07 septembre 2024

AFIF INFOS Août 2024

 
Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

Plus de 105 exécutions en août 2024 en Iran, au moins 402 depuis 8 mois

La théocratie au pouvoir en Iran, l'un des principaux bourreaux du monde, intensifie considérablement les exécutions de prisonniers, dans le cadre d'une vague de pendaisons très inquiétante qui a vu l'exécution illégale de nombreux détenus liés à la drogue et aux délits qui ne répondent pas aux normes internationales.
L’exécution collective de 29 prisonniers en une journée à la prison de Qazalhesar et la pendaison du manifestant Reza Rasaei fondée sur des aveux forcés, soulignent le recours persistant du régime iranien à la peine capitale. 
 

Le suicide d’une mariée de 14 ans en Iran, un cas tragique
wncri.org, 31 août 2024
Shima Rameshk, 14 ans, victime d’un mariage d’enfants, s’est suicidée le 28 août à Marjanabad. Originaire de Boukan, Shima a mis fin à ses jours dans la maison qu’elle partageait avec son mari. Les informations indiquent qu’elle s’est pendue, succombant à l’immense pression et à l’insatisfaction causées par son mariage forcé.
La mort tragique de Shima est survenue un an seulement après qu’elle a été contrainte  à 13 ans d’épouser un homme plus âgé sous les pressions incessantes de sa famille. Son corps a été découvert 48 heures plus tard et rendu à sa famille par les autorités le vendredi 30 août.
Ce cas tragique met en lumière la question alarmante du mariage précoces en Iran. 
Selon le Centre national iranien de statistiques 25.900 filles et 15 garçons de moins de 15 ans se sont mariés en Iran entre mars 2022 et mars 2023.

L’incertitude sur le sort d’une chanteuse arrêtée
kampain.info, 30 août 2024
Zara Esmaili, une jeune artiste et chanteuse, a été arrêtée par les forces de sécurité le 26 juillet. Plus d’un mois après, il n'y a toujours pas d'informations précises sur son état de santé ou sur le lieu où elle se trouve. 
Zara a été arrêtée parce qu'elle se produisait dans la rue sans hijab obligatoire, ce qui a suscité une grande attention sur les médias sociaux. 
Les efforts de sa famille n’ont pas abouti, le fait qu'elle n'ait pas accès à un avocat et l'absence d'informations sur les charges retenues contre elle ont renforcé les inquiétudes quant à son bien-être physique et mental.

Négligence menaçant la vie
Les conditions désastreuses des prisonniers politiques et malades dans les prisons iraniennes
HRANA, 30 août 2024
Les prisonniers politiques en Iran sont confrontés à des conditions dangereuses et font face au refus de soins médicaux adéquats. Cette négligence systémique des droits fondamentaux des prisonniers, en particulier ceux qui sont malades, constitue une violation flagrante des droits de l'homme et des lois nationales par l'Iran. La situation critique de ces prisonniers a une fois de plus soulevé les inquiétudes de la communauté internationale.
« Les prisons iraniennes sont depuis longtemps reconnues comme des centres de violations généralisées des droits de l'homme, en particulier à l'encontre des prisonniers politiques. Ces derniers, souvent détenus pour leurs convictions politiques et idéologiques, sont fréquemment privés de leurs droits fondamentaux, notamment de l'accès aux soins médicaux. Ce rapport examine la situation désastreuse des prisonniers politiques en Iran, en particulier ceux qui sont malades, et analyse les aspects juridiques des droits des prisonniers dans le cadre du droit iranien et des engagements internationaux de la République islamique.
Depuis la révolution de 1979, la République islamique d'Iran a utilisé les prisons pour réprimer la dissidence. L'un des événements les plus marquants de l'histoire moderne de l'Iran est l'exécution massive de l'été 1988, largement décrite comme un crime contre l'humanité. Des milliers de prisonniers politiques ont été exécutés sans procès équitable. En 2013, le Parlement canadien a condamné ces exécutions et désigné le 1er septembre comme journée de solidarité avec les prisonniers politiques iraniens, symbolisant ainsi le soutien international aux personnes emprisonnées pour leurs croyances et leurs activités politiques.
Au milieu des exécutions massives des années 1980, les conditions et les droits des prisonniers ont reçu moins d'attention. Si des milliers de prisonniers ont été exécutés, la quasi-totalité d'entre eux ont été privés de leurs droits fondamentaux en tant que prisonniers jusqu'à leur exécution, notamment l'interdiction de la torture, le droit aux soins médicaux et le respect de la dignité humaine… »

Une réalisatrice et une actrice inculpées pour violation du code du hijab
Site officiel hamshahrionline.ir, 29 août 2024
Après qu'une réalisatrice  et une actrice de cinéma ont retiré leur hijab dans un lieu public, le procureur de Téhéran a porté plainte contre elles. La réalisatrice Rakhshan Bani-Etemad et sa fille, Baran Kothari ont assisté à une séance de critique cinématographique sans respecter l'obligation de porter le hijab. À la suite de cette action, une procédure judiciaire a été engagée auprès du bureau du procureur public et révolutionnaire de Téhéran. 

Plus de 148.000 enfants privés d'éducation au Sistan et au Baloutchistan
haalvsh.org, 28 août 2024
L'adjoint aux affaires sociales et à la prévention du crime du pouvoir judiciaire de la province du Sistan et du Baloutchistan a annoncé l'identification de 148.867 enfants et adolescents qui ne sont pas scolarisés dans cette province. Il a attribué le nombre élevé d'abandons scolaires à des problèmes tels que les difficultés économiques rencontrées par les familles, la nécessité pour les adolescents de s'engager dans des activités économiques, en particulier dans les villes frontalières en raison de la pauvreté des familles, et le manque d'écoles ou de personnel éducatif. 

"Mardis contre la peine de mort"
31ème semaine de grève hebdomadaire dans les prisons iraniennes
AFIF, 27 août 2024
La grève de la faim hebdomadaire des prisonniers s’est poursuivi ce mardi dans 21 prisons à travers le pays pour protester contre les exécutions.
Plusieurs détenus.es des prisons Centrale de Karaj, Evin, Qezelhessar, Khorramabad, Nezam Chiraz, Machhad, Qaemshahr, Lakan Rasht, Tabriz, Ardabil, Oroumieh, Khoy, Naqadeh, Salmas, Saqqez, Baneh, Marivan, Kamyaran,… ont participé à cette action.
Cette campagne se déroule alors que le système judiciaire iranien continue à exécuter quotidiennement des citoyens emprisonnés.
Pourquoi les mardis ? 
Après avoir assisté à des mois d’exécutions collectives hebdomadaires à Karaj et à l’exécution de plusieurs détenus et détenues politiques en janvier 2024, un groupe de courageux·ses prisonniers·ères politiques de la prison de Qezelhessar à Karaj a organisé une manifestation qui a été violemment réprimée. Ce groupe, d’origines et de convictions diverses, a entamé le 30 janvier une grève de la faim hebdomadaire, connue sous le nom de "mardis noirs" et "mardis sans peine de mort". Ils et elles ont choisi le mardi car c’est le jour où les personnes condamnées à mort sont généralement transférées à l’isolement en préparation de la potence dans la prison de Qezelhessar.
Au cours de cette 31ème semaine, quelques 68 groupes, organisations et institutions iraniens et internationaux de défense des droits humains ont exprimé leur solidarité et leur soutien à cette campagne à travers une déclaration commune.
Deux membres du Parlement italien, ainsi que la Fédération italienne des droits de l'homme se sont également joints au soutien.

Exécution publique à Shahroud
Qesas contre le meurtrier d'un avocat
Iran HRM/Rokna, 26 août 2024
Bien que les exécutions publiques soient incompatibles avec les lois internationales relatives aux droits de l’homme, le système judiciaire iranien a procédé à l’aube du 26 août, à la pendaison d’un prisonnier en public.
L’accusé, un jeune de  20 ans, avait déjà été condamné à une exécution publique pour le meurtre en public d’un avocat, Mahmoudreza Jafar Aqaee, dans le comté de Shahroud (province de Semnan). 
Selon l'un des collègues de la victime, l’avocat avait des informations importantes concernant l'une des affaires de corruption économique et a été menacé d'assassinat à plusieurs reprises. 

Les infirmières poursuivent leurs grèves et leurs manifestations à travers l’Iran
AFIF, 22 août 2024
Le mercredi 21 août, les infirmières de tout l’Iran ont marqué le 19e jour de protestation à Téhéran et dans plusieurs villes, dont Machhad, Tabriz, Ahvaz, Racht, Kermanchah, Ispahan, Dehdacht, Jahrom, Abadan, Marivan,... Ces manifestations sont motivées par de graves difficultés économiques, une charge de travail excessive et des salaires bas qui restent impayés.
Ces manifestations se poursuivent dans des circonstances où, selon les rapports, les infirmières en grève ont été "menacées de licenciement et de constitution de dossiers de sécurité par de nombreux appels des forces de sécurité".
Alors que les grèves d'infirmières se multiplient, les autorités ne respectent pas le droit de ces travailleurs essentiels de la santé à manifester pacifiquement et les répriment violement.
Les manifestations ont éclaté à la suite du décès, le 2 août, de Parvaneh Mandani, une infirmière de 32 ans de la province de Fars, qui aurait succombée à une surcharge de travail et qui est devenue un cri de ralliement pour les infirmières de tout le pays.

Fusillade à Nour a paralysé une femme opposée au hijab obligatoire 
wncri.org/AFIF, 17 août 2024
Arezou Badri, 31 ans qui ne respectait pas le hijab obligatoire, a été paralysée après avoir été blessée par balle par la police. Arezou, mère de deux enfants, se trouve actuellement dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital Valiasr à Téhéran, sous la stricte surveillance d’agents de sécurité.
Elle subit une 2ème intervention chirurgicale alors que son état s’aggrave.
Dans la nuit du 22 juillet, Arezou Badri et son amie se rendaient de Nour (Mazandaran) lorsque la police leur a ordonné de s’arrêter à l’aide d’un haut-parleur pour confisquer le véhicule. N’ayant pas obtempéré, la police à tirer d’abord sur le pneu, puis sur la portière. Une balle a atteint le dos d’Arezou, lui causant de graves blessures. Transportée à l’hôpital, elle a subi une opération du poumon, qui est toujours infecté. Elle a récemment subi une seconde intervention chirurgicale, le jeudi 15 août 2024. 
Amnesty International, 14 août 2024
Les informations selon lesquelles la police iranienne a tiré sur Arezou Badri et l'a paralysée alors qu'elle faisait respecter la loi sur le port du voile obligatoire doivent faire l'objet d'une enquête approfondie et les responsables doivent rendre des comptes. 
Cet incident souligne l'urgence d'abolir les lois sur le port du voile obligatoire et de s'attaquer à la crise de l'impunité en Iran.

La violence des forces de sécurité 
Fusillade à Khach a tué une femme enceinte de 25 ans et de sa fille de 5 ans
wncri.org, 11 août 2024
Dans la matinée du mardi 6 août 2024, des agents en civil des services des renseignements du CGRI à Khach (Sistan-et-Baloutchestan) ont ouvert le feu sur une Peugeot 405 qui circulait sans avertissement préalable. Cet événement tragique a entraîné la mort d’une femme enceinte de 25 ans, Nazila Irandegani, qui a reçu plusieurs balles et est décédée sur le coup. Sa fille de 5 ans, Tina Nasiri, a succombé à ses blessures plus tard à l’hôpital.
Trois autres passagers de la voiture, dont un autre enfant, ont été gravement blessés.
Nazila Irandegani, son mari Chahram Nasiri et leurs enfants traversaient le carrefour de Khach lorsque leur véhicule a été pris pour cible par les forces du Corps des gardiens de la révolution islamique. Chahram Nasiri a été arrêté par les agents et emmené dans un lieu non divulgué.
Il ne s’agit pas d’un incident isolé de tirs aveugles et arbitraires de la part du CGRI et des forces de sécurité de l’État, qui ont entraîné la mort d’enfants et de civils innocents. En 2022, des incidents similaires ont entraîné la mort de Kian Pirfalak, 9 ans, Mona Naghib, 8 ans, et Soha Etebari, 12 ans, lorsque des agents armés du régime ont tiré sur des véhicules civils.

Exécution de 70 prisonniers en 15 jours depuis le début du mois d'août 2024
Iran HRM, 15 août 2024
Le système judiciaire iranien a exécuté les sentences de mort de 70 prisonniers dans les prisons iraniennes sur une période de quinze jours. Près de 5 prisonniers en moyenne sont pendus chaque jour en Iran. Le précédent record était de 4 exécutions quotidiennes. Par rapport au mois de juillet, au cours duquel 53 personnes avaient été exécutées, le nombre d'exécutions a augmenté de près de 180 % jusqu'à la mi-août. 

Dix citoyennes bahaïes inculpées
kampain.info, 14 août 2024
Le parquet général et révolutionnaire d'Ispahan a émis des actes d'accusation contre 10 femmes bahaïes résidant dans cette ville. 
Les accusations portées contre Neda Badakhsh, Arezoo Sobhanian, Yeganeh Rouhbakhsh, Mojgan Shahrezaei, Parasto Hakimi, Yeganeh Agahi, Bahareh Lotfi, Shana Shogufifar, Negin Khademi et Neda Emadi sont "propagande contre le système" et "réalisation d'activités de propagande déviante et d'activités éducatives contraires à la religion sacrée de l'Islam".
Ces dix citoyennes ont été arrêtées par les forces de sécurité le 23 octobre 2023 et ont été libérées de prison après environ deux mois et après avoir payé une caution. 

De lourdes peines pour les militantes du Guilan
kampain.info, 13 août 2024
Selon le verdict, cinq militantes du Guilan, Nina Golestani, Rozita Rajaei, Anahita Hejazi, Negin Edalatkhah et Anahita Doostdar, ont été collectivement condamnées à plus de 20 ans et 7 mois de prison par la troisième branche du tribunal révolutionnaire de Rasht.
Plus précisément, chacune de ces militantes a été condamnée à 3 ans, 6 mois et 1 jour d'emprisonnement pour "rassemblement et collusion", ainsi qu'à 7 mois et 16 jours d'emprisonnement pour "propagande contre l'État".
Ces militantes ont été arrêtées par les agences de sécurité à la mi-automne 2023 et ont été temporairement libérées sous caution de la prison de Lakan après un certain temps. 

Iran : En une seule journée, 29 personnes ont été pendues
20minutes.fr, 8 août 2024
La peine de mort est toujours très utilisée en Iran. Rien que pour la seule journée de mercredi 7 août, le pays a pendu 29 personnes, dont 26 lors d’une exécution collective, peu après avoir fait l’objet d’une condamnation internationale pour avoir exécuté la veille un homme dans le cadre du mouvement de contestation déclenché par la mort de Mahsa Amini en 2022.
L’ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, a déclaré que 26 hommes ont été exécutés dans la prison de Qezelhessar, à Karaj, près de Téhéran, et que 3 autres hommes ont été exécutés dans une autre prison de cette même ville. Ils avaient été condamnés pour meurtre, trafic de drogue et viol. Deux ressortissants afghans figuraient parmi eux.
Une exécution collective d’une rare ampleur
D’autres groupes de défense des droits humains, Human Rights Activists News Agency (HRANA), basée aux Etats-Unis, et le Centre pour les droits de l’Homme en Iran (CHRI), basé à New York, ont également confirmé l’exécution d’au moins une vingtaine de personnes à Karaj.
Selon Amnesty International, l’Iran exécute plus de personnes par an que n’importe quel autre pays, à l’exception de la Chine. D’après l’IHR, une exécution collective de cette ampleur était sans précédent ces dernières années en Iran, le dernier exemple comparable remontant à 2009.
Des militants pour les droits humains accusent l’Iran d’utiliser la peine de mort comme moyen d’intimidation face au mouvement de contestation déclenché par la mort en détention en septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire.

Rapport sur l'arrestation violente d'adolescentes à Téhéran à cause du hijab obligatoire
HRANA, 7 août 2024
« Le 21 juin, dans une rue de Téhéran, deux adolescentes ont été violemment agressées et arrêtées par des agents chargés d'appliquer un plan d'imposition du hijab connu sous le nom de "plan Noor", comme l'a rapporté Ensaf News.
Ces jeunes filles ont ensuite été transférées à la police de la moralité dans une camionnette blanche. Selon la mère de l'une d'entre elles, lorsqu'elle s'est rendue à la police de la moralité, elle a vu sa fille avec un visage meurtri, des lèvres gonflées, un cou meurtri et des vêtements déchirés. En outre, elles ont été menacées de ne pas porter plainte contre les officiers.
Cet incident a causé des blessures à au moins une des filles, Nafas Haji-Sharif, âgée de 14 ans. Maryam Abbasi, la mère de Nafas, a révélé que le 1er juillet, sa fille avait été battue par des agents. Elle a fourni à Ensaf News des documents, dont une vidéo de la confrontation enregistrée par des caméras de vidéosurveillance...
Maryam Abbasi a déclaré : "Les personnes chargées de faire respecter le hijab ont violemment forcé ma fille et son amie à monter dans la camionnette, et sa tête a été frappée contre un poteau électrique. À l'intérieur de la camionnette, ils ont mis leur pied sur le cou de ma fille et lui ont tiré les cheveux".  Elle a également fourni des photos des blessures sur le corps de sa fille…
En avril dernier, la police iranienne a lancé le « Plan Noor » pour réprimer les femmes qui ne respectent pas la réglementation sur le port du hijab. Depuis, de nombreux cas d’affrontements violents et d’arrestations de femmes en raison du port du hijab ont été signalés. »

Des prisonnières protestent contre l'exécution du prisonnier politique Reza Rasaei
iranhrs.org, 7 août 2024
Le mardi 6 août, coïncidant avec la campagne "mardis sans peine de mort" et la grève de la faim des prisonniers, les prisonnières politiques du quartier des femmes de la prison d'Evin ont protesté contre l'exécution du manidestant Reza Resaei  à Kermanchah.
Elles ont scandé des slogans contre la peine de mort, "mort au dictateur" et " mort au gouvernement d'exécution". Plusieurs gardiens ont été envoyés pour réprimer les prisonniers, ce qui a entraîné des affrontements. Plusieurs prisonnières ont été blessées sous les coups des gardiens et transférées à l'infirmerie de la prison, mais leur identité et leur nombre ne sont pas connus. 
Tous les appels des prisonnières ont été coupés et elles ne sont même pas autorisées à contacter leurs familles. 

Reza Rasaei exécuté à la prison de Dizelabad, Kermanchah
HRANA, 6 août 2024
A l’aube du 6 août 2024, Reza Resaei, l’un des détenus des manifestations nationales de  2022, a été exécuté à la prison de Dizelabad à Kermanchah sans notification préalable à la famille et sans une dernière visite avec eux.
Reza (Gholamreza) Rasaei, 34 ans, adepte de la foi Yarsan et citoyen de la ville de Sahneh, avait été  condamné à mort début octobre 2023 par la 2ème branche du tribunal pénal de Kermanchah, pour "complicité dans le meurtre prémédité de Nader Buyraami, le chef du bureau de renseignement du CGRI à Sahneh". 
 . Selon les informations concernant l'exécution de ce prisonnier politique : La famille de la victime a souligné à plusieurs reprises qu'elle ne cherchait pas à se venger et qu'elle ne savait pas clairement que le prisonnier Reza Resaei était le meurtrier. Ils ont déclaré que "notre consentement à une peine réduite n'a aucun effet, et vous devriez parler aux responsables du renseignement du CGRI".
. De plus, selon les mêmes informations, Nader Buyraami, le chef du renseignement du CGRI dans la ville de Sahneh, a été personnellement impliqué dans la répression des jeunes manifestants et peuple.
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2024/08/iran-shocking-secret-execution-of-young-man-in-relation-to-woman-life-freedom-uprising/
Mai Sato, nouvelle rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran

Déclaration conjointe de 31 organisations internationales et régionales de défense des droits de l'homme et de défenseuses des droits des femmes 
Kurdpa, 4 août 2024
Quelques 31 organisations internationales et régionales de défense des droits de l'homme et de défenseuses des droits des femmes ont condamné la condamnation à mort de Sharifeh Mohammadi, militante syndicale, et ont appelé à la révocation de cette condamnation et de toutes les charges retenues contre elle. 
L'Iran doit immédiatement libérer Sharifeh Mohammadi et révoquer sa condamnation à mort
Dans cette déclaration, les organisations ont également appelé le gouvernement iranien à mettre fin à la persécution systématique des femmes défenseures des droits de l'homme et à abolir la peine de mort… 

Zainab Jalalian, prisonnière politique, privée de traitement médical, ses problèmes physiques s'aggravent
iranhrs.org/kampain.info/kurdistanhumanrights.org, 2 août 2024
Zainab Jalalian, prisonnière politique, a subi de graves tortures physiques pendant sa détention, ce qui a entraîné divers problèmes médicaux. Au cours de son incarcération, elle a développé des problèmes de vue, un ptérygion, de l'asthme, des problèmes rénaux et gastro-intestinaux. Malgré la détérioration de son état de santé, les autorités lui ont toujours refusé l'accès à des soins médicaux appropriés.
Récemment, son état physique se serait aggravé en raison de fortes douleurs au côté droit. Sur ordre des autorités de la prison de Yazd, elle s'est vu refuser l'accès à des soins médicaux.
Zainab Jalalian a été initialement condamnée à mort en 2009 pour « Moharebeh » en raison de sa collaboration présumée avec le groupe PJAK. Sa peine a ensuite été réduite à la prison à vie en 2011. Tout au long de son incarcération, elle a subi des pressions répétées pour apparaître devant les caméras et faire des aveux, mais elle est restée inébranlable et a refusé d'obtempérer.

Les prisonnières politiques de la prison de Lakan se joignent à la campagne “Les mardis contre les exécutions
women.ncr-iran.org, 1er août 2024
Huit prisonnières politiques détenues dans la prison de Lakan à Racht ont annoncé qu’elles rejoignaient la grève de la faim du mardi 30 juillet 2024, en opposition à la peine de mort.
Ils ont ainsi rejoint les prisonniers politiques qui entament une grève de la faim dans le cadre de la campagne “Mardis contre les exécutions“.
En plus de s’opposer aux condamnations à mort des prisonniers politiques et non politiques, les prisonnières politiques de la prison de Lakan protestent spécifiquement contre les condamnations à mort de Sharifeh Mohammadi et Pakhshan Azizi.
Elles ont également annoncé que 14 prisonnières apolitiques de la prison de Lakan risquaient d’être exécutées et demandent que l’on prête attention à la situation de ces prisonnières anonymes et qu’on leur apporte un soutien.

Les conditions insupportables du pavillon 8 de la prison d'Evin
iranhrs.org, 1er août 2024
Les prisonniers qui se retrouvent dans le quartier 8 de la prison d'Evin doivent avoir quelqu'un à l'extérieur de la prison qui dépose de l'argent pour eux, sinon ils seront confrontés à de nombreux problèmes en raison de la mauvaise qualité de la nourriture qui la rend inutilisable. 
Le quartier 8 de la prison d'Evin consiste en un bâtiment de 4 étages avec 4 halls. Chaque hall comprend 11 chambres et un petit Hosseiniyeh (salle religieuse). Les chambres ont une superficie d'environ 12 mètres carrés, et chaque chambre est occupée par 15 prisonniers. Ce quartier dispose d'une cour, mais d'après les prisonniers, il n'y a pas d'ombre pour se promener...
Environ 800 prisonniers sont détenus dans ce quartier. Dans la prison d'Evin, certains prisonniers sont forcés de travailler pour d'autres et de recevoir de l'argent d'eux en échange, afin de pouvoir survivre dans la prison.