Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
Frénésie meurtrière
en Iran
Plus de 175 personnes
ont été exécutées en octobre en Iran, le nombre mensuel le plus élevé depuis
deux décennies. Le recours croissant de
l’Etat iranien à la peine de mort, en particulier pour les délits liés à la
drogue, a connu une forte hausse. Une augmentation de 84% des exécutions en
2023 par rapport à l’année précédente, souligne une tendance inquiétante qui
persiste depuis quatre ans. 342 exécutions sous
la présidence de Massoud Pezeshkian, dont 13 femmes.
ONU-Iran
Violations alarmantes des droits des femmes et des libertés fondamentales
Mai Sato : "L’Iran doit donner la priorité aux droits des femmes et au droit à la vie, et améliorer la transparence".
Dans son premier rapport présenté le 1er novembre 2024 à l’Assemblée générale à New York, le Dr Mai Sato, Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran, a exprimé des préoccupations pressantes concernant le nombre croissant d’exécutions, la transparence et l’accès à l’information, inextricablement liés au droit à la vérité, ainsi que la détérioration de la situation des droits de l’homme pour les femmes et les jeunes filles.
Elle est particulièrement préoccupée par la réponse de l’État au mouvement "Femmes, vie, liberté" et au projet de loi sur la chasteté et le hijab. Elle a indiqué que l’Iran reste l’un des rares pays à ne pas avoir encore ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Augmentation des exécutions dans les prisons iraniennes
Iran HRM, 31 octobre 2024
Ces derniers jours, les autorités iraniennes ont exécuté de nombreux prisonniers dans diverses prisons du pays, marquant une augmentation significative du recours à la peine capitale. Au moins 14 personnes ont été exécutées dans les prisons d’Ahvaz, de Karaj et d’Ispahan entre le 28 octobre et le 31 octobre 2024.
Certains observateurs pensent que le régime iranien utilise la récente hausse des exécutions comme moyen d’instiller la peur et de dissuader les dissidents. Selon ces analystes, les autorités cherchent peut-être à réprimer des manifestations potentielles et à décourager l’activisme anti-régime en exposant une volonté accrue d’appliquer des peines sévères. Cette tactique vise à consolider le contrôle et à freiner les mouvements qui défient l’autorité du régime, en particulier dans un contexte de mécontentement social et économique croissant.
Les amputations et les exécutions se multiplient face à l’inquiétude de la communauté internationale
Cinq prisonniers à Oroumieh seront amputés de leurs doigts
AFIF, 30 octobre 2024
Amnesty International a demandé aux autorités iraniennes d'annuler la condamnation à l'amputation des doigts de cinq prisonniers de la prison centrale d'Oroumieh.
Le 29 octobre, quatre doigts de la main droite des frères Shahab et Mehrdad Teymouri, accusés de vol, ont été amputés dans cette même prison.
L'organisation a demandé à la communauté internationale de faire pression sur Téhéran pour qu'il mette fin à la peine d'amputation des parties du corps des prisonniers : "Ces amputations sont des manifestations particulièrement horribles de l'attaque des autorités iraniennes contre les droits de l'homme et la dignité. L'amputation est une torture exécutée sur ordre du tribunal et est considérée comme un crime ".
Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains ont tiré la sonnette d’alarme face à l’escalade des atteintes aux droits humains en Iran, où les châtiments corporels et les exécutions sont pratiqués à un rythme alarmant.
La prisonnière Maryam Akbari maintenue en isolement après son transfert à Qarchak
Iran HRM, 30 octobre 2024
Maryam Akbari Monfared, prisonnière politique en Iran, a passé huit jours en isolement à la prison de Qarchak à Varamin depuis son transfert le 22 octobre 2024.
Bien qu’elle ait purgé sa peine de 15 ans de prison, sans jamais avoir bénéficié d’une permission de sortie, le 11 octobre 2024, les autorités lui ont infligé une peine supplémentaire de deux ans de prison sans preuves, prétendument à titre de représailles.
Début juillet 2024, Maryam Akbari Monfared a fait l’objet de nouvelles accusations, marquant le début de nouvelles procédures judiciaires. Selon l’agence de presse Shargh, affiliée au gouvernement, l’"Exécution de l’ordre de l’imam Khomeini" a déposé une demande de confiscation des biens de sa famille.
Le cas de Maryam Akbari Monfared continue d’attirer l’attention de la communauté internationale, les défenseurs des droits de l’homme appelant à l’obligation de rendre des comptes et au respect des normes juridiques dans les procédures judiciaires iraniennes à l’encontre des prisonniers politiques.
Maryam Akbari Monfared a été placée en détention le 31 décembre 2009 à la suite de sa participation à des manifestations. En juin 2010, la branche 15 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, sous la direction du juge Salavati, l’a condamnée à 15 ans de prison pour "inimitié à l’égard de Dieu" en raison de son appartenance présumée au groupe d’opposition interdit, (OMPI). Après avoir passé 13 ans à la prison d’Evin, elle a été transférée à la prison de Semnan le 9 mars 2021.
Sa famille a subi des représailles similaires de la part de l’État. En 1988, deux de ses frères et sa sœur ont été exécutés lors d’une série d’exécutions massives de prisonniers politiques.
Le dissident irano-allemand Jamshid Sharmahd, exécuté par l’Iran
AFP/CSDHI, 28 et 31 octobre 2024
Les autorités iraniennes ont exécuté lundi le dissident irano-allemand Jamshid Sharmahd, arrêté et emprisonné en 2020, a annoncé l'organe de presse du pouvoir judiciaire Jamshid Sharmahd, âgé 69 ans, avait été condamné à mort par la Cour suprême pour son implication présumée dans un attentat contre une mosquée en 2008, qui avait fait 14 morts.
Il avait été enlevé fin juillet 2020 par les forces de sécurité iraniennes aux Émirats arabes unis avant d'être conduit en Iran. Cet Allemand d'origine iranienne était également accusé de diriger le groupe Tondar, qualifié d'organisation terroriste par l'Iran.
Sur le réseau social X, la fille du dissident Gazelle Sharmahd a expliqué qu'elle attendait de parler aux gouvernements allemand et américain du sort de son père, également résident américain.
En réaction à l’exécution de ce citoyen allemand, l’Allemagne ferme les trois consulats iraniens de Francfort, Hambourg et Munich, et expulse 32 diplomates et fonctionnaires consulaires iraniens.
40ème semaines de grève des "Mardis sans exécutions" dans les prisons iraniennes
AFIF, 29 octobre 2024
Dans la 40e semaine de cette campagne, la prison de Kohnuj porte à 24 le nombre total de prisons participantes. Celles-ci comprennent la prison d’Evin (quartier des femmes, quartiers 4 et 8), Qezel Hesar (unités 3 et 4), la prison centrale de Karaj, du Grand Téhéran, Khorramabad, Arak, Asadabad, Ispahan, Nizam Chiraz, Bam, Machhad, Lakan Rasht, Qaemchahr, Ardabil, Tabriz, Oroumieh, Salmas, Khoy, Naqadeh, Saqqez, Baneh, Marivan, Kamyaran, Shiban, Ahvaz et Kohnuj.
Dans une déclaration percutante publiée à l’occasion de cette 40ème semaine, les prisonniers participants à la grève ont souligné la situation désastreuse dans laquelle ils sont témoins d’un nombre croissant d’exécutions chaque jour, une moyenne de 7 par jour.
La semaine dernière, à l’occasion de la campagne des "Mardis sans exécutions", des familles de prisonniers condamnés à mort se sont rassemblées devant le Parlement iranien pour protester contre les politiques d’exécution du régime.
Liste des prisonniers politiques dans le couloir de la mort en Iran
iran-hrm.com, 27 octobre 2024
L'Iran se classe régulièrement parmi les plus grands bourreaux du monde, avec la triste distinction d'avoir le plus grand nombre d'exécutions par habitant. Le régime iranien utilise largement la peine de mort comme outil non seulement de punition judiciaire, mais aussi de répression politique. Le système juridique iranien, qui repose sur des accusations vaguement définies telles que moharebeh (guerre contre Dieu) et baghi (rébellion), donne à l'État une grande latitude pour imposer la peine capitale. Ces chefs d'accusation sont fréquemment invoqués non seulement dans les cas de crimes violents comme le meurtre, mais aussi pour réduire au silence la dissidence politique, les protestations et les croyances religieuses qui s'écartent de l'idéologie officielle de l'État…
Varisha Moradi en mauvaise santé au 16e jour de sa grève de la faim
wncri.org, 26 octobre 2024
La prisonnière politique Varisha Moradi a entamé sa grève de la faim illimitée le 10 octobre 2024 pour protester contre l’escalade des condamnations à mort, sa détention prolongée et le refus de recevoir la visite de sa famille et de son avocat.
Depuis la mi-mai 2024, elle n’a pas le droit de recevoir de visites ni de passer des appels téléphoniques avec sa famille et son avocat. Sa première audience s’est tenue le 17 juin 2024, mais ses avocats n’ont pas été autorisés à présenter leur défense.
La 2ème audience, initialement prévue pour le 4 août 2024 n’a pas eu lieu, Moradi ayant refusé d’y assister pour protester contre les condamnations à mort de 2 prisonnières politiques, Sharifeh Mohammadi et Pakhshan Azizi.
Une autre audience, prévue pour le 28 août 2024, a également été reportée en raison de l’absence du représentant du procureur et du juge.
Début février 2024, elle est accusée d "insurrection armée", pour son appartenance à un parti d’opposition kurde qui peut entraîner de longues peines d’emprisonnement, voire la peine de mort. Varisha avait été enlevée par les forces de sécurité le 1er août 2023 à Kermanchah.
Les femmes sur le marché du travail iranien : Obstacles persistants et inégalités entre les sexes
INU, 24 octobre 2024
Les données du centre de statistiques iranien révèlent qu'en 2023, sur les 24 millions de travailleurs que compte le pays, seuls 4,6 millions étaient des femmes, soit à peine 16 % de la main-d'œuvre totale. Cette statistique souligne les difficultés persistantes auxquelles sont confrontées les femmes pour entrer et rester sur le marché du travail en Iran.
Malgré des changements sociaux, la participation des femmes à la main-d'œuvre continue d'être entravée par divers obstacles enracinés dans des opinions traditionnelles et conservatrices. Ces obstacles se manifestent souvent par des formes de discrimination à la fois subtiles et manifestes, limitant l'accès des femmes aux opportunités professionnelles et à l'évolution de leur carrière.
Les femmes iraniennes sont confrontées à d'importants défis sur le marché du travail, qu'il s'agisse de l'inégalité salariale, de l'absence de protection juridique, des attentes culturelles ou des pratiques d'embauche discriminatoires. Le chemin vers l'égalité des sexes sur le marché du travail est semé d'embûches et, en l'absence de changements juridiques et sociétaux substantiels, ces obstacles persisteront. Pour relever ces défis, il faut changer à la fois de politique et de mentalité, afin que les femmes bénéficient des mêmes opportunités et protections que les hommes sur le lieu de travail.
Vagues de protestations en Iran : Un cri contre la brutalité du régime et ses échecs économiques
Le mardi 22 octobre, Téhéran a connu une nouvelle vague de manifestations, déclenchée par une
opposition généralisée à la peine de mort et à la détérioration des conditions économiques. Les manifestations s'inscrivent dans le cadre d'un mouvement plus large contre les politiques répressives du régime iranien, divers groupes, dont les retraités et les travailleurs de l'industrie pétrolière, ayant uni leurs forces pour exprimer leurs doléances.
opposition généralisée à la peine de mort et à la détérioration des conditions économiques. Les manifestations s'inscrivent dans le cadre d'un mouvement plus large contre les politiques répressives du régime iranien, divers groupes, dont les retraités et les travailleurs de l'industrie pétrolière, ayant uni leurs forces pour exprimer leurs doléances.
Iran : les journalistes Niloofar Hamedi et Elaheh Mohammadi ne doivent pas retourner en prison
RSF, 22 octobre 2024
Libérées provisoirement en janvier après 17 mois en détention, les journalistes Niloofar Hamedi et Elaheh Mohammadi ont reçu une convocation à la prison par la justice iranienne pour purger leur peine. Reporters sans frontières (RSF) appelle les autorités iraniennes à annuler leur convocation et les peines injustes frappant ces journalistes.
La correspondante du quotidien Shargh Daily Niloofar Hamedi, et sa consœur du quotidien Ham-Mihan Elaheh Mohammadi risquent de retourner en prison dans quelques jours. Elles avaient été libérées provisoirement sous caution en janvier, alors qu’elles attendaient le verdict de l’appel de leur condamnation. La cour d’appel les a disculpées en août de l’accusation de “collaboration avec le gouvernement des États-Unis”, mais les a condamnées à cinq ans d'emprisonnement chacune pour les charges de “complot et collusion pour commettre un crime contre la sûreté nationale” et de “propagande contre la République islamique”.
Dix citoyennes bahaïes condamnées collectivement à 90 ans de prison, suivis de la confiscation de leurs biens et de privations sociales
kampain.info, 21 octobre 2024
Ces dix femmes bahaïes ont été arrêtées à la fin du mois d'octobre 2023 et ont été temporairement libérées de prison après la fin de la période d'interrogatoire et après avoir payé une caution. Le 21 octobre 2024, elles ont été condamnées collectivement à un total de 90 ans de prison, à la confiscation de leurs biens et à des restrictions sociales. Elles sont toutes sont accusées de "propagande contre le régime" et de "participation à des activités promotionnelles et éducatives jugées déviantes et contraires à la loi islamique".
Selon la décision du tribunal, Yeganeh Agahi, Negin Khademi, Yeganeh Rouhbakhsh, Neda Badakhsh, Shana Shoqi-Far, Parastoo Hakim, Arezoo Sobhanian et Mozhgan Shahrezaei ont été condamnés à 10 ans de prison et à une amende de 100 millions de tomans. Neda Emadi et Bahareh Lotfi ont été condamnés à 5 ans de prison et à une amende de 50 millions de tomans.
Elles se sont également vu confisquer leurs biens, notamment leurs téléphones, leurs ordinateurs portables, leurs appareils numériques, leurs devises étrangères, leur or et leurs bijoux, et ont été frappés d'une interdiction de voyager pendant deux ans et d'utiliser les médias sociaux pendant deux ans.
Site officiel rokna.net/ wncri.org, 20 octobre 2024
A l’aube du dimanche 20 octobre 2024, deux prisonniers, dont une femme, ont été exécutés à la prison centrale de Tabriz. Prénommé Nastaran, mère de deux enfants, a été condamnée avec son complice, Mohammad, d’avoir tué sa belle-mère.
Les deux prisonniers ont été arrêtés au début du mois de juin 2024 pour meurtre.
Deux prisonniers, dont une femme, exécutés à la prison centrale de Hamedan
Le régime des mollahs a pendu deux prisonniers, dont une femme, à l’aube du mercredi 16 octobre 2024, dans la prison centrale de Hamedan.
L’identité de la femme exécutée à Hamedan reste inconnue. Elle avait été condamnée à mort pour des accusations liées à la drogue.
Iran. Un jeune homme arrêté alors qu’il était mineur doit être exécuté dans les jours qui viennent
Amnesty International, 18 octobre 2024
Les autorités iraniennes doivent stopper l’exécution programmée de manière imminente de Mohammad Reza Azizi, 21 ans, qui était un mineur de 17 ans au moment des faits qui lui sont reprochés.
Mohammad Reza Azizi a été arrêté en septembre 2020, alors qu’il avait 17 ans. Le 15 août 2021, il été déclaré coupable de meurtre et condamné à mort. Il a été interrogé sans qu’un avocat ne soit présent après son arrestation…
Mohammad Reza Azizi est actuellement incarcéré à la prison d’Adel Abad à Chiraz, dans la province du Fars. Son exécution avait déjà été programmée au moins une fois cette année, d’après les informations reçues par Amnesty International.
Iran : Une attaque en règle contre les droits humains
Présentation à la 48e session du groupe de travail sur les droits de l'homme, janvier-février 2025
Amnesty International, 17 octobre 2024
Cette communication a été préparée en vue de l’Examen périodique universel (EPU) de l’Iran, qui aura lieu de janvier à février 2025. Amnesty International y évalue la mise en œuvre des recommandations faites à l’Iran lors de l’examen précédent.
Elle évalue également le cadre national des droits humains et, en ce qui concerne la situation des droits humains sur le terrain, elle s’inquiète de la répression continue des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, des détentions arbitraires et des procès inéquitables, des disparitions forcées, de la torture et d’autres mauvais traitements, des violations du droit à la liberté de religion ou de conviction et de la persécution des minorités ethniques et linguistiques ; Les droits des personnes LGBTI ; la violence et la discrimination à l’égard des femmes et des filles ; l’impunité pour les crimes de droit international, y compris les crimes contre l’humanité en cours liés aux disparitions forcées massives et aux exécutions extrajudiciaires de 1988 ; et l’application continue de la peine de mort, y compris contre des personnes qui avaient moins de 18 ans au moment du crime.
Le rapport se termine par une série de recommandations à l’intention de l’Iran qui, si elles sont mises en œuvre, contribueront à améliorer la situation des droits humains.
La guerre de l'Iran contre les femmes : L'utilisation des soins de santé reproductive comme outil de répression politique
iranhumanrights.org, 17 octobre 2024
La criminalisation de l'avortement et le manque de services de contraception ciblent les femmes marginalisées.
Dans le cadre d'une attaque accélérée de l'État contre la liberté et l'autonomie des femmes, la République islamique a militarisé l'accès des femmes aux soins de santé reproductive de base en Iran, en criminalisant l'avortement, en restreignant sévèrement les services de planification familiale et en orientant les femmes à la recherche de soins de santé reproductive - en particulier celles des régions marginalisées - vers des centres anti-avortement qui ont été fortement façonnés par les agences de sécurité du pays.
Les discussions au cours du mois dernier avec des avocats et des activistes en Iran révèlent que ces mesures nuiront particulièrement aux femmes des provinces les moins développées, intensifiant ainsi la discrimination intersectionnelle à laquelle les femmes minoritaires sont confrontées en Iran.
10 octobre
Journée mondiale contre la peine de mort
7 exécutions à la veille de la Journée mondiale contre la peine de mort
AFIF, 10 octobre 2024
Le 9 octobre, à la veille de la Journée mondiale contre la peine de mort, le régime iranien a pendu six condamnés à la prison de Qezel Hessar et un prisonnier de 21 ans, Mehdi Barahoui, à Zahedan.
Ce jeune homme avait moins de 18 ans au moment du délit présumé. Les six autres prisonniers exécutés étaient Ahmad Narouyi, 33 ans, Mohammad Es’haqzehi, 31 ans, Saïd Safa’i, Mohammad Narouyi, Arman Hedayati et Kamran Saqa’i.
Le 8 octobre, trois condamnés, Asghar Ghorbani, Soheil Habibollahi et Yassin Amiri ont été pendus à Chiraz.
Le 6 octobre, Habibollah Mohammad-Zehi a été pendu à la prison de Bam et Youness Pirouzi exécuté à la prison centrale d’Ardebil.
Le 5 octobre, Ashkan Yari a été pendu à Hamedan.
267 citoyens ont été exécutés sous la présidence de Massoud Pezeshkian
Déclaration commune HRA et ABC
Appel à une action urgente alors que les exécutions atteignent le nombre le plus élevé des dernières décennies
hra-iran.org, 8 octobre 2024
Dans une déclaration publiée à la veille de la Journée mondiale contre la peine de mort, les organisations Human Rights Activists (HRA) et The Abdorrahman Boroumand Center for Human Rights in Iran (ABC) condamnent l'augmentation alarmante du nombre d'exécutions en Iran, qui a atteint son niveau le plus élevé au cours de la dernière décennie - au moins 811 exécutions ont été signalées au cours de la seule année écoulée, selon les informations communiquées par les organisations.
«… Nous demandons aux autorités iraniennes d'établir immédiatement un moratoire sur l'application de la peine de mort, conformément aux appels répétés des Nations Unies et des organisations de la société civile, et de remédier aux failles structurelles du système judiciaire qui permettent ces graves violations.
La communauté internationale doit demander des comptes à l'Iran, réclamer un moratoire et soutenir les efforts visant à garantir que la justice ne soit pas utilisée comme un outil d'oppression, mais comme un moyen de protéger et de faire respecter les droits fondamentaux de tous les individus.»
Vague d'exécutions en Iran
La sinistre réalité derrière les chiffres
Iran News Update, 7 octobre 2024
Alors que le monde s'apprête à célébrer la Journée internationale contre les exécutions le 10 octobre, des rapports alarmants émanant d'organisations de défense des droits de l'homme mettent en lumière le recours croissant du régime iranien à la peine de mort comme outil de répression. Entre le lundi 30 septembre et le dimanche 6 octobre 2024, au moins 43 personnes dont 3 femmes ont été exécutées dans les prisons du régime iranien, soit une moyenne de 6 exécutions par jour ou une toutes les 4 heures.
Le 2 octobre a été la journée la plus meurtrière de la semaine écoulée, avec au moins 19 prisonniers exécutés en une seule journée. Le 1er octobre a suivi de près, avec 12 exécutions.
Akhtar Ghorbanlou, victime d’un mariage d’enfants, exécutée à la prison d’Ahar
wncri.org, 7 octobre 2024
Le matin du mardi 1er octobre 2024, une jeune femme a été exécutée dans la prison d’Ahar, dans la province d’Azerbaïdjan oriental. Akhtar Ghorbanlou, victime d’un mariage d’enfants, avait été arrêtée pour meurtre et condamnée à mort.
À l’âge de 17 ans, Akhtar a été mariée de force à un homme de 18 ans son aîné, dans le cadre d’un mariage arrangé par sa famille. Le père d’Akhtar l’aurait obligée à épouser la victime en raison de sa richesse. Elle a été accusée d’avoir tué son mari en lui donnant des pilules mortelles.
Au moment de la rédaction du présent article, les médias iraniens et les sources officielles n’avaient pas encore annoncé l’exécution d’Akhtar Ghorbanlou.
Zahra Fayzi, 41 ans, exécutée à la prison centrale de Tabriz
wncri.org, 6 octobre 2024
Zahra Fayzi, âgée de 41 ans et résidant à Tabriz, avait été arrêtée il y a 4 ans, accusée d’avoir assassiné son mari, et avait été condamnée au qesas (châtiment en nature).
La famille de la victime a demandé 4,5 milliards de tomans à la famille de Zahra pour arrêter l’exécution, mais sa famille n’a pas été en mesure de réunir cette somme. Cette somme dépasse de loin le taux officiel du prix du sang en Iran, qui a été fixé par le pouvoir judiciaire à 1,2 milliard de tomans pour 2024.
L’absence de plafond pour le prix du sang en Iran permet à la famille de la victime de demander des montants nettement plus élevés que le taux officiel, ce qui conduit souvent à l’exécution de ceux qui n’ont pas les moyens d’effectuer de tels paiements.
À ce jour, aucun média ni aucune source officielle en Iran n’a fait état de l’exécution de Zahra Feizi.
Au moins 250 femmes ont été exécutées en Iran depuis 2007.
Le régime iranien impose l’installation de caméras approuvées par la police dans les entreprises
Iran Focus, 4 octobre 2024
Le système de surveillance "Saptam" est désormais introduit pour contrôler le public. Toutes les unités commerciales sont ainsi tenues d’installer des caméras approuvées par la police pour accéder aux images.
39 professions et environ 280 industries connexes, dont les bijoutiers et les restaurants, seront désormais connectées à ce système.
Depuis les manifestations nationales en Iran en 2022, déclenchées par la mort de Mahsa (Jina) Amini , le régime iranien a imposé un contrôle accru sur ses citoyens.
La police et la justice iraniennes utilisent également des caméras dans toute la ville pour faire respecter les lois sur le port obligatoire du hijab, allant jusqu’à infliger des amendes aux véhicules transportant des femmes sans hijab.
Entre-temps, le régime a ignoré les demandes des familles en deuil qui ont demandé aux autorités d’utiliser les images des caméras pour identifier les agresseurs responsables de la mort des manifestants lors des manifestations de 2022.
Le régime iranien continue de réprimer la dissidence. Lors des manifestations des infirmières en août 2024, de nombreuses infirmières protestataires ont été arrêtées ou menacées de licenciement par les forces de sécurité.
20 femmes exécutées en Iran en 2024
wncri.org, 4 octobre 2024
Le matin du mercredi 2 octobre 2024, 7 prisonniers, dont une femme, ont été pendus à la prison de Qezel Hesar à Karaj. L’identité de la jeune femme, qui avait passé 8 ans en prison pour meurtre, est toujours inconnue.
La liberté sur Internet, promesse non tenue du régime iranien
INU, 3 octobre 2024
Les récentes déclarations du président iranien ont anéanti tous les espoirs persistants que les citoyens avaient concernant sa promesse électorale de lever les restrictions généralisées sur l'internet et les réseaux sociaux. Les autorités continuent de renforcer le contrôle sur les espaces en ligne.
Zeinab Jalalian, 4 ans d'interdiction de visite familiale
iranhrs.org, 1er octobre 2024
Depuis quatre ans, la prisonnière politique Zeinab Jalalian n'a pas le droit de rencontrer sa famille. Cette interdiction s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par les autorités pour l'isoler et exercer une pression supplémentaire.
Zeinab Jalalian, détenue politique, condamnée à la perpétuité, est incarcérée à la prison de Yazd depuis quatre ans, période pendant laquelle elle n'a pas eu la possibilité de rencontrer sa famille.
Le 1er octobre 2024, Zeinab Jalalian a été interdite de visites sur ordre des autorités du ministère du Renseignement et de la prison de Yazd. Depuis son transfert à cette prison, elle n'a pas pu voir sa famille.
Zeinab Jalalian ressent également de fortes douleurs au côté droit. Lors d'un scanner à l'hôpital Farrokhi Yazdi, les autorités pénitentiaires ne lui ont pas retiré ses menottes et ses entraves, ce qui l'a obligée à subir l'examen dans cet état.
Soins médicaux conditionnés à la rédaction d'une lettre de repentir.