09 juillet 2024

AFIF INFOS Juin 2024

Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Sommet mondial pour un Iran libre 2024 
AFP/CNRI, 29 et 30 juin 2024
https://x.com/i/status/1807365148203524515                                        https://x.com/i/status/1807678521701028038
Plusieurs dizaines de milliers d’Iraniens se sont rassemblés ce samedi 29 juin sur la Bebel Platz à Berlin, pour être directement connectés à une conférence à Paris d’où des invités de marque se sont joints aux intervenants éminents à Berlin pour exprimer leur soutien à cette grande manifestation en faveur de la liberté en Iran.
A Berlin, l’ancien sénateur américain Robert Torricelli a accueilli les manifestants venus de différents pays européens.
L’ancien vice-président du Parlement européen, Alejo Vidal Quadras, qui a frôlé la mort en novembre 2023 lorsqu’un terroriste envoyé par Téhéran lui a tiré une balle au visage à Madrid, a été le premier à prendre la parole, suivi de Franz Josef Jung, ancien ministre allemand de la Défense.
L’ancien ministre fédéral allemand de l’Économie, Peter Altmaier, s’est adressé également à l’assemblée. Une délégation de responsables politiques allemands était présente au rassemblement.
Une conférence simultanée tenue à Paris réunissant la présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi, et un grand nombre de personnalités politiques de notoriété internationale, dont Mike Pence, Stéphane Harper, Mike Pompeo, Liz Truss, John Bolton, une délégation  bipartite américaine, ainsi que des délégations parlementaires de différent pays européens. D’autres députés des parlements nationaux européens se sont joints en ligne au rassemblement de Berlin.
En avant vers une République démocratique 
Connectée par satellite, Maryam Radjavi a salué le peuple iranien et la lutte des femmes iraniennes pour la liberté : " votre rassemblement massif aujourd’hui à Berlin représente une continuation de la victoire du peuple iranien dans le boycott national de l’élection organisé par Khamenei. 

Le 2ème jour du Sommet mondial de l'Iran libre 2024 était consacré à  "La feuille de route de la Résistance iranienne pour une République démocratique".
Des dirigeants mondiaux et des chefs d'État de quatre continents ont pris la parole au cours de cette deuxième journée. Cet événement fait résonner avec force le "non" historique exprimé par le peuple iranien, qui a boycotté les simulacres d'élections organisés par le régime en place cette année.
Lors d’une intervention par visioconférence, Maryam Rajavi, présidente du CNRI en liaison depuis la France, a affirmé que « le boycott » du scrutin était " un coup de massue" porté au pouvoir en Iran.
 
Élection présidentielle en Iran : le candidat réformateur Masoud Pezeshkian en tête au 1er  tour
France info, 30 juin 2024
Masoud Pezeshkian, le candidat réformateur, est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle iranienne, samedi 29 juin. Un résultat inattendu. Le second tour l'opposera à l'ultra-conservateur Saïd Jalili.
 Au grand bazar de Téhéran, des électeurs découvrent les résultats de l'élection présidentielle. Au contraire de ce qui était attendu, c'est un candidat réformateur, Masoud Pezeshkian, qui est arrivé en tête du premier tour. 
60% d'abstentionnistes
L'ancien ministre de la Santé estime notamment que "certaines mesures appliquées en ce moment sont arbitraires. Ce n'est pas conforme à la loi", a-t-il déclaré à propos des droits des femmes et des jeunes. 
L'élection n'a pour autant que peu mobilisé les électeurs. 60% d'entre eux ne sont pas allés voter.

L’Irano-suédois Ahmad-Reza Jalali à son 4ème jour de grève de la faim à la prison d'Evin
HRANA, 28 juin 2024
Ahmad-Reza Jalali, le prisonnier politique binational condamné à mort, actuellement détenu à la prison d'Evin, a entamé une grève de la faim le 25 juin pour protester contre le fait qu'il n'a pas été inclus dans le récent échange de prisonniers entre l'Iran  et la Suède.
Vida Mehrannia, son épouse, l'a annoncé sur sa page personnelle : 
"Mon mari, qui risque d'être exécuté par la République islamique, a entamé une grève de la faim le mardi 25 juin pour protester contre le fait qu'il n'a pas été inclus dans le récent échange de prisonniers entre l'Iran et la Suède. Il a enduré près de 3 000 jours dans la tristement célèbre prison d'Evin. Les Nations unies et de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme ont déclaré mon mari innocent, confirmant qu'il avait été détenu arbitrairement et utilisé comme un pion dans la cruelle diplomatie iranienne des otages. Ils ont demandé sa libération inconditionnelle".

Les mères endeuillées du Kurdistan boycottent le simulacre d’élection présidentielle : Un puissant appel à la justice et à la responsabilité
CNRI Femmes, 28 juin 2024 
Dans une déclaration audacieuse et sincère, un groupe de mères endeuillées du Kurdistan a annoncé publiquement son boycott du simulacre d’élection présidentielle en Iran. Ces mères, connues pour leur quête incessante de justice, ont accusé les candidats du régime d’être responsables et complices des crimes et assassinats perpétrés par le gouvernement :
« Au peuple honorable du Kurdistan et au peuple iranien épris de liberté,
En tant que collectif de mères endeuillées et en quête de justice, nous boycotterons les élections présidentielles théâtrales en Iran. Ces dernières années, le régime au pouvoir en Iran a endeuillé des milliers de familles par des exécutions et des fusillades directes. Des milliers de nos jeunes fils et filles ont été exécutés et abattus dans les rues pour avoir protesté contre l’inégalité, le chômage, l’oppression et le manque de liberté. Pourtant, à la veille de ce simulacre d’élections, les candidats du régime, qui sont eux-mêmes responsables et partenaires de ces crimes, parlent de liberté et d’amélioration de la situation actuelle.
En tant que mères endeuillées du Kurdistan, nous n’abandonnerons pas notre quête de justice tant que nous n’aurons pas obtenu le droit de poursuivre et de punir les criminels qui ont injustement exécuté et abattu nos enfants. Nous condamnons le régime au pouvoir en Iran dans son ensemble et nous ne participerons à aucune élection prétendument théâtrale.
Longue vie au mouvement pour la justice,
Les mères endeuillées du Kurdistan … »

ONU-Iran
L'Iran doit mettre fin au harcèlement de Narges Mohammadi et libérer toutes les femmes défenseures des droits humains : Experts indépendants
ohchr.org, 27 juin 2024
Un groupe d'experts indépendants demande instamment à la République islamique d'Iran de libérer immédiatement et sans condition Narges Mohammadi et toutes les femmes défenseures des droits humains qui sont toujours emprisonnées pour avoir défendu les droits de l'homme.
Les arrestations de militants des droits de la femme auraient augmenté ces dernières années, et les autorités iraniennes ont averti que d'autres personnes protestant contre le port obligatoire du voile pourraient être accusées d'atteinte à la sécurité nationale.

La “libération immédiate“ des trois Français détenus en Iran demandée par des sénateurs
AFP/Le Figaro, 25 juin 2024 
Des sénateurs et sénatrices français ont remis mardi à l'ambassade d'Iran en France un courrier demandant la “libération immédiate“ de trois Français détenus par Téhéran et considérés par le gouvernement français comme “otages d'État“. Dans ce courrier, 79 sénateurs attirent l'attention de l'ambassadeur iranien Mohammad Amin Nejad, en poste à Paris, “sur le sort“ de Cécile Kohler, Jacques Paris et d'un troisième Français prénommé Olivier dont le nom n'est pas public. Ils sont “injustement détenus en Iran“ :
En cette veille de journée internationale de lutte contre la torture, ils exigent que “leurs conditions de détention respectent les textes internationaux dont la République islamique d'Iran est cosignataire…“. Ils déplorent l'absence de “procès équitable“, le non-respect des droits de la défense ou encore l'absence de visites consulaires régulières et des conditions de détention jugées indignes
Les sénateurs sollicitent l'intervention de l'ambassadeur iranien pour obtenir leur transfert immédiat “de la section 209 dans laquelle ils sont incarcérés vers le quartier des prisonniers politiques. Les informations qui nous parviennent sont alarmantes pour l'état de santé physique et psychologique de Cécile Kohler et de Jacques Paris“…

La prisonnière politique Maryam Akbari Monfared voit ses biens confisqués à l’approche de la fin de sa peine
women.ncr-iran.org, 24 juin 2024 
La prisonnière politique Maryam Akbari Monfared est confrontée à un nouveau défi considérable, les autorités cherchant à saisir les biens de sa famille, rapporte l’agence de presse Sharq. Le siège exécutif de Farman-e Imam (l’ordre de Khomeini) a lancé une tentative de confiscation de ses biens.
Ce développement intervient alors que Maryam Akbari Monfared approche de la fin d’une peine de 15 ans de prison qui doit s’achever en décembre 2024. Son avocat, Me Hossein Taj, a fait part de ses inquiétudes :
“En octobre de cette année, Mme Akbari Monfared aura purgé sa peine de 15 ans d’emprisonnement sans avoir bénéficié d’un seul jour de liberté temporaire. En plus de cette peine, elle risque 2 ans de prison supplémentaires dans le cadre d’une autre affaire. Récemment, une nouvelle affaire a été déposée contre elle à la demande du siège exécutif, invoquant l’article 49 de la Constitution pour un contrôle continu de l’affaire”...
Elle a été incarcérée parce qu’elle demande justice pour 4 de ses frères et sœurs exécutés de sang-froid par le régime clérical dans les années 1980. Sa sœur, Roghiyeh Akbari Monfared, avait une petite fille lorsqu’elle a été envoyée à la potence parmi les prisonniers massacrés au cours de l’été 1988.

Nouveau rapport de Javaid Rehman sur le massacre et l’exécution de prisonniers politiques dans les années 80
Iran HRM, 21 juin 2024 
La conférence Examen des crimes contre l'humanité perpétrés par le régime iranien initiée par l'association Justice for the Victims of the 1988 Massacre in Iran, a eu lieu à Genève le jeudi 19 juin 2024. Javaid Rehman a présenté son dernier rapport sur le massacre de 1988 et les exécutions perpétrées par le régime des mollahs en 1981 et 1982. Ce rapport fournit des détails complets sur le sujet, il sera bientôt publié par les Nations Unies.
Le professeur Javaid Rehman a déclaré avoir enquêté sur des crimes horribles, qui sont des exemples de crimes contre l'humanité, de génocide et peut-être de crimes de guerre. Il a précisé que ces crimes impliquaient des meurtres, des destructions, des tortures, des agressions sexuelles et d'autres actes similaires à l'encontre de différentes populations. La question des disparitions forcées est également cruciale.
Il a souligné qu'il avait fait des recherches approfondies sur tous ces crimes. Le point essentiel de ce qui s'est passé en 1988 est que des milliers de prisonniers politiques ont été pris pour cible et exécutés. Ils n'ont pas eu droit à des procès équitables. Khomeini a émis une fatwa et déclaré que tous les "hypocrites", terme qu'il utilisait pour désigner ceux qui s'opposaient à son régime, devaient être éliminés…

Un rapport historique de l'ONU demande des comptes sur le massacre de 1988 en Iran
iran1988.org, 20 juin 2024

Expert des droits de l'homme des Nations unies : les atrocités commises par l'Iran vont au-delà du massacre de 1988 et seront finalement déclarées "génocide".
justthenews.com, 19 juin 2024
Les conclusions ont été présentées à l'Office des Nations unies à Genève par le rapporteur Javaid Rehman, qui se concentre sur les questions relatives aux droits de l'homme en Iran. Il a déclaré qu'il travaillait sur le rapport depuis sa nomination à ce poste en 2018. 
La plupart des exécutions qui auraient eu lieu en Iran dans les années 1980 se sont produites au cours d'une période de 5 mois en 1988. 
Selon le CNRI, les massacres ont coûté la vie à 30.000 opposants, la plupart des victimes étant des membres de l’OMPI.
M. Rehman a toutefois fait valoir qu’ "Il ne s'agit pas d'une question historique, comme beaucoup le pensent. Il s'agit d'un problème actuel. Les violations flagrantes des droits de l'homme suscitent de vives inquiétudes".
Grâce aux pressions exercées par les survivants des massacres, les membres des familles des victimes et d'autres personnes, de nombreuses enquêtes ont été menées sur les événements survenus en 1988, et des dizaines de pays et d'entités multilatérales ont officiellement et formellement condamné les atrocités commises, dont le Canada, l'Italie et la Suède, ainsi que des groupes comme Amnesty International, les qualifient de "crimes contre l'humanité".
Mais le rapport de M. Rehman, que les Nations unies publieront officiellement dans les prochains jours, sera important en partie parce qu'il sera le premier du genre à faire référence à ce qui s'est passé en 1988 en utilisant le terme de "génocide"…

Les pasdarans sont inscrits sur la liste des organisations terroristes au Canada !
Iran News Wire, 20 juin 2024 
Le Canada a officiellement désigné les Gardiens de la révolution iranienne comme une organisation terroriste. Annoncée par le ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc, le 19 juin 2024, cette décision fait suite à des mois de pressions politiques et à une résolution parlementaire unanime. M. LeBlanc a justifié la désignation par les violations des droits de l’homme et les actions déstabilisatrices du régime iranien. 
Cette décision aligne le Canada sur les États-Unis, qui ont inscrit la Garde sur la liste des groupes terroristes en 2019, et permet au Canada d’enquêter sur d’anciens hauts responsables iraniens vivant dans le pays. 
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a averti les Canadiens en Iran de rentrer chez eux en raison des risques accrus. Cette décision importante pourrait influencer des actions similaires en Europe, isolant davantage l’Iran sur le plan international.

ONU-Iran
Rapport du Secrétaire général sur la situation des droits de l'homme en République islamique d'Iran (
ohchr.org, 19 juin 2024
Le rapport du Secrétaire général à la 56ème session du Conseil des droits de l'homme, note avec une vive inquiétude le nombre élevé d'exécutions au cours de la période étudiée (du 1er  août 2023 au 31 mars 2024). Au moins 834 personnes ont été exécutées l'année dernière, ce qui représente une augmentation de 43 % par rapport à l'année précédente. L'augmentation de 84 % des exécutions pour des délits liés à la drogue en 2023, le chiffre le plus élevé depuis près de 10 ans, est particulièrement troublante…
Ce récent rapport dresse un tableau accablant de la situation des droits humains et violations massives et systématiques de ces droits par le régime iranien. 
Les conclusions mettent en évidence un schéma inquiétant de violence soutenue par l’État, de répression de la dissidence et de discrimination institutionnalisée, justifiant une condamnation internationale sévère.

Iran/Suède : Un coup dur est porté à la justice pour les massacres de prisonniers perpétrés en 1988 en Iran, alors que des ressortissants suédois auraient dû être libérés depuis longtemps
Amnesty International, 18 juin 2024
La libération choquante de l'ancien directeur de prison iranien Hamid Nouri, condamné à la réclusion à perpétuité par un tribunal suédois pour son rôle dans les massacres de 1988, à la suite d'un accord d'échange de prisonniers entre l'Iran et la Suède, est un coup dur pour les survivants et les proches des victimes et contribue à la crise de l'impunité en Iran. Les circonstances dans lesquelles Hamid Nouri a été gracié par le gouvernement suédois et est retourné en Iran confirment les craintes d'Amnesty International selon lesquelles les autorités iraniennes ont retenu des ressortissants suédois en otage afin de les échanger contre Hamid Nouri. Amnesty International partage le soulagement et la joie des familles, des amis et des sympathisants des ressortissants suédois Johan Floderus et Saeed Azizi, qui sont rentrés chez eux le 15 juin 2024 après avoir été victimes d'une multitude de violations des droits humains en Iran ; l'organisation plaide depuis longtemps en faveur de la libération immédiate de tous les ressortissants étrangers et les personnes ayant la double nationalité qui sont retenus en otage ou détenus arbitrairement en Iran.
Voire également :

Une jeune femme de Piranshahr meurt après avoir été brulée par son mari
Hengaw, 16 juin 2024
Leyli Paymazd, une jeune femme originaire de Piranshahr  qui avait été brulée par son mari, est décédée après 4 jours. Agée de 32 ans, Leyli Paymazd est décédée à l'hôpital Khomeini à Oroumieh en raison de graves brûlures (plus de 90 %).
Le 12 juin, Leyli Paymazd, mère de deux filles, a été aspergée d'essence par son mari, Morad Rasoulrondeh, avant d'y mettre le feu dans une maison avec jardin où ils travaillaient.Le couple était en conflit depuis plusieurs mois et Paymazd était récemment retournée auprès de son mari après plusieurs mois passés chez ses parents, grâce à la médiation des anciens.
Après l'incident, son mari aurait laissé son corps brûlé devant la maison de ses parents et se serait enfui. Le corps de la victime a ensuite été transporté par avion jusqu'aux centres médicaux d'Oroumieh par ses proches.

Le régime iranien libère l’otage français Louis Arnaud
France 24, 13 juin 2024 
Le Français Louis Arnaud, ex-otage en Iran, est arrivé à Paris jeudi, après avoir été libéré la veille par Téhéran. Arrêté au moment des protestations contre la mort de Mahsa Amini, il a passé plus de 2 ans et demi dans les prisons iraniennes. 
Trois autres Français restent toujours détenus dans les geôles iraniennes, dont le couple Cécile Kohler et Jacques Paris, tous deux arrêtés en mai 2022, ainsi qu'un Français prénommé Olivier, dont le nom n'a pas été rendu public.

Lettre ouverte des avocats à l’ONU pour un moratoire immédiat sur les exécutions liées à la drogue en Iran
CSDHI, 12 juin 2024 
Dans une lettre ouverte, quatre avocats et experts juridiques iraniens ont appelé l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) à subordonner toute coopération avec la République islamique dans le cadre de la guerre contre la drogue à un moratoire immédiat sur les exécutions liées à la drogue. Les avocats Hossein Raeesi, Tannaz Kolahchian, Mohammad Moghimi, et l’expert en droit international, Nayereh Ansari, affirment qu’une telle action peut réduire le nombre d’exécutions de plus de la moitié, et qu’elle constituera le fondement de l’abolition complète de la peine de mort et de la garantie du droit à la vie en Iran.

Atena Farghadani condamnée à 6 ans de prison
women.ncr-iran.org, 11 juin 2024 
La 26e section du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Atena Farghadani, caricaturiste et ancienne prisonnière politique, à 6 ans de prison.
Le verdict du 9 juin 2024  a été notifié à Atena Farghadani le 10 juin.
Elle a été condamnée à 5 ans de prison pour “insulte aux saints” et à un an de prison pour “propagande contre l’État”.
Atena Farghadani a été violemment arrêtée le 13 avril 2024 par les forces de sécurité alors qu’elle affichait une de ses caricatures sur un mur de la rue Pastor où se trouve le palais présidentiel.
Une semaine après cette arrestation, son avocat a déclaré qu’elle avait été torturée dans un refuge géré par la police de sécurité du régime.

La lauréat du prix Nobel de la paix emprisonnée dénonce les abus sexuels dans les prisons iraniennes
VOA , 5 juin 2024 
La lauréate du prix Nobel de la paix et militante emprisonnée Narges Mohammadi appelle à soutenir une campagne nouvellement lancée contre les abus sexuels dont sont victimes les militants et les manifestants détenus dans les prisons iraniennes.
"Le harcèlement sexuel, les agressions et les viols servent d’instruments de torture, d’intimidation et d’aveux forcés par les gouvernements qui cherchent à supprimer les mouvements de protestation populaires", a-t-elle écrit dans un post Instagram mardi, appelant les victimes à "partager leurs histoires personnelles".
Le post de la lauréate du prix Nobel de la paix fait référence à des récits largement rapportés de torture à la prison de Kahrizak dans les années 1980, dans lesquels "certains fonctionnaires de la République islamique d’Iran ont admis avoir abusé sexuellement de prisonniers et de détenus", indique son communiqué.
Située dans le sud de Téhéran, la prison de Kahrizak a de nouveau attiré l’attention en raison des allégations de torture et de viol de détenus à la suite des manifestations postélectorales de juin 2009.
Trente-six prisonnières politiques de la prison d’Evin à Téhéran ont publié lundi une déclaration demandant que le dernier procès de Mme Mohammadi soit mené "publiquement et en présence de témoins et de personnes qui ont été victimes de harcèlement, d’abus et d’agressions sexuelles, ainsi que de médias indépendants".

Une prisonnière politique de 25 ans détenue à l’isolement par les gardiens de la révolution à Kerman
women.ncr-iran.org, 2 juin 2024
La prisonnière politique Maryam Mahmoud Abadi est actuellement détenue à l’isolement au centre de détention des services des renseignements du corps de Sarallah à Kerman, dans le sud de l’Iran.
Maryam a été arrêtée lors d’un raid dans le domicile de sa famille à Sirdjan le 14 mai 2024. Sa famille a été menacée de ne pas révéler son arrestation au public ou aux médias.
Agée de 25 ans, Maryam avait déjà été arrêtée en novembre 2022 lors du soulèvement national pour avoir publié sur Instagram un article sur la mort de Nika Shakarami, la manifestante tuée. Elle a finalement été libérée temporairement sous caution.