06 septembre 2021

AFIF INFOS - Août 2021

                              Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran 

ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Soyez la voix des femmes et des filles d’Iran

Signez cette pétition

http://chng.it/hYyBkB7fzf



26 personnes ont été exécutées en août en Iran

HRA et dix autres groupes de défense des droits de l'homme appellent les représentants de l'ONU à protéger les droits de l'homme en Iran
hrana.org, 31 août 2021
https://www.en-hrana.org/hra-joins-10-other-human-rights-groups-in-calling-on-un-representatives-to-protect-human-rights/
Human Rights Activists in Iran (HRA) s'est joint à dix autres organisations pour demander instamment au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, au coordinateur résident de l'ONU, Stefan Priesner, et à un certain nombre de directeurs d'agences de l'ONU en Iran de respecter la promesse de l'ONU de donner la priorité aux droits de l'homme et de s'engager à "utiliser tous les leviers dont ils disposent pour promouvoir et protéger les droits de l'homme dans le cadre de leurs activités de terrain en Iran".
La déclaration exige que, pour garantir la responsabilité des représentants de l'ONU, les organisations signataires soient directement impliquées dans le processus de contrôle, et souligne les façons dont les efforts actuels pour travailler avec la République islamique n'ont pas suffisamment mis en évidence les droits de l'homme.
 
Descente sans mandat des forces de sécurité aux domiciles des avocats spécialisés dans les droits de l'homme
iran-hrm.com, 30 août 2021
Les forces de sécurité de l'État ont fait une descente aux domiciles des avocats détenus, deux semaines après leur arrestation illégale avec leurs collègues. Le mercredi 25 août, les forces de sécurité ont fait irruption aux domiciles des avocats détenus Arash Keykhosravi et Mohammad Reza Faghihi et ont fouillé leurs maisons afin de recueillir ou de placer des preuves pour monter un dossier contre eux.
Ces deux avocats ainsi que Mehdi Mahmoudian (militant civil), Mostafa Nili (avocat), Leila Heydari (avocate) et Maryam Afrafaraz (militante civile) ont été arrêtés à Téhéran le 14 août 2021, leurs téléphones et autres effets personnels ont été confisqués sans mandat. Heydari a été libéré le jour suivant.
Avant leur arrestation, les avocats prévoyaient de poursuivre les responsables iraniens pour négligence liée à la pandémie de COVID-19. Selon certains rapports, ils prévoyaient de poursuivre le Guide suprême de l'Iran, Ali Khamenei.
 
Trois adolescentes détenues par les gardiens de la révolution, l'une tente de se suicider après sa libération
Hengaw /Iran News Wire, 29 août 2021
Trois adolescentes, Tara Ahmadi, 16 ans, Sonya Karimi, 14 ans, et Parya Fathi, 14 ans,  ont été arrêtées par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) le 24 août à Javanroud (ouest) pour des raisons inconnues et illégales, puis relâchées au bout d'un jour. Tara a tenté de se suicider le jour de sa libération. Elle s'est pendue chez elle et a été transférée à l'hôpital et est actuellement dans un état critique. On ignore ce qui s'est passé pendant la journée de détention et qui a provoqué la tentative de suicide de Tara.
En septembre 2019, Sahar Khodayari, 29 ans, également connue sous le nom de "fille bleue", s'est immolée par le feu lorsqu'elle a appris qu'elle devait purger six mois de prison supplémentaires pour avoir tenté de se faufiler dans le stade Azadi déguisée en homme afin de regarder un match de football. Sa sœur a déclaré que Sahar subissait une "pression mentale importante" dans la prison de Qarchak et qu'elle avait peur.

Iran : Maryam Akbari Monfared, maltraitée en prison pour avoir cherché la vérité et la justice
Amnesty International, 27 août 2021
https://www.amnesty.org/en/documents/mde13/4657/2021/en/
La prisonnière d'opinion Maryam Akbari Monfared est détenue dans des conditions cruelles et inhumaines dans une prison de la province de Semnan, loin de sa famille, depuis mars 2021, en représailles à ses lettres ouvertes condamnant les violations des droits humains
commises par les autorités iraniennes et demandant vérité et justice pour ses frères et sœurs qui ont été victimes de disparition forcée et d'exécution extrajudiciaire en secret en 1988. Elle a été injustement emprisonnée pendant près de 12 ans...
 
Plus de 1000 anciens prisonniers politiques appellent la communauté internationale à enquêter sur le massacre de 1988
AFIF, 27 août 2021 
Un millier de anciens prisonniers politiques, dont des dizaines de survivants des exécutions massives dans les prisons iraniennes en 1988 ont participé à une conférence virtuelle :
"Génocide et massacre de 1988 en Iran ; Non à l’impunité des responsables de crimes, oui pour faire rendre des comptes aux dirigeants du régime".
Des dignitaires internationaux tels que Geoffrey Ronald Robertson, Dominique Attias, Eric David, Kumi Naidoo… ont intervenu afin de poursuivre les efforts visant à obtenir justice et de situer les responsabilités.
Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, dans son allocution ouvrant la conférence a précisé :

« Aujourd’hui, un consensus international de grande valeur appelle le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et sa Haut-Commissaire à mettre en place une mission d’enquête internationale sur le massacre de 1988. C’est la demande du rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits humains en Iran, d’Amnesty International et de plus de 150 éminents défenseurs des droits humains.
– J’appelle à nouveau les gouvernements européens et américains à reconnaitre le massacre de 1988 en Iran comme un génocide et un crime contre l’humanité. Ils ne doivent pas accepter de recevoir Raïssi. Il faut lui demander des comptes et le juger
– J’appelle également à nouveau le Secrétaire général des Nations Unies, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et sa Haut-Commissaire, ainsi que les rapporteurs des Nations Unies et des organisations internationales des droits de l’homme à visiter les prisons du régime iranien et à y rencontrer les prisonniers, en particulier les prisonniers politiques.
– Le dossier des violations des droits humains en Iran, en particulier concernant le comportement du régime dans les prisons, doit être soumis au Conseil de sécurité de l’ONU. » 
 
Marche et manifestation des Iraniens en Suède réclamant la fin de l’impunité des responsables du massacre de 1988 dans les prisons
ncr-iran.org, 26 août 2021                   
Plusieurs milliers d’Iraniens se sont rassemblés à Stockholm appelant à une politique ferme envers le régime iranien et à demander des comptes aux responsables des exécutions massives des détenus politiques en été-automne 1988 dont la plupart des victimes étaient des membres et des partisans de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). Des centaines de membres des familles et des proches des suppliciés, toujours en quête de la justice depuis plus de 30 ans, étaient présents à ce rassemblement.
 
Des vidéos divulguées montrent les abus commis dans les prisons iraniennes. Les autorités doivent mettre fin aux mauvais traitements infligés aux prisonniers et autoriser les enquêtes.
HRW, 26 août 2021
https://www.hrw.org/news/2021/08/26/leaked-videos-show-abuses-behind-bars-irans-prisons
Cette semaine, des vidéos apparemment piratées de caméras de surveillance de la prison iranienne d'Evin à Téhéran, ont confirmé de nombreux schémas de traitements abusifs et de violations de la procédure régulière que les groupes de défense des droits humains ont documentés depuis des décennies. Ces vidéos semblent provenir de quartiers placés sous la supervision de l'administration pénitentiaire iranienne et montrent des gardiens en train de battre ou de maltraiter des prisonniers, ainsi que plusieurs cas d'agressions de détenus contre d'autres détenus et de prisonniers s'automutilant sans intervention apparente des responsables de la prison.
 
Iran : les vidéos de surveillance de la prison d'Evin qui ont fait l'objet d'une fuite sont la "pointe de l'iceberg".

Amnesty International, 25 août 2021
https://www.amnesty.org.uk/press-releases/iran-leaked-surveillance-videos-evin-prison-are-tip-iceberg
https://www.amnesty.org/en/latest/news/2021/08/iran-leaked-video-footage-from-evin-prison-offers-rare-glimpse-of-cruelty-against-prisoners/
Amnesty a analysé 16 séquences vidéo ayant fait l'objet d'une fuite - obtenues auprès de médias iraniens indépendants - qui offrent des preuves visuelles choquantes de passages à tabac, de harcèlement sexuel et de négligence délibérée et de mauvais traitements infligés à des personnes ayant besoin de soins médicaux.
Ces vidéos suscitent également de nouvelles inquiétudes quant à la surpopulation chronique et au placement à l'isolement dans des conditions cruelles et inhumaines dans les centres de détention iraniens.
Amnesty International a déclaré que la fuite d'une vidéo de surveillance de la prison d'Evin, à Téhéran, montrant des gardiens en train de maltraiter des détenus, n'est que "la partie visible de l'iceberg".
Depuis le 22 août, des médias indépendants basés hors d'Iran ont publié un nombre croissant de vidéos divulguées par un groupe se faisant appeler "Edalat-e Ali" (la justice d'Ali), qui a piraté les caméras de sécurité de la prison d'Evin à Téhéran.
De hauts responsables iraniens ont confirmé la véracité des images. Dans un rare aveu de responsabilité, le chef de l'Organisation des prisons iraniennes, Mohammad Mehdi Haj Mohammadi, a déclaré dans un tweet hier (24 août) qu'il acceptait la responsabilité des "comportements inacceptables" montrés dans la vidéo et a promis d'œuvrer pour que les responsables rendent des comptes et pour empêcher que cela ne se reproduise.
 
Des militantes civiles arrêtées lors d'un rassemblement à Karaj
hra-news.org, 18 août 2021
Le mercredi 18 août 2021, lorsque des militantes civiles se sont rassemblés à l'endroit où le jeune Pouya Bakhtiari a été tué lors des manifestations nationales de novembre 2019 par les forces gouvernementales à Karaj, certaines d'entre elles ont été arrêtées puis relâchés après quelques heures.

Parmi les personnes détenues figurent les activistes civiles Narges Mohammadi et Pouran Nazemi et la mère de Pouya Bakhtiari, Nahid Shirpisheh. Nazami et Mohammadi ont récemment fait l'objet d'une procédure judiciaire dans la branche n°2 du département des interrogatoires du tribunal d'Evin, avec sept autres militants civils. Elles avaient été arrêtées le 20 juillet, à Téhéran, alors qu'elles s'étaient rassemblées pour soutenir la population du Khouzestan ; elles ont été libérées quelques heures plus tard.
 
Les forces de sécurité ont arrêté une citoyenne kurde
hra-news.org, 16 août 2021
Le lundi 16 août 2021, une citoyenne du comté de Divandarreh a été arrêtée par les forces de sécurité et transférée vers un lieu inconnu. Chero (Jaleh) Ahmadi, 30 ans, résidente de Sanandaj est professeure de langue kurde et membre du conseil d'administration de l'Institut culturel et social Zagros à Divandarreh. Selon une source informée, les forces de sécurité ont confisqué et pris certains de ses effets personnels, notamment des livres et des ordinateurs portables, ainsi que les téléphones portables des résidents de la maison, avant d'arrêter Mme Ahmadi.
À ce jour, aucune information n'est disponible sur les raisons de l'arrestation et les charges retenues contre cette citoyenne. Cette jeune femme est diplômée de l'université Payam-e-Noor de Sanandaj, où elle a obtenu une licence en génie chimique et une licence en journalisme.
 
ONU/Iran : Dernier rapport du Rapporteur spécial Javaid Rehman
Présenté à la 48ème session du Conseil des droits de l’Homme 
(13 septembre – 8 octobre 2021)
https://undocs.org/A/76/160
Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique, Javaid Rehman, dans son dernier rapport s’est dit inquiet de la détérioration de la situation des droits de l'homme en Iran, citant la condamnation à mort et l'exécution, la situation critique de l'épidémie de corona en Iran, l'incapacité des responsables gouvernementaux à répondre aux droits de l'homme et la détention de deux ressortissants binationaux.
Il a exhorté l’Iran d’abolir immédiatement par voie législative la peine de mort pour toutes les infractions ; de procéder à des réformes fondamentales du système de justice pénale et supprimer la peine de lapidation du Code pénal islamique. Il recommande d’abroger les lois autorisant le recours à la torture et aux mauvais traitements à titre de sanction ; mettre en place des mécanismes d’enquête sur les allégations de torture et de décès en détention qui sont conformes aux normes…
 
Arrestation de 7 avocats et activistes civils
Iran Human Rights (IHR), 15 août 2021
Sept avocats et militants civils ont été arrêtés par les forces de sécurité hier alors qu'ils allaient déposer une plainte contre le Groupe de travail national contre le coronavirus et le Guide suprême à l'Association de protection des droits des citoyens de Téhéran. Deux des personnes arrêtées ont été libérées quelques heures plus tard mais cinq restent en détention.
Les avocats Mostafa Nili, Arash Keykhosravi, Mohammadreza Faghihi, Mohammad Hadi Erfanian et Leila Heydari, ainsi que les activistes civils Mehdi Mahmoudian et Maryam Afrafaraz ont été arrêtés par les forces de sécurité au bureau du Groupe de travail national contre le coronavirus hier après-midi. Selon une source qui souhaite rester anonyme : "15 personnes sont soudainement entrées dans la réunion qui se tenait dans les bureaux de l'Association de protection des droits des citoyens de Téhéran, accompagnées de deux interrogateurs judiciaires, et les ont arrêtées."
Leurs effets personnels, y compris leurs téléphones portables, ont été saisis lors de leur arrestation.
 
COVID-19 : Près de 800 décès quotidiens en Iran
Iran News Wire, 14 août 2021
Le vice-ministre de la recherche et de la technologie du ministère iranien de la santé a déclaré dans une lettre du 12 août que le nombre de décès quotidiens dus au COVID-19 atteindra 800 si la situation ne s'aggrave pas.
Selon l'agence de presse gouvernementale ISNA, le Dr Farid Najafi, a écrit une lettre à Saeed Namaki, ministre iranien de la santé, pour demander l'interdiction des rassemblements de deuil religieux d’ Achoura dans les jours à venir.
Alors que la variante delta fait des ravages dans tout le pays, l'Iran organise des cérémonies religieuses de deuil. Les médias d'État font état d'hôpitaux et d'unités de soins intensifs débordant de patients infectés par le COVID-19. Dans le même temps, les cimetières sont remplis, et les provinces déclarent ne pas avoir assez de place pour enterrer les victimes du COVID-19.
 
 
Perquisition de la maison, confiscation des biens et convocation de la journaliste Mahtab Gholizadeh
hra-news.org, 13 août 2021
Le domicile de la journaliste Mahtab Gholizadeh a été fouillé par des agents de sécurité. Au cours de cette perquisition, les agents ont confisqué certains ses effets personnels, notamment son téléphone portable et son ordinateur portable. Peu après la perquisition, Gholizadeh a été convoquée à plusieurs reprises au bureau d'une des agences de sécurité et interrogée. Les raisons de ces convocations et les charges retenues contre elle ne sont pas connues.
Cette journaliste basée à Téhéran, a déjà travaillé pour des médias tels que les journaux Shargh et Etemad.
 
Toujours en détention, une militante malade privée de ses médicaments
hengaw.net, 12 août 2021
La militante Azimeh Naseri qui a été arrêtée par les agents de renseignement des gardiens de la révolution le 27 juillet 2021 et transférée dans un centre de détention à Orumieh, s'est vu refuser l'accès à ses médicaments. Elle souffre d'une maladie neurologique due aux pressions exercées par les arrestations précédentes et a été traitée et supervisée par un spécialiste lorsqu'elle a été arrêtée à nouveau. Les nerfs dans ses deux mains sont abimés et d’après le spécialiste, elle devrait subir une opération si les deux séries de médicaments ne font pas l’effet.
Elle a également souffert d'infections oculaires lors de sa précédente détention et a été privée de médicaments spéciaux et de gouttes qui lui avaient été prescrits par un médecin.
 
Iran : Les forces de sécurité recourent à une force impitoyable, à des arrestations massives et à la torture pour écraser les manifestations pacifiques
Amnesty International, 11 août 2021
https://www.amnesty.org/en/latest/news/2021/08/iran-security-forces-use-ruthless-force-mass-arrests-and-torture-to-crush-peaceful-protests/
« Les forces de sécurité iraniennes ont eu recours à un usage illégal de la force, notamment à la chasse aux oiseaux, et à des arrestations massives pour réprimer sans pitié les manifestations majoritairement pacifiques qui ont éclaté en divers endroits du pays ces dernières semaines. Des militants, des manifestants et des passants emportés par la vague d'arrestations, y compris des enfants, ont été victimes de disparition forcée, de torture et d'autres mauvais traitements.

D'après des photographies, des séquences diffusées sur les médias sociaux et des témoignages, les forces de sécurité ont tiré de manière illégale des projectiles sur des manifestants pacifiques appartenant à la minorité kurde d'Iran dans la ville de Naqadeh (Azerbaïdjan occidental) le 7 août, faisant des dizaines de blessés. Des témoins ont indiqué que la plupart d'entre eux n'ont pas cherché à se faire soigner à l'hôpital par crainte d'être arrêtés, torturés ou soumis à d'autres mauvais traitements… »
 
Sanandaj : la détention d'une étudiante kurde prolongée
kurdistanhumanrights.org, 11 août 2021
L'étudiante kurde Nahid Kamangar a été emmenée au quartier général du centre de détention pour mineurs de Sanandaj après plus d'un mois de détention à l'isolement et la prolongation de son mandat d'arrêt temporaire le 10 août.
Le ministère du Renseignement de Kamyaran (Kurdistan), a convoqué Kamangar le 6 juillet et l'a envoyée en isolement dans le quartier des femmes de ce centre.
Etudiante en langue et littérature kurdes à l'Université du Kurdistan à Sanandaj, Nahid Kamangar est la fille du prisonnier politique kurde Hossein Kamangar, qui a été condamné en mars 2021 à 15 ans de prison pour "insurrection armée".
Convoquer et détenir des membres de la famille est l'un des outils utilisés par les services de sécurité de la République islamique d'Iran pour faire pression sur les prisonniers et les militants politiques.
 
Le premier procès sur 
le massacre de 1988  en Iran s’ouvre 
à Stockholm
 
-Des milliers de personnes ont été exécutées en Iran en 1988 - Aujourd'hui le procès commence en Suède
CRD, 10 août 2021
https://crd.org/2021/08/10/thousands-were-executed-in-iran-in-1988-today-the-trial-begins-in-sweden/
Aujourd'hui s'ouvre un procès historique devant le tribunal de district de Stockholm contre un citoyen iranien soupçonné d'avoir participé aux exécutions de masse et à la torture de prisonniers politiques en Iran à la fin des années 1980. Ce procès est le premier du genre - jusqu'à présent, personne n'a jamais été traduit en justice pour ces crimes internationaux.
En novembre 2019, l'individu accusé a été arrêté à l'aéroport d'Arlanda à son arrivée en Suède. Les crimes auxquels il est soupçonné d'avoir participé ont été commis par le régime iranien entre juillet et septembre 1988. Le nombre exact de personnes exécutées, torturées ou "disparues" n'a pas été établi. Selon les rapports, au moins 5 000 personnes ont été tuées, bien que ce chiffre soit probablement sous-estimé. Jusqu'à présent, personne n'a été tenu pour responsable de ces crimes.
 
-Rare procès en Suède pour les exécutions de masse en Iran en 1988
https://www.lorientlejour.com/article/1269672/executions-de-masse-en-1988-un-ex-procureur-va-etre-juge-en-suede.html
Un ancien responsable iranien va être jugé en Suède pour son rôle présumé dans une partie des exécutions de masse d'opposants ordonnées par l'ayatollah Khomeini durant l'été 1988, a annoncé mardi la justice suédoise après une rare inculpation dans ce dossier très sensible.
Selon l'acte d'accusation, Hamid Noury, 60 ans, qui occupait à l'époque des fonctions d'assistant auprès de l'adjoint au procureur à la prison iranienne de Gohardasht à Karaj, est notamment poursuivi pour "crimes de guerre" et "meurtres", en vertu de la compétence universelle de la justice suédoise pour ces chefs.
Aujourd'hui visé par une trentaine de plaintes de parties civiles - des victimes, des témoins ou des proches des victimes, l'accusé avait été arrêté en novembre 2019 à l'aéroport international de Stockholm-Arlanda à l'occasion d'une visite en Suède. Il se trouve depuis en détention provisoire.
 
-Iran/Suède : RSF salue l’ouverture du procès de Hamid Noury poursuivi en Suède pour des massacres de prisonniers politiques, notamment de journalistes, en 1988
Reporters sans frontière  9 août 2021
https://rsf.org/fr/actualites/iransuede-rsf-salue-louverture-du-proces-de-hamid-noury-poursuivi-en-sude-pour-des-massacres-de
« Trente-trois ans après les faits, RSF se félicite de l’ouverture du procès de Hamid Noury ce mardi 10 août à Stockholm (Suède). Hamid Noury a exercé des responsabilités dans la prison de Gohardasht lorsque plusieurs centaines de prisonniers, dont des journalistes, ont été exécutés en 1988. RSF, qui a contribué à l’enquête, est présente à l’audience…
“Le procès de Hamid Noury est à la fois le premier procès des crimes du régime des mollahs et le premier procès des terribles massacres de 1988. RSF salue cette double première et le travail remarquable des procureurs suédois. Mais nous les appelons à poursuivre leur effort : de nombreux journalistes figurent parmi les victimes des massacres de 1988 en raison de leur activité journalistique. Noury doit aussi être appelé à en rendre compte, en attendant que le président iranien Ebrahim Raïssi et les autres membres des “commissions de la mort” soient à leur tour rattrapés par la justice”.
RSF sera présente à ce procès après avoir contribué à l’enquête en y versant plusieurs témoignages, dont celui de Reza Moini, directeur du bureau Iran Afghanistan de RSF. Reza Moini a également perdu quatre membres de sa famille dans les massacres de 1988 dont son frère et son beau-frère, tous deux journalistes. »
 
Deux journalistes kurdes iraniens condamnés à deux ans et demi de prison et à 90 coups de fouet
Hengaw/CPJ- Washington, D.C, 10 août 2021
https://cpj.org/2021/08/two-kurdish-iranian-journalists-sentenced-to-2-5-years-in-jail-90-lashes/
Le 3 août, la branche 104 de la Cour pénale de Sanandaj en Kurdistan iranien, a condamné Shahram Amjadian et Morteza Haq-Bayan à deux ans et demi de prison chacun pour avoir prétendument diffusé de fausses nouvelles. Le tribunal a également condamné les deux journalistes kurdo-iraniens, qui dirigeaient auparavant une chaîne d'information sur l'application Telegram, à recevoir 90 coups de fouet chacun pour avoir prétendument insulté des responsables gouvernementaux. Les peines seront appliquées si elles sont confirmées par une cour d'appel.
Les autorités iraniennes ne devraient pas soumettre les journalistes Sharam Amjadian et Morteza Haq-Bayan à des peines d'emprisonnement ou des coups de fouet, et devraient cesser de poursuivre les membres de la presse pour leur travail, a déclaré aujourd'hui le Comité de protection des journalistes (CPJ).
 
Le cas de la sœur d’un manifestant assassiné renvoyée au tribunal pour sa condamnation
javanehha.com, 8 août 2021
Le cas de Farzaneh Ansarifar, sœur de Farzad Ansarifar, manifestant assassiné en novembre 2019, a été transmis au tribunal révolutionnaire de Mahshahr le 8 août 2021. Elle a été arrêtée par les forces de sécurité le 17 juillet 2021, lors de la manifestation pacifique des habitants de Behbahan et détenue pendant 9 jours à la prison Sepidar d'Ahvaz. Elle est accusée d'"insulte aux dirigeants", de "propagande contre le régime", de "provocation générale du public" et d'"avoir des entretiens avec des médias étrangers".
Farzaneh Ansarifar a annoncé sur les réseaux sociaux : "Ils ne nous ont pas envoyé d'assignation même une fois qu'il y a un procès mais ils m'ont arrêté pour un crime que je n'ai pas commis et loin du lieu des manifestations. Ils me convoquent chaque mois. Maintenant, ils ont mis leur menace à exécution et ont renvoyé mon cas devant le tribunal révolutionnaire de Mahshahr pour un crime que je n'avais pas commis. Est-ce cela la justice ? Ils ont tué mon frère, ils ont brûlé ma maison et ma voiture et ils m'ont détenu à la prison Sepidar d'Ahvaz pendant 9 jours pour un crime que je n'avais pas commis."
 
"Boucher de Téhéran", Raïssi affirme que le régime iranien est "un véritable défenseur des droits de l'homme"
Iran News Wire, 6 août 2021            Par Adena Nima
https://irannewswire.org/butcher-of-tehran-raisi-irans-is-real-defender/
« Lors de son discours d'investiture hier à Téhéran, Ebrahim Raisi, surnommé le "boucher de Téhéran" par la plupart des Iraniens pour son rôle dans l'exécution de milliers de prisonniers politiques à la fin des années 80, a affirmé que le régime était "le véritable défenseur des droits de l'homme"…
Des représentants d'organisations terroristes soutenues par l'Iran, comme le Hamas en Palestine, le Hezbollah au Liban et les Houthis au Yémen, étaient également présents à la cérémonie d'inauguration. Le représentant de l'Union européenne, Enrique Mora, était assis derrière les responsables terroristes lors de la cérémonie. »
 
Arrestations massives en cours après les manifestations pour l'eau au Khouzestan iran-hrm.com, 6 août 2021
Plus de deux semaines après la répression des manifestations de masse dans la province du Khouzestan, Hamshahri Online rapporte jeudi 5 août que 300 personnes ont été arrêtées dans la seule ville de Sousangard.
Au moins 12 habitants ont été tués par les forces de sécurité de l'État lors des manifestations contre l'eau dans le Khouzestan…
 
Les détenues politiques menacées à la prison de Qarchak
javanehha.com, 5 août 2021
Les interrogateurs de la prison de Qarchak ont menacé de mort quatre prisonnières politiques affiliées à la principale organisation d'opposition iranienne, l'Organisation des Modjahidines du peuple d'Iran (OMPI).
Les prisonnières politiques Zahra Safaei, Forough Taghipour, Parastoo Mo'ini (20 ans), et Marzieh Farsi ont été interrogées sur leur déclaration en juin 2021 concernant les élections et ont menacées séparément par quatre interrogateurs et tortionnaires le lundi 26 juillet 2021.
 
Nahid Taqavi condamnée à 10 ans et 8 mois de prison
Site Web officiel Didban 4 août 2021
Mostafa Nili, l'avocat de Nahid Taqavi, citoyenne irano-allemande, a tweeté le mercredi 4 août 2021 qu'elle est condamnée à 10 ans de prison pour "participation à l'administration d'un groupe illégal" et à huit mois de prison pour "activités de propagation contre le régime", par la branche 26 du Tribunal de la Révolution.
Selon le tweet de Mostafa Nili, ce décret a été émis de manière identique pour Mehran Raoof, un activiste irano-britannique.
 
L'exécution secrète d'un jeune homme arrêté à 15 ans est une atteinte cruelle aux droits de l'enfant
Amnesty International, 4 août 2021
https://www.amnesty.org/en/latest/news/2021/08/iran-secret-execution-of-young-man-arrested-at-15-a-cruel-assault-on-child-rights/
Les autorités iraniennes ont exécuté secrètement un jeune homme qui était enfant au moment de son arrestation et qui avait passé près de dix ans dans le couloir de la mort, a appris Amnesty International. Sajad Sanjari a été pendu à la prison de Dizelabad à Kermanchah, à l'aube du 2 août, mais sa famille n'a été informée que lorsqu'un responsable de la prison leur a demandé de venir chercher son corps plus tard dans la journée. 

En août 2010, la police a arrêté Sajad Sanjari, qui avait alors 15 ans, pour avoir poignardé un homme. Sajad Sanjari a déclaré que l'homme avait tenté de le violer et a affirmé avoir agi en état de légitime défense, mais en 2012, il a été reconnu coupable de meurtre et condamné à mort...
 
Les démocrates iraniens se mobilisent pour le changement en Iran 
Médiapart, Blog de Simine Nouri, 3 août 2021
Avec Ebrahim Raïssi président, un radical ayant joué un rôle important dans presque tous les dossiers majeurs des violations des droits humains en Iran, Ali Khamenei entend opérer un virage extrémiste vers plus de répression 
sur le front intérieur et plus d’intransigeance à l’étranger.
«…Pour un régime qui traverse ses jours les plus difficiles depuis son avènement en 1979, ce repli autoritaire vise à se préparer au pire.  Or, le pire est déjà là, depuis plus de deux semaines des manifestations déclenchées dans la province riche en pétrole du Khouzestan contre la pénurie d’eau, se perpétuent dans le pays et touchent même la capitale. Il ne se passe pas un jour sans qu’une région soit touchée par des protestations au cri de "A bas la dictature". Malgré les arrestations et plus de 12 manifestants tués, ce mouvement ne s’estompe plus... »
 
Une citoyenne bahaïe condamnée à plus de 5 ans de prison
à Ahvaz
HRANA/Iran News Wire, 3 août 2021
Le pouvoir judiciaire iranien a accusé la citoyenne bahaïe Sanaz Notghi à 5 ans et 8 mois de prison pour "appartenir à l’organisation bahaïe illégale" et "diffusion de propagande contre l’État". Son procès a eu lieu le 17 juillet à Ahvaz (sud-ouest).
 
Trois ans de prison pour une adolescente Baloutche
rasanknews.com, 2 août 2021
Le 31 juillet 2021, une jeune fille baloutche de 17 ans, A.Q. fille d'Ahmad Ali de Zahedan, est condamnée à 3 ans de prison par la décision du tribunal de Bandar Abbas. Un mois auparavant, les forces de sécurité l’avait arrêté l'accusant de "coopération avec Daesh" et de ses activités sur Instagram. Lorsque la jeune fille et sa famille ont réfuté ces accusations, une caution de 400 millions de tomans a été fixée lors d’un procès sans avocat de défense pour sa libération. La situation financière de la famille ne permettant pas de payer cette lourde caution,  elle a été condamnée à 3 ans de prison.
 
Cinq écrivains et de journalistes déférés devant le tribunal pénal de Khouzestan
hra-news.org, 1er août 2021
L'avocate Farzaneh Zeilabi a déclaré que les cas de cinq journalistes et écrivains du comté d'Abadan, Mandana Sadeqi, Daryoush Me'mar, Hoda Karimi Sadr, Koroush Karampoor et Seyyed Hasan Mosavi, ont été renvoyés devant la Cour pénale de du Khouzestan. Mais le procès prévu pour le 31 juillet n'a pas eu lieu. Maître Zailabi a également été désignée comme l'avocate des autres accusés dans cette affaire. 
Les chefs d'accusation retenus eux sont "propagande contre le régime", "insulte aux dirigeants", "perturbation de l'opinion publique" et "blasphème".
 
Un groupe de citoyens arrêtés lors d’un rassemblement à Machhad
hra-news.org, 1er août 2021
Les militants civils, Javad Lal-Mohammadi et Fatemeh Sepehri, ainsi que d'autres citoyens protestataires, ont été arrêtés à ce jour par les forces de sécurité à Machhad lors d'un rassemblement et ont été emmenés dans un lieu inconnu.
Le rassemblement a eu lieu dans le parc Melat en soutien à la population du Khouzestan et pour protester contre la situation actuelle du pays. Il a tourné à la violence lorsque les forces de sécurité et les forces militaires sont entrées en scène et ont arrêté certains citoyens. Les manifestants se sont rassemblés en suite dans un autre parc et ont scandé des slogans exprimant leur soutien au peuple du Khouzestan et demandant la libération des prisonniers politiques.
 
La détenue écologiste Niloofar Bayani testée positive et transférée en quarantaine hra-news.org, 1er août 2021
Niloofar Bayani
, militante écologiste détenue à la prison d'Evin, ainsi que trois autres prisonnières du quartier des femmes ont été testées positive à la Covid-19 le 29 juillet 2021.
Elles ont été transférées dans le quartier de quarantaine de la prison.
L'épidémie de coronavirus dans le quartier des femmes de la prison d'Evin a atteint une telle ampleur qu'en plus des prisonnières, un certain nombre de fonctionnaires ont également été touchés.
Niloofar Bayani est l'un des huit militants écologistes qui ont été arrêtés dans le cadre d'une affaire conjointe par l'Organisation du renseignement des pasdaran en février et mars 2019.