05 octobre 2020

AFIF INFOS - Septembre 2020



Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 



L’exécution du jeune lutteur champion national iranien, Navid Afkari, qui a indigné non seulement les défenseurs des droits humains, mais de nombreuses personnalités et instances et organisations à travers le monde, n’était pas la première exécution politique d'athlètes en Iran. D'autres champions, même des femmes sportives du haut niveau, ont été exécutés dans les années 80 et en particuliers en été-automne 1988.

Alors que nous commémorons le 32ème triste anniversaire du massacre des prisonniers politiques en 1988, il faut se rappeler de Forouzan Abdi, capitaine de l'équipe nationale féminine de volleyball, exécutée en été 1988 dans la prison d’Evin à
Téhéran.          

 
Zeinab Jalalian transférée à la prison de Dizelabad à Kermanchah
kurdistanhumanrights.org/KMMK, 30 septembre 2020
Le transfert de
Zeinab Jalalian, prisonnière politique kurde condamnée à la prison à vie, a eu lieu après qu'elle avait entamé une grève de la faim pour protester contre son expulsion vers la prison de Kerman, à des milliers de kilomètres de Makoo, où réside sa famille. 
Elle a été transférée le 25 juin 2020 de la section de quarantaine de la prison de Qarchak, où elle avait contracté le virus COVID-19 et n'avait pas reçu de soins médicaux malgré son mauvais état de santé, à la prison centrale de Kerman. 
Zeinab Jalalian demeure en prison sans aucune permission de sortie provisoire pendant plus de 13 ans, et sa famille affirme que cette privation se poursuit encore et elle est toujours maintenue à l'isolement dans des conditions difficiles.
Le désaccord sur la libération provisoire de Zeinab Jalalian survient alors que le système judiciaire iranien a annoncé qu'il avait libéré plus de 70 000 prisonniers à travers l'Iran pour prévenir la propagation du virus COVID-19 dans les prisons.
Cette militante politique du Kurdistan oriental a été condamnée à un an de prison en 2009 pour avoir "quitté illégalement le pays" et condamnée à mort pour "moharebeh" (guerre contre Dieu), en rejoignant le PJAK (Parti pour une vie libre au Kurdistan) ; une peine qui a ensuite été commuée en prison à vie.
Elle a la permission d’appeler de temps en temps sa famille mais elle n'est pas autorisée à parler kurde et doit parler le farsi alors que ses parents ne comprennent pratiquement pas cette langue.
 
Suicide du père d’un manifestant détenu suite à la condamnation à mort de son fils
Iran focus, 30 septembre 2020   Par Jubin Katiraie
« Le père d'un prisonnier politique iranien emprisonné dans le quartier des condamnés à mort est décédé des suites d'un suicide. 
Mohammad Moradi, 60 ans, le père du manifestant Amir Hossein Moradi, est décédé chez lui lundi matin, 28 septembre après avoir subi de fortes pressions après la confirmation de la condamnation à mort de son fils. Sa femme a affirmé qu'il parlait constamment de son fils, montrant une extrême inquiétude… 
Amir Hossein, 26 ans, a été arrêté pour avoir pris part aux manifestations de novembre 2019 contre la décision des autorités de tripler les prix de l’essence le lendemain et a été condamné à mort... Les rapports indiquent qu'il a été torturé après avoir été arrêté ; à savoir battu, soumis à des chocs électriques et forcé à supporter un agent debout sur sa poitrine. On lui a dit que sa torture et son isolement se poursuivraient jusqu'à ce qu'il avoue. 
Une source bien informée a déclaré qu’après la mort de son père, la mère et le frère d’Amir Hossein avaient été convoqués par les services de renseignement et menacés d’arrestation s’ils parlaient à la presse. 
Depuis l’arrestation et la condamnation à mort d’Amir Hossein, ses parents sont en mauvaise santé mentale. Son père était soumis à une forte pression. »
 
FDD : La présence dangereuse de la République islamique au Canada
iranintl.com, 29 septembre 2020
Un rapport récent de la "Fondation pour la défense des démocraties" (FDD) affirme que le Canada est devenu un centre majeur pour la République islamique d'Iran et ses partisans, et peut-être un endroit peu sûr pour les militants de la démocratie canado-iraniens.
Selon le rapport, malgré les promesses de justice du gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau, les familles des victimes du vol 752 de la compagnie aérienne ukrainienne abattue par le régime iranien ont fait l'objet de menaces et d'intimidations de la part du régime et de ses partisans au Canada, tandis qu'Ottawa poursuit une politique d'engagement infructueuse avec Téhéran. Le rapport affirme que d'autres Irano-Canadiens ont été ouvertement et publiquement menacés de dommages physiques par des sympathisants du régime à Toronto.
Le rapport critique également le Premier ministre canadien Justin Trudeau pour son manque d'action dans l'affaire du vol 752 ukrainien, affirmant que bien que le Premier ministre ait exigé des réponses de Téhéran, il s'est montré réticent à exercer une pression significative contre le régime.
Selon le FDD, le Canada est un refuge de premier ordre pour les responsables et les partisans du régime. Les documents publics indiquent que de nombreux responsables et associés du régime ont blanchi des milliards de dollars de l'Iran vers le Canada, acheté des biens immobiliers coûteux et se sont installés dans des villes confortables telles que Toronto et Vancouver. De nombreux échanges de devises iraniennes à Toronto et ailleurs facilitent le blanchiment d'argent entre l'Iran et le Canada.
Le rapport conclut que le message que la communauté irano-canadienne reçoit de Téhéran et de la République islamique, ainsi que d'Ottawa, est que "vous n'êtes à l'abri de la République islamique nulle part".
 
L’Association médicale mondiale (AMM) condamne les peines et châtiments barbares 
AMM, 25 septembre 2020
Dans 
une lettre véhémente adressée aux autorités iraniennes, l’AMM indique avoir été informée de la récente peine prononcée contre quatre hommes détenus actuellement dans la prison d’Oroumieh (Azerbaïdjan occidental) . Ils sont condamnés à avoir "les quatre doigts de la main droite entièrement coupés pour ne laisser que la paume et le pouce", comme le prévoit le Code pénal islamique iranien pour certains types de vols...
A MM a promis de soutenir tout médecin iranien qui refuserait de prendre part à l’amputation de doigts, une peine qui peut être infligée à des prisonniers.
 
ONU- Déclaration commune au nom de 47 pays
47 pays appellent l'Iran de mettre fin aux exécutions et aux violations des droits de l'homme
webtv.un.org /iranintl.com, 25 septembre 2020
Quarante-sept pays européens et autres ont publié une déclaration lors de la 20e réunion de la 45e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, le vendredi 25 septembre, condamnant la République islamique d'Iran pour violation des droits de l'homme.
La déclaration orale présentée par le représentant allemand a exprimé sa profonde préoccupation concernant les violations de la liberté d'expression, d'association et de réunion et a fermement condamné le régime de Téhéran pour "l'utilisation de la peine de mort, y compris contre des délinquants mineurs, tels que Barzan Nasrollahzadeh".
La déclaration a également condamné "l'exécution soudaine de Navid Afkari, le 12 septembre" et l'a qualifiée "d'épouvantable, compte tenu des préoccupations concernant son procès, les rapports d'aveux forcés, et son traitement en détention".
Exhortant l'Iran à adopter un moratoire, 47 pays ont critiqué l'Iran en rappelant à Téhéran que les rapports crédibles faisant état de détentions arbitraires, de procès inéquitables, d'aveux forcés et de pratiques de torture et de mauvais traitements des détenus dans le cadre des récentes protestations sont particulièrement inquiétants…
Ils ont également exprimé leur appréciation pour "le courage inébranlable des défenseurs des droits de l'homme en Iran - y compris les défenseurs des droits des femmes, les militants environnementaux et les avocats". Et ont souligné que les défenseurs des droits de l'homme en Iran continuent de subir des intimidations, des poursuites et des mauvais traitements…
L'Iran n'autorise pas les rapporteurs des droits de l'homme des Nations unies à se rendre dans le pays pour effectuer des examens et faire des observations.
 
L'ambassadeur d'Iran convoqué au quai d'Orsay
Reuters, 25 septembre 2020 

L'ambassadeur d'Iran en France a été convoqué cette semaine au ministère des Affaires étrangères pour un motif lié aux droits de l'Homme.
Le gouvernement français s'exprime rarement sur la question du respect des droits de l'Homme en Iran, mais le chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, a jugé nécessaire de le faire mardi après la dégradation de la situation qui a, selon lui, suivi les manifestations antigouvernementales de novembre 2019.
En Grande-Bretagne, le Guardian avait annoncé la veille que les ambassadeurs iraniens à Londres, Paris et Berlin allaient être convoqués spécifiquement pour le traitement des prisonniers politiques et la détention des binationaux.
Les trois puissances européennes ont bien agi conjointement pour signaler à l'Iran que ses actes nuisaient à leurs relations. D'après les deux autres sources, l'ambassadeur a été convoqué jeudi.
Leur décision intervient alors que les trois pays s'efforcent de maintenir l'accord sur le nucléaire signé en 2015 avec l'Iran, remis en cause par les Etats-Unis.
"Ces préoccupations sont partagées par de nombreux partenaires, dont l'Allemagne et le Royaume-Uni"…
 
Washington sanctionne le juge iranien ayant condamné à mort un jeune lutteur
AFP/Ouest-France, 25 septembre 2020
Washington veut sanctionner le juge iranien qui a condamné à mort Navid Afkari…
"Son exécution est inacceptable", a estimé dans un communiqué le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. 
Les États-Unis ont imposé jeudi des sanctions au juge iranien ayant condamné à mort le jeune lutteur qui avait participé à des manifestations contre le régime à Chiraz. Son exécution avait provoqué l’indignation dans le monde...
 
IRAN- ACTION COMPLÉMENTAIRE 
La santé de Nasrin Sotoudeh, avocate emprisonnée est gravement menacée
Amnesty International, 25 septembre 2020
La santé de
Nasrin Sotoudeh, une avocate spécialiste des droits humains emprisonnée, est gravement menacée, les autorités iraniennes l’ayant renvoyée en prison après son hospitalisation, bien qu’un médecin ait indiqué qu’elle avait besoin d’une intervention médicale cardiaque. Elle avait été hospitalisée lorsque son état de santé s’était gravement détérioré pendant la grève de la faim qu’elle avait entamée pour protester contre les
violations des droits humains commises par les auto
rités iraniennes dans le cadre du système pénal, notamment leur refus de libérer des personnes détenues pour des motifs à caractère politique qui pouvaient prétendre à une libération conditionnelle.

Iran. L'horrible sentence d'amputation des doigts de quatre condamnés pour vol ne doit pas être appliquée
Amnesty International, 24 septembre 2020


« La communauté internationale doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher les autorités iraniennes d'amputer les doigts de quatre hommes reconnus coupables de vol à la suite d'" aveux " forcés et de procès manifestement inéquitables…
L'amputation constitue une torture, qui est un crime en vertu du droit international, et une atteinte odieuse à la dignité humaine... »
Selon les informations obtenues par Amnesty International, les peines prononcées contre les quatre hommes, Hadi Rostami (33 ans), Mehdi Sharfian (37 ans), Mehdi Shahivand (42 ans) et Kasra Karami (40 ans), ont été confirmées par la Cour suprême iranienne et renvoyées au Centre pour l'application des peines. Les peines peuvent être exécutées à tout moment.
 
Le projet de loi iranien vise à renforcer le "mur numérique" et la censure en ligne


RSF, 24 septembre 2020
Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités iraniennes à retirer un projet de loi draconien qui placerait les médias sociaux sous contrôle militaire. L'Iran doit respecter ses obligations internationales, affirme RSF.
Intitulé "Organisation des services de messagerie des médias sociaux" et destiné à consolider le "mur numérique" qui existe déjà en Iran, le projet de loi a été soumis le 16 août dernier au Parlement iranien, qui devrait l'examiner prochainement.
 
Une femme exécutée à la prison de Rajaï-Shahr, 108ème sous la présidence de Rohani 
HRANA/CNRI Femmes, 23 septembre 2020
A l'aube du mercredi 23 septembre 2020, une détenue de la prison de Qarchak, identifiée étant Mahtab Shafi’i, 32 ans, a été exécutée à la prison de Gohardach (ou Rajaï-Shahr) dans la ville de Karaj (ouest de Téhéran).
Mahtab a été condamnée à mort sur l'accusation du meurtre de son époux et de la grand-mère de celui-ci. Elle avait été détenue pendant sept ans à la prison de Qarchak.
Cette exécution n'a pas encore été annoncée par les organes concernés, ni les agences de presse officielles du régime.
Le régime iranien détient le record mondial d’exécutions par habitant ainsi que et le nombre le plus élevé de pendaisons de femmes. 
 
Liste de femmes tuées lors du soulèvement de novembre 2019 en Iran
Commission des Femmes CNRI, 21 septembre 2020
Au moins 400 femmes tombées pour la liberté lors du soulèvement de novembre 2019 en Iran.
Le 15 décembre 2019, la Résistance iranienne a annoncé que le nombre de personnes tuées par les forces de sécurité lors de la répression de novembre dépassait les 1500. Au moins 4000 manifestants ont été blessés et 12 000 arrêtés.
Puis, le 23 décembre 2019, citant des sources au sein du régime iranien, l’agence Reuters a confirmé que 1500 personnes avaient été tuées en Iran en moins de deux semaines de troubles qui avaient commencé le 15 novembre. Reuters a écrit qu’environ 400 femmes et 17 adolescents faisaient partie de ces personnes tuées. Les responsables iraniens qui ont fourni les chiffres à Reuters, ont déclaré qu’ils étaient basés sur des informations recueillies auprès des forces de sécurité, des morgues, des hôpitaux et des bureaux de médecins légistes.
Reuters a déclaré que l’ordre de Khamenei de "faire tout ce qu’il faut pour les arrêter (les manifestants)", avait été confirmé par trois sources proches du cercle restreint du guide suprême et un quatrième officiel.
La commission des Femmes du Conseil national de la Résistance iranienne a compilé les noms et les rapports des femmes tuées par les forces de sécurité lors du soulèvement en Iran en novembre 2019.
 
Manifestant détenu Nader Mokhtari meurt en prison à Téhéran
Radio Farda, 21 septembre 2020
Arrêté pendant les manifestations de novembre 2019 dans la ville de Karaj, Nader Mokhtari a disparu. Après un mois, sa famille l’a trouvé dans un hôpital de Shahr-e-Ray. Sévèrement frappé à coups de matraque, Nader était dans le coma longtemps et quand il est en est sorti juste avant le Nouvel An iranien (20 mars 2020), malgré l’objection des médecins, il a été emmené par les agents de sécurité au centre de détention de Kahrizak où ce jeune de 35 ans a perdu la vie le samedi 19 septembre 2020.
Le corps de Mokhtari n’est pas encore remis à sa famille. Ils subissent de fortes "pressions" et sont "menacés".
Comme l’a signalé Amnesty International, au moins 306 manifestants dans diverses villes d’Iran ont été tués par des agents de sécurité lors des manifestations de novembre 2019.
C’est la première fois qu’un rapport est publié sur les conditions de M. Mokhtari. Ces rapports font craindre de plus en plus le statut des détenus lors des manifestations de novembre 2019 qui sont estimées à plus de 8000 personnes. 
 
Un délinquant juvénile exécuté
humanrightsinir.org, 20 septembre 2020
À l’aube du dimanche 20 septembre 2020, Moayed Savari Shiapour, 21 ans, mineur accusé de meurtre et incarcéré à la prison centrale d’Ahvaz, a été exécuté. Karim Dahimi, un militant des droits de l’homme, a annoncé que Moayed avait été inculpé de meurtre en 2016 alors qu’il avait 17 ans.
 
Quatre plans pour faire face aux mal-voilées dans les véhicules, les centres commerciaux, les parcs et le cyberespace
Site officiel asriran.com, 20 septembre 2020
Rezaï, commandant adjoint de la Force de l’ordre de la République islamique, a annoncé que quatre plans appelés "nazer" devraient être mis en oeuvre, afin de contrôler la chasteté et le voile. 
"nazer 1" traite les femmes mal-voilées dans les véhicules, "nazer 2" s’occupe du voile des femmes dans les centres commerciaux et " nazer 3 et 4" couvre les zones de loisirs, les trottoirs et le cyberespace.
 
Saba Kord Afshari retournée en prison sans être soignée
CNRI Femmes, 20 septembre 2020
La prisonnière politique Saba Kord Afshari, 32 ans, qui souffre de complications Gastro-intestinales et d'un ulcère à l'estomac a été transférée à l'hôpital Taleghani de Téhéran le 19 septembre 2020, à la suite de la détérioration de son état de santé dans le quartier des femmes d'Evin. Elle devait subir une échographie, une coloscopie et une endoscopie à l’hôpital, mais elle a été renvoyée en prison après avoir fait seulement l'échographie.  
Saba a été arrêtée pour la première fois en août 2018 lors des manifestations à Téhéran contre la vie chère, puis libérée de la prison d’Evin en février 2019. Arrêtée de nouveau le 1er juin 2019, elle a été envoyée à la prison de Qarchak après 11 jours d’interrogatoire.
Saba est actuellement condamnée à 9 ans de prison pour "propagande contre l’État" et "rassemblement et collusion visant à commettre un crime contre la sécurité nationale".
Elle risque 15 ans de plus pour "propagation de la corruption et de la prostitution en retirant le voile et en marchant sans le voile".
Sa mère, Raheleh Ahmadi, est également emprisonnée avec elle pour avoir suivi l’affaire de sa fille et défendu ses droits.

Plus de 400 ans de prison et de 1000 coups de fouet pour trois accusés à Machhad
mashhadfori.com, 17 septembre 2020
Trois coupables d'un groupe appelé "Riazi" sont condamnés à une peine globale de 400 ans de prison et à 1000 coups de fouet à Machhad pour diverses accusations.
Accusés de "vol", "coups et blessures", "acquisition de biens", trois personnes sont condamnées à 427 ans de prison, plus de 1100 coups de fouet, 5 ans d'exil, au paiement du prix du sang, à la privation de conduite de tout type de véhicule, à la restitution des biens et avoirs volés au plaignant et leur peine sera publiée dans un journal à grand tirage sur le lieu où ils ont commis le crime.  
  
Un membre d'un groupe de journalistes indépendants emprisonné
RSF, 15 septembre 2020
Reporters sans frontières (RSF) dénonce l’arrestation le 16 août 2020 du journaliste indépendant et membre de l’Association des journalistes indépendants de Téhéran,
 Khosro Sadeghi Borjeni, puis son transfert vers la prison d’Evin le 9 septembre dernier. Le journaliste avait été condamné le 2 février 2020, à huit ans de prison ferme par la 28e chambre du tribunal de la révolution pour « insulte envers le fondateur du régime », « propagande contre le régime » et « réunions et complot contre la sécurité nationale et internationale ». Le 13 juin 2020, la 36e cour d’appel de Téhéran a confirmé sa condamnation et prononcé une peine de sept ans de prison. En application de l’article 134 du nouveau code pénal islamique, qui préconise qu’un accusé condamné pour plusieurs délits ou crimes ne purge que la peine principale, le journaliste doit purger cinq ans de prison. Le journaliste a été arrêté alors qu’il était en déplacement dans le nord-est du pays.
 
Les forces de sécurité ont bloqué les routes menant à la tombe de Navid Afkari
Radio Zamaneh, 19 septembre 2020
Après une cérémonie de deuil de Navid Afkari dans la soirée du jeudi 17 septembre 2020, dans le village de Sangar (province de Fars), les forces de sécurité ont bloqué les routes menant à ce village et au cimetière où Navid est enterré…
 
Le fichier audio du procès de Navid Afkari publié par IHRO
Radio Farda, 17 septembre 2020
Iran Human Rights Organization (IHRO), basée à Oslo, a publié un fichier audio d'une audience au tribunal de Navid Afkari, un lutteur iranien décoré qui a été exécuté dans une prison iranienne samedi.
Dans le bref fichier audio, le champion national de 27 ans demande au juge de montrer un film lié à son assassinat présumé d'un garde de sécurité lors des manifestations de masse d'août 2018 en Iran.
Le juge refuse et déclare : "Ce sont des formalités", ajoutant que "le contenu du film est enregistré dans le procès-verbal de l'affaire".
Le juge non identifié va plus loin, menaçant le jeune accusé : "Je suis un juge qui creuse tous les détails - pour que je puisse vous passer la corde au cou en toute sécurité".
L'exécution d'Afkari pour le meurtre présumé d'un membre du Corps des gardiens de la révolution islamique, qui était également officier de sécurité pour la compagnie des eaux et des égouts de Chiraz, a déclenché une vague de protestations dans le monde entier.
Afkari a été pendu dans une situation très suspecte samedi, à l’issu d'un dossier judiciaire rempli d'ambiguïtés à son encontre.
La justice iranienne a décidé d'exécuter le jeune athlète alors que sa famille et son avocat étaient sur le point de négocier avec la famille de la victime pour obtenir sa grâce.
 
34 prisonniers politiques, dont des manifestants iraniens dans le couloir de la mort
Iran HRM, 17 septembre 2020
Au moins 34 prisonniers politiques et de conscience sont actuellement condamnés à mort dans les prisons iraniennes, dont 10 ont seulement participé à des manifestations nationales en 2017, 2018 et 2019. 
Deux manifestants à Ispahan et à Chiraz ont déjà été pendus par le régime. Mostafa Salehi a été exécuté le 5 août pour son rôle dans les manifestations iraniennes de décembre 2017/janvier 2018 à Ispahan. Ce père de deux enfants a déclaré avoir été torturé pour avouer un meurtre qu'il n'avait pas commis. Il a maintenu son innocence jusqu'à sa mort.
Un autre champion de lutte iranien, Navid Afkari, a été exécuté en Iran le 12 septembre, malgré une campagne internationale de grande envergure demandant que la sentence ne soit pas exécutée. 
L'utilisation de la peine de mort par le régime iranien contre les prisonniers politiques et les manifestants vise à intimider les manifestants potentiels et à empêcher de futures manifestations.
 
Nazanin Zaghari-Ratcliffe, Kylie Moore-Gilbert, Nasrin Sotoudeh et le sort des femmes détenues en Iran
, 14 septembre 2020
« Dimanche 13 septembre, à un peu plus de six mois de la fin de sa peine initiale, Nazanin Zaghari-Ratcliffe devait faire face à un procès sur de nouvelles accusations que les autorités ont soudainement reporté sans explication et sans fixer de date, la laissant dans une incertitude traumatisante.
Dimanche également, les amis et la famille de Kylie
Moore-Gilbert
, une universitaire britannique et australienne emprisonnée en Iran, sont venus soutenir sa libération et marquer le deuxième anniversaire de sa détention. Elle risque dix ans de prison pour espionnage.
Pendant ce temps, Nasrin Sotoudeh, une éminente avocate des droits de l'homme qui purge actuellement une peine de 38 ans, en est à sa sixième semaine de grève de la faim pour attirer l'attention sur les prisonniers politiques qui ont non seulement été détenus arbitrairement,
mais qui risquent aussi de contracter le Covid-19... »
 
Pendaison de Navid Afkari : "la République islamique d'Iran nous exécute et le monde nous abandonne"
huffingtonpost.fr, 14 septembre 2020            Par Farzaneh Gh  et Mehdi Jamali
Nous, Iraniens, ne comprenons pas pourquoi l’Europe se montre complice d'un État délinquant qui tue ses ressortissants et devient la tumeur cancéreuse du Moyen Orient.
« Depuis quelques mois, les dirigeants de la République islamique d’
Iran ne cessent d’exécuter nos camarades qui ont été arrêtés lors des deux dernières grandes manifestations pacifiques en Iran, en janvier 2018 et en novembre 2019. Alors que personne ne connaît le chiffre exact des prisonniers politiques qui attendent dans les couloirs de la mort, chaque jour un nouveau nom sort sur la longue liste des exécutés. Malgré la mobilisation de la société en faveur de Navid Afkari, champion iranien de lutte, son exécution par pendaison a eu lieu le samedi 12 septembre à Chiraz. Depuis les Iraniens sont en deuil de leur champion.
De nombreuses familles s’inquiètent pour leurs proches qui sont enfermés dans les prisons moyenâgeuses du régime iranien et, au lieu d’obtenir la justice, elles sont systématiquement menacées d’être arrêtées à leur tour… »
 
Iran – Exécution de Navid Afkari Communiqué du ministère de l’Europe et des affaires étrangères
France diplomatie, 13 septembre 2020
« La France condamne l’exécution de Navid
Afkari en Iran le 12 septembre 2020.
La France rappelle son attachement à la liberté d’expression et à la liberté de manifestation pacifique ainsi que le droit de chacun à un procès équitable.
Elle réitère son opposition constante à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances.
La France reste engagée avec détermination pour l’abolition universelle de ce châtiment injuste, inhumain et inefficace. Elle appelle tous les Etats appliquant encore la peine de mort à établir un moratoire en vue de son abolition définitive. »
 
Iran. L’exécution en secret du lutteur Navid Afkari est une "parodie de justice"
Amnesty International, 12 septembre 2020
Un champion de lutte de 27 ans a été exécuté dans le plus grand secret à l’issue d’un procès d’une iniquité flagrante. Il s’agit d’une parodie de justice !
« Ce samedi 12 septembre 2020 au matin, Navid Afkari a été exécuté sans que sa famille, son avocat ni lui-même aient été prévenus. Navid Afkari était un jeune homme promis à un brillant avenir. L’application de sa peine de mort avec un tel mépris pour les principes les plus élémentaires de la justice met en évidence une fois de plus la cruauté de ce châtiment… 
 L’exécution secrète ce matin du champion de lutte Navid Afkari, sans avis préalable, à lui, à sa famille ou à son avocat, après un procès grossièrement inéquitable, est une horrible parodie de justice qui nécessite une action internationale immédiate… »
 
Shakila Monfared transférée à la prison d'Evin
Iran Human Rights, 12 septembre 2020
Le mercredi 9 septembre 2020, Shakila Monfared, la militante civile résidant à Téhéran, a été transférée au quartier des femmes de la prison d'Evin après avoir été interrogée et inculpée. 
Elle a été détenue par les agents de l'Organisation des renseignements du Corps des gardiens de la révolution islamique Elle a été interrogée et inculpée en relation avec ses activités cybernétiques. Après le processus d'enquête au Parquet de sécurité, elle a été transférée au quartier des femmes de la prison d'Evin".
Shakila Monfared a été détenue par les forces de sécurité le 31 août 2020, en quittant son domicile et a été emmenée dans un lieu inconnu. 
 
L'Iran vit son moment #MeToo
HRW, 9 septembre 2020 Par Tara Sepehri Far
« Au cours des trois dernières semaines, des dizaines de femmes iraniennes d'origines diverses se sont rendues sur les médias sociaux, dans leur propre moment #MeToo, pour faire part de leurs expériences de harcèlement et d'agression sexuels. La police a annoncé qu'elle avait pris des mesures à l'encontre d'au moins un suspect. De nombreuses femmes espèrent que ce ne sera que le début d'un mouvement plus large contre la violence sexuelle.
Le moment #MeToo de l'Iran a commencé début août, lorsqu'un groupe de femmes journalistes a enregistré une vidéo dans laquelle elles partageaient leurs expériences de harcèlement par des collègues de la salle de rédaction ou des personnes influentes qu'elles avaient interviewées. Ensuite, d'autres femmes, pour la plupart avec des comptes anonymes sur Twitter, ont
commencé à partager leurs expériences de harcèlement sexuel et de viol, y compris par des hommes en position de pouvoir… »
 
Huit citoyens bahaïs condamnés à 51 ans de prison, commués à 11 ans
HRANA /Iran News Wire, 9 septembre 2020
Une cour d’appel en Iran vient de condamner huit citoyens bahaïs à un total de 11 ans et 3 mois de prison dans la province de Khorasan (nord-est). Initialement, ils ont été condamnés à un total de 51 ans et 8 mois de prison.
Atieh Salehi, Nasrin Ghadiri, 60 ans, Banafsheh Mokhtari, Farzaneh Dimi, Arezu Mohammadi, Ataollah, Roya, et Saeed Malaki ont été arrêtés lors d’une manifestation organisée à l’occasion du 200ème anniversaire de Bahaollah, le fondateur de la foi bahaïe, accusés d’"appartenance à l’organisation illégale Bahaïe qui constitue une menace pour la sécurité nationale"
 
331 manifestations dans 82 villes iraniennes en août
CSDHI, 8 septembre 2020
Selon les informations recueillies par des sources proches de la Résistance iranienne, les Iraniens ont organisé 331 manifestations (237 enregistrées au mois de juillet) dans 82 villes et 26 provinces au cours du mois d’août, soit une moyenne de 8 manifestations par jour ; la plupart des protestations ont duré plusieurs jours.
Nombreux Iraniens, notamment des employés de l’industrie du pétrole et du gaz de 24 villes se sont rassemblés pour exprimer leurs difficultés économiques et réclamer leurs salaires impayés.
 
ONU-Iran
Compte-rendu du Rapporteur Spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran
Un nouveau compte-rendu de Javaid Rehman, Rapporteur Spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, révèle les autres dimensions des crimes des forces de sécurité iraniennes. 
Javaid Rehman  s’est dit "Choqué"  par "l’utilisation sans précédent d’une force excessive et meurtrière" contre les manifestants. Cette force était celle de la police, des pasdarans et du Bassidj, intraitables lors des manifestations de novembre 2019…
Le Rapporteur spécial s’inquiète particulièrement de l’usage arbitraire d’armes à feu par les forces de sécurité. De sorte qu’elles ont tué au moins 22 garçons et 1 fille. Le 16 novembre, Mohammad Dastankhah, 15 ans, a été abattu par les forces bassidji. Le jeune adolescent rentrait de l’école à Sadra. Celles-ci ont tiré depuis le toit de leur bâtiment. Un garçon de 17 ans, Mohsen Mohammadpour, est également mort après avoir été blessé à la tête lors de manifestations à Khorramshahr…
 
La détenue politique Hadiseh Sabouri privée de soins médicaux à Evin
women.ncr-iran.org, 2 septembre 2020
La prisonnière politique Hadiseh Sabouri se voit refuser des soins médicaux dans le quartier des femmes de la prison d’Evin, ni la consultation dans un centre médical civique.
Hadiseh Sabouri, 44 ans, mère de trois enfants, souffre de diverses maladies. Elle a subi une chirurgie gastro-intestinale en 2015 ; une partie de son intestin a été enlevée.
Arrêtée lors des manifestations à Aryashahr près de Téhéran en août 2018, elle a d’abord été emmenée au centre de détention pour femmes de l’avenue Vozara.
Après trois jours de détention à l’isolement, elle a été transférée dans l’un des services du ministère du Renseignement à la prison d’Evin où elle a été détenue à l’isolement et intensément interrogée pendant huit jours...
Cette militante civile est condamnée à 3 ans et 3 mois et 10 jours de prison. Ses accusations incluent "la diffusion de fausses nouvelles pour fausser l’opinion publique" et "propagande contre l’État".
Convoquée début juillet 2020 devant la cour de renseignement de la prison d’Evin, elle a été immédiatement arrêtée et incarcérée pour purger sa peine de prison. 
 
En moins de 2 mois, Une 4ème femme détenue à Qarchak tente de se suicider  
irannewswire.org, 2 septembre 2020
Une femme de 23 ans a tenté de se suicider dans la tristement célèbre prison de Qarchak à Téhéran le 31 août. 
Une source informée a déclaré au site web des droits de l'homme Javaneha que "les autorités de la prison étaient indifférentes à son sort, n'ont pas tenté de venir en aide à la femme blessée et ne l'ont même pas l’emmenée à l'infirmerie". "Elle est très faible et en très mauvais état et pourrait mourir à tout moment", a déclaré la source sur le site web.
La jeune femme s’est tranché l’artère du cou avec le bord coupant du couvercle d’une boîte de conserve.
C’est le 4ème suicide connu au cours des deux derniers mois dans la prison de Qarchak. D’autres détenues de cette prison se sont suicidées par le passé en raison du comportement abusif des responsables de la prison. Mais pas seulement. Les conditions de détention épouvantables et la pression mentale importante leur mènent la vie dure…

Rapport d’Amnesty International, 2 septembre
. La torture généralisée, y compris les coups, les flagellations, les chocs électriques, les positions de stress, les exécutions simulées, le waterboarding, les violences sexuelles, l'administration forcée de substances chimiques et la privation de soins médicaux
. Des centaines de personnes ont été soumises à des procès manifestement inéquitables pour des motifs de sécurité nationale sans fondement
. Condamnations à mort prononcées sur la base d'"aveux" obtenus sous la torture
Les forces de police, de renseignement et de sécurité iraniennes et les responsables de l'administration pénitentiaire ont commis, avec la complicité des juges et des procureurs, une série de violations scandaleuses des droits humains, notamment des détentions arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et d'autres mauvais traitements, à l'encontre des personnes détenues dans le cadre des manifestations nationales de novembre 2019, a déclaré Amnesty International dans un nouveau rapport accablant publié ce jour.
 
Appel à une action urgente pour sauver la vie des prisonnières politiques à Qarchak
women.ncr-iran.org, 2 septembre 2020
La vie des prisonnières politiques de la prison de Qarchak est en danger. La commission des femmes du CNRI appelle à une action urgente pour sauver la vie de ces prisonnières. Mehdi Mohammadi, le directeur de la prison de Qarchak, et son adjointe, Mirzaii, ont payé des prisonnières de droit commun reconnues coupables de crimes dangereux pour brutaliser et assassiner Zahra Safaei, sa fille, Parastoo Mo’ini, et Forough Taghipour, indique le rapport.
Les dangereuses détenues ont reçu l'ordre d'inciter à des combats au cours desquels ils pourraient tuer lesdites détenues politiques pour les empêcher leurs contacts avec d’autres détenues et les transformeront en partisans de l'OMPI".
 
La mère d’un prisonnier politique convoquée à une 2ème audience
radiozamaneh.com, 1er septembre 2020
Mazloom, militante civile et mère du prisonnier politique, Soheil Arabi, est convoquée à la section29 du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Le procès aura lieu le 28 septembre 2020.
Elle a été jugée par cette branche par contumace. Le tribunal l'a condamnée à 5 ans de prison pour "avoir commis un crime en ayant des liens avec l'OMPI/MEK" et à un an de prison pour "propagande contre le régime et en faveur des groupes dissidents". Si les deux peines sont maintenues, selon l'article 134 de la loi pénale islamique, la peine la plus élevée, 5 ans de prison, sera exécutable.

21 personnes exécutées en septembre 2020 en Iran
dont une femme et un mineur délinquant

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