Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
L’exécution du
jeune lutteur champion national iranien, Navid Afkari, qui a indigné
non seulement les défenseurs des droits humains, mais de nombreuses
personnalités et instances et organisations à travers le monde, n’était pas la
première exécution politique d'athlètes en Iran. D'autres champions, même des
femmes sportives du haut niveau, ont été exécutés dans les années 80 et en
particuliers en été-automne 1988.
Alors que nous commémorons le 32ème
triste anniversaire du massacre des prisonniers politiques en 1988, il faut se
rappeler de Forouzan Abdi, capitaine de l'équipe nationale
féminine de volleyball, exécutée en été 1988 dans la prison d’Evin à
Téhéran.
Zeinab Jalalian transférée à la prison de Dizelabad à Kermanchah
kurdistanhumanrights.org/KMMK, 30 septembre 2020
Elle a été transférée le 25 juin 2020 de la
section de quarantaine de la prison de Qarchak, où elle avait contracté le
virus COVID-19 et n'avait pas reçu de soins médicaux malgré son mauvais état de
santé, à la prison centrale de Kerman.
Zeinab Jalalian demeure en prison sans aucune permission
de sortie provisoire pendant plus de 13 ans, et sa famille affirme que cette
privation se poursuit encore et elle est toujours maintenue à l'isolement dans
des conditions difficiles.
Le désaccord sur la libération provisoire de
Zeinab Jalalian survient alors que le système judiciaire iranien a annoncé
qu'il avait libéré plus de 70 000 prisonniers à travers l'Iran pour prévenir la
propagation du virus COVID-19 dans les prisons.
Cette militante politique du Kurdistan oriental a
été condamnée à un an de prison en 2009 pour avoir "quitté illégalement le
pays" et condamnée à mort pour "moharebeh" (guerre contre
Dieu), en rejoignant le PJAK (Parti pour une vie libre au Kurdistan) ; une peine qui a ensuite
été commuée en prison à vie.
Elle a la permission d’appeler de temps en temps
sa famille mais elle n'est pas autorisée à parler kurde et doit parler le farsi
alors que ses parents ne comprennent pratiquement pas cette langue.
Suicide du
père d’un manifestant détenu suite à la condamnation à mort de
son fils
Iran focus, 30 septembre 2020
Par Jubin Katiraie
Mohammad Moradi, 60 ans, le père du manifestant Amir Hossein Moradi, est
décédé chez lui lundi matin, 28 septembre après avoir subi de fortes pressions
après la confirmation de la condamnation à mort de son fils. Sa femme a affirmé
qu'il parlait constamment de son fils, montrant une extrême inquiétude…
Amir Hossein, 26 ans, a été arrêté pour avoir pris part aux manifestations
de novembre 2019 contre la décision des autorités de tripler les prix de
l’essence le lendemain et a été condamné à mort... Les rapports indiquent qu'il
a été torturé après avoir été arrêté ; à savoir battu, soumis à des chocs
électriques et forcé à supporter un agent debout sur sa poitrine. On lui a dit
que sa torture et son isolement se poursuivraient jusqu'à ce qu'il avoue.
Une source bien informée a déclaré qu’après la mort de son père, la mère et
le frère d’Amir Hossein avaient été convoqués par les services de renseignement
et menacés d’arrestation s’ils parlaient à la presse.
Depuis l’arrestation et la condamnation à mort d’Amir Hossein, ses parents
sont en mauvaise santé mentale. Son père était soumis à une forte pression. »
FDD : La
présence dangereuse de la République islamique au Canada
iranintl.com, 29 septembre 2020
Selon le
rapport, malgré les promesses de justice du gouvernement du Premier ministre
Justin Trudeau, les familles des victimes du vol 752 de la compagnie aérienne
ukrainienne abattue par le régime iranien ont fait l'objet de menaces et
d'intimidations de la part du régime et de ses partisans au Canada, tandis
qu'Ottawa poursuit une politique d'engagement infructueuse avec Téhéran. Le
rapport affirme que d'autres Irano-Canadiens ont été ouvertement et
publiquement menacés de dommages physiques par des sympathisants du régime à
Toronto.
Le rapport critique
également le Premier ministre canadien Justin Trudeau pour son manque d'action
dans l'affaire du vol 752 ukrainien, affirmant que bien que le Premier ministre
ait exigé des réponses de Téhéran, il s'est montré réticent à exercer une
pression significative contre le régime.
Selon le FDD,
le Canada est un refuge de premier ordre pour les responsables et les partisans
du régime. Les documents publics indiquent que de nombreux responsables et
associés du régime ont blanchi des milliards de dollars de l'Iran vers le
Canada, acheté des biens immobiliers coûteux et se sont installés dans des
villes confortables telles que Toronto et Vancouver. De nombreux échanges de
devises iraniennes à Toronto et ailleurs facilitent le blanchiment d'argent
entre l'Iran et le Canada.
Le rapport
conclut que le message que la communauté irano-canadienne reçoit de Téhéran et
de la République islamique, ainsi que d'Ottawa, est que "vous n'êtes à
l'abri de la République islamique nulle part".
L’Association médicale mondiale
(AMM) condamne les peines et châtiments barbares
AMM,
25 septembre 2020
Dans une
lettre véhémente adressée aux autorités
iraniennes, l’AMM indique avoir été informée de la récente peine prononcée
contre quatre hommes détenus actuellement dans la prison d’Oroumieh
(Azerbaïdjan occidental) . Ils sont condamnés à avoir " les quatre
doigts de la main droite entièrement coupés pour ne
laisser que la paume et le pouce", comme le prévoit le Code pénal islamique iranien pour certains types de
vols...
A MM a promis de soutenir tout médecin iranien
qui refuserait de prendre part à l’amputation de doigts, une peine qui peut
être infligée à des prisonniers.
ONU- Déclaration commune au nom de 47 pays
47 pays appellent l'Iran de mettre fin aux
exécutions et aux violations des droits de l'homme
La déclaration orale présentée par le représentant allemand a
exprimé sa profonde préoccupation concernant les violations de la liberté
d'expression, d'association et de réunion et a fermement condamné le régime de
Téhéran pour "l'utilisation de la peine de mort, y compris contre des
délinquants mineurs, tels que Barzan Nasrollahzadeh".
La
déclaration a également condamné "l'exécution soudaine de Navid Afkari, le
12 septembre" et l'a qualifiée "d'épouvantable, compte tenu des
préoccupations concernant son procès, les rapports d'aveux forcés, et son
traitement en détention".
Exhortant
l'Iran à adopter un moratoire, 47 pays ont critiqué l'Iran en rappelant à
Téhéran que les rapports crédibles faisant état de détentions arbitraires, de
procès inéquitables, d'aveux forcés et de pratiques de torture et de mauvais
traitements des détenus dans le cadre des récentes protestations sont
particulièrement inquiétants…
Ils ont
également exprimé leur appréciation pour "le courage inébranlable des
défenseurs des droits de l'homme en Iran - y compris les défenseurs des droits
des femmes, les militants environnementaux et les avocats". Et ont
souligné que les défenseurs des droits de l'homme en Iran continuent de subir
des intimidations, des poursuites et des mauvais traitements…
L'Iran
n'autorise pas les rapporteurs des droits de l'homme des Nations unies à se
rendre dans le pays pour effectuer des examens et faire des observations.
L'ambassadeur d'Iran
convoqué au quai d'Orsay
Reuters, 25 septembre 2020
Le gouvernement français s'exprime rarement
sur la question du respect des droits de l'Homme en Iran, mais le chef de la
diplomatie, Jean-Yves Le Drian, a jugé nécessaire de le faire mardi après la
dégradation de la situation qui a, selon lui, suivi les manifestations
antigouvernementales de novembre 2019.
En Grande-Bretagne, le Guardian avait
annoncé la veille que les ambassadeurs iraniens à Londres, Paris et Berlin
allaient être convoqués spécifiquement pour le traitement des prisonniers
politiques et la détention des binationaux.
Les trois puissances européennes ont bien
agi conjointement pour signaler à l'Iran que ses actes nuisaient à leurs
relations. D'après les deux autres sources, l'ambassadeur a été convoqué jeudi.
Leur décision intervient alors que les
trois pays s'efforcent de maintenir l'accord sur le nucléaire signé en 2015 avec
l'Iran, remis en cause par les Etats-Unis.
"Ces préoccupations sont partagées par de nombreux
partenaires, dont l'Allemagne et le Royaume-Uni"…
Washington sanctionne
le juge iranien ayant condamné à mort un jeune lutteur
"Son
exécution est inacceptable", a estimé dans un communiqué le chef de la diplomatie
américaine Mike Pompeo.
Les États-Unis ont imposé jeudi des sanctions au
juge iranien ayant condamné
à mort le jeune
lutteur qui avait participé à des manifestations contre le régime à Chiraz. Son
exécution avait provoqué l’indignation dans le monde...
IRAN-
ACTION COMPLÉMENTAIRE
La santé de Nasrin Sotoudeh, avocate emprisonnée est gravement menacée
Amnesty International,
25 septembre 2020
La santé de Nasrin Sotoudeh, une avocate spécialiste des
droits humains emprisonnée, est gravement menacée, les autorités iraniennes
l’ayant renvoyée en prison après son hospitalisation, bien qu’un médecin ait
indiqué qu’elle avait besoin d’une intervention médicale cardiaque. Elle avait
été hospitalisée lorsque son état de santé s’était gravement détérioré pendant
la grève de la faim qu’elle avait entamée pour protester contre les
violations des droits humains commises par les autorités iraniennes dans le cadre du système pénal, notamment leur refus de libérer des personnes détenues pour des motifs à caractère politique qui pouvaient prétendre à une libération conditionnelle.
violations des droits humains commises par les autorités iraniennes dans le cadre du système pénal, notamment leur refus de libérer des personnes détenues pour des motifs à caractère politique qui pouvaient prétendre à une libération conditionnelle.
Iran. L'horrible sentence d'amputation des doigts
de quatre condamnés pour vol ne doit pas être appliquée
Amnesty International, 24 septembre 2020
L'amputation constitue une torture, qui est un crime en vertu du
droit international, et une atteinte odieuse à la dignité humaine... »
Selon les informations obtenues par Amnesty
International, les peines prononcées contre les quatre hommes, Hadi Rostami (33
ans), Mehdi Sharfian (37 ans), Mehdi Shahivand (42 ans) et Kasra Karami (40
ans), ont été confirmées par la Cour suprême iranienne et renvoyées au Centre
pour l'application des peines. Les peines peuvent être exécutées à tout moment.
Le projet de loi iranien vise à renforcer le "mur
numérique" et la censure en ligne
RSF, 24 septembre 2020
Intitulé "Organisation des services de
messagerie des médias sociaux" et destiné à consolider le "mur
numérique" qui existe déjà en Iran, le projet de loi a été soumis le 16
août dernier au Parlement iranien, qui devrait l'examiner prochainement.
Une femme exécutée à la prison de Rajaï-Shahr, 108ème sous la présidence de Rohani
HRANA/CNRI Femmes, 23 septembre 2020
Mahtab a été condamnée à mort sur l'accusation du
meurtre de son époux et de la grand-mère de celui-ci. Elle avait été détenue pendant sept ans à
la prison de Qarchak.
Cette exécution n'a pas encore été annoncée par les
organes concernés, ni les agences
de presse officielles du régime.
Le régime iranien détient le record mondial d’exécutions
par habitant ainsi que et
le nombre le plus élevé de pendaisons de femmes.
Liste
de femmes tuées lors du soulèvement de novembre 2019 en Iran
Commission des Femmes CNRI, 21 septembre 2020
Le 15 décembre 2019, la Résistance iranienne a annoncé que le
nombre de personnes tuées par les forces de sécurité lors de la répression de
novembre dépassait les 1500. Au moins 4000 manifestants ont été blessés et 12 000
arrêtés.
Puis, le 23 décembre 2019, citant des
sources au sein du régime iranien, l’agence Reuters a confirmé que 1500
personnes avaient été tuées en Iran en moins de deux semaines de troubles qui
avaient commencé le 15 novembre. Reuters a écrit qu’environ 400 femmes et 17
adolescents faisaient partie de ces personnes tuées. Les responsables iraniens
qui ont fourni les chiffres à Reuters, ont déclaré qu’ils étaient basés sur des
informations recueillies auprès des forces de sécurité, des morgues, des
hôpitaux et des bureaux de médecins légistes.
Reuters a déclaré que l’ordre de Khamenei de "faire tout ce qu’il faut pour les arrêter (les manifestants)", avait été confirmé par trois sources proches du cercle
restreint du guide suprême et un quatrième officiel.
La commission des Femmes du Conseil national de la Résistance iranienne
a compilé les noms et les rapports des femmes tuées par les forces de sécurité
lors du soulèvement en Iran en novembre 2019.
Manifestant détenu Nader
Mokhtari meurt en prison à Téhéran
Radio Farda, 21 septembre 2020
Arrêté pendant les
manifestations de novembre 2019 dans la ville de Karaj, Nader Mokhtari a
disparu. Après un mois, sa famille l’a trouvé dans un hôpital de Shahr-e-Ray.
Sévèrement frappé à coups de matraque, Nader était dans le coma longtemps et
quand il est en est sorti juste avant le Nouvel An iranien (20 mars 2020), malgré
l’objection des médecins, il a été emmené par les agents de sécurité au centre
de détention de Kahrizak où ce jeune de 35 ans a perdu la vie le samedi 19
septembre 2020.
Le corps de Mokhtari n’est
pas encore remis à sa famille. Ils subissent de fortes "pressions" et sont "menacés".
Comme l’a signalé Amnesty
International, au moins 306 manifestants dans diverses villes d’Iran ont été
tués par des agents de sécurité lors des manifestations de novembre 2019.
C’est la première fois qu’un
rapport est publié sur les conditions de M. Mokhtari. Ces rapports font
craindre de plus en plus le statut des détenus lors des manifestations de
novembre 2019 qui sont estimées à plus de 8000 personnes.
humanrightsinir.org,
20 septembre 2020
À l’aube du dimanche 20
septembre 2020, Moayed Savari Shiapour, 21 ans, mineur accusé de meurtre et
incarcéré à la prison centrale d’Ahvaz, a été exécuté. Karim Dahimi, un
militant des droits de l’homme, a annoncé que Moayed avait été inculpé de
meurtre en 2016 alors qu’il avait 17 ans.
Quatre plans pour faire face aux mal-voilées dans
les véhicules, les centres commerciaux, les parcs et le cyberespace
Site
officiel asriran.com, 20 septembre 2020
Rezaï, commandant
adjoint de la Force de l’ordre de la République islamique, a annoncé que quatre
plans appelés "nazer" devraient
être mis en oeuvre, afin de contrôler la chasteté et le voile.
"nazer 1" traite
les femmes mal-voilées dans les véhicules, "nazer 2" s’occupe du voile des femmes dans les centres commerciaux et "
nazer 3 et 4" couvre les zones de loisirs, les trottoirs
et le cyberespace.
Saba Kord Afshari retournée en prison sans être soignée
CNRI Femmes, 20 septembre 2020
La
prisonnière politique Saba Kord Afshari, 32 ans, qui souffre de
complications Gastro-intestinales et d'un ulcère à l'estomac a été transférée à
l'hôpital Taleghani de Téhéran le 19 septembre 2020, à la suite de la
détérioration de son état de santé dans le quartier des femmes d'Evin. Elle
devait subir une échographie, une coloscopie et une endoscopie à l’hôpital,
mais elle a été renvoyée en prison après avoir fait seulement
l'échographie.
Saba a été arrêtée pour la première fois
en août 2018 lors des manifestations à Téhéran contre la vie chère, puis libérée
de la prison d’Evin en février 2019. Arrêtée de nouveau le 1er juin
2019, elle a été envoyée à la prison de Qarchak après 11 jours
d’interrogatoire.
Saba est actuellement condamnée à 9 ans
de prison pour "propagande contre l’État"
et "rassemblement et collusion visant à commettre un crime contre la
sécurité nationale".
Elle risque 15 ans de plus pour "propagation de
la corruption et de la prostitution en retirant le voile et en marchant sans le
voile".
Sa mère, Raheleh Ahmadi, est
également emprisonnée avec elle pour avoir suivi l’affaire de sa fille et
défendu ses droits.
Plus de 400 ans de prison et de 1000
coups de fouet pour trois accusés à Machhad
mashhadfori.com, 17 septembre 2020
Trois coupables d'un groupe appelé
"Riazi" sont condamnés à une peine globale de 400 ans de prison et à
1000 coups de fouet à Machhad pour diverses accusations.
Accusés de "vol", "coups et
blessures", "acquisition de biens", trois personnes sont
condamnées à 427 ans de prison, plus de 1100 coups de fouet, 5 ans d'exil, au
paiement du prix du sang, à la privation de conduite de tout type de véhicule,
à la restitution des biens et avoirs volés au plaignant et leur peine sera
publiée dans un journal à grand tirage sur le lieu où ils ont commis le
crime.
Un membre d'un groupe de journalistes indépendants
emprisonné
RSF, 15 septembre 2020
Reporters sans
frontières (RSF) dénonce l’arrestation le 16 août 2020 du journaliste
indépendant et membre de l’Association des journalistes indépendants de
Téhéran, Khosro Sadeghi Borjeni, puis son transfert vers la prison
d’Evin le 9 septembre dernier. Le journaliste avait été condamné le 2 février 2020, à huit ans de prison ferme par la 28e chambre du tribunal de la révolution
pour « insulte envers le fondateur du régime », « propagande contre le régime »
et « réunions et complot contre la sécurité nationale et internationale ». Le
13 juin 2020, la 36e cour d’appel de Téhéran a confirmé sa condamnation et
prononcé une peine de sept ans de prison. En application de l’article 134 du nouveau code pénal islamique, qui
préconise qu’un accusé condamné pour plusieurs délits ou crimes ne purge que la
peine principale, le journaliste doit purger cinq ans de prison. Le journaliste
a été arrêté alors qu’il était en déplacement dans le nord-est du pays.
Radio Zamaneh, 19 septembre 2020
Après
une cérémonie de deuil de Navid Afkari dans la soirée du jeudi 17
septembre 2020, dans le village de Sangar (province de Fars), les forces de
sécurité ont bloqué les routes menant à ce village et au cimetière où Navid est
enterré…
Le fichier audio du procès de Navid Afkari publié par IHRO
Radio Farda, 17 septembre 2020
Dans le bref fichier audio, le champion national de
27 ans demande au juge de montrer un film lié à son assassinat présumé d'un
garde de sécurité lors des manifestations de masse d'août 2018 en Iran.
Le juge refuse et déclare : "Ce sont des
formalités", ajoutant que "le contenu du film est enregistré dans le
procès-verbal de l'affaire".
Le juge non identifié va plus loin, menaçant le
jeune accusé : "Je suis un juge qui creuse tous les détails - pour que je
puisse vous passer la corde au cou en toute sécurité".
L'exécution d'Afkari pour le meurtre présumé d'un
membre du Corps des gardiens de la révolution islamique, qui était également
officier de sécurité pour la compagnie des eaux et des égouts de Chiraz, a
déclenché une vague de protestations dans le monde entier.
Afkari a été pendu dans une situation très suspecte
samedi, à l’issu d'un dossier judiciaire rempli d'ambiguïtés à son encontre.
La justice iranienne a décidé d'exécuter le jeune
athlète alors que sa famille et son avocat étaient sur le point de négocier
avec la famille de la victime pour obtenir sa grâce.
34 prisonniers politiques, dont des manifestants iraniens
dans le couloir de la mort
Iran HRM, 17 septembre 2020
Deux
manifestants à Ispahan et à Chiraz ont déjà été pendus par le régime. Mostafa
Salehi a été exécuté le 5 août pour son rôle dans les manifestations
iraniennes de décembre 2017/janvier 2018 à Ispahan. Ce père de deux enfants a
déclaré avoir été torturé pour avouer un meurtre qu'il n'avait pas commis. Il a
maintenu son innocence jusqu'à sa mort.
Un autre champion de lutte iranien, Navid Afkari,
a été exécuté en Iran le 12 septembre, malgré une campagne internationale de
grande envergure demandant que la sentence ne soit pas exécutée.
L'utilisation de la peine de mort par le régime
iranien contre les prisonniers politiques et les manifestants vise à intimider
les manifestants potentiels et à empêcher de futures manifestations.
Nazanin
Zaghari-Ratcliffe, Kylie Moore-Gilbert, Nasrin Sotoudeh et le sort des femmes
détenues en Iran
, 14 septembre 2020
Pendant
ce temps, Nasrin Sotoudeh, une éminente avocate des droits de l'homme
qui purge actuellement une peine de 38 ans, en est à sa sixième semaine de
grève de la faim pour attirer l'attention sur les prisonniers politiques qui
ont non seulement été détenus arbitrairement,
mais qui risquent aussi de contracter le Covid-19... »
mais qui risquent aussi de contracter le Covid-19... »
Pendaison de Navid Afkari : "la République islamique d'Iran nous
exécute et le monde nous abandonne"
Nous, Iraniens, ne comprenons pas pourquoi l’Europe se montre complice
d'un État délinquant qui tue ses ressortissants et devient la tumeur cancéreuse
du Moyen Orient.
« Depuis quelques mois, les dirigeants de la République islamique
d’Iran ne cessent d’exécuter nos
camarades qui ont été arrêtés lors des deux dernières grandes manifestations
pacifiques en Iran, en janvier 2018 et en novembre 2019. Alors que personne ne
connaît le chiffre exact des prisonniers politiques qui attendent dans les
couloirs de la mort, chaque jour un nouveau nom sort sur la longue liste des
exécutés. Malgré la mobilisation de la société en faveur de Navid Afkari,
champion iranien de lutte, son exécution par pendaison a eu lieu le samedi 12
septembre à Chiraz. Depuis les Iraniens sont en deuil de leur champion.
De nombreuses familles s’inquiètent pour leurs proches qui sont enfermés
dans les prisons moyenâgeuses du régime iranien et, au lieu d’obtenir la
justice, elles sont systématiquement menacées d’être arrêtées à leur
tour… »
Iran – Exécution de Navid Afkari Communiqué du ministère de l’Europe et des
affaires étrangères
France diplomatie, 13 septembre 2020
La France
rappelle son attachement à la liberté d’expression et à la liberté de
manifestation pacifique ainsi que le droit de chacun à un procès équitable.
Elle
réitère son opposition constante à la peine de mort, en tous lieux et en toutes
circonstances.
La France
reste engagée avec détermination pour l’abolition universelle de ce châtiment
injuste, inhumain et inefficace. Elle appelle tous les Etats appliquant encore
la peine de mort à établir un moratoire en vue de son abolition définitive. »
Iran.
L’exécution en secret du lutteur Navid Afkari est une "parodie de justice"
Amnesty International, 12 septembre 2020
Un champion de lutte de 27 ans a été exécuté
dans le plus grand secret à l’issue d’un procès d’une iniquité flagrante. Il
s’agit d’une parodie de justice !
« Ce samedi 12
septembre 2020 au matin, Navid Afkari a été exécuté sans que sa famille,
son avocat ni lui-même aient été prévenus. Navid Afkari était un jeune homme
promis à un brillant avenir. L’application de sa peine de
mort avec
un tel mépris pour les principes les plus élémentaires de la justice met en
évidence une fois de plus la cruauté de ce châtiment…
L’exécution secrète ce matin du champion de
lutte Navid Afkari, sans avis préalable, à lui, à sa famille ou à son avocat,
après un procès grossièrement inéquitable, est une horrible parodie de justice
qui nécessite une action internationale immédiate… »
Shakila Monfared transférée à la prison d'Evin
Iran Human Rights, 12 septembre 2020
Elle a été détenue par les
agents de l'Organisation des renseignements du Corps des gardiens de la
révolution islamique Elle a été interrogée et inculpée en relation avec ses
activités cybernétiques. Après le processus d'enquête au Parquet de sécurité,
elle a été transférée au quartier des femmes de la prison d'Evin".
Shakila Monfared a été détenue
par les forces de sécurité le 31 août 2020, en quittant son domicile et a été
emmenée dans un lieu inconnu.
L'Iran vit son moment
#MeToo
HRW, 9 septembre 2020 Par Tara Sepehri Far
« Au
cours des trois dernières semaines, des dizaines de femmes iraniennes
d'origines diverses se sont rendues sur les médias sociaux, dans leur propre
moment #MeToo, pour faire part de leurs expériences de harcèlement et
d'agression sexuels. La police a annoncé qu'elle avait pris des mesures à
l'encontre d'au moins un suspect. De nombreuses femmes espèrent que ce ne sera
que le début d'un mouvement plus large contre la violence sexuelle.
Le moment #MeToo de l'Iran a
commencé début août, lorsqu'un groupe de femmes journalistes a enregistré une
vidéo dans laquelle elles partageaient leurs expériences de harcèlement par des
collègues de la salle de rédaction ou des personnes influentes qu'elles avaient
interviewées. Ensuite, d'autres femmes, pour la plupart avec des comptes
anonymes sur Twitter, ont
commencé à partager leurs expériences de harcèlement
sexuel et de viol, y compris par des hommes en position de pouvoir… »
Huit citoyens bahaïs
condamnés à 51 ans de prison, commués à 11 ans
HRANA /Iran News Wire, 9 septembre 2020
Atieh
Salehi, Nasrin Ghadiri, 60 ans, Banafsheh Mokhtari, Farzaneh Dimi, Arezu Mohammadi,
Ataollah, Roya, et Saeed Malaki ont été arrêtés lors d’une manifestation
organisée à l’occasion du 200ème anniversaire de Bahaollah, le fondateur de la foi bahaïe, accusés d’"appartenance à
l’organisation illégale Bahaïe qui constitue une menace pour la sécurité
nationale".
331
manifestations dans 82 villes iraniennes en août
CSDHI, 8 septembre 2020
Selon les informations recueillies par
des sources proches de la Résistance iranienne, les Iraniens ont organisé 331
manifestations (237 enregistrées au mois de juillet) dans 82 villes et 26
provinces au cours du mois d’août, soit une moyenne de 8 manifestations par
jour ; la plupart des protestations ont duré plusieurs jours.
Nombreux Iraniens, notamment des
employés de l’industrie du pétrole et du gaz de 24 villes se sont rassemblés
pour exprimer leurs difficultés économiques et réclamer leurs salaires impayés.
ONU-Iran
Compte-rendu du Rapporteur Spécial des Nations unies sur la situation
des droits de l’homme en Iran
Javaid Rehman s’est dit "Choqué" par "l’utilisation
sans précédent d’une force excessive et meurtrière" contre les
manifestants. Cette force était celle de la police, des pasdarans et du
Bassidj, intraitables lors des manifestations de novembre 2019…
Le Rapporteur spécial
s’inquiète particulièrement de l’usage arbitraire d’armes à feu par les forces
de sécurité. De sorte qu’elles ont tué au moins 22 garçons et 1 fille. Le 16
novembre, Mohammad Dastankhah, 15 ans, a été abattu par les forces bassidji. Le
jeune adolescent rentrait de l’école à Sadra. Celles-ci ont tiré depuis le toit
de leur bâtiment. Un garçon de 17 ans, Mohsen Mohammadpour, est également mort
après avoir été blessé à la tête lors de manifestations à Khorramshahr…
La
détenue politique Hadiseh Sabouri privée de soins médicaux à Evin
women.ncr-iran.org, 2
septembre 2020
Hadiseh
Sabouri, 44 ans, mère de trois enfants, souffre de diverses maladies. Elle a
subi une chirurgie gastro-intestinale en 2015 ; une partie de son intestin
a été enlevée.
Arrêtée
lors des manifestations à Aryashahr près de Téhéran en août 2018, elle a
d’abord été emmenée au centre de détention pour femmes de l’avenue Vozara.
Après
trois jours de détention à l’isolement, elle a été transférée dans l’un des
services du ministère du Renseignement à la prison d’Evin où elle a été détenue
à l’isolement et intensément interrogée pendant huit jours...
Cette
militante civile est condamnée à 3 ans et 3 mois et 10 jours de prison. Ses
accusations incluent "la
diffusion de fausses nouvelles pour fausser l’opinion publique" et "propagande contre
l’État".
Convoquée
début juillet 2020 devant la cour de renseignement de la prison d’Evin, elle a
été immédiatement arrêtée et incarcérée pour purger sa peine de prison.
En moins de 2 mois, Une
4ème femme détenue à Qarchak tente de se suicider
irannewswire.org, 2 septembre
2020
Une source
informée a déclaré au site web des droits de l'homme Javaneha que "les
autorités de la prison étaient indifférentes à son sort, n'ont pas tenté de
venir en aide à la femme blessée et ne l'ont même pas l’emmenée à
l'infirmerie". "Elle est très faible et en très mauvais état et
pourrait mourir à tout moment", a déclaré la source sur le site web.
La jeune femme s’est tranché l’artère du cou avec le bord
coupant du couvercle d’une boîte de conserve.
C’est le 4ème suicide connu au cours des deux derniers mois dans
la prison de Qarchak. D’autres détenues de cette prison se sont suicidées par
le passé en raison du comportement abusif des responsables de la prison. Mais
pas seulement. Les conditions de détention épouvantables et la pression mentale
importante leur mènent la vie dure…
Rapport d’Amnesty International, 2 septembre
. Des centaines de personnes ont été
soumises à des procès manifestement inéquitables pour des motifs de sécurité
nationale sans fondement
. Condamnations à mort prononcées sur la
base d'"aveux" obtenus sous la torture
Les forces de police, de renseignement et de
sécurité iraniennes et les responsables de l'administration pénitentiaire ont
commis, avec la complicité des juges et des procureurs, une série de violations
scandaleuses des droits humains, notamment des détentions arbitraires, des
disparitions forcées, des actes de torture et d'autres mauvais traitements, à
l'encontre des personnes détenues dans le cadre des manifestations nationales
de novembre 2019, a déclaré Amnesty International dans un nouveau rapport
accablant publié ce jour.
Appel à une action
urgente pour sauver la vie des prisonnières politiques à Qarchak
women.ncr-iran.org, 2 septembre
2020
La vie des
prisonnières politiques de la prison de Qarchak est en danger. La commission
des femmes du CNRI appelle à une action urgente pour sauver la vie de ces
prisonnières. Mehdi Mohammadi, le directeur de la prison de Qarchak, et son
adjointe, Mirzaii, ont payé des prisonnières de droit commun reconnues
coupables de crimes dangereux pour brutaliser et assassiner Zahra
Safaei, sa fille, Parastoo Mo’ini, et Forough
Taghipour, indique le rapport.
Les dangereuses
détenues ont reçu l'ordre d'inciter à des combats au cours desquels ils
pourraient tuer lesdites détenues politiques pour les empêcher leurs contacts
avec d’autres détenues et les transformeront en partisans de l'OMPI".
La mère d’un prisonnier politique convoquée à une 2ème
audience
radiozamaneh.com, 1er septembre 2020
Elle a été
jugée par cette branche par contumace. Le tribunal l'a condamnée à 5 ans de
prison pour "avoir commis un crime en ayant des liens avec
l'OMPI/MEK" et à un an de prison pour "propagande contre le régime et
en faveur des groupes dissidents". Si les deux peines sont maintenues,
selon l'article 134 de la loi pénale islamique, la peine la plus élevée, 5 ans
de prison, sera exécutable.
21 personnes exécutées en septembre 2020 en Iran
dont une femme et un mineur délinquant