04 décembre 2023

AFIF INFOS - Novembre 2023

 

Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

740 pendaisons en Iran depuis le début de 2023
dont au moins 7 prisonniers politiques, un mineur et 3 femmes 
La communauté internationale doit accorder une attention urgente à la récente vague d'exécutions en Iran par le régime de Khamenei. Les exécutions se sont multipliées depuis le début de la guerre à Gaza visant particulièrement les prisonniers politiques et les jeunes manifestants des récents soulèvements en Iran.
Le nombre effrayant et sans précédent de 740 exécutions durant les 11 mois de l’année en cours oblige à rompre le silence sur ces exécutions arbitraires, devenues quotidiennes, par la République islamique.


Une autre femme pendue à Rasht
HRANA, 30 novembre 2023
Cette femme avait été condamnée à mort pour meurtre. Elle est l’un des trois prisonniers pendus ce jour-là dans la prison de Lakan à Racht. 
La femme exécutée samedi 25 novembre est la 223e femme exécutée par le régime clérical depuis 2007. Elle est la 20e femme exécutée depuis janvier 2023.

Manifestant Kamran Rezaei exécuté à Chiraz
Iran HRM, 30 novembre 2023
La sentence d'exécution d'un autre détenu des manifestations de novembre 2019, Kamran Rezaei, a eu lieu le 30 novembre à la prison centrale de Chiraz. Kamran Rezaei, 33 ans, avait été arrêté lors des manifestations de novembre 2019 et accusé à tort du meurtre d'un membre des bassidji. Il avait été détenu à l'isolement pendant 7 mois et contraint sous la torture d'avouer contre lui-même. Selon une source informée, Kamran Rezaei a subi de graves tortures, au point que son urine a été mélangée à du sang pendant une longue période, et il a souffert de graves problèmes à l'oreille droite. Kamran a toujours clamé son innocence et croyait qu'il serait libéré. On ne dispose pas de plus de détails sur le cas de Kamran Rezaei. Cependant, il a été injustement condamné à mort lors d'un procès inéquitable, et toutes les charges retenues contre lui étaient fondées sur des aveux obtenus sous la torture.

Prisonnier politique kurde Ayoub Karimi exécuté par pendaison collective
Iran Human Rights , 29 novembre 2023 
Après avoir passé 14 ans dans le couloir de la mort, le prisonnier politique kurde et sunnite Ayoub Karimi a été exécuté avec six autres hommes lors d'une pendaison collective à la prison de Ghezelhesar ce matin. Il avait été arrêté avec six autres en janvier 2010. L’exécution d'Ayoub Karimi, fondée sur des aveux obtenus sous la contrainte et sans procès équitable, tout comme l'exécution d'autres prisonniers politiques.
Les sept accusés ont été condamnés à mort pour moharebeh (inimitié envers Dieu) et efsad-fil-arz (corruption sur terre) par "action armée et appartenance à un groupe jihadiste salafiste" par la branche 28 du tribunal révolutionnaire de Téhéran en février/mars 2016. 

Manifestant Hani Shahbazi exécuté à Ahvaz
Iran HRM, 29 novembre 2023
Un prisonnier politique arabe de 32 ans a été pendu dans la prison Sepidar d’Ahvaz à l’aube du mardi 28 novembre 2023. Hani Shahbazi avait été condamné à mort pour moharebeh (guerre contre Dieu) et pour le meurtre présumé de deux agents du Renseignement du régime iranien.
Il était l’un des manifestants détenus lors des manifestations de novembre 2019. À la suite de la répression brutale et sanglante contre les habitants de Shadegan en novembre 2019, ce manifestant a été arrêté dans cette ville le mardi 3 décembre 2019. Il a été soumis à de graves tortures et à des aveux forcés. 

Le chanteur protestataire Toomaj Salehi face à une nouvelle arrestation
HRANA, 30 novembre 2023
Le rappeur protestataire Toomaj Salehi a été de nouveau arrêté à Babol par les forces de sécurité. Il a été emmené dans un lieu tenu secret malgré sa récente libération sous caution de la prison de Dastgerd, à Ispahan, le 18 novembre.

Exécution secrète d’ancien prisonnier politique Ali Saber à Racht
CNRI/Iran HRM, 27 novembre 2023
Aux premières heures du samedi 25 novembre  2023, la sentence de mort du prisonnier politique Ali Saber Motlagh, 62 ans, a été secrètement exécutée dans la prison de Lakan à Rasht. Ali Saber Motlagh, fils de Hossein, était âgé de.
Selon une source proche des familles des prisonniers de la prison de Lakan à Rasht, Ali Saber Motlagh était un prisonnier politique des années 1980, détenu pour soutien à l'organisation des Moudjahidines (OMPI). Il avait été libéré après plusieurs années, mais il a été arrêté à nouveau en 2020, accusé d'être impliqué dans l'assassinat d'un responsable de la sécurité du régime iranien en 1981, ce qu’il a toujours nié.

Iran - 1,5 million d’enfants sur le point d’abandonner l’école, 14 millions sans alimentation adéquate
Iran Focus, 26 novembre 2023    
« …Les statistiques montrent que 70% des abandons scolaires appartiennent aux foyers qui subissent les plus graves pressions en matière de moyens de subsistance.
Ces groupes, principalement constitués de familles ouvrières et de ménages couverts par des organismes de soutien, ainsi que d’employés du gouvernement, ont des revenus allant de 30 à 80 millions de rials (environ 60 à 159 dollars). Et ce, alors que divers médias ont annoncé que le coût minimum requis pour un panier alimentaire adéquat pour un ménage de Téhéran était supérieur à 300 millions de rials (environ 595 dollars). Le taux d’abandon scolaire dans les zones frontalières et les régions moins développées est bien supérieur à la moyenne nationale : "Environ 15 % des abandons scolaires du pays se trouvent dans la province du Sistan-Baloutchistan"…  "l’aliment de base des habitants de la province est le pain, la pâte et tomate".

Journée internationale pour l'élimination
de la violence à l'égard des femmes

La République islamique perpétue la violence systématique et institutionnalisée à l'encontre des femmes
Kurdpa, 25 novembre 2023 
« La violence et la répression systématiques et institutionnelles à l'encontre des femmes sous un État est le principal critère de sélection de cette journée comme Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. 
…La République islamique a fait preuve de la forme de violence la plus évidente au cours de l'année écoulée, qui a touché les femmes du Kurdistan et d'Iran. 
Ce qui suit ne reflète qu'à une partie de cette violence :
- La police de sécurité morale du régime a tué Jina-Mahsa Amini et Armaita Garavand
- Plus de 60 femmes ont été tuées lors des manifestations de 2022, 
- Des centaines de manifestantes ont été blessées et ont reçu des balles,
- Près de 4 000 femmes ont été détenues en Iran, 
- Des dizaines de femmes ont été condamnées à des peines d'emprisonnement et n'ont pas eu accès aux droits fondamentaux, 
- Attaques chimiques contre de nombreuses écoles et empoisonnement d'un grand nombre d'élèves, 
- Expulsion d'un grand nombre d'enseignants, d'étudiants et de professeurs des écoles et des universités, 
- des pressions et des menaces constantes à l'encontre des familles des victimes des manifestations nationales de 2022 et leur détention arbitraire, 
- Empêcher les familles et les mères en quête de justice de se recueillir sur les tombes de leurs enfants, 
- L'adoption de projets de loi relatifs à l'imposition du hijab obligatoire aux femmes et au fait que le gouvernement a la main libre pour tuer des femmes à cause du hijab… »

Iran exécute un mineur délinquant
Hengaw/hra-news.org/iranhrs.org/iranhr.net, 25 novembre 2023
Condamné à mort pour meurtre présumé, Hamidreza Azari, 17 ans, a été exécuté par pendaison le vendredi 24 novembre dans la prison de Sabzevar (nord-est)
Né le 11 août 2006, Hamidreza Azari n’avait que 16 ans au moment des faits en mai dernier, l'adolescent aurait tué un homme lors d'une rixe.
Dans ses aveux forcés diffusés précédemment et dans le rapport des médias d'État, son âge était annoncée de 18 ans. Il s'agit d'une tentative délibérée d'échapper à l'obligation de rendre des comptes pour avoir violé les lois internationales et la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant qui interdisent explicitement l'application de la peine de mort à l'encontre de mineurs délinquants.
L'Iran est l'un des rares pays au monde à condamner à mort des enfants et à exécuter plus de mineurs que tous les autres pays ; au moins 68 mineurs avaient été exécutés en Iran depuis 2010.

Huitième manifestant Milad Zohrevand exécuté secrètement à Hamedan
IHRNGO/kampain.info, 24 novembre 2023
Milad Zohrevand, un manifestant de Malayer arrêté lors des manifestations nationales "Femme, Vie, Liberté", a été secrètement exécuté pour meurtre dans la prison centrale de Hamedan. 
Agé de 20 ans, Milad a été arrêté le 27 octobre 2022, date du 40ème jour de la mort de Mahsa Jina Amini, qui avait déclenché des manifestations dans tout l'Iran.
Les médias d'État ont affirmé que Milad Zohrevand avait tué ce jour-là un officier du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) nommé Ali Nazari. Il a donc été condamné au qesas (châtiment en nature) pour meurtre. Le 15 novembre, l'agence de presse Mizan, qui dépend du pouvoir judiciaire, a annoncé que la Cour suprême avait confirmé la condamnation de Milad.
Il s'est vu refuser le droit à une procédure régulière et à un procès équitable. L'exécution de Milad s'est déroulée en secret, le privant du droit de dire au revoir à sa famille.
Milad Zohrevand est le huitième manifestant exécuté, après Mohsen Shekari, Majidreza Rahnavard, Seyed Mohammad Hosseini, Mohammad Mehdi Karami, Saleh Mirhashemi, Saeed Yaghoubi et Majid Kazemi ont tous été exécutés depuis décembre 2022.
 
Les arrestations des femmes journalistes se poursuivent en Iran
RSF demande la libération de Nasim Sultan Beigi et Saeedeh Shafiei
Communiqué de Presse, 23 novembre 2023
Condamnées à trois ans et demi de prison, les journalistes indépendantes Saeedeh Shafiei et Nasim Sultan Beigi payent, comme nombre de leurs consœurs et confrères dans le pays, le prix de leur devoir d’informer, qu’elles ont exercé en couvrant le soulèvement populaire “Femme, vie, liberté”. Reporters sans rontières (RSF) demande leur libération inconditionnelle.
Le dimanche 19 novembre, Saeedeh Shafiei s'est rendue à la prison d'Evin, près de Téhéran, pour commencer à purger sa peine d'emprisonnement de trois ans et demi. Deux jours plus tard, le 21 novembre, elle a été rejointe par sa consœur, Nasim Sultan Beigi. Les deux journalistes indépendantes ont été jugées lors d'un procès public le 3 juillet, puis reconnues coupables, le 31 du même mois, de collusion, de participation à des rassemblements illégaux et de diffusion de propagande contre le régime.

PE-Iran
Violations des droits humains en Iran…
Parlement européen, 23 novembre 2023
Le Parlement européen a adopté jeudi trois résolutions sur la situation des droits humains en Iran, au Niger et en Géorgie.
La situation des droits humains en Iran, en particulier les dernières attaques contre les femmes, les défenseurs des droits des femmes et la détention arbitraire de ressortissants de l’UE.
Le Parlement condamne fermement la détérioration continue de la situation des droits humains en Iran et les assassinats brutaux de femmes perpétrés par les autorités iraniennes, notamment de la lauréate du prix Sakharov 2023, Jina Mahsa Amini. Les députés demandent instamment aux autorités iraniennes de mettre immédiatement fin à toute discrimination à l’égard des femmes et des filles, y compris aux lois imposant le port du voile, et d’abroger toutes les lois discriminatoires en matière de genre.
Ils condamnent fermement la pratique iranienne de la détention arbitraire, le refus de traitement médical, la violence policière, la torture, l’imposition de la peine de mort et l’augmentation alarmante du nombre d’exécutions. Les députés demandent la libération immédiate de toutes les victimes de détention arbitraire et des défenseurs des droits humains…
La résolution condamne la diplomatie des otages menée par l’Iran et insiste pour que l’UE lance une stratégie européenne de lutte contre la diplomatie des otages, et les députés demandent à l’Iran de  libérer immédiatement et sans condition…

Le tsunami de l'immigration 
3000 infirmières quittent l’Iran chaque année  en raison de la pauvreté et de l'oppression
iranhrs.org, 22 novembre 2023
Selon le secrétaire de la Maison des infirmières, plus de 3000 infirmières émigrent chaque année. Il admet que la pénurie d'infirmières est grave et que des patients perdent la vie à cause de cela. 
La raison principale de cette migration est le manque de sécurité politique, économique et sociale. La corruption systématique au sein de l'administration du pays est l'une des principales raisons de cette migration. De nombreuses infirmières quittent le pays parce qu'elles n'ont pas d'emploi ou qu'elles ne voient pas d'avenir garanti pour elles-mêmes. 

Arrestation et détention des militants du syndicat des enseignants
HRANA/kampain.info, 20 novembre 2023
Le 20 novembre 2023, les autorités ont arrêté Mohammad-Ali Zahmatkesh, Afshin Razmjooei et Mojgan Baqeri, militants du syndicat des enseignants de la province de Fars, pour qu'ils purgent leur peine. La peine de deux ans avec surveillance électronique pour Abdolrazagh Amiri et Zahra Esfandiari a aussi été mise en œuvre, limitant leurs déplacements dans un rayon de 1000 mètres autour de leur résidence... 
Les arrestations de ces militants syndicaux dans la province de Fars ont eu lieu à leurs domiciles respectifs. 

Privée de soins médicaux, le dernier état de Zohreh Sarv à la prison d'Evin
HRANA, 19 novembre 2023
La prisonnière politique Mme Zohreh Sarv, qui purge sa peine à la prison d'Evin, est en mauvaise santé mais privée de soins médicaux appropriés. Le procureur lui interdit un congé médical. Elle souffre de problèmes de santé, comme un kyste au sein… Les forces de sécurité ont arrêté Mme Sarv au début de l'automne 2021 et l'ont transférée au service de renseignement du CGRI, connu sous le nom de quartier A1… La branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran l'a condamnée à sept ans de prison pour rassemblement, collusion et propagande contre l'État. elle sera condamnée à six ans de prison.

Manifestante Hamideh Zeraei, condamnée à la prison, à l'exil et à d'autres peines
HRANA, 18 novembre 2023
La première section du tribunal révolutionnaire de Karaj a condamné Hamideh Zeraei, détenue lors des manifestations nationales de 2022, à un an de prison, deux ans d'interdiction de séjour dans la ville de Rasht, deux ans d'interdiction de quitter le pays et d'être active dans l'espace virtuel. Selon le décret émis par le juge Musa Asef al-Hosseini le 16 novembre 2023, et transmis à Mme Zeraei en prison, elle est condamnée à un an de prison pour "propagande contre l'État". 

Une femme baloutche exécutée à Kerman
Hal Vash/Iran HRM , 15 novembre 2023
La prisonnière ZarKhatoon Mazar Zehei, une mère de 46 ans originaire de Saravan, résidant à Khash (Sistan-Baloutchistan), a été exécutée à la prison centrale de Kerman pour infractions liées à la drogue. Veuve et mère d'une fille, elle a été transférée à l'isolement pour l'exécution de la peine de mort et a rendu une dernière visite à sa famille
Elle a été arrêté sur la route allant de Kerman à Chiraz à un point de contrôle en décembre 2017 pour des accusations liées à des infractions liées à la drogue et au transport de drogue à l'intérieur du bus. Elle a nié à plusieurs reprises ces accusations. En raison de sa pauvreté, cette citoyenne baloutche n'a pas pu se payer un avocat expérimenté pour défendre son innocence.
Selon les statistiques publiées par Iran HRM à l'occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, le 10 octobre 2023, au moins 18 femmes ont été exécutées dans les prisons iraniennes depuis le début de cette année. ZarKhatoon Mazar Zehei est la 19e femme exécutée par le régime iranien. L’Iran continue de détenir le record du plus grand nombre d’exécutions de femmes dans le monde.

Arrestation et détention des journalistes à Rasht 
kampain.info, 14 novembre 2023
Les forces de sécurité ont arrêté et transféré Rozita Rajaei, Anahita Hejazi, et Nina Golestani, trois journalistes et activistes à Rasht, dans un lieu non divulgué. Auparavant, des rapports avaient confirmé l'arrestation de  deux autres, Nasim Tavafzadeh et Halaleh Naqdi... Nasim Tavafzadeh est rédactrice en chef du site d'information "Moroor" et directrice de l'Institut environnemental des travailleurs verts, et Halaleh Naqdi, journaliste spécialiste de l'environnement au site d'information "Moroor" et membre de l'Institut environnemental des travailleurs verts. 
Elles ont été détenues sans qu'une décision de justice. Jusqu'à présent, la raison de leur arrestation, les charges retenues contre elles et le lieu exact où elles se trouvent ne sont pas connus. 

Narges Mohammadi cesse sa grève de la faim 
LE DEVOIR, 10 novembre 2023
La prix Nobel de la paix 2023, la militante iranienne emprisonnée Narges Mohammadi, a annoncé vendredi avoir cessé sa grève de la faim après avoir obtenu d’être transférée à l’hôpital sans se couvrir la tête, selon un message transmis par sa famille.
"J’ai été transférée mercredi de la prison à l’hôpital sans porter le voile obligatoire", écrit Mme Mohammadi dans la version anglaise d’un message sur Instagram transmise à l’AFP par ses proches.
La quinquagénaire, qui se bat depuis plus de vingt ans contre la peine de mort et contre le voile obligatoire imposé aux femmes par la République islamique, s’était mise en grève de la faim le 6 novembre, refusant de porter le foulard pour son transfert à l’hôpital.
Elle souffre de problèmes cardiaques et nécessitait une hospitalisation urgente. 
Des amis et proches qui l’attendaient à l’entrée de l’hôpital ont été brièvement arrêtés et interrogés, leurs appareils photo confisqués.

Féminicide
Victime du mariage précoce, une jeune fille de 16 ans assassinée
Hengaw- 7 novembre 2023
Une  adolescente de 16 ans a été assassinée par son mari dans l'une des rues de Zabol (Sistan-et-Baloutchistan). Selon un rapport du journal Hamshahri, citant des représentants des forces de l'ordre, la jeune fille a été tuée d'une balle de revolver dans la région de la hanche. Après avoir été blessée par le tir de son mari, la victime a été transférée à l'hôpital où elle a tragiquement perdu la vie.
Après la fusillade, le mari de l'adolescente a pris la fuite, mais il a été arrêté par la suite. Dans ses déclarations, il a évoqué des "différends familiaux" comme motif de son acte.

Un dossier déposé contre la journaliste Zainab Rahimi
iranwire.com, 6 novembre 2023
Zeinab Rahimi, journaliste dans le domaine de l'environnement, a annoncé qu'une plainte avait été déposée contre elle et qu'elle avait été convoquée au parquet de la culture et des médias. Elle est la cinquième journaliste à annoncer sa convocation par le parquet de Téhéran après l'annonce officielle de la mort d'Armita Gravand, une étudiante décédée dans le métro. Anciennement collaboratrice de l'agence de presse ISNA (gouvernementale), elle a été renvoyée de cette agence en 2020 pour avoir publié un tweet en réponse aux propos du chef de l'organisation environnementale. Elle travaille actuellement avec Asr Iran.

L'étudiante Parastoo Faridi, détenue à Tabriz
hra-news.org, 5 novembre 2023
Les forces de sécurité ont arrêté Parastoo Faridi, étudiante en ingénierie industrielle à l'université de Tabriz, le 4 novembre 2023, et l'ont transférée dans un lieu non divulgué. L'arrestation de cette étudiante a eu lieu dans la résidence de son père à Tabriz, où les agents de sécurité ont confisqué certains de ses effets personnels, y compris son téléphone portable et son ordinateur portable. Jusqu'à présent, aucune information n'a été fournie concernant les raisons de l'arrestation, les charges retenues contre elle ou son lieu de détention

40 exécutions en 13 jours 
Secrétariat du CNRI, 4 novembre 2023
Appel à une action urgente pour sauver les condamnés à mort
La machine à tuer de Khamenei fonctionne avec de plus en plus de fureur en Iran et à l’étranger pour sauver la dictature religieuse de son inévitable renversement. Aujourd’hui, samedi 4 novembre, les bourreaux ont pendu deux frères baloutches, Saïd Alizehi et Ismaïl Alizehi, à la prison centrale de Zahedan. Jeudi 2 novembre, six prisonniers dont Ebrahim Naroui, Nassir Karimi, Ali Hade’i et deux autres condamnés ont été exécutés à la prison centrale d’Ispahan, ainsi que Hossein Golmohammadi à la prison centrale d’Arak…
Le régime inhumain des mollahs a ainsi pendu au moins 40 prisonniers au cours des 13 derniers jours.

ONU-Iran
Le Comité des droits de l’homme publie ses conclusions sur l’Iran…
ohchr.org, 3 novembre 2023

               République islamique d'Iran
« Le Comité a été troublé par les dispositions légales qui continuent à discriminer les femmes et les filles, en particulier le projet de loi sur le soutien à la famille par la promotion de la culture de la chasteté et du hijab, qui impose des sanctions sévères aux femmes et aux filles en cas de violation du code vestimentaire obligatoire, pouvant aller jusqu'à dix ans d'emprisonnement et la flagellation. Elle est également préoccupée par le redéploiement de la police des mœurs pour surveiller le code vestimentaire en public. Il a exhorté l'État partie à réformer ou à abroger les lois et les politiques qui criminalisent le non-respect du port obligatoire du voile, en particulier le "projet de loi visant à soutenir la famille en promouvant la culture de la chasteté et du hijab". Il a également demandé à l'État partie de dissoudre la police des mœurs.
Le Comité a tiré la sonnette d'alarme sur le nombre très élevé d'exécutions dans l'État partie, y compris pour des infractions passibles de la peine de mort mais qui ne sont pas considérées comme "les plus graves", telles que les infractions liées à la drogue et les infractions contre l'État et la religion. Il s'est également interrogé sur le recours disproportionné à la peine de mort contre des membres de minorités et sur l'exécution de mineurs. Le Comité a demandé à la République islamique d'Iran de veiller à ce que la peine de mort ne soit prononcée que pour les crimes les plus graves, impliquant un homicide volontaire, et d'envisager dûment l'instauration d'un moratoire sur la peine de mort. Il a souligné qu'aucune personne âgée de moins de 18 ans au moment de la commission d'un crime ne peut être condamnée à la peine de mort. »

"Invraisemblable !", la controversée présidence de l'Iran d'un forum social de l'ONU !
francetvinfo.fr, 2 novembre 2023
Le forum se déroule jeudi et vendredi en Suisse. Et la présidence de l'Iran sur un thème lié aux droits de l'homme suscite l'indignation en France.
Ce n'est pas une plaisanterie, ce forum social du Conseil des droits de l'Homme se tient bien les 2 et 3 novembre à Genève, sous présidence iranienne. L'information a suscité de nombreuses réactions en France. "Parfois, la réalité dépasse la fiction", s'indigne, par exemple, la Licra, la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme.
Un forum sans pouvoir décisionnaire
Il ne s'agit pas du Conseil des droits de l'homme lui-même, organe de l'ONU qui est présidé par la République Tchèque. Le forum social, c'est une réunion annuelle de deux jours, sans aucun pouvoir de décision. Un espace de discussion qui rassemble des États, des ONG, des entreprises sur un thème. Cette année, c'est la gestion de l'eau pour les droits de l’Homme et le développement durable. Ajoutons qu'il existe une trentaine de forums, de groupes de travail ou de comités au sein du Conseil des droits de l'Homme…

La prisonnière Maryam Forough-Manesh pendue à Yasouj 
hra-news.org/kampain.info, 2 novembre 2023
Maryam Forough-Manesh, citoyenne de Dehdasht (Kohgilouyeh et Boyer Ahmad) a été exécutée à l'aube du 1er novembre 2023 dans la prison centrale de Yasuj. Elle avait été reconnue coupable de meurtre et condamnée à mort. Le nombre d’années d’incarcération n’est pas encore connu.
L'exécution de cette prisonnière n'a pas été jusqu'à présent annoncée par les autorités pénitentiaires et les institutions en charge.
Il s’agit de la 221ème  femme exécutée en Iran depuis 2007, et de la 18ème exécutée en 2023, à ce jour.
118 femmes ont été exécutées en Iran entre août 2013 et août 2021, lorsque Hassan Rouhani était au pouvoir. Cela représente une moyenne de 15 femmes exécutées par an.

Arrestations  lors des funérailles d'Armita Garavand
AFP/HRANA, 30 octobre et 3 novembre 2023
Un groupe de citoyens qui assistaient aux funérailles d'Armita Garavand ont été arrêtés. La jeune lycéenne de 17 ans, originaire d'une région kurde, a été enterrée dans un cimetière du sud de Téhéran au lendemain de son décès dans un hôpital après environ un mois de coma à la suite d'un malaise dans le métro. Jusqu'à présent, 17 personnes parmi les arrêtées détenus à la prison d'Evin et à la prison de Qarchak à Varamin, ont été identifiés. Bien qu'une caution ait été fixée pour leur libération, les autorités compétentes s'y opposent. Le lieu de détention de certains d'entre eux n'est pas connu.

Des écolières à nouveau empoisonnées
rouydad24.ir/hamshahrionline.ir/hra-news.org/VOA, 29 octobre au 4 novembre 2023
Les attaques chimiques et au gaz odorant qui provoqué l’étouffement,  l’essoufflement et d’autres symptômes d’empoisonnement ont visé à nouveau les écolières iraniennes :
- Le 29 octobre, 67 écolières du Lycée Kowsar à Zanjan ont été hospitalisées. 
- Le 1er novembre, les élèves d’une école primaire de filles du village de Rasoulabad (Sistan-et-Balouchestan) ont été transportées vers les centres médicaux proches.
Le 4 novembre, ça été le tour d’un certain nombre d’élèves de l’école de filles Kowsar à Ahvaz..
Les médias officiels iraniens n’ont pas utilisé le terme "empoisonnement" et ont seulement parlé d'"essoufflement" et "des malaises dus au stress".
L'empoisonnement en série d'élèves, principalement dans des écoles de filles, a commencé à Qom à l'automne 2022 et s'est ensuite étendu à plusieurs provinces. Mais aucune mesure significative n’a été prise par L’Etat iranien pour mettre fin à ces attaques organisées et pour trouver et sanctionner les responsables.


07 novembre 2023

AFIF INFOS - Octobre 2023


Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 
 
         Plus de 600 exécutions en Iran en 2023, un record depuis 2015
AFIF appelle le Conseil des droits humains des Nations Unies, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme en Iran et tous les défenseurs des droits de l’homme à condamner la tendance à la hausse des exécutions en Iran et à contraindre le régime à mettre fin à cette pratique inhumaine. 
 
Hausse des exécutions en octobre en Iran
Iran HRM/AFIF, 30 octobre 2023 
Au moins 86 prisonniers ont été pendus par le régime iranien en octobre 2023.
17 femmes ont été exécutées en Iran depuis le début de cette année, la dernière à la prison centrale de Ispahan.
Les exécutions en Iran sont devenues de plus en plus fréquentes sous la présidence d’Ebrahim Raïssi, l’un des responsable des exécutions collectives de plusieurs milliers de prisonniers politiques en été-automne 1988.
Son gouvernement craint un autre soulèvement des femmes et des jeunes et la reprise des protestations au niveau national par une population profondément mécontente.
Le mois d’octobre a vu une augmentation drastique du recours à la peine de mort.

Iran - Nasrin Sotoudeh arrêtée lors des funérailles d'Armita Garawand
AFP, 30 octobre 2023 
L'avocate iranienne et défenseure des droits humains Nasrin Sotoudeh a été arrêtée après avoir assisté dimanche à l'enterrement d'une jeune lycéenne morte dans des circonstances controversées. "Mon épouse a été arrêtée lors des funérailles d'Armita Garawand avec de nombreux autres participants", a indiqué son conjoint Reza Khandan à AFP, ajoutant que Nasrin Sotoudeh avait été "violemment battue".
Selon l'agence locale Fars, elle avait "été arrêtée et remise à l'autorité judiciaire" pour "ne pas avoir porté le voile" et "perturbé la sécurité mentale de la société".
Nasrin Sotoudeh a été arrêtée à plusieurs reprises ces dernières années. Elle avait été incarcérée en 2018 après avoir défendu une femme arrêtée pour avoir manifesté contre l'obligation du voile en Iran. En 2019, elle a été condamnée à 12 ans de prison "pour avoir encouragé la corruption et la débauche".

Iran - Armita Garawand, interpellée pour non-port du voile, est morte après un mois de coma
AFP/ Le Figaro, 28 octobre 2023
La lycéenne iranienne Armita Garawand, tombée dans le coma dans des circonstances controversées début octobre dans le métro de Téhéran, est morte samedi, a annoncé un média local.
Agée de 16 ans et originaire d'une région kurde, l'adolescente était hospitalisée à l'hôpital Fajr de Téhéran depuis le 1er octobre après s'être évanouie dans le métro de la capitale.
Les circonstances de ce malaise sont controversées. Les autorités ont affirmé que l'adolescente avait été victime d'une" chute de tension" et nié toute "altercation verbale ou physique" entre elle "et des passagers ou des cadres du métro".
Mais selon des ONG, la lycéenne a été grièvement blessée lors d'une "agression" de la part de membres de la police des mœurs, chargés de faire appliquer l'obligation pour les femmes iraniennes de porter le voile en public.
Cette affaire est intervenue un peu plus d'un an après le décès en détention de Mahsa Amini…

Sarveh Pour-Mohammadi condamnée à 10 ans de prison

Kurdpa/HRANA, 27 octobre 2023
Le tribunal révolutionnaire de Sanandaj a condamné Sarveh Pour-Mohammadi à 10 ans de prison, selon un rapport de Kurdpa.
Le juge Karami a notifié le verdict d’emprisonnement à l'avocat de Pour-Mohammadi. Elle est condamné  avoir "créé des groupes avec l'intention de perturber la sécurité nationale".
Pour-Mohammadi, membre de l'association socioculturelle Nozhin, a été appréhendée par les forces de sécurité le 29 janvier 2023. Après avoir passé 13 jours en détention, elle a été libérée sous caution du centre correctionnel de Sanandaj.

Iran. Nouvelle vague d’attaques violentes contre des manifestant·e·s et fidèles baloutches
Amnesty International, 26 octobre 2023
https://www.amnesty.fr/presse/iran-nouvelle-vague-dattaques-violentes-contre-des?#
La répression incessante des autorités iraniennes contre les rassemblements hebdomadaires pacifiques de milliers de manifestant·e·s et fidèles de la minorité baloutche opprimée en Iran à Zahedan, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan, est montée d’un cran vendredi 20 octobre : les forces de sécurité ont procédé à des passages à tabac, ont utilisé de manière illégale gaz lacrymogènes et canons à eau, et se sont livrées à des arrestations arbitraires massives, des disparitions forcées, des actes de torture et des mauvais traitements.
Les habitant·e·s craignent que les autorités ne se préparent à de nouvelles effusions de sang.
Amnesty International engage une nouvelle fois la communauté internationale à faire pression sur les autorités iraniennes pour qu’elles permettent à la mission d’établissement des faits de l’ONU de se rendre librement dans le pays en vue d’enquêter sur les violations des droits humains liées au soulèvement.

Iran - Plusieurs actrices privées de travail pour avoir ôté leur voile
AFP/Le Figaro, 25 octobre 2023
Les autorités iraniennes ont indiqué mercredi qu'au moins douze comédiennes étaient interdites de travail pour être apparues en public sans porter le hijab obligatoire dans la République islamique.
"Celles qui ne respectent pas la loi ne sont pas autorisées à travailler", a déclaré le ministre de la Culture et de l'Orientation islamique, Mohammad Mehdi Esmaeili. Il a ainsi confirmé des propos tenus la veille par un responsable du secteur du cinéma, Habib Il Beigi, selon lequel plus de douze actrices ne pouvaient plus tourner pour ne pas avoir respecté la loi sur le hijab. "Elles ne peuvent plus tourner dans un nouveau film", a-t-il indiqué, en précisant que les films dans lesquels elles avaient déjà tourné pouvaient sortir pour ne pas affecter financièrement les maisons de production.
Un certain nombre d'actrices et de célébrités sont apparues tête nue sur les réseaux sociaux depuis le mouvement de contestation provoqué par la mort de Mahsa Amini. Parmi les actrices frappées par l'interdiction de travail figurent notamment Taraneh Alidoosti, Katayoun Riahi et Fatemeh Motamed-Aria, selon le site du quotidien Hamshahri.
Taraneh Alidoosti, qui a été brièvement arrêtée en 2022, est l'une des actrices les plus célèbres vivant encore en Iran. Ayant notamment tourné pour le réalisateur Asghar Farhadi, elle avait posté sur les réseaux sociaux une photo d'elle tête nue et un message en kurde en soutien au mouvement Femme-Vie-Liberté.

Dix militantes bahaïes appréhendées par les forces de sécurité à Ispahan

Hengaw, 25 octobre 2023
Dans la continuité des pressions exercées sur la communauté bahaïe, dix militantes bahaïes  ont été appréhendées  le 23 octobre par les forces de sécurité du régime iranien à Ispahan.
Les agents de la République islamique ont procédé à des perquisitions et des inspections dans leurs domiciles, confisquant par la suite certains de leurs effets personnels.
Ces femmes ont été transférées dans des lieux non divulgués après leur arrestation.

Les droits des femmes et des filles iraniennes sous la menace grandissante du projet de loi sur le port obligatoire du voile
Par Pegah Sadeghi, assistante de recherche sur l'Iran à Amnesty International, 25 octobre 2023
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2023/10/iranian-women-and-girls-face-further-violations-of-their-rights-under-compulsory-veiling-bill/
 
Armita Garawand, une lycéenne de seize ans, est toujours dans le coma après avoir perdu connaissance le 1er octobre 2023 dans le métro de Téhéran. Selon certaines informations, elle a été hospitalisée à la suite d'une confrontation avec une personne chargée de faire appliquer la loi iranienne sur le port obligatoire du voile, qui est dégradante et discriminatoire. Son hospitalisation s'inscrit dans le contexte de l'intensification de l'oppression des femmes et des jeunes filles par les autorités iraniennes au cours des derniers mois.
Il est crucial que les États membres de l’UE actionnent les leviers juridiques internationaux permettant de mettre en cause la responsabilité des dirigeants iraniens qui ont ordonné, planifié et commis des violations aussi généralisées et systématiques des droits des femmes et des filles.

Mariage des mineurs
26 000 adolescentes iraniennes de moins de 15 ans mariées en 2023

Iran Focus, 24 octobre 2023
Selon un rapport du Centre statistique d’Iran, 25900 adolescentes iraniennes se sont mariées depuis l’hiver dernier. Selon ces informations, plus de 1300 enfants sont nés de mères âgées de moins de 15 ans, ce qui est supérieur aux statistiques de l’année précédente.
Le journal Hammihan, citant le rapport du centre statistique du 19 octobre, rapporte que plus de 200 adolescentes iraniennes de moins de 15 ans ont demandé le divorce au cours de l’hiver dernier.
Auparavant, le journal officiel Etemad avait rapporté en mai qu’au moins 27 000 adolescentes iraniennes de moins de 15 ans s’étaient mariées en un an, citant des données du Centre statistique d’Iran. Selon ces données, 27 448 cas de mariage de filles de moins de 15 ans ont été enregistrés dans différentes régions d’Iran entre l’hiver 2021 et l’automne 2022.
D’après ces statistiques, 135 000 mariages d’adolescentes iraniennes de moins de 18 ans sont enregistrés en moyenne chaque année en Iran, dont environ 1 700 concernent des filles de moins de 13 ans.
Selon les lois du régime iranien, les mariages de filles de moins de 13 ans ne requièrent que le "consentement parental" et "l’approbation du tribunal en fonction de l’intérêt supérieur de l’enfant"…

ONU-Iran
Présentation du rapport de Javaid Rehman à l’Assemblée générale des Nations unies, 3ème commission  - New York

A/78/326, 24 octobre 2023
https://media.un.org/en/asset/k10/k10jyzpnu2
Third Committee, 34th plenary meeting - General Assembly, 78th session | UN Web TV
Dialogue interactif sur l'Iran
Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran, a indiqué que son rapport dépeint la sombre réalité de la situation des droits humains en Iran.  Il a déploré l’absence d’enquête indépendante sur la mort en garde à vue de Jina Mahsa Amini, 13 mois après les faits, ainsi que sur les diverses violences commises par les forces de sécurité dans le cadre des manifestations qui ont eu lieu depuis septembre 2022.  
Il s’est également alarmé de l’extrême niveau de violence ciblant les minorités ethniques et religieuses, en particulier les Kurdes et les Baloutches, notant qu’entre septembre 2022 et mai 2023, au moins 140 manifestants kurdes ont été tués par les forces de sécurité.  En septembre 2022, les forces de sécurité ont abattu au moins 95 personnes à Zahedan.  La gravité des violations commises par les autorités laisse présager la commission de crimes internationaux, notamment les crimes contre l’humanité…
"J'invite instamment la communauté internationale à demander des comptes sur des événements emblématiques de longue date qui ont été traités avec une impunité persistante, notamment les disparitions forcées et les exécutions sommaires et arbitraires de 1981 et 1988, ainsi que les manifestations de novembre 2019" , a indiqué le Rapporteur spécial.

Roya Zakeri, Hospitalisée en psychiatrie pour avoir refusé de porter le voile obligatoire
Iran HRM/kurdistan-au-feminin.fr, 20 octobre 2023   
Roya Zakeri, jeune femme de 31 ans, a été harcelée par une patrouille de police du hijab, battue puis arrêtée pour avoir refusé de porter le voile obligatoire.
Pour protester, Roya Zakeri dont la vidéo a circulé sous le titre " La fille de Tabriz" en début de semaine, a commencé à scander des slogans et à crier avec défi "Mort au dictateur" et "Mort à Khamenei" au visage des forces de sécurité. Des agents du gouvernement l’ont enlevée dans la foule à l’aide d’une ambulance et l’ont emmenée à l’hôpital de neurologie et de psychiatrie Razi à Tabriz. Elle est désormais soumise à des mesures de sécurité strictes qui interdisent toute visite.
Le transfert des prisonniers politiques à l’hôpital psychiatrique est une méthode couramment utilisée par le régime iranien pour réprimer l’opposition. Behnam Mahjoubi est l’un des prisonniers politiques décédés à l’hôpital psychiatrique en 2021.

Le prix européen Sakharov récompense Mahsa Amini et le mouvement des femmes en Iran
EuroNews, 19 octobre 2023
https://fr.euronews.com/video/2023/10/19/le-prix-europeen-sakharov-recompense-mahsa-amini-et-le-mouvement-des-femmes-en-iran
Le prix Sakharov, plus haute distinction de l'UE pour les droits humains, a été décerné jeudi par le Parlement européen à Mahsa Amini, jeune kurde iranienne décédée l'an dernier, et au mouvement "Femme Vie Liberté" réprimé dans le sang par le pouvoir en Iran.
"Le 16 septembre, un an s’est écoulé depuis l’assassinat de Jina Mahsa Amini en Iran. Le Parlement européen est fier d’être aux côtés des courageux qui continuent à se battre pour l’égalité, la dignité et la liberté en Iran", a déclaré la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, dans un communiqué.  "En les choisissant comme lauréats, cette Assemblée se souvient de leur lutte et continue d’honorer tous ceux qui ont payé le prix ultime pour la liberté".

IHRNGO - La communauté internationale doit réagir à l'exécution collective de 10 personnes à Karaj
Iran Human Rights (IHRNGO), 19 octobre 2023
Au moins dix hommes, qui semblent tous avoir été condamnés à mort pour des accusations liées à la drogue, ont été exécutés dans la prison de Qezel Hesar. Selon les premiers rapports, le nombre d'exécutions pourrait être plus élevé.
Condamnant fermement les exécutions collectives en Iran, l'IHRNGO appelle la communauté internationale à réagir fermement. Son directeur, Mahmood Amiry-Moghaddam, a déclaré : "L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui collabore avec la République islamique dans la lutte contre le trafic de stupéfiants, a l'obligation de prendre des mesures contre les exécutions arbitraires liées à la drogue. Le silence de l'ONU sur ces exécutions est un feu vert d'approbation".

Fariba Adelkhah, détenue en Iran pendant quatre ans et demi, de retour en France
20minutes, 18 octobre 2023
Le comité de soutien de Fariba Adelkhah a annoncé son retour en France, huit mois après sa sortie de prison. La chercheuse franco-iranienne avait été emprisonnée par l’Iran le 5 juin 2019. Elle avait été libérée en février mais n’avait pas été autorisée à quitter le pays. "Elle a été accueillie à son arrivée à l’aéroport par Béatrice Hibou, présidente de son comité de soutien, et Mathias Vicherat, directeur de Sciences po", selon un communiqué de Sciences po.
Quatre Français restent détenus en Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022 "lors d’un séjour touristique" selon leurs proches, Louis Arnaud, un voyageur de 36 ans, ainsi qu’un autre Français dont l’identité n’a jamais été rendue publique.

Crimes d’honneur
Depuis fin septembre, au moins 14 femmes dans différentes villes d'Iran ont été tuées par leurs proches

Hengaw/Stop Fundamentalism, 17 octobre  2023
-Une femme de 40 ans  a été tuée par son mari à Arak. Selon les responsables de la police d'Arak,la victime "a été tuée à cause de blessures causées par suffocation". L'accusé a déclaré le motif du meurtre de sa femme était "des conflits familiaux.
- Razieh Hassanvand 20 ans, victime du mariage forcé et mère d'un enfant, a été agressé par son frère est tombée dans le coma et est décédé le 12 octobre 2023, après avoir été hospitalisé pendant plusieurs jours à Aleshtar (Lorestan).
-Trotskeh Abdollahzadeh, 21 ans, contrainte à un mariage précoce, mère à 13 ans et mère de deux enfants, s’est pendue à Piranchahr à la suite des violences physiques brutales par son père, son beau-père et son mari. Son père a accepté la responsabilité de son meurtre.
-Yeganeh Rostami, 23 ans, a été tuée le 4 octobre par son oncle à l'aide d'un fusil de chasse dans la ville de Mahalat.

Iran - L'avocat de Mahsa Amini condamné à la prison pour "propagande"
AFP/Le Figaro, 17 octobre 2023
Fin août, un procès contre Saleh Nikbakht s’est ouvert à Téhéran. Il est accusé de "s’être entretenu avec des médias étrangers et locaux sur l'affaire Mahsa Amini", la jeune femme dont le décès avait déclenché un vaste mouvement de contestation en 2022. Il a été inculpé de  "propagande contre le régime " par la 2ème branche du parquet d’Evin puis temporairement libéré sous caution.
Me Nikbakht, 72 ans et originaire de Saqqez, a défendu le cas de Jina Amini et représenté de nombreux prisonniers et accusés politiques condamnés à mort.
Lui-même a été emprisonné pendant 8 ans au total en raison de ses activités politiques par le gouvernement du Chah et celui la République islamique.

ONU-Iran

54ème session du Conseil des droits de l'homme

HRA, 16 octobre 2023
https://mailchi.mp/hramail/hrana-weekly-top-iran-headlines-6206705?e=86a6e4b236
Alors que la 54ème session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies touche à sa fin, l'HRA revient sur un mois de plaidoyer aux Nations Unies et explique pourquoi il est impératif de maintenir l'attention internationale sur la situation des droits de l'homme en Iran à la lumière des abus généralisés et continus et du déni déshonorant de la part de l'État.
Cette 54ème session a débuté par une déclaration de Volker Türk, qui a évoqué le décès de Jina Mahsa Amini et a exprimé son inquiétude quant aux violations troublantes des droits de l'homme qui se sont produites au cours de l'année écoulée. Ces violations comprennent l'introduction du nouveau projet de loi sur le hijab, des sanctions juridiques strictes, un recours accru à la peine de mort et la poursuite de la répression aux mains de la police des mœurs.

Le cinéaste iranien Dariush Mehrjui et sa femme meurent poignardés à Téhéran
Le Telegramme, 15 octobre 2023
Dariush Mehrjui a été tué à coups de couteau, ce samedi soir, avec son épouse, à leur domicile près de Téhéran, après une longue carrière qui a contribué à la reconnaissance du cinéma iranien à l’international. Les circonstances de ce double meurtre restent mystérieuses.
Dariush Mehrjui, qui avait 83 ans, est considéré comme l’un des plus grands représentants du cinéma iranien comme réalisateur, producteur et scénariste durant six décennies au cours desquelles il a été confronté à la censure, avant comme après la révolution islamique de 1979.
 Son épouse Vahideh Mohammadifar, qui avait 54 ans, était également scénariste et scénographe…

Les élus français aux côtés du peuple iranien

Iran Focus/AFIF, 11 octobre 2023
 
Le Comité Parlementaire pour un Iran Démocratique (CPID) a organisé mercredi 11 octobre un colloque à l’occasion de la Journée internationale contre la peine de mort.
Les parlementaires défendent la quête de démocratie et la fin de la peine de mort en Iran.
Le CPID réunit depuis plus de trois législatures des dizaines de députés de sensibilités politiques différentes au sein de la Représentation nationale soutient une transition démocratique vers une république démocratique et laïque en Iran et a activement soutenu le soulèvement en Iran.
https://fr.iranfocus.com/iran/iran-gral/16040-les-parlementaires-francais-defendent-la-quete-de-democratie-du-peuple-iranien/

Lettre conjointe : 120 médecins, avocats et militants iraniens demandent la libération d'un médecin emprisonné pour avoir soigné des manifestants
9 octobre 2023
https://iranhumanrights.org/2023/10/joint-letter-120-iranian-doctors-lawyers-and-activists-unite-to-free-doctor-jailed-for-treating-protesters/

Un groupe de plus de 120 Iraniens, dont des professionnels de la santé, des avocats, des activistes et des personnes blessées lors de la violente répression des manifestations de rue par le gouvernement iranien, ont rédigé conjointement une lettre demandant la libération immédiate du docteur Yaser Rahmanirad, détenu en Iran depuis le 21 septembre 2023, uniquement pour avoir prodigué des soins médicaux à des manifestants blessés.
                                                       


Des personnalités internationales s’unissent pour faire face à la crise des droits humains en Iran

AFIF, 5 octobre 2023
En marge de la 54ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, une conférence s’est tenue le 5 octobre pour examiner la situation des droits de l’homme en Iran sous le régime des mollahs. Plusieurs défenseurs des droits humains ont insisté pour que la mission d’établissement des faits des Nations Unies concernant la répression brutale et sanglante des manifestations par la dictature religieuse, qui ont débuté en septembre 2022 et étaient dirigées par des femmes, soit prolongée. Les intervenants ont également exhorté l’ONU à ouvrir une enquête sur l’exécution massive de prisonniers politiques en été-automne 1988 en Iran.

Deux témoins oculaires révèlent les détails de la chute dans le coma d'Armita Garawand

Iran HRM, 5 octobre 2023
Cinq jours après qu'Armita Garawand soit tombée dans le coma le 4 octobre, Shahin Ahmadi, sa mère a été arrêtée par les forces de sécurité dans l'après-midi du mercredi 4 octobre 2023. Elle a été emmenée dans un lieu inconnu.
Cette arrestation accompagnée d'actes de violence a eu lieu après qu'elle a eu été empêchée d'entrer dans la chambre où sa fille est hospitalisée, ce qui l'a amenée à élever la voix en signe de protestation.
Des militantes torturées pour leur extorquer des aveux sous la contrainte au centre de détention des services de renseignement de Sanandaj
Hengaw, 3 octobre 2023
Samira Ahmadi, militante des droits civils de Saqqez qui a été détenue par l'agence de renseignement il y a 21 jours, a été soumise à de fortes pressions et forcée de signer de faux aveux pendant sa détention au centre de détention des services de renseignement.
Durant sa détention, elle a été privée de toute visite et d'accès à un avocat.

Sakinah Parvaneh condamnée à 7 ans et 6 mois de prison à Machhad

Hengaw, 2 octobre 2023
Sakinah Parvaneh, une ancienne prisonnière politique kurde originaire de Quchan, arrêtée à nouveau il y a six mois, a été condamnée par le système judiciaire de la République islamique d'Iran à une peine de 7 ans et 6 mois de prison.
Les détails de l'accusation portée contre Sakinah Parvaneh restent flous, mais on soupçonne que sa présence sur la tombe d'Ali Mozaffari, l'une des victimes du mouvement "Femme, vie, liberté" à Quchan, pourrait être à l'origine du délit qui lui est reproché.
Plus de 5 mois de sa détention arbitraire, elle a été transférée du quartier des femmes de la prison centrale de Machhad au tribunal pour l'audience. Privée d’un avocat, elle n'a été autorisée qu'à avoir quelques brèves conversations surveillées avec sa famille, à condition qu'elle s'exprime en farsi.

Régime de Khamenei, une machine à exécuter
Iran HRM/Hengaw/AFIF, 1er et 2 octobre 2023
Cinq condamnés ont été pendus dimanche 1er octobre à la prison centrale de Chiraz. 21 prisonniers ont été pendus en l’espace de 9 jours.  Au moins 29 prisonniers ont été exécutés dans les prisons iraniennes en septembre 2023. Parmi les suppliciés, 17 détenus purgeant des peines pour meurtre, 6 prisonniers baloutches ont été exécutés dans les prisons de Machhad et de Zahedan.
Au cours du mois de septembre 2023, au moins 463 personnes ont été détenues par les forces de sécurité du gouvernement iranien dans l'ensemble du pays.
 
Des dizaines de personnes arrêtées à l'occasion du 1er anniversaire du vendredi sanglant de Zahedan
en-hrana.org, 2 octobre 2023
À l'occasion de l'anniversaire du "vendredi sanglant de Zahedan", le 29 septembre dernier, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes de la province de Sistan et Balouchestan. Dans la foulée, les forces de sécurité ont arrêté de nombreuses personnes dans la province. À l'heure actuelle, l'identité de 68 détenus, dont 18 mineurs, a été établie.
Ces manifestations ont dégénéré en violence lorsque les forces de sécurité et les forces militaires ont utilisé des gaz, ce qui a entraîné des blessures et des hospitalisations parmi plusieurs manifestants. Selon haalvsh.org, au moins 29 personnes, dont 8 mineurs un jeune de 13 ans nommé Hasib Rigi, ont été blessées.