02 mai 2021

AFIF INFOS - Avril 2021

                              Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran 

ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

Au moins 25 personnes ont été exécutées en avril 2021

L'Iran menace les militants syndicaux avant les rassemblements du 1er mai 2021 
Iran HRM, 30 avril 2021
Les autorités iraniennes ont menacé un certain nombre de militants des droits des travailleurs pour les empêcher d'organiser et de participer aux rassemblements de la Journée internationale du travail. Le Syndicat libre des travailleurs iraniens a signalé le 29 avril que le ministère du Renseignement avait menacé, par des appels téléphoniques répétés, certains membres du syndicat, dont Jafar Azimzadeh et Parvin Mohammadi.

En réponse aux menaces des fonctionnaires du ministère du Renseignement, Jafar Azimzadeh a insisté sur le droit des travailleurs à organiser des rassemblements pour la Journée internationale du travail et a protesté contre l'emprisonnement de travailleurs, d'enseignants et de retraités...
Le code iranien du travail n'accorde pas aux citoyens le droit de former des syndicats indépendants, malgré la ratification par l'Iran de la Convention internationale des Nations unies sur les droits civils et politiques et son adhésion à l'Organisation internationale du travail.
Les travailleurs sont régulièrement menacés, détenus, torturés et même condamnés à la flagellation, malgré leurs revendications légitimes et leurs protestations contre les conditions actuelles qui les ont privés de plus de 80 % de leur pouvoir d'achat.
Au cours des derniers mois, les travailleurs iraniens ont organisé de nombreux rassemblements pour protester contre les salaires impayés, le manque de sécurité de l'emploi, les problèmes d'assurance, les licenciements et les graves conditions économiques générales qui les ont plongés dans la pauvreté.
Plusieurs militants des droits des travailleurs sont actuellement en détention et ont été condamnés à des peines de prison pour leur activisme pacifique.


Iran. Il faut mettre fin à la destruction d’un site de fosses communes et laisser la minorité bahaïe persécutée enterrer ses morts dans la dignité

Amnesty International, 29 avril 2021
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2021/04/iran-stop-destruction-of-mass-grave-site-and-allow-dignified-burials-of-persecuted-bahais/
«Les autorités iraniennes interdisent aux bahaïs, une minorité persécutée, d'enterrer leurs proches décédés dans des parcelles inoccupées d’un cimetière près de Téhéran qui est utilisé par les bahaïs depuis des décennies, insistant pour que cette communauté inhume ses morts entre les tombes existantes de ce cimetière ou sur le site des fosses communes de Kharavan, non loin de là, où sont enterrées des victimes du massacre des prisons de 1988,
a déclaré Amnesty International ce jeudi 29 avril. 

Le site des fosses communes de Kharavan, qui contiendrait les restes de plusieurs centaines de victimes des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires de grande ampleur commises secrètement en 1988, a été passé au bulldozer à plusieurs reprises au cours des dernières décennies et a pris une importance nationale dans le combat pour la vérité et la justice. En faisant pression sur les familles bahaïes pour qu'elles y enterrent leurs proches décédés, les autorités iraniennes exposent ce site à un nouveau risque de destruction, altèrent des preuves médicolégales essentielles et commettent les crimes contre l'humanité continus que sont les disparitions forcées, la torture et d'autres actes inhumains contre les familles des personnes soumises à des disparitions forcées et tuées en secret… »

101 avocats iraniens demandent la libération de prisonniers politiques
IHR/CSDHI, 29 avril 2021
https://csdhi.org/actualites/repression/32015-101-avocats-iraniens-demandent-la-liberation-de-prisonniers-politiques/
Dans une lettre commune adressée au chef du pouvoir judiciaire, 101 avocats ont demandé la libération des avocats et des prisonniers politiques emprisonnés. Ils demandent que les avocats, les activistes civils et politiques soient libérés des prisons iraniennes :

«…Quatre de nos collègues, Mmes Giti Pourfazel et Nasrin Sotoudeh et MM. Mohammad Najafi et Amirsalar Davoudi, ainsi qu’un certain nombre de militants politiques et civils, dont MM. Mohammad Nourizad, Esmail Abdi, Farhad Meysami, Keyvan Samimi et… sont injustement emprisonnés pour avoir critiqué les autorités iraniennes.
Nous, un certain nombre d’avocats de la défense, estimons qu’il est de notre devoir humain et de notre obligation sociale d’exiger une action urgente, sous tout nom légal que vous jugerez approprié, pour libérer ceux qui sont poursuivis pour s’être souciés du bien commun. » 
101 signataires

Neuf citoyennes bahaïes arrêtées lors de violentes descentes à leur domicile

CNRI Femmes, 28 avril 2021
Les forces de sécurité du régime clérical ont saccagé les domiciles d’au moins 19 familles du canton de Baharestan-Ispahan le 25 et 27 avril 2021. Lors de violents raids sur la communauté bahaïe de Baharestan qui ont commencé à 6 heures du matin et ont duré jusqu’à 13 heures neuf femmes bahaïes Roya Azad-Khosh, Maryam Khorsandi, Sara Shakib, Firouzeh Rastinejad, Sanaz Rasteh, Azita Rezvani, Mojgan Pour-Shafi, Nasrin Khademi et Noushin Hemmat.

Lors des inspections, les forces de sécurité ont confisqué les biens de ces familles, notamment leurs ordinateurs portables, leurs téléphones mobiles, leurs livres et brochures sur leur foi, leurs photos de famille et leurs CD.
Maryam Khorsandi suit une chimiothérapie et les forces de sécurité ne lui ont pas permis d’emporter ses médicaments. Elles ont également confisqué 50 000 dollars appartenant au frère de Mme Khorsandi.
Azita Rezvani a contracté le Covid-19 et est sous traitement à domicile.
La situation de la communauté bahaïe en Iran se détériore. Le gouvernement a soumis les bahaïes à des mesures telles que la destruction de cimetières, des arrestations arbitraires, des descentes de police et la confiscation des biens, des licenciements et le déni des droits civils.
Les bahaïs n’ont pas le droit d’occuper des fonctions publiques et font l’objet de discriminations en raison de leur foi lorsqu’ils sont embauchés par des entreprises privées.

La quatrième adolescente se suicide en ce mois d’avril en Iran
84 tentatives de suicide en une seule journée à Téhéran

Iran News Wire /CSDHI, 28 avril 2021
Une jeune fille de 17 ans du village de Kuper près de Piranshahr (nord-ouest), s’est donnée la mort par pendaison hier. Selon l’agence de presse HRANA, la jeune fille de 17 ans s’appelait Jineh Bourdian, s’est tuée en raison du désaccord de sa famille sur son choix de mariage.

Le 20 avril, une autre adolescente, Parisa, 15 ans, a sauté du quatrième étage d’un immeuble à Téhéran à cause du refus de sa famille de la fiancer. Son petit ami de 19 ans l’avait menacé de publier une vidéo personnelle d’elle si elle ne l’épousait pas.
Le 19 avril, c’est une jeune fille de 12 ans s’est pendue à Khorramshahr (sud-ouest).
Le 16 avril, une jeune mariée de 17 ans s’est immolée par le feu au nord de l’Iran après la mort de son bébé.
Selon agence de presse officielle ROKNA, 84 personnes avaient tenté de se suicider en une seule journée dans la capitale iranienne ; chiffre choquant recueilli sur une période de 24 heures entre le 15 et le 16 avril.

Une deuxième peine de prison pour Nazanin Zaghari-Ratcliffe
gov.uk.news/VOA, 26 avril 2021
L’employée humanitaire irano-britannique, Nazanin Zaghari-Ratcliffe est condamnée à un an supplémentaire de prison en Iran et à une interdiction de voyager pendant un an. Son avocat, Hojjat Kermani, a déclaré à Associated Press que la justice iranienne l’a condamnée à une deuxième peine pour "diffusion de propagande contre le régime". Son mari, Richard Ratcliffe, a déclaré à la BBC que la décision du tribunal était un mauvais signe et "clairement une tactique de négociation" des autorités iraniennes. Il s’agit des négociations en cours à Vienne sur "ce qu’il reste" de l’accord nucléaire conclu entre l’Iran et les puissances mondiales. Ainsi qu’une dette de quelque 400 millions de livres de Londres datant avant la révolution islamique de 1979 quand le shah avait payé cette somme pour des chars Chieftain qui n’ont jamais été livrés. 
Boris Johnson et Dominic Raab ont déclaré la décision de l’Iran e totalement inhumaine et injustifiée. Ils continuent de demander à l'Iran de libérer Nazanin immédiatement afin qu'ellepuisse retourner auprès de sa famille au Royaume-Uni.  


Appel des femmes iraniennes à
condamner l’élection de l’Iran à CSW

                                 Droits des femmes : Appel à la communauté internationale
Nous soussignées, associations des femmes iraniennes et des droits de l’homme en Europe, considérons l'élection de la République islamique d’Iran en tant que membre de la Commission de la condition de la femme (CSW) des Nations Unies un événement scandaleux et une insulte directe envers les femmes iraniennes, qui sont les principales victimes de ce régime dictatorial depuis plus de quatre décennies.
Les Iraniennes sont traitées dans leur propre pays en sous-citoyens. Elles heurtent dès la petite enfance à une misogynie outrancière légalisée dans la Constitution et les codes civil et pénal. Ces lois hostiles aux femmes ont enraciné une discrimination "légale" dans la vie publique et privée, notamment concernant l’accès aux fonctions politiques et juridiques, l'emploi, la succession, le mariage, le divorce, la garde des enfants… 
Privées de leurs droits fondamentaux, elles restent sans aucune protection face au mariage forcé et grossesse précoce, à la polygamie, à la violence domestique,…
Elles doivent porter le voile obligatoire, ne doivent pas chanter ou faire du sport en public et entrer dans les stades, elles ne peuvent voyager qu’avec le consentement du père ou du mari,… 
Nous estimons que ce régime théocratique qui a institutionnalisé la discrimination sexuelle et les violences qui en découlent à l’égard des femmes dans la société iranienne, renvoyant toujours les critiques à sa propre conception idéologique des droits humains, ne doit pas siéger dans la haute instance onusienne dédiée exclusivement à " la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes".
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a reconnu dans son rapport publié en août dernier (A/75/287), "une discrimination persistante à l’égard des femmes et des filles " en Iran.
Celles et ceux qui croient que l’élection de l’Etat iranien à la CSW peut atténuer son mépris envers les femmes, se trompent. Aucun projet de loi pour promouvoir substantiellement la situation des Iraniennes n’a été envisagé par ce régime en dépit de nombreuses résolutions de l’ONU et d’autres instances internationales, le Parlement Européen, par exemple, adoptées en ce sens au cours des quatre décennies écoulées. Au contraire, on assiste ces derniers temps, à la multiplication de règles et de décisions officielles qui aggravent la condition féminine dans ce pays de 83 millions d’habitants.
Dans son dernier rapport (A /HRC/46/50), le rapporteur spécial sur les droits de l’homme en Iran, Javaid Rehman, se dit profondément inquiet "que les valeurs patriarcales et les comportements misogynes imprègnent de nombreux aspects de la vie familiale en Iran", et regrette"que le gouvernement iranien n’ait pas accepté 14 recommandations de l’ONU concernant la ratification de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes".
Ainsi nous appelons solennellement tous les gouvernements, institutions, associations, organisations de défense des droits humains et la communauté internationale dans son ensemble à condamner fermement et sans réserve l’élection honteuse de l’Etat iranien à la CSW, l’acte qui entache inutilement la réputation de cette haute instance et met en doute durablement son fonctionnement. 
Nous demandons à l’ONU d’examiner de près le bilan des pays candidats sur les droits des femmes lors des prochaines élections des membres de la CSW.  

Pétition à signer

 
L'Iran élu à la Commission de la condition de la femme de l'ONU
Le Figaro, 22 avril 2021 Par Laura Andrieu
https://www.lefigaro.fr/international/l-iran-elue-a-la-commission-de-la-condition-de-la-femme-de-l-onu-20210422
L'Iran a rejoint mardi comme nouveau membre cette Commission dédiée à la promotion de l'égalité des sexes, pour un mandat de quatre ans.

La nouvelle a été accueillie froidement. Plusieurs nouveaux membres, dont l'Iran et le Pakistan, ont été élus mardi pour rejoindre la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) – organe intergouvernemental «dédié exclusivement à la promotion de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes », est-il écrit sur le site de l'ONU.
L'élection de l'Iran a provoqué la colère et l'incompréhension de plusieurs activistes des droits de l'homme.
« Discrimination solidement ancrée»
Dans son rapport annuel sur l'Iran de 2020, publié en avril, Amnesty International a notamment indiqué que «les femmes se heurtaient toujours à une discrimination solidement ancrée dans la législation, notamment en qui concerne le mariage, le divorce, l'emploi, la succession et l'accès aux fonctions politiques». «La violence domestique, le viol conjugal, le mariage forcé ou précoce et les autres formes de violences liées au genre faites aux femmes et aux filles n'étaient pas passibles de sanctions pénales et restaient très répandus», a ajouté l'ONG qui dénonçait par ailleurs une «police des mœurs et les milices» qui «ont continué de soumettre des millions de femmes et de filles à un harcèlement quotidien et à des brutalités qui s'apparentaient à des actes de torture ou à d'autres mauvais traitements».

Rapport Mondial d’ Amnesty International 
Condamnations à mort et exécutions 2020

21 avril 2021
https://www.amnesty.fr/peine-de-mort-et-torture/actualites/peine-de-mort-2020-impact-pandemie-sur-executions?utm_medium=email&utm_source=emailing-action&utm_campaign=rapport_peinedemort
Le nombre d’exécutions et de condamnations enregistrées sur l’année 2020 est le plus bas de la décennie ! Une bonne nouvelle oui, mais à nuancer. Malgré la pandémie de Covid-19, certains pays n’ont pas ralenti le rythme des exécutions – l’accélérant même, dans certains cas.

Au niveau mondial, au moins 483 personnes ont, à notre connaissance, été exécutées en 2020. Ce chiffre désolant est cependant le plus faible que nous ayons enregistré depuis au moins 10 ans. Il représente une baisse de 26 % par rapport à 2019, et de 70 % par rapport au pic de 1 634 exécutions recensées en 2015.
L’Iran a procédé à 246 exécutions au moins. Ce nombre restait toutefois inférieur à ce qu’il était avant l’application, en novembre 2017, des modifications apportées à la législation sur la lutte contre les stupéfiants, qui ont permis une diminution du nombre de personnes condamnées à mort et exécutées pour des infractions liées aux stupéfiants. Sur les 246 exécutions recensées par Amnesty International, on dénombre 194 condamnations pour meurtre ; 23 pour des infractions à la législation sur les stupéfiants ; 12 pour viol ; quatre pour "insurrection armée contre l’État" (baghi) ; cinq pour "inimitié à l'égard de Dieu" (moharebeh) ; deux pour viol et meurtre ; deux pour espionnage ; deux pour des motifs inconnus ; une pour "propagation de la corruption sur terre" (ifsad fil Arz) ; et une pour consommation d’alcool. Une de ces exécutions a eu lieu en public, et neuf des personnes mises à mort étaient des femmes. Les méthodes d'exécution utilisées en 2020 ont été la pendaison et le peloton d'exécution.
Voir également Le Monde, 21 avril 2021
« Le Moyen-Orient regroupe 88 % des exécutions dans le monde »
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/04/21/peine-de-mort-le-moyen-orient-regroupe-88-des-executions-dans-le-monde_6077528_3210.html

Protestations continuent à travers l’Iran
irannewsupdate.com, 19 avril 2021
Les retraités et les pensionnés iraniens ont organisé au moins 59 rassemblements et manifestations dans plus de 40 villes à travers le pays, exprimant leur colère face aux politiques de pillage et de profit du gouvernement.

Ils ont appelé au boycott de la farce électorale présidentielle à venir.
De nombreuses infirmières se sont mobilisées dans plusieurs villes pour protester leurs conditions de travail et leurs salaires insuffisants.
Les enseignants diplômés de l’université ont organisé une manifestation à Karaj, près de Téhéran, pour réclamer l’égalité des salaires et des droits.
Les enseignants diplômés de l’université ont organisé une manifestation à Karaj, près de Téhéran, pour réclamer l’égalité des salaires et des droits.
Les agriculteurs de la ville de Ziar, dans la province d’Ispahan, ont organisé une manifestation, réclamant leur droit à l’irrigation par l’eau. Les agriculteurs protestataires ont bloqué la route en utilisant leurs véhicules et en brûlant des pneus.
Les travailleurs démunis de la cimenterie d’Ispahan, se sont mis en grève pour protester contre le bas niveau de leurs salaires. 
Ces protestations continues sont la preuve de la résignation de la société iranienne. Dimanche, le quotidien officiel Mostaghel a reconnu que l’état explosif actuel de la société "a atteint un certain point de difficulté au point que le fait d’en parler trouble les responsables". 

Une étudiante-militante condamnée à une peine de prison et une amende
hra-news.org, 17 avril 2021
L'activiste étudiante Ghazal Masoom-Shahi a été condamnée à un an et demi de prison par le tribunal révolutionnaire de Téhéran et à payer une amende de 3 millions de tomans. Cette peine est suspendue pendant quatre ans pendant lesquels elle doit être présente cinq fois au cimetière Behesht-e-Zahra dans la section des "martyrs défenseurs de Haram" (mercenaires du régime et forces envoyées en Syrie). Elle doit se présenter chaque saison au Bureau des poursuites de l'IRGC. Si elle veut se rendre à l'étranger, elle doit obtenir l'autorisation d'un fonctionnaire du pouvoir judiciaire. Avant d'être convoquée au tribunal, elle ne savait pas qu'une affaire avait été ouverte à son encontre.

Elle est accusée d'avoir tweeté sur la chute de l'avion de ligne ukrainien par des missiles des Gardiens de la révolution (CGRI). 

Iran : Un dissident germano-iranien emprisonné arbitrairement

Amnesty International, 15 avril 2021
https://www.amnesty.org/en/documents/mde13/3993/2021/en/
Jamshid Sharmahd, un dissident politique germano-iranien de 66 ans, risque d'être reconnu coupable lors d'un procès manifestement inéquitable et condamné à mort. Il est détenu arbitrairement en Iran depuis plus de huit mois, parfois dans des circonstances s'apparentant à une disparition forcée, sans avoir été jugé et sans avoir pu consulter un avocat indépendant de son choix ni bénéficier d'une assistance consulaire. La télévision d'État a diffusé ses "aveux" forcés, en violation de son droit à un procès équitable.  Il a de graves problèmes de santé pour lesquels on craint qu'il ne reçoive pas de soins adaptés.


Huit personnes dont une femme, condamnées à la flagellation
AFIF, 15 avril 2021
Les médias officiels ont rapporté la condamnation, par le pouvoir judiciaire iranien, de huit personnes, dont une femme, à recevoir des coups de fouet.

Le site web officiel rokna.net a rapporté le 14 avril que le tribunal pénal de Machhad a condamné un homme prénommé Hossein et sa femme à 10 ans de prison et 74 coups et une femme Zahra à 4 ans de prison et 74 coups de fouet pour vol .
Selon l’agence de presse officielle ISNA et mehrnews.com, six hommes dont trois frères, accusés des infractions financières ont été condamnés à de lourdes peines de prison et è’ coups de fouet chacun.
Cela porte à 11 le nombre total de condamnations à la flagellation prononcées depuis le début du nouvel ans iranien (21 mars) par le pouvoir judiciaire iranien.

Des prisonniers piégés dans des prisons surpeuplées et insalubres sans soins médicaux adéquats
iranhumanrights.org, 14 avril 2021
Le début d'une quatrième vague de la pandémie de COVID-19 en Iran a accru les inquiétudes concernant la propagation du virus dans les prisons et les centres de détention surpeuplés et insalubres du pays.

En tant que branche du pouvoir judiciaire directement responsable de la protection de la santé des prisonniers, l'Organisation des prisons d'État a illégalement mis en danger la vie de la population carcérale en ne maintenant pas les conditions sanitaires et en fournissant des services médicaux inadéquats.
Le manque d'attention médicale et d'installations appropriées pour les prisonniers souffrant de COVID, les mauvaises conditions sanitaires et la surpopulation dans des espaces restreints dans de nombreuses prisons sont des causes de graves préoccupations parmi les détenus et leurs familles également.
Le 12 avril 2021, un groupe de détenus du quartier 8 de la prison d'Evin a publié une déclaration demandant aux autorités d'agir de toute urgence pour stopper la propagation du virus, qui a récemment infecté plusieurs prisonniers, dont Baktash Abtin, membre du conseil d'administration de l'Association des écrivains iraniens.
Les militants des droits civils et les avocats spécialisés dans les droits de l'homme ont à plusieurs reprises mis en garde le gouvernement iranien contre les graves dangers auxquels sont exposés les prisonniers. Malgré les affirmations officielles selon lesquelles un grand nombre de prisonniers ont été libérés par mesure de précaution, la plupart des prisonniers politiques, des binationaux et des prisonniers d'opinion ont été exclus.

Exécutions sous la présidence de Hassan Rohani
Iran Human Rights (IHR), 13 avril 2021
https://iranhr.net/en/articles/4682/
Au moins 4047 personnes ont été exécutées pendant les 7,5 années de la présidence de Rouhani.
Le 13e rapport annuel sur la peine de mort en Iran fournit une analyse du nombre d'exécutions sous Mahmoud Ahmadinejad par rapport à Hassan Rouhani.

Le texte qui suit est un extrait du Rapport annuel sur la peine de mort en Iran.
Ce rapport annuel 2020 est publié quelques mois seulement avant la fin du deuxième et, selon la Constitution, dernier mandat présidentiel d'Hassan Rouhani. Les rapports de l'IHR révèlent qu'au moins 4 047 personnes ont été exécutées au cours des 7,5 années de la présidence d'Hassan Rouhani. Ce chiffre est nettement supérieur au nombre d'exécutions signalées pendant les huit années de la présidence d'Ahmadinejad. Bien que le président ne joue pas un rôle direct dans l'émission ou la mise en œuvre des exécutions, Hassan Rouhani n'a jamais critiqué ou exprimé son inquiétude quant à la forte augmentation du nombre d'exécutions au cours de sa présidence.

L'UE sanctionne un commandant d'élite iranien et sept autres personnes pour les manifestations de 2019
Reuters, 12 avril 2021
https://www.reuters.com/article/us-iran-eu-sanctions/eu-sanctions-elite-iran-commander-seven-others-over-2019-protests-idUSKBN2BZ1O7?il=0
L'Union européenne a imposé des sanctions à huit commandants de milice et chefs de police iraniens, dont le chef de l'élite des Gardiens de la révolution, en raison d'une répression meurtrière en novembre 2019, a déclaré le bloc dans son Journal officiel lundi.

Les interdictions de voyager et les gels d'actifs sont les premières sanctions de l'UE contre l'Iran pour des violations des droits de l'homme depuis 2013, le bloc ayant évité de mettre Téhéran en colère dans l'espoir de sauvegarder un accord nucléaire que Téhéran a signé avec les puissances mondiales en 2015.
Leur préparation a été rapportée pour la première fois par Reuters le mois dernier.
Le bloc, qui a également gelé les avoirs de trois prisons iraniennes, a inscrit sur sa liste noire Hossein Salami, chef des Gardiens de la révolution, la force de sécurité la plus puissante et la plus lourdement armée de la République islamique.
"Hossein Salami a participé aux séances qui ont abouti aux ordres d'utiliser la force létale pour réprimer les manifestations de novembre 2019. Hossein Salami porte donc la responsabilité de graves violations des droits de l'homme en Iran", a déclaré l'UE.
Parmi les trois prisons sanctionnées figurent deux prisons de la région de Téhéran où, selon l'UE, les personnes détenues après les manifestations de 2019 ont été délibérément blessées à l'eau bouillante et se sont vu refuser tout traitement médical…

Le Conseil d’Europe prolonge les sanctions contre le régime iranien en matière de droits de l'homme en Iran
consilium.europa.eu, 12 avril 2021
https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2021/04/12/iran-council-reviews-eu-human-rights-sanctions-regime/
Le Conseil a décidé aujourd'hui de prolonger jusqu'au 13 avril 2022 les mesures restrictives qu'il a prises en réponse aux graves violations des droits de l'homme en Iran. Ces mesures consistent en une interdiction de voyager et un gel des avoirs, ainsi qu'en une interdiction d'exporter vers l'Iran des équipements susceptibles d'être utilisés à des fins de répression interne et des équipements de surveillance des télécommunications. En outre, il est interdit aux citoyens et aux entreprises de l'UE de mettre des fonds à la disposition des personnes et entités figurant sur la liste.

Ces mesures ont été mises en place pour la première fois en 2011 et ont été prolongées depuis lors sur une base annuelle.
Le Conseil a également ajouté aujourd'hui huit personnes et trois entités à cette liste de sanctions en raison de leur rôle dans la réponse violente aux manifestations de novembre 2019 en Iran. La liste comprend désormais un total de 89 personnes et 4 entités.

Le 11ème majlis d’Iran pousse à la marginalisation des femmes par son plan de croissance démographique
Women.ncr-iran.org, 10 avril 2021
Quelque 9 mois se sont écoulés depuis que le 11ème majlis a commencé son mandat le 27 mai 2020, dans ce qui est un parlement à majorité masculine, avec seulement 5,7 % de participation féminine. Les quelques femmes qui ont rejoint le Parlement sont principalement des représentantes de la faction fondamentaliste - qui est contrôlée par Khamenei et qui représente les attitudes les plus réactionnaires et misogynes et les politiques les plus cruelles. 

Ainsi, cette minorité parlementaire de femmes a adopté le Plan de croissance démographique et de soutien aux familles - en réalité, un euphémisme pour marginaliser les femmes et les contraindre à rester à la maison...

23 jours après son exil forcé, Atena Daemi a été transférée au service général de Lakan
women.ncr-iran.org, 9 avril 2021
La prisonnière politique Atena Daemi a été brutalement transférée du quartier des femmes de la prison d'Evin (Téhéran) à la prison de Lakan à Rasht (nord) dans la nuit du mardi 16 mars 2021 à la veille du Nouvel An persan (20mars)

N’ayant pas été informée à l'avance, elle n'a pas été autorisée à faire ses bagages ni à contacter sa famille. Les gardiens de prison lui ont passé les menottes aux mains et aux pieds et l'ont fait sortir.
23 jours après son exil forcé et détenue plus longtemps que d'habitude dans le quartier de quarantaine de Lakan, elle a été transférée le 8 avril 2021 au service général de cette prison.
Atena Daemi, 32 ans, aurait dû être libérée le 4 juillet 2020, après avoir purgé sa peine de 5 ans de prison. Mais elle a été condamnée à nouveau à un total de 5 ans d'emprisonnement et 74 coups de fouet en raison d'accusations forgées de toutes pièces portées contre elle par le ministère du Renseignement de CGRI.
Militante des droits de l'enfant, Atena Daemi a été arrêtée une première fois le 21 octobre 2014 et détenue pendant 16 mois pour avoir participé à un rassemblement de protestation devant le bureau de l'ONU à Téhéran, à une exécution de protestation de Reyhaneh Jabbari et à d'autres activités pacifiques.
Le 26 novembre 2016, elle a été arrêtée à nouveau et emmenée à la prison d'Evin pour purger sa peine. Pendant cette période, elle a entamé une grève de la faim de 54 jours en mars 2017, qui s'est terminée avec succès lorsque les peines de prison de ses deux sœurs ont été annulées.
Atena Daemi faisait partie des signataires d'une lettre protestant contre le déplacement forcé et le bannissement de la prisonnière politique Maryam Akbari Monfared vers la prison de Semnan.

Rapport 2020/21 d’Amnesty International
IRAN 2020
https://www.amnesty.org/fr/countries/middle-east-and-north-africa/iran/report-iran/
Les autorités ont durement réprimé les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion. Les forces de sécurité ont usé d’une force illégale pour mettre un terme à des manifestations. Cette année encore, des centaines de manifestant·e·s, d’opposant·e·s et de défenseur·e·s des droits humains ont été détenus de façon arbitraire, et un grand nombre a été condamné à des peines d’emprisonnement et de flagellation. Les femmes et les membres de minorités ethniques ou religieuses étaient en butte à des violences et à une discrimination profondément enracinée. Des disparitions forcées, des actes de torture et d’autres mauvais traitements ont été pratiqués de façon généralisée et systématique, en toute impunité. Des châtiments corporels assimilables à des actes de torture, notamment des flagellations et des amputations, ont été imposés à titre de sanction judiciaire. Le droit à un procès équitable était systématiquement bafoué. La peine de mort était utilisée comme outil de répression politique. Des exécutions ont eu lieu, une en public et d’autres en secret. Certaines des personnes exécutées avaient moins de 18 ans au moment des faits pour lesquels elles avaient été condamnées. Les autorités ont continué de commettre des crimes contre l’humanité en dissimulant systématiquement le sort réservé aux milliers d’opposant·e·s politiques victimes de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires secrètes en 1988. Des fosses communes qui contiendraient les restes de ces personnes ont continué d’être détruites.


Une militante des médias sociaux fouetté 74 fois avant de bénéficier d'un congé de prison temporaire
iran-hrm.com, 8 avril 2021
Zohreh Sarv, une militante des médias sociaux emprisonnée, a été fouettée 74 fois le lundi 5 avril, avant de bénéficier d'une permission de sortie.

La flagellation a eu lieu alors que la peine a déjà été convertie en amende et qu'après avoir payé l'amende, cette partie de l'affaire a été déclarée close.
Toutefois, les autorités de la prison de Qarchak ont indiqué à la militante qu'elle ne serait pas autorisée à bénéficier d'un congé temporaire avant l'exécution de la peine de flagellation.
Zohreh Sarv a été arrêtée avec une autre militante, Sina Monirzadeh le 24 décembre 2019, pour leurs activités sur Instagram. Détenue et interrogée au centre des services de renseignement des Gardiens de la révolution à Téhéran, elle a été transférée à la prison de Qarchak le 11 janvier 2020. Le 22 février 2020, le tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamné à trois ans de prison pour "insulte au régime, propagande contre l'État, rassemblement et collusion" et à 74 coups de fouet pour avoir "gardé de l'alcool à la maison", à quatre mois de service obligatoire dans les forces Basij et à étudier l'interprétation de la sourate Al-Hujurat.

12 femmes détenues à Oroumieh risquent la peine de mort
Hengaw, 5 avril 2021
Pour la première fois, Hengaw a pu obtenir une liste des femmes détenues dans le couloir de la mort à la prison centrale d'Oroumieh. Il s'agit de

Mohabbat Mahmoodi d'Oroumieh, Zahra Farhoudi d'Oroumieh, Parisa Moradi de Bukan, Nishtmun Mohammadi de Sardasht, Golzar Ahmadian de Sardasht, Faranak Beheshti, de Takub, Soheila Nematzadeh de Miandoab, Mojgan Abdollahi de Mahabad, Zainab Khaled de Sardasht, Mojgan Azarpisheh, d’Oroumieh, Tahmineh Danesh de Khoy et Ziba… de Boukan.

Global Gender Gap Report 2021
http://www3.weforum.org/docs/WEF_GGGR_2021.pdf
...Le rapport, qui examine les données de 156 pays, utilise la même méthodologie depuis 15 ans et se penche sur quatre indicateurs : opportunités économiques, pouvoir politique, éducation et santé. Les pays sont classés en fonction de l'indice mondial d'écart entre les sexes, qui mesure les scores de ces indicateurs sur une échelle de 0 à 100. Ces scores sont interprétés comme une distance par rapport à la parité entre les sexes, ou le pourcentage de l'écart entre les sexes qui a été comblé dans un pays. La République islamique d’Iran occupe la 150ème place sur la liste de 156 pays étudiés

Selon ce rapport, il faudra 36 ans de plus pour combler l'écart entre les sexes dans le monde après la pandémie de COVID-19.

231 porteurs frontaliers tués et blessés au cours de l’année iranien 1399 
kurdpa.net, 1er avril 2021

Selon les chiffres enregistrés par l'Organisation des droits de l'homme Kurdpa, au cours de l'année persane 1399 (20 mars 2021 - 21 mars 2021), 58 Koulbars ont été tués et 173 blessés au Kurdistan. Trois d'entre eux étaient âgés de 16, 17 et 14 ans. 

Rapport annuel sur la peine de mort en Iran 
IHR et ECPM, 30 mars 2021 
https://iranhr.net/en/articles/4677/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=facebook
Le 13ème rapport annuel sur la peine de mort d'Iran Human Rights (IHR) et ECPM (Ensemble contre la peine de mort), montre que malgré la pandémie de COVID-19, la République islamique a continué à procéder à des exécutions comme les années précédentes, et reste le seul pays à avoir exécuté des délinquants mineurs en 2020.  La peine de mort a également été utilisée pour réprimer les manifestants, les minorités ethniques et les journalistes. D'autre part, nous avons assisté à des campagnes massives en ligne de millions d'Iraniens exprimant leur opposition à la peine de mort et à l'augmentation spectaculaire du nombre de familles de victimes de choisissant le dieh (prix du sang) ou le pardon plutôt que l'exécution…

Le présent rapport montre qu'au moins 267 personnes ont été exécutées dans tout le pays en 2020. Ce chiffre est au même niveau qu'en 2018 et 2019 avec respectivement 273 et 280 exécutions, ce qui démontre que la priorité de la République islamique a été de poursuivre les exécutions, au lieu de mettre en œuvre des mesures visant à limiter la propagation du COVID-19 dans les prisons.