07 avril 2023

AFIF INFOS - Mars 2023

Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

 
Des centaines de Baloutches tués en 2022 en Iran
haalvsh.org, 31 mars 2023
Dans son récent rapport, Haalvsh, le groupe de défense des droits humains des Balotches, revoit le nombre réel de meurtres survenus entre mars 2022 et mars 2023. 
627 cas d’ont été décomptés au cours de l’année écoulée. 545 des victimes ont été exécutées par la République islamique ou tuées par des agents du gouvernement ou des agents civils. Pas moins de 121 d’entre elles ont perdu la vie lors de manifestations dans la capitale provinciale, Zahedan, et à Khash le 30 septembre. 
Au moins 182 Baloutches ont été exécutés dans 23 prisons à travers l’Iran au cours de l’année iraniennes écoulée, la plupart des exécutions ayant eu lieu en dehors du Sistan et du Baloutchistan. 81 % des exécutions documentées étaient liées à des infractions à la législation sur les stupéfiants. Des personnes ont également été pendues après avoir été condamnées à mort pour meurtre ou pour des raisons de sécurité ou de politique.

Une habitante de Qom condamnée à plus de 8 mois de prison, à 148 coups de fouet et à d'autres peines pour ne pas avoir respecté l'obligation de porter le hijab
BBC persane/HRANA, 31 mars 2023
Maryam Bani-Razi a été condamnée à une peine d'emprisonnement, à deux jours de prison pour avoir enlevé son foulard en public, à huit mois et 74 coups de fouet pour avoir "troublé l'ordre public", et à 74 coups de fouet supplémentaires ainsi qu'à la cessation de son emploi d'infirmière pendant deux ans pour avoir "commis un outrage à la pudeur publique".
En novembre-décembre 2022, une vidéo a fait surface montrant Bani-Razi dans une banque sans foulard.

Sept hivers à Téhéran : le procès qui annonce la révolte
lefigaro.fr, 29 mars 2023      Par Etienne Sorin 
En Iran, l’hiver est la saison de la pendaison des femmes. Reyhaneh Jabbari, 27 ans, aura passé sept hivers en prison avant d’être exécutée, en 2014. Son crime? Avoir poignardé à mort l’homme qui tentait de la violer.
Pour raconter l’histoire de Reyhaneh Jabbari, la réalisatrice allemande Steffi Niederzoll mêle des films de famille, des images tournées clandestinement, des enregistrements téléphoniques et des lettres écrites par Reyhaneh à sa famille en détention. Elles sont lues par l’actrice iranienne Zar Amir Ebrahimi, récompensée à Cannes (2022) pour Les Nuits de Mashhad et exilée à Paris.
Pour extorquer des aveux à Reyhaneh, sa petite sœur est pendue par les mains. Elle cède et écrit qu’elle a acheté le couteau avant le rendez-vous. Elle est accusée de meurtre avec préméditation. Elle perd ses cheveux par poignées. Elle reçoit trente coups de fouet.

Rapport annuel d’Amnesty International 
La situation des droits humains en Iran en 2022/23
Amnesty International, 28 mars 2023
L’Iran a été secoué par un soulèvement populaire sans précédent contre le système de la République islamique. Les forces de sécurité ont illégalement tiré à balles réelles et utilisé des billes de métal pour écraser les manifestations, tuant des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants et en blessant des milliers. Des milliers de personnes ont été détenues arbitrairement et/ou poursuivies injustement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains. Les femmes, les personnes LGBTI et les minorités ethniques et religieuses ont été victimes d’une discrimination et d’une violence accrues. Les disparitions forcées, la torture et les autres mauvais traitements, y compris le refus délibéré de soins médicaux, ont été généralisés et systématiques. Des châtiments cruels et inhumains, notamment la flagellation, l’amputation et la cécité, ont été imposés et/ou exécutés. Le recours à la peine de mort a augmenté et les exécutions publiques ont repris. Les procès sont restés systématiquement inéquitables. L’impunité systémique a prévalu pour les crimes contre l’humanité passés et présents liés aux massacres de prisons en 1988 et à d’autres crimes relevant du droit international.
Droits des femmes 
Iran :
Le soulèvement des femmes pour la reconquête de leurs droits
16 septembre 2022. Mahsa Jina Amini meurt après trois jours de coma à la suite de son arrestation.  La mort de Mahsa Jina Amini est le drame de trop qui déclenchera une vague d’indignation et de colère dans tout le pays.
Les femmes iraniennes partent à la reconquête de leurs droits et de leurs libertés. Elles brûlent leurs voiles en public, elles se filment sur les réseaux sociaux en train de se couper les cheveux, … 
Le courage des femmes iraniennes force l’admiration. Pour leurs actes de protestation, elles risquent l’emprisonnement, la torture ou la mort. Mais malgré la répression, elles résistent. « Femme, Vie, Liberté ! », scandé haut et fort dans les rues iraniennes, est le cri de ralliement de la contestation de tout un peuple qui se soulève aussi contre les homicides illégaux et la répression généralisée. Des milliers d'hommes se sont joints au combat initié par les femmes. En signe de protestation, certains d'entre eux ont même porté des voiles dans les rues. Quatre manifestants ont déjà été exécutés par les autorités iraniennes depuis le début du soulèvement.
Le soulèvement né en septembre 2022, et toujours en cours, est sans précédent. Par ce soulèvement, les femmes et les filles iraniennes, remettent en cause tout le système d’oppression mis en place depuis la révolution islamique de 1979. Car, en plus d’être contraintes par la loi sur le port obligatoire du voile, les femmes iraniennes subissent d’autres atteintes et restrictions à leurs libertés à travers une série de lois répressives à leur égard : privation d’accès à l’éducation, à l’emploi et à certains espaces publics... Au regard des lois, elles sont considérées comme des citoyennes de seconde zone. Depuis septembre 2022, les femmes iraniennes revendiquent simplement leurs droits fondamentaux. 

Le nouveau plan hijab sera bientôt mis en œuvre et prévoit des sanctions ciblées pour les femmes récalcitrantes
women.ncr-iran.org, 27 mars 2023 
Le nouveau plan hijab proposé au parlement des mollahs pour adoption serait mis en œuvre par le biais d’un système intelligent et n’impliquerait pas de confrontation physique avec les femmes qui ne portent pas le voile. Il prévoit plutôt des sanctions financières allant d’un demi-million à trois millions de tomans, l’annulation des permis de conduire et des passeports, l’interdiction d’utiliser Internet, etc.
Les personnes qui possèdent des sites web, des canaux de médias sociaux ou de nombreux adeptes et membres ne pourront pas non plus utiliser l’internet.
Pas de hijab, pas de téléphone ni d'internet
«…les avertissements sur le hijab sont censés être effectués d'une manière intelligente et absente dans fréquemment et si les avertissements ne sont pas pris en compte, la ligne téléphonique et l'Internet des femmes sans hijab seront bloqués ». (Site Web d'État, mardomsalari.ir - 15 mars 2023).

Golrokh Iraee toujours en détention après cinq mois
en-hrana.org, 22 mars 2023
L'ancienne prisonnière politique Golrokh Iraee est détenue dans le quartier des femmes de la prison d'Evin depuis plus de cinq mois. Elle est toujours détenue à la prison d'Evin depuis plus de 170 jours.
Le 26 septembre 2022, les forces de sécurité ont arrêté violemment Golrokh Iraee à son domicile à Téhéran. Elles ont également fouillé la maison et saisi certains de ses biens.
En octobre 2022, elle a été traduite en justice et s'est vu notifier les charges de "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale" et de "propagande contre le régime".
Iraee a fait l'objet d'autres arrestations et condamnations par le passé. Dans la dernière affaire, le tribunal révolutionnaire de Téhéran l'a condamnée à une peine de trois ans et sept mois, qui a été confirmée en appel. En application de l'article 134 du code pénal islamique, une peine de deux ans et un mois était applicable.
En avril 2021, le tribunal révolutionnaire de Téhéran l'avait également condamnée par contumace à un an et à des peines supplémentaires pour "propagande contre le régime". Elle a été libérée de la prison d’Amol le 9 mai 2022.

21 mars 2023
Bon NOROUZ
Victorieuse Année 1402 aux Iraniens

Un expert de l’Onu évoque des crimes contre l’humanité en Iran
20minutes/Le Télégramme, 20 mars 2023
Les violations des droits humains en Iran sont "les plus graves " que le pays ait connues au cours de ces quatre dernières décennies, selon le Rapporteur spécial de l’ONU sur l’Iran. Javaid Rehman, présentant un nouveau rapport devant le Conseil des droits de l’homme (CDH) de l’ONU à Genève, a dénoncé lundi de possibles " crimes contre l’humanité" dans ce pays, en particulier après la mort de Mahsa Amini, qui avait été arrêtée pour infraction au code vestimentaire.
"L’ampleur et la gravité des violations commises par les autorités iraniennes, en particulier depuis la mort d'Amini, laissent présager que des crimes internationaux ont été commis, notamment les crimes contre l’humanité que sont le meurtre, l’emprisonnement, les disparitions forcées, la torture, le viol et la violence sexuelle, et la persécution", a-t-il ajouté.
Des centaines de personnes tuées
Dans son rapport, le Rapporteur, qui est mandaté par le CDH mais ne s’exprime pas au nom des Nations unies, a souligné que la mort de Mahsa Amini "n’est pas un événement isolé, mais le dernier d’une longue série de violences extrêmes commises par les autorités iraniennes à l’encontre des femmes et des jeunes filles".

Le 16ème Norouz de Zainab Jalalian en prison
kurdistanhumanrights.org, 20 mars 2023
Au début de l'année 1402 (à partir du 21 mars 2023), la prisonnière politique kurde Zainab Jalalian entame sa 16ème année d'incarcération. Elle est la plus âgée et la seule femme prisonnière politique condamnée à la prison à vie en Iran. Pendant toutes ces années, outre les nombreuses tortures qu'elle a subies, elle s'est vu refuser le droit de sortir, même pour recevoir un traitement médical. Depuis son arrestation à Kermanchah jusqu'à aujourd'hui, où elle se trouve dans la prison de Yazd, elle a été déplacée illégalement et violemment à de nombreuses reprises entre différentes prisons du pays. Zeinab Jalalian entre dans sa 16ème année d'emprisonnement. Selon ses avocats, conformément à la nouvelle loi pénale islamique, approuvée en 2013, le maintien en prison de leur cliente est contraire à la loi et elle devrait être libérée. 

Une militante condamnée à l’emprisonnement et l’interdiction de quitter le pays
hra-news.org HRANA, 19 mars 2023
Raofeh Mirbaqeri, militante des droits des femmes et détenue lors des manifestations nationales de 2022-2023, a été condamnée à huit mois de prison et à deux ans d'interdiction de quitter le pays par le tribunal révolutionnaire de Sari. Selon ce décret récemment publié par le tribunal et remis à Mirbaqeri, celle-ci est condamnée à huit mois de prison pour "propagande contre l'État" et, à titre de peine complémentaire, à deux ans d'interdiction de quitter le pays, de devenir membre de groupes politiques et sociaux et de former un groupe. Certains de ses biens ont également été confisqués. 

L'Iran a exécuté un "prisonnier politique" kurde, selon des ONG
Hengaw/IHR, 17 mars 2023
L'Iran a exécuté ce vendredi un Kurde considéré comme un "prisonnier politique" pour son appartenance à un parti interdit par Téhéran.
Mohayyedine Ebrahimi a été pendu à l'aube à la prison d'Oroumieh (nord-ouest). Cinq autres hommes ont également été exécutés dans la matinée à 'Oroumieh pour trafic de drogue.
Téhéran a été accusé d'utiliser la peine de mort comme instrument de répression contre les manifestations déclenchées par la mort en détention le 16 septembre de Mahsa Amini.

Résolution du Parlement européen 
Iran : l’empoisonnement de centaines d’écolières
PU, 16 mars 2023
« Se référant à de nombreuses attaques survenues depuis novembre 2022, à la suite desquelles des milliers de femmes et de filles à travers l’Iran ont été empoisonnées à l'aide de produits chimiques toxiques, ce qui les a empêché de fréquenter l’école, les députés condamnent avec la plus grande fermeté cette tentative atroce de réduire les femmes et les filles au silence.
Exhortant les autorités à garantir aux filles un accès non discriminatoire à l’éducation, les députés demandent au régime iranien d’abroger toute législation discriminatoire à l’égard des femmes et des filles.
Ils exhortent le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à charger la mission d’enquête internationale indépendante d’une enquête indépendante sur les empoisonnements des écolières et à ce que les coupables répondent de leurs actes. La résolution condamne l’inaction du régime depuis des mois, ainsi que sa dissimulation délibérée des rapports crédibles faisant état d’empoisonnements systématiques contre des écolières et appelle les autorités iraniennes à laisser la mission d’enquête internationale indépendante et le Rapporteur spécial des Nations unies avoir pleinement accès aux informations sur la situation des droits humains dans le pays.
Le Parlement réitère également son appel au Conseil pour qu’il ajoute le Corps des gardiens de la révolution islamique sur la liste des organisations terroristes et qu’il étende la liste des sanctions de l’Union européenne, y compris dans le cadre des mécanismes mondiaux de sanctions de l’Union européenne en matière de droits humains, à tous les responsables de violations de ces droits en Iran, y compris le Guide suprême Ali Khamenei, le président Ebrahim Raisi et le procureur général Mohammad Jafar Montazeri.
La résolution a été adoptée par 516 voix pour, 5 contre et 14 abstentions. »

Sepideh Qolian détenue quelques heures seulement après sa libération
HRANA/Radio Farda, 16 mars 2023
Dans la soirée du mercredi 15 mars 2023, Sepideh Qolian, activiste civile, a été arrêtée par les forces de sécurité alors qu'elle se rendait de Téhéran à Dezful. Cette arrestation a eu lieu quelques heures seulement après sa libération de la prison d'Evin. Plusieurs agents de sécurité ont arrêté la voiture dans laquelle se trouvait Sepideh Qolian sur la route de Qom à Arak (sur le chemin de Téhéran à Dezful) et l'ont arrêtée. Jusqu'à la rédaction de ce rapport, aucune information n'a été obtenue sur le lieu de sa détention et sur les charges retenues contre cette citoyenne détenue.

Une prisonnière politique, torturée alors qu'elle est enchaînée par les mains et les pieds au lit de l'hôpital.
iranhrs.org, 16 mars 2023
Le mardi 14 mars 2023, l'état de la prisonnière politique Fatemeh Mothanna s'est aggravé en raison d'une grave hémorragie intestinale, et les agents de la prison l'ont transférée à la hâte à l'hôpital Taleghani. Mais dans des conditions inhumaines, ils l'ont enchaînée au lit d'hôpital par les mains et les jambes. Et ce, alors qu'elle se trouve dans un état physique critique. La prisonnière politique Fatemeh Mothanna, emprisonnée dans les prisons iraniennes depuis plus de 10 ans, depuis son adolescence, souffre d'une fièvre entérique sévère et ses intestins ne peuvent pas absorber de nourriture. Elle reçoit deux sérums par jour et est toujours en route pour l'infirmerie de la prison ou alitée. Elle n'est pas physiquement apte à supporter la prison, mais ils l'empêchent d'être libre ou de partir pour poursuivre son traitement. Fatemeh Mothanna a été arrêtée avec son mari en 2015. Ils ont chacun été condamnés à 15 ans de prison. Cette prisonnière politique est en prison depuis 2014. 

Amnesty accuse l'Iran de «torture» sur des manifestants mineurs
Lefigaro.fr/AFP, 16 mars 2023
Des manifestants mineurs, «parfois âgés de seulement 12 ans» auraient subi des «coups de fouet, des décharges électriques et des violences sexuelles» aux mains des forces de l'ordre iraniennes, a accusé jeudi Amnesty International. «Les agents de l'État iranien arrachent des enfants à leur famille et les soumettent à des cruautés sans nom», a déclaré Diana Eltahawy, directrice adjointe régionale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International, citée dans le rapport de l'ONG.
Basé sur les cas de sept mineurs détenus, ainsi que des témoignages d'une quinzaine de familles et de près de vingt témoins oculaires, le rapport révèle que «les agents de l'État utilisent le viol et les violences sexuelles, y compris des décharges électriques sur les parties génitales, des attouchements sur les parties intimes et des menaces de viol».

Iran : onze morts et plus de 3500 blessés lors de la fête du feu
lefigaro.fr/AFP, 15 mars 2023
Depuis une vingtaine d'années, la fête s'est transformée en exutoire pour la jeunesse à grand renfort de pétards et feux d'artifice dans les lieux publics.
Au moins 11 personnes sont mortes et plus de 3500 autres ont été blessées en Iran dans la nuit de mardi à mercredi au cours de la fête nationale du feu, a annoncé ce mercredi un responsable. Rituel hérité de la Perse pré-islamique, la fête de «Tchaharchanbé Souri» est célébrée chaque année dans la nuit du mardi au mercredi de l'année iranienne, qui s'achève le 20 mars.
«Depuis le 20 février, 26 personnes sont mortes dans des incidents liés à Tchaharchanbé Souri», dont au moins 11 dans la nuit de mardi à mercredi, a déclaré à la télévision d'État le chef des services d'urgence du pays, Jafar Miadfar. Plus de 3550 personnes ont été blessées au cours de cette nuit, d'après la même source.

Enregistrement de plus de 20.000 mariages de filles de moins de 15 ans entre le printemps et l'automne 2022
HRANA, 15 mars 2023
Du printemps à l'automne de l'année 1401 (à partir du 21 mars 2022), 20.648 mariages de filles de moins de 15 ans, 185 cas de naissances de mères âgées de moins de 15 ans, 12 cas de mariages d'enfants de sexe masculin âgés de moins de 15 ans et 5 cas de naissances de pères âgés de moins de 15 ans ont été enregistrés dans le pays. 
Amir Mahmoud Harirchi, membre du corps enseignant de l'université Allameh Tabatabai, pathologiste et sociologue, a déclaré à propos des raisons du mariage des filles à un jeune âge : "Un grand nombre de mariages de jeunes filles sont dus à la pauvreté économique et certains aux sous-cultures qui existent dans la société, mais en général, le mariage à un jeune âge a des complications et des conséquences négatives. 

Samaneh Asghari, étudiante emprisonnée condamnée à plus de 18 ans de prison
kampain.info/ hra-news.org, 9 mars 2023
Samaneh Asghari, une étudiante détenue à la prison de Qarchak à Varamin, a été condamnée à 18 ans et 3 mois de prison par le tribunal révolutionnaire de Téhéran. Si cette peine est confirmée en appel, en application de l'article 134 du code pénal islamique, la peine maximale, six ans et trois mois, lui sera applicable. Le tribunal s'est opposé à la libération sous caution de Samaneh Asghari. Les forces de sécurité avaient arrêté Samaneh Asghari le 11 octobre 2022, au moment où des manifestations nationales étaient organisées en réponse au meurtre de Mahsa Jina Amini, et l'ont enfermée en prison depuis lors. 

8 mars 2023
Journée Internationale des Femmes

La Marche des Servantes : les femmes iraniennes à Londres
Iran Wire/ CSDHI, 8 mars 2023
Des dizaines de femmes iraniennes et britanniques se sont rassemblées dans le centre de Londres le 8 mars pour une marche silencieuse marquant la Journée internationale de la femme. Elles portent les manteaux rouges et les bonnets blancs imposés aux personnages féminins de la série télévisée The Handmaid’s Tale, basée sur le roman du même titre de Margaret Atwood.
Chaque personne tient un poster d’une manifestante qui a été tuée, mutilée ou emprisonnée par le régime depuis le début des « manifestations de Mahsa » en Iran en septembre 2022.
Le groupe informel Stage of Freedom a organisé la représentation. Les activistes et femmes iraniennes ont organisé plusieurs performances au cours des derniers mois et ont demandé à tous ceux qui souhaiteraient se joindre à eux de les contacter via leur page Instagram stage_of_freedom.

Un bref aperçu des statistiques à l'occasion de la Journée de la femme
HRANA, 7 mars 2023
« L'Iran est un pays qui prive gravement ses femmes de leurs droits. Les femmes sont encore confrontées à de nombreux défis et obstacles. Bien que des progrès aient été réalisés ces dernières années, les femmes iraniennes luttent toujours pour obtenir l'égalité et leurs droits fondamentaux. Depuis le début des manifestations nationales de 2022, après la mort de Masha Amini, 22 ans, sous prétexte de mal-voile, aux mains de la police de sécurité morale, au moins 3953 femmes ont été détenues, dont 1019 ont été identifiées ; 160 d'entre elles sont des étudiantes universitaires. 
On estime qu'au moins 66 femmes ont été tuées en Iran pendant les manifestations et que beaucoup d'autres ont été blessées. 
Ces chiffres montrent que les femmes sont visées non seulement pour leurs activités, mais aussi pour leur participation à des manifestations pacifiques… » 


Sakineh Parvaneh, prisonnière politique kurde, détenue trois semaines après sa libération
hengaw.net, 7 mars 2023
L'ancienne prisonnière politique kurde, Sakineh Parvaneh, originaire de Qouchan, a été graciée et libérée le 15 février 2023 de la prison de Vakilabad à Machhad alors qu'elle y purgeait sa quatrième année de détention. Mais elle a de nouveau été arrêtée dans la maison d'un de ses amis à Téhéran par les forces de l'ordre dans la soirée du mardi le 7 mars 2023 et emprisonnée.

Prison de Sanandaj ; décès d'une détenue en raison d'un retard dans le transfert vers les centres médicaux
Hengaw, 6 mars 2023
Le jeudi 2 mars 2023, Seyedah Amineh Ahmadi, une prisonnière de 47 ans originaire de Sanandaj, est décédée en raison de la détérioration de son état de santé après avoir été transférée tardivement du centre correctionnel de Sanandaj à l'hôpital. Seyedah Amineh Ahmadi avait été condamnée à 7 ans de prison par le système judiciaire de la République islamique. Elle purgeait la troisième année de sa peine. 

Un enfant de deux ans tué après que les officiers ont tiré sur une voiture à Ispahan
entekhab.ir/radiofarda.com, 4 mars 2023
Le chef de l'organisation judiciaire des forces armées de la province d'Ispahan a déclaré que les agents avaient tiré sur un véhicule pour l'arrêter : "Suite à cet incident, une des balles tirées a touché l'un des quatre occupants du véhicule, malheureusement un enfant, qui est décédé. Aucun objet interdit n'a été trouvé dans ladite voiture. 
L’enfant de deux ans prénommé "Amir-Ali" est mort le vendredi 3 mars 2023, à Ispahan. 

Conférence internationale de la Journée de la Femme 2023 à Bruxelles
fr.ncr-iran.org, 4 mars 2023
En route vers une République démocratique
Les femmes iraniennes ouvrent la voie
Une conférence intitulée « Le leadership des femmes garantit la démocratie et l’égalité » s’est déroulé dans l’après-midi du 4 mars à Bruxelles. Cet événement a réuni un éventail de femmes influentes à travers le monde qui aborderont le rôle essentiel que jouent les femmes dans la promotion de la démocratie et de l’égalité. La conférence se concentre sur la révolution iranienne en cours et sur le leadership des femmes pour façonner l’avenir du pays.

Une enquête de l’ONU sur l’Iran demande des informations sur la répression des manifestations
Iran Wire/CSDHI, 3 mars 2023
La mission d’établissement des faits de l’ONU sur les violations des droits humains commises par les forces de sécurité iraniennes dans leur brutale répression des manifestations pacifiques en cours appelle les individus, les groupes et les organisations à soumettre des informations et des documents pertinents pour son mandat.
En novembre 2022, le Conseil des droits de l’homme basé à Genève a adopté une résolution établissant la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur la République islamique d’Iran (FFMI) afin de « recueillir, consolider et analyser » les preuves de violations des droits, « en particulier en ce qui concerne les femmes et les enfants », liées aux manifestations nationales qui durent depuis des mois, et de « préserver les preuves » en vue de futures poursuites.
Dans une déclaration du 1er mars, la FFMI a déclaré qu’elle recherchait « les faits et les circonstances » entourant les allégations de répression des manifestations, de violations des droits de l’homme et la « dimension de genre » de ces abus présumés.
La mission a déclaré qu’elle accueillerait également des informations concernant l’identification des responsables et des « recommandations sur les mesures de prévention, de protection et de réparation. »
La République islamique a déjà déclaré qu’elle « ne s’engagera dans aucune coopération, quelle qu’elle soit » avec les FFMI.
Il est demandé à la FFMI de présenter une mise à jour orale de ses travaux au Conseil des droits de l’homme cette année et un rapport complet sur la répression des manifestations avec ses conclusions d’ici février 2024.
Les trois membres indépendants de la mission sont Sara Hossain du Bangladesh, Shaheen Sardar Ali du Pakistan et Viviana Krsticevic d’Argentine.

Le père de Mahsa Amini affirme que sa fille a été assassinée

VOA, 3 mars 2023
En réponse aux affirmations du ministre des affaires étrangères de la République islamique, Amjad Amini, le père de Mahsa Amini, a déclaré que sa fille n'était pas décédée mais qu'elle avait été assassinée par la République islamique : "Les autorités de la République islamique n'ont répondu à aucune de nos demandes, ni à celles de nos avocats, pour clarifier le meurtre de Mahsa. 

L'empoisonnement en série des élèves en Iran reflété dans plusieurs grands médias du monde
Radio Farda, 2 mars 2023
Alors que l'empoisonnement en série d'étudiantes dans plusieurs villes d'Iran se poursuivait, un grand nombre d'utilisateurs de médias sociaux, y compris des personnalités politiques et civiques, ont qualifié cette action d'attaque "chimique" et "biologique" ou "guerre biologique contre les enfants".
Cet événement a commencé fin novembre 2022 à Qom et, jusqu'à présent, des centaines d'étudiantes dans des dizaines d'écoles des villes de Qom, Broujerd, Téhéran, Ardabil, Shahinshahr et Kermanchah ont été hospitalisées à la suite de cet empoisonnement. 
Trois mois plus tard, bien que certains députés aient qualifié cet acte d'"intentionnel", que le ministère de la santé et de l'éducation minimise l'affaire et que le ministère des affaires intérieures garde le silence, le commandant en chef des forces de police a déclaré qu'aucun "indice" n'avait été trouvé à cet égard. La question de l'empoisonnement en série d'étudiantes en Iran a été abordée par plusieurs médias de premier plan dans le monde. 
Pendant ce temps, certaines mères ont également annoncé qu'elles refuseraient d'envoyer leurs enfants à l'école.

102 prisonniers exécutés au cours des deux premiers mois de 2023
hengaw.net, 1er mars 2023
Au cours des deux premiers mois de 2023 (janvier et février), au moins 102 prisonniers ont été exécutés dans les prisons iraniennes, dont 33% étaient des prisonniers kurdes. Au cours de cette période, au moins cinq prisonniers politiques : deux Kurdes, un Arabe, un Guilak et un citoyen irano-britannique ont été exécutés. Jusqu'à présent, l'identité de 90 d'entre eux a été vérifiée et l'identité de 12 autres fait l'objet d'une enquête. 
Un citoyen afghan a également été exécuté. Le plus grand nombre de cas d'exécution de prisonniers (27) a été enregistré dans les prisons de la province d'Alborz. 9 cas d'exécution de prisonniers ont été enregistrés dans les prisons de la province d'Azarbaijan occidental, 7 cas à Kerman et 6 cas à Kermanchah.
En fonction de l'accusation
Prisonniers politiques : 5 exécutions, soit 5 % de l'ensemble des cas.
Crimes liés à la drogue : 61 cas, soit 60 % de l'ensemble des cas.
Meurtre : 34 cas, soit 33% de l'ensemble des cas.
Vol à main armée : 3 cas, soit 2% de l'ensemble des cas.

Pression des bassidjis sur les lycéennes à Sanandaj pour l'entraînement militaire
hengaw.net, 1er mars 2023
Le Basij, en tant que sous-groupe du Corps des gardiens (CGRI), en monopolisant l'enseignement du cours de "préparation à la défense" pour les lycées de filles à Sanandaj, a non seulement grandement affecté le système d'évaluation, mais a également reçu de force de l'argent de ces familles en échange d'une formation militaire. Selon un communiqué adressé par les bassidjis au département de l'éducation du district 2 de Sanandaj le 19 février 2023, la note pratique du cours de préparation à la défense du second semestre de l'année scolaire a été officiellement remise à cette organisation répressive. Dans cette lettre, un cours sera organisé sous le titre "Ligue d'entraînement PAYA" pour les lycéennes. L'administrateur de ce cours sera l’organisation paramilitaire Basij qui attribuera 8 notes pratiques sur la base de son propre jugement. De plus, en échange de leur participation à ce cours, chaque lycéenne devra payer 200.000 tomans pour ses dépenses.

Exécution d'une femme baloutche
hengaw.net/Haalvsh, 1er mars 2023
A l'aube du lundi 27 février 2023, la sentence de mort de Leila Bameri, une prisonnière originaire du village de "Peng" près de Roudbar-Jonoub dans la province de Kerman, a été exécutée à la prison de Kohnouj.
Mariée et mère de deux enfants, cette citoyenne baloutche a été arrêtée en 2020 pour des délits liés à la drogue et condamnée à mort par la justice de la République islamique. La nouvelle de l'exécution de cette prisonnière n'a pas été annoncée dans les médias gouvernementaux, ni des organes du système judiciaire.