Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
Une recrudescence inquiétante de condamnations à mort frappe les prisonniers politiques en Iran, marquant une intensification de la répression exercée par le régime iranien. Cette nouvelle vague qui n’épargne pas les femmes, semble être une tentative de dissuader les mouvements de contestation et de renforcer un climat de terreur au sein de la société. Face à cette escalade, il devient crucial que la communauté internationale et les défenseurs des droits humains se mobilisent davantage pour dénoncer ces pratiques et accroître la pression sur les autorités iraniennes. Chaque condamnation injuste mérite une réponse claire et immédiate, afin de rappeler que la justice et les droits fondamentaux ne sont pas négociables.
Condamnation à mort de 6 prisonniers politiques pour appartenance à l’OMPI et insurrection armée
Secrétariat du CNRI, 30 novembre 2024
L’appareil judiciaire des mollahs a condamné à mort six prisonniers politiques : Abolhassan Montazer, Pouya Ghobadi, Vahid Bani-Amerian, Babak Alipour, Ali Akbar Daneshvarkar et Mohammad Taghavi, après des mois d’interrogatoires et de tortures.
Ils sont accusés d’"appartenance à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran", de "rassemblement et conspiration contre la sécurité", d’"insurrection armée contre le pouvoir", de "formation d’unité ou de groupe dans le but de perturber la sécurité nationale" et de "destruction de biens publics à l’aide d’armes de type lance-roquettes".
Ces condamnations ont été prononcées par le juge criminel Iman Afshari, président du tribunal révolutionnaire de la 26e chambre à Téhéran. Ce même tribunal a condamné Mojtaba et Ali Taghavi, frères de Mohammad Taghavi, à la prison et à l’exil intérieur.
"Changement du régime en Iran, Clé de la crise au Moyen-Orient"
AFIF, 28 novembre 2024
Le Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) a organisé le 27 novembre une conférence majeure à la Maison de la Chimie à Paris. L’événement a rassemblé de nombreux parlementaires français, députés et sénateurs issus de diverses sensibilités politiques. Les participants ont lancé un appel pressant à la France et à l’Union européenne pour qu’elles adoptent une politique ferme à l’égard du régime iranien. L’appel vise à soutenir les aspirations du peuple iranien tout en reconnaissant le rôle central de la résistance organisée dans l’établissement d’une république démocratique, laïque et pluraliste en Iran.
Ils ont souligné la situation explosive qui perdure en Iran depuis le soulèvement réprimé de 2022, mettant en lumière le rejet massif de la dictature par une grande partie de la population, notamment les femmes et les jeunes. L'invitée principale Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, a exposé en détail les six principaux éléments nécessaires pour assurer un changement de régime et transférer le pouvoir aux représentants élus par le peuple. Elle a souligné l'importance du rôle des unités de résistance sur le terrain, ainsi que celui de l’OMPI et de la coalition du CNRI, engagés dans une lutte acharnée contre la dictature religieuse depuis plus de quatre décennies.
Iran interdit les visites familiales à 21 prisonnières politiques à la suite de protestations
Iran HRM, 28 novembre 2024
Les autorités iraniennes ont interdit pendant trois semaines les visites familiales à 21 prisonnières politiques détenues à la prison d’Evin à Téhéran. Cette décision, annoncée le 26 novembre 2024 par le directeur de la prison, Hedayat Farzadi, fait suite à des accusations de "perturbation de l’ordre carcéral". Les accusations découlent de la participation des prisonniers à une cérémonie marquant le soulèvement de novembre 2019 et de leur opposition aux exécutions, des actions jugées inacceptables par le comité disciplinaire de la prison.
ONU-Iran
Victimes et survivants du mouvement de protestation 2022 demandent des comptes lors d’une réunion avec la Mission d’établissement des faits de l’ONU en Allemagne
OHCHR - Genève, 27 novembre 2024
L'Iran intensifie ses efforts pour réprimer les femmes et les filles à l'occasion du 2ème anniversaire des manifestations nationales
Les survivants de la violente répression du mouvement "Femme, vie, liberté" par le gouvernement iranien ont un besoin urgent de vérité, de justice et d’obligation de rendre des comptes pour les violations des droits de l’homme et les crimes contre l’humanité commis pendant et depuis les manifestations de 2022, a déclaré la Mission d’établissement des faits sur l’Iran après avoir tenu des consultations formelles avec eux en Allemagne.
"Lors de cette audition, les survivants – y compris les enfants, les jeunes femmes et les jeunes hommes – ont fait part de leurs priorités en matière de vérité, de justice, d’obligation de rendre des comptes et de réparations", a déclaré Sara Hossain, présidente de la Mission d’établissement des faits…
De nombreux survivants ont demandé une aide supplémentaire à la communauté internationale, sous la forme d’un soutien humanitaire, médical et psychosocial, y compris la délivrance de visas humanitaires.
Résolution du Parlement européen sur la répression croissante et systématique contre les femmes en Iran (2024/2951(RSP)
Parlement européen, 27 novembre 2024
La proposition du Parlement européen, qui a été présentée mercredi 27 novembre, cite divers cas de répression, de violence, de discrimination, d’injustice et de violations des droits de l’homme à l’encontre des femmes par la République islamique.
Les fournisseurs de plans ont mentionné ce qui suit pour leur proposition :
Les violations systématiques des droits humains des femmes et des filles par le gouvernement iranien et sa police des mœurs, qui ont augmenté depuis le début de la présidence de Raïssi, n’ont pas diminué pendant la présidence de Pezeshian.
La loi sur la « promotion de la culture du hijab et de la chasteté » a été approuvée par le Conseil des gardiens en septembre et est en train d’être mise en œuvre sérieusement. Cette répression des femmes par le gouvernement iranien peut se transformer en apartheid sexuel.
La République islamique annonce son intention d’inaugurer une clinique « thérapeutique » pour les femmes qui défient les lois strictes sur le hijab…
Une jeune mère et victime du mariage précoce, assassinée et présentée comme suicidaire
Un cas tragique survenu en Iran met en lumière les conséquences mortelles du mariage d’enfants et de la violence domestique.
Halimeh Habibollahi, 22 ans, mère de deux enfants, originaire d’Izeh, aurait été tuée dans la ville portuaire de Bandar Abbas, dans le sud du pays. Sa mort, initialement déclarée comme un suicide par pendaison, a été contestée par sa famille et ses proches, qui allèguent un acte criminel orchestré par son mari violent. Halimeh Habibollahi a été contrainte d’épouser son cousin, Ashkan Habibollahi.
France- Iran
580 maires de France signent un appel pour dire "non aux exécutions" en Iran
La Dépêche du midi, 26 novembre 2024
Sous le régime d’Ali Khamenei, l’Iran multiplie les exécutions capitales.
À l’initiative du Comité des Maires de France pour un Iran démocratique (CMFID), 580 élus ont signé un appel pour réclamer la fin des exécutions en Iran, à l’occasion du congrès des maires.
Cet appel a été signé par plusieurs élus de la région dont le maire de Montpellier Michaël Delafosse et d’anciens ministres comme Martine Aubry, maire de Lille ou Jean-Michel Baylet, maire de Valence d’Agen (et président du Groupe La Dépêche).
Selon Amnesty International, l’Iran représentait à lui seul 74 % de toutes les exécutions recensées dans le monde en 2023. Cette tendance alarmante s’est intensifiée après l’entrée en fonction du nouveau président. Sous la présidence actuelle, en seulement trois mois, 386 personnes ont déjà été exécutées. Ce chiffre alarmant dépasse largement celui des années précédentes…
Amnesty International demande la révocation de la peine de mort de Varisheh Moradi, une dissidente kurde condamnée à mort en Iran
Le mardi 26 novembre, Amnesty International a publié un communiqué critiquant la condamnation à mort prononcée contre la prisonnière politique Varisheh Moradi, et appelant à son arrêt immédiat.
L’organisation a jugé le procès de la prisonnière politique Varisheh Moradi "injuste" et, citant des violations de ses droits pendant sa détention, a exhorté les autorités iraniennes à mettre fin immédiatement à la peine de mort, à annuler sa condamnation et à la libérer sans délai.
Verisheh Moradi, 39 ans, risque d’être exécutée à la suite d’un procès inique devant un tribunal révolutionnaire de Téhéran., Elle a été condamnée à mort le 10 novembre 2024 pour "rébellion armée contre l’État" (baghi), et ses allégations de torture et d’autres mauvais traitements n’ont fait l’objet d’aucune enquête. Son recours formé devant la Cour suprême est en instance.
Cette prisonnière politique a révélé dans une lettre ouverte que pendant sa détention, elle avait été soumise à des tortures physiques et psychologiques, à des menaces d’exécution et à des violences sexistes.
44e semaine de la campagne "Mardis sans exécutions" dans un contexte d’intensification des préoccupations en matière de droits humains
Le mardi 26 novembre, la campagne "Les mardis sans exécutions" est entrée dans sa 44ème semaine avec une grève de la faim menée par des prisonniers dans 25 centres de détention à travers l’Iran. Cette initiative, menée par des prisonniers politiques, continue de mettre en lumière les préoccupations croissantes que suscite l’application de la peine de mort en Iran.
25 novembre
Alors que la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes est marquée dans le monde, les projecteurs se tournent vers l'Iran, où la violence systémique et institutionnalisée à l'encontre des femmes illustre une crise profondément enracinée. L'exécution d’une mère de 36 ans pendue la veille de cette journée mondiale à Khorramabad, incarne tragiquement cette réalité.
24 femmes ont été exécutées en Iran depuis janvier 2024.
La misogynie et la violence de l’Etat iranien à l’égard des femmes appellent à une action internationale urgente.
Quatre femmes parmi les prisonniers exécutés en novembre
iranhr.net/wncri.org/AFIF, 24 novembre 2024
. Fariba Maleki Shahivand, 36 ans mère d’une fillette de 5, a été exécutée le 24 novembre à Parsilion, la prison centrale de Khorramabad. Elle était accusée d’avoir tué involontairement sa belle-sœur et sa belle-mère lors d’une altercation. Elle a été condamnée à une peine de qesas (la loi du talion) pour meurtre par la Cour pénale.
. Une femme et 6 hommes ont été pendus le 13 novembre à la prison de Ghezel Hesar à Karaj . La femme avait été condamnée à mort pour "meurtre avec préméditation".
. Mahrokh Khani, 35 ans, et Kazem Babaei 45 ans, ont été pendus le 10 novembre à la prison centrale de Tabriz. Ils ont été condamnés à mort pour des infractions liées à la drogue dans des affaires distinctes. Mahrokh Khani avait été arrêtée il y a 5 ans et condamnée à mort par la suite. Avant son arrestation, elle travaillait dans un atelier de couture.
. Une femme et au moins 2 hommes exécutés à prison centrale de Rasht le 7 novembre 2024. Sadeq Khorshidi, 32 ans, et de Mohammad Majid Jamali, qui avaient été condamnés à mort pour des délits liés à la drogue. La femme dont l’identité n’est pas annoncée avait été condamnée au qesas pour meurtre.
Appel à libérer Maryam Akbari Monfared, prisonnière politique détenue en Iran depuis plus de 15 ans
Tribune Le Monde, 24 novembre 2024
«Nous demandons la libération immédiate de Maryam Akbari Monfared et de tous les prisonniers d’opinion en République islamique d’Iran »
Un collectif d’intellectuelles, de militantes des droits humains et des droits des femmes, et d’élues, parmi lesquelles Elisabeth Badinter, Ingrid Betancourt ou Laurence Tubiana, s’indigne du traitement qu’impose l’Iran à l’opposante Maryam Akbari Monfared, qui vient d’être transférée dans une des pires prisons de ce pays.
«Nous sommes révoltés par le sort que la République islamique d’Iran réserve à ses prisonniers politiques, en particulier les femmes, et notamment Maryam Akbari Monfared, l’une des plus anciennes détenues d’Iran. Nous appelons la France et les Etats européens à exiger sa libération immédiate. Depuis quinze ans, cette mère de trois filles purge une peine dans les prisons les plus sinistres d’Iran, devenant un symbole de courage.
Emprisonnée depuis 2009, maintenue longtemps en isolement sous l’accusation fallacieuse de " moharebeh" suite à un simulacre de procès de 15 minutes, elle a été transférée à Qarchak le 22 octobre, l’une des pires prisons pour femmes. Son seul crime est ses liens familiaux avec des opposants au régime…»
Atefeh Rangriz condamnée à 12 ans et 3 mois de prison et …
frontlinedefenders.org, 23 novembre 2024
Le 22 novembre 2024, le tribunal révolutionnaire de Damghan a condamné Atefeh Rangriz, syndicaliste et défenseuse des droits humains, à 7 ans de prison pour "formation d'un groupe avec l'intention d'agir contre la sécurité nationale", à 7 mois de prison pour "propagande contre l'État" et à 2 ans d'interdiction d'activités sur les médias sociaux et en ligne. Avec la peine supplémentaire de 2 ans de prison prononcée par le tribunal pénal de Damghan, la somme totale des peines d'emprisonnement prononcées à l'encontre d’Atefeh Rangriz s'élève à 12 ans et 3 mois.
Si l'article 123 du code pénal islamique s'applique, la défenseuse doit purger la plus lourde des trois peines, soit 7 ans de prison, ainsi que la peine complémentaire.
Elle a été poursuivie par le passé pour ses activités en faveur des droits du travail, notamment en raison de sa campagne avec le Syndicat des travailleurs de la Haft Tappeh, le complexe agro-industriel de canne à sucre.
ONU-Iran
La 3ème Commission condamne les violations alarmantes des droits humains en Iran
AFIF, 21 novembre 2024
La 3ème Commission de l’Assemblée générale des Nations unies a approuvé le 20 novembre 2024, une résolution (A/C.3/79/L.41) portant sur les violations des droits humains en Iran, avec 77 voix pour, 28 contre et 66 abstentions. La résolution condamne le recours de plus en plus fréquent à la peine de mort, souvent fondée sur des aveux forcés et sans procès équitable ou procédure régulière, ainsi que les arrestations et détentions arbitraires généralisées :
. L’augmentation des exécutions, y compris de mineurs, en violation des obligations internationales.
. Le recours à la peine de mort pour des crimes qui ne sont pas considérés comme "les plus graves" en vertu du droit international, y compris des actions liées à la liberté d’expression, d’opinion et de réunion pacifique.
. Le ciblage des minorités ethniques et des femmes, avec une discrimination systémique conduisant à des peines sévères.
La résolution souligne également la nécessité de la transparence et de la responsabilité, en demandant instamment à l’Iran d’accorder l’accès aux mécanismes des Nations unies, notamment au rapporteur spécial sur les droits de l’homme en Iran et à la mission d’établissement des faits.
Le sort des jeunes enfants incarcérés avec leur mère : une vie partagée derrière les barreaux
wncri.org, 20 novembre 2024
Le système carcéral est la réalité des jeunes enfants incarcérés avec leur mère. Selon des statistiques récentes, les femmes représentent 3,6 % de la population carcérale totale, comme l’a déclaré Gholamali Mohammadi, directeur de l’Organisation des prisons d’Iran. Cependant, le nombre exact de mères incarcérées avec leurs jeunes enfants reste inconnu.
Les prisonniers politiques de Ghezel Hesar honorent le 5ème anniversaire du soulèvement de novembre 2019
Iran HRM, 18 novembre 2024
À l’occasion du 5ème anniversaire du soulèvement de novembre 2019, les prisonniers politiques de la prison de Ghezel Hesar à Karaj ont organisé une commémoration à la mémoire des manifestants tués.
Des chants ont résonné à l’extérieur de la prison et trouvé un écho auprès des habitants des environs.
Ces prisonniers qui endurent des années détention dans des conditions difficiles et de mauvais traitements, montrent ainsi l’importance du soulèvement de novembre 2019 et ses conséquences qui se font encore sentir dans la société et la politique iranienne.
Hommage à 1500 manifestants tués lors du soulèvement de 2019 en Iran - Place Colette à Paris
CSDHI/AFIF, 17 novembre 2024
Un rassemblement émouvant a eu lieu le samedi 16 novembre sur la Place Colette, dans le centre de Paris, pour rendre hommage aux martyrs du soulèvement de novembre 2019 en Iran.
Organisé par le Comité de soutien aux droits de l’homme en Iran (CSDHI) et soutenu par d’autres associations, cet événement visait à souligner la lutte pour la liberté et la justice en Iran face à la répression croissante du régime.
Plusieurs intervenants ont salué les 1500 femmes et hommes qui ont donné leur vie pour la liberté dans cette révolte et ont rappelé les milliers d’arrestations et les exécutions qui ont suivi.
Le porte-parole du CSDHI, Hamid Assadollahi, a réaffirmé l’engagement de l’association à plaider pour les droits fondamentaux et la dignité du peuple iranien.
22 accusés politiques condamnés à 161 ans de prison
HRANA/ iranhrs.org, 14 et 15 novembre 2024
Vingt-deux accusés politiques ont été condamnés collectivement à 161 ans d'emprisonnement et à des peines supplémentaires par le tribunal révolutionnaire d'Ispahan.
Selon le verdict…, tous les accusés ont également été frappés d'une interdiction de voyager à l'étranger et d'exercer des activités sur les réseaux sociaux pendant deux ans.
Les rapports indiquent que les interrogatoires ont donné lieu à des tortures physiques et psychologiques. Une personne désignée sous le nom de "Docteur" les soumettaient à des passages à tabac et à un harcèlement mental, en ciblant particulièrement les femmes détenues.
Un homme a été pendu "une seconde fois"
IHR/lematin.ch, 13 novembre 2024
La mise à mort d'un condamné avait été stoppée au dernier moment en avril. Mais il a été exécuté ce mercredi.
Un homme de 26 ans a été pendu pour la seconde fois mercredi en Iran, plusieurs mois après une première exécution interrompue in extremis alors que le condamné suffoquait depuis une trentaine de secondes au bout d’une corde.
Ahmad Alizadeh avait été arrêté en octobre 2018 pour un meurtre qu’il niait avoir commis, puis condamné à mort.
La sentence avait été exécutée une première fois le 27 avril dans la prison Ghezel Hesar à Karaj, près de Téhéran. Mais la famille de la victime avait soudain crié "pardon", alors que le condamné était déjà pendu depuis 28 secondes. Son corps avait alors été décroché, le condamné ranimé et l’exécution suspendue.
Ahmad Alizadeh, un étudiant talentueux, a été pendu une seconde fois pour une accusation de meurtre qu’il contestait et dont il affirmait qu’il ne l’avait finalement reconnue que sous la torture.
Deux adolescentes se suicident à cause des mauvais traitements infligés par les autorités scolaires
Iran Focus, 13 novembre 2024
Arezoo Khavari, une élève de 16 ans habitant à Shahr-eRey, aurait eu recours au suicide, le 3 novembre. Selon son père, elle s’est suicidée à cause de la sévérité et du comportement du personnel de l’école, en particulier de la directrice
D’après le quotidien Etemad, Ainaz Karimi, une élève de 17 ans de Kazeroun, s’est donnée la mort le 27 octobre en se pendant avec un foulard. Elle avait été convoquée par le directeur de l’école parce qu’elle avait "teint ses cheveux et avait du vernis à ongles". On lui a ensuite interdit de retourner en classe et la direction l’a menacée d’expulsion. Le Conseil de coordination des associations d’enseignants a attribué son geste aux pressions exercées par le traitement dégradant et strict de l’école.
Bien que l’on ne dispose pas de statistiques officielles exactes sur les suicides d’adolescents, en particulier parmi les élèves et étudiants en Iran, le ministère de l’éducation a signalé en novembre 2021 une augmentation du nombre de suicides d’étudiants et une multiplication par 10 de leur niveau de risque.
Exécution en public à Hamedan
Le clip vidéo de l'exécution de Mohammad Ali Salamat est posté par la chaîne Telegram de l'Iran Human Rights Society, le 12 novembre 2024
Les médias officiels mizanonline.ir et Tasnim, ont rapporté qu’un homme condamné à mort pour plusieurs affaires de viol a été pendu le matin du le 12 novembre 2024 en public.
Mohammad Ali Salamat, a été pendu en public pour viol à "Bagh Behesth" ]Jardin du paradis[ de la ville de Hamedan (ouest) après que son crime a eu été prouvé.
L'exécution d’un citoyen juif à Kermanchah
iranhrs.org/iranhr.net, 4 novembre 2024
À l'aube du 4 novembre 2024, Arvin Ghahremani a été exécuté dans la prison de Dizelabad à Kermanchah. Ce jeune juif avait été arrêté il y a deux ans pour meurtre à la suite d'une altercation collective. Sa famille a déployé des efforts considérables pour obtenir le consentement de la famille de la victime en échange du paiement du prix du sang, mais elle s'est heurtée à une opposition.
Arvin était âgé de 18 ans au moment des faits. La procédure judiciaire et le procès concernant Arvin Ghahramani ont été ambigus et opaques. Son avocat commis d'office n'a pas assuré une défense efficace pour des raisons inconnues. Notamment, les tentatives d'Arvin Ghahremani pour sauver la vie de la victime n'ont pas été prises en compte dans l'affaire, même si des témoins ont déclaré que c'était la victime qui avait engagé la bagarre.
Une femme arrêtée en Iran après avoir été agressée par un motocycliste
HRANA, 4 novembre 2024
HRANA suit de près les rapports faisant état d'une augmentation de la violence dans les rues. Les femmes iraniennes ne sont pas seulement confrontées à des répercussions juridiques lorsqu'il s'agit du hijab obligatoire en Iran, mais aussi à des risques croissants pour leur sécurité personnelle, car les incidents de harcèlement et d'intimidation par des particuliers ont augmenté.
Les rapports détaillent les tendances inquiétantes du harcèlement visant les femmes qui rejettent l'obligation du hijab en faveur de leur choix personnel, suggérant une campagne coordonnée pour imposer la conformité par la peur.
Kowsar, la sœur de Meysam Dehbanzadeh, détenue à l'isolement et privée de contact
iranhrs.org, 2 novembre 2024
Kowsar Dehbanzadeh a subi des pressions de la part d'agents de sécurité en raison du soutien et du suivi juridique qu'elle apporte à son frère, Meysam Dehbanzadeh. Elle a été arrêtée par des agents du ministère des renseignements le 27 septembre 2024 à Chiraz et placée à l'isolement. Koswar Dehbanzadeh est toujours détenue à l'isolement dans la prison de Chiraz et est privée de tout contact. Plus d'un mois s'est écoulé depuis sa détention, mais elle n'a toujours pas l'autorisation de passer des appels téléphoniques. Des agents des services de renseignement ont menacé sa famille, l'avertissant de ne pas rendre publique son arrestation. Meysam Dehbanzadeh purge actuellement sa peine à la prison de Ghezel Hesar et a récemment été condamné par un tribunal préliminaire à 6,5 ans de prison supplémentaires dans le cadre d'une nouvelle affaire concernant l'incendie de la prison d'Evin.
ONU-Iran
Mai Sato : L'Iran doit donner la priorité aux droits des femmes et au droit à la vie, et améliorer la transparence
ohchr.org, 1er novembre 2024
La 3e commission de la 79e Assemblée générale des Nations unies - New York
«Dans son premier rapport à l'Assemblée générale, la Rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l'homme en République islamique d'Iran, Mai Sato, a exprimé des préoccupations pressantes concernant le nombre croissant d'exécutions, la transparence et l'accès à l'information, inextricablement liés au droit à la vérité, ainsi que la détérioration de la situation des droits de l'homme pour les femmes et les jeunes filles.
Elle est particulièrement préoccupée par la réponse de l'État au mouvement des femmes et au projet de loi sur la chasteté et le hijab. Elle rappelle que l'Iran reste l'un des rares pays à ne pas avoir encore ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.
Elle soulignant l'impact disproportionné sur des groupes spécifiques qui ont fait l'objet de discriminations fondées sur le sexe, l'appartenance ethnique, la religion et l'orientation sexuelle, entre autres…
Mai Sato a appelé la République islamique d'Iran à coopérer de manière significative avec son mandat, car elle espère contribuer à trouver des moyens de prévenir les violations des droits de l'homme et d'y remédier. »