03 décembre 2020

AFIF INFOS - Novembre 2020

  Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran 

ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Covid-19 : Iran franchie la barre du million de cas 
AFP, 30 novembre 2020 
Pays du Proche et du Moyen-Orient le plus touché par la pandémie, la République islamique a recensé 1.003.494 de personnes contaminées par le nouveau coronavirus depuis l'annonce des premiers cas en février. 

Rapport mensuel Iran Human Rights Monitor 
Iran HRM, 29 novembre 2020 
« Les autorités iraniennes ont pris de nouvelles mesures pour réprimer la dissidence dans différentes villes à l'approche du 1er anniversaire des manifestations nationales de 2019 qui se sont terminées par une répression meurtrière de l'État. 
Le régime iranien a déployé davantage de forces de sécurité dans différentes villes sous le prétexte d'empêcher la propagation et l'augmentation du nombre de victimes du coronavirus, afin de réprimer la dissidence avant l'anniversaire des manifestations de novembre 2019… » 

Inquiétudes pour Ahmad Reza Jalali, un Irano-Suédois condamné à mort à Téhéran 
Le Monde, 27 novembre 2020 
Peu avant l’ouverture du procès de l’attentat déjoué de Villepinte, à Anvers, la justice iranienne a prononcé la peine capitale pour l’universitaire, accusé d’espionnage. 
« … Téhéran semble avoir pris les devants en annonçant, quelques jours avant le procès en Belgique qui impliquera un de ses « diplomates », la condamnation à mort d’Ahmad Reza Jalali
Ce médecin et professeur irano- suédois âgé de 49 ans est accusé d’avoir donné des renseignements au Mossad israélien sur les deux Iraniens impliqués dans le programme nucléaire de Téhéran, Massoud Ali Mohammadi et Majid Shahriari, tous deux assassinés en 2010. C’est soumis à la torture qu’il aurait fait des aveux.… Cette affaire et d’autres mettent en lumière la manière dont fonctionnent les services de renseignement iraniens, qui échafaudent un scénario, arrêtent des personnes et les forcent à faire des aveux… » 

Attentat déjoué de Villepinte : des agents iraniens devant la justice belge 
Le Monde, 27 novembre 2020        Par Jean-Pierre Stroobants
Le procès de l’attentat organisé contre un meeting de l’opposition iranienne, en 2018, s’ouvre à Anvers sur fond de tensions avec Téhéran. 
« Le tribunal d’Anvers, en Belgique, a commencé, vendredi 27 novembre, l’examen d’une affaire retentissante impliquant un diplomate iranien et trois de ses complices présumés... 
Leur cible devait être un grand meeting de l’opposition au régime des mollahs, le 30 juin, à Villepinte (Seine-Saint-Denis).
Un couple de Belgo-Iraniens, arrêtés à Bruxelles le matin même de la réunion, transportait un engin explosif sophistiqué : un demi-kilo de peroxyde d’acétone (TATP) qui, commandé à distance, aurait pu causer des dégâts considérables et tuer de nombreuses personnes, selon les experts.
Des dizaines de milliers de participants étaient attendus pour la 
réunion annuelle du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), présidé par Maryam Radjavi, déjà visée, en Europe, par d’autres tentatives d’attentat, en 1995 et 2014…  
Une opération conçue au plus haut niveau à Téhéran 
Les services belges estiment que l’opération a en fait été conçue au
plus haut niveau à Téhéran et le CNRI affirme qu’elle a été validée par le Conseil suprême de la sécurité nationale, avec l’approbation du président de la République, Hassan Rohani, avant celle du Guide suprême, Ali Khamenei… » 
 
Un travailleur iranien fouetté 74 fois pour avoir "insulté" le ministre du travail 
Iran HRM, 27 novembre 2020 
Des agents de l’Office d’exécution des peines ont fouetté un travailleur iranien 74 fois avant même que son verdict ne soit définitif. 
L’ouvrier, Davoud Rafii, travaillait chez le constructeur automobile Iran Khodro avant d’être expulsé en 2012. La justice l’a condamné au fouet pour avoir insulté le ministre du travail. 
Cette semaine, il s’est présenté au palais de justice de Moghaddas pour la suite de son affaire, parce que la magistrature avait exercé des pressions sur la personne qui avait déposé sa caution.
Mais à son arrivée au tribunal, les agents du régime l’ont arrêté. Sans préavis et sans finalisation de son verdict, les agents du Bureau de l’exécution des verdicts lui ont donné 74 coups de fouet. 

Iran libère la chercheuse australo-britannique contre trois Iraniens 
AFP/Le Figaro/Le Point, 26 novembre 2020 
La République islamique a relâché la chercheuse Kylie Moore-Gilbert, détenue en Iran depuis
2019, a annoncé mercredi 25 novembre la télévision d'État iranienne. 
Elle avait été condamnée à dix ans de prison pour espionnage au profit d'Israël, qu'elle a toujours niées. 
La libération de la chercheuse australo-britannique, spécialiste du Moyen-Orient après plus de 800 jours de détention, a été obtenue en échange de celle de trois Iraniens accusés d'avoir été impliqués dans un complot présumé contre des diplomates israéliens en 2012 à Bangkok. 
Au cours des derniers mois, l'Iran a procédé à plusieurs échanges de prisonniers avec des pays détenant des ressortissants iraniens condamnés, en attente de procès ou menacés d'extradition vers les États-Unis. 

L'Iran continue à faire pression sur les étudiants universitaires dissidents 
Iran HRM, 26 novembre 2020 
Le lundi 23 novembre, les forces de sécurité iraniennes ont arrêté Elham Samimi, étudiante en anthropologie de l'université de Téhéran. 
Le Conseil des syndicats d'étudiants iraniens a rapporté que les forces de sécurité de l'État ont fait une descente à son domicile le 16 octobre à minuit, confisquant ses effets personnels et ceux de ses invités et parents, y compris des ordinateurs portables, des livres et des téléphones portables, et l'ont menacée d'une réponse judiciaire et sécuritaire. 
Elle a été convoquée par ces forces dans une "maison secrète et informelle" pour l'interroger. Quand elle a refusé de retourner dans ces lieux pour être interrogée à nouveau, les forces de sécurité ont menacé elle et sa famille, et ont fait pression sur elle pour qu'elle se rende à la prison d'Evin où elle a été arrêtée à son arrivée. 

25 novembre 
Journée internationale pour l’élimination de la violence 


Une étudiante en philosophie toujours incarcérée à la prison d'Evin 
hra-news.org, 23 novembre 2020 
Somayeh Kargar
, citoyenne kurde d'Ilam, étudiante en philosophie de l'université de Tabriz, est incarcérée au centre de détention connu sous le nom de pavillon 209 de la prison d'Evin. 
Selon une source proche de sa famille : "Lors de son dernier appel, il y a trois jours, qui n'a duré que 30 secondes, Somayeh Kargar a dit à sa famille qu'elle était en mauvaise santé à l'isolement. Elle souffre d'une maladie de l'œil et perd la vue. Elle a un besoin immédiat de ses médicaments mais depuis sa détention, elle en est privée". Elle était détenue pour des "crimes" dans le cyberespace. 

20 novembre 
Journée mondiale de l'enfance 

Or, en Iran, le régime des mollahs 
. a envoyé de dizaines de milliers d’enfants sur les fronts de guerre Iran-Irak ; 
. continue à exécuter les mineurs délinquants ; 
. ferme les yeux sur les mariages forcés et précoces des fillettes et des crimes d’honneur ; 
. ne prend aucune mesure pour soulager les douleurs et les souffrances d’une armée d’enfants travailleurs, d’enfants des rues et d’enfants ; 
. oublie des millions d’enfants non scolarisés, toxicomanes, orphelins et vendus, même avant la naissance. 

Documentaire Nasrin : "Tant de gens comme elle sont en danger" 
Un long métrage sur la vie de Nasrin Sotoudeh filmé clandestinement par Jeff Haufman 
Iran Wire, 19 novembre 2020 
Nasrin, un long métrage documentaire sur la vie et le travail de l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, est sorti le mois dernier. 
De nombreux personnages célèbres et des personnes de talent ont contribué à donner vie au film. Parmi eux, l’actrice britannique Olivia Coleman. 
Il couvre la vie et les luttes de Nasrin Sotoudeh. Elle est la célèbre avocate iranienne des droits humains emprisonnée en Iran pour avoir défendu des militants civils. 
Pendant les dix prochains jours, IranWire a mis le film en anglais à la disposition du public persanophone en dehors de l’Amérique du Nord. Pour marquer la sortie, nous avons parlé au réalisateur Jeff Kaufman de la réalisation du film. Nous lui avons demandé aussi ce qu’il espère qu’il accomplira. Sans oublier le mari de Nasrin, Reza Khandan. Il a récemment retrouvé sa femme lors de sa libération temporaire de prison. 

Décès choquants de six élèves, le régime interdit aux journalistes de parler de suicides 
CSDHI, 18 novembre 2020 
Les suicides en Iran ont quadruplé au cours des deux dernières décennies. 
Le département de la culture et de l’orientation islamiques de la ville de Ramhormoz (Khouzestan) a publié une directive interdisant aux reporters et aux journalistes de cette ville de couvrir les informations sur les suicides. Cette mesure fait suite au suicide de six lycéens à Ramhormoz en peu de temps. Après le suicide d’un étudiant de 15 ans à, cinq autres élèves de cette ville auraient fait de même. 
Le chef du département de l’éducation à Ramhormoz a déclaré qu’au moins 4 000 des 27 000 élèves de cette ville ne sont pas scolarisés. Car la plupart n’avaient pas de téléphones portables pour suivre des cours en ligne. 
Plus de 7 % des victimes de suicide en Iran sont de jeunes adolescents. 

ONU adopte la 67ème résolution condamnant les violations des droits humains en Iran 
UNDOCS.org, 18 novembre 2020 
A/C.3/75/L.31 
La résolution, adoptée à 79 votes favorables, « se déclare vivement préoccupée (…) par la fréquence alarmante de l’imposition et de l’exécution de la peine de mort (…), en violation de ses obligations internationales, notamment des cas d’exécutions menées sur la base d’aveux forcés ou pour des crimes qui ne peuvent être qualifiés de crimes les plus graves, notamment lorsque les crimes ont fait l’objet d’une interprétation trop large ou vague, en violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (…) par l’application persistante de la peine de mort aux mineurs (…) ce qui constitue une violation de la C
nvention relative aux droits de l’enfant. » 
La résolution s’alarme également du « recours généralisé et systématique aux arrestations et à la détention arbitraires (…) de l’utilisation de la torture pour soustraire des aveux, comme dans le cas de Navid Afkari et d’autres personnes, ou de mort suspecte en garde à vue, ainsi que dans les violations auxquelles les autorités judiciaires et les services de sécurité iraniens se livrent de longue date, notamment les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires ». 
La résolution se dit très inquiète aussi de la répression du « droit à la liberté d’expression et d’opinion, y compris en ce qui concerne l’accès à Internet et les environnements numériques, et aux droits à la liberté d’association et à la liberté de réunion pacifique » et du « harcèlement, [de] l’intimidation et la persécution des membres de l’opposition politique, des défenseurs des droits humains » ainsi que de « toutes les formes de discrimination, en droit et dans la pratique, à l’égard des femmes et des filles et autres violations de leurs droits fondamentaux »… 

Quatre convertis chrétiens condamnés à 35 ans de prison au total 
articleeighteen.com, 18 novembre 2020 
Mehdi Akbari, Mehdi Roohparvar, Fatemeh Sharifi et Simin Soheili-Nia, quatre convertis chrétiens détenus à la prison d'Evin, ont été condamnés à 35 ans de prison pour avoir mené des activités religieuses pacifiques dans l'église de leur maison, sous l'accusation d'"agir contre la sécurité nationale". Akbari et Roohparvar sont détenus dans le quartier 4 de la prison d'Evin. 

Monireh Arabshahi se voit refuser le droit de visite 
frontlinedefenders.org, 18 novembre 2020 
Monireh Arabshah
i, défenseure des droits des femmes et militante contre le hijab obligatoire, qui purge actuellement une peine de cinq ans et demi à la prison de Kachouï à Karaj, s'est vu refuser le droit de visite après avoir refusé de porter un tchador. 
Le chef du pouvoir judiciaire iranien, Ibrahim Raïssi, avait précédemment déclaré qu'un hijab normal était suffisant, conformément aux règles de voilage lors des visites à la prison, et que les femmes accusées n'étaient pas tenues de porter un tchador. 
Cette interdiction de visite est sans fondement et constitue un harcèlement supplémentaire contre cette militante. 
Monireh a fait campagne contre le port forcé du voile en Iran avec sa fille, Yasaman Aryani, la défenseure des droits humains. 

Les familles des manifestants tués en novembre 2019 les commémorent malgré les menaces de l'État 
Iran HRM, 17 novembre 2020 
Lors du premier anniversaire des manifestations de novembre 2019, les Iraniens ont commémoré les 1500 personnes qui ont été tuées par les forces de l'État l'année dernière. 
Les familles et les amis des martyrs des manifestations de novembre 2019 ont organisé les cérémonies malgré les diverses restrictions imposées par le régime. 
Dans les derniers jours de novembre, les forces de sécurité ont envahi les rues de nombreuses villes et villages pour intimider les gens et les empêcher de se rassembler, par crainte d'une nouvelle vague de protestations. 
Dans certaines villes, les forces de sécurité de l'État ont empêché les gens d'entrer dans les cimetières. 
Dans une vidéo diffusée sur les médias sociaux, on entend un officier de police dire "Ils nous ont dit de ne pas autoriser l'entrée à cause de l'anniversaire des manifestations de novembre 2019." 
Dans plusieurs villes, les familles des victimes ont été contraintes de tenir leurs cérémonies chez elles. 
Dans une vidéo publiée sur les médias sociaux, la mère du manifestant Farhad Mojadam, décédé, déclare : "Ils ne nous ont pas permis d'entrer dans le cimetière de Beheshte Rezvan (à Karaj, près de Téhéran), alors j'ai été obligée d'allumer une bougie pour vous à la maison.... Ma chérie, tu étais innocente, mais ils t'ont tuée". 

L'Iran : Pas de justice pour la répression sanglante de 2019 
Pas de responsabilité, menaces contre les familles 
HRW, 17 novembre 2020 
« Les autorités iraniennes ne sont pas parvenues à fournir une véritable mesure de responsabilité pour la violente répression des protestations généralisées qui a commencé en novembre 2019. 
Grâce à des entretiens avec des victimes et des témoins, à l'examen de photos et de vidéos des manifestations et à l'analyse d'images satellite, Human Rights Watch a conclu que les forces de sécurité ont eu recours à la force meurtrière illégale à au moins trois reprises dans le pays. Le nombre total de ces cas est très probablement plus élevé… 
« Un an après la répression de novembre, les autorités iraniennes ont évité toute mesure de responsabilisation. Elles continuent de harceler les familles des personnes tuées pendant la manifestation », a déclaré Tara Sepehri Far, chercheuse sur l’Iran à HRW. « Les familles des centaines de victimes, dont la plupart appartiennent aux segments les plus vulnérables de la société iranienne, méritent que les responsables des graves violations des droits soient tenus de rendre des comptes »… 
Human Rights Watch réitère son appel au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour la mise en place d’une enquête dirigée par l’ONU sur les graves violations des droits humains commises par les autorités iraniennes pendant et après les manifestations… » 

Un député du parlement iranien réclame l'exécution en public 

ISNA (isna.ir), 17 novembre 2020 
Lors d'une session officielle au parlement iranien, Habibollah Dehmardeh, député de Zabol, s'est adressé à Ibrahim Raissi, chef du pouvoir judiciaire, et a déclaré "Confrontez les corrompus, les rentiers et les enfants des élites, et donnez une leçon à certains d'entre eux par des pendaisons publiques". 

Oroumieh : une détenue politique condamnée à cinq ans de prison 
kurdistanhumanrights.org, 16 novembre 2020 
Mineure au moment de sa détention, Eyenaz Zare, prisonnière politique kurde détenue avec sa mère, Shahnaz Sadeqifar, depuis le début de l'automne dernier, est condamnée à cinq ans de prison pour avoir "agi contre la sécurité nationale en adhérant au Parti du Kurdistan Azadi (PAK)". 
Le procès s'est tenu à ce jour à la section 1 du tribunal pénal d'Oroumieh, réservé aux mineurs délinquants. Eyenaz a été privée du droit d'avoir un avocat désigné. On dit que lorsque la sentence de sa mère lui a été infligée, Eyenaz s'est coupé la veine et s'est suicidée au quartier des femmes, mais a été sauvée par d'autres détenues. 

Cinq ans de prison pour avoir participé aux manifestations de novembre 2019 
Comité des femmes du CNRI, 15 novembre 2020 
Marjan Es'haghi
, militante et étudiante en sciences politiques à l'université de Téhéran, avait été arrêtée après avoir participé à un rassemblement d'étudiants à l'université de Téhéran le 17 novembre 2019 alors qu'elle quittait le campus. 
Des agents des services de renseignements des Gardiens de la Révolution l'ont emmenée au pavillon 2A de la prison d'Evin, le centre de détention des pasdarans. Après 18 jours d'interrogatoire, elle a été libérée sous caution. Accusée de "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale", elle a été condamnée à un an de prison et 4 ans avec sursis. 

Yasmin Aryani a contracté le coronavirus en prison 
hra-news.org, 13 novembre 2020 
La militante civile Yasmin Aryani, détenue à la prison de Kachouï de Karaj a été testée positive au coronavirus et emmenée dans une cellule séparée dans la matinée du vendredi 13 novembre 2020. 
Cette qui opposante au port obligatoire du voile est détenue dans cette cellule avec 5 autres prisonnières, toutes privées de soins médicaux. 
Yasmin Aryani a été emmenée du quartier des femmes de la prison d'Evin avec sa mère, Monireh Arabshahi, le 21 octobre à cette prison. 

Zeinab Jalalian emmenée à la prison de Yazd ; quatrième relocalisation en six mois 
women.ncr-iran.org, 13 novembre 2020 
Zeinab Jalalian
a été transférée, en fait exilée à la prison de Yazd ; c'est sa quatrième réinstallation en six mois seulement. 
Elle a déclaré avoir été brutalisée, menacée et insultée sur le chemin de la prison de Yazd. 
Les agents des services de renseignement de la prison de Kermanchah lui avaient dit le 9 novembre qu'elle allait être transférée à la prison centrale d'Oroumieh sur ordre du pouvoir judiciaire. Mais en chemin, elle a découvert qu'elle était conduite dans une autre ville et a commencé à protester instantanément. C'est alors que les agents des services de renseignement l'ont brutalisée, insultée et menacée. 
Zeinab Jalalian est dans un état de santé désastreux car elle n'a pas reçu de soins médicaux adéquats malgré son infection par COVID-19. Elle a déjà souffert de diverses maladies dues à près de 15 ans d'emprisonnement et de torture. Son asthme s'est encore aggravé après qu'elle a contracté le COVID-19 dans la prison de Qarchak à Varamin. 

400 ans d'emprisonnement et 787 coups de fouet pour les défenseurs des droits de l'Iran 
Rapport d’Iran Human Rights 12 novembre 2020 
La situation des défenseurs des droits de l'homme en Iran est plus grave aujourd'hui qu'elle ne l'a été au cours des trois dernières décennies. Le rapport sur les défenseurs des droits de l'homme en Iran 2019-2020 fournit un bref compte-rendu de la situation de 53 défenseurs des droits de l'homme. Ce sont des avocats qui défendent leurs clients, des syndicalistes qui revendiquent leurs droits, des écologistes qui travaillent à la préservation de la faune et de la flore, des militants des droits de l'enfant, entre autres. 
Le rapport montre que la plupart des défenseurs des droits de l'homme ont été victimes de persécution, de détention et de longues peines de prison uniquement pour avoir exercé leur liberté d'expression - un droit qui leur est accordé par les conventions internationales des droits de l'homme, ainsi que par la Constitution iranienne. 
Les 53 DDH, qui ont été collectivement condamnés à près de 400 ans de prison et 787 coups de fouet, sont présentés dans ce rapport... 
Les défenseurs des droits des femmes ont également été persécutés en grand nombre. Ces dernières années, un nombre croissant de femmes ont rejoint le mouvement contre le hijab obligatoire… 

Anniversaire du soulèvement de novembre 2019 en Iran 
Secrétariat du CNRI, 10 novembre 2020 
A l’approche du premier anniversaire du soulèvement de novembre, un sommet transatlantique s’est tenu, intitulé 
“Honorer le soulèvement et l’impératif de tenir les dirigeants iraniens responsables des crimes contre l’humanité”. 
Ce sommet virtuel a permis de connecter 300 associations iraniennes dans 2 400 points à travers le monde. 
Maryam Radjavi, Présidente élue de la Résistance iranienne, a rendu hommage au soulèvement de novembre 2019 qui a embrasé 200 villes de 29 provinces et honoré ses 1500 martyrs : 
« Le soulèvement de novembre 2019 en Iran, n’était pas un météore éphémère. C’était plutôt la manifestation d’une détermination brûlante qui continuera jusqu’au renversement de la dictature religieuse... 
Le temps est venu pour le renversement de la dictature religieuse. La politique de complaisance ne peut pas être répétée, et même si elle l’était, elle ne résoudrait aucun des problèmes du régime. Le temps des politiques qui soutiennent les mollahs est terminé. Ces politiques ne feraient que récolter des dommages et des pertes. » 

Une étudiante militante convoquée pour purger sa peine 
frontlinedefenders.org, 11 novembre 2020 
Soha Mortezaie
, étudiante militante et ancienne secrétaire du syndicat étudiant de l'université de Téhéran, s'est vu refuser l'accès à l'éducation en raison de ses activités syndicales. 
Le 9 novembre 2020, la branche 15 du tribunal révolutionnaire l’a reconnu coupable de "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale", et l'a condamnée à six ans de prison. Elle estime que les charges retenues contre elle sont liées à ses activités de défense de son droit à l'éducation en Iran. En septembre 2019, les autorités de sécurité de l'université ont empêché Soha Mortezaie de s'inscrire en doctorat, auquel elle avait été précédemment admise. 

Demande de révision rejetée, 24 ans de prison maintenues pour Saba Kurd Afshari 
Radio Zamaneh, 10 novembre 2020 
La demande de révision du procès de Saba Kurd Afshari, prisonnière politique et militante des droits des femmes, a été rejetée par la branche 28 de la Cour suprême ; sa peine de 24 ans de prison a été confirmée. 
Saba, 22 ans, a été arrêtée le 1er juin 2019 par les forces de sécurité à son domicile à Téhéran. Elle a été condamnée le 18 août 2020 par le tribunal révolutionnaire de Téhéran à 24 ans de prison pour "propagation de la corruption et de la prostitution", "propagande contre le régime" et "rassemblement et collusion dans l'intention de commettre un crime contre la sécurité nationale". 

Sakineh Parvaneh envoyée à l'isolement 
women.ncr-iran.org, 9 novembre 2020 
La prisonnière politique kurde Sakineh Parvaneh a été transférée à l'isolement sur ordre des autorités de la prison de Quchan. Elle demeure dans une cellule d'isolement depuis ce jour, en réponse à sa grève de la faim depuis le 31 octobre pour protester contre son éventuel transfert à nouveau à la prison d'Ispahan. Au huitième jour de sa grève de la faim, elle s'est cousu les lèvres. 
Elle poursuit également les autorités pénitentiaires pour l'avoir torturée et transférée à l'hôpital psychiatrique d'Aminabad près de Téhéran. Elle avait été gravement brutalisée à plusieurs reprises jusqu'à présent dans les prisons d'Evin et de Qarchak. 
Le 25 juin 2020, Sakineh Parvaneh a publié le récit de son arrestation à l'automne 2019. 
Dans une lettre ouverte de la prison, elle écrit qu'elle a d'abord passé dix jours dans les centres de détention de Marivan et de Sanandaj, dans la province du Kurdistan. Ensuite, les autorités l'ont envoyée à la prison d'Evin à Téhéran. Pendant sa détention dans le pavillon 209 d'Evin, elle a subi de dures tortures physiques lors de son interrogatoire. 
En août 2020, le tribunal révolutionnaire a prononcé une peine supplémentaire de deux ans à l'encontre de Sakineh Parvaneh pour incitation à des émeutes en prison. 

Deux hommes fouettés en public pour vol 
IranNewsWire/Fars, 8 novembre 2020 
Deux hommes ont été fouettés en public à ce jour pour vol dans la ville de Golbahar (nord-est). Accusés d'avoir violemment volé deux femmes, les deux hommes ont été condamnés à 74 coups de fouet en public, en plus de la prison. 
Selon Philip Luther, d'Amnesty International, "le recours à des châtiments cruels et inhumains tels que la flagellation, l'amputation et l'aveuglement constitue une atteinte effroyable à la dignité humaine et viole l'interdiction absolue de la torture et des autres peines ou traitements dégradants en vertu du droit international". 

Iran : permission de sortie pour l'avocate Nasrin Sotoudeh emprisonnée 
Le Figaro avec AFP, 7 novembre 2020 
L'avocate iranienne et défenseure des droits humains Nasrin Sotoudeh, condamnée à 12 ans d'emprisonnement en 2019, a obtenu une permission de sortie, a rapporté samedi 7 novembre l'agence d'information officielle de l'Autorité judiciaire. 
«Nasrin Sotoudeh [...] a été relâchée de façon temporaire avec l'aval du procureur chargé des prisons des femmes», a indiqué l'agence Mizan Online. 
Selon son mari, Reza Khandan, des ennuis de santé avaient conduit la militante âgée de 57 ans à mettre un terme à une grève de la faim de plus de 45 jours entamée pour obtenir la libération des détenus politiques pendant l'épidémie. 

Une journaliste arrêtée à Ahvaz 
balatarin.com, 4 novembre 2020 
Mehrnoush Tafian
, mariée et mère d'un jeune fils, est une journaliste indépendante qui a fait des reportages sur les questions environnementales et les problèmes des travailleurs et des habitants des bidonvilles. Certains de ses reportages ont été publiés dans l'agence de presse officielle Mehr et sur le site web d’Asr-e Jonub. 
Comparu devant le tribunal révolutionnaire d'Ahvaz le 29 octobre 2020, comme elle n'avait pas les moyens de payer sa caution, les forces de sécurité l'ont emmenée à la prison où elle est toujours incarcérée. Aucune information n'est disponible sur les raisons de son arrestation et les charges retenues contre elle. 

Les Afkari : "Les autorités judiciaires s'abstiennent d'enquêter sur les tortures infligées à nos enfants"
 
Iran International, 3 novembre 2020 
Les parents des frères Afkari, ont écrit une autre lettre pour protester contre le fait que les autorités judiciaires et les autorités de la prison de Chiraz s'abstiennent d'examiner leur plainte. Cette plainte visait Abbas Khadem Al-Hosseini, alors directeur de la prison Adel Abad à Chiraz, a été ignorée et les autorités de la prison s'abstiennent de l'enregistrer. 
Les parents de Habib et Vahid Afkari ont également écrit que, bien que les preuves existent et les enregistrements de la prison montrent les tortures. 
Habib et Vahid Afkari ont été mis à l'isolement début septembre 2020 et après 60 jours, ils y sont toujours. 

Activiste civile : J'ai dû avouer sous la torture psychologique 
hengaw.net, 2 novembre 2020 
Sirous Abbasi et son épouse, Farideh Vaisi, militants civils, ont été arrêtés le 15 décembre 2019 après que les agents de sécurité du Bureau des renseignements de Dehgalan City ont eu fait une descente sur leur lieu de travail. 
Le samedi 31 octobre 2020, Farideh Vaisi a posté un clip sur sa page Instagram expliquant cette détention : "Pendant 45 jours, j'ai été détenue à l'isolement... J'ai été torturée par les forces de renseignement du GRI. À maintes reprises, lors de mes interrogatoires, j'ai reçu de terribles nouvelles concernant ma fille, et je n'ai pas été autorisée à téléphoner à ma famille"…"Avec de telles pressions, j'ai été forcée d'avouer devant la caméra des actes que je n'avais pas commis et de témoigner contre moi-même. J'ai dû répéter une phrase à plusieurs reprises pendant cette confession télévisée pour que le clip soit accepté par les experts pour être enregistré et publié"… 

Une manifestante de novembre 2019 convoquée pour être envoyée en exil
hra-news.org, 1er novembre 2020 
Roqieh Bigdeli
, résidant dans la ville de Karaj et détentrice des protestations de novembre 2019, est convoquée pour être envoyée en exil pour deux ans à Zanjan. 
Arrêtée le 11 janvier 2020 par les forces de sécurité qui l'ont frappée au moment de son arrestation, puis emmenée au centre de détention de la police de sécurité. Elle a été conduite à l'hôpital parce qu'elle était soupçonnée d'avoir un traumatisme crânien, mais elle a été renvoyée au centre de détention le dimanche 12 janvier et de là, dans la soirée, à la prison Kachouï de Karaj. 
Elle a finalement été condamnée à cinq ans de prison avec sursis et à deux ans d'exil à Zanjan pour "propagande contre le régime" et "incitation à se battre et à tuer pour perturber la sécurité du pays". Sa peine a été réduite à 2 ans de prison. 

04 novembre 2020

AFIF INFOS - Octobre 2020

 Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 
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Rapport choquant de l'intérieur de l'Iran sur les conditions épouvantables de détention 
Iran HRM, 31 octobre 2020 
Un récent rapport d'un assistant social en Iran a fait la lumière sur les conditions de vie épouvantables des détenus dans les prisons iraniennes.
Le rapport choquant d’Ali Mohammadzadeh, qui aide les victimes de la toxicomanie dans les prisons, révèle de nouvelles dimensions des crimes commis pendant des années contre les détenus dans les cachots du régime clérical, en particulier contre les prisonniers politiques et les condamnés du couloir de la mort …

Une photographe- documentariste arrêtée en Iran
women.ncr-iran.org, 30 octobre 2020 
À la veille de la Journée mondiale pour mettre fin à l'impunité des crimes contre les journalistes, Negar Massoudi, photographe -documentariste a été arrêtée par les forces de sécurité à Téhéran. Les agents ont saccagé sa maison et l'ont transférée vers un lieu inconnu. 
Cette femme de 35 ans est titulaire d'une licence en photographie et d'un master en recherche artistique. Elle a organisé plusieurs expositions de photos. Elle a en outre réalisé plusieurs courts et longs métrages. 
Elle a également organisé une exposition de photos au sujet des attaques à l'acide sur les femmes à Ispahan. 

Un jeune de 16 ans, détenu à Marivan
kurdpa.net, 28 octobre 2020
Le mardi 27 octobre 2020, une jeune kurde, Sina Nickpay, 16 ans, a été arrêtée par les forces de sécurité. 
Une source informée a déclaré que les forces de sécurité l'ont détenu sans mandat et a ajouté qu'il est arrêté par des forces de sécurité affiliées aux renseignements du Corps des gardiens de la révolution islamique. La raison de son arrestation n'est pas connue à ce jour.  

Quatre prisonniers exécutés Oroumieh et le cinquième se suicide 
Iran Human Rights (IHR), 29 octobre 2020 
Quatre prisonniers condamnés à mort pour homicide, ont été exécutés à la prison centrale d'Oroumieh. Un autre prisonnier qui devait être exécuté avec eux, s'est suicidé en utilisant un objet tranchant.
L'identité des quatre prisonniers a été établie étant : Mousa Rahmani, Morteza Heidari, Yassin PourMohammadi et Iraj (ou Zeinal). 
Un autre condamné à mort, Ali Maleki, qui avait également été transféré à l'isolement avec les quatre autres prisonniers, s'est suicidé avec un objet tranchant quelques heures avant son exécution.
Au moment de cette publication, l'exécution de ces prisonniers n'a pas été annoncée par les médias nationaux ou les autorités en Iran...

Une détenue a fait une attaque cardiaque après avoir été harcelée en prison
women.ncr-iran.org, 27 octobre 2020 
Zahra Safa’i, 58 ans, a fait une attaque cardiaque après avoir été harcelée et maltraitée par les responsables de la prison de Qarchak. Elle a été emmenée au dispensaire de la prison, mais est rapidement retournée au pavillon après un bref examen…
Zahra Safa’i est la fille d’un marchand renommé du Bazar de Téhéran, Hassan Ali Safa’i. Il était prisonnier politique sous le chah et a été exécuté par le régime clérical à l’été 1981.
Zahra est actuellement emprisonnée avec sa fille, Parastou Moïni, dans la prison de Qarchak et leur vie est en danger. Elles ont été arrêtées en mars 2020 et ont été torturées dans le quartier 209 d’Evin pendant plusieurs mois.

109 ans de prison, 2590 coups de fouet et 3,3 millions de tomans d'amende pour 36 manifestants de novembre 2019 
women.ncr-iran.org, 26 octobre 2020 
Le tribunal de Behbahan a prononcé un total de 109 ans de prison, 2590 coups de fouet et 3,3 millions de tomans d'amende en espèces pour 36 manifestants, dont deux femmes, arrêtés lors des manifestations de novembre 2019 dans cette ville située au sud-ouest de l’Iran. 
Les condamnés ont été informés de leur peine le 22 octobre 2020 à la veille de l'anniversaire du soulèvement de novembre 2019 où Behbahan a été l'un des foyers de protestation dans la province du Khouzestan.
Roghieh Taherzadeh a été condamnée à payer 3,3 millions de Tomans en espèces pour remplacer sa peine de trois mois de prison. Elle est accusée d'avoir insulté des agents du gouvernement dans l'exercice de ses fonctions.
Maryam Payab a été condamnée à 1 an de prison et 74 coups de fouet pour "trouble de l'ordre public".
Une autre femme, Fatemeh Khoshrou, 32 ans, arrêtée avec 69 autres citoyens à Khorramabad (ouest) le 16 novembre 2019. Accusée d'avoir "mené des émeutes perturbant l'ordre public en participant à des rassemblements illégaux le 16 novembre 2020" et d'avoir "collaboré avec des groupes hostiles et dissidents…", elle a été détenue dans les centres de détention de Khorramabad pendant 18 jours, puis transférée dans le quartier 209 de la prison d'Evin. Après 34 jours d'interrogatoire, elle a été renvoyée à la prison de Khorramabad. Elle a été temporairement libérée après 10 jours moyennant une caution de 100 millions de Tomans, jusqu'à ce que son procès soit convoqué et que sa peine soit finalisée.
Fatemeh Khoshrou a été brutalisée dans le centre de détention des services de renseignement de l'IRGC et a subi des pressions pour faire des aveux télévisés.

Une militante germano-iranienne des droits des femmes détenue à Téhéran
dw.com, 26 octobre 2020
La militante germano-iranienne des droits des femmes Nahid Taghavi a été arrêtée en Iran, a déclaré vendredi International Society for Human Rights (ISHR), basée à Frankfurt, exactement une semaine après son arrestation à son appartement de Téhéran.
Citant des informations fournies par sa fille, ISHR a déclaré que Taghavi, architecte d'origine iranienne, qui vit à Cologne depuis 1983 et a obtenu la citoyenneté allemande en 2003, a été arrêtée le 16 octobre et accusée de "mise en danger de la sécurité".
ISHR a indiqué que la femme de 66 ans est détenue à l'isolement dans la tristement célèbre prison Evin de Téhéran.
"Aucun signe de vie de ma mère pendant 7 jours ! Je demande des éclaircissements, je demande une intervention, je demande sa libération ! #FreeNahid", a écrit Mariam Claren, la fille de Taghavi, sur Twitter.
ISHR a appelé le gouvernement allemand à "agir rapidement" pour faire pression sur Téhéran afin qu'il libère Taghavi, affirmant que les allégations contre elle sont sans fondement.
"La République islamique poursuit des objectifs politiques avec l'emprisonnement de personnes ayant une double nationalité - elles sont donc une monnaie d'échange politique pour le régime", a déclaré le porte-parole d’ISHR, Martin Lessenthin, dans un communiqué.
La carte d'identité et le passeport allemands de Taghavi, son ordinateur portable, son smartphone et de l'argent liquide ont été confisqués lors de l'arrestation, a écrit l'ISHR, citant la famille. Sa famille s'inquiète du fait qu'on lui refuse des médicaments, notamment ceux qu'elle prend pour son hypertension.

Iran condamne cinq citoyennes Bahaïes à cinq ans de prison
HRANA/iranpresswatch.org, 26 octobre 2020
Nika Pakzadan, Faraneh Daneshgari, Sanaz Ishaqi, Nakisa Hajipour et Naghmeh Zabihian, citoyennes bahaïes vivant à Machhad, ont chacune été condamnées à un an de prison par le tribunal révolutionnaire de cette ville. Arrêtés initialement par des agents de sécurité le 15 novembre 2015, elles ont ensuite été libérées sous caution en attendant leur procès.
Naghmeh Zabihian avait déjà été arrêtée en hiver 2011, avec un certain nombre d'autres bahaïs, pour avoir organisé une exposition d'artisanat au domicile d'un bahaï. Il a lui aussi été jugé et condamné à six mois de prison pour propagande contre le régime.
Simultanément à l'arrestation de ces citoyennes, au moins 11 autres bahaïs ont été arrêtés par des agents de sécurité dans les villes de Téhéran et d'Ispahan. 
Les bahaïs en Iran sont empêchés de pratiquer leur religion. Cette privation systématique de liberté se produit alors que l'article 18 de la Déclaration universelle des droits de l'homme et l'article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques donnent à tout individu le droit à la liberté de religion et de croyance, ainsi qu'à la liberté de l'exprimer individuellement ou collectivement, en public ou en privé.

ONU- Iran 
Javaid Rehman demande que les responsables de la répression des manifestations violentes rendent des comptes
ohchr.org, 26 octobre 2020 
Javaid Rehman, Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en République islamique d'Iran, a déclaré dans son rapport annuel présenté à l'Assemblée générale de demander des comptes aux responsables, de graves violations visant les manifestants, qui continuent.
Le gouvernement de la République islamique d'Iran doit mener une enquête indépendante, impartiale et transparente sur la violente répression des manifestations de novembre 2019 et janvier 2020, et traduire en justice les auteurs de violations des droits de l'homme, a déclaré aujourd'hui cet expert des Nations unies.
"Malgré des preuves évidentes que les forces de sécurité iraniennes ont fait un usage excessif et meurtrier de la force, qui a causé la mort de plus de 300 personnes, dont des femmes et des enfants, près d'un an après les manifestations, les autorités iraniennes n'ont pas mené d'enquête conforme aux normes internationales", a-t-il déclaré.
"Le gouvernement et le pouvoir judiciaire semblent appliquer des condamnations à mort contre les protestataires pour empêcher la dissidence pacifique et restreindre l'espace civique. La récente exécution arbitraire de Navid Afkari pour sa participation aux manifestations d'août 2018 en est la preuve".
Le rapport fait également état d'inquiétudes quant à la manière dont le gouvernement traite les familles des victimes, notamment en ce qui concerne le harcèlement et la détention de certains d'entre eux pour avoir réclamé justice pour leurs proches. D'autres auraient subi des pressions pour accepter une indemnisation et pour abandonner leurs appels à la responsabilité.
Le rapport  soulevé a également des préoccupations concernant l'impact de COVID-19 en Iran, en particulier dans le contexte d'une crise économique et de sanctions de plus en plus graves et demande la libérations des prisonniers s’étend aux défenseurs des droits de l'homme détenus arbitrairement, aux avocats, aux journalistes, aux défenseurs de l'environnement et aux personnes ayant une double nationalité et aux ressortissants étrangers, dont beaucoup présentent des conditions sous-jacentes qui les rendent susceptibles de subir le COVID-19.
Le rapport souligne d'autres préoccupations liées aux restrictions de l'espace civique, à l'utilisation de la peine de mort et au taux élevé d'exécutions, notamment contre les mineurs délinquants, ainsi qu'à la discrimination sexuelle et à la discrimination des minorités religieuses et ethniques.

La fille de Nasrin Sotoodeh convoquée au tribunal
Site web officiel modara.ir, 25 octobre 2020
L'épouse de Nasring Sotoodeh, avocate et militante des droits de l'homme, a annoncé samedi que leur fille de 20 ans avait été convoquée au tribunal. Reza Khandan a posté un tweet : "En raison des pressions sécuritaires exercées sur Nasrin et les membres de notre famille, Mehraveh, notre fille de 20 ans a été convoquée au tribunal. Selon une assignation, Mehraveh doit se présenter le lundi 26 octobre à la branche 1174 du complexe judiciaire de Qods".
Mehraveh Khandan a été une première fois convoquée à la prison d’Evin le 17 août 2020 et libérée en suite sous caution. 


Le traitement inhumain d'une femme blessée à Abadan suscite l'indignation du public
women.ncr-iran.org, 24 octobre 2020
Le 22 octobre 2020, un clip vidéo a circulé dans les médias sociaux, montrant une jeune femme à Abadan maltraitée par les forces de sécurité de la compagnie pétrolière. La jeune femme au visage ensanglanté était maintenue au sol pendant qu'un des agents de sécurité posait son pied sur sa poitrine.
Ce traitement inhumain a provoqué une indignation générale parmi les Iraniens au Khouzestan et dans tout le pays.
Les utilisateurs des médias sociaux ont déclaré que le clip vidéo montrait un exemple de l'oppression des femmes et de la corruption et de la dépravation qui sévissent au sein du régime clérical.  
L’agresseur est Jahan-Nejadian, un haut responsable de la raffinerie de pétrole d'Abadan et un agent du Corps des gardiens de la révolution (GGR). Les forces de sécurité du district ont également coopéré avec cet homme et ont brutalisé la jeune femme.

Les prisonniers qui ont signalé des abus sont inculpés
Procès inéquitables, impunité, pression pour faire taire les victimes 
Human Rights Watch, 23 octobre 2020 

Les autorités judiciaires iraniennes poursuivent les défenseurs des droits de l'homme pour avoir dénoncé des abus en détention.
Depuis septembre 2020, les autorités ont porté des accusations contre deux militants emprisonnés qui avaient publié des lettres alléguant des mauvais traitements.
Le 18 octobre, la chaîne d'information en ligne Emtedad a rapporté que la semaine précédente, les autorités avaient accusé Niloufar Bayani, une écologiste purgeant une peine de 10 ans de prison à l'issue d'un procès inéquitable, d'avoir "publié de fausses informations", notamment "1200 heures d'interrogatoire", "de longues heures d'interrogatoire debout", "des menaces d'injection d'hallucinogènes" et des "insultes sexuelles".
 Dans une autre affaire, HRANA a rapporté que le 11 octobre, les autorités avaient accusé une étudiante militante emprisonnée, Parisa Rafiee, de "propagande contre l'État" après qu'elle eut publié une lettre sur ses conditions de détention…
Le procès des environnementalistes a commencé en janvier 2019 mais a été interrompu à plusieurs reprises. Les accusés n'ont pas été autorisés à avoir accès à un avocat de leur choix. Bayani avait interrompu une session de procès en février, déclarant que les accusés avaient subi des tortures psychologiques et avaient été contraints de faire de faux aveux…

Dans le riche Iran, la pauvreté pousse les enfants au suicide
Quotidien hamdeli/iran-hrm.com/women.ncr-iran.org, 13 et 22 octobre 2020 
Parastou Jalili-Azar, une ado de 13 ans, s’est suicidée dans son petit village de Talatappeh près d’Oroumieh au nord-ouest de l’Iran, parce qu’elle n’avait pas de smartphone pour suivre les cours à distance. La nouvelle de ce suicide a circulé dans les médias sociaux le 20 octobre 2020.
 Sa famille pauvre n’avait pas les moyens de lui acheter un smartphone pour poursuivre ses études après l’épidémie de coronavirus, lorsqu’elle a dû aller sur Internet pour suivre des cours.
Ce n’est pas la première fois que la pauvreté pousse les enfants d’un pays riche comme l’Iran à se suicider. 
Mohammad Moussavizadeh, 11 ans, s’est pendu le 11 octobre 2020 à Deyr dans la province de Bouchehr (sud) pour manque d'accès à un téléphone portable et d'être ainsi privé de classes virtuelles.
Zeinab, 11 ans, s’est pendue à Ilam en mars 2020 parce qu’elle n’avait pas eu de nouveaux vêtements comme c’est la coutume, pour le Nouvel An iranien. En juin, Armine, 11 ans, qui vivait dans le quartier de Jafarabad  à Kermanchah, s’est suicidé en prenant des médicaments à cause de la faim et de la pauvreté.
Rojan, 14 ans, à Sanandaj ; une jeune fille de 17 ans à Abadan s’est suicidée en septembre 2020. En octobre également, Assal, 16 ans, à Robat-Karim ; Zahra, 16 ans, à Kangan de Boushehr ; Morteza, 10 ans, à Ilam ; et Mobina, 11 ans, à Téhéran se sont suicidés.
Ce ne sont là que quelques exemples de l’ampleur de la catastrophe humanitaire créée sous le régime des mollahs en Iran.
Par ailleurs, 36% des étudiants iraniens ont abandonné l’école parce que leurs familles n’ont pas les moyens d’avoir un smartphone ou une tablette. (Javan, 5 septembre 2020)
Hossein-Ali Shahriari qui préside la commission de la Santé au parlement iranien, a déclaré le 14 octobre 2020 : « 60 000 de nos enseignants n’ont même pas de téléphone portable. 3,5 millions de nos élèves n’ont pas accès aux smartphones ou aux tablettes. »

Nasrin Sotoudeh transférée à une prison hors de la capitale
AFP/Le Point, 21 octobre 2020
L'avocate iranienne et défenseur des droits humains Nasrin Sotoudeh, condamnée à 12 ans d'emprisonnement en 2019, a été transférée de la prison d'Evin à une autre en dehors de Téhéran, a-t-on appris mercredi auprès de son mari et de médias iraniens.
Son époux, Reza Khandan, a indiqué à l'AFP qu'il était prévu que Sotoudeh, 57 ans, soit transférée à l'hôpital pour une angiographie cardiaque et non pas dans une autre prison, "éloignée et où les conditions sanitaires sont déplorables" notamment concernant le nouveau coronavirus.
"Nasrin m'as appelé hier (mardi) pour m'annoncer qu'ils l'ont transférée directement (de la prison d'Evin) à celle de Qarchak" située à plus de 30 km au sud de la capitale, a-t-il indiqué
Reza Khandan ajoutant : Au lieu de l’hôpital, ils avaient emmené ma femme à la prison de Qarchak…
La chercheuse anglo-australienne Kylie Moore-Gilbert, qui purge une peine de dix ans pour espionnage, accusation qu'elle a toujours niée, a été également transférée de la prison d'Evin à celle de Qarchak en juillet, selon les médias iraniens.

L’état de santé de la détenue Fatehmeh Mosanna s’est détérioré à Evin
javanehha.com, 20 octobre 2020
A la suite d’une infection intestinale due aux conditions déplorables de vie en prisons d’Evin, l’état de santé de la prisonnière politique, Fatemeh Mosanna s’est détérioré. Bien que l’infirmerie d’Evin a déclaré qu’elle est incapable de la soigner et qu’elle doit être transportée à l’hôpital, mais les autorités pénitentiaires ont refusé de lui accorder un congé médical. 

La mère d’un prisonnier politique condamnée à 18 mois de prison
hra-news.org, 20 octobre 2020
Farangis Mazlom
, militante civile et mère du prisonnier politique de longue date, Soheil Arabi, est condamnée à 18 ans de prison. Auparavant, elle a été condamnée par contumace à 6 ans de prison. Sa demande de révision a été acceptée et le nouveau décret a été transmis à son avocat le mardi 20 Octobre 2020. Elle est condamnée à un an de prison pour "rassemblement et collusion avec l’intention de commettre des crimes en ayant des liens avec OMPI/MEK " et à six mois supplémentaires pour "propagation contre le régime en faveur de groupes dissidents".

Plusieurs détenus se suicident dans la prison d’Oroumieh
kurdistanhumanrights.org, 20 octobre 2020
En deux jours, les 19 et 20 octobre, cinq prisonniers se sont suicidés dans la prison centrale d’Oroumieh, dans le nord-ouest de l’Iran.
Ils protestaient contre les pressions inhumaines. Selon des informations, un individu du nom de Karim Khajeh-Pour a perdu la vie.
Les détenus Tohid Ghaznavi, Babak Sofi, Hojjat Delaram et Millah avaient été emmenés à l’isolement il y a quelques jours après une bagarre. Pour protester contre le fait qu’ils y soient maintenus dans des conditions difficiles, ils se sont suicidés. Les gardiens de prison ont torturé ces quatre prisonniers dans le quartier 1-2 de la prison d’Oroumieh après leur suicide, hier. 
Les sources font état de vingt suicides en deux semaines à la prison centrale d’Oroumieh. 

La révolution est dans l'air avec l'économie iranienne en chute libre
upi.com, 19 octobre 2020        Par Struan Stevenson
«Soixante millions d'Iraniens, soit 75 % de la population, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Le dénuement et la misère ont poussé les gens à vendre leur foie, leurs reins et même leur cornée pour de l'argent. Les marchands d'organes malades exploitent les pauvres pour engranger d'énormes profits… »

Un converti chrétien reçu 80 coups de fouet pour avoir bu le vin de la communion
Iran HRM/CSDHI, 19 octobre 2020
Le régime clérical iranien a fouetté 80 fois le converti chrétien, Mohammad Reza Omidi, pour avoir bu le vin de la communion.
La sentence a été effectuée, le mercredi 14 octobre 2020, au bureau du procureur de la ville de Rasht (nord).
Mohammad Reza (Yuhan) Omidi a achevé de purger sa peine de 2 ans le 14 septembre. Ensuite, les autorités l’ont envoyé en exil à Borazjan, dans la province méridionale de Bushehr. Les autorités l’ont informé qu’il devait retourner à Rasht pour être fouetté.
Le régime iranien criminalise la conversion au christianisme et restreint sévèrement la foi pratiquée par les chrétiens arméniens et assyriens.

Plus de 70 eurodéputés exigent une politique ferme à l’égard du terrorisme du régime iranien
ncr-iran.org, 19 octobre 2020    Par M. Sadat Khansari
Plus de 70 eurodéputés de tendances politiques différentes ont exigé une politique ferme vis-à-vis des activités terroristes du régime iranien à travers le monde, et en particulier en Europe.
Dans une déclaration conjointe du 12 octobre, les eurodéputés ont décrit le complot à la bombe déjoué du régime en 2018 visant le rassemblement annuel de l’opposition iranienne en France comme un témoignage que le terrorisme des mollahs n’a pas de frontières.
Dans un communiqué de presse concernant la déclaration des législateurs européens, le Comité britannique pour la liberté en Iran a écrit mardi : «Aujourd’hui, un diplomate iranien et trois autres agents affiliés au ministère iranien de l’Information et de la Sécurité (VEVAK) sont actuellement en prison en Belgique et vont être poursuivis dans un procès prévu le 27 novembre pour leur rôle dans un complot à la bombe contre le rassemblement annuel de l’opposition iranienne, le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) en faveur d’un Iran libre et démocratique à Paris le 30 juin 2018. » …

Deux femmes risquent la prison pour une lettre demandant la démission de Khamenei
VOA/CSDHI, 17 octobre 2020
Deux iraniennes dissidentes Shahla Entesari et Shahla Jahanbin ont répondu avec défi à la convocation à purger leurs peines de prison en Iran. Elles disent qu’elles ne regrettent pas d’avoir signé la lettre de 2019 demandant la démission du dirigeant islamiste de la nation du Guide suprême, Ali Khamenei. C’est cela qui avait déclenché leur arrestation. Les autorités les ont informées qu’elles devaient se présenter à la prison dans les 10 jours. Le système judiciaire iranien a ordonné aux deux femmes de purger une peine de 27 mois de prison pour avoir signé la lettre ouverte du 9 août 2019.  Elles faisaient partie des 14 femmes iraniennes qui ont signé la lettre. Les signataires ont écrit : « Nous nous élevons contre ce régime misogyne qui a anéanti nos valeurs humaines. Nous exigeons un départ total de la République islamique et la rédaction d’une nouvelle constitution. Nous voulons construire un État dans lequel la dignité, l’identité et l’égalité des droits des femmes sont reconnues dans tous les domaines. »

ONU condamne l'usage de la force par l'Iran contre les manifestants
UNDOC, 16 octobre 2020
Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a condamné les graves violations commises par les autorités iraniennes à l'encontre des manifestants et des prisonniers.
Dans son rapport à l'Assemblée générale lors de sa 75e session, il a évoqué le meurtre de manifestants, l'état de la répression et le déni des droits des minorités par les autorités iraniennes.
Il a également souligné que la situation des droits de l'homme en Iran "reste un sujet de grave préoccupation en raison des violations massives et continues", ajoutant "la répression violente dans laquelle les forces de sécurité ont utilisé une force excessive et mortelle face aux protestations nationales en novembre 2019 et janvier 2020".

Trois femmes journalistes arrêtées 
RSF, 14 octobre 2020  
Bien que la journaliste et défenseuse des droits de l'homme Narges Mohammadi ait été libérée le 8 octobre après avoir purgé plus de huit ans de sa peine de prison, les femmes journalistes et les citoyens-journalistes continuent d'être emprisonnées arbitrairement en Iran, où trois d'entre elles viennent d'être détenues en l'espace d'une semaine. 
Après avoir été convoquée par le Bureau exécutif des peines de la prison Evin de Téhéran, la photo-journaliste Alieh Motalebzadeh a été renvoyée en prison le 11 octobre pour commencer à purger une peine de trois ans de prison pour "réunion et conspiration contre la sécurité nationale". Motalebzadeh est également une militante des droits des femmes et vice-présidente de l'Association iranienne pour la défense de la liberté de la presse…
Le 11 octobre également, l'étudiante et journaliste citoyen Roghieh (Ashraf) Nafari a été renvoyée en prison pour y purger une peine de trois mois pour "propagande antigouvernementale" pour des tweets rendus inaccessibles après son arrestation par la police de sécurité le 26 mars…
Shabnam Ashaouri, la rédactrice en chef d'Aghahinameh, un bimensuel économique spécialisé dans la classe ouvrière, a été arrêtée à son domicile le 4 octobre par des agents de renseignement des gardiens de la révolution en civil après qu'ils ont eu fouillé son domicile. 
Au moins six autres militants des droits des travailleurs ont été arrêtés le même jour, depuis lors, leurs familles n'ont plus été informées du motif de leur arrestation ni du lieu de leur détention.

Citoyennes bahaïes emmenées à la prison de Birjand
hra-news.org, 13 octobre 2020
Arezoo Mohammadi et Banafsheh Mokhtari, citoyennes Bahaïes résidant à Birjand (nord-est) ont été emmenées à la prison de Birjand pour y purger leur peine de prison alors qu'elles se présentaient au Département de l'exécution des décrets.
Les deux ont précédemment été condamnés à 6 ans de prison par le tribunal révolutionnaire de Birjand.

Représentant de Khamenei à Machhad : la discrimination sexuelle a été créée par Dieu
Site web officiel baharnews.ir, 13 octobre 2020
Ahmad Alam al-Hoda, le représentant de Khamenei dans la province de Khorasan Razavi lors de sa rencontre avec des groupes d'étudiants lundi, a déclaré : "La discrimination sexuelle a été créée par Dieu".
Concernant le cyclisme féminin, il a demandé des emplacements séparés dans les parcs pour femmes et a ajouté : "Mais elles ne doivent pas provoquer les hommes".
L'imam de la prière du vendredi de Machhad a poursuivi : "Le fait est que, selon les clercs, les femmes qui font du vélo en public sont "Haram" [interdites !]. 

Ajointe de Rohani : Il n'y a pas de faute si une jeune fille de 15 ou 16 ans se marie
isna.ir, 11 octobre 2020
Masoumeh Ebtekar, adjointe du président aux affaires féminines et familiales, a déclaré que "nous ne cherchons pas à augmenter l'âge du mariage" et a précisé : "Selon les statistiques, 30000 filles de moins de 14 ans se sont mariées cette année. Si une jeune fille de 15 ou 16 ans se marie et qu'elle a atteint sa maturité mentale et physique, il n'y a rien de mal à cela..."
Selon Ebtekar, un autre problème concernant les enfants est l'adaptation des enfants. Le père qui a adopté l'enfant peut ainsi l'épouser si le juge l'autorise. Bien sûr, la loi l'interdit, mais il existe un amendement à cette loi qui le permet. 

Un sondage révolutionnaire révèle l’opinion des Iraniens au sujet de la peine de mort
CSDHI, 13 octobre 2020
A l’occasion de la 18ème Journée mondiale contre la peine de mort, la Coalition mondiale contre la peine de mort (WCADP) et Iran Human Rights (IHR) ont organisé une conférence de presse numérique pour présenter les résultats d’un sondage sur l’attitude du peuple iranien à l’égard de la peine de mort (détails ci-dessous).
Cette enquête, menée par l’Institut GAMAAN entre le 3 et le 11 septembre 2020, comprend des réponses d’environ vingt mille personnes vivant en Iran. Les résultats peuvent être généralisés à l’ensemble de la population de résidents iraniens alphabétisés de plus de 19 ans, qui représentent 85 % de la population adulte totale de l’Iran.
Seuls 14% des Iraniens sont en faveur de la peine de mort comme le prévoit la Charia (comme c’est le cas dans le Code pénal iranien actuel)
Plus de 85 % des Iraniens s’opposent à la peine de mort pour les crimes commis par des personnes de moins de 18 ans
86% des Iraniens s’opposent à la pratique des exécutions publiques
Seulement 21 % des Iraniens disent qu’ils préféreraient les qesas plutôt qu’une autre peine si un membre de leur famille immédiate était assassiné.
L’Iran après la Chine, est le pays qui exécute le plus
L’Iran est le pays qui compte le plus grand nombre d’exécutions après la Chine. En vertu du code pénal iranien, un large éventail d’infractions sont passibles de la peine de mort.
La liste comprend : le meurtre, le viol, le vol à main armée, la possession et le trafic de stupéfiants, l’espionnage, la corruption économique, l’affiliation à des groupes d’opposition armés, l’insulte au prophète, le blasphème, les relations homosexuelles, l’adultère et la quatrième condamnation pour consommation d’alcool.

Le nombre de femmes exécutées sous les deux mandats de Rouhani atteint 109

Iran exécuté une femme de 37 ans
Sites web officiels shahraranews.ir /khabaronline.ir/ Rokna.ir/ Iran HRM, 12 octobre 2020
Le pouvoir judiciaire du régime clérical a procédé à pendaison d'une femme à l'aube du dimanche 11 octobre 2020, dans la prison centrale de Machhad (nord-est).
La femme désespérée identifiée par son prénom Razieh, 37 ans, demeurait dans le couloir de la mort depuis quatre ans. Razieh, une mère célibataire chef de famille, était très pauvre et a commis un meurtre, poussée par la pauvreté. 
Elle avait dit : "J'ai divorcé de mon mari quand Tahereh, ma fille, a passé sa première année de vie. C'était un toxicomane. Je ne pouvais pas le supporter ! Au bout d'un an, j'ai épousé un homme de 62 ans. Mais bien que mon fils Alireza soit né un an plus tard, mon nouveau mari ne voulait pas de ma fille, alors il m'a donné ma dot et a divorcé. Avec cela, j'ai loué une maison mais je n'avais pas de travail pour y vivre..."

                                              10 octobre 2020
               18ème Journée mondiale contre la peine de mort
         Avoir accès à un avocat, une question de vie ou de mort
La Journée mondiale contre la peine de mort sera consacrée cette année au droit à une représentation juridique pour les personnes susceptibles d'être condamnées à mort. 

4 pays dont l’Iran procèdent à 86 % des exécutions dans le monde
International Observatory Human Rights, 9 octobre 2020
Avec la Journée mondiale contre la peine de mort du 10 octobre, le moment est sans aucun doute venu de soulever de sérieuses questions sur la prévalence de la peine de mort à l’aube d’une nouvelle décennie. Au 31 décembre 2019, il restait 56 pays qui appliquaient encore la peine capitale.
Le cas de l’Iran
Le régime iranien est connu pour son application sévère de la peine de mort, avec des crimes aussi insignifiants que l'adultère, l'apostasie et la consommation récidiviste d'alcool, tous punis de mort.
L'Iran a également l'un des taux les plus élevés d'exécutions de mineurs dans le monde, avec au moins 80 des 5000 individus actuellement sous le coup d'une condamnation à mort de mineurs, selon la base de données sur la peine de mort de Cornell. 
L’Iran est pourtant signataire de traités de droits humains et de la Convention relative aux droits de l’enfant, un traité international des droits humains qui stipule que la peine capitale ne doit pas être imposée pour des infractions commises par une personne de moins de 18 ans.
Sous le mandat de Rohani, la détention illégale d'étrangers et de doubles nationaux est devenue une stratégie clé du régime iranien. Téhéran poursuit une diplomatie dite des otages, utilisant ces personnes innocentes comme monnaie d'échange dans les relations de l'Iran avec les autres nations et comme levier diplomatique…

En Iran, le pardon "rémunéré" pour échapper à la peine de mort
France24, 9 octobre 2020 
Au pays des mollahs, les condamnés à la peine capitale peuvent échapper à la mort s’ils versent une indemnisation appelée "le prix du sang". De plus en plus répandu en Iran, ce pardon "rémunéré" aurait permis de sauver plusieurs centaines de condamnés en 2019. Un progrès en trompe-l’œil pour les ONG, qui accusent le régime d’instrumentaliser cette loi pour accentuer la répression politique.
Samedi 10 octobre, des campagnes sont organisées à travers le monde pour marquer la Journée mondiale contre la peine de mort. Comme chaque année, l’Iran est dans le viseur des abolitionnistes.
Avec plus de 280 exécutions en 2019, le pays demeure le 2ème exécuteur mondial après la Chine selon le dernier rapport de  Iran Human Rights, et Ensemble contre la peine de mort (ECPM)…

Iran : après 5 ans de prison, libération de la militante des droits humains, Narges Mohammadi
RFI, 8 octobre 2020
En Iran, Narges Mohammadi vient d'être libérée de prison. Cette journaliste et militante pour la défense des droits humains a passé plus de 5 ans en détention et devait encore purger 5 années supplémentaires. L'organisation Amnesty International se réjouit de cette "bonne nouvelle" concernant cette femme "injustement emprisonnée". 
 Journaliste, porte-parole du centre des défenseurs des droits de l'homme en Iran est surtout connue pour son combat en faveur de l'abolition de la peine de mort dans son pays…
En détention, cette militante âgée de 48 ans, subit de mauvais traitements, selon Amnesty International. En décembre 2019, lorsqu'on la transféré de la prison d'Evin à Téhéran à celle de Zanjan où elle est battue et reçoit des menaces de mort. On l'empêche ensuite de recevoir des visites, notamment de ses enfants... 

ONU-Iran
Covid-19 : Michelle Bachelet appelle l'Iran à libérer les défenseurs des droits de l'homme emprisonnés
News UN, 6 octobre 2020
La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a exprimé mardi sa profonde inquiétude face à la détérioration de la situation des défenseurs des droits humains, des avocats et des prisonniers politiques détenus dans les prisons d’Iran. Elle a appelé les autorités à les libérer à cause de la pandémie COVID-19…

La prisonnière politique Massoumeh Senobari contracte le coronavirus
women.ncr-iran.org, 3 octobre 2020
La prisonnière politique Massoumeh Senobari, âgée de 32 ans et mère d’un enfant, a contracté le coronavirus dans le quartier des femmes de la prison centrale de Tabriz. Les détenues qui contractent le virus ne sont pas isolées ni mises en quarantaine dans cette prison.
Senobari a été sauvagement torturée après son arrestation et souffrait déjà d’une vision floue, d’une fracture à la jambe droite et d’autres problèmes physiques. Mais les autorités pénitentiaires lui ont refusé un congé médical. Elle a été condamnée à un total de huit ans de prison pour "propagande contre l’Etat", "appartenance à l’OMPI" et "insulte à Khamenei".

Une poétesse et écrivaine de Lorestan, envoyée à la prison de Qarchak
CNRI Femmes, 1er octobre 2020
Mina Rad, poétesse et écrivaine, a été transférée à la sinistre prison de Qarchak pour y purger sa peine de prison.
Originaire de la ville de Doroud (ouest), Mina Rad a été arrêtée le 6 octobre 2018 et détenue pendant trois jours pour avoir participé à des manifestations. Accusée de "propagande contre l’État", elle a été condamnée à deux mois de prison et à huit mois avec sursis et incarcérée à la prison de Qarchak le 24 septembre 2020.

Détention d’une militante écologiste prolongée pour la troisième fois
CNRI Femmes, 1er octobre 2020
Les autorités judiciaires ont prolongé une troisième fois la détention de la militante écologiste Faranak Jamshidi. Elle est actuellement détenue à la prison de Sanandaj, la capitale de la province du Kurdistan (ouest).
Des agents des services de renseignements de Sanandaj ont arrêté et incarcéré Faranak Jamshidi le 28 juin 2020.
Elle avait déjà été convoquée et interrogée lors d’une vague d’arrestations de militants écologistes à l’automne 2018.

Trois membres de l'Association des écrivains iraniens emprisonnés
RSF, 1er octobre 2020
Reporters sans frontières (RSF) réitère sa condamnation du harcèlement judiciaire et des arrestations d'écrivains et de journalistes iraniens, après que trois membres de l'Association des écrivains iraniens, Reza Khandan Mahabadi, Baktash Abtin et Kayvan Bagen, aient été renvoyés en prison le 26 septembre dernier pour y purger des peines allant de trois ans et demi à six ans de prison.
Ces trois écrivains et journalistes ont été condamnés par un tribunal révolutionnaire de Téhéran en mai 2019 pour propagande anti-gouvernementale et publication illégale d'un journal en ligne sur Facebook. 
Dans une déclaration faite devant la prison d'Evin, les trois écrivains et journalistes ont déclaré être victimes de "fausses accusations" et avoir été condamnés parce qu'ils "ont lutté contre la censure et pour la liberté d'expression". 
L'Association des écrivains iraniens est la plus ancienne organisation de la société civile en Iran. Ses activités ont été interdites sous le Shah et à nouveau sous la Révolution islamique. Deux de ses dirigeants, les écrivains et journalistes Mohamad Makhtari et Mohamad Jafar Pouyandeh, ont été assassinés en 1998.

Plus de 100 prisonniers politiques transférés de force dans un autre quartier de la prison de Téhéran
iran-hrm.com, 1er octobre 2020
Ces derniers jours, une cinquantaine de détenus et, mercredi, quelque 82 prisonniers politiques prisonniers politiques ont été transférés vers le quartier 2 du pénitencier du Grand Téhéran, où étaient auparavant logés des délinquants toxicomanes. 
Une majorité de ces prisonniers politiques sont emprisonnés pour avoir participé aux manifestations de novembre 2019. Pour la plupart issus de familles pauvres, ils s’étaient équipés à leurs frais des réfrigérateurs, des télévisions, etc. mais n'ont pas été autorisés à emporter leurs affaires. Tous leurs efforts, temps, énergie et dépenses à réparer les murs, les plafonds et à installer des rideaux et des couvres lits avaient été gaspillés.
Le quartier 2 compte trois chambres, chacune d'entre elles ayant 24 lits. Compte tenu du nombre de prisonniers qui ont été emmenés dans le pavillon, il y aura au moins 10 détenus qui devront dormir à même le sol. Il n'y a que six toilettes et quatre salles de bain.
Le service est infesté de punaises de lit, de poux et de démangeaisons qui menacent la santé des détenus.
L'épidémie de coronavirus représente une menace plus importante dans ce service en raison du manque d'hygiène, du déplacement des prisonniers d'autres services et des conditions d'exiguïté notoires.
Certains des prisonniers ont refusé de recevoir des repas en signe de protestation contre leur transfert dans l'établissement.