03 juin 2021

AFIF INFOS - Mai 2021

                               Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran 

ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 



Signez cette pétition

Soyez la voix des femmes et des filles d’Iran

http://chng.it/hYyBkB7fzf

Une femme et son ex-mari exécutés pour des accusations liées à la drogue à Qazvin
iranhr.net/women.ncr-iran.org, 31 mai 2021
Une femme et son ancien mari ont été exécutés à l’aube du dimanche 30 mai 2021 dans la prison centrale de Qazvin. Le couple, identifié étant Shamsi et Yousef Pirostovan, marié au moment de leur arrestation il y a environ sept ou huit ans, et également cousins, a été exécuté sur des accusations liées à la drogue. Selon une source, le couple a été arrêté et condamné à mort pour possession de 380 kilogrammes de drogue (type inconnu).
Shamsi Pirostovan est la première femme à être exécutée après l’amendement de la loi sur la répression des crimes liés à la drogue en 2017. Cet amendement a interdit les exécutions pour des accusations liées aux stupéfiants.
Elle est la 6ème femme à être exécutée cette année, 158ème depuis 2010 et la 118e femme exécutée sous le mandat d’Hassan Rohani.


Courageuse militante prodémocratie en Iran parle de son engagement à la Times Radio
Times Radio, 29 mai 2021
https://www.thetimes.co.uk/radio/show/20210529-5728/2021-05-29
La 
Times Radio a interviewé une jeune militante prodémocratie en Iran, membre des Unités de la Résistance et partisane des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI/MEK), au sujet de l’élection présidentielle fictive à venir des mollahs.
La jeune militante prodémocratie en Iran a déclaré que le peuple iranien souhaite le renversement du régime. Ce régime ne représente pas le peuple iranien. Et l’Occident doit se tenir aux côtés des Iraniens, sanctionner et poursuivre les responsables du régime qui se livrent à des violations des droits humains et au terrorisme :
En Iran, les élections sont une blague. Tous les candidats sont les mêmes et tous les Iraniens le savent. Au cours des 40 dernières années, les élections en Iran n’ont jamais été l’expression d’un choix populaire. Il s’est toujours agi d’une sélection par le guide suprême”…
 
Une journaliste écologiste convoquée pour avoir dénoncé la corruption
women.ncr-iran.org, 28 mai 2021
La journaliste écologiste Elaheh Mousavi a de nouveau été convoquée pour avoir dénoncé une affaire de surexploitation des forêts et de déforestation et pollution environnementale dans la province de Mazandaran (nord).
Dans un tweet adressé au chef du pouvoir judiciaire des mollahs, Ebrahim Raïssi, qui est également le candidat désigné par Khamenei pour la prochaine élection présidentielle fictive en Iran, Elaheh Mousavi a écrit : "M. Raïssi ! Ceux qui exposent et luttent contre la corruption étaient censés être honorés, pas poursuivis !".
Elle dit avoir reçu des menaces telles que : "Si vous n'arrêtez pas d'écrire sur le Musée de la Défense Sacrée, nous allons créer un dossier moral pour vous ! ". C'est comme un jeu d'enfant pour nous...".

Iran : Déclaration du porte-parole sur la condamnation de Narges Mohammadi
Union Européenne - Bruxelles, 27 mai 2021
https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage/99095/iran-statement-spokesperson-sentencing-narges-mohammadi_en
«La récente condamnation de la défenseure iranienne des droits de l'homme, Mme Narges Mohammadi, à une peine de prison et à la flagellation est un développement inquiétant. Mme Mohammadi a consacré sa vie à la cause des droits de l'homme.
Les droits fondamentaux tels que la liberté d'expression doivent toujours être respectés. L'UE appelle l'Iran à réexaminer le cas de Mme Mohammadi dans le respect du droit international des droits de l'homme applicable et en tenant compte de la détérioration de son état de santé. »
Dans une nouvelle affaire montée de toutes pièces, la défenseure des droits humains Narges Mohammadi, libérée de prison en octobre, a été condamnée à 30 mois d'emprisonnement supplémentaires, 80 coups de fouet et une amende (Iran Human Rights, 23 mai 2021)
 
 
La sœur du détenu français en Iran en appelle à Emmanuel Macron pour obtenir sa libération
20minutes.fr, 26 mai 2021
https://www.20minutes.fr/monde/3048871-20210526-iran-ur-detenu-francais-appelle-emmanuel-macron-obtenir-liberation
Accusé à tort d'espionnage selon ses proches, Benjamin Brière est détenu en Iran depuis mai 2020.
Selon sa sœur, ce trentenaire, accusé par l’Etat iranien d’espionnage, n’est qu’un simple touriste devenu un instrument de négociations. AFP)
« Monsieur le président, sortez mon frère d’Iran », dit Blandine Brière dans une lettre ouverte publiée par Le Point et dans un entretien accordé à l’hebdomadaire. Cette dernière est la sœur de Benjamin Brière, un Français détenu depuis un an en Iran « sans fondement » et devenu selon elle un « instrument de négociations qui le dépassent ».
Dans cette publication, qui coïncide avec l’anniversaire de l’arrestation de son frère, Blandine Brière en appelle au président Macron pour obtenir la libération du trentenaire qui, elle le rappelle, n’est qu'"un simple touriste français", aujourd’hui accusé d’espionnage en Iran

Des conditions de détention "très inquiétantes"
Accusé de crimes passibles de la peine de mort
Une politique de prise d’otages

L’Iran retient plus d’une douzaine de détenteurs de passeports occidentaux, pour la plupart des binationaux, ce que des ONG condamnent comme une politique de prise d’otages destinée à obtenir des concessions des puissances étrangères. Leurs soutiens les disent innocents et victimes d’un jeu politique qui ne les concerne pas.
 
Exécution en masse de six Baloutches accusés de trafic de drogue dans la prison de Birjand
Agence de presse régionale Rasanak, 25 mai 2021
Six prisonniers de la minorité ethnique baloutche d'Iran ont été exécutés pour des accusations liées à la drogue dans la prison de Birjand à l'aube du mardi 25 mai 2021.
L’un des hommes est identifié étant Javad Nakhaei, tandis que les noms des cinq autres ne sont pas encore connus.
Les six hommes avaient déjà été condamnés à mort pour les mêmes accusations. L'exécution de ces prisonniers n'a pas été annoncée par les médias iraniens ni par des sources officielles.
 
Deux prisonnières politiques kurdes en grève de la faim à Machhad et Téhéran
KHRN, 24 mai 2021
Sakineh Parvaneh, prisonnière politique kurde, a entamé une grève de la faim le 22 mai pour protester contre le fait qu'on lui refuse l'accès aux services médicaux et qu'elle reste en exil à la prison centrale de Machhad.
Sakineh Parvaneh a été transférée à l'infirmerie de la prison pour cause d'hypotension et de troubles gastro-intestinaux, mais malgré le conseil des médecins de l'envoyer immédiatement à l'hôpital, elle est toujours détenue dans le quartier 5 de la prison en raison de l'objection du ministère des Renseignements. La prisonnière politique a donc entamé une grève de la faim pour protester contre son refus d'accès aux services médicaux et son maintien en détention à la prison de Machhad.
Par ailleurs, Mojgan Kavousi, une autre prisonnière politique kurde, fait une grève de la faim à la prison d'Evin à Téhéran depuis le 16 mai, pour protester contre le mauvais traitement des prisonniers par les autorités pénitentiaires et judiciaires. Mais les responsables de la prison ont jusqu'à présent ignoré ses demandes.
Sa principale objection porte sur le traitement non réglementé des juges lorsqu'ils accordent des congés temporaires aux prisonniers, conformément à la loi judiciaire concernant le quatrième pic du Covid-19."
 
La prisonnière Kobra Fatemi exécutée à Yazd est la 117e Iranienne pendue sous la présidence de Rohani
iranhr.net/ women.ncr-iran.org, 24 mai 2021
Kobra Fatemi, 41 ans, a été pendue hier matin dans la prison centrale de Yazd, où elle était incarcérée depuis 2015. Condamnée au qisas (loi du talion) pour le meurtre de son mari, la famille de celui-ci avait accepté de recevoir le prix du sang et de lui éviter l'exécution. Mais l'oncle du mari, membre du Corps des gardiens de la révolution (CGRI), ne l'a pas accepté et a demandé que le verdict de mort soit exécuté.
Il s'agit de la 117e femme exécutée sous le mandat d'Hassan Rohani.
Au moins 15 femmes ont été exécutées chaque année en Iran au cours des huit dernières années.
"Kobra Fatemi était mariée depuis trois ans et n'avait pas d'enfants, mais des disputes familiales ont conduit au meurtre de son mari", a expliqué une source proche de la famille.
 
Atena Daemi a rejette l’offre du régime de lui accorder une amnistie
CNRI Femmes, 22 mai 2021
Hossein Daemi, le père de la prisonnière politique Atena Daemi, a posté un tweet le 21 mai 2021, contenant le message de sa fille depuis la prison. Voici le message d’Atena Daemi :

« J’ai passé six des meilleures années de ma vie derrière les barreaux avec beaucoup de souffrances et de torture parce que je me suis opposée à des criminels qui poussent les gens vers la pauvreté, les prisons et la mort depuis 42 ans. Avec la plus grande bassesse, ils me disent d’écrire une demande d’amnistie pour l’examiner et me libérer s’ils l’acceptent. Mais pour moi, la libération inconditionnelle est le droit des prisonniers politiques et des prisonniers de conscience. Non seulement je ne demanderai pas la clémence des oppresseurs pour avoir pensé librement, mais je leur rappelle que c’est eux qui doivent implorer le peuple de les pardonner et de leur accorder une amnistie. »
Atena Daemi, 32 ans, aurait dû être libérée le 4 juillet 2020, après avoir purgé sa peine de cinq ans de prison. Mais le pouvoir judiciaire de la dictature religieuse l’a de nouveau condamnée à un total de 5 ans d’emprisonnement et 74 coups de fouet en raison d’accusations forgées de toutes pièces portées contre elle par le ministère du Renseignement et le corps des gardiens de la révolution (pasdarans).
 
Boeing abattu par l'Iran : un acte «terroriste», tranche un tribunal canadien

https://www.lefigaro.fr/international/boeing-abattu-par-l-iran-un-acte-terroriste-tranche-un-tribunal-canadien-20210521
Cette décision de la cour supérieure de l'Ontario, jeudi, ouvre la voie à une demande d'indemnisation de familles de victimes. Parmi ces dernières, 55 étaient de nationalité canadienne.
L'Iran a commis un acte «terroriste» en abattant un Boeing ukrainien en janvier 2020 au départ de Téhéran, a tranché jeudi 20 mai un tribunal canadien, ouvrant la voie à une demande d'indemnisation de familles de victimes. La cour supérieure de l'Ontario a jugé que les tirs de deux missiles contre le vol PS752 de la compagnie Ukraine International Airlines étaient «selon toute probabilité» intentionnels, et considérés comme un «acte de terrorisme» aux yeux de la loi canadienne…
Dans son rapport final dévoilé en mars, l'Organisation de l'aviation civile iranienne (CAO) a blanchi ses forces armées. L'Ukraine a dénoncé une «tentative cynique de cacher les vraies causes» et Ottawa un rapport «incomplet» et sans «preuves tangibles». Parmi les 176 victimes figuraient 55 citoyens canadiens et 30 passagers ayant le statut de résidents permanents.
 
La détenue Saba Kord Afshari met fin à sa grève de la faim
frontlinedefenders.org, 19 mai 2021
Le 18 mai 2021, la défenseuse des droits humains Saba Kord Afshari a mis fin à sa grève de la faim à la prison de Qarchak après la détérioration de son état de santé.
 La mère de Saba Kord Afshari, la défenseuse des droits humains Raheleh Ahmadi, qui est détenue à la prison d'Evin, a demandé à sa fille de mettre fin à sa grève de la faim, sinon elle ferait elle aussi une grève de la faim et cesserait en outre de prendre ses médicaments.
Le 8 mai 2021, Saba Kord Afshari a entamé une grève de la faim à la prison de Qarchak pour protester contre la détention de sa mère Raheleh Ahmadi à la prison d'Evin malgré la détérioration de son état de santé.
Saba Kord AfshariSaba Kord Afshari est une jeune défenseure des droits des femmes (22 ans), qui fait campagne contre le voile obligatoire en Iran. Elle a participé à la campagne White Wednesdays- My Stealthy Freedom, qui encourage les femmes à se montrer en public sans foulard et à publier leurs photos/vidéos sur les médias sociaux afin de sensibiliser l'opinion publique à l'opposition aux lois sur le port du voile obligatoire. En réaction au nombre croissant de femmes qui se joignent pacifiquement à cette campagne, la police iranienne a prévenu le 23 février 2018 que les personnes qui se joignent à cette campagne seront accusées d'"incitation et de facilitation de la corruption et de la prostitution", ce qui entraîne une peine maximale de 10 ans de prison.
 
La mère d'un manifestant assassiné en novembre 2019, placée en détention
Radio Farda, 18 mai 2021
Badrieh Hamdavi, mère d'Ali Tamimi qui a été assassiné lors des manifestations de novembre 2019, a été arrêtée et détenue depuis dimanche 16 mai 2021. Elle avait accueilli un certain nombre de citoyens qui scandaient des slogans devant sa résidence .
Sa détention dans un lieu inconnu ainsi que celle de 16 autres activistes civils arabes dans les villes d'Ahvaz et de Mahshahr ont été confirmées par des proches.
D'autres ont été convoquées. Le pouvoir judiciaire et les organes de sécurité n'expliquent pas la raison de ces arrestations ni le lieu de détention, mais les sources des droits de l'homme affirment que ces arrestations sont motivées par la célébration de l'Aïd Al-Fetr et par leur présence devant les résidences des victimes des manifestations de novembre 2019.
 
L'avocate des travailleurs de Haft Tappeh, convoquée pour des accusations inventées de toutes pièces

Iran Human Rights (IHR), 16 mai 2021 Farzaneh Zilabi, l’avocate représentant le syndicat des travailleurs de la compagnie de canne à sucre Haft Tappeh à Shush (Khouzestan), a été convoquée au tribunal. Elle est accusée de "propagande contre le régime et l'assemblée et la conspiration pour agir contre la sécurité nationale". Un certain nombre d'avocats lui ont exprimé leur soutien dans une déclaration publiée…
 
Le juge de la Commission de la mort désigné pour l'élection présidentielle en Iran
Iran HRM, 15 mai 2021
Le chef du pouvoir judiciaire iranien, le juge de la Commission de la mort Ebrahim Raïssi, a annoncé samedi sa candidature à l’élection présidentielle, le mois prochain.
Nommé par le Guide suprême, Ali Khamenei, à la tête du pouvoir judiciaire en mars 2019, Raïssi s’est imposé comme l’une des personnalités les plus puissantes d’Iran et un prétendant à la succession de Khamenei.
Il avait perdu contre Hassan Rohani lors de l’élection présidentielle de 2017.
Lors du massacre de plusieurs milliers de prisonniers politiques en 1988, Raïssi était membre de la «Commission de la mort », un groupe de soi-disant juges qui condamnaient les prisonniers à mort lors de procès qui ne duraient que quelques minutes. 620 exécutions sous la direction du juge de la Commission de la mort Ebrahim Raïssi
 
La santé de la détenue Zainab Jalalian en danger
kurdistanhumanrights.org, 13 mai 2021
La prisonnière politique kurde Zainab Jalalian, condamnée à la prison à vie, qui purge sa 14e année à la prison de Yazd, est dans un état de santé alarmant car elle est privée de tout soin médical.
Une personne proche d'elle a déclaré : "Après avoir contracté le coronavirus, Zainab est dans un état de santé déplorable. Elle a du mal à respirer et tousse beaucoup, mais le ministère de l'Intérieur s'oppose à ce qu'elle soit soignée dans un hôpital. Elle est dans un état critique car elle est privée de soins médicaux", a ajouté la source, "Depuis le 9 novembre 2020, elle a été emmenée à la prison de Yazd. Depuis lors, elle est soumise à une pression constante de la part des interrogateurs de la sécurité. Elle est privée de tous ses droits en tant que prisonnière. De temps en temps seulement, elle est autorisée à parler à son père pendant quelques minutes en farsi, et est privée de toute visite."
 
La sœur d’un manifestant tué et d’autres citoyens convoqués au tribunal de Behbahan
kampain.info, 12 mai 2021
Farzaneh Ansarifar, la sœur du manifestant tuée lors des manifestations de novembre 2019 ainsi que d'autres citoyens, dont Zainab Alipoor, Ali Kazeemi et Milad Ramezani-Asl, ont été convoquée par un communiqué au tribunal public et révolutionnaire de Behbahan.
Fazaneh Ansarifar a également été convoquée auparavant à ce département en automne dernier pour "insulte aux dirigeants, participation à la perturbation de l'ordre public, rassemblement et collusion en vue de commettre un crime contre la sécurité nationale…".
 
Soutien des Iraniens aux frères Afkari, emprisonnés et torturés
Iran News Wire/CSDHI, 11 mai 2021
Les Iraniens ont pris la parole sur Twitter cette semaine pour soutenir les prisonniers politiques Vahid et Habib Afkari,  frères du champion de lutte Navid Afkari que le régime a pendu en 2020. Les forces du régime ont arrêté les trois frères pour leur participation à des manifestations nationales en août 2018.
"Les autorités iraniennes ont confiné jour et nuit mes frères Vahid et Habib Afkari, après 21 jours de passages à tabac. Les forces du régime les ont menottés et entravés dans des cellules d’isolement dans le sous-sol de la prison d’Adel Abad", a écrit Saeed Afkari, un autre des frères, sur Twitter. Il a ajouté qu’avant-hier était leur 246e jour d’isolement et qu’il leur était interdit de recevoir un traitement médical et de contacter leur famille depuis 8 mois.
Dans un message audio diffusé la semaine dernière depuis la prison, Vahid Afkari a lancé un appel à l’aide. Les responsables de la prison l’ont menacé d’exécution s’il ne passait pas aux " aveux"
La justice iranienne a condamné Vahid et Habib à un total de 81 ans de prison et à des coups de fouet pour leur rôle dans les manifestations d’août 2018 à Chiraz.
 
Iran : Les violations de la liberté de la presse
RSF, 7 mai 2021
https://rsf.org/en/news/iran-press-freedom-violations-recounted-real-time-january-2020
Une proposition de loi visant à interdire les journalistes et les médias américains et britanniques

Une proposition de loi actuellement examinée par le Parlement iranien interdirait aux journalistes américains et britanniques d'entrer en Iran et aux médias iraniens de rapporter ce que publient les médias américains et britanniques. Reporters sans frontières (RSF) condamne cette nouvelle tentative de censure et appelle les parlementaires iraniens à rejeter toutes les mesures proposées dans ce projet de loi.
Le projet de loi interdisant la présence de reporters américains et britanniques en Iran et la diffusion de contenus de médias américains et britanniques en Iran a été soumis par 41 parlementaires le 18 avril, mais son existence n'a été annoncée que huit jours plus tard. Selon le projet de loi, ces mesures sont justifiées parce que les médias américains et britanniques ont "mené de nombreuses actions contre les intérêts nationaux et contre la République islamique", notamment en soutenant les sanctions, et parce que leurs journalistes sont des "acteurs influents".
 
Rapport mensuel d'avril : les exécutions, les meurtres de civils, les tirs de koulbars et les arrestations se poursuivent en Iran
KHRN, 7 mai 2021
https://kurdistanhumanrights.org/en/april-monthly-report-executions-killing-of-civilians-shooting-kolbars-arrests-continue-in-iran/  
Les enquêtes menées par le Kurdistan Human Rights Network (KHRN) montrent que diverses violations des droits de l'homme ont eu lieu au Kurdistan iranien en avril 2021.

Selon les informations recueillies par le centre de statistiques et de documentation du KHRN, cinq prisonniers ont été exécutés par l'Iran et deux civils ont été abattus par les forces de sécurité en avril.
Au moins 19 civils et militants kurdes ont été arrêtés et six autres ont été condamnés à des peines d'emprisonnement variables en avril. Deux koulbars ont perdu la vie dans les zones frontalières, tandis que 13 personnes ont été blessées, soit à la suite d'incidents, soit par la torture, soit par des tirs des forces militaires iraniennes.
Le mois d'avril a également vu deux travailleurs perdre la vie à la suite de l'explosion d'une mine terrestre trouvée parmi des débris métalliques à Kermanchah. Par ailleurs, un travailleur a perdu la vie dans un incident de travail au Kurdistan irakien, et six travailleurs ont été blessés dans des incidents de travail en Iran.
  
27 citoyens kurdes arrêtés par les services de sécurité iraniens au cours des deux dernières semaines
Hengaw, 6 mai 2021
Selon les statistiques enregistrées par le Centre de statistiques et de documentation de l'Organisation des droits de l'homme de Hengaw, au cours des deux dernières semaines, au moins 27 citoyens kurdes ont été arrêtés par les services de sécurité de la République islamique d'Iran dans différentes villes du Kurdistan iranien pour activités politiques et civiles.

Parmi les détenus figurent deux femmes et deux adolescents de 16 ans.
Sur le nombre total de citoyens arrêtés, 25 sont toujours en détention et deux militants arrêtés lors de la Journée internationale des travailleurs à Sanandaj ont été libérés.
En outre, trois des détenus ont été arrêtés par les agents de renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique et 24 par le ministère du Renseignement.
 
D'anciens fonctionnaires des Nations unies demandent une enquête sur les massacres perpétrés dans les prisons iraniennes en 1988
thenationalnews.com, 5 mai 2021
https://www.thenationalnews.com/world/europe/former-un-officials-call-for-inquiry-into-1988-iran-prison-massacres-1.1217164
Selon une lettre, les manquements de l'ONU pendant des décennies ont permis à l'Iran d'échapper à sa responsabilité dans des milliers de meurtres.
Plus de 40 anciens fonctionnaires des Nations Unies, dont un ancien responsable des droits de l'homme, ont demandé une enquête internationale sur le massacre de milliers de prisonniers dans les prisons iraniennes en 1988.
Ces anciens fonctionnaires, hommes politiques et experts juridiques ont exhorté les Nations unies à agir avec fermeté pour mettre fin à la "culture de l'impunité" dont jouit l'Iran pour le meurtre de milliers de détenus liés à l'opposition dans 32 villes à la fin de la guerre Iran-Irak...
 
Plus de 150 signataires demandent à l'ONU d'enquêter sur les meurtres de dissidents iraniens en 1988
AFP-Genève,  5 mai 2021
https://www.france24.com/en/live-news/20210505-scores-demand-un-probe-of-1988-iran-dissident-killings
Des dizaines de lauréats du prix Nobel, d'anciens chefs d'Etat et de gouvernement et d'anciens hauts fonctionnaires des Nations Unies ont demandé une enquête internationale sur les meurtres présumés de dissidents dans les prisons iraniennes en 1988.
Dans une lettre ouverte adressée à la responsable des droits de l'homme des Nations unies, Michelle Bachelet, rendue publique mercredi, plus de 150 signataires ont appelé la communauté internationale à "enquêter sur ces affaires, notamment en mettant en place une enquête internationale".
Les personnes tuées étaient principalement des partisans de l'Organisation des moudjahidines du peuple d'Iran (MEK ou OMPI), un groupe interdit en Iran qui avait soutenu Bagdad pendant le conflit.

En septembre dernier, sept experts indépendants des droits de l'homme des Nations unies ont écrit au gouvernement iranien pour lui faire part de leur "grave préoccupation face au refus persistant de révéler le sort des personnes tuées et le lieu où elles se trouvent".
Ils ont également appelé à une enquête internationale si Téhéran continuait "à refuser de respecter ses obligations"…
 
ONU-Iran
Graves inquiétudes pour le dissident emprisonné Mohammad Nourizad
Les experts des droits de l'homme des Nations unies ont exprimé aujourd'hui leur vive inquiétude quant à l'état de santé du cinéaste et militant politique iranien emprisonné Mohammad Nourizad et ont demandé sa libération immédiate. Sa santé se serait détériorée à tel point qu'il risque de graves complications, voire la mort, s'il reste en prison et ne reçoit pas les soins médicaux appropriés.

En février 2020, Nourizad a été condamné à plusieurs peines, dont une de sept ans et demi d'emprisonnement, après avoir été reconnu coupable de charges liées à une lettre ouverte qu'il a signée avec d'autres personnes et qui demandait la démission du guide suprême et des changements constitutionnels.
Pendant sa détention, Nourizad a mené des grèves de la faim et refusé de prendre des médicaments, la dernière fois le 10 mars 2021, pour protester contre son emprisonnement et les mauvais traitements infligés à sa famille par les autorités. Il aurait également tenté de se suicider en prison et aurait commencé à s'automutiler en guise de protestation le 19 février 2021…
 
Les autorités iraniennes intimident les chrétiennes libérées sous caution
mohabatnews.com, 3 mai 2021
Shima et Shokoufeh Zanganeh sont les plus récentes victimes du harcèlement post-libératoire des autorités iraniennes. Les deux sœurs avaient été arrêtées le 2 décembre 2018 pour l'accusation fabriquée de "menace à la sécurité nationale par l'évangélisation". Libérées sous une lourde caution après 24 jours, elles attendent dans l'incertitude leur procès.
Selon une source, "Elles ont reçu de multiples menaces des services du Renseignement depuis leur libération et vivent ainsi que leur famille et proches, même non chrétiens, dans l'angoisse constante d'être surveillés par le gouvernement".
Le rapport annuel 2021 de la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale mentionne l'Iran comme un "pays particulièrement préoccupant" en raison de ses violations systématiques, continues et flagrantes de la liberté religieuse.
 
Rapport mensuel des droits humains avril 2021
Iran HRM, 3 mai 2021
https://iran-hrm.com/index.php/2021/05/03/iran-human-rights-monitor-monthly-report-april-2021/  
Le régime iranien a de nouveau tenté de détruire le site des fosses communes des victimes des massacres de 1988 pour éliminer les preuves de ses crimes contre l'humanité.

Le mois dernier, les autorités iraniennes ont interdit aux membres de la minorité bahaïe d'enterrer leurs proches dans un cimetière qu'ils utilisent depuis des décennies et ont fait pression sur eux pour qu'ils les enterrent sur le site de la fosse commune de Khavaran pour les victimes du massacre de 1988.
Khavaran et d'autres sites de fosses communes pour les victimes du massacre dans diverses villes, dont Ahvaz, Tabriz et Machhad, ont été rasés ou détruits à plusieurs reprises au cours des dernières décennies...
  
Traitement inhumain des détenues dans les quartiers des femmes des prisons iraniennes
Comité des femmes du CNRI, 3 mai 2021
Des rapports récents provenant de diverses prisons iraniennes révèlent le traitement inhumain des prisonniers dans les quartiers des femmes.
  Les autorités de la prison centrale de Tabriz ont rappelé Ameneh Rahimi, 32 ans, condamnée à 4 ans de prison pour collaboration à un meurtre alors qu'aucun plaignant n'a porté plainte contre elle, à la prison après l'expiration de son congé, bien qu'elle soit devenue paralysée à la suite d'une attaque cérébrale pendant son congé. Elle est très malade, incapable de parler ou de manger.
Les conditions horribles qui règnent dans le quartier des femmes de la prison centrale de Tabriz sont difficiles à supporter pour toutes les détenues, sans parler des malades. Les femmes détenues dans la prison de Qarchak sont affamées dans cette prison. Affamer les prisonniers équivaut à de la torture.
Les portions de repas sont petites, et la qualité est terrible, la nourriture est immangeable.
Quelque 2 000 femmes sont détenues dans la prison de Qarchak.
Les prisonnières politiques de Qarchak ne sont pas autorisées à parler à d'autres détenues et sont accompagnées par des gardes dans tous leurs déplacements vers d'autres quartiers, la bibliothèque, ou lorsqu'elles vont prendre l'air. La nouvelle directrice de Qarchak, Soghra Khodadadi, a demandé à ses agents de "rendre les conditions difficiles pour les prisonniers politiques afin qu'ils aient l'impression d'être en isolement".

Flagellation d'une femme dans la prison de Lakan à Rasht
Une femme a reçu 100 coups de fouet avant d'être libérée après avoir purgé 15 ans de prison.
La flagellation a été signalée le 29 avril 2021 par Ensiyeh Daemi, sœur d'Atena Daemi, qui a été envoyée en exil à la prison de Lakan le 16 mars.

Rapport mensuel d’Avril 2021  
L’adhésion du régime clérical à la CSW
women.ncr-iran.org, 2 mai 2021
https://women.ncr-iran.org/fr/wp-content/uploads/2021/05/Monthly-APRIL-2021_FR.pdf
«La 65e session de la CSW, le 19 avril 2021, a élu sans vergogne le fascisme religieux au pouvoir en Iran, premier ennemi des femmes iraniennes, comme membre de la Commission de la condition de la femme de l'ONU pour un mandat de quatre ans, de 2022 à 2026... »

 
Arash Sadeghi libéré de prison après une longue détention
frontlinedefenders.org, 1er mai 2021
Arash Sadeghi a été libéré le 1er mai de la prison de Rajaie Shahr, conformément à l'article 12 de la loi réduisant les peines de prison pour les prisonniers politiques, ratifiée par le Parlement iranien en mai 2020.
Le défenseur des droits humains avait été condamné pour un certain nombre de chefs d'accusation dans deux affaires distinctes à 15 ans et quatre ans d'emprisonnement à courir simultanément. À la suite de l'application de l'article 134 du Code pénal islamique, qui prévoit que seule la peine unique la plus sévère est exécutable, Arash Sadeghi a été condamné à purger une peine de sept ans et six mois pour l'accusation de "formation d'un groupe dans le but de perturber la sécurité nationale", "insulte au dirigeant suprême" et "insulte aux principes sacrés de l'islam".
Arash Sadeghi a été jugé éligible à l'application de l'article 12 de la nouvelle loi sur la réduction des peines de prison des prisonniers politiques, car il avait déjà purgé cinq ans et demi de sa peine.
 
Plusieurs dizaines de militants syndicaux arrêtés 1er mai en Iran
iran-hrm.com/ iranintl.com, 1er mai 2021
Malgré la forte présence des forces de sécurité, en particulier à Téhéran, et le fait que de nombreux employés et ouvriers se soient vu dire qu'ils seraient suspendus ou licenciés s'ils ne se rendaient pas au travail, les travailleurs ont organisé des manifestations dans plusieurs villes d'Iran, notamment Ispahan, Tabriz, Sari, Qazvin, Arak, Kermanchah, Ahvaz, Shush, Yazd, Sanandaj et Karaj.
Des dizaines d'ouvriers et d'employés iraniens ont été arrêtés lors de rassemblements marquant la Journée internationale du travail à Téhéran. Asal Mohammadi, Hirad Pirbodaghi, Saeed Malayeri, sont parmi les personnes arrêtées devant le ministère du Travail. Le Syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et de la banlieue a également confirmé l'arrestation de "dizaines" de ses membres.
Le Syndicat libre des travailleurs iraniens a signalé aujourd'hui que Seth Amani, l'un de ses membres, a également été arrêté avec plusieurs autres personnes lors d'une cérémonie de la fête du Travail à Sanandaj (ouest)…