02 mai 2020

AFIF INFOS - Avril 2020



Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran  

ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Le présent bulletin est dédié à Massoumeh Joshaghani, ancienne prisonnière politique des geôles de Khomeiny, membre active de notre association et courageuse camarade infatigable de lutte pour la liberté en Iran. 
Cette amie fidèle de longue date nous a brusquement quitté le samedi 25 avril à 10h45.
Dans"شورانگیز " (shouranguiz), un livre émouvant, qui sera bientôt publié en français, Massoumeh raconte ses années en prison en décrivant la bravoure, la détermination, la solidarité 
et la légendaire résistance des prisonnières politiques iraniennes dans les années 80.
Une pensée particulière à son époux et ses enfants et nos sincères condoléances à la grande famille de la Résistance iranienne.


Coronavirus en Iran : plus de 37.600 décès dans 308 villes 
Secrétariat du CNRI, 30 avril 2020
Des sources médicales à l’intérieur de l’Iran font état de 1400 décès dans seulement quatre des 138 hôpitaux de Téhéran qui soignent des patients atteints de coronavirus.
Le nombre de victimes dans les provinces de Téhéran est de 6.330, de Mazandaran 2.345, de Khouzestan 1.810, de Golestan 1.220, de Fars 975, de Sistan- Balouchestan 940, de Lorestan 875, de Semnan 865, du Kurdistan 625, de Zanjan 485 et de Kerman 425…
Les responsables du régime dans différentes provinces, après avoir forcé les gens à retourner au travail, s’inquiètent de l’augmentation du nombre de cas positifs et des deuxième et troisième vagues d’épidémie de coronavirus…

Iran : Des prisonniers torturés ont besoin de soins médicaux
Iran Amnesty International, 30 avril 2020
Des dizaines de prisonniers arabes ahvazi de la prison de Sheiban, dans la province du Khouzestan, ont besoin de soins médicaux pour des blessures causées par des coups et des balles de métal tirés par les forces de sécurité le 31 mars lors des manifestations contre la propagation de COVID-19 dans la prison. Trois prisonniers, Hossein Silavi, Ali Khasraji et Naser Khafaji, sont toujours portés disparus. Au moins sept autres, dont les prisonniers d'opinion Jaber Alboshokeh et Mokhtar Alboshokeh, ont été entassés dans une cellule unique destinée à l'isolement et font une grève de la faim.

Paris condamne l’exécution de deux mineurs délinquants en Iran 
diplomatie.gouv.fr, 27 avril 2020
«La France condamne l’exécution de Shayan Saeedpour, le 21 avril, et de Majid Esmailzadeh, le 18 avril, mineurs au moment des faits, et exprime sa préoccupation quant aux informations faisant état du décès en prison de Danial Zeinolabedini, qui était également condamné à mort.
Ces exécutions sont contraires aux engagements internationaux auxquels l’Iran a lui-même souscrit, en particulier la convention internationale relative aux droits de l’enfant.
La France réitère son opposition constante à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances, et son engagement en faveur de l’abolition universelle de ce châtiment injuste, inhumain et inefficace. Nous appelons tous les États appliquant encore la peine de mort à établir un moratoire en vue d’une abolition définitive.»

COVID-19 : les autorités continuent à masquer l’hécatombe en Iran
LeSoleil, 26 avril 2020                    Par Simin Nouri
«Il faut se garder de comparer la gestion de la crise du coronavirus en Iran avec celle des pays européens. Alors que l’Iran, avec ses 80 millions d’habitants, demeure le pays le plus frappé au Moyen-Orient et l’un des pays les plus touchés au monde, probablement bien devant l’Italie, l’Espagne ou encore le Royaume-Uni, les autorités refusent de révéler le vrai bilan de l’hécatombe qu’ils ont contribué à créer dans le pays en privilégiant leur agenda politique au détriment de la santé publique…»

Le peuple iranien, ravagé par l’épidémie, les mensonges et les sanctions, reprend ses activités
Le Monde, 25 avril 2020                 Par Allan Kaval
«Le Guide suprême, Ali Khamenei, voulait des rues pleines de monde pour la fête anniversaire de la fondation de la République islamique, le 11 février. Et une participation importante aux élections législatives du 21 février. Rien de cela n’est arrivé, mais les cas de Covid 19 se sont, eux, multipliés. Il est devenu impossible de nier l’évidence : le virus se propageait en Iran, appelé à devenir l’un de ses principaux foyers mondiaux dans les premières semaines de pandémie. Des officiels sont atteints, les uns après les autres. Le pouvoir minimise son impact, mais l’épidémie s’installe dans la vie des Iraniens, malgré les promesses du président, Hassan Rohani, qui avait d’abord assuré que la question serait réglée rapidement puis dénoncé un "complot ennemi"…
Le 14 avril, un rapport du centre de recherche du Parlement iranien suggère que le nombre de cas et de décès liés au Covid-19 pourrait être le double de celui reconnu officiellement. Les foules sont de retour dans les rues de Téhéran. On craint désormais pour la fin du mois, dans la capitale, une nouvelle vague… »

Vague d’exécutions à la veille du ramadan 
IHR/HRANA/AFIF, 24 avril 2020
Alors que le dangereux virus du corona sévit dans les prisons surpeuplées en Iran, le régime iranien a lancé une nouvelle vague d’exécutions dans tout le pays à la veille du ramadan. Du 22 au 24 avril, au moins 18 prisonniers ont été pendus dans les prisons à travers le pays :
24 avril
-Deux prisonniers exécutés à Sanadaj 
23 avril
-Un prisonnier baloutche exécuté à Zahedan  
-Un autre détenu pendu à Sanandaj
-Un prisonnier exécuté à Khalkhal
-Une exécution à Chiraz
22 avril
-Deux prisonniers exécutés à la prison Dasguerd d'Ispahan 
-Au moins 7 prisonniers exécutés à la prison de Rajaï-Shahr à Karaj
-Un prisonnier exécuté à Sanandaj
-Un citoyen kurde exécuté à Kermanchah

Rapport annuel d’Amnesty International : 
Statistiques sur la peine de mort dans le monde
AI, 21 avril 2020
Dans son rapport annuel sur le recours à la peine de mort dans le monde, Amnesty International a recensé au moins 657 exécutions dans 20 pays en 2019, ce qui représente une baisse de 5 % par rapport aux chiffres de 2018 (au moins 690). La plupart des exécutions ont eu lieu, par ordre décroissant, en Chine, Iran, Arabie saoudite, Irak et Égypte. Selon ce rapport, l’Iran avec 251 exécutions en 2019, est responsable de 38% des exécutions connues dans le monde et totalise avec l’Arabie saoudite et l’Irak 92% des exécutions dans la région. 
L’Iran a continué à cacher l’étendue de son recours à la peine de mort en limitant l’accès aux informations sur la peine de mort, a déclaré Amnesty International dans son communiqué de presse.
Selon Amnesty International, au moins 13 exécutions publiques ont eu lieu en Iran en 2019 ; quatre personnes ont été exécutées pour des crimes commis alors qu’elles avaient moins de 18 ans ; les condamnations à mort ont été exécutées à l’issue de procédures qui n’ont pas respecté les normes internationales d’équité des procès, et des aveux extorqués sous la torture et d’autres mauvais traitements ont été utilisés pour condamner des personnes à mort.
Amnesty précise dans son rapport, qu’en vertu du Code pénal iranien, les garçons âgés de plus de 15 ans et les filles âgées de plus de 9 ans reconnus coupables d’homicide et de certains autres crimes capitaux peuvent être condamnés à mort de la même manière que les adultes.
Les statistiques de la Résistance iranienne indiquent qu’un total de 273 exécutions a eu lieu en Iran en 2019, dont 16 femmes (six en 20180) et 9 mineurs.

Coronavirus : l’exception iranienne
Contrepoint, 21 avril 2020       Par Nader Nouri
«Les Iraniens dont le pays est devenu l’épicentre de la pandémie du coronavirus au Moyen-Orient, sont en colère contre la gestion calamiteuse de celle-ci par leurs gouvernants…
De nombreux médecins et infirmiers iraniens ont vivement contesté sur la toile les chiffres officiels comme étant « falsifiés, car trop bas ». La stratégie des responsables iraniens, depuis l’apparition des premiers cas d’infections au Covid-19 dans la ville sainte de Qom le 19 février selon la version officielle, a été visiblement de maintenir artificiellement le bilan au plus bas possible. Ils ont consacré une couverture médiatique minimale à l’état de l’épidémie en Iran, mettant, en revanche, l’accent sur l’amplification de la gravité de la crise en Occident… »

L'Iran pend un mineur qui s'est enfui à la suite de troubles dans la prison de Coronavirus
Amnesty Int./iran-hrm.com, 21 avril 2020
Les autorités iraniennes ont exécuté ce 21 avril un jeune délinquant dans une prison de la ville de Saqqez (ouest de l'Iran). Shayan Saeedpour, arrêté à 17 ans après s'être rendu à un poste de police en août 2015, a été  condamné à mort pour meurtre au premier degré et à 80 coups de fouet pour avoir bu de l'alcool.
Le 27 mars dernier, Saeedpour avait réussi à s'échapper avec des dizaines d'autres détenus lors d'une contestation contre les conditions de détention dans le cadre de l'épidémie du nouveau coronavirus. Il a été arrêté quelques jours plus tard et exécuté.
-Amnesty International
«L’exécution de Shayan Saeedpour le 21 avril 2020 en Iran, pour un crime commis alors qu’il était mineur, démontre une nouvelle fois le mépris total des autorités iraniennes pour le droit à la vie… 
Elles semblent exercer des représailles "pour dissuader d'autres prisonniers de tenter des plans d'évasion similaires". »

-Michelle Bachelet a condamné mercredi la deuxième exécution d’un mineur délinquant en l’espace de quatre jours par les autorités iraniennes
ONU Info, 22 avril 2020
"Malgré les interventions et les communications répétées du Haut-Commissariat auprès du gouvernement iranien à ce sujet, les condamnations et les exécutions de mineurs délinquants se poursuivent", a dit la cheffe des droits de l’homme de l’ONU. Elle appelle Téhéran à "cesser immédiatement toutes les exécutions de délinquants juvéniles et à commuer toutes ces peines de mort".

-Les experts des Nations unies se disent "choqués" que l'Iran ait exécuté un autre délinquant juvénile en violation du droit international 
"Nous avons rappelé à plusieurs reprises au gouvernement et au pouvoir judiciaire iraniens que le droit international des droits de l'homme est clair : l'application de la peine de mort aux enfants délinquants est strictement interdite et sa pratique constitue une violation flagrante du droit à la vie", ont déclaré les experts des Nations unies en matière des droits de l’homme.

Iran réprime le droit fondamental à l’information
La crise sanitaire aggrave les pires habitudes du régime iranien en terme de désinformation
RSF, 21 avril 2020
«Depuis 40 ans, l'Iran est l'un des pays les 
plus répressifs du monde pour les journalistes. Le contrôle de l'État sur les nouvelles et l'information est implacable et au moins 860 journalistes et citoyens-journalistes ont été emprisonnés ou exécutés depuis 1979. Le régime islamique exerce un contrôle étendu sur le paysage médiatique et son harcèlement des journalistes indépendants, des journalistes citoyens et des médias indépendants ne s'est pas relâché. Ils font constamment l'objet d'intimidations, d'arrestations arbitraires et de longues peines de prison prononcées par des tribunaux révolutionnaires à l'issue de procès inéquitables. Les médias qui résistent encore manquent de plus en plus de moyens pour rendre compte librement et indépendamment. Par conséquent, ce sont les journalistes citoyens des réseaux sociaux qui sont désormais au centre des batailles pour la liberté de l'information et pour le changement politique en Iran. Le régime a étendu sa lutte contre la liberté des médias au-delà des frontières du pays et vise également les médias internationaux. »
Dans le classement mondial de la liberté de la presse 2020, 
l’Iran est le 173e sur 180 pays.

Mary Mohammadi condamnée à la prison et aux coups de fouet
hra-news.org, 21 avril 2020
L'ancienne prisonnière politique, Fatemeh (Mary) Mohammadi, est condamnée à une peine de trois mois et un jour et à dix coups de fouet pour avoir "perturbé l'ordre et la paix générale en participant, à des rassemblements illégaux" lors de la révolte de novembre 2019 et pour le crash d'un avion de ligne ukrainien au début de l'hiver. 

La militante syndicale retourne en prison
radiozamaneh.com, 19 avril 2020
Parvin Mohammadi, prisonnière politique et militante syndicale en libérationprovisoire à cause de la propagation du coronavirus dans les prisons, est renvoyée en prison car sa permission n'est pas prolongée par les autorités judiciaires. 
Elle a fait savoir dans sa page Instagram qu’elle doit retourner en prison le 19 avril 2020. 
Cette décision intervient alors que les rapports provenant de l'intérieur des prisons décrivent comme très insuffisants les équipements médicaux et le matériel sanitaire destinés à protéger la vie des détenus contre ce virus. 

La détenue Atena Daemi refuse de se présenter au tribunal
hra-news.org, 19 avril 2020
La militante civile Atena Daemi, détenue à la prison d'Evin, a de nouveau été convoquée au tribunal de Téhéran, dans le cadre d'une nouvelle affaire qui lui a été attribuée pendant son incarcération. 
Elle a refusé de se présenter au tribunal le 18 avril, en raison de la propagation du coronavirus dans le pays, n'ayant pas accès à un avocat et parce que l'intervalle de temps entre l'heure de l'interpellation et la date effective du procès n'était pas conforme à la loi. 
Atena a été transférée pendant deux semaines du quartier des femmes de la prison d'Evin au centre de détention des services de renseignements du Corps des gardiens de la révolution islamique, au début de l'hiver 2020. Elle et sept autres prisonnières politiques ont tenu un sit-in dans le quartier des femmes à l'occasion du 40e jour du martyre des victimes des manifestations de novembre 2019 pour exprimer leur sympathie aux familles des victimes. 

Un délinquant juvénile, exécuté dans le comté d'Ardebil
iranhr.net/hra-news.org, 19 avril 2020
Majid Ismail-Zadeh, arrêté pour meurtre en 2012, est exécuté à la prison d'Ardebil (nord-ouest). Les sources de l'Organisation des droits de l'homme d'Iran ont mentionné son année de naissance comme étant 1996 ou 1997. Si c'est le cas, Majid était mineur au moment du crime et, selon les descriptions internationales, il était un enfant.

Faute d’équipements, les médecins iraniens durement frappés par le Covid-19
Le Monde, 17 avril 2020 Par Ghazal Golshiri
Des sites d’information basés à l’étranger ont dénombrés 99 décès parmi les personnels de santé entre le début de l’épidémie et le 4 avril.
« … Au plus fort de l’épidémie en Iran, fin février et début mars, pas un jour ne passait sans que le nom d’un médecin, d’un infirmier, d’un aide-soignant et d’un membre du personnel d’un centre médical tué par le coronavirus, ne circule sur les réseaux sociaux. Le ministère iranien de la santé évoque 42 soignants morts jusqu’au 25 mars. Les sites iraniens d’information basés à l’étranger ont, de leur côté, dressé une liste de 99 décès pour une période allant jusqu’au 4 avril… »

Experts de l’ONU : L'Iran doit libérer immédiatement les prisonniers d'opinion et les doubles nationaux et étrangers menacés par le COVID-19 
ONU-Genève, 17 avril 2020 
Les experts des droits de l'homme de l'ONU ont appelé aujourd'hui l'Iran à élargir sa libération temporaire de milliers de détenus pour y inclure les prisonniers d'opinion et les doubles nationaux et étrangers toujours détenus malgré le risque sérieux d'infection par COVID-19. Le pays a été durement touché par le COVID-19, les responsables du ministère de la santé signalant qu'une personne meurt toutes les 10 minutes du virus.
"Nous reconnaissons la situation d'urgence de la République islamique d'Iran et les problèmes auxquels elle est confrontée dans la lutte contre la pandémie, notamment les difficultés d'accès aux fournitures médicales dues aux sanctions", ont déclaré les experts des Nations unies. "Nous nous faisons l'écho de l'appel de la haute commissaire Bachelet en faveur d'un assouplissement des sanctions pour permettre aux systèmes médicaux de lutter contre le COVID-19 et de limiter la contagion mondiale".   

Quatre millions de cheffes de famille sous le seuil de pauvreté en Iran, frappées doublement par le COVID-19
Iran Focus (anglais)/CSDHI, 16 et 18 avril 2020
La crise du coronavirus en Iran et l'incompétence des autorités exercent une pression supplémentaire sur les femmes cheffes de famille car en raison de la nature sexiste des lois du régime, leurs emplois sont moins sûrs.
Nombreuses mères gagnent leur vie en fabriquant des objets à la maison, mais elles ont plus de mal à vendre leurs marchandises ou même à obtenir le matériel nécessaire à la fabrication de leurs articles en raison des mesures de répression prises par les autorités à l'encontre des personnes qui quittent leur domicile.
Le quotidien officiel Javan a écrit le 12 avril que les cheffes de famille sont "l'une des couches de la société les plus touchés économiquement par l'épidémie du coronavirus", qu'elles soient colporteuses de rue ou qu'elles travaillent dans des ateliers clandestins.
L'agence de presse officielle IRNA dans un article publié le 24 mars, fait part de 33.000 cheffes de famille dans la province de Khouzestan, qui sont souvent "mal nourries" avec une "faible immunité", exposées donc aux maladies : "82 % de ces mères sont au chômage et sans source de revenu stable… Elles doivent donc recourir à des emplois informels et à haut risque comme le colportage dans les métros humides". 
Dans un sondage mené auprès de 140 colporteuses, certaines ont dit qu’elles envisageaient de se suicider.

Coronavirus en Iran : fanatisme et mensonges d’Etat
https://femmesiraniennes.blogspot.com/     15 avril 2020                          Par Simin Nouri
«…Aujourd’hui, la crise sanitaire du coronavirus dont l’Iran est devenu le foyer principal au Moyen-Orient est une nouvelle illustration des inepties et de négligence criminelle d’un pouvoir pour qui les considérations de politique intérieure et son aventurisme extérieure teintés d’un aveuglement idéologique priment sur l’intérêt général, à commencer par le respect de la vie humaine et le devoir de la protection de la population qui incombe à tout gouvernement digne de ce nom…»

Covid-19 en Iran : une répression meurtrière dans les prisons
Amnesty International 14 avril 2020
«Des milliers de détenus dans au moins huit 
prisons en Iran ont mené des mouvements de protestation en raison de leur crainte de contracter le Covid-19. 
Les autorités de la prison et les forces de sécurité ont réagi en menant des opérations meurtrières, tiré à balles réelles et utilisé des gaz lacrymogènes. Environ 36 prisonniers auraient été tués, et des centaines blessés. Dans au moins une prison, les forces de sécurité ont frappé les détenus ayant participé au mouvement de protestation, et l’un de ces prisonniers a peut-être été tué.
Il est ignoble qu’au lieu de répondre aux revendications légitimes des détenus qui veulent être protégés contre le COVID-19, les autorités aient une fois de plus réagi en tuant des gens pour les réduire au silence. Les violences doivent cesser et une enquête indépendante sur les actes de torture et décès en détention doit être menée. »

Exécution d'un prisonnier politique kurde en pleine pandémie
Iran HRM, 11 avril 2020
Le régime iranien a exécuté ce matin le prisonnier politique kurde Mostafa Salimi, 53 ans, dans la prison de Saqqez. Il a été condamné à mort il y a 17 ans pour moharebeh (guerre contre Dieu) et collaboration avec le Parti démocratique kurde d'Iran. Il a réussi à sortir de prison lors des émeutes de la prison de Saqqez, le 27 mars. Arrêté par les autorités kurdes d'Irak et extradé vers l'Iran il y a plusieurs jours, il a été placé en isolement cellulaire et a reçu une dernière visite de sa famille, vendredi 10 avril.

Le régime iranien camoufle-t-il la véritable ampleur de l’épidémie de coronavirus ?
Le Figaro, 10 avril 2020
Selon le Welt, le nombre de décès des suites du Covid-19 en Iran serait quatre à cinq fois plus élevé que les annonces officielles.
Selon des informations du Welt provenant de spécialistes occidentaux du domaine de la sécurité, le nombre de victimes en Iran aurait dépassé il y a déjà environ 10 jours la marque des 10.000, alors que l’Iran faisait officiellement part de 2000 morts. Il serait donc de quatre à cinq fois supérieures aux chiffres concédés par le régime à ce moment-là..
Des milliers d’Iraniens auraient quitté leur pays en l’espace de seulement deux semaines, également en direction de l’Allemagne.
Pour les opposants regroupés au sein de l’organisation des moudjahidin du peuple d’Iran, membre du CNRI, le bilan est plus lourd. Ils décomptent plus de 16.100 morts jusqu’au 2 avril dans 237 villes d’Iran. Les villes de Téhéran, Ispahan et le haut lieu de pèlerinage Qom sont particulièrement touchées et passent pour être les épicentres de la crise sanitaire du coronavirus en Iran.

Une détenue malade contrainte de retourner en prison
HRANA, 8 avril 2020
Samaneh Norouz Moradi, prisonnière politique, est retournée à la prison d'Evin le 5 avril 2020.  Alors qu’elle souffre d'un lupus et d'une infection du sein et que même un médecin lui a prescrit une mastectomie qui n'a pas encore été effectuée. Sa demande de prolongation de permission n'a pas été acceptée par Amin Vaziri, l'assistant spécial du procureur concernant les prisonniers politiques.
Moradi a été arrêtée en août 2018 pour avoir soutenu un groupe d'opposition via Internet et a été libérée sous caution au bout de deux semaines. Elle a été condamnée à 8 ans d'emprisonnement qui a été réduit à trois ans et neuf mois après qu'elle ait accepté le verdict du tribunal et n'ait pas fait appel. Le 24 avril 2019, elle a été à nouveau arrêtée et transférée à la prison d'Evin pour y purger sa peine.

Covid-19 : l'Iran exhorte le FMI à lui octroyer le prêt d'urgence 
AFP, 8 avril 2020
Hassan Rohani a exhorté mercredi le Fonds monétaire international (FMI) à octroyer à son pays , parmi les plus touchés par le nouveau coronavirus , un prêt urgent de 5 milliards de dollars qu'il avait demandé pour lutter contre la pandémie… 
L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, encore parties à l'accord nucléaire, ont indiqué avoir livré au début de ce mois du matériel médical à l'Iran dans le cadre du mécanisme de troc Instex permettant de contourner les sanctions américaines, utilisé pour la première fois.

Les médecins et infirmières iraniens victimes des négligences criminelles du régime face au coronavirus en Iran 
Iran Focus, 6 avril 2020             Par Jubin Katiraie
«Le coronavirus ne fait pas de différence entre les êtres humains, mais en raison des négligences du régime iranien, de nombreux médecins et infirmiers iraniens comptent parmi les victimes du coronavirus…
Au troisième mois de la crise de coronavirus en Iran, pas un jour ne s'est écoulé sans la nouvelle du décès de médecins, d'infirmières et du personnel médical dans les centres médicaux des villes iraniennes… »

L’OMS dans la mire de pirates iraniens
Reuters/Radio Canada, 3 avril 2020
Des pirates associés à l’État iranien tentent activement d’avoir accès aux comptes courriel du personnel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en pleine pandémie de coronavirus, selon quatre sources.
Cette offensive iranienne est en cours depuis le 2 mars. Les pirates tentent de voler les mots de passe du personnel de l’OMS en envoyant des courriels d’hameçonnage où ils tentent de se faire passer pour les services web de Google.

Un jeune délinquant condamné à mort tué par des gardiens de prison
iranhr.net/Iran HRM, 2 avril 2020
Danial Zeinolabedini, un jeune délinquant condamné à mort, a été battu à mort par des gardiens de prison. Le jeudi 2 avril 2020, sa famille a été contactée et informée de son décès. Le corps du prisonnier assassiné portait des marques de blessures et de coups.
C’est suite à une émeute dans la prison de Mahabad (ouest) due à la crainte des prisonniers de voir le coronavirus se propager dans la prison, que Danial et quelques autres prisonniers ont été envoyés en isolement. Le jeune homme y a été battu et brutalisé par les gardiens de la prison de Mahabad, puis transféré à la prison de Miandoab (Azerbaïdjan occidental), où il a été à nouveau roué de coups.
Ce délinquant juvénile, né le 9 août 2000, aurait commis un meurtre le 22 septembre 2017, alors qu'il avait 17 ans mais selon ses proches, il était innocent. La condamnation à mort de Danial Zeinolabedini avait été confirmée par la Cour suprême iranienne. 
Rupert Colville, porte-parole de La Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, se dit horrifié par la mort en prison du jeune détenu.(ohchr.org, 3 avril 2020)

Iran, l’épicentre du coronavirus au Moyen Orient
AFIF, 1er avril 2020
Kianouche Jahanpour, porte-parole du ministère de la Santé lors de son point de presse quotidien annonce à ce jour  2.987 nouveaux cas ces dernières 24 heures, portant le total des cas confirmés à 47.593+ que les autorités iraniennes annoncent un  total  de 3.036 décès dus au coronavirus le mercredi 1er avril 2020, la Résistance iranienne avance le chiffre de 15.500 décès dans 237 villes en Iran.
Rick Brennan, directeur des urgences de l’OMS, a estimé le 17 mars qu’en raison de l’absence de tests à grande échelle, il faut considérer qu’en Iran le nombre de contaminations est en réalité cinq fois plus élevé que les chiffres officiels.

Iran - 12e rapport annuel sur la peine de mort 2019
IHR et ECPM, 31 mars 2020
En un coup d’œil :
- Au moins 280 exécutées en 2019 (+ 7  qu'en 2018)
- 84 exécutions (30%) annoncées par des sources officielles. 196 exécutions, n'ont pas été annoncées par les autorités 
- Au moins 225 exécutions (80% de toutes les exécutions) étaient pour des accusations de meurtre (c'est le 2e plus grand nombre en 10 ans) 
- Au moins 30 personnes (environ 11 %) ont été exécutées pour des accusations liées à la drogue 
- 13 exécutions ont eu lieu en public 
- Au moins 4 délinquants mineurs ont été exécutés 
- Au moins 15 femmes ont été exécutées 
- Au moins 55 exécutions en 2019 et plus de 3 581 exécutions depuis 2010 ont été basées sur des condamnations à mort prononcées par les tribunaux révolutionnaires 
- Au moins 374 prisonniers condamnés à mort pour meurtre ont été pardonnés par les familles des victimes - une augmentation significative par rapport aux années précédentes.