04 mars 2016

Bulletin mensuel d’informations sur l’Iran

 Février 2016
ASSOCIATIONDES DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
116 Rue de Charenton 75012 Paris – France
Tél./Fax (331) 43 65 32 97
afifem2001@yahoo.fr


Condamnation de 24 bahaïs à 193 ans de prison au total
asreemrooz.com/rferl.org, 1er février 2016
Simin Fahandej, porte-parole de la Communauté internationale bahaïe à Genève, a annoncé que 24 bahaïs dans la province de Golestan (nord) ont été condamnés à un total de près de 193 ans de prison.
Arrêtés par les agents de Renseignements du régime iranien dans les villes de Gorgan, Gonbad et Minoudasht en 2012, ils ont ensuite été libérés sous caution après avoir été interrogés.
Les 24 citoyens bahaïs avaient été condamnés pour "propagande contre le régime" et chacun de doit écoper six à onze ans de prison.
Les condamnés disposent de 20 jours à compter de l'annonce de leurs verdicts, pour se référer à la cour d'appel.


L’ONU dénonce le code pénal iranien qui autorise le mariage forcé de fillettes
AFP/CNRI, 5 février 2016
 Toujours plus de fillettes, âgées de 10 ans ou moins, continuent à être mariées de force en Iran, a dénoncé jeudi le Comité des enfants de l'ONU, déplorant que les relations sexuelles avec des fillettes de 9 ans y soient tolérées.
Les experts se disent "gravement préoccupé par les informations faisant état d'un nombre croissant de filles de 10 ans ou moins qui sont soumises à des mariages forcés avec des hommes beaucoup plus âgés qu'elles".
Et que le Code civil iranien oblige les femmes et les fillettes à satisfaire les besoins sexuels de leurs maris en tout temps et lieux, ce qui légitime les violences sexuelles et le viol conjugal. Le comité appelle donc l'Iran à relever l'âge légal du consentement à des relations sexuelles à 16 ans. Il demande aussi aux autorités iraniennes de fixer l'âge légal du mariage à 18 ans et de criminaliser le viol conjugal.
Le comité a également critiqué l'application de la peine de mort à des mineurs (moins de 18 ans). Le rapport s'indigne aussi des différentes formes de violences, tortures et autres traitements cruels infligés aux mineurs accusés d'avoir commis certains crimes. Il déplore aussi les informations faisant état de mauvais traitement - électrochocs et admissions forcées de médicaments et d'hormones - que subissent les enfants dits LGBT afin de les "guérir".


Aucune information d’une journaliste arrêtée
Campagne pour la défense des prisonniers politiques et civils, 5 février 2016
Près de trois mois après l’arrestation d’Afarin Chitsaz, journaliste du quotidien "Iran", aucune information n’est accessible sur son sort. Elle a été arrêtée par les Gardiens de la Révolution et des agents de sécurité en novembre 2015 et transférée vers un lieu inconnu.
Les détails sur son arrestation, les accusations portées contre cette journaliste et ses conditions ont été laissés dans un silence complet.


Congé médical pour détenue conditionnée à la confession télévisée !
Agence Kurdpa, 7 février 2016
Les autorités de la prison centrale de Khoy (nord-ouest) refusent d’accorder un congé de maladie à la prisonnière politique kurde Zeinab Jalalian.
L'avocat de Jalalian a déclaré que le refus était lié aux demandes du régime pour qu’elle accepte de faire des aveux télévisés.
Jalalian est derrière les barreaux depuis 8 ans sans jamais avoir bénéficié de jour de congé médical.
Les soi-disant aveux télévisés dans lequel les dissidents et les prisonniers sont contraints de critiquer leurs actions dans le passé, sont obtenus par la force et sous la torture. Leur film est ensuite diffusé dans les réseaux de télévision de l'Etat, y compris Press TV, Sahar et Jam-e Jam.



Arrestation des participants au rassemblement devant la prison d'Evin
Secrétariat du CNRI, 7 février 2016
Dimanche 7 février au matin, les agents du ministère des Renseignements et les forces spéciales de sécurité ont arrêté plusieurs personnes en provenance de Téhéran, Machhad, Ispahan et Chiraz qui devaient se rassembler devant la prison d'Evin, à l'occasion de la libération prévue du prisonnier politique Mohammad Ali Taheri.
Les forces répressives ont également empêché la femme et les enfants de Mohammad Ali Taheri de quitter leur domicile pour se rendre à la prison d'Evin.
Condamné à cinq ans de prison pour des faits fabriqués de toutes pièces par les mollahs comme « insulte envers les saintetés », «utilisation illégale de titres académiques », et « publication de livres et d’écrits trompeurs », Taheri devait être libéré dimanche…


L’assèchement inquiétant du lagon "Gavkhouni" 
Radio Zamaneh, 7 février 2016
Le gouverneur de la province d'Ispahan, Fazlollah Kafil, a déclaré que le lagon « Gavkhouni » est confronté à des pénuries d'eau pour de longues années et qu’il est actuellement en cours de destruction.
L’assèchement de la lagune constitue une menace pour la santé des personnes vivant dans le centre de l'Iran et tout le long de la route jusqu'à la province de Téhéran au nord, a ajouté le gouverneur.
Le lagon Gavkhouni a une superficie d'environ 476.000 kilomètres carrés et il est situé à 140 Kilomètres au sud d'Ispahan.


Beaucoup de femmes et de jeunes iraniens se sentent oubliés par Rohani avant les élections
Reuters/CNRI, 8 février 2016
http://goo.gl/3pLORq
Beaucoup de femmes et de jeunes Iraniens ne se font pas d'idées avant les élections, ils n'attendant que des réformes, mais ont perdu espoir dans Hassan Rohani et sa promesse d'une société libre. « Je ne vais pas faire la même erreur deux fois. J'ai décidé de ne pas voter », a déclaré Setareh, un diplômé de l'université dans la ville septentrionale de Rasht. J'ai voté pour Rohani, a-t-il été en mesure d'améliorer ma situation ? Non !
« Les partisans de Rohani espéraient que sa victoire électorale conduirait à un changement social dans le pays où les femmes ont moins de droits que les hommes dans des domaines tels que l'héritage, le divorce et la garde des enfants et sont soumises à des restrictions vestimentaires et de voyage. Et la loi islamique stricte est appliquée par une « police morale ».


Une prisonnière kurde risque de perdre ses reins
Mafnews.net, 8 février 2016
La prisonnière kurde, Safiyeh Sadeghi, détenue depuis cinq and dans la prison de kurde actuellement détenue dans la prison de Sanandaj (ouest) souffre de nombreuses pathologies et notamment rénale et cardiaque. Pourtant les autorités s’opposent à son transfert dans un hôpital en dehors de la prison.
Selon le médecin de la clinique de la prison, si elle n’est pas autorisée à être hospitalisée, elle pourrait perdre ses deux reins et sa santé serait en grave danger.
Sadeghi, est âgée de 26 ans, elle est originaire de la ville de Salmas. En 2011, elle a été condamnée à 15 ans de prison pour Moharebeh (guerre contre Dieu) en raison de son appartenance à un parti kurde.
Elle avait déjà été arrêtée par des agents des Renseignements de Sanandaj en novembre 2010 puis transférée dans un centre de détention des Renseignements où elle a été détenue durant 4 mois et demi, soumise à des interrogatoires intenses.


Prisonnière politique privée de visites pour ne pas réciter le Coran par cœur
Mafnews.net /CSDHI, 8 février 2016
Les autorités pénitentiaires de Yasuj (centre-sud), ont interdit à la prisonnière politique kurde, Ghadrie Ghaderi, de recevoir des visites, de passer des appels téléphoniques et d’obtenir du congé parce qu’elle n’a pas pu réciter le Coran par cœur. Pendant son interrogatoire et son maintien en isolement dans la prison de Yasuj avec un Coran à mémoriser obligatoirement, elle a commencé à souffrir d’infection auriculaire, de sévères maux de tête et d’engourdissements dans l'une de ses mains. Arrêtée fin de 2010 dans la ville d’Oroumieh (nord-ouest), Ghadrie a été condamnée à 10 ans de prison pour « collaboration avec un parti kurde ». En appel, sa peine a été réduite à 7 ans de détention dans la prison de Yasuj.


Protestation d’une détenue privée de contact avec ses enfants
Radio Farda – 9 février 2016
Narguess Mohammadi, vice-présidente emprisonnée du Centre des défenseurs des droits de l'Homme, a écrit une lettre de protestation contre ses 7 longue mois de privation de téléphone pour appeler ses enfants.
« Sept autres détenues politiques et prisonnières de conscience dans la prison d'Evine de Téhéran sont également privées de faire des appels téléphoniques à leurs enfants », a-t-elle ajouté.
La section des détenues politiques et prisonnières de conscience en prison d'Evin, avec 27 prisonniers, est "le seul service" où les détenus n’ont «aucun moyen» de faire un appel téléphonique avec leurs familles. Est-ce que ce traitement des prisonniers n’est pas «les violations des droits de l'Homme, la violation des droits de l'enfant, le non-respect des droits des femmes et un spectacle de la violence de l'Etat contre les femmes et les mères ? »
Les autorités ont même "empêché" sa famille de lui apporter les photos de ses enfants. En réponse à sa demande, elle a dit avoir reçu la réponse suivante : « des ordres ont été donnés pour vous traiter comme ça. »


Deux baloutches mineurs exécutés à Yazd
Activistes des droits de l’Homme en Iran, 9 février 2016
Deux prisonniers baloutches ont été pendus dans la prison centrale de Yazd sur des accusations en relation avec la drogue.
Les exécutions auraient eu lieu lundi 1er février. Selon la Campagne des activistes baloutches, les noms des prisonniers sont Khaled Kordi et Moslem Abarian.
Un parent de Khaled Kordi a confirmé que les deux prisonniers étaient âgés de moins de 18 ans au moment de leur arrestation. Les autorités iraniennes ont effectué ces exécutions, sans en informer les familles des prisonniers.


Nouvelles menaces sur les chaines satellites et les vêtements des femmes
ISNA /CSDHI, 12 février 2016
Jafari Dowlat-Abadi, le procureur de Téhéran, a déclaré que la loi réponde aux efforts de lutte contre les équipements de télévision par satellite. Evoquant le nombre croissant d'Iraniens qui installent de tels équipements sur leur balcon, il a dit : «Cela n’empêchera pas les autorités à prendre les mesures nécessaires ».
Par ailleurs, il a rappelé que le port incorrect du hijab amène des problèmes dans l'Iran d’aujourd'hui. Il s’est référé aux ordres émis par le bureau du procureur concernant la mise en fourrière des véhicules dont les passagers ne respectent pas le hijab : « Agir contre les crimes commis dans les amphithéâtres, les clubs de sport illégaux et les boîtes de nuit sont, entre autres, des mesures qui nécessairement sont adoptées par le bureau du procureur de Téhéran».


En Iran, les mariées ont moins de neuf ans
Huffington Post, 15 février 2016
http://goo.gl/VZx85G
 « …Selon la vision des islamistes en Iran, les petites filles deviennent des femmes à l'âge de neuf ans et l'État organise même des cérémonies dans les écoles pour marquer leur entrée dans "l'âge des devoirs"… »


Les droits de l'Homme, un test décisif pour les relations UE-Iran
PU/ rtl.be, 16 février2016
« Après l'accord sur le nucléaire avec l'Iran, il est possible de développer les relations UE-Iran, mais pas au détriment des droits de l'Homme, ont dit les députés de la commission des affaires étrangères lors du débat de mardi avec le ministre des affaires étrangères d'Iran, Mohammad Javad Zarif.
La situation des droits de l'Homme en Iran, la peine de mort, les exécutions publiques et la poursuite des blogueurs et des journalistes sont inacceptables et serviront de test décisif pour les relations futures, ont affirmé les députés.
Les moyens pour mettre fin à la violence en Syrie et au Yémen, et les relations de l'Iran avec l'Arabie saoudite ont également été abordés… »
Selon ISNA, Zarif a reconnu que la plupart des exécutions en Iran sont prononcées pour possession de drogue.


Prison et flagellation pour 18 activistes
shahrvand.com, 18 février 2016
Dix-huit activistes civiques dont six femmes ont été jugés par la chambre 1060 de la Cour pénale de Téhéran pour «troubler l'ordre public par le biais des rassemblements illégaux» et condamnés à 91 jours de prison et 74 coups de fouet. Ils avaient été arrêtés le 21 novembre dernier dans un rassemblement de protestation devant la prison d'Evine à Téhéran.
Les militantes condamnées sont Simin Eyvazi, Khadijeh (Leila) Ghafari, Azam Najafi, Parvine Soleimani, Shermine Yamani et Sara Saïdi.
Seize des 18 peines ont été suspendues pour deux ans.


Et les femmes dans les élections en Iran ?
Huffington Poste, 22 février 2016
http://goo.gl/toQR7I
 « …Il vaut mieux donc ne pas s'attarder sur le nombre des femmes dans le prochain parlement, ces mollahs en tchador étant encore plus misogynes que leurs homologues en turban… »


La tête de Salman Rushdie mise à prix pour 600 000 $ de plus
livreshebdo.fr, 22 février 2016
http://goo.gl/uM00Ed
Les médias d’Etat du régime iranien ont fait savoir le 15 février que 40 organes de presse contrôlés par l’Etat ont mis à prix la tête de l’auteur britannique Salman Rushdie pour 600 000 dollars (543 000 euros). L’annonce a été faite de manière à coïncider avec l’anniversaire de la fatwa publiée contre Salman Rushdie en 1989 par… Khomeiny, le fondateur de la République islamique.
Mansour Amini, président de la Saraj Cyberspace Organization, qui a contribué à cette mise à prix à hauteur d’environ 15 000 euros, a annoncé les noms des organes de presse qui ont participé au financement :
Agence de presse de l’Etat Fars News (proche des Gardiens de la révolution, organisation paramilitaire placée sur la liste officielle des organisations terroristes des Etats-Unis) (27 000 euros ), Tehran Press News (9 000 euros) et Siège de défense de la vertu (15 000 euros) pour l’assassinat potentiel de Salman Rushdie.


« Iran : le test Salman Rushdie », BHL sur Europe1
(Vidéo Europe1)  
https://goo.gl/FJdRKm
"Le philosophe Bernard-Henri Lévy, proche de l’écrivain Salman Rushdie visé par une fatwa iranienne, a dénoncé, sur Europe1, le silence des pays démocratiques qui renouent avec l’Iran."


La mort suspecte d’une sportive
Radio Farda, 23 février 2016
Agée de 18 ans et native de la ville de Neka (nord), Faezeh Ghazipour, membre de l’équipe nationale de volleyball féminin en Iran, est mort dans une chute du cinquième étage d'un immeuble.
Hadi Nasiri, le commandant de la police de Neka a mentionné les initiales d’un homme "V F" arrêté grâce aux informations fournies par la famille de Faezeh. L’homme a fini par avouer que sous prétexte d’avoir un enfant handicapé et de vendre des produits énergisants, il avait attiré la jeune femme chez un ami au 5ème étage d’un immeuble pour abuser d’elle. Cherchant à fuir, Faezeh s’est jeté par la fenêtre. Deux complices de l’homme ont également été arrêtés.
La famille de Faezeh Ghazipour réclame la vérité sur cette mort suspecte.


Un détenu exécuté à Gorgan
hra-news.org, 24 février 2016
Un homme a été pendu dimanche 21 février à la prison centrale de Gorgan (nord). Les activistes des droits de l’Homme ont révélé son identité. L’homme âgé de 52 ans se nomme Morad Rajablou.


Tous les hommes d’un village baloutch exécutés pour trafic de drogues
Iran Human Rights, 25 février 2016
Lors d’une interview le mardi 23 février avec l’agence de presse officielle Mehr à propos de l'énorme problème de la consommation de drogues et d'infractions en Iran, Shahindokht Molaverdi, vice-président iranien pour les femmes et des affaires familiales (nommés par Hassan Rouhani en 2013) a déclaré : Nous avons un village à Sistan & Baloutchestan où tous les hommes ont été exécutés. Les enfants [de ces hommes] sont devenus des trafiquants potentiels de drogue ; soit parce qu'ils vont chercher à se venger de la mort de leurs pères ou parce qu'ils doivent subvenir financièrement aux besoins de leur famille, en raison du manque de soutien du gouvernement.


Qui va ouvrir l’Iran vers le monde ?
Magazine Women Side, 27 février 2016
http://goo.gl/urD6X8
« …L’ouverture de l’Iran vers le monde ne se fera qu’en ouvrant la société, en mettant surtout fin à la violation quotidienne des droits humains les plus élémentaires et en acceptant les règles du jeu internationalement reconnues et non en opposant les lois éternelles de la charia à toute contestation. Signataire de nombreuses conventions des Nations Unies, le régime iranien continue à exécuter des femmes et des mineurs, emprisonner et torturer des opposants, réprimer la liberté d’expression, censurer des artistes,… »


Rencontre internationale des femmes à la veille du 8 mars
«Les femmes contre l'extrémisme islamiste »

AFIF, 27 février 2016
http://goo.gl/v4qQWL
 A la veille de la Journée Mondiale des Femmes, une conférence intitulée « Les femmes contre l'extrémisme islamiste » a été organisée par la Commission des Femmes du CNRI, le samedi 27 février à Paris.
Des personnalités politiques, sociales et académiques ainsi que les activistes des droits des femmes de 26 pays de cinq continents se sont rassemblées dans le but de mettre sur pied un plan d'action global et une stratégie commune pour faire face à la nouvelle menace mondiale qu’est l'extrémisme islamiste.
De nombreuses militantes iraniennes participant à cette réunion ont été victimes de l'intégrisme islamiste ou sont directement impliquées dans la lutte contre ce fléau et ainsi ont des expériences directes et personnelle dans ce domaine.
Certaines des personnalités et délégations participant sont :
. Délégation de l'opposition syrienne dirigée par Naghm Ghadri et Fida Hourani
. Rama Yade, ancienne ministre des Droits de l'Homme (France)
. Ingrid Betancourt, ancienne candidate à la présidentielle en Colombie et ex-otage
. Rita Süssmuth, ancien présidente du Bundestag (Allemagne)
. Linda Chavez, ancienne directrice-adjointe pour les relations publiques de la Maison Blanche (USA)
. Najimeh Taytay, ancienne ministre de l'Education et de la Jeunesse(Maroc)
. Ranjana Kumari, directrice du Centre for Social Research (Inde)
. Délégation de femmes rapporteuses des Nations Unies
. Délégation des femmes juristes dont la vice-présidente de la Cour internationale de La Haye
. Les délégations des militantes des droits des femmes, des parlementaires, des personnalités politiques et sociales de : l'Egypte, l'Algérie, le Maroc et les pays européens dont la France, l'Espagne, la Roumanie, la Finlande, l'Albanie, le Portugal, l'Angleterre.
.Organisations de jeunes d’origine iranienne et de militantes des droits des femmes de l’Europe


40 ONG et plus de 75 artistes à travers le monde demandent la libération d’Atena Farghadani en Iran
ncr-iran.org, 27 février 2016
Quarante ONG et plus de soixante-quinze artistes, journalistes et écrivains à travers le monde ont écrit au président du régime iranien, Hassan Rohani, une lettre dans laquelle ils ont demandé la libération d’Atena Farghadani.
Dessinatrice, défenseur des droits civiques et des droits des enfants, Atena a été arrêtée en septembre 2015 par des Gardiens de la révolution, mais elle a été libérée après le versement d’une caution. Dans une interview elle a déclaré que durant sa détention, elle a longuement été interrogée sur ses dessins, sur ses relations avec les familles des victimes de la répression des protestations postélectorales en 2009 et sur ses contacts avec des personnes de confession bahaïe.
Farghadani a été de nouveau arrêtée le 10 janvier 2016 et écrouée dans la prison de Ghartchak de Varamine près de Téhéran. En février 2016, à la suite de sa grève de la faim, elle a été transférée à la prison d’Evine.
Atena Farghadani avait été exclue de l'école des beaux-arts de Téhéran pour avoir dessiné une allégorie sur le Parlement des mollahs.


Attaque à l’acide à Semnan
Site officiel khabaronline.ir, 28 février 2016
Deux jeunes filles ont été victimes de l’attaque à l’acide dans la ville de Semnan (nord) le 27 février. Brulées aux 20 et 40 degré aux visages et corps, elles seront transférées à un centre spécialisé à Téhéran.
Les jeunes femmes ont été en formation comme coiffeurs quand un homme a fait irruption dans leur lieu de travail pour vol.

Personne n'a été arrêté ou poursuivi pour les vastes attaques à l’acide contre les femmes à Ispahan et d'autres villes en 2014.


Les mères des victimes du régime n'ont pas voté
women.ncr-iran.org, 29 février 2016
Après que Sholeh Pakravan, la mère de Reyhaneh Jabbari pendue en 2014, a annoncé qu'elle ne voterait pas « pour les meurtriers dont les mains sont tachées du sang des meilleurs enfants du pays », les autres mères de l'Iran qui ont perdu leurs enfants par le régime l’ont suivi et ont annoncé qu'elles allaient également boycotter « les élections fictives ».


Une jeune femme dans le couloir de la mort
Site officiel Club des jeunes journalistes, 29 février 2016
Une jeune femme prénommée Salma a été condamnée à mort sous l'accusation d'homicide. La Cour suprême a confirmé sa condamnation. Lors de son audience au tribunal, la jeune femme a déclaré avoir agi en légitime défense contre les agressions.


ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
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Elections 2016 en Iran : ouverture vers le monde ?

Qui va ouvrir l’Iran vers le monde ?

Simin NOURI de l’ Association des femmes iraniennes en France nous dévoile les coulisses d’une dictature misogyne. Exclusivité pour le magazine Women Side.

« L’ouverture de l’Iran vers le monde » entend-t-on dans les médias à cette période d’une double élection.
Près de 54 millions d’électeurs ont été appelés le vendredi 26 février à élire les 290 députés du parlement et en même temps les 88 membres de l’Assemblée des Experts, chargée de désigner le successeur du tout puissant Guide suprême du pays après sa mort. L’âge élevé et la maladie de l’actuel Guide, Ali Khamenei, 76 ans, rend cette dernière élection encore plus importante.
Loin d’être des élections démocratiques à l’occidentale, il s’agit de sélectionner des candidats les plus fidèles à la théocratie qui prêtent allégeance au principe de la suprématie du Guide, un religieux au-dessus de tout et qui décide pour tout. Il s’agit en effet d’un pseudo-scrutin pour permettre au régime mal aimée et contestée des mollahs de continuer à vanter sa« légitimité ».
Sept ans après et la répression sanglante qui a suivi une élection présidentielle frauduleuse en 2009, les quelques 12000 dépôts de candidatures à ces élections ont été filtrés massivement en amont par, le Conseil des Gardiens, composé de 6 religieux et 6 juristes tous désignés directement ou indirectement par le Guide, ce Conseil a omis d’un revers de main toutes les femmes candidates à l’Assemblée des Expert. De ce fait, parmi près de 40 millions Iraniennes qui compose la moitié de la population du pays, aucune ne participera à la désignation du futur Guide suprême qui règnera sur le destin du pays.

C’est cette vision horror feminae de la théocratie au pouvoir depuis 37 ans qui a dépourvue l’Iranienne de ses droits fondamentaux et continue à la considérer comme une citoyenne du second rang.
Rappelons que la femme en Iran des mollahs ne peut : être élue présidente de la République, être juge, travailler ou voyager sans autorisation du père ou du mari, pratiquer certains sports en public, assister à des compétitions sportives dans des stades, chanter en solo, chanter devant un public mixte, étudier 70 matières à l’université,…
Elle est soumise à un code vestimentaire strict et contrôlée dans la rue, en voiture et au travail pour son apparence.Toutes les contrevenantes subissent des châtiments, amendes et privations.

Tant que cet arsenal législatif misogyne et liberticide reste en place, la société iranienne ne peut s’ouvrir. La moindre réforme dans ces lois en vigueur va ébranler les fondements du régime islamiste des mollahs.
Résumer la scène politique de l’Iran en un simple affrontement entre les conservateurs et réformateurs est une analyse erronée. L’apparition occasionnelle de tel ou tel personnage « modéré » issu du système ou la présence de quelques femmes au parlement ne peuvent plus duper la population désillusionnée depuis longtemps. Dans le cas très peu probable où ces « politiciens pragmatiques » oseraient réformer ou toucher aux lois de la charia, ils seront balayés en même temps que ce premier vrai « Etat islamiste » de l’histoire contemporaine.
Le chômage de masse, en particulier chez les femmes – mêmes les plus diplômées des domaines scientifiques-, la pauvreté grandissante de la population dans ce grand et riche pays et l’absence de liberté menacent la théocratie extrêmement répressive au pouvoir en Iran. Une grande partie d’immenses recettes pétrolières du pays a été durant les quinze dernières années dépensée pour son programme nucléaire et son soutien aux régimes irakien et syrien en crise, ainsi qu’aux groupes terroristes et miliciens chiites un peu partout dans la région.

L’ouverture de l’Iran vers le monde ne se fera qu’en ouvrant la société, en mettant surtout fin à la violation quotidienne des droits humains les plus élémentaires et en acceptant les règles du jeu internationalement reconnues et non en opposant les lois éternelles de la charia à toute contestation. Signataire de nombreuses conventions des Nations Unies, le régime iranien continue à exécuter des femmes et des mineurs, emprisonner et torturer des opposants, réprimer la liberté d’expression, censurer des artistes,…

L’expérience historique l’a montré : dans de telles impasses, le changement viendra des forces vives de la société, des femmes et de la jeunesse soutenues par la Résistance iranienne dirigée par une femme, Maryam Radjavi dont le programme politique et sociale en 10 points* pourra façonner les fondements d’une vraie démocratie pour l’Iran de demain. »

03 mars 2016

N’abandonnez jamais vos rêves, jamais !

Message de Françoise Héritier aux femmes «n’abandonnez jamais vos rêves, jamais !»

L’éminente anthropologue et féministe Françoise Héritier, Professeur honoraire au Collège de France, vient d’adresser un message vidéo extrêmement pertinente et émouvante à la conférence internationale qui s’est tenue, samedi 27 février au Grand Arche de la défense sous le titre : « Engagement pour la parité : les femmes unies contre l’intégrisme islamiste ».

Après la diffusion de ce message, Mme Héritier a été applaudie chaleureusement par une assistance composée de nombreuses personnalités politiques, des intellectuels, figures célèbres et activistes du mouvement pour l’égalité venus de 26 pays et de quatre continents.

Lors de cette conférence qui se tenait à l’approche de la journée internationale des femmes du 8 mars, un hommage émouvant a été rendu au combat des femmes iraniennes et de la Présidente-élue de la Résistance iranienne, Maryam Radjavi.


« J'ai été séduite par le travail mené par Mme Radjavi »

Mme Héritier a souligné dans son message l’importance de ce combat :
Françoise Héritier : « Mon message en fait il sera simple: il est légitime que les femmes aient un statut égal à celui des hommes et une considération égale à celui des hommes. Mais on ne peut pas y parvenir sans lutter, sans combattre, sans y mettre du sien. C'est pour cela que l'éducation est extrêmement importante. Mais également, j'allais dire la prise de pouvoir, toutes les fois que la chose est possible, et c'est en ce sens que personnellement j'ai été séduite en fait par le travail mené par Mme Radjavi. Car j'ai eu conscience extrêmement tôt de la qualité de son combat et de la sincérité de son engagement pour la laïcité, la vraie, c'est-à-dire la séparation des églises et de l'État, mais également pour son engagement pour les femmes.

Et là ou elle a innové, ou il me semble que c'est là le point essentiel - évidemment c'est dans un milieu particulier, je veux dire c'est un exemple pour les autres - c’est qu'elle a choisi de donner dans l'exercice du pouvoir, de donner les responsabilités aux femmes, alors qu'elles étaient traditionnellement dévolues aux hommes, les femmes étant de simples assistantes ou secrétaires etc. Elle a décidé de renverser la vapeur. Je ne dis pas que c'est possible partout, dans toutes les entreprises et dans tous les pays, mais c’est un exemple. Parce que si ça marche, et ça devrait marcher, parce qu'il n'y a pas de raison que les femmes soient incompétentes, c'est un exemple pour le reste de l'humanité.

Donc ça veut dire aussi comme message aux femmes : de ne pas obéir, j'allais dire à ce réflexe qui est inculqué- ce n'est pas un réflexe naturel - inculqué dès l'enfance, de dire : « ah ! Mais non jamais je n'y arriverai, ça c'est du domaine des hommes, non je préfère le leur laisser » etc... Il faut accepter de se lancer hardiment dans l'entreprise. Et c'est cette hardiesse que je recommanderai aux femmes d'aujourd'hui (…) »

Aux femmes de Liberty : « la fierté d’être ce qu’elles sont »

« Pour les femmes de Liberty j'aurais énormément de mal à parler à leur place ou à leur envoyer un message, parce que, encore une fois, quand on est bien à son aise dans un appartement parisien loin des conflits, loin des combats, loin des problèmes d’assurer la vie au quotidien, il est presque présomptueux de vouloir leur dire quelque chose. Parce qu’en fait, on a plutôt qu’à les écouter et à prendre exemple sur elles. Je pourrais simplement ajouter quelque chose, ce à quoi je crois beaucoup c'est à la fierté, c'est-à-dire que non seulement il faut avoir la hardiesse, qu'elles ont, et avoir toujours la fierté d'être ce qu'elles sont et de le faire connaître et de le faire savoir haut et fort, y compris à leurs bourreaux (…) »

« N'abandonnez jamais vos rêves »

« Pour les jeunes filles d'aujourd'hui, les jeunes filles et les jeunes femmes - je ne dis pas que pour les autres les jeux soient fait, elles peuvent toujours lutter – mais pour les jeunes filles qui sont pleines d'espoir et d'espérance et qui voudraient avoir une vie, non pas de rêve, mais la vie dont elle rêve- ce qui n'est pas exactement la même chose - je leur dis : n'abandonnez jamais vos rêves. Jamais ! »

Mme Héritier avait reçu le 10 février dernier les honneurs de la nation pour l’ensemble de ses œuvres et travaux. Lors d’une cérémonie solennelle à l’Elysée le Président de la République François Hollande l’a décoré grand officier de la légion d’honneur.