05 août 2021

AFIF INFOS - Juillet 2021

                           Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran 

ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Soyez la voix des femmes et des filles d’Iran

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47 personnes ont été exécutées en juillet en Iran

Rerassemblent des jeunes de Téhéran en solidarité avec le soulèvement du Khouzestan women.ncr.org, 31 juillet 2021
Des jeunes Téhéranais, femmes et hommes, 
se sont rassemblés dans la soirée du 31 juillet dans le parc du théâtre municipal pour exprimer leur solidarité avec le soulèvement de la population du Khouzestan.

Principalement des étudiants, ils scandaient des slogans hostiles au régime, tels que " A bas le dictateur", "Les Iraniens préfèrent la mort à l’humiliation", "Du Khouzestan à Téhéran, unité, unité""Iraniens, soutenez-nous"
Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes et des tirs de mitrailles pour disperser les disperser. Les agents ont brutalisé des manifestants et ont tenté de les arrêter, mais la foule a tenu tête…
 
Mobilisation des mères des victimes de novembre 2019 à Téhéran.
CNRI Femmes , 31 juillet 2021
La place Azadi (Liberté) de Téhéran a été le théâtre d’une marche de protestation des mères endeuillées du soulèvement de novembre 2019. Ces mères et proches des victimes se sont 
rassemblées et ont défilé ce vendredi midi sur la place Azadi dans la capitale iranienne pour exprimer leur solidarité avec les manifestants du Khouzestan, en particulier avec les mères qui ont perdu leurs enfants lors des récentes manifestations contre la pénurie d’eau dans cette province.

Tandis qu’elles tenaient des photographies de leurs bien aimés tués en novembre 2019, elles scandaient : "Nous revendiquons nos droits, main dans la main, jusqu’à ce que [le régime] soit renversé".
Les mères des martyrs de novembre arrêtées, brutalisées - Témoignage
Elles se sont ensuite rendues à la station de métro Sadeghieh de Téhéran pour poursuivre leurs appels à la solidarité où elles ont été brutalisées et arrêtées par les forces de sécurité. Elles ont par la suite été placées en garde à vue dans les postes de police des services de renseignements sur l’avenue Vozara à Téhéran.
Les mères de Milad Mohagheghi, Ebrahim Ketabdar, Pejman Qolipour, Farhad Mojdam et Vahid Damvar, ainsi que la tante de Sajjad Rezaii et la sœur de Hamid Rassouli figurent parmi les personnes arrêtées, elles sont actuellement en détention au sous-sol de ce bâtiment.
 
Parlement d’Iran vote en faveur d'une restriction de l'accès à l'internet dans un contexte d'escalade des protestations
iran-hrm.com, 30 juillet 2021
Le 28 juillet, le Parlement iranien a approuvé un projet de loi visant à interdire les messageries étrangères et à renforcer la censure sur Internet.
Le Parlement a accepté de discuter du projet de loi exigeant que les entreprises de médias sociaux aient un bureau en Iran et soient enregistrées auprès du gouvernement, sinon elles seront interdites par les autorités. Le projet de loi retire également le contrôle de l'internet au gouvernement civil et le place sous la responsabilité des forces armées.
Après son adoption, le projet de loi sera transmis à la Commission culturelle, où il pourra être mis en œuvre à titre expérimental. La mise en œuvre pilote durera entre trois et cinq ans avant d'être finalisée.
Le projet de "protection des droits des utilisateurs du cyberespace" restreint fortement l'accès à Internet en Iran.
Selon RSF, le projet de loi s'inspire de la Chine et vise à renforcer les barrières numériques existantes pour empêcher l'accès aux réseaux sociaux et à l'Internet libre, ou en d'autres termes, la "discrimination numérique".
Toutefois, cette mesure prise par le régime au moment même où les manifestations populaires se propagent en Iran montre que les autorités ont l'intention d'empêcher la publication d'informations sur les manifestations populaires et la suppression de la liberté d'expression.
 
 
Atena Daemi soutient le soulèvement au Khouzestan et dans d’autres régions d’Iran.
women.ncr-iran.org, 27 juillet 2021
Dans une lettre écrite depuis la prison de Lakan, à Racht, où elle a été bannie, la prisonnière politique Atena Daemi a déclaré qu’elle soutenait le soulèvement du Khouzestan qui souffre de la soif et d’autres régions d’Iran.
La prisonnière politique Atena Daemi a été brusquement et violemment déplacée du quartier des femmes de la prison d’Evin le 16 mars 2021, à la veille du Nouvel An iranien. Elle a été bannie à la prison de Lakan, à Racht, parmi les prisonnières de droit commun, en violation du principe de séparation des délits. Atena Daemi n’a même pas été autorisée à emporter ses effets personnels ni à contacter sa famille :
https://women.ncr-iran.org/fr/2021/07/27/atena-daemi-soutient-le-soulevement-au-khouzistan-et-dans-dautres/
 
 
Bachelet exhorte l'Iran à s'attacher à résoudre la crise de l'eau dans le Khouzestan plutôt qu'à écraser les manifestations
Genève, 23 juillet 2021
https://www.ohchr.org/SP/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=27335&LangID=E
La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a appelé vendredi les autorités iraniennes à s'attacher à prendre des mesures urgentes pour remédier à la pénurie chronique d'eau dans la province du Khouzestan, plutôt que de recourir à une force excessive et à des arrestations généralisées pour écraser les manifestations de protestation contre cette situation.
"L'impact de la crise de l'eau dévastatrice sur la vie, la santé et la prospérité de la population du Khouzestan devrait être au centre de l'attention du gouvernement, et non les protestations menées par des personnes poussées au désespoir par des années de négligence", a déclaré Mme Bachelet. "Je suis extrêmement préoccupée par les décès et les blessures qui ont eu lieu au cours de la semaine dernière, ainsi que par les arrestations et les détentions généralisées"…
"Il n'est jamais trop tard pour changer de cap", a-t-elle ajouté. "Et le gouvernement iranien a désespérément besoin de changer de cap, en commençant par donner des instructions claires aux forces de sécurité pour qu'elles respectent les normes internationales relatives à l'usage de la force. Il doit également prendre des mesures immédiates pour, tout d'abord, atténuer l'impact de la crise et mettre en place des politiques susceptibles de garantir le droit à l'eau dans le Khouzestan sur le long terme. Ces politiques doivent être fondées sur des consultations avec les populations concernées et prendre au sérieux la situation socio-économique déjà déplorable de la province du Khouzestan - qui va bien au-delà de la pénurie d'eau."
 
Iran : Les forces de sécurité utilisent des balles réelles pour écraser les manifestations du Khouzestan
Amnesty International, 23 juillet 2021
https://www.amnesty.org/en/latest/news/2021/07/iran-security-forces-use-live-ammunition-and-birdshot-to-crush-khuzestan-protests/  

Les forces de sécurité iraniennes ont déployé une force illégale, notamment en tirant à balles réelles et en tirant des grenades à plombs, pour écraser des manifestations pour la plupart pacifiques qui se déroulaient dans la province méridionale du Khouzestan. Des séquences vidéo tournées la semaine dernière, ainsi que des témoignages concordants sur le terrain, montrent que les forces de sécurité ont utilisé des armes automatiques meurtrières, des fusils de chasse dont les munitions sont par nature aveugles, et des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants…

Les événements qui se déroulent au Khouzestan ont des échos glaçants de novembre 2019. Il est essentiel de mettre fin à l'impunité pour éviter de nouvelles effusions de sang…
Selon des informations obtenues de sources informées, les forces de sécurité ont tué au moins huit manifestants et passants, dont un adolescent, depuis le début des protestations.
Il s'agit de Mostafa Asakereh (Naimavi) à Shadegan, Ghassem Naseri (Khozeiri) à Kut-e Abdollah, Isa Baledi et Meysam Achrash à Taleghani, Hamzeh (Farzad) Fereisat à Ahvaz, Mehdi Chanani à Shoush, Hamid Mojadam (Jokari) à Chamran, et un adolescent, Hadi Bahmani, à Izeh. Ces décès résultent d'incidents survenus les 16, 19, 20 et 21 juillet.
Les défenseurs des droits humains sur le terrain ont signalé que dans plusieurs villes de la province, de nombreux manifestants blessés ne se font pas soigner à l'hôpital par crainte d'être arrêtés. Un défenseur des droits humains a indiqué à Amnesty International que le 21 juillet, des agents des services de sécurité et de renseignement ont arrêté plusieurs manifestants blessés dans un hôpital de Sousangerd.
 
Des militants arrêtés et détenus des heures après un rassemblement en soutie, aux manifestations du Khouzestan
IHR/CSDHI , 23 juillet 2021
Des militants civils se sont rassemblés devant le bâtiment du ministère de l’Intérieur pour soutenir les manifestations contre la pénurie d’eau au Khouzestan. Mais, les forces du régime les ont violemment arrêtés et "battus". Puis ils les ont relâchés quelques heures plus tard. Des anciens prisonniers politiques comme Narges Mohammadi, Arash Sadeghi, figuraient parmi les personnes arrêtées, ainsi que Rasoul Badaghi, Arash Kaykhosravi, Pouran Nazemi, Ruhollah Mardani, Hamid Asefi et Jafar Azimzadeh.

 
La prisonnière politique Moloud Safa’i transférée illégalement à la prison de Qarchak
women.ncr-iran.org, 22 juillet 2021
Les autorités de la prison d’Evin ont déplacé la prisonnière politique Moloud Safa’i, affiliée à l’opposition iranienne OMPI, vers la prison de Qarchak parmi les détenues ordinaires. En violation du principe de séparation des crimes, cette pratique courante vise à accroître la pression exercée sur les prisonnières politiques et à les exposer au meurtre par de dangereuses criminelles. Des agents du ministère du Renseignement ont arrêté Moloud Safa’i, 61 ans, chez elle à Téhéran le 16 juin 2021, ont saccagé son domicile et confisqué certains de ses effets personnels, dont son téléphone portable.
Ils l’ont emmenée au quartier 209 d’Evin dépendant du ministère du Renseignement, où les prisonnières politiques passent leur temps d’interrogatoire à l’isolement.
Le régime clérical a exécuté le mari de Moloud Safa’i, Naghi Saïdi, en 1984 et son père, un marchand renommé du Bazar de Téhéran, en 1981, tous deux pour avoir soutenu l’OMPI.
La sœur de Moloud Safa’I, Zahra Safa’i, et sa nièce, Parastou Mo’ini, sont également emprisonnées à Qarchak depuis février pour la même raison.
 
Iran : le nouveau président a été son tortionnaire et l’assassin de son frère et de mon mari
Le Droit, 20 juillet 2021       Par Farideh Goudarzi
https://www.ledroit.com/opinions/iran--le-nouveau-president-a-ete-mon-tortionnaire-et-lassassin-de-mon-frere-et-de-mon-mari-3108ecccf03745d4f1048e66836cf3e8?utm_campaign=ledroit&utm_medium=article_share&utm_source=facebook&fbclid=IwAR1by9GDEGaEem65DE5cyLeIt01rZuB37fSZuQxVvNa6U3PdXxjXrQQoEZM
Je me souviens de son regard glaçant qui avait pétrifié mon être, alors que les tortionnaires ordonnaient de m’étendre sur la table de torture pour des « interrogatoires » dans le sous-sol du tribunal de Hamedan en Iran. C’était la première fois que je le voyais et je ne connaissais pas son nom, mais son rôle d’autorité lors des interrogations m’avait semblé qu’il devait tenir une position de chef parmi la demi-douzaine d’individus présents à cette sinistre occasion. Plus tard, lorsque je l’ai revu encore à d’autres occasions, j’ai appris des camarades de prison qu’il se nommait Ebrahim Raïssi, un barbu dans la vingtaine, le procureur de la province de Hamedan. Je n’aurais jamais pu imaginer que ce tortionnaire serait un jour « le président » de mon pays…
«…Ebrahim Raïssi a été imposé comme président par la fraude et l’imposture pour resserrer l’étau de la répression autour d’un peuple qui désavoue la dictature et cherche à briser ses chaînes.
Les familles et les mères endeuillées attendent des réponses pour panser leurs plaies. Nous ne pardonnerons ni n’oublierons ces crimes contre l’humanité et nous sommes déterminés à continuer notre combat pour la justice. Pour rompre avec le climat de terreur, il faut demander des comptes aux dirigeants iraniens pour leurs crimes passés et présents. »
 
Sept bahaïs iraniens condamnés à la prison à Téhéran et à Yazd, dans le centre de l’Iran
HRANA /Iran News Wire/CSDHI, 20 juillet 2021
Les tribunaux d’appel de Téhéran et les tribunaux révolutionnaires de Yazd ont condamné sept bahaïs iraniens à la prison au cours des deux derniers jours.
Quatre bahaïs Amin Zolfaghari, Mahboubeh Misaghian, Mitra Bandi Amirabadi et Hiva Yazdan Mehdi Abadi devront purger un total de 13 ans de prison à Yazd.
Dans une autre affaire, le 27 juin, la cour d’appel de Téhéran a condamné trois bahaïs de la même famille à un total de sept ans de prison. Les trois bahaïs Afsaneh Emami, Hamid Naseri et Saeed Naseri ont été accusés par le régime d' "appartenance à une organisation bahaïe illégale qui constitue une menace pour la sécurité nationale" . Les autorités judiciaires ont condamné Afsaneh à trois ans de prison et Saeed et Hamid à deux ans de prison chacun.

Groupes de défense des droits : Les dissidents iraniens restent en danger dans le monde entier sans action internationale
iranhumanrights.org, 19 juillet 2021
https://iranhumanrights.org/2021/07/rights-groups-iranian-dissidents-remain-at-risk-worldwide-without-international-action/
Dans une déclaration commune publiée aujourd'hui, 10 groupes de défense des droits de l'homme, dont le Centre pour les droits de l'homme en Iran, ont exhorté la communauté internationale à tenir les autorités iraniennes responsables de leurs campagnes de persécution en cours contre les dissidents iraniens basés à l'intérieur et à l'extérieur du pays, et ont appelé les autorités iraniennes à libérer toutes les personnes emprisonnées pour expression pacifique.
 
Iran : La fin des « réformateurs » sonne-t-elle aussi le glas de la théocratie ?
CONFLITS, 16 juillet 2021              Par Mahan Taraj
https://www.revueconflits.com/iran-guide-supreme-mahan-taraj/
« Le 18 juin dernier, Ebrahim Raïssi a été élu président de la République islamique. « Élu » est un bien grand mot considérant le processus électif en Iran et le taux d’abstention record, ainsi que le nombre de suffrages non exprimés. L’ascension du « président-bourreau », comme il est désormais appelé en Iran, s’est faite au détriment de l’aile « réformatrice », dont le départ du sortant Hassan Rohani en est la résultante. Il s’agit de la fin du mirage tant mis en avant par l’Occident d’un régime prétendument capable de se réformer. Mais cet épisode peu honorable de la dictature des mollahs ne sonne-t-elle pas le glas de la théocratie ?
Jusqu’ici, cette théocratie était parvenue à mettre en scène un simulacre de « république » et organiser ainsi des mascarades d’élections. Pour cela, une fausse opposition entre les deux factions principales autorisées à débattre publiquement était orchestrée, dans les limites des lignes rouges du régime imposées par le Guide suprême, Ali Khamenei. La mécanique fonctionnait à tel point que certains se laissaient convaincre de l’existence d’une pluralité politique en Iran, et ce en dépit des violations flagrantes des droits humains et de la répression brutale des véritables opposants. Depuis ces dernières élections présidentielles, le doute a disparu. Le Guide suprême et le Conseil des gardiens de la Constitution ont écarté tous les candidats indésirables, de sorte qu’in fine Ebrahim Raïssi ne disposait d’aucun réel concurrent…
Tout est désormais en place pour que l’on assiste à la fin de l’ère de la théocratie et à l’écriture d’une nouvelle page de l’histoire de l’Iran et du Moyen-Orient. »
 
Quatre mannequins et le propriétaire d’un magasin de draperie arrêtés à Mahabad
women.ncr-iran.org, 16 juillet 2021
Le procureur public et révolutionnaire de Mahabad a annoncé l’arrestation le 12 juillet de quatre mannequins féminins qui avaient participé à la cérémonie d’ouverture d’un magasin de draperie la semaine précédente.
Le 11 juillet, les relations publiques du ministère de la Justice d’Azerbaïdjan occidental avaient annoncé l’arrestation du propriétaire du magasin et la fermeture du magasin jusqu’à nouvel ordre.
L’affaire fait actuellement l’objet d’une enquête. Le propriétaire du magasin et les quatre mannequins féminins sont accusés de ne pas avoir respecté les normes morales, de s’être livrés à une propagande non conventionnelle et d’avoir enfreint les normes religieuses.
Le mannequinat est interdit en Iran depuis octobre 2016, date à laquelle la police a intensifié sa répression à l’encontre des femmes et des autres personnes associées à l’activité de mannequinat. Des dizaines de femmes ont été arrêtées, et des milliers de magasins ont été mis sous scellés.

Les États-Unis inculpent 5 ressortissants iraniens pour la tentative d'enlèvement du journaliste Masih Alinejad basé aux États-Unis
CPJ- Washington D.C., 14 juillet 2021
https://cpj.org/2021/07/us-indicts-5-iranian-nationals-over-attempted-kidnapping-of-us-based-journalist-masih-alinejad/
Le Comité de Protection des Journalistes a fermement condamné aujourd'hui le complot présumé des agents des services de renseignement iraniens visant à enlever le journaliste irano-américain Masih Alinejad aux États-Unis.
Hier, les procureurs américains ont annoncé des accusations contre cinq ressortissants iraniens pour avoir prétendument surveillé et planifié l'enlèvement d'Alinejad, un journaliste et militant des droits de l'homme basé à New York, selon un communiqué du ministère de la Justice.
L'acte d'accusation ne cite pas spécifiquement le nom d'Alinejad, mais celle-ci a publié un message sur Twitter indiquant qu'elle était la cible du complot. Le CPJ a contacté Alinejad pour un commentaire mais n'a pas reçu de réponse immédiate.
"L'inculpation par les autorités américaines de cinq ressortissants iraniens soupçonnés d'avoir comploté l'enlèvement de la journaliste Masih Alinejad montre que les agents des services de renseignement iraniens ne reculeront devant rien pour réduire au silence les membres indépendants de la presse, même à l'étranger… L'Iran doit cesser ses efforts pour harceler et nuire aux journalistes dans le monde entier ", a déclaré Sherif Mansour, coordinateur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord du CPJ.
Dans une émission de Voice of America qu'elle a publiée sur Twitter, Mme Alinejad a déclaré qu'elle avait déjà reçu des menaces en raison de son reportage. Elle a déclaré que le FBI l'avait contactée pour la première fois au sujet du projet d'enlèvement il y a huit mois.

Voir également « Iran : les dissidents iraniens restent en danger dans le monde entier sans action internationale » :
https://www.amnesty.org/en/documents/mde13/4480/2021/en/

Le nouveau chef du système judiciaire iranien a le sang des journalistes sur les mains
RSF, 13 juillet 2021
https://rsf.org/en/news/new-head-irans-judicial-system-has-journalists-blood-his-hands
Reporters sans frontières (RSF) demande la mise en place d'une commission d'enquête internationale sur les persécutions dont sont victimes les journalistes en Iran, depuis que la direction du système judiciaire a été confiée à Gholam-Hossein Mohseni-Ejei, un ancien ministre des Renseignements qui a toujours été très sévère avec les médias et qui est impliqué dans l'assassinat d'au moins un journaliste en 1998.

Ministre du Renseignement de 2005 à 2009, procureur général depuis 2009 et premier chef adjoint du système judiciaire depuis 2014, Mohseni-Ejei a de nombreux points communs avec celui à qui il succède. Tous deux ont été impliqués dans l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire de l'Iran, la terrible répression de 1988, lorsque le régime a assassiné des milliers de ses opposants politiques, dont des centaines de journalistes. Mais ce n'est pas tout.
"Après l'élection d'Ebrahim Raisi à la présidence, la nomination de Gholam-Hossein Mohseni-Ejei à la tête du système judiciaire envoie un terrible message au peuple iranien et à la communauté internationale - que tout est en place pour garantir l'impunité des crimes contre les journalistes iraniens", a déclaré Reza Moini, responsable du bureau Iran-Afghanistan de RSF. "La création d'une commission d'enquête internationale doit désormais figurer à l'ordre du jour du Comité des droits de l'homme des Nations unies. Les démocraties qui sont membres du CDH doivent honorer leur engagement en faveur des droits de l'homme en soutenant avec enthousiasme la création d'une telle commission".
 
"L’alternative démocratique en marche vers la victoire"
3 jours de Sommet Mondial online pour un Iran libre
AFIF, 12 juillet 2021
Le Sommet mondial pour un Iran libre 2021 s’est tenu pendant trois jours, du 10 au 12 juillet 2021. L’événement intitulé "L’alternative démocratique en marche vers la victoire" a connecté les membres de la diaspora iranienne et les partisans de la Résistance iranienne en direct de 50.000 endroits dans 105 pays et des milliers de membres de la principale opposition iranienne, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), à Achraf-3 en Albanie. En outre, 1 029 dignitaires politiques du monde entier, dont 11 anciens premiers ministres et 70 anciens ministres d’Europe, d’Amérique du Nord et du Moyen-Orient, ainsi que 30 éminents sénateurs américains et membres de la Chambre des représentants des partis démocrate et républicain ont assisté à ce sommet mondial, dont certains ont pris la parole. Quinze délégations parlementaires européennes, canadiennes et australiennes, ainsi que huit délégations parlementaires arabes, ont également pris la parole.

Simultanément, des milliers d’Iraniens se sont rassemblés à la porte de Brandebourg à Berlin et dans 16 autres capitales et villes, dont Paris, Washington, Londres, Amsterdam, Stockholm, Oslo, Vienne, Rome et Genève. Les rassemblements ont été diffusés en direct en même temps que le sommet “Pour un Iran libre”.
Le sommet a débuté chaque jour par un discours de Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, sur le statut du régime clérical et de la Résistance iranienne, la menace nucléaire du régime et la nécessité d’enquêter sur les crimes des dirigeants du régime.  
 
Un prisonnier politique a reçu 80 coups de fouet à la prison d'Evin avant de partir en permission

Iran HRM, 11 juillet 2021
Les autorités de la tristement célèbre prison d'Evin, à Téhéran, ont fouetté le prisonnier politique Kianoosh Salatini avant de partir en permission.
Kianoosh Salatini, 35 ans, entraîneur de futsal avant son arrestation, a été arrêté le 9 janvier 2018 par les Gardiens de la révolution sur son lieu de travail. Il avait été condamné à 19 ans et 6 mois de prison et à 80 coups de fouet après avoir été reconnu coupable de "consommation d'alcool", d'"insulte aux sanctifications islamiques" et de "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale". La flagellation a eu lieu le mois dernier.
L'homme de devrait purger sept ans et six mois derrière les barreaux, conformément à l'article 134 du code pénal islamique, qui permet aux accusés de ne purger que la peine la plus longue dans les cas de condamnations multiples.
Ce verdict contre Kianoosh Salatini a été confirmé le 6 novembre 2017 par la branche 36 de la cour d'appel. Sa peine est désormais réduite à cinq ans de prison.
Bien qu'il ait passé trois ans et six mois derrière les barreaux, les autorités judiciaires se sont opposées à la demande de libération conditionnelle de Salatini.
 
Le juge le plus hostile aux femmes au monde à la tête du pouvoir judiciaire en Iran

AFIF, 8 juillet 2021
Signe de davantage de pression sur les femmes en Iran, Gholam-Hossein Mohseni-Ejei a été nommé le 5 juillet par Ali Khamenei à la tête du pouvoir judiciaire. Celui qui remplace l’actuel président "élu" Ebrahim Raïssi à ce poste, a emporté le prix international de la matraque des femmes   (Bludgeon Award of the Woman’s Link worldwide). La raison du choix d'Ejei par cette organisation était de priver les femmes du droit au divorce. Dans son annonce,
Ces dernières années, Mohseni-Ejei a été l'une des principales figures des services de renseignement et du système judiciaire dans les affaires d'exécutions et de meurtres de femmes.
Dans le domaine de la répression des femmes dans la rue, Mohseni-Ejei a prôné la répression des femmes sous couvert de mauvais hijab.
L'affaire du meurtre de Zahra Kazemi est un autre exemple dans lequel le rôle d'Ejei peut être mentionné. En 2003, le principal accusé dans cette affaire était Saeed Mortazavi, le procureur de Téhéran de l'époque et une figure affiliée à Ejei. Ejei et Ebrahim Raisi ont acquitté Mortazavi du meurtre de Zahra Kazemi.
 
Dans le cas de Reyhaneh Jabbari, qui a tué un agent des services de renseignement en état de légitime défense, Mohseni-Ejei était l'un des principaux partisans de son exécution. Reyhaneh Jabbari - 26 ans, a été exécutée à l'aube du samedi 25 octobre 2014, dans la prison de Gohardasht à Karaj. Elle a passé 7 ans en prison à huis clos. Jabbari, architecte d'intérieur d'une société de publicité et de décoration, a été accusé du meurtre de Morteza Sarbandi, un médecin de 47 ans, marié, père de trois enfants et ancien employé du ministère des Renseignements, alors qu'elle avait 19 ans. Elle a dû se défendre contre l'agression et le viol de cet agent du ministère des Renseignements.
 
Le ministère iranien du Renseignement détient une femme kurde kurdistanhumanrights.org, 7 juillet 2021
Convoquée le 6 juillet, l’étudiante kurde Nahid Kamangar, a été interrogée puis envoyée au centre de détention pour mineurs de Sanandaj.

Nahid est la fille du prisonnier politique kurde Hossein Kamangar, condamné en mars 2021 à 15 ans de prison pour "insurrection armée" et détenu au centre de détention du ministère du Renseignement, puis à la prison de Sanandaj depuis janvier 2019.
 
L'Iran doit cesser de recourir à la détention de longue durée pour réduire au silence les défenseurs des droits de l'homme, déclare un expert de l'ONU
ohchr.org Genève, 6 juillet 2021
https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=27271&LangID=E
Un expert des Nations Unies a critiqué aujourd'hui la pratique de la République islamique d'Iran consistant à condamner des défenseurs des droits de l'homme à la détention de longue durée, et a appelé le gouvernement à libérer toutes les personnes détenues pour leur travail en faveur des droits de l'homme.
"Il est trop facile pour les défenseurs des droits de l'homme en Iran de se retrouver condamnés à 10 ans de prison ou plus pour avoir effectué un travail légitime aux yeux de la législation sur les droits de l'homme", a déclaré Mary Lawlor, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l'homme.
"Les défenseurs des femmes, des enfants, des droits des prisonniers, des droits du travail, de la liberté d'expression, de la liberté d'association, des minorités, du droit à un procès équitable et du droit de ne pas être torturé risquent tous d'être détenus dans des conditions désastreuses pendant de longues périodes", a-t-elle ajouté.
 
Le pouvoir judiciaire iranien s'attaque à l'indépendance du barreau
Iran HRM, 5 juillet 2021
L'Union nationale du barreau iranien a publié une déclaration le 4 juillet pour protester contre les nouvelles directives publiées par le pouvoir judiciaire le 30 juin.

Les nouveaux règlements ne permettent plus au syndicat de délivrer des certificats de droit et donnent cette autorité au pouvoir judiciaire. La directive a également ajouté le programme de droit islamique aux examens de droit.
L'Association du Barreau a écrit dans sa déclaration publiée sur son site web que "l'indépendance est l'essence même du droit et garantit le droit de protéger les citoyens" et que les nouvelles directives pour les avocats publiées par le pouvoir judiciaire "violent l'indépendance de l'Association du Barreau".
 
Coupures de courant en Iran
Des manifestants dans plusieurs villes
Iran News Wire, 5 juillet 2021
Hier, pour protester les coupures de courant en Iran, des manifestants sont descendus dans les rues de plusieurs villes. Ils se sont rassemblés devant les bâtiments de la municipalité, de l’énergie et de la compagnie d’électricité à Téhéran, Kazeroun, Gonbad Kavous, Aq Qala et Kordkuy, entre autres villes…
Hôpitaux en danger à cause des coupures de courant en Iran et la pénurie d’eau
En février, le président de la Chambre de commerce Iran-Chine a déclaré qu’en plus des entreprises chinoises, des sociétés polonaises et indiennes disposaient de permis officiels pour l’extraction de bitcoins en Iran, qui consomme de l’électricité…
 
Confirmation de huit ans de prison de Shahrzad Nazifi
en-hrana.org, 4 juillet 2021 
Après avoir approuvé une audience en appel, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a confirmé la condamnation à huit ans de prison de la citoyenne bahaïe et championne de motocross, Shahrzad Nazifi.

Elle avait été condamnée par contumace à 8 ans de prison, à 4 heures de travaux d'intérêt général par jour pendant 3 mois et à une interdiction de quitter le pays pendant deux ans.
Nazifi a été arrêtée pour "gestion de groupes et factions illégaux dans le but de perturber la sécurité du pays" et pour "mauvaises motivations et désir interne de détruire le système religieux".
 
Exécution de trois prisonniers, dont un homme handicapé à Oroumieh
kurdistanhumanrights.org, 4 juillet 2021
Les trois prisonniers condamnés à mort pour "meurtre avec préméditation" ont été exécutés dans la matinée du dimanche 4 juillet 2021 à la prison centrale d’Oroumieh.
Anwar Abdullahi, Bahauddin et Davood Qasemzadeh. Davood et Bahauddin Ghasemzadeh étaient frères. Davood Ghasemzadeh souffrait d'une lésion de la moelle épinière due à un tir des forces militaires et se trouvait en fauteuil roulant.
 
Les gardiens harcèlent et insultent les femmes détenues, Golrokh Iraee dénonce   women.ncr-iran.org, 4 juillet 2021
Dans un bref message depuis la prison d'Amol, la détenue politique Golrokh Iraee a déclaré qu'étant donné que les femmes détenues à la prison d'Amol sont privées de leurs droits minimums : "je refuserai d'utiliser le téléphone ou de me rendre aux visites - qui sont à chaque fois accompagnées d'insultes de la part des gardiens - jusqu'à ce qu'il soit mis fin à la situation misérable actuelle."

La prisonnière politique Golrokh Ebrahimi Iraee a été envoyée en exil à la prison d'Amol le 24 janvier 2021.
Une cinquantaine de prisonnières sont détenues dans deux pièces du quartier des femmes de la prison d'Amol. La plupart d'entre elles ont été condamnées pour des infractions liées à la drogue.
 
La colère froide des Iraniennes et des Iraniens face aux autorités
Le Monde, 2 juillet 2021                         Par Madjid Zerrouky et Ghazal Golshiri
https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/02/la-colere-froide-des-iraniens-face-aux-autorites_6086674_3210.html
L’élection présidentielle, largement boycottée, a libéré une parole de profonde défiance envers le régime. Le lien entre une partie de la société et le régime semble brisé.
Ce sont des affiches électorales déchirées en pleine rue devant une caméra de télévision étrangère ; des débats politiques spontanés dans les transports, les rues, sur les réseaux sociaux… des grèves et des mouvements sociaux qui se multiplient.
C’est une colère, froide, qui s’exprime dans les rues de la capitale iranienne, avant et après l’élection présidentielle du 18 juin, massivement boycottée à Téhéran, qui a vu arriver au pouvoir l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi, avec un niveau d’abstention de 74 % à Téhéran (51,8 % au niveau national). Et une parole qui se libère, un an après les manifestations meurtrières de l’année 2019, où, déjà, l’autocensure et la peur avaient laissé place à la colère.

Au moins 765 actions de protestation enregistrées dans 76 villes en juin en Iran Iran News Wire, 2 juillet 2021
Les protestations des travailleurs de l’industrie pétrolière se sont élevées à 588 grèves en juin
. Les travailleurs contractuels de plus de 80 raffineries, industries pétrochimiques, centrales électriques et installations liées à l’industrie pétrolière se sont mis en grève à partir du 20 juin. Les manifestants ont baptisé leurs protestations « campagne 1400 », en référence à l’année civile iranienne. Les travailleurs ont réclamé des salaires plus élevés, des retards de salaires et 10 jours de congé pour chaque tranche de 20 jours de travail.

La grève s’est étendue à d’autres villes. Et le 30 juin, 84 sites avaient rejoint la grève dans 31 villes.
Les travailleurs d’autres secteurs, les retraités,  les créanciers spoliés, médecins et infirmiers (ères), agriculteurs et éleveurs et les chauffeurs de taxi, … ont manifesté leur profond mécontentement par de diverses actions durant juin dans de nombreuses villes.
Il ne faut pas oublier les prisonniers qui ont mené 14 grèves de la faim à Téhéran, Oroumieh et Sanandaj,  ainsi qu’à Ardabil et Bukan.
 
Une répression brutale en novembre 2019
Raïssi ne peut pas effacer son casier judiciaire
Iran HRM,  1er juillet 2021
https://iran-hrm.com/2021/07/01/raisi-cannot-erase-his-criminal-record/
Des recherches récentes font la lumière sur la réalité du meurtre de manifestants non armés en novembre 2019.
Des enquêtes récentes menées par des universitaires iraniens dans des universités américaines et britanniques, publiées le 20 juillet 2021, ont montré que le nombre de personnes tuées lors du soulèvement de novembre 2019 est plus de trois fois supérieur à ce chiffre.
 
Iran : RSF soutient la demande d'enquête sur le rôle du président élu iranien dans le massacre de 1988
RSF, 1er juillet 2021
https://rsf.org/en/news/wiran-rsf-backs-call-enquiry-iranian-president-elects-role-1988-massacre
Reporters sans frontières soutient l'appel de Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, pour une enquête internationale sur le rôle du président élu iranien Ebrahim Raisi dans le massacre de milliers de prisonniers politiques, dont des centaines de journalistes, en 1988, alors qu'il était procureur.
Dans une interview accordée à Reuters le 29 juin, Rehman a déclaré disposer de suffisamment de preuves pour justifier l'ouverture d'une telle enquête, qui, selon RSF, permettrait de faire la lumière sur cette page particulièrement sombre de l'histoire de l'Iran.
 
Un expert de l'Onu soutient une enquête sur les exécutions de 1988 en Iran et sur le rôle de Raïssi
Reuters-Genève, 30 juin 2021
https://www.reuters.com/article/iran-droits-nations-unies-idFRKCN2E60D8
Le rapporteur spécial de l’Onu sur la situation des droits de l’homme en Iran a demandé une enquête indépendante sur les allégations d’exécution de milliers de prisonniers politiques par l’Etat en 1988 et sur le rôle joué à l’époque par le président élu Ebrahim Raïsi en tant que procureur adjoint de Téhéran.
Javaid Rehman, dans une interview accordée à Reuters lundi, a déclaré qu’au fil des ans, son bureau avait recueilli des témoignages et des preuves. Il est prêt à les partager si le Conseil des droits de l’homme des Nations unies ou un autre organe met en place une enquête impartiale.
Il s’est dit préoccupé par les informations selon lesquelles certaines “fosses communes” sont détruites dans le cadre d’une dissimulation continue…