Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
AFP, 30 novembre 2020
Pays du Proche et du Moyen-Orient le plus touché par la pandémie, la République islamique a recensé 1.003.494 de personnes contaminées par le nouveau coronavirus depuis l'annonce des premiers cas en février.
Rapport mensuel Iran Human Rights Monitor
Iran HRM, 29 novembre 2020
« Les autorités iraniennes ont pris de nouvelles mesures pour réprimer la dissidence dans différentes villes à l'approche du 1er anniversaire des manifestations nationales de 2019 qui se sont terminées par une répression meurtrière de l'État.
Le régime iranien a déployé davantage de forces de sécurité dans différentes villes sous le prétexte d'empêcher la propagation et l'augmentation du nombre de victimes du coronavirus, afin de réprimer la dissidence avant l'anniversaire des manifestations de novembre 2019… »
Inquiétudes pour Ahmad Reza Jalali, un Irano-Suédois condamné à mort à Téhéran
Le Monde, 27 novembre 2020
Peu avant l’ouverture du procès de l’attentat déjoué de Villepinte, à Anvers, la justice iranienne a prononcé la peine capitale pour l’universitaire, accusé d’espionnage.
« … Téhéran semble avoir pris les devants en annonçant, quelques jours avant le procès en Belgique qui impliquera un de ses « diplomates », la condamnation à mort d’Ahmad Reza Jalali.
Ce médecin et professeur irano- suédois âgé de 49 ans est accusé d’avoir donné des renseignements au Mossad israélien sur les deux Iraniens impliqués dans le programme nucléaire de Téhéran, Massoud Ali Mohammadi et Majid Shahriari, tous deux assassinés en 2010. C’est soumis à la torture qu’il aurait fait des aveux.… Cette affaire et d’autres mettent en lumière la manière dont fonctionnent les services de renseignement iraniens, qui échafaudent un scénario, arrêtent des personnes et les forcent à faire des aveux… »
Attentat déjoué de Villepinte : des agents iraniens devant la justice belge
Le Monde, 27 novembre 2020 Par Jean-Pierre Stroobants
Le procès de l’attentat organisé contre un meeting de l’opposition iranienne, en 2018, s’ouvre à Anvers sur fond de tensions avec Téhéran.
« Le tribunal d’Anvers, en Belgique, a commencé, vendredi 27 novembre, l’examen d’une affaire retentissante impliquant un diplomate iranien et trois de ses complices présumés...
Leur cible devait être un grand meeting de l’opposition au régime des mollahs, le 30 juin, à Villepinte (Seine-Saint-Denis).
Un couple de Belgo-Iraniens, arrêtés à Bruxelles le matin même de la réunion, transportait un engin explosif sophistiqué : un demi-kilo de peroxyde d’acétone (TATP) qui, commandé à distance, aurait pu causer des dégâts considérables et tuer de nombreuses personnes, selon les experts.
réunion annuelle du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), présidé par Maryam Radjavi, déjà visée, en Europe, par d’autres tentatives d’attentat, en 1995 et 2014…
Une opération conçue au plus haut niveau à Téhéran
Les services belges estiment que l’opération a en fait été conçue au
plus haut niveau à Téhéran et le CNRI affirme qu’elle a été validée par le Conseil suprême de la sécurité nationale, avec l’approbation du président de la République, Hassan Rohani, avant celle du Guide suprême, Ali Khamenei… »
plus haut niveau à Téhéran et le CNRI affirme qu’elle a été validée par le Conseil suprême de la sécurité nationale, avec l’approbation du président de la République, Hassan Rohani, avant celle du Guide suprême, Ali Khamenei… »
Un travailleur iranien fouetté 74 fois pour avoir "insulté" le ministre du travail
Iran HRM, 27 novembre 2020
Des agents de l’Office d’exécution des peines ont fouetté un travailleur iranien 74 fois avant même que son verdict ne soit définitif.
L’ouvrier, Davoud Rafii, travaillait chez le constructeur automobile Iran Khodro avant d’être expulsé en 2012. La justice l’a condamné au fouet pour avoir insulté le ministre du travail.
Cette semaine, il s’est présenté au palais de justice de Moghaddas pour la suite de son affaire, parce que la magistrature avait exercé des pressions sur la personne qui avait déposé sa caution.
Mais à son arrivée au tribunal, les agents du régime l’ont arrêté. Sans préavis et sans finalisation de son verdict, les agents du Bureau de l’exécution des verdicts lui ont donné 74 coups de fouet.
Iran libère la chercheuse australo-britannique contre trois Iraniens
AFP/Le Figaro/Le Point, 26 novembre 2020
La République islamique a relâché la chercheuse Kylie Moore-Gilbert, détenue en Iran depuis 2019, a annoncé mercredi 25 novembre la télévision d'État iranienne.
Elle avait été condamnée à dix ans de prison pour espionnage au profit d'Israël, qu'elle a toujours niées.
La libération de la chercheuse australo-britannique, spécialiste du Moyen-Orient après plus de 800 jours de détention, a été obtenue en échange de celle de trois Iraniens accusés d'avoir été impliqués dans un complot présumé contre des diplomates israéliens en 2012 à Bangkok.
Au cours des derniers mois, l'Iran a procédé à plusieurs échanges de prisonniers avec des pays détenant des ressortissants iraniens condamnés, en attente de procès ou menacés d'extradition vers les États-Unis.
L'Iran continue à faire pression sur les étudiants universitaires dissidents
Iran HRM, 26 novembre 2020
Le lundi 23 novembre, les forces de sécurité iraniennes ont arrêté Elham Samimi, étudiante en anthropologie de l'université de Téhéran.
Le Conseil des syndicats d'étudiants iraniens a rapporté que les forces de sécurité de l'État ont fait une descente à son domicile le 16 octobre à minuit, confisquant ses effets personnels et ceux de ses invités et parents, y compris des ordinateurs portables, des livres et des téléphones portables, et l'ont menacée d'une réponse judiciaire et sécuritaire.
Elle a été convoquée par ces forces dans une "maison secrète et informelle" pour l'interroger. Quand elle a refusé de retourner dans ces lieux pour être interrogée à nouveau, les forces de sécurité ont menacé elle et sa famille, et ont fait pression sur elle pour qu'elle se rende à la prison d'Evin où elle a été arrêtée à son arrivée.
25 novembre
Journée internationale pour l’élimination de la violence
Une étudiante en philosophie toujours incarcérée à la prison d'Evin
hra-news.org, 23 novembre 2020
Somayeh Kargar, citoyenne kurde d'Ilam, étudiante en philosophie de l'université de Tabriz, est incarcérée au centre de détention connu sous le nom de pavillon 209 de la prison d'Evin.
Selon une source proche de sa famille : "Lors de son dernier appel, il y a trois jours, qui n'a duré que 30 secondes, Somayeh Kargar a dit à sa famille qu'elle était en mauvaise santé à l'isolement. Elle souffre d'une maladie de l'œil et perd la vue. Elle a un besoin immédiat de ses médicaments mais depuis sa détention, elle en est privée". Elle était détenue pour des "crimes" dans le cyberespace.
20 novembre
Journée mondiale de l'enfance
Or, en Iran, le régime des mollahs
. a envoyé de dizaines de milliers d’enfants sur les fronts de guerre Iran-Irak ;
. continue à exécuter les mineurs délinquants ;
. ferme les yeux sur les mariages forcés et précoces des fillettes et des crimes d’honneur ;
. ne prend aucune mesure pour soulager les douleurs et les souffrances d’une armée d’enfants travailleurs, d’enfants des rues et d’enfants ;
. oublie des millions d’enfants non scolarisés, toxicomanes, orphelins et vendus, même avant la naissance.
Documentaire Nasrin : "Tant de gens comme elle sont en danger"
Un long métrage sur la vie de Nasrin Sotoudeh filmé clandestinement par Jeff Haufman
Iran Wire, 19 novembre 2020
Nasrin, un long métrage documentaire sur la vie et le travail de l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, est sorti le mois dernier.
De nombreux personnages célèbres et des personnes de talent ont contribué à donner vie au film. Parmi eux, l’actrice britannique Olivia Coleman.
Il couvre la vie et les luttes de Nasrin Sotoudeh. Elle est la célèbre avocate iranienne des droits humains emprisonnée en Iran pour avoir défendu des militants civils.
Pendant les dix prochains jours, IranWire a mis le film en anglais à la disposition du public persanophone en dehors de l’Amérique du Nord. Pour marquer la sortie, nous avons parlé au réalisateur Jeff Kaufman de la réalisation du film. Nous lui avons demandé aussi ce qu’il espère qu’il accomplira. Sans oublier le mari de Nasrin, Reza Khandan. Il a récemment retrouvé sa femme lors de sa libération temporaire de prison.
Décès choquants de six élèves, le régime interdit aux journalistes de parler de suicides
CSDHI, 18 novembre 2020
Le département de la culture et de l’orientation islamiques de la ville de Ramhormoz (Khouzestan) a publié une directive interdisant aux reporters et aux journalistes de cette ville de couvrir les informations sur les suicides. Cette mesure fait suite au suicide de six lycéens à Ramhormoz en peu de temps. Après le suicide d’un étudiant de 15 ans à, cinq autres élèves de cette ville auraient fait de même.
Le chef du département de l’éducation à Ramhormoz a déclaré qu’au moins 4 000 des 27 000 élèves de cette ville ne sont pas scolarisés. Car la plupart n’avaient pas de téléphones portables pour suivre des cours en ligne.
Plus de 7 % des victimes de suicide en Iran sont de jeunes adolescents.
UNDOCS.org, 18 novembre 2020
A/C.3/75/L.31
La résolution, adoptée à 79 votes favorables, « se déclare vivement préoccupée (…) par la fréquence alarmante de l’imposition et de l’exécution de la peine de mort (…), en violation de ses obligations internationales, notamment des cas d’exécutions menées sur la base d’aveux forcés ou pour des crimes qui ne peuvent être qualifiés de crimes les plus graves, notamment lorsque les crimes ont fait l’objet d’une interprétation trop large ou vague, en violation du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (…) par l’application persistante de la peine de mort aux mineurs (…) ce qui constitue une violation de la C
nvention relative aux droits de l’enfant. »
nvention relative aux droits de l’enfant. »
La résolution s’alarme également du « recours généralisé et systématique aux arrestations et à la détention arbitraires (…) de l’utilisation de la torture pour soustraire des aveux, comme dans le cas de Navid Afkari et d’autres personnes, ou de mort suspecte en garde à vue, ainsi que dans les violations auxquelles les autorités judiciaires et les services de sécurité iraniens se livrent de longue date, notamment les disparitions forcées et les exécutions extrajudiciaires ».
La résolution se dit très inquiète aussi de la répression du « droit à la liberté d’expression et d’opinion, y compris en ce qui concerne l’accès à Internet et les environnements numériques, et aux droits à la liberté d’association et à la liberté de réunion pacifique » et du « harcèlement, [de] l’intimidation et la persécution des membres de l’opposition politique, des défenseurs des droits humains » ainsi que de « toutes les formes de discrimination, en droit et dans la pratique, à l’égard des femmes et des filles et autres violations de leurs droits fondamentaux »…
Quatre convertis chrétiens condamnés à 35 ans de prison au total
articleeighteen.com, 18 novembre 2020
Mehdi Akbari, Mehdi Roohparvar, Fatemeh Sharifi et Simin Soheili-Nia, quatre convertis chrétiens détenus à la prison d'Evin, ont été condamnés à 35 ans de prison pour avoir mené des activités religieuses pacifiques dans l'église de leur maison, sous l'accusation d'"agir contre la sécurité nationale". Akbari et Roohparvar sont détenus dans le quartier 4 de la prison d'Evin.
Monireh Arabshahi se voit refuser le droit de visite
frontlinedefenders.org, 18 novembre 2020
Monireh Arabshahi, défenseure des droits des femmes et militante contre le hijab obligatoire, qui purge actuellement une peine de cinq ans et demi à la prison de Kachouï à Karaj, s'est vu refuser le droit de visite après avoir refusé de porter un tchador.
Le chef du pouvoir judiciaire iranien, Ibrahim Raïssi, avait précédemment déclaré qu'un hijab normal était suffisant, conformément aux règles de voilage lors des visites à la prison, et que les femmes accusées n'étaient pas tenues de porter un tchador.
Cette interdiction de visite est sans fondement et constitue un harcèlement supplémentaire contre cette militante.
Monireh a fait campagne contre le port forcé du voile en Iran avec sa fille, Yasaman Aryani, la défenseure des droits humains.
Les familles des manifestants tués en novembre 2019 les commémorent malgré les menaces de l'État
Iran HRM, 17 novembre 2020
Lors du premier anniversaire des manifestations de novembre 2019, les Iraniens ont commémoré les 1500 personnes qui ont été tuées par les forces de l'État l'année dernière.
Les familles et les amis des martyrs des manifestations de novembre 2019 ont organisé les cérémonies malgré les diverses restrictions imposées par le régime.
Dans les derniers jours de novembre, les forces de sécurité ont envahi les rues de nombreuses villes et villages pour intimider les gens et les empêcher de se rassembler, par crainte d'une nouvelle vague de protestations.
Dans certaines villes, les forces de sécurité de l'État ont empêché les gens d'entrer dans les cimetières.
Dans une vidéo diffusée sur les médias sociaux, on entend un officier de police dire "Ils nous ont dit de ne pas autoriser l'entrée à cause de l'anniversaire des manifestations de novembre 2019."
Dans plusieurs villes, les familles des victimes ont été contraintes de tenir leurs cérémonies chez elles.
Dans une vidéo publiée sur les médias sociaux, la mère du manifestant Farhad Mojadam, décédé, déclare : "Ils ne nous ont pas permis d'entrer dans le cimetière de Beheshte Rezvan (à Karaj, près de Téhéran), alors j'ai été obligée d'allumer une bougie pour vous à la maison.... Ma chérie, tu étais innocente, mais ils t'ont tuée".
Pas de responsabilité, menaces contre les familles
HRW, 17 novembre 2020
« Les autorités iraniennes ne sont pas parvenues à fournir une véritable mesure de responsabilité pour la violente répression des protestations généralisées qui a commencé en novembre 2019.
Grâce à des entretiens avec des victimes et des témoins, à l'examen de photos et de vidéos des manifestations et à l'analyse d'images satellite, Human Rights Watch a conclu que les forces de sécurité ont eu recours à la force meurtrière illégale à au moins trois reprises dans le pays. Le nombre total de ces cas est très probablement plus élevé…
« Un an après la répression de novembre, les autorités iraniennes ont évité toute mesure de responsabilisation. Elles continuent de harceler les familles des personnes tuées pendant la manifestation », a déclaré Tara Sepehri Far, chercheuse sur l’Iran à HRW. « Les familles des centaines de victimes, dont la plupart appartiennent aux segments les plus vulnérables de la société iranienne, méritent que les responsables des graves violations des droits soient tenus de rendre des comptes »…
Human Rights Watch réitère son appel au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies pour la mise en place d’une enquête dirigée par l’ONU sur les graves violations des droits humains commises par les autorités iraniennes pendant et après les manifestations… »
Un député du parlement iranien réclame l'exécution en public
Lors d'une session officielle au parlement iranien, Habibollah Dehmardeh, député de Zabol, s'est adressé à Ibrahim Raissi, chef du pouvoir judiciaire, et a déclaré "Confrontez les corrompus, les rentiers et les enfants des élites, et donnez une leçon à certains d'entre eux par des pendaisons publiques".
Oroumieh : une détenue politique condamnée à cinq ans de prison
kurdistanhumanrights.org, 16 novembre 2020
Mineure au moment de sa détention, Eyenaz Zare, prisonnière politique kurde détenue avec sa mère, Shahnaz Sadeqifar, depuis le début de l'automne dernier, est condamnée à cinq ans de prison pour avoir "agi contre la sécurité nationale en adhérant au Parti du Kurdistan Azadi (PAK)".
Le procès s'est tenu à ce jour à la section 1 du tribunal pénal d'Oroumieh, réservé aux mineurs délinquants. Eyenaz a été privée du droit d'avoir un avocat désigné. On dit que lorsque la sentence de sa mère lui a été infligée, Eyenaz s'est coupé la veine et s'est suicidée au quartier des femmes, mais a été sauvée par d'autres détenues.
Cinq ans de prison pour avoir participé aux manifestations de novembre 2019
Comité des femmes du CNRI, 15 novembre 2020
Marjan Es'haghi, militante et étudiante en sciences politiques à l'université de Téhéran, avait été arrêtée après avoir participé à un rassemblement d'étudiants à l'université de Téhéran le 17 novembre 2019 alors qu'elle quittait le campus.
Des agents des services de renseignements des Gardiens de la Révolution l'ont emmenée au pavillon 2A de la prison d'Evin, le centre de détention des pasdarans. Après 18 jours d'interrogatoire, elle a été libérée sous caution. Accusée de "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale", elle a été condamnée à un an de prison et 4 ans avec sursis.
Yasmin Aryani a contracté le coronavirus en prison
La militante civile Yasmin Aryani, détenue à la prison de Kachouï de Karaj a été testée positive au coronavirus et emmenée dans une cellule séparée dans la matinée du vendredi 13 novembre 2020.
Cette qui opposante au port obligatoire du voile est détenue dans cette cellule avec 5 autres prisonnières, toutes privées de soins médicaux.
Yasmin Aryani a été emmenée du quartier des femmes de la prison d'Evin avec sa mère, Monireh Arabshahi, le 21 octobre à cette prison.
Zeinab Jalalian emmenée à la prison de Yazd ; quatrième relocalisation en six mois
women.ncr-iran.org, 13 novembre 2020
Zeinab Jalalian a été transférée, en fait exilée à la prison de Yazd ; c'est sa quatrième réinstallation en six mois seulement.
Elle a déclaré avoir été brutalisée, menacée et insultée sur le chemin de la prison de Yazd.
Les agents des services de renseignement de la prison de Kermanchah lui avaient dit le 9 novembre qu'elle allait être transférée à la prison centrale d'Oroumieh sur ordre du pouvoir judiciaire. Mais en chemin, elle a découvert qu'elle était conduite dans une autre ville et a commencé à protester instantanément. C'est alors que les agents des services de renseignement l'ont brutalisée, insultée et menacée.
Zeinab Jalalian est dans un état de santé désastreux car elle n'a pas reçu de soins médicaux adéquats malgré son infection par COVID-19. Elle a déjà souffert de diverses maladies dues à près de 15 ans d'emprisonnement et de torture. Son asthme s'est encore aggravé après qu'elle a contracté le COVID-19 dans la prison de Qarchak à Varamin.
400 ans d'emprisonnement et 787 coups de fouet pour les défenseurs des droits de l'Iran
Rapport d’Iran Human Rights 12 novembre 2020
La situation des défenseurs des droits de l'homme en Iran est plus grave aujourd'hui qu'elle ne l'a été au cours des trois dernières décennies. Le rapport sur les défenseurs des droits de l'homme en Iran 2019-2020 fournit un bref compte-rendu de la situation de 53 défenseurs des droits de l'homme. Ce sont des avocats qui défendent leurs clients, des syndicalistes qui revendiquent leurs droits, des écologistes qui travaillent à la préservation de la faune et de la flore, des militants des droits de l'enfant, entre autres.
Le rapport montre que la plupart des défenseurs des droits de l'homme ont été victimes de persécution, de détention et de longues peines de prison uniquement pour avoir exercé leur liberté d'expression - un droit qui leur est accordé par les conventions internationales des droits de l'homme, ainsi que par la Constitution iranienne.
Les 53 DDH, qui ont été collectivement condamnés à près de 400 ans de prison et 787 coups de fouet, sont présentés dans ce rapport...
Les défenseurs des droits des femmes ont également été persécutés en grand nombre. Ces dernières années, un nombre croissant de femmes ont rejoint le mouvement contre le hijab obligatoire…
Anniversaire du soulèvement de novembre 2019 en Iran
Secrétariat du CNRI, 10 novembre 2020
A l’approche du premier anniversaire du soulèvement de novembre, un sommet transatlantique s’est tenu, intitulé
“Honorer le soulèvement et l’impératif de tenir les dirigeants iraniens responsables des crimes contre l’humanité”.
Ce sommet virtuel a permis de connecter 300 associations iraniennes dans 2 400 points à travers le monde.
Maryam Radjavi, Présidente élue de la Résistance iranienne, a rendu hommage au soulèvement de novembre 2019 qui a embrasé 200 villes de 29 provinces et honoré ses 1500 martyrs :
« Le soulèvement de novembre 2019 en Iran, n’était pas un météore éphémère. C’était plutôt la manifestation d’une détermination brûlante qui continuera jusqu’au renversement de la dictature religieuse...
Le temps est venu pour le renversement de la dictature religieuse. La politique de complaisance ne peut pas être répétée, et même si elle l’était, elle ne résoudrait aucun des problèmes du régime. Le temps des politiques qui soutiennent les mollahs est terminé. Ces politiques ne feraient que récolter des dommages et des pertes. »
Une étudiante militante convoquée pour purger sa peine
frontlinedefenders.org, 11 novembre 2020
Soha Mortezaie, étudiante militante et ancienne secrétaire du syndicat étudiant de l'université de Téhéran, s'est vu refuser l'accès à l'éducation en raison de ses activités syndicales.
Le 9 novembre 2020, la branche 15 du tribunal révolutionnaire l’a reconnu coupable de "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale", et l'a condamnée à six ans de prison. Elle estime que les charges retenues contre elle sont liées à ses activités de défense de son droit à l'éducation en Iran. En septembre 2019, les autorités de sécurité de l'université ont empêché Soha Mortezaie de s'inscrire en doctorat, auquel elle avait été précédemment admise.
Demande de révision rejetée, 24 ans de prison maintenues pour Saba Kurd Afshari
Radio Zamaneh, 10 novembre 2020
La demande de révision du procès de Saba Kurd Afshari, prisonnière politique et militante des droits des femmes, a été rejetée par la branche 28 de la Cour suprême ; sa peine de 24 ans de prison a été confirmée.
Saba, 22 ans, a été arrêtée le 1er juin 2019 par les forces de sécurité à son domicile à Téhéran. Elle a été condamnée le 18 août 2020 par le tribunal révolutionnaire de Téhéran à 24 ans de prison pour "propagation de la corruption et de la prostitution", "propagande contre le régime" et "rassemblement et collusion dans l'intention de commettre un crime contre la sécurité nationale".
Sakineh Parvaneh envoyée à l'isolement
women.ncr-iran.org, 9 novembre 2020
La prisonnière politique kurde Sakineh Parvaneh a été transférée à l'isolement sur ordre des autorités de la prison de Quchan. Elle demeure dans une cellule d'isolement depuis ce jour, en réponse à sa grève de la faim depuis le 31 octobre pour protester contre son éventuel transfert à nouveau à la prison d'Ispahan. Au huitième jour de sa grève de la faim, elle s'est cousu les lèvres.
Elle poursuit également les autorités pénitentiaires pour l'avoir torturée et transférée à l'hôpital psychiatrique d'Aminabad près de Téhéran. Elle avait été gravement brutalisée à plusieurs reprises jusqu'à présent dans les prisons d'Evin et de Qarchak.
Le 25 juin 2020, Sakineh Parvaneh a publié le récit de son arrestation à l'automne 2019.
Dans une lettre ouverte de la prison, elle écrit qu'elle a d'abord passé dix jours dans les centres de détention de Marivan et de Sanandaj, dans la province du Kurdistan. Ensuite, les autorités l'ont envoyée à la prison d'Evin à Téhéran. Pendant sa détention dans le pavillon 209 d'Evin, elle a subi de dures tortures physiques lors de son interrogatoire.
En août 2020, le tribunal révolutionnaire a prononcé une peine supplémentaire de deux ans à l'encontre de Sakineh Parvaneh pour incitation à des émeutes en prison.
Deux hommes fouettés en public pour vol
IranNewsWire/Fars, 8 novembre 2020
Deux hommes ont été fouettés en public à ce jour pour vol dans la ville de Golbahar (nord-est). Accusés d'avoir violemment volé deux femmes, les deux hommes ont été condamnés à 74 coups de fouet en public, en plus de la prison.
Selon Philip Luther, d'Amnesty International, "le recours à des châtiments cruels et inhumains tels que la flagellation, l'amputation et l'aveuglement constitue une atteinte effroyable à la dignité humaine et viole l'interdiction absolue de la torture et des autres peines ou traitements dégradants en vertu du droit international".
Iran : permission de sortie pour l'avocate Nasrin Sotoudeh emprisonnée
Le Figaro avec AFP, 7 novembre 2020
L'avocate iranienne et défenseure des droits humains Nasrin Sotoudeh, condamnée à 12 ans d'emprisonnement en 2019, a obtenu une permission de sortie, a rapporté samedi 7 novembre l'agence d'information officielle de l'Autorité judiciaire.
«Nasrin Sotoudeh [...] a été relâchée de façon temporaire avec l'aval du procureur chargé des prisons des femmes», a indiqué l'agence Mizan Online.
Selon son mari, Reza Khandan, des ennuis de santé avaient conduit la militante âgée de 57 ans à mettre un terme à une grève de la faim de plus de 45 jours entamée pour obtenir la libération des détenus politiques pendant l'épidémie.
Une journaliste arrêtée à Ahvaz
balatarin.com, 4 novembre 2020
Mehrnoush Tafian, mariée et mère d'un jeune fils, est une journaliste indépendante qui a fait des reportages sur les questions environnementales et les problèmes des travailleurs et des habitants des bidonvilles. Certains de ses reportages ont été publiés dans l'agence de presse officielle Mehr et sur le site web d’Asr-e Jonub.
Comparu devant le tribunal révolutionnaire d'Ahvaz le 29 octobre 2020, comme elle n'avait pas les moyens de payer sa caution, les forces de sécurité l'ont emmenée à la prison où elle est toujours incarcérée. Aucune information n'est disponible sur les raisons de son arrestation et les charges retenues contre elle.
Les Afkari : "Les autorités judiciaires s'abstiennent d'enquêter sur les tortures infligées à nos enfants"
Iran International, 3 novembre 2020
Les parents des frères Afkari, ont écrit une autre lettre pour protester contre le fait que les autorités judiciaires et les autorités de la prison de Chiraz s'abstiennent d'examiner leur plainte. Cette plainte visait Abbas Khadem Al-Hosseini, alors directeur de la prison Adel Abad à Chiraz, a été ignorée et les autorités de la prison s'abstiennent de l'enregistrer.
Les parents de Habib et Vahid Afkari ont également écrit que, bien que les preuves existent et les enregistrements de la prison montrent les tortures.
Habib et Vahid Afkari ont été mis à l'isolement début septembre 2020 et après 60 jours, ils y sont toujours.
Activiste civile : J'ai dû avouer sous la torture psychologique
hengaw.net, 2 novembre 2020
Sirous Abbasi et son épouse, Farideh Vaisi, militants civils, ont été arrêtés le 15 décembre 2019 après que les agents de sécurité du Bureau des renseignements de Dehgalan City ont eu fait une descente sur leur lieu de travail.
Le samedi 31 octobre 2020, Farideh Vaisi a posté un clip sur sa page Instagram expliquant cette détention : "Pendant 45 jours, j'ai été détenue à l'isolement... J'ai été torturée par les forces de renseignement du GRI. À maintes reprises, lors de mes interrogatoires, j'ai reçu de terribles nouvelles concernant ma fille, et je n'ai pas été autorisée à téléphoner à ma famille"…"Avec de telles pressions, j'ai été forcée d'avouer devant la caméra des actes que je n'avais pas commis et de témoigner contre moi-même. J'ai dû répéter une phrase à plusieurs reprises pendant cette confession télévisée pour que le clip soit accepté par les experts pour être enregistré et publié"…
Une manifestante de novembre 2019 convoquée pour être envoyée en exil
hra-news.org, 1er novembre 2020
Roqieh Bigdeli, résidant dans la ville de Karaj et détentrice des protestations de novembre 2019, est convoquée pour être envoyée en exil pour deux ans à Zanjan.
Arrêtée le 11 janvier 2020 par les forces de sécurité qui l'ont frappée au moment de son arrestation, puis emmenée au centre de détention de la police de sécurité. Elle a été conduite à l'hôpital parce qu'elle était soupçonnée d'avoir un traumatisme crânien, mais elle a été renvoyée au centre de détention le dimanche 12 janvier et de là, dans la soirée, à la prison Kachouï de Karaj.
Elle a finalement été condamnée à cinq ans de prison avec sursis et à deux ans d'exil à Zanjan pour "propagande contre le régime" et "incitation à se battre et à tuer pour perturber la sécurité du pays". Sa peine a été réduite à 2 ans de prison.