06 janvier 2024

AFIF INFOS - Décembre 2023

Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


850 personnes exécutées en 2023 en Iran dont
20 prisonniers politiques, 25 femmes et 7 pendaisons publiques
La République islamique utilise sans scrupule la peine de mort pour punir les citoyens et semer la terreur dans la société iranienne en ébullition. La machine à tuer de Khamenei cible particulièrement les minorités ethniques et religieuses, les dissidents politiques et les femmes.
Les Nations unies, l’Union européenne et l’ensemble des organisations internationales doivent prendre des mesures urgentes pour sauver la vie des milliers de condamnés dans le couloir de la mort et mettre fin à l’application de la peine de mort en Iran.

 
Après 15 ans de détention, Maryam Akbari Monfared doit passer 3  ans de plus en prison
Iran Focus/AFIF, 30 décembre 2023
Après 15 ans derrière les barreaux, la prisonnière politique iranienne Maryam Akbari Monfared a été condamnée à 3 années supplémentaires d'emprisonnement par le tribunal pénal de la province de Semnan. 
Le principal "crime" de cette prisonnière de longue date était de demander justice pour ses frères et sœur, assassinés par le régime de Khomeiny. Ses trois frère  et sa sœur ont été exécutés dans les années 1980, notamment lors de l'exécution massive de 30.000 prisonniers politiques en 1988. Maryam Akbari Monfared a été arrêtée en 2009 et condamnée par le tribunal révolutionnaire à 15 ans de prison pour "soutien à l'OMPI", "inimitié envers Dieu" et "atteinte à la sécurité nationale". 
Selon les organisations de défense des droits de l'homme, Akbari Monfared, âgée de 48 ans et mère de trois enfants, a été accusée de "propagande contre le régime", de "collusion et conspiration contre la sécurité nationale" et d'"insulte" au guide suprême du régime, Ali Khamenei. Dans une autre affaire, en septembre 2023, elle a été condamnée à deux ans d'emprisonnement et à une amende de 150 millions de rials pour avoir "répandu des faussetés" sur les médias sociaux, alors qu'elle était en prison.
Elle n’a non seulement pas été libérée en 2019 après avoir purgé dix ans de sa peine, selon les lois de la République islamique, mais a dû purger la totalité de sa peine initiale de 15 ans, privée de ses droits de permission et a été exilée de la prison d'Evin à Téhéran vers la prison de Semnan il y a environ trois ans. Au cours de ces années, elle n'a pas pu voir ses enfants et n'a même pas bénéficié d'une permission de sortie pour suivre un traitement médical.
Dans une déclaration faite en juillet de cette année, des dizaines de militantes ont dénoncé la "fabrication de charges" contre Maryam Akbari Monfared en tant que "représailles du pouvoir judiciaire" pour son activisme et ont exigé sa libération "immédiate et inconditionnelle". Plusieurs organisations internationales ont critiqué les conditions imposées par le régime à cette prisonnière politique et ont appelé à sa libération. Amnesty International a décrit la "recherche de la vérité et de la justice" comme le "droit de tous les survivants des exécutions des années 1980" et a souligné que Maryam Akbari Monfared devait être libérée "immédiatement et sans condition".
À la suite de la plainte déposée par Maryam Akbari Monfared en 2016, le Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires a inscrit sa sœur et son frère, Roghiyeh et Abdolreza sur la "liste des disparitions forcées" et a demandé au gouvernement iranien de s'expliquer sur leur sort.

Quatre femmes exécutées en l’espace de 3 jours
AFIF , 29 décembre 2023
A l’aube du mercredi 27 décembre, 8 prisonniers, dont 3 femmes, ont été exécutés à la prison de Birjand. Le vendredi 29 décembre 2023 au matin, 4 autres prisonniers, dont une femme, ont été pendus à la prison centrale d’Oroumieh. Ces exécutions portent à 25 le nombre de femmes exécutées en Iran en 2023. Le régime iranien détient le record mondial d’exécutions de femmes. De nombreuses détenues exécutées par le régime des mollahs étaient elles-mêmes victimes de violences domestiques à l’encontre des femmes et avaient agi en état de légitime défense.
En moyenne, 15 femmes étaient exécutées chaque année sous l’ancien gouvernement, alors que 25 femmes ont été pendues cette années sous le gouvernement d’Ebrahim Raïssi, un nouveau record.

Les prisonnières politiques contestent la visite du juge à la prison d’Evin
women.ncr-iran.org, 28 décembre 2023
Les prisonnières politiques détenues dans le quartier des femmes de la prison d’Evin ont exprimé leur colère lors de la visite du juge Iman Afshari le 27 décembre 2023. Beaucoup de ces détenues avaient été condamnées par ce juge Afshari, ce qui a conduit à des tensions accrues pendant sa présence.
Les autorités de la prison d’Evin ont répondu aux protestations en punissant les manifestants. Celles qui ont élevé la voix contre le juge Afshari ont été empêchées de passer des appels téléphoniques ou été menacés d’isolement en guise de représailles.
Les femmes qui ont protesté contre la visite d’Afshari ont exprimé leur frustration face à leur emprisonnement indéfini sans résolution claire de leur cas. Forough Taghipour, Arghavan Fallahi et Shiva Esmaili figurent parmi les dissidentes.
Les protestations ont provoqué une escalade des tensions, incitant les gardiennes à intervenir et à menacer les prisonnières politiques de conséquences physiques. L’atmosphère au sein du quartier reste tendue en raison de ces confrontations.

En Iran, l’avocat de la famille de Mahsa Amini menacé d’emprisonnement
Le Monde, 26 décembre 2023  
A son retour de France où il était venu recevoir le prix Sakharov au nom de la famille de la jeune Iranienne morte en septembre 2022 pour port de voile non réglementaire, Saleh Nikbakht a appris qu’il allait être convoqué à la prison d’Evin. 

Près de 2000 habitants de Delfan dans le couloir de la mort
hra-news.org/iranhr.net, 21 décembre 2023 
Le député du comté de Delfan, Yahya Ebrahimi, a annoncé qu'environ 1 000 à 2 000 habitants de ce comté étaient condamnés à mort pour des délits liés à la drogue. Il a déclaré :  "La semaine dernière, je me suis rendu dans la ville sans préavis et j'ai rendu visite aux familles des prisonniers condamnés à mort pour vente de drogue. D'après leurs rapports, entre 1000 et 2000 de nos compatriotes du comté de Delfan sont malheureusement condamnés à mort et se trouvent dans le couloir de la mort. J'ai été vraiment désolé d'entendre cela, à la fois pour moi et pour les responsables de ces 44 dernières années, ceux qui ont préparé le terrain pour de tels crimes et de telles exécutions. Malheureusement, nous assistons actuellement à l'exécution prochaine de ces personnes". 
Note : La population de Delfan dans la province de Lorestan est de 150.000 habitants. Cela signifie que sur 75 personnes à Delfan, une sera exécutée.
tabnak.ir/tasnimnews.com, 21 décembre 2023
Relations publiques du pouvoir judiciaire de la province de Lorestan a aussitôt démenti  que le chiffre annoncé était non seulement faux, mais aussi très éloigné de la réalité, et ce non seulement dans le comté, mais aussi dans l'ensemble de la province.

Samira SabzianFard, victime d’un mariage d’enfants, pendue dans la prison de Karaj
HRANA/AFIF, 20 décembre 2023 

Samira SabzianFard, 30 ans, a été pendue à l’aube du mercredi 20 décembre dans la prison de Qezel Hessar, à Karaj. Originaire de Khorramabad, mariée de force à 15 ans, elle a été victime de violences domestiques de la part de son mari. En décembre 2014, Samira a été arrêtée près de Téhéran, sous l'accusation d'avoir tué son mari et a été condamnée à mort. Depuis, elle était détenue à la prison de Qarchak. Elle n'avait que 19 ans au moment de son arrestation. 
Samira Sabzianfard est mère de deux enfants, âgés de 11 et 15 ans, et pendant ses dix années d'emprisonnement, elle a été privée de voir ses enfants. Ce n'est qu'avant son exécution qu'elle a pu voir ses enfants après dix ans.
Une source proche de sa famille a déclaré qu’elle avait perdu l'usage de la parole après avoir été transférée à l'isolement. Incapable de marcher, elle a été transportée dans un fauteuil roulant.

ONU-Iran
70ème résolution à l’Assemblée générale condamne les violations des droits humains en Iran
19 décembre 2023
La résolution iranienne, qui a été approuvée en 3ème commission le 15 novembre, a été votée et adopté à la majorité des voix (80 pour et 29 contre) à ce jour à l'Assemblée générale.
Il s’agit de  la 70ème résolution des instances des Nations Unies condamnant les violations flagrante et systématique des droits humains par la République islamique.
"L’Iran, sous le règne des mollahs, connaît le plus grand nombre de répressions permanentes et institutionnalisées à l’égard des femmes, y compris la violence et la discrimination, l’imposition du hijab obligatoire et le meurtre de filles dites mal-voilées" a réagit Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, ajoutant qu’" il faut porter le bilan des crimes du régime devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, et traduire en justice ses dirigeants, en particulier Khamenei, Raïssi et Eje’i. Leur impunité les encourage à de nouvelles exécutions, tortures et incitation à la guerre".

Iran : un homme exécuté pour "coopération avec le Mossad"
France24, 16 décembre 2023
Un homme reconnu coupable d'avoir coopéré avec le service de renseignement israélien, le Mossad, a été exécuté samedi matin en Iran. La justice iranienne a accusé cet homme de "coopération en matière de renseignement et d'espionnage au profit" d'Israël, "collecte d'informations classifiées" et de "propagande au profit de groupes et d'organisations opposés à la République islamique d'Iran".

Zohreh Sarv s'est suicidée à la prison d'Evin
hra-news.org/kampain.info, 13 décembre 2023
Le 12 décembre 2023, Zohreh Sarv, la prisonnière politique détenue à la prison d'Evin, s'est suicidée hier après-midi en avalant trente comprimés d'Alprazolam. Elle a tenté de mettre fin à sa vie en raison des menaces et des pressions psychologiques exercées par les autorités. Elle a été transférée à l'hôpital Loghman. Après lui avoir prodigué des soins médicaux, elle a été renvoyée à la prison. Zohreh Sarv poursuit sa grève de la faim et les rapports indiquent que son état général est inquiétant : "Depuis le 23 novembre, cette prisonnière politique a entamé une grève de la faim pour protester contre le fait que les autorités n'ont pas tenu compte de ses demandes, notamment la libération conditionnelle, les soins médicaux pour son état physique et leur refus de lui accorder une permission de sortie". 

Masoumeh Yavari condamnée à 13 ans de prison
iranhrs.org/kampain.info,12 et 13 décembre 2023
Le 12 décembre 2023, le tribunal révolutionnaire de Golpayegan a condamné Masoumeh Yavari, prisonnière politique détenue à la prison de Dolat-Abad à Ispahan, à 13 ans d'emprisonnement. Ils ont émis et lui ont communiqué le verdict. Elle a été condamnée à 7 ans de prison pour "destruction de biens publics", à 5 ans de prison pour "appartenance à l'OMPI " et à un an de prison pour "propagande contre le système". Née en 1978, elle est femme au foyer et mère de deux enfants. Masoumeh Yavari souffre de problèmes de santé, une maladie cardiaque et grave dysfonctionnement de la thyroïde. Son état est critique en raison du manque d'attention médicale et de traitement de la part des autorités. Le 19 septembre, les forces de sécurité ont arrêté son fils, Mohammad Mehdi Vosoghian, sans qu'aucun crime n'ait été commis, dans le seul but de faire pression sur sa mère pour qu'elle accepte toutes les charges retenues contre elle et de la contraindre à des aveux forcés lors des interrogatoires. Il a ensuite été libéré moyennant une lourde caution.

Libre et dévoilée en France, Nazila Maroufian raconte l’enfer des prisons iraniennes
Le Figaro, 12 décembre 2023  Par Delphine Minoui
La journaliste et militante antivoile Nazila Maroufian raconte pour la première fois le harcèlement dont elle a fait l’objet en Iran. Exilée à Strasbourg, elle s’était fait connaître après avoir interviewé le père de Jina Mahsa Amini, l’Iranienne qui a reçu mardi, à titre posthume, le prix Sakharov.
"Le régime veut nous briser, diviser l’opposition. Mais vous auriez dû voir à quel point nous coexistons pacifiquement en ¬prison, entre femmes de différents bords politiques et générations", Nazila Maroufian

Le prix Sakharov remis à titre posthume à Mahsa Amini
toute l’europe/AFP, 12 décembre 2023
Mardi 12 décembre, le 35e prix Sakharov a été remis par le Parlement européen à Mahsa Amini, à titre posthume, et au Mouvement “Femme, Vie, Liberté”. Leur combat pour les droits des femmes iraniennes et pour la liberté dans leur pays ont été honorés.
Un symbole de liberté pour le reste du monde 
Le président de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen Udo Bullmann a souligné l’importance de ce prix. “Deux jours après le 75e anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme, le Parlement européen ne pouvait faire mieux que de décerner ce prix à ce mouvement qui représente un phare, une lueur d’espoir pour la planète”, a-t-il déclaré s’adressant à Afsoon Najafi (la sœur de Hadis, la manifestante tuée lors du soulèvement) et Mersedeh Shahinkar (manifestante blessée à l’œil) et Saleh Nikbakht, l’avocat de la famille Amini. 

La famille de Mahsa Amini empêchée de venir en France pour recevoir le prix Sakharov
Haalvsh/Kurdpa/france24.com, 9 décembre 2023
Les forces de sécurité de l'aéroport Imam Khomeini de Téhéran ont informé Amjad Amini, Mojgan Eftekhari et Ashkan Amini, le père, la mère et le frère de Mahsa Amini, qu'ils étaient interdits de quitter le pays ; leurs passeports ont été confisqués. 
La famille Amini avait l'intention de se rendre à l'étranger pour assister à la cérémonie de remise du prix Sakharov pour la liberté de pensée et de croyance, pour laquelle elle avait reçu une invitation officielle du Parlement européen. Ce prix avait déjà été décerné à Mahsa Amini en Iran. Amjad Amini a également été détenu et a eu des démêlés avec la justice avant cet incident.
L'interdiction de sortie du territoire des parents et du frère de la jeune femme intervient alors que la France doit célébrer dimanche à Paris le 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme

Accusation de "baghi" contre trois prisonnières politiques pouvant conduire à la peine de mort 
iranhrs.org/HRANA, 11 décembre 2023
Marzieh Farsi, Forough Taghipour et Nasim Gholami Fard, trois prisonnières politiques, ont été accusées de "baghi" (guerre contre l'État) au tribunal d'Evin. Ces accusations pourraient entraîner de lourdes peines, y compris la peine de mort. Le 11 décembre 2023, les autorités ont accusé ces détenues de "Baghi" pour avoir collaboré avec des groupes anti-régime. Marzieh Farsi et Forough Taghipour, précédemment arrêtées et emprisonnées pour leur soutien et affiliation présumés au OMPI, ont été transférées à la prison d'Evin le 21 août 2023... 
Marzieh Farsi, née en 1965, mère de deux enfants, a été transférée à la prison d'Evin alors qu'on lui avait diagnostiqué un cancer et qu'elle suivait un traitement. Les autorités l'ont condamnée à cinq ans de prison.
Forough Taghipour, née en 1994, est titulaire d'une licence en comptabilité. Elle a été arrêtée le 24 février 2020 avec sa mère et condamnée à cinq ans de prison. 
Nasim Gholami Fard est la troisième prisonnière politique qui a été condamnée pour "Baghi". Il n'y a pas d'autres informations détaillées disponibles à son sujet. 

Prix Nobel de la paix à Narges Mohammadi, une vie pour la défense des droits humains en Iran
AFP/France 24, 10 décembre 2023
Détenue en Iran, Narges Mohammadi n'a pas pu se rendre à Oslo dimanche pour recevoir son prix Nobel de la paix. Devenue l’une des figures emblématiques du mouvement "Femme, vie, liberté", elle a passé la majeure partie des deux dernières décennies à faire des allers-retours en prison pour ses positions en faveur des droits des femmes et contre la peine de mort. Portrait. Emprisonnée depuis 2021 dans son pays, a été récompensée du prix Nobel de la paix 2023, Narges Mohammadi dimanche 10 décembre, à Oslo. Ses enfants ont lu son discours, dans lequel elle a fustigé le "régime religieux tyrannique et misogyne" en Iran.
"Je suis une femme du Moyen-Orient, issue d'une région qui, bien qu'héritière d'une riche civilisation, est actuellement prise au piège de la guerre et la proie des flammes du terrorisme et de l'extrémisme", a-t-elle dit, dans ce message écrit "derrière les hauts murs froids d'une prison", exhortant la communauté internationale à en faire plus pour les droits humains. Son mari et ses enfants ont récupéré la prestigieuse récompense en son nom.

Niloufar Hamedi dépose une plainte contre le juge Salavati
etemadonline.com, 9 décembre 2023
Le 9 décembre 2023, Le conjoint de Niloufar Hamedi a annoncé que la journaliste emprisonnée  ]pour avoir publié des informations sur Mahsa Amini[  avait déposé une plainte contre le juge Abolghasem Salavati, qui s'occupe de son dossier, en raison de son "refus de lui accorder la liberté après un an de détention temporaire".  Dénonçant la détention temporaire illégale de son épouse au cours des 444 derniers jours,  Ajorlou a déclaré qu'il n'avait aucune "information" concernant le traitement de la plainte de Niloufar Hamidi : "Cela fait un mois que nous avons protesté contre la décision injuste du juge Salavati à l'encontre de mon épouse, mais aucune instance d'appel n'a été saisie de son dossier pour la suite de la procédure. Niloufar est toujours dans un état d'incertitude et fait face à une détention temporaire illégale sans verdict final en tant qu'accusée".

Sepideh Rashnou condamnée à 3 ans et 11 mois de prison
kampain.info, 6 décembre 2023
Sepideh Rashnou, écrivaine, poète et journaliste iranienne fait face à trois affaires en 13 mois. La cour d'appel de la province de Téhéran a condamné la militante civile Sepideh Rashnou à 4 mois de prison. En ajoutant les peines prononcées dans le cadre d'une autre affaire la concernant, elle est condamnée à 3 ans et 11 mois de prison. Cette militante civile opposée au port obligatoire du voile est condamnée à quatre mois de prison pour avoir "posté des images vulgaires sur un espace virtuel".
Il est à noter que simultanément, une nouvelle procédure a été ouverte contre elle le 2 octobre 2023, car elle s'est présentée devant le tribunal dans une tenue vestimentaire de son choix. Elle sera jugée pour cela le 3 janvier 2024.

12 détenus pour avoir mis en ligne un clip de danse
hra-news.org, 5 décembre 2023
Le commandant adjoint des SSF à Guilan a annoncé l'arrestation de 12 personnes qui avaient posté sur les réseaux sociaux des "images de danse dans les rues publiques du comté de Rasht". Il a également déclaré que quatre unités syndicale ont reçu un avertissement de mise sous scellés pour avoir lancé des danses et des chants. Il a indiqué que la raison de leur arrestation était qu'ils avaient "porté atteinte à la chasteté publique".

Zainab Jalalian privée des soins médicaux à sa 16ème année de détention
kampain.info/kurdpa.net/kurdistanhumanrights.org/ HRANA, 2 et 4 décembre 2023
La prisonnière politique kurde détenue à la prison de Yazd, est privée d'accès aux services médicaux. Zainab Jalalian, qui purge sa 16ème année d'emprisonnement, est toujours privée de soins médicaux appropriés en raison de l'opposition du ministère du Renseignement. Ce dernier conditionne la fourniture de soins médicaux à Zainab Jalalian à ses aveux télévisés et à l'expression de ses remords.
Les autorités ont arrêté cette prisonnière politique à Kermanshah en février 2008. Après des mois d'isolement et de graves tortures physiques et psychologiques, elle a été condamnée à mort en raison de son appartenance au Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK). Sa peine a ensuite commué en une peine d'emprisonnement à perpétuité.
Pendant sa détention, elle a été soumise à des actes de torture, notamment des coups de fouet sur la plante des pieds, des coups de poing dans le ventre, des coups de tête contre le mur et des menaces de viol. Elle a été transférée de prison en prison, notamment à la prison de Khoy, à la prison de Qarchak à Varamin, à la prison de Kerman et à la prison de Dizelabad à Kermanshah et enfin à Yazd.
Elle purge cette peine en violation du principe de séparation des crimes, aux côtés des criminelles de délits publics. Jalalian, qui souffre d'une maladie oculaire, fait face ces dernières semaines aux problèmes digestifs qui ont également progressé. 

Les deuxième et troisième manifestants des manifestations de novembre 2019 exécutés dans le silence des médias
Iran HRM, 1er décembre 2023
Quatre ans après la répression sanglante de novembre 2019, qui a fait environ 1500 morts dans tout l'Iran, le système judiciaire iranien exécute secrètement et silencieusement ses manifestants détenus, les uns après les autres. Aucun des manifestants de novembre 2019 n'avait été exécuté au cours de ces quatre années, mais en l'espace de 9 jours, trois d'entre eux ont été exécutés.
Gholam Rasoul Heydari a été exécuté le mercredi 22 novembre 2023.
Hani Shahbazi a été exécuté le mardi 28 novembre 2023.
Kamran Rezaei a été exécuté le jeudi 30 novembre 2023.

La liste des femmes prisonnières politiques de la prison d'Evin
Iran HRS, 25 novembre 2023
Plus de 50 prisonnières politiques sont actuellement détenues dans le quartier des femmes de la prison d'Evin. Certaines d'entre elles ont été officiellement condamnées, tandis que d'autres sont dans l'incertitude. Dans le second groupe, il y a des personnes qui ont été détenues pour la 2ème fois pour des raisons non spécifiées et dont le sort n'a pas encore été déterminé.
De nombreuses prisonnières politiques du quartier des femmes de la prison d'Evin ont plus de 50 ans et souffrent de diverses maladies telles que des maladies cardiaques, des problèmes respiratoires et des affections spécifiques. Certaines des prisonnières politiques ont été torturées et emprisonnées dans les prisons de la République islamique d'Iran dans les années 1980. Elles sont issues de familles de martyrs et d'exécutés des années 1980. Malgré sa capacité limitée, le quartier des femmes de la prison d'Evin est surpeuplé en raison du grand nombre de prisonniers. Certaines des prisonnières politiques du quartier des femmes de la prison d'Evin ont des enfants, et les restrictions périodiques sur les contacts et les visites leur causent des difficultés. La liste comprend les coordonnées de 52 prisonnières politiques…