, des membres d’une armée peu connue dirigée par des femmes se blottissaient dans un bunker. Pendant que des secousses faisaient trembler la terre et que la poussière retombait à flots sur les foulards kaki soigneusement noués, Laleh Tarighi, 25 ans, et ses compagnes de combat, essayaient de se protéger.

Dix-huit mois plus tard, se rappelant la peur d’être attaquée par les bombardiers américains et britanniques durant l’invasion de l’Irak l’an dernier, Tarighi, une ancienne élève du lycée de Parkside et de Hill Road à Cambridge, déclare : « Nous étions plus perplexe qu’effrayées. Nous savions que nos officiers avaient envoyé des messages au Pentagone insistant sur notre neutralité et que nous ne devions pas être attaqués. Nous n’étions en Irak que pour renverser le régime intégriste islamique de l’autre côté de la frontière en Iran. »

Il est difficile d’imaginer que Laleh Tarighi a été une adolescente typiquement britannique qui adorait aller au cinéma et nouer des relations dans les cafés. Peu de ses amis savaient que lorsqu’elle était enfant en Iran, son père avait été exécuté parce qu’il appartenait à la résistance iranienne, et que sa mère était un officier supérieur de l’Armée de libération nationale iranienne (ALNI). Après son bac, Laleh Tarighi avait l’intention d’étudier le journalisme à l’université, mais à l’âge de 18 ans, elle a décidé d’abandonner le confort du domicile qu’elle partageait avec sa tante et de rejoindre sa mère dans une base militaire de l’ALNI sur la frontière irano-irakienne.

L’ALNI est la branche militaire du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), un parlement iranien en exil, dominé par des femmes, dont le but est de renverser le régime intégriste islamique et de le remplacer par un gouvernement démocratique et laïc. Le CNRI est dirigé par une Iranienne charismatique, Maryam Radjavi, 53 ans. Elle est entourée d’un système de sécurité renforcé par peur des tentatives d’assassinats, et elle apparaît très rarement en public. Son organisation a conservé un profil bas jusqu’à ce qu’elle commence récemment à partager des informations sur le programme nucléaire de l’Iran avec l’Amérique et l’Europe.

Mais malgré cette coopération, l’ALNI est toujours considérée comme une organisation terroriste par l’occident. Les forces de la coalition en Irak ont limité ses 3800 membres dans leurs bases et ont confisqué leurs armes. Les femmes constituent jusqu’à 30 % de l’ALNI, mais 70% des officiers sont des femmes. L’Armée britannique n’a qu’une femme générale et la Marine en compte quatre, capitaines.

Radjavi encourage depuis longtemps la participation des femmes dans l’armée. Elle estime que puisque la misogynie constitue la base du gouvernement iranien, qui mieux que les femmes peuvent le frapper ? Ses recrues féminines, dont beaucoup ont été torturées et emprisonnées en Iran, s’entraînent aux côtés des hommes dans tous les domaines du combat au front, y compris le corps-à-corps et les opérations de blindés. Avec le soutien de riches Iraniens en exil, elles se préparent pour le jour où il faudra marcher vers l’est et passer la frontière pour libérer leur pays.

Laleh Tarighi est une des centaines d’enfants d’Iraniens exilés en Europe, en Amérique et au Canada qui ont rejoint comme volontaire l’armée depuis sa création en 1987, quand Saddam Hussein avait permis à l’ALNI de construire ses bases le long de la frontière iranienne. Jusqu’à la chute de Saddam en mars de l’an dernier, l’ALNI a pu construire sa force militaire sous l’œil attentif de son hôte.

Quand Laleh Tarighi est arrivée en Irak en 1997, elle avait encore un piercing sur la langue et portaient des vêtements très différents de l'uniforme féminin de l'armée composé d'un foulard kaki, d'un haut et d'un pantalon de combat et de godillots. Ce n’était pas sa première visite à la base Ashraf de l’ALNI ; lorsque la mère et la fille s’étaient échappées en 1987, elles s’étaient enfuies vers cette base, où elles ont vécu quatre ans.

La guerre du Golfe en 1991 a fait que tous les enfants de la base ont été évacués vers des familles d’accueil en occident. « J’ai grandi à Cambridge dès l’âge de 10 ans. Ma vie se passait surtout là-bas, dit Tarighi. Quand j’ai passé mon bac, j’ai décidé de passer une année sabbatique en France avant de rejoindre l’université. »

Mais j’ai appris que ma mère m’avait envoyée une lettre, par le biais des bureaux du CNRI à Paris. C’était la première lettre que je recevais depuis très longtemps et elle était pleine d’affection. J’ai parlé aux membres du CNRI et j’ai décidé de partir pour rejoindre ma mère. Nous ne nous étions pas vu depuis huit ans. Je l’ai reconnue immédiatement, mais elle ne m’a pas reconnue. Je ressemblais à une autre fille anglaise et elle n’appréciait pas vraiment mon piercing à la langue.

Au début, ça a été difficile de revivre dans la base et beaucoup de choses me manquaient, spécialement, croyez-moi si vous voulez, le climat britannique. J'adore la pluie et il n'y en avait pas beaucoup en Irak. Mais ce sont les amies que je me suis faite dans la base et le soutien et l’encouragement que j’ai reçu qui m’ont fait avancer. J’ai appris à marcher au pas et à me servir d'une Kalachnikov. Je n'avais jamais vu de fusil en Grande-Bretagne. Je n'ai pas rejoint l'ALNI pour ma mère, mais pour l'Iran. Le régime a assassiné mon père, et ma grand-mère a été plusieurs fois emprisonnée. J'ai la Résistance dans le sang.

Ashraf est une oasis de 36 kilomètres carrés, propre, ordonnée et impeccablement entretenue. A première vue, on a l’impression qu’il s'agit d'une colonie de vacances plutôt que d'une base militaire. Des rangées d'arbres d'eucalyptus bordent les routes, hommes et femmes s'occupent soigneusement des jardins et on sent l'odeur du pain qui vient de la boulangerie. Depuis que Laleh Tarighi est arrivée au camp en 1997, une piscine et une salle d'exposition y ont été construites.


Mais durant la même période, le cimetière, décoré avec des fleurs artificielles, s’est agrandi. Ces derniers dix-huit mois, quarante combattants ont été tués lors d'attaques des forces de la coalition mais aussi dans des assauts des gardiens de la révolution iraniens qui ont profité du chaos en Irak pour franchir sans difficulté la frontière et s'infiltrer en Irak. Les chars d'assaut et les pièces d'artillerie de l'ALNI qui par le passé protégeaient la base ont disparu. A leur place, maintenant c'est la police militaire américaine qui contrôlent l'entrée et qui patrouille autour du camp à bord des véhicules blindés.


Peu après les bombardements, à cause de l'insécurité grandissante qui sévit en Irak, Laleh Tarighi a quitté la base. Maintenant, elle travaille dans des bureaux du NCRI à travers l'Europe, elle éprouve encore de la nostalgie pour sa vie de combattante. Mais une autre fille ayant grandi au Royaume Uni, Charobeh Barooti, 19 ans, y est restée. Elle fait partie des centaines de combattants demeurant à Achraf possédant des passeports européens ou une carte de résident d'un pays européen. Née en France, Charobeh Barooti est une enfant unique dont les parents font partie de la résistance iranienne. Elle ne sait pas où se trouvent ses parents mais de temps à autre, elle reçoit des lettres de leur part.

Charobeh Barooti est venue au Royaume Uni en 1991 pour vivre avec sa tante et son oncle. A ce moment là, elle avait n'avait que 15 ans et étudiait au lycée d'Edgware situé au nord de Londres. Elle a su qu'elle voulait rejoindre l'ALNI. "En entendant ce que me disaient ma tante et mon oncle, je savais beaucoup de choses sur le régime iranien et j'ai commencé à me dire que je devais faire quelque chose. Je suis allée au bureau de NCRI à Londres et je leur ai dit que je voulais les rejoindre. Ils m'ont donné un certain nombre d'information et se sont occupés des formalités de mon voyage à Bagdad." Elle a laissée tomber ses études et elle est partie en Irak où elle a rencontré les membres de l'OMPI (l'organisation des Modjahedines du peuple, le groupe le plus important parmi les organisations membres du CNRI). Ensuite, elle a été conduite à la base Achraf.

Assise sur une chaise dans la bibliothèque de la base, elle se rappelle ses amis anglais qui considéraient sa décision de partir en Irak comme une folie. "Après tout, en Grande-Bretagne, les familles ne sont pas décimées, les gens ne sont pas torturés et les femmes peuvent faire ce qu'elle veulent", mais elle ajoute : "en Iran, les femmes sont soumises à beaucoup de restrictions, elles sont quotidiennement réprimées et humiliées".

"Quand je suis arrivée ici, la chose la plus dure pour moi c'était d'obéir aux différentes règles. La vie d'ici était tellement différente de ma vie à Londres. Pendant une année, j'ai pensé à l'avenir que j'aurais pu avoir en Grande-Bretagne en le comparant avec l'avenir que j'aurais en restant ici. J'avais envisagé de voyager autour du monde et d’ouvrir une galerie d'art."

Plusieurs semaines après la chute de Saddam, le général américain Ray Odierno, commandant de la 4ème division d'infanterie, est entré à la base Achraf pour négocier le désarmement de l'ALNI. Ce général américain s'est retrouvé tout d'un coup dans une chambre royale, luxueusement décoré de tapis persan, il a bu du café servi dans de la porcelaine doré de Chine et a mangé des pâtisseries maison en compagnie des commandantes de l'ALNI, des femmes que son gouvernement considère comme des terroristes.

En 1997, le Président Bill Clinton, dans un geste de bonne volonté vis-à-vis de Mohammad Khatami, le président nouvellement élu de l'Iran, a déclaré que l'OPMI et l'ALNI étaient des organisations terroristes. Ces derniers temps, on a entendu parler d'une possible utilisation de l'ALNI par Washington, d'autant plus que les relations entre l'Iran et les Etats-Unis sont très tendues à cause de l’ingérence de Téhéran dans les affaires intérieures de l'Irak. Après sa visite à la base Achraf, le général américain, visiblement impressionné, a déclaré que le statut des combattants de l'ALNI, accusés de terrorisme, devrait être révisé.

Les combattants désarmés de l'ALNI continuent à se former en utilisant des ordinateurs, et la police militaire américaine dans le camp constitue leur seule protection face à d'éventuelles attaques de groupes soutenus par Téhéran qui circulent maintenant librement sur tout le territoire irakien. "Si les Américains ne les protégeaient pas, il y aurait un bain de sang" dit le capitaine Ismaël Ibrahim, du parti du Rassemblement national irakien.

Depuis le 2 juillet 2004, les membres de l'ALNI ont le statut de personnes protégées par la quatrième convention de Genève (concernant la protection des civils en temps de guerre). Depuis lors, ils se sentent davantage en sécurité. Ils ne risquent plus d'être extradés par les Américains vers l'Iran en échange des membres de haut rang d'Al-Qa'ida. Le capitaine Ibrahim ajoute : "Je pense que dans quelques années, les Américains envisageront de faire en Iran ce qu'ils ont fait en Afghanistan et en Irak. Pour cela, ils essayeront d'utiliser l'OMPI et l'ALNI."

Ce scénario n'est pas celui que souhaite la résistance iranienne, mais à long terme, un changement de politique américain dans ce sens pourrait aider l'ALNI et l'OMPI à se débarrasser de leur étiquette de terroriste. En mai 2000, la Grande-Bretagne a inclu l'OMPI dans une liste qui contient le nom de 21 organisations terroristes. Un an après, l'Union Européenne a inscrit l'OMPI dans sa liste des organisations terroristes.

Mojgan Parsaï, secrétaire générale de l'OMPI, a déclaré au mois d'octobre : "Dès le départ, l'étiquette de terroriste accolée à l'OMPI n'avait aucune base juridique. On nous a mis sur des listes noires dans le cadre de négociations commerciales et politiques avec Téhéran." Elle ajoute : « Il a été révélé que la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont promis à l'Iran que si ce pays prenait des mesures pour arrêter son programme d'achèvement du cycle du combustible nucléaire, les pays européens continueront à considérer l'OMPI comme une organisation terroriste. »

Lors d'une conférence qui a réuni le mois dernier à Paris un grand nombre d'avocats et d'activistes des droits de l'homme, Bill Bowring, professeur des droits de l'homme et de droit international à l'université métropolitaine de Londres, a déclaré : "selon la définition suggérée par la loi britannique sur le terrorisme, les noms de Greenpeace et d'Amnesty International devraient aussi figurer sur la liste des organisations terroristes. La décision d'inclure l'OMPI dans cette liste a été une décision totalement arbitraire".

Anne Land, avocate danoise et activiste des droits de l'homme a également participé à cette conférence. Au début de l'année, elle a visité la base Achraf. Elle sait que le CNRI a été accusé par ses adversaires d'être un secte et que certains considèrent l'ALNI et le CNRI comme étant militairement et politiquement inefficaces.

"La véritable importance de cette armée n'a pas été assez prise en considération, dit-elle. En Irak, dans le passé beaucoup de femmes pouvaient aller à école et à l'université, elles pouvaient travailler et s'habiller comme elles le voulaient. Maintenant, elles sont l'objet d'actes d'intimidation dans les rues, les intégristes les considèrent comme des coupables, coupables de ne pas couvrir leurs corps ou coupables simplement d'être hors de chez elles. Des groupes d'hommes fortement influencés par des intégristes iraniens et qui se disent partisans de tel ou tel groupe politique et religieux en Irak, sont en train de rendre la vie insupportable aux femmes irakiennes".

"La présence d'une armée dirigée par des femmes prêtes à combattre les mollahs et les gardiens de la révolution iraniens est hautement symbolique pour toutes les femmes ce cette région. Il ne faut pas chercher la force de cette armée uniquement dans ses capacités militaires. L'existence même d'une telle armée et le fait qu'elle constitue une menace sérieuse pour tous les régimes intégristes dominés par des hommes est un message d'espoir pour les femmes car cela montre que les femmes sont capables. »

Land ajoute : "Les femmes résidant à Achraf disent qu'elle ne veulent pas quitter ce camp avant d’avoir renverser le régime des mollahs en Iran. Le courage de ces femmes aura une influence très large et doit être une source d'inspiration pour toutes les femmes bien au-delà des frontière de l'Iran."

C'est la façon dont le régime des mollahs traitent les femmes qui a incité Charobeh Barooti et Laleh Tarighi à rejoindre l'ALNI. "Ma tante m'a souvent expliqué comment les gardiens de la révolution en Iran arrêtent les femmes dans les rues et effacent leur rouge à lèvres avec la lame d'un couteau" indique Charobeh Barooti.

Tarighi dit qu'elle ne peut pas oublier les images horribles de jeunes femmes ayant son propre âge qui ont été enterrées jusqu'au cou, puis lapidées à la mort par la foule. Elle nous interroge: "Pourquoi suis-je considérée comme une terroriste ? Parce que je me bats pour défendre les droits de mes soeurs ?"