Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
Iran devenu le foyer du coronavirus au Moyen Orient
Diverses sources, 24…. 29 février 2020
-Ahmad Amirabadi Farahani, député de Qom et membre du conseil d’administration du parlement, a révélé le 24 février qu’au moins 50 personnes étaient mortes ces dernières semaines à Qom à cause du coronavirus. (ILNA - 24/02/2020)
-Hassan Rohani dénonce le "complot de l’ennemie."
-Le régime était au courant de la propagation de COVID19 mais l'a gardé secret pour mobiliser les foules en vue des soit disant élections législatives.
-L’irruption du coronavirus en Iran a été rapide et meurtrière. Sa gestion par un régime qui a largement épuisé, au cours des derniers mois, son crédit vis-à-vis de la population porte déjà en elle la promesse d’une nouvelle crise de confiance.
(Le Monde – 25/02/ 2020)
-Nargues Khanalizadeh, l’infirmière de 25 ans, est décédée à l’hôpital Milad de Lahijan le 25 février, atteinte du coronavirus. Les tests de deux femmes décédées à Saveh étaient également positifs.
-En moins de 24 heures, le nombre de provinces touchées par le virus est passé de 7 à 13.
-La police de la censure cybernétique a arrêté 24 lanceurs d'alerte les accusant de répandre des "rumeurs alarmistes" sur la propagation du Codiv-19.
-L’épidémie, aggravée par l'environnement carcéral surpeuplé et insalubre de l'Iran, des familles de prisonniers ont exprimé leurs craintes grandissantes face à la situation.
-Le nombre de morts en Iran s'élèverait à 210. (BBC/La Croix - 29/02/2020)
-L'épidémie avait fait "plus de 300 morts" et jusqu’à "15.000" infectés dans le pays. (L'organisation d'opposition en exil des Moudjahidines du peuple -29/02/2020)
-Six épidémiologistes basés au Canada ont estimé, via un modèle mathématique, que l'Iran pourrait avoir plus de 18.000 cas sur son sol. (AFP- 29/02/2020).
Le coronavirus pourrait-il entraîner la chute du régime islamique en Iran ?
The Epoch Times, 28 février 2020
https://fr.theepochtimes.com/le-coronavirus-pourrait-il-entrainer-la-chute-du-regime-islamique-en-iran-1263849.html
En Iran comme en Chine, les crises se succèdent à un rythme sans précédent ces dernières semaines. La réponse des régimes autoritaires face à la crise de coronavirus pourrait se retourner contre eux et entraîner leur chute. Cela pourrait particulièrement en Iran, où le régime à cause de son opacité est toujours au premier plan.
Iran : mensonge et dissimulation à l'origine de la propagation rapide de Corona
La Tribune, 27 février 2020 Par Hamid Enayat
https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/iran-mensonge-et-dissimulation-a-l-origine-de-la-propagation-rapide-de-corona-840727.html
«Le 24 février, Ahmad Amirabadi-Farahani, membre du Bureau du Parlement iranien et député de Qom en Iran, a rapporté que 50 personnes étaient mortes dans cette ville sainte ces deux dernières semaines à cause du coronavirus. Il a fourni la liste des personnes décédées au ministère de la Santé et au porte-parole du gouvernement, Ali Rabii. Les efforts du régime iranien pour cacher la maladie - afin d'éviter l'abstention aux dernières élections législatives - et la poursuite par les gardiens de la révolution des vols de leur compagnie aérienne Mahan Air vers la Chine, ont rapidement propagé le virus dans le pays ainsi que dans les pays frontaliers… »
L'Iran : Pas de justice pour une répression sanglante
Force meurtrière illégale, familles menacées, dissimulation
Dans le compte-rendu le plus détaillé à ce jour sur les manifestations meurtrières de la mi-novembre contre la République islamique en Iran, Human Rights Watch (HRW) a appelé les Nations Unies (ONU) à "prendre des mesures urgentes" pour lutter contre la "répression brutale" du peuple pendant le soulèvement.
Rapporteur des Nations Unies pour les droits de l'homme choqué par la situation en Iran
43ème session HRC, 24 février – 20 mars 2020
Dans son rapport du 28 janvier 2020 présenté à la 43ème session HRC (24 février – 20 mars 2020à, Javaid Rehman, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, a déclaré être "choqué" par le nombre de décès, de blessures graves et de mauvais traitements infligés aux personnes détenues pendant les manifestations de novembre 2019.
Selon les rapports, les détenus sont torturés ou subissent d'autres formes de mauvais traitements, parfois pour leur extorquer des aveux forcés. On signale également des refus de soins médicaux, notamment pour des blessures causées par l'usage excessif de la force par les forces de sécurité, certains autres détenus étant détenus au secret ou faisant l'objet de disparitions forcées. Le Rapporteur est préoccupé par les informations selon lesquelles les familles des personnes tuées par les forces de sécurité ont été menacées de ne pas parler. Il reste très préoccupé par les restrictions persistantes à la liberté d'expression. Bien que l'accès à Internet ait été rétabli depuis sa fermeture au plus fort des protestations, la politique d'intimidation et de harcèlement des journalistes et de leurs familles s'est poursuivie.
Iran : comment le crash de l'avion de ligne entraîne un boycott des urnes ?
Francetvinfo.fr, 21 février 2020
L'Iran votait vendredi 21 février pour élire ses députés. Si la victoire des conservateurs ne fait pas beaucoup de doute, nombreux sont ceux qui ont préféré le boycott à l'isoloir. En cause, notamment, le crash de l'avion de ligne abattu par l'armée iranienne.
Pour de nombreux Iraniens, ces derniers mois ont été marqués par de nombreuses désillusions. La crise économique, d'abord, avec la flambée des prix, la violent répression, ensuite, des manifestations de novembre 2019 et, enfin, les tensions politiques et militaires avec les États-Unis. "Et puis il y a eu l'événement de trop, le crash de l'avion ukrainien, abattu par la Défense iranienne. C'est un sujet tabou pour l'État iranien", explique en direct de Téhéran la journaliste Stéphanie Perez.
Iran : Un scrutin ou un pouvoir divisé face à un soulèvement en perspective
LaLibre.be, 21 février 2020 Par Simin Nouri
«Le conflit autour des prochaines législatives en Iran s'intensifie alors que le régime théocratique se débat sur la scène nationale et internationale sans aucune chance de se remettre de ses crises. D'une part, le "guide suprême" Ali Khamenei tente de catapulter la faction rivale aussi loin que possible de la scène politique iranienne en s’appuyant sur le Conseil des gardiens de la Constitution (CGC) pour ouvrir la voie à la mainmise quasi-totale de son cercle intérieur sur son parlement, car Khamenei n'a guère d'autre choix que de consolider le pouvoir de sa faction pour survivre. Le CGC, entièrement à sa botte, a tout simplement rejeté la candidature de 90 membres de l'actuel Majlis (parlement des mollahs) pour le prochain scrutin prévu pour le 21 février… »
Des militantes écologistes interrogées pendant 1200 heures, soumises aux tortures et au harcèlement sexuel les plus sévères des Gardiens de la révolution
CNRI Femmes, 20 février 2020
Les militantes écologistes Niloufar Bayani et Sepideh Kashani ont été soumises à d’intenses tortures psychologiques et à des menaces de torture physique et d’abus sexuel pendant 1200 heures d’interrogatoire.
Dans une lettre écrite en février 2020, Niloufar Bayani décrit les interrogatoires et écrit que les agents l’ont forcée à "imiter les bruits des animaux sauvages" et ont menacé de lui injecter "des produits paralysants et des bulles d’air". Ils l’ont menacée pour qu’elle écrive des aveux forcés.
Elle a également écrit une lettre à Ali Khamenei le 11 février 2019, sur la manière dont elle avait été traitée par les interrogateurs des Gardiens de la révolution : sept hommes armés l’avaient emmenée dans une villa à Lavasan (nord de Téhéran), et l’avaient forcée à "les regarder se comporter de manière immorale et non islamique dans une piscine privée".
Dans une autre lettre adressée au chef du quartier 2-A de la prison d’Evin, le 16 janvier 2019, Bayani avait écrit que "pendant les longs interrogatoires", les agents "lui ont répété les insultes sexuelles les plus dégoûtantes… dans des situations détaillées, dégoûtantes et imaginaires et voulaient [me] forcer à réaliser leurs fantasmes sexuels"…
Une militante iranienne anti-hijab reçoit un prix international
Radio Farda/CSDHI, 19 février 2020
Une militante iranienne des droits des femmes et de la lutte contre le hijab obligatoire a remporté un prestigieux prix international des femmes à Genève, en Suisse. Shaparak Shajarizadeh, 44 ans, a reçu son le 18 février le Prix international des droits de la femme du Sommet de Genève 2020. Lors d'une cérémonie qui s'est tenue mardi à Genève, elle s'est adressée aux diplomates des Nations unies, aux militants des droits de l'homme et aux journalistes du monde entier qui participent au 12e sommet annuel de Genève pour les droits de l'homme et la démocratie.
Le directeur exécutif d’United Nations Watch, co-organisateur de la conférence, a déclaré que Shajarizadeh avait été récompensée pour sa "défense intrépide des droits des femmes en Iran, pour laquelle elle a été emprisonnée, battue et brutalisée".
Le prix est parrainé par une coalition de 25 ONG de défense des droits de l'homme du monde entier.
En 2018, les autorités iraniennes ont annoncé qu'elles avaient détenu 29 femmes qui avaient enlevé leur foulard dans le cadre d'une campagne contre le code vestimentaire islamique obligatoire du pays.
Les Iraniens se voient refuser l'accès à un reportage indépendant à l'approche des élections législatives
Alors que l'Iran s'apprête à élire son parlement de 290 membres le 21 février prochain, Reporters sans frontières (RSF) déplore que la censure et les persécutions empêchent les médias de faire leur travail pour offrir aux 57 millions d'électeurs du pays une couverture adéquate de l'élection, qui ne sera manifestement ni libre ni équitable.
Les médias gouvernementaux orchestrent ouvertement la propagande du régime alors que les autorités continuent de censurer et de réglementer tous les médias…
Au total, 24 journalistes et citoyens-journalistes sont actuellement emprisonnés en Iran, ce qui en fait le septième plus grand geôlier de fournisseurs d'informations au monde.
L'Iran est classé 170e sur 180 pays dans le classement mondial
de la liberté de la presse 2019 de RSF.
32 boutiques mises en garde pour la vente d'articles de la Saint-Valentin
Les relations publiques de la magistrature de Qom ont rapporté que 32 magasins ont été avertis par le Bureau de surveillance des sites publics et le bureau du procureur pour avoir vendu des articles de la Saint-Valentin.
Selon les sites officiels Khabarfori et Ensafnews 12 février 2020, Vente de ballons de la Saint-Valentin, un nouveau crime en Iran
Le chef du commerce des merceries, Hossein Dogmechi, a noté que la vente de ballons à la Saint-Valentin est interdite et a déclaré : "L'organe responsable nous a écrit une lettre pour nous interdire d'acheter ou de vendre des ballons dans le bazar et une banderole y est installée pour informer le public. En conséquence, jusqu'à nouvel ordre, l'achat ou la vente de ballons par tous les magasins est interdit".
Amnesty accuse l'Iran de "crimes continuels contre l'humanité"
AI, Rapport 2019 (page 23 – 27)
Dans son compte-rendu annuel sur la situation des droits humains au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), Amnesty International (AI) affirme que la nouvelle vague de soulèvements de masse a été accueillie avec brutalité et répression pendant "l'année de défi" et affirme que l'Iran est l'auteur de crime constants contre l'humanité.
Iran : Huit écologistes condamnés à 58 ans de prison
Gholamhossein Esmaili, porte-parole du pouvoir judiciaire iranien, a déclaré mardi que la cour d'appel a confirmé la peine totale de 58 ans de prison pour huit écologistes qui sont en détention depuis février 2018 qualifiant l’affaire des écologistes d’" un cas d'agissements contre la sécurité nationale".
30.000 morts par an à cause de la pollution atmosphérique
Radio Farda/ CSDHI, 18 février 2020
Issa Kalantari, vice-président et chef de l'Organisation pour la protection de l'environnement, a déclaré que près de 16.000 personnes sont tuées chaque année dans des accidents de la route et 30.000 meurent à cause de la pollution atmosphérique, soit deux fois plus que les accidents de la route. Exploitant seulement 0,2 % de l'économie mondiale, l'Iran est le 10ème pays au monde qui détruit l'environnement naturel.
hra-news.org, 15 février 2020
Marjan Davari, un universitaire et traductrice de 52 ans, détenue à la prison de Qarchak, a été condamnée à 75 ans de prison par la branche 1 du tribunal pénal de Téhéran.
Anciennement Karim Zargar, un ancien directeur de l'Iran Broadcasting Organization, partageant l'affaire avec Mme Davari, a été exécuté en hiver 2018, accusé de "corruption sur terre".
Soins médicaux refusés aux prisonniers blessés arrêtés en novembre 2019
Iran HRM, 18 février 2020
Selon des informations en provenance du Grand pénitencier de Téhéran (alias Fashafouyeh), de nombreux prisonniers blessés parmi les jeunes gens arrêtés lors des manifestations en Iran en novembre 2019 sont privés de soins médicaux et sont détenus dans des conditions physiques désastreuses...
Les informations recueillies par Iran Human Rights Monitor auprès des représentants de l'État, des médias et d'autres sources informées dans diverses villes indiquent que le nombre de personnes arrêtées pendant les manifestations s'élève à 12 000 dont des dizaines d’adolescents de moins de 18 ans.
Iran : « L'ennemi est ici, mais on nous dit que c'est l'Amérique »
latribune.fr, 14 février 2020 Par Gérard Vespierre
Cette phrase est un slogan, issu des manifestations de rue. Au moment où une contestation nationale est de nouveau apparue, il est intéressant d'écouter ce que dit la rue iranienne. Comment un pays aussi riche en est-il arrivé là ? Quels sont les choix économiques qui ont conduit la société iranienne vers la pauvreté…
«…Si l'on additionne les dépenses militaires et sécuritaires, le coût des interventions et soutiens dans « l'arc chiite » l'argent détourné par les fondations religieuses, et la corruption des Gardiens de la Révolution, on atteint des montants largement supérieurs aux recettes pétrolières, donc supérieurs à 40 milliards de dollar par an.
La population non seulement n'a pas bénéficié des revenus pétroliers, mais elle doit produire des richesses destinées à être, soit englouties dans les dépenses militaires, soit détournées par la corruption ! Voilà la réalité iranienne ! « L'ennemi est ici, mais on nous dit que c'est l'Amérique !» Voilà ce qui alimente la révolte.
Comble de l'ironie, le « grand Satan » ne serait-il pas à l'intérieur de l'Iran ? La population, et les Unités de Résistance semblent prêtes à le montrer et, à le combattre. »
Détenus soumis à des pressions pour faire des aveux forcés
Kurdistan Human Rights Network (KHRN), 13 février 2020
Onze civils et militants kurdes actuellement détenus au centre de détention géré par le ministère du Renseignement dans la ville de Sanandaj et au centre correctionnel pour femmes sont soumis à des pressions de la part des enquêteurs de la sécurité pour faire des aveux forcés.
Selon des sources proches de la famille de certains des détenus qui ont pu les rencontrer brièvement ces derniers jours, le processus de leur interrogation est terminé mais leur libération sous caution a été soumise à des aveux forcés et à une coopération avec les interrogateurs des services de renseignement.
Mary Mohammadi battue en prison
hra-news.org, 13 février 2020
Fatemeh (Mary) Mohammadi, récemment convertie au christianisme, après un mois de son arrestation, est toujours détenue à la prison Qarchak.
Elle a été gravement agressée, battue puis arrêtée par les forces de sécurité le 13 janvier 2020, lors d'un rassemblement de protestation contre le crash de l'avion de ligne ukrainien.
Mary Mohammadi est accusée de "perturbation de l'ordre public en participant à un rassemblement illégal".
L'Iran réduit au silence les journalistes et les militants à l'approche des élections parlementaires
iranhumanrights.org, 11 février 2020
Le service de renseignement du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) convoque des journalistes, fait des descentes chez eux et confisque leurs appareils électroniques dans le cadre d'une nouvelle campagne visant à faire taire les critiques sur les politiques de l'Etat à l'approche des élections législatives en Iran qui auront lieu plus tard ce mois-ci…
Au moins dix journalistes ont également été pris pour cible par l'Organisation du renseignement du CGRI au cours des deux dernières semaines. Cette organisation délivre des assignations et obtient des mandats pour perquisitionner les domiciles des journalistes", a déclaré un journaliste à Téhéran qui a demandé l'anonymat pour des raisons de sécurité.
Des dizaines d'activistes, de dissidents et d'autres citoyens accusés de critiquer publiquement les politiques de l'État ou des fonctionnaires ont été condamnés à de longues peines de prison en Iran ces dernières années pour des raisons de sécurité nationale.
La participation électorale du 21 février devrait être affectée par les appels au boycott des élections lancés par des militants et d'autres membres de la société civile à la suite de la répression meurtrière par l'État des récentes manifestations de grande ampleur dans le pays.
Site officiel javanonline.ir, 9 février 2020
Navid, 32 ans, accusé d'enlèvement et de harcèlement, a été condamné à 398 coups de fouet. Son dossier est en cours à la branche 9 du tribunal pénal n°1 de la province de Téhéran.
Trois médecins condamnés à 180 coups de fouet pour avoir critiqué la fraude médicale d’un mollah
iran-hrm.com, 9 février 2020
Le 23 janvier 2020, le mollah Abbas Tabrizian appelé par ses partisans "l'Avicenne moderne", a brûlé le "Harrison's Manual of Medicine", l'une des publications les plus crédibles au monde sur la médecine, lors d'un rassemblement de ses partisans.
L'Organisation médicale nationale a déposé une plainte contre l'ecclésiastique et a demandé aux autorités du séminaire de l'empêcher de répandre des superstitions : "Les gens en Iran et à l'étranger, y compris les jeunes et les scientifiques, se souviennent de la scène (de l'incendie de ce livre) à l'époque de l'ignorance où les gens étaient plongés dans leur superstition".
Trois médecins iraniens ont été condamnés à 60 coups de fouet chacun, pour avoir insulté le mollah par le biais des médias sociaux… Le verdict pour les trois médecins va être suspendu pendant au moins un an.
Promiscuité des détenues atteintes de maladies contagieuses avec d'autres prisonnières à Qarchak
women.ncr-iran.org, 8 février 2020
Selon des prisonnières récemment libérées de la prison de Qarchak, les femmes atteintes de maladies contagieuses sont détenues dans les mêmes quartiers que les autres.
Plus de 130 détenues dans la prison de Qarchak souffrent du sida et de l'hépatite et 6 autres souffrant de la maladie très contagieuse de gale sont détenues avec d'autres prisonnières.
Les autorités pénitentiaires, y compris Mehdi Mohammadi, le directeur de Qarchak ont fermé le service de quarantaine et n’isolent plus les détenues malades.
Les mères emprisonnées
La situation la plus tragique concerne celle des mères qui demeurent avec leurs enfants à Qarchak. Elles sont confrontées au manque d'hygiène et l’insalubrité des salles et des cellules. En février 2019, les gardiens de prison ont fait une descente chez ces prisonnières en utilisaient du gaz lacrymogène et du gaz poivré contre les détenues, un nourrisson de 20 jours qui séjournait avec sa mère en prison, est mort.
De longues peines de prison pour des militantes civiles
Iran HRM/CSDHI, 7 février 2020
Une cour d'appel en Iran a confirmé les peines de prison de trois militantes des droits des femmes pour avoir protesté contre le hijab obligatoire. La peine a été réduite à 31 ans et sept mois au total, contre les 55 ans et six mois.
Selon le verdict, Monireh Arabshahi et sa fille Yasamin Ariany ont, toutes les deux, été condamnées à 9 ans et sept mois tandis que Mojgan Keshvarz a été condamné à 12 ans et à deux mois d'emprisonnement.
Les avocats n'ont pas été autorisés à entrer dans le tribunal en première instance et en appel. Le tribunal a également refusé de recevoir un projet de loi de défense des trois militantes des droits des femmes.
Moloud Hajizadeh, journaliste et défenseure des droits des femmes 2 ans et une amende de 4 millions tomans.
De même, l'activiste des droits civiques de Tabriz, Nasim Sadeghi, a été condamné à 6 mois de prison avec sursis pour 3 ans par la Cour d'appel de la province d'Azerbaïdjan le lundi 3 février 2020.
La militante civile kurde Farzaneh Jalali a été condamnée à un an de prison par le tribunal révolutionnaire de Kermanchah pour "propagande contre l'État". Militante des droits des enfants et des femmes, elle est diplômée en anthropologie de l'Université de Téhéran. Bien qu'elle ait obtenu la 6ème place au test d'admission au 3ème cycle, elle a été privée de la possibilité de poursuivre ses études supérieures.
Jhaka Esmaili, une autre militante civile kurde de Boukan, a également été emmenée le 29 janvier 2020 en prison pour purger sa peine de trois mois.
Suite du crash du boeing ukrainien en Iran: “les journalistes doublement victimes d’un mensonge d’Etat”
RSF, 6 février 2020
sur les réseaux sociaux. Pour avoir osé protester et dénoncer le fait d’avoir été décrédibilisés par un mensonge d’Etat, des dizaines de journalistes iraniens sont la cible d’une répression accrue.
Pendant trois jours, sans le savoir, des journalistes iraniens ont massivement relayé les mensonges de la République islamique, qui démentait toute responsabilité dans la catastrophe aérienne qui a fait 176 morts le 8 janvier dernier à Téhéran. Suite aux aveux des autorités iraniennes, qui ont fini par reconnaître que le Boeing ukrainien avait bien été abattu par un tir de missile, 80 journalistes ont exprimé leur regret d’avoir contribué à propager un mensonge d’État.
« Nous aussi sommes fatigués et consternés des mensonge des médias officiels. Tous les journaux, en coordination avec la radiotélévision d’Etat, et en l’absence de toute enquête indépendante, ont répété ce grand mensonge, avant d’être scandalisés et méprisés une fois que la vérité a éclaté » écrivent les journalistes dans une déclaration commune.
Une citoyenne bahaïe arrêtée par les forces de sécurité
kampain.info, 5 février 2020
La citoyenne bahaïe, Firouzeh Shafizadeh, a été arrêtée le 25 janvier 2020 par les forces de sécurité après son retour en Iran dans son village Khotbehsara (nord). Selon Campagne pour la défense des prisonniers politiques et civils (kampain.info), les agents de sécurité l'ont emmenée au bureau des renseignements après avoir fouillé son domicile et saisi certains de ses effets personnels, notamment des livres, téléphone et ordinateur portables ainsi que des photos personnelles. Firouzeh Shafizadeh est une ancienne étudiante du BIHE (l'Institut Bahaï pour l'enseignement supérieur) qui est retournée en Iran après avoir étudié la médecine en Inde pendant sept ans.
Une militante des droits civiques condamnée à 6 ans de prison
hra-news.org, 4 février 2020
La militante des droits civiques, Rezvaneh Ahmadkhan-Beygui, accusée de "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale" ainsi que de "propagande contre le système", a été condamnée à une peine de six ans de prison par la branche 24 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, le 2 février 2020. Arrêtée à son domicile à Téhéran le 18 novembre 2019 lors du soulèvement par des forces de sécurité, elle a été transférée après la fin de son interrogatoire, à la prison d'Evin le 12 décembre.
L'Iran rejette l'appel à la libération des ressortissants français, affirmant que "les pressions ne fonctionneront pas"
radiofarda.com, 3 février 2020
Lundi, l'Iran a rejeté l'appel du ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à la libération de deux ressortissants français détenus à Téhéran pour des raisons de sécurité, déclarant que le processus devrait suivre son cours.
Abbas Moussavi, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères, lors d'un point de presse à Téhéran, a répondu à Le Drian en disant : "La ressortissante française a accès aux services consulaires et la personne iranienne a été autorisée à rencontrer sa famille à plusieurs reprises. Ce genre de déclarations et de pressions ne fonctionneront pas", et a exhorté les Français à attendre que le processus se déroule. Il n'a pas précisé en quoi consistait ce processus.
Les organisations de défense des droits de l'homme ont accusé l'Iran d'arrêter des personnes ayant une double nationalité et des étrangers sur la base d'accusations inventées de toutes pièces pour les utiliser comme monnaie d'échange diplomatique.
Paris demande à l'Iran de libérer deux citoyens français détenus et jugés malades
Reuters, 2 février 2020
Le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a exhorté l'Iran à libérer deux ressortissants français détenus en prison depuis juin dernier, qui, selon lui, étaient tous deux malades.
Roland Marchal est chercheur à l'université de Sciences Po à Paris et Fariba Adelkhah, une double nationalité franco-iranienne, y est également universitaire.
Après une courte hospitalisation suite à une grève de la faim, Adelkhah a été retournée à la prison d’Evin.
Le procès de Fariba Adelkhah et Roland Marchal doit s'ouvrir le 3 mars à Téhéran.
Taux élevé d’abandon scolaire chez les filles du sud-est de l’Iran
women.ncr-iran.org, 2 février 2020
Le taux d’abandon scolaire des filles dans la province du Sistan-Baloutchistan est élevé, la plupart d’entre elles quittant l’école avant le CM2. Mohammad-Reza Vaez-Mahdavi, conseiller du ministre de l’Education, souligne les besoins critiques dans le secteur de l’éducation dans cette province déshéritée du sud-est de l’Iran. Selon lui, "14 % des enfants ne vont pas à l’école. Le taux d’abandon scolaire est deux fois plus élevé chez les filles que chez les garçons. 53 % des filles abandonnent avant l’école secondaire".
Le taux d’abandon scolaire, en particulier chez les filles, a entraîné une prédominance des mariages d’enfants. Les filles sont souvent contraintes de se marier à l’âge de 12 ou 13 ans parce qu’elles n’ont aucune perspective de développement professionnel et d’emploi.
60 participants à une fête arrêtés
Agence de presse officielle Rokna, 1er février 2020
60 participants à une fête privée dans l'un des villages de Khoshk Bijar dans la province de Guilan (nord), pour la plupart des jeunes garçons et filles, ont été arrêtés et remis aux autorités judiciaires.
Les cas de 5 militantes civiles doivent être mis en œuvre sans révision
women.ncr-iran.org, 1er février 2020
Les cas de 5 femmes militantes civiles impliquées dans la manifestation des travailleurs de la canne à sucre de Haft Tappeh et dans la manifestation de la Fête internationale du travail ont été confirmés le 28 janvier 2020, sans être examinés par une cour d’appel.
Sanaz Allahyari, Asal Mohammadi, Atefeh Rangriz, Marzieh Amiri et Neda Naji, ont été transférés au Département de l'application des peines.
Sanaz Allahyari et Asal Mohammadi, accusés dans l'affaire des manifestations de Haft Tappeh, ont été condamnées chacune à 5 ans de prison.
Les militantes civiles Atefeh Rangriz et Marzieh Amiri, qui avaient été arrêtées à l'occasion de la Journée internationale du travail, ont également été condamnées à 5 ans de prison.
Neda Naji, une autre militante civile arrêtée le jour de la Fête internationale du travail, a été condamnée à 5,5 ans de prison.