08 septembre 2023

AFIF INFOS - Août 2023

Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


AFIF dénonce la répression accentuée du régime iranien visant les femmes et les filles sous prétexte de lutter contre les "mal ou non voilées" et demande aux instances internationales et défenseurs des droits humains de condamner les violations liberticides pratiquées quotidiennement par les agents de cette dictature religieuse misogyne.

Iran. Ouverture du procès de l’avocat de Mahsa Amini pour accusation de "propagande"
AFP/France24, 31 août 2023
Près d'un an après la mort [en détention] de Mahsa Amini …, le procès de son avocat s'est ouvert mardi à Téhéran.
La première audience du procès de Me Saleh Nikbakht "s'est tenue mardi et l'accusation d'activité de propagande contre la République islamique lui a été notifiée pour s'être entretenu avec des médias étrangers et locaux, notamment concernant l'affaire Mahsa Amini", a indiqué son avocat, Me Ali Rezaï, cité par le quotidien Etemad.

Le tribunal révolutionnaire de Téhéran condamne la citoyenne bahaïe Nazila Haghar à 5 ans de prison
HRANA, 30 août 2023
Lors d'un procès par contumace, Haghar a été condamnée à une peine de 5 ans pour "appartenance à un groupe illégal visant à porter atteinte à la sécurité nationale ".
Ce verdict qui a été confirmé en appel le 20 août 2023. Le tribunal a cité sa participation à l'organisation de programmes éducatifs pour les enfants comme preuve de ce chef d'accusation.
En juillet 2022, les forces de sécurité ont procédé à une fouille minutieuse de son domicile et ont confisqué certains objets lui appartenant ainsi qu'à sa famille.

Iran: une journaliste arrêtée après une apparition tête nue en public
Le Figaro/AFP, 30 août 2023
Bien que libérée mi-août sous caution, la journaliste iranienne, Nazila Maroufian a été de nouveau arrêtée mercredi 30 août par les autorités pour ne pas avoir porté le voile en public et "publié ses photos sur les réseaux sociaux", a indiqué l'agence de presse Tasnim.
Originaire de Saqez, elle avait déjà été interpellée à plusieurs reprises après avoir interviewé en octobre 2022 Amjad Amini, le père de Mahsa Amini.  Dans l'interview, Amjad Amini accusait les autorités d'avoir menti sur les circonstances de la mort de sa fille, en disant qu'elle était décédée des suites d'un problème de santé. La famille et des militants ont affirmé qu'elle avait reçu un coup à la tête durant sa garde à vue. Téhéran avait démenti de telles allégations. 
Nazila Maroufian avait notamment été arrêtée une 1ère en fois en novembre 2022 puis relâchée, et avait indiqué en janvier avoir été condamnée à 2 ans de prison avec un sursis pendant 5 ans pour "propagande contre le système" et "diffusion de fausses nouvelles".
À sa sortie de prison le 13 août, à la suite d'une autre arrestation, elle avait publié une photo d'elle sans foulard sur les réseaux sociaux. 


Les disparitions forcées continuent en Iran alors que le monde ferme les yeux
women.ncr-iran.org, 29 août 2023
Alors que le monde célébrait la Journée internationale des victimes de disparitions forcées le 30 août, Il faut que la communauté internationale à mette fin à trois décennies d’impunité du régime des mollahs en Iran et à mettre sur pied une commission d’enquête internationale sur le massacre de 1988 en Iran.
Le refus persistant des autorités iraniennes à révéler le sort de milliers de dissidents politiques disparus de force et exécutés extrajudiciairement dans le plus grand secret lors des massacres dans les prisons iraniennes en 1988 a déclenché une crise que la communauté internationale a largement ignorée pendant des décennies.
Amnesty International, le 28 août, dans la perspective de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées a parlé de milliers de morts qui ne sont toujours pas enregistrées et, dans tout le pays, des milliers de corps disparus inhumés dans des fosses communes non identifiées.
Depuis 35 ans, les autorités iraniennes n’ont pas officiellement reconnu l’existence de ces fosses communes et ont dissimulé leurs emplacements, causant des souffrances immenses aux familles qui cherchent toujours des réponses sur leurs proches disparus, a ajouté Amnesty International.

L'arrestation des familles des manifestants tués est le signe d'une violence d'État imminente à l'approche de l'anniversaire de "Femme Vie Liberté"
iranhumanrights.org, 29 août 2023
L'arrestation de nombreux membres de familles de manifestants tués par les forces de sécurité en Iran, quelques semaines avant le premier anniversaire du mouvement national "Femme, Vie, Liberté" déclenché par l'assassinat en détention de Mahsa Jina Amini...
Au cours des huit jours écoulés entre le 11 août 2023 et le 18 août, 21 membres de familles de victimes de la violence de la République islamique, y compris ceux qui ont été exécutés dans le cadre des manifestations, ainsi qu'un avocat représentant une famille en quête de justice, ont été convoqués au tribunal ou détenus en Iran.
Les autorités cherchent à étouffer les protestations et à réduire au silence les demandeurs de justice en procédant à plus de 20 arrestations 
Les familles des manifestants tués publient une déclaration commune, appelant à la fin de la persécution.
Le 25 août, un groupe de familles de victimes de la violence de l'État a publié sur les médias sociaux une déclaration commune dans laquelle elles refusent d'être réduites au silence...

Les avocats iraniens se rassemblent pour préserver l’indépendance et s’opposer au projet de loi parlementaire
aftabnews.com/women.ncr-iran.org, 26 août 2023
Simultanément à la conférence de presse du porte-parole du Conseil des Gardiens, le conseil exécutif de SKODA et les présidents et membres du conseil exécutif des barreaux iraniens, ainsi qu’un groupe d’avocats iraniens de tout le pays, ont tenu un rassemblement pacifique devant le Conseil des Gardiens à Téhéran, le samedi 26 août 2023 au matin.
Les manifestants estiment que le projet de loi adopté par le Parlement entraînera la dépendance de l’ordre des avocats vis-à-vis du gouvernement et portera atteinte à l’indépendance de l’ordre des avocats.
Les manifestants ont demandé au Conseil des gardiens de rejeter le projet de loi ratifié.
L’Union nationale des associations du barreau d’Iran (SKODA) est une organisation non gouvernementale qui a été créée pour sélectionner et accepter les stagiaires juridiques et coordonner les associations du barreau.
Ce rassemblement a eu lieu en réponse à un récent projet de loi adopté par le Majlis en violation de l’indépendance de la profession juridique. Les avocats ont protesté contre ce projet de loi et ont demandé au Conseil des gardiens de le rejeter.
Le projet de loi adopté par le parlement des mollahs le dimanche 20 août 2023 oblige le barreau iranien à se conformer aux décisions d’une délégation chargée de la réglementation. 

503 pendaisons commanditées par l'État en Iran depuis janvier 2003
iran-hrm.com, 24 août 2023
À l'aube du lundi 21 août 2023, les forces de sécurité iraniennes ont pendu 11 personnes dans diverses prisons du pays. 
Aux premières heures du mercredi 23 août 2023, le gouvernement iranien a ôté la vie à trois autres personnes, en utilisant à nouveau des cordes comme méthode d'exécution. Le nombre d'exécutions politiques dans les prisons iraniennes s'élève à 13. En outre, un mineur a été exécuté.
Ainsi, le 24 août 2023, le nombre d'exécutions par le régime iranien a dépassé les 500.
Le nombre de femmes exécutées s'élève à 14, et l'Iran reste le premier pays à exécuter des femmes dans le monde. L'année précédente, l'Iran a obtenu le titre de plus grand bourreau de femmes au monde en exécutant au moins 16 femmes en 2022. Selon le rapport d'Amnesty International, 24 femmes ont été exécutées dans le monde en 2022, dont 16 en Iran.
En outre, la prison Rajaei Shahr de Karaj et la prison de Zahedan comptent le plus grand nombre d'exécutions de prisonnières.

Iran : La fille de Jamshid Sharmahd demande aux États-Unis et à l’Allemagne d’aider son père dans le couloir de la mort
CSDHI, 23 août 2023
La fille du citoyen allemand d’origine iranienne condamné à mort par Téhéran, Jamshid Sharmahd, a demandé mardi aux États-Unis et à l’Allemagne d’agir de toute urgence pour le sauver.
Elle a plaidé sa cause à Washington, notamment en tenant un sit-in devant le département d’Etat, au lendemain de l’accord conclu par l’administration du président Joe Biden pour libérer cinq citoyens américains emprisonnés en Iran.
Selon sa famille, Jamshid Sharmahd, un développeur de logiciels qui vivait en Californie, a été enlevé en 2020 lors d’une visite aux Émirats arabes unis et emmené en Iran.
Il a été condamné à mort pour l’explosion meurtrière d’une mosquée en 2008 à Chiraz, des accusations que la famille qualifie de ridicules. La Cour suprême d’Iran a confirmé la peine de mort en avril.

Trois prisonnières politiques sous la torture dans un état d'incertitude
iranhrs.org, 22 août 2023
Bien que des mois se soient écoulés depuis leur détention, trois prisonnières politiques, Masoumeh Nasseri, Azam Gholami et Sakineh Parvaneh, continuent de vivre dans des conditions incertaines dans le quartier des femmes de la prison de Vakilabad à Machhad. Marzieh (Sara) Nasseri et Azam Gholami, qui ont été arrêtées pendant les manifestations nationales, sont dans un état d'incertitude depuis leur arrestation. Ces trois prisonniers politiques sont privés d'installations sanitaires et subissent des pressions et du harcèlement de la part du personnel de la prison et des autorités pénitentiaires. Elles sont également détenues au même endroit que des délinquantes violentes et  détenues de droit commun, ce qui est contraire au principe de séparation des crimes.

Pas de nouvelles de Forough Sami'nia
hra-news.org, 21 août 2023
Cinq jours après son arrestation, Forough Sami'nia, une militante des droits des femmes, est détenue dans un état d'incertitude qui suscite l'inquiétude de sa famille. Depuis son arrestation, elle ne les a pas contactés malgré la promesse faite par l'interrogateur. Les forces de sécurité l'ont arrêtée à Rasht City le 16 août 2023. 

Un détenu fouetté à Ahvaz
iranhr.net/ kampain.info, 21 août 2023
A 11 heures du matin le 21 août 2023, la flagellation d'un prisonnier, qui avait été
condamné à 80 coups de fouet pour avoir consommé des boissons alcoolisées, a été exécutée dans la cour derrière le pavillon 5 de la prison de Sepidar à Ahvaz. 

Les familles de victimes de la répression subissent de lourdes représailles
Amnesty International - Communiqué de presse, 21 août 2023
Le pouvoir iranien durcit sa campagne de harcèlement et d’intimidation à l’égard des familles des victimes afin de les faire taire et de perpétuer l’impunité. Les familles des personnes tuées illégalement par les forces de sécurité iraniennes pendant le mouvement de révolte «  Femme, Vie, Liberté » en 2022 doivent pouvoir célébrer le premier anniversaire de leur mort estime Amnesty International.
Dans ses nouvelles recherches publiées le 21 août 2023, Amnesty International explique que les autorités iraniennes soumettent les familles des victimes à des arrestations et détentions arbitraires, restreignent indûment les rassemblements pacifiques sur les lieux d’inhumation et détruisent les pierres tombales. Aucun responsable n’a eu à rendre des comptes pour l’homicide illégal de centaines d’hommes, de femmes et d’enfants commis par les forces de sécurité lors de la répression brutale du soulèvement populaire qui a embrasé l’Iran à la suite de la mort en détention de Mahsa/Zhina Amini, le 16 septembre 2022. Amnesty International estime que la souffrance psychologique et l’angoisse infligées aux familles endeuillées par ces pratiques abusives constituent une violation de l’interdiction absolue de la torture et des autres traitements cruels, inhumains ou dégradants en vertu du droit international.

Iran : Arrestations massives de défenseurs des droits des femmes
Au moins une douzaine d'arrestations à l'approche de l'anniversaire des manifestations
HRW, 19 août 2023
Les autorités iraniennes ont arrêté au moins une douzaine de militants et accru la pression sur un large éventail de dissidents pacifiques à l'approche de l'anniversaire des manifestations nationales qui ont secoué le pays en 2022. 
Le 16 août 2023, Bidarzani, un groupe indépendant de défense des droits des femmes, a signalé que les forces de sécurité iraniennes avaient effectué plusieurs descentes au domicile de personnes et arrêté 12 personnes, dont 11 défenseurs des droits des femmes et un militant politique. Le bureau du procureur a refusé de fournir aux familles des informations sur les charges retenues contre les détenus…
Le 17 août, l'agence de presse Tasnim a rapporté que le bureau des renseignements généraux de la province de Guilan avait publié un communiqué annonçant l'arrestation d'un réseau de 12 personnes "qui prévoyaient de perturber la sécurité". Les autorités, selon le communiqué, ont accusé les dirigeants du réseau - sans fournir de preuves - d'avoir participé à des formations visant à "renverser en douceur" le système…
Ces derniers mois, les autorités iraniennes ont également convoqué, arrêté et condamné des militants qui avaient été libérés et amnistiés il y a quelques mois seulement.

Maryam Abbassi Nikou risque la peine de mort après 52 jours de détention
Iran HRM/CNRI Femmes, 18  août 2023
Accusée d'avoir "insulté le prophète", Maryam Abbasi Nikou, résidente d’Ispahan, risque la peine de mort. Elle est la mère d’un garçon de 7 ans et une fille de 17 ans, Bita Shafii, une étudiante qui a protesté contre l'empoisonnement des étudiants. 
Le 26 juin 2023, les forces de sécurité ont fait une descente à leur domicile et, après avoir constaté que Bita n'était pas présente, ont agressé physiquement son père et détenu sa mère, Maryam Abbasi-Nikou, à la place de sa fille. Ils ont dit à sa famille qu'ils l'emmenaient pour un simple interrogatoire et qu'elle rentrerait chez elle le lendemain. Mais, après avoir fouillé son téléphone portable, elle a été transférée à la prison de Dolatabad à Ispahan.
Après 52 jours d'incertitude en prison et de privation des droits fondamentaux, les autorités ont porté des accusations de blasphème contre Maryam Abbasi-Nikou. Sa vie est en danger.

En Iran, les arrestations se multiplient avant la date anniversaire de la mort de Mahsa Amini
Le Monde, 18 août 2023
Les étudiants qui ont participé au mouvement de protestation il y a un an sont convoqués par la police, et les familles, sous pression, sont incitées à s’abstenir de rendre hommage aux victimes. 
La répression s’intensifie en Iran à l’approche du premier anniversaire du soulèvement qui a eu lieu le 16 septembre 2022, porté par son slogan phare, « Femme, vie, liberté ». Dans la journée du 16 août, au moins une dizaine de militantes des droits des femmes ont été arrêtées dans la province de Guilan...
Ailleurs dans le pays, la liste des arrestations s’allonge aussi, notamment parmi les adeptes de la minorité religieuse non reconnue par la République islamique d’Iran, les Bahaïs. Des étudiants contestataires en première ligne des manifestations qui ont ébranlé l’Iran pendant des mois, sont nombreux, ces jours-ci, à être convoqués par les services secrets. Même chose pour les anciens prisonniers politiques, arrêtés au moment du soulèvement…

L’avertissement de la militante iranienne emprisonnée, Narges Mohammadi, sur l’augmentation de la violence contre les prisonnières
Iran HRM/CSDHI, 17 août 2023
Dans un message rédigé depuis la prison d’Evin à Téhéran, l’éminente militante des droits humains Narges Mohammadi dit avoir été témoin ces derniers mois d’une forte augmentation du nombre de femmes entrant dans le centre de détention avec des signes visibles de violence physique.
Le texte, publié sur la page Instagram de Narges Mohammadi le 17 août, indique que la violence à l’égard des détenues est « systématique » et vise à leur inspirer de la terreur. Elle  a cité le cas d’une femme de 70 ans qui a été battue si violemment la nuit de son arrestation qu’elle a eu les yeux au beurre noir et des ecchymoses sur le corps pendant 25 jours.
Narges Mohammadi a appelé les organisations internationales de défense des droits humains, les groupes de femmes et de féministes, les journalistes et les écrivains à prendre des mesures pour prévenir de nouvelles violences à l’encontre des femmes en Iran.
Elle a demandé à Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits humains en Iran, d’enquêter sur les cas signalés d’agressions sexuelles commises sur des détenues.
La militante Narges Mohammadi a également averti la République islamique qu’une escalade de la violence et de la répression « n’entamerait pas la détermination résolue du peuple à s’éloigner d’un système religieux autoritaire ».
Narges Mohammadi est la cible du gouvernement iranien depuis des décennies en raison de ses écrits et de son militantisme. Elle a été arrêtée en 2022 et condamnée à 10 ans et 9 mois de prison pour de multiples accusations forgées de toutes pièces.

Quatre autres personnes détenues dans la province de Guilan
en-hrana.org, 17 août 2023
Après l'arrestation de sept militantes des droits des femmes mi-août à Guilan, les forces de sécurité ont arrêté Shiva Shah Siah, Vahedeh Khoshsirat, Hooman Taheri et Sara Jahani le mercredi 16 août dans la même province.
Khoshsirat et Shah Siah sont deux défenseures des droits des femmes, ont été emmenés en prison…

Iran condamne le cinéaste Saeed Roustaee à la prison ferme pour avoir diffusé son film à Cannes
Franceinfo-3/AFP, 16 août 2023
Le tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné le réalisateur et le producteur d'un film projeté lors du Festival de Cannes en 2022, salué par la critique. 
Pas de projection et une nouvelle condamnation pour "Leïla et ses frères" : l'instance judiciaire de la capitale iranienne a condamné le réalisateur iranien Saeed Roustaee à de la prison ferme. Javad Norouzbeigui, le producteur du long-métrage, a écopé de la même sanction. 
Le motif invoqué ? "Propagande contre le régime", avec une peine de 6 mois de prison, complétée d'une interdiction de réaliser des films pendant 5 ans. C'est ce qu'a relayé le quotidien réformateur Etemad sur son site, explique l'AFP.

Projet de loi sur le hijab et la chasteté : La Commission parlementaire approuve 39 articles 
CNRI Femmes, 15 août 2023
La commission juridique du parlement des mollahs a jusqu'à présent examiné et adopté 39 des 70 articles du projet de loi sur le hijab et la chasteté, officiellement rebaptisé “Soutien à la famille par la promotion de la culture de la chasteté et du hijab”.
Le mollah Naghdali, membre de la commission juridique, a déclaré à l’agence de presse semi-officielle Tasnim que la commission avait examiné et adopté 39 articles au cours des deux derniers jours, qui traitent principalement des obligations des différents ministères et institutions en matière d’application du projet de loi sur le hijab et la chasteté. (Agence de presse Tasnim, 15 août 2023)
Naghdali a déclaré que les articles restants, après l’article 38, sont plus controversés et prendront plus de temps à examiner.

Les familles qui demandent justice pour leurs enfants sont convoquées, détenues et menacées à l'occasion de l'anniversaire de la révolution iranienne
Iran HRM, 14 août 2023
Le 16 septembre marque l'anniversaire du meurtre de Mahsa (Zhina) Amini et le début des manifestations nationales de l'année dernière, au cours desquelles près de 750 manifestants ont été brutalement tués par les forces de sécurité.
Les institutions de sécurité ont déjà commencé à menacer, convoquer et détenir les familles qui demandent justice pour leurs enfants, en exigeant qu'elles s'abstiennent de se rendre sur les tombes de leurs proches disparus le jour du premier anniversaire de leur assassinat et qu'elles n'organisent aucune cérémonie.
Ces pressions exercées sur les familles des victimes tuées par les forces de sécurité lors des manifestations de ces dernières années constituent une violation manifeste des droits publics des citoyens, car elles représentent une menace et une obstruction à leur accès au droit au deuil et à la dignité des personnes décédées.
Ces pressions ne se limitent pas aux restrictions imposées à la tenue des cérémonies, mais s'étendent également à l'interdiction des activités des familles endeuillées dans l'espace virtuel. Les familles ont même fait l'objet de menaces de mort.

Les étudiants Hasti Amiri et Zia Nabavi condamnés à un an de prison chacun
HRANA, 9 août 2023
Téhéran, le 9 août 2023 : Hasti Amiri et Zia Nabavi, tous deux étudiants à l'université Allameh Tabataba'i, ont été condamnés à un an de prison par le tribunal révolutionnaire de Téhéran, comme l'a rapporté Emtedad News. Le juge président Iman Afshari a transmis le verdict aux étudiants, indiquant qu'ils ont été reconnus coupables de [...]

Iran : 90 journalistes inquiétés depuis les manifestations de l'automne selon un média local
Le Figaro/AFP, 8 août 2023
Plus de 90 journalistes iraniens ont été inquiétés par les autorités depuis les manifestations déclenchées en septembre dernier par la mort en détention de Mahsa Amini, a rapporté mardi un média local. «Le Comité de soutien aux journalistes arrêtés fait état de l'arrestation ou de la convocation de plus de 90 journalistes dans différentes villes d'Iran au cours des 10 derniers mois», a indiqué le quotidien réformateur Shargh.
Six journalistes en détention
Formé en septembre dernier par un groupe de professionnels du métier pour suivre de près la situation des journalistes détenus dans le cadre de la contestation, le Comité a publié ce bilan à l'occasion de la Journée nationale du journaliste, célébrée le 8 août en Iran. «La plupart de ces journalistes détenus ont été libérés sous caution au cours des derniers mois, et nombre d'entre eux ont été amnistiés», a précisé la même source.
Selon le Comité, six journalistes sont toujours en détention et cinq attendent une décision de justice, a indiqué le journal Shargh. Parmi eux, le Comité cite notamment Niloufar Hamedi et Elaheh Mohammadi, deux journalistes ayant couvert l'affaire Mahsa Amini. Détenues depuis septembre, elles sont jugées à Téhéran notamment pour conspiration contre la sécurité nationale.

La municipalité de Téhéran va déployer 400 "gardiens du voile" pour réprimer les femmes 
Lancement à Téhéran des " hijab ban  " avec des salaires exorbitants par crainte d’un soulèvement
CNRI Femmes, 7 août 2023 

Selon une nouvelle du site gouvernemental Etemad Online du 6 août, le régime clérical cherche à renforcer le climat de terreur en déployant 400 forces de sécurité municipales sous le nom de “gardiens du voile” dans le métro de Téhéran, avec un salaire mensuel de 120 millions de rials.
Comme l’affirment les responsables, le devoir de ces forces répressives est de donner des avertissements verbaux et d’empêcher les femmes non voilées d’entrer dans le métro, en les dénonçant à la police en cas de résistance.
Le versement de salaires aussi élevés à des forces de répression ciblant les femmes intervient alors que, selon la décision du Conseil suprême du travail, le salaire mensuel minimum des travailleurs iraniens pour l’année iranienne en cours est inférieur à 50 millions de rials. 

Transfert précipité de prisonniers politiques de la prison de Gohardasht à la prison d'Evin et de Qezel Hessar à Karaj
Iran HRM, 3 août 2023
Le pouvoir judiciaire iranien a publié un clip vidéo annonçant la fermeture de la prison de Gohardasht (Rajaï Chahr) à Karaj et le transfert de ses prisonniers politiques et autres détenus vers d’autres prisons. Depuis lundi soir, 31 juillet 2023, au moins 300 détenus, dont de nombreux prisonniers politiques, ont été transférés dans d’autres prisons sans préavis.
Le mardi 1er août 2023, des détenus des manifestations nationales ont été transférés de la prison de Gohardasht à la prison de Qezel Hessar à Karaj. Tous ces prisonniers politiques ont été incarcérés sans procès et sont accusés de moharebeh (guerre contre Dieu).
Selon les informations, le nouvel emplacement ne dispose pas de systèmes de ventilation et de refroidissement adéquats. Les prisonniers politiques et autres détenus sont entassés dans un espace clos dans la chaleur suffocante de Karaj. Les conditions dans ces salles sont considérées comme inférieures aux normes, avec peu de ventilation. Le plafond de la cour, où les prisonniers prennent l’air, est recouvert de grillages. Les chambres sont petites, seulement 6 mètres carrés, et les bains n’ont pas de douches ni d’eau chaude. Il n’y a pas d’endroit pour faire la vaisselle, et la vaisselle est lavée dans les toilettes.
La prison de Qezel Hessar accueille principalement des criminels violents accusés de trafic de drogue et de contrebande, et n’est pas adaptée aux prisonniers politiques. Selon le principe de la séparation des crimes, les détenus inculpés d’infractions financières, de meurtre et d’infractions pénales, de vol et d’infractions politiques et idéologiques devraient être séparés et chaque groupe devrait être détenu dans son propre quartier.

En Iran, les femmes refusant le voile sont condamnées pour "trouble mental" et envoyées en psychiatrie
lejjd.fr, 5 août 2023 
Le pouvoir iranien accroît sa répression en enjoignant aux autorités judiciaires de multiplier les condamnations à des  « soins psychologiques » pour les femmes hostiles au port du voile. Dans le pays et à l'international, cette mesure soulève des inquiétudes quant à l'utilisation détournée de la psychiatrie par le pouvoir judiciaire. Le 19 juillet dernier, l'actrice Afsaneh Bayegan a été condamnée à une peine de deux ans de prison avec sursis, avec l'interdiction de quitter le pays et d'utiliser les réseaux sociaux, après s'être montrée en public sans se couvrir la tête. En supplément, il lui a été imposé de se rendre dans un « centre psychologique » une fois par semaine, pour « traiter son trouble mental de la personnalité antifamiliale », a fait savoir l'agence de presse Fars. Elle devra présenter un certificat de santé, attestant de la fin de son traitement, au tribunal.
Pour avoir porté un chapeau plutôt qu'un voile lors d'un enterrement, la comédienne Azadeh Samadi a été soumise à la même sentence. Les juges ont conclu à « un trouble de la personnalité antisociale » chez la quadragénaire, contrainte de suivre une thérapie. En outre, une jeune femme a été condamnée par un tribunal de Téhéran à deux mois de prison et à six mois de traitement. Il lui a été décelé « un trouble psychologique contagieux qui entraîne une promiscuité sexuelle » lors de son procès pour non-respect du port du voile.

L’Iran pend en deux jours 11 Baloutches accusés de trafic de drogue
L’Orient-le-Jour, 2 août 2023
Le régime en Iran a pendu 11 membres de la minorité baloutche accusés de trafic de drogue en l’espace de 48 heures. Cette communauté est ciblée de manière disproportionnée par la vague actuelle d’exécutions en Iran.
Neuf Baloutches iraniens et deux Baloutches ressortissants de l’Afghanistan voisin ont été pendus entre dimanche matin et mardi matin.
Quelque 61 exécutions ont été répertoriées en Iran en juillet, alors que le pays a accru le nombre de peines capitales et exécuté 423 personnes cette année.
Si les membres de la minorité baloutche ne représentent que 2 à 6 % de la population, ils ont représenté un tiers de toutes les exécutions en 2022.
Le nombre d’exécutions en Iran pour des accusations liées à la drogue avait chuté de façon spectaculaire en 2018 à la suite d’amendements juridiques, avant d’augmenter de nouveau à partir de 2021.
Près de la moitié des 256 personnes exécutées pour des accusations liées à la drogue en 2022 étaient membres de cette communauté.
Des manifestations ont également eu lieu à Zahedan, alimentées par la colère de longue date contre la discrimination de la minorité baloutche qui, selon des groupes de défense des droits, a été la cible de répressions meurtrières par les forces de sécurité.