16 avril 2025

AFIF INFOS 1ère partie d'Avril 2025

Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Le Parlement européen condamne la vague d’exécutions en Iran et demande des mesures plus sévères contre le régime
RÉSOLUTION COMMUNE sur la vague d’exécutions en Iran et la confirmation de la condamnation à mort des militants Behrouz Ehsani et Mehdi HassaniL
PE/AFIF, 2  et 3 avril 2025  
Le 3 avril 2025, le Parlement européen a adopté une résolution (2025/2628(RSP) condamnant le recours généralisé à la peine capitale par le régime iranien et plus particulièrement les récentes condamnations à mort des militants politiques Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani. Approuvée à une large majorité, cette résolution exprimait également de vives inquiétudes face aux tentatives d’assassinat orchestrées par le régime à l’étranger. Elle comprend un appel à la libération immédiate de tous les prisonniers politiques en Iran et à l’abolition de la peine de mort. Le Parlement européen a réexhorté le Conseil et les États membres à reconnaître le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) comme une organisation terroriste et à continuer d’imposer des sanctions ciblées aux responsables iraniens responsables de violations des droits humains.
Les eurodéputés ont convenu qu’une réponse unifiée était nécessaire pour faire face à la campagne de répression du régime clérical. 
La résolution exige des mesures plus strictes
La libération immédiate de tous les prisonniers politiques en Iran.
L’abolition de la peine de mort.
La désignation officielle du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) comme  organisation terroriste.
Le maintien de sanctions ciblées contre les responsables iraniens impliqués dans des violations des droits de l’homme.

L’ONU prolonge le mandat de la Rapporteuse spéciale et de la Mission indépendante d’établissement des faits sur l’Iran
ONU/ Amnesty International, 3 avril 2025
Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a voté la prolongation des mandats de la Rapporteuse spéciale sur les droits de l’homme en Iran, Mai Sato, et de la Mission indépendante d’établissement des faits créée pour enquêter sur les violations des droits humains en Iran. La résolution (A/HRC/58/L.20/Rev.1) a été adoptée par 24 voix pour, 8 contre et 15 abstentions lors de la session annuelle du Conseil à Genève. La résolution, rédigée par l’Islande, l’Allemagne, la Macédoine du Nord, la Moldavie, le Royaume-Uni et l’Irlande du Nord, a été présentée au secrétariat du Conseil le 21 mars 2025 et officiellement adoptée le 3 avril. Cette initiative reflète l’inquiétude croissante de la communauté internationale face aux violations systématiques des droits humains commises par le régime iranien, notamment après le soulèvement de 2022.
Sara Hashash, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique
du Nord, a réagi à l'adoption ce jour d'une résolution historique par le Conseil des droits de l'homme des Nations unies : 
"La prorogation des mandats du rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en Iran et de la mission d'établissement des faits, ainsi que l'élargissement du mandat de cette dernière, constituent une réponse essentielle et attendue depuis longtemps aux demandes persistantes de justice formulées par les survivants, les familles des victimes et les défenseurs des droits humains en Iran et en exil. Surtout, en n'étant plus limitée aux manifestations de 2022 pour la liberté de la vie des femmes, la mission peut désormais enquêter sur d'autres violations graves des droits de l'homme et crimes de droit international, récents ou en cours, ce qui garantit que l'examen international ne se limite pas à un seul chapitre de la répression, mais qu'il porte sur des schémas continus de violations graves."

Exécution imminente de la prisonnière politique Pakhshan Azizi 
Médias, 6 avril 2025
Alors que l’on s’inquiète de plus en plus de l’exécution imminente de la prisonnière politique kurde Pakhshan Azizi, sa deuxième demande de nouveau procès a été rejetée. La Cour  suprême de l’Iran a refusé de demander ou d’examiner son dossier et a rejeté sa demande pour des raisons purement procédurales, sans prendre en compte les preuves ou les arguments juridiques présentés par la défense de Mme Azizi.
La prisonnière politique Pakhshan Azizi, militante de la société civile originaire de Mahabad et diplômée en travail social de l’université Allameh Tabataba’i, a été condamnée à mort et à quatre ans de prison supplémentaires en août 2024.

Peine de mort : plus d'exécutions dans moins de pays en 2024
Amnesty International, 8 avril 2025
Plus de 1 500 personnes ont été exécutées dans 15 pays à travers le monde en 2024. Alors que le
nombre de pays ayant appliqué la peine de mort n’a jamais été aussi bas, le nombre d’exécutions a en même temps atteint son plus haut niveau depuis 2015. Trois pays sont à eux seuls responsables de 91 % des exécutions recensées.  
Condamnations à mort et exécutions 2024 : 
Le nombre d’exécutions ne baisse pas, au contraire : au moins 1 518 personnes ont été exécutées en 2024, ce qui représente une hausse de près de 32 % en un an (au moins 1 153 personnes exécutées en 2023). C’est aussi un chiffre record depuis 2015 (au moins 1 634 personnes tuées cette année-là). 
🔺 L’Arabie saoudite, l’Irak et l’Iran ont exécuté à eux seuls un nombre effarant de 1 380 personnes. 
🔺 L’Iran a exécuté 119 personnes de plus qu’en 2023 (passant d’au moins 853 à au moins 972) et comptabilise 64 % de l’ensemble des exécutions recensées en 2024. Les procès ayant conduit à ces condamnations ont souvent été entachés d’irrégularités flagrantes, avec des verdicts prononcés par des tribunaux révolutionnaires manquant d’indépendance, influencés par les services de sécurité et s’appuyant sur des "aveux" obtenus sous la torture...

Trois femmes et cinq prisonniers politiques exécutés à Machhad 
AFIF, 10 avril 2025
Au moins 10 détenus dont 3 femmes ont été exécutés le 8 avril dans la prison de Vakilabad à Machhad. Parmi eux,  cinq prisonniers d’opinion sunnites, arrêtés en 2015, accusés de rébellion et condamnés à mort en 2019. Ils ont été pendus
après 9 ans d’emprisonnement sans que leurs familles soient informées pour permettre une dernière visite.
Deux des femmes exécutées avaient été condamnées à mort pour des affaires liées à la drogue, la troisième avait été emprisonnée pour meurtre :
Avec l’exécution de ces 3 femmes, le nombre de femmes exécutées en Iran en 2025 s’élève à 11.

Plus de 1000 maires de France ont signé "STOP aux exécutions en Iran"
AFIF, 12 avril 2025
A l’initiative de Florence Berthout, maire du 5e arrondissement de Paris, une conférence intitulée "1000 villes françaises contre la peine de mort en Iran", fut organisée le 11 avril 2025 à la mairie du 5e arrondissement. Lors de cet événement qui a rassemblé de nombreux maires, d’élus, d’experts juridiques de défenseurs des droits humains, la déclaration de plus de 1000 maire de France pour condamner la vague d’exécutions du régime clérical et affirmer leur soutien à la Résistance iranienne, a été annoncée.
Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI a rappelé en vidéo-conférence que le silence et l’inaction de la communauté internationale n’ont fait qu’enhardir le régime. Les intervenants ont  rappelé que 1000 maires représentent plus de  7 millions français, soit 12% de la population.    

Féminicides
13 femmes et filles assassinées en 2.5 semaines 
wncri.org, 12 avril 2025 
Entre le 24 mars et le 9 avril 2025, soit en l’espace de 2 semaines et demie, au moins 13 jeunes femmes
et jeunes filles ont été tuées dans des villes et villages d’Iran, la plupart du temps par des hommes de leur famille – pères, maris, frères, etc. Ces incidents tragiques mettent en lumière l’épidémie persistante de féminicides et de violences fondées sur le genre dans le pays, où les auteurs agissent souvent en toute impunité et où les victimes sont laissées sans protection ni justice...
L’article 612 du code pénal du régime clérical, en particulier, protège souvent les auteurs de sanctions sévères, perpétuant ainsi un cycle d’injustice. L’incapacité persistante à mettre en œuvre des protections juridiques solides non seulement met en danger d’innombrables femmes, mais renforce également une culture dans laquelle les crimes d’honneur et les féminicides et la violence restent tragiquement incontrôlés.

Les directeurs de "mon gâteau préféré" ont été condamnés à une peine de prison avec sursis en Iran pour avoir montré une femme dévoilée
L’observatoire de l’Europe, 14 avril 2025
Les directeurs de "mon gâteau préféré" Behtash Sanaeeha et Maryam Moghaddam reçoivent des peines de prison avec sursis en Iran. L’héroïne du film est vue sans foulard, et les cinéastes ont été accusés de "l’opinion publique dérangeante".
Après des mois d’interrogatoires et d’interdictions de voyages au cours des deux dernières années – ce qui les a empêchés d’assister à la première de Berlin en 2024 – Moghaddam et Sanaeeha avaient été accusés de réaliser un film étiqueté comme «obscène» et «moralité publique offensée». Ils ont également été accusés de «propagande contre le régime» et d’autres accusations affirmant que le film était «illégalement» projeté sans les permis de distribution des autorités iraniennes.

64ème semaine de la campagne "Les mardis sans exécutions" dans 40 prisons d’Iran
CSDHI, 15 avril 2025
Le mardi 15 avril 2025, la 64e semaine de la campagne "Les mardis sans exécutions" a  eu lieu, avec un groupe de femmes détenues à la prison de Zahedan et à la prison d’Azbaram Lahijan qui se sont jointes au mouvement. Par conséquent, le nombre de prisons participantes s’élève désormais à 40. Aujourd’hui, tous les prisonniers participant à la campagne ont entamé une grève de la faim…
La campagne "Les mardis sans exécutions" désormais active dans 40 prisons, continue de s’opposer à la pratique inhumaine de la peine capitale par tous les moyens à sa disposition. La campagne appelle toutes les organisations internationales de défense des droits de l’homme et les organisations politiques à amplifier la voix du peuple et des prisonniers iraniens. Des dizaines de prisonniers politiques et idéologiques, ainsi que des milliers d’autres condamnés pour des délits généraux, sont actuellement sous le coup d’une condamnation à mort, la plupart d’entre eux s’étant vu refuser le droit le plus élémentaire à un procès équitable et impartial.



06 avril 2025

AFIF INFOS 2ème partie de mars 2025

Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


RAPPEL
Conférence virtuelle d'AFIF au 69ème forum NGO CSW
AFIF, 17 mars 2025
"Expérience des femmes iraniennes face à la misogynie institutionnalisée" est le titre de la
conférence virtuelle  d’AFIF dans le cadre de la 69ème session de la Commission sur le statut des femmes de l’ONU au 30e anniversaire de la Conférence internationale de 1995 ("Pekin +30").
Avocates, juristes, ingénieurs et militantes des droits humains ont abordé l’arsenal juridique discriminatoire du régime iranien envers les femmes et les impacts de ces lois misogynes sur la vie, le sort et le quotidien des femmes et des filles en Iran :
. La hausse alarmante des sentences et des peines de mort
. Exécutions des femmes
. Mariage forcé ou précoce, souvent associé  de "crimes d’honneur"
. Impact sur l’éducation et l’emploi des femmes
. Les femmes prisonnières politiques en Iran
. La situation des femmes en Iran sous le régime iranien, un rapport à Pékin +30
. La lettre de Forough Taghipour, les jeunes et les unités de résistance à l’intérieur
Maître Dominique Attias, présidente du Conseil d’Administration de la Fondation des Avocats Européens,  a conclu  cette conférence en exposants son regard sur la résistance des femmes iraniennes.

Vieille de 3000 ans, Norouz célèbre l'arrivée du printemps
Les Nations Unies ont reconnu le 21 mars comme la Journée internationale du Norouz, commémorant ainsi une fête pendant laquelle des millions de personnes dans le monde se réunissent pour manger, danser et procéder à un nettoyage de printemps intensif. La fête du Norouz, qui signifie "nouveau jour" en persan, a survécu aux multiples conquêtes et à l’épreuve du temps. Elle tombe le premier jour du calendrier perse (aux alentours de l’équinoxe de printemps) et célèbre le triomphe de la lumière sur l’obscurité ainsi que la renaissance de la nature.

L'année iranienne
1403 (20 mars 2024 – 20 mars 2025) expose un tableau très sombre de la violation persistante des droits humains en Iran. Elle est marquée par une augmentation significative des exécutions. 
Une hausse alarmante de 90% des exécutions de femmes par rapport à l'année précédente (1402). 
Plus de 1150 exécutions dans 94 prisons, soit une augmentation de 42% par rapport à l’an passé. 
38 femmes, 7 mineurs délinquants et 7 prisonniers pendus en public.
925 exécutions (83 % du total) ont eu lieu sous le mandat de Massoud Pezeshkian, depuis le 1er  août 2024. 

Iran utilise des drones pour faire respecter la loi sur le hijab
ONU/HRANA/RTS, 19  et 21 mars 2025 
L’enquête de l’ONU menée ces deux dernières années par  la Mission internationale indépendante d'établissement des faits sur l'Iran, dénonce de graves violations des droits humains commises par les autorités iraniennes, suite aux manifestations massives qui ont suivi la mort tragique de Mahsa Jina Amini en détention (https://news.un.org/fr/story/2025/03/1153971). Les autorités iraniennes ont en effet désormais recours à la reconnaissance faciale pour effectuer leur strict contrôle. A l’aide de caméras, de drones et d’intelligence artificielle, les forces publiques identifient les femmes non voilées à distance et avisent les prévenues par voie électronique.
L’élément clé de ce contrôle est l’application Nazer, soutenue par le gouvernement, qui permet à la police et ses membres de signaler des violations présumées commises par des femmes dans des véhicules, y compris dans des ambulances, des transports en commun et des taxis. Naser permet aux utilisateurs de télécharger la plaque d’immatriculation du véhicule, le lieu et l’heure de l’infraction présumée et d’alerter ensuite la police. 
. Plus de 30000 femmes ont fait l’objet de mesures punitives pour ne pas avoir respecté les règles obligatoires du régime sur le hijab
. Quelques 16 567 cas de violence domestique, 125 féminicides, 33 crimes d’honneur (dont 19 meurtres), 5 agressions à l’acide et 3 suicides au cours de l’année .
. Au moins 3702 manifestations et grèves ont eu lieu et au moins 355 citoyens iraniens ont été abattus par les forces de sécurité.

Les autorités empêchent le transfert à l’hôpital d’une prisonnière politique âgée de 60 ans
wncri.org, 22 mars 2025
Des informations font état d’une détérioration de l’état de santé de la prisonnière politique Azar Korvandi Mousazadeh, 60 ans, détenue à la prison d’Evin. Malgré son état de santé critique, elle s’est vu refuser son transfert à l’hôpital et l’accès à un traitement spécialisé.
Souffrant d’une hernie discale cervicale et de détérioration du tendon de l’épaule... Mère de deux enfants, elle a été arrêtée en été 2019 pour collaboration avec l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI) et promotion de la propagande contre le régime, après avoir organisé des séances de conseil familial dans son jardin personnel à Shahriar. 

Deux militantes soumises à une pression constante à la prison centrale de Sanandaj
Hengaw, 24 mars 2025
Arrêtées lors de la cérémonie de la Journée internationale de la femme le 8 mars, Leila Pashaei et Baran Saeidi, militantes civiles kurdes ont été transférées dans des cellules de quarantaine à la prison centrale de Sanandaj et sont actuellement privées de toute forme de contact. Les deux femmes subissent des pressions pour obtenir des aveux forcés.
Douze jours après leur arrestation, les deux militantes de 45 ans sont toujours privées d’avoir l’accès à un avocat et du contact avec leurs familles.

Militante du syndicat des enseignants condamnée à 3 ans de prison
wncri.org, 24 mars 2025
Kobra Taherkhani, directrice d’école et militante du syndicat des enseignants de Qazvin, a été condamnée à 3 ans de prison et à une interdiction de voyager pendant 3 ans par la branche 2 du tribunal révolutionnaire de Qazvin. Le verdict, rendu en mars 2025, repose sur des accusations d’"insulte à Khamenei" et de "propagande contre l’État".

Deux prisonnières politiques confrontées à de graves difficultés et à la prison d’Evin
wncri.org, 24 mars 2025
Liyan Darvish, une mère de 40 ans, est détenue à  la prison d’Evin depuis mars 2024. Elle purge une peine de 5 ans pour "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale", "insulte à Khamenei" et "propagande contre le régime". Bien qu’elle souffre d’une grave infection des reins et de la vessie et a besoin d’urgence d’un traitement médical, les autorités pénitentiaires lui ont refusé à plusieurs reprises l’accès à des soins appropriés et son transfert vers un hôpital. Sa demande de libération conditionnelle qu’a été approuvée et que le délai légal pour sa mise en œuvre soit arrivé à son terme, les autorités ont refusé de la libérer.
Farzaneh Mohammadi Parsa, une autre détenue politique demeure à Evin plus de 90 jours après son arrestation. Dentiste à Abadan, elle a été arrêtée le 25 décembre 2024 à son domicile à Téhéran, où elle aurait été battue lors de son arrestation. Après avoir passé plus de 40 jours dans le quartier 209, géré par le ministère du Renseignement, elle a été transférée dans le quartier des femmes le 11 février. Les accusations portées contre elle n’ont pas été clarifiées et elle n’a pas eu la possibilité d’être libérée sous caution.

Grève de la faim nationale dans les prisons iraniennes, 61ème mardi de la campagne "Non aux
exécutions en Iran"
AFIF, 25 mars 2025
Les prisonniers politiques de 38 prisons ont entamé une grève de la faim coordonnée le mardi 25 mars 2025, qui marque la 61ème semaine de la campagne des mardis Non aux exécutions en Iran.
Dans leur déclaration, les grévistes ont  condamné la vague continue d’exécutions sous le régime de Massoud Pezeshkian, appelant à une action unie et efficace pour mettre fin à ce qu’ils décrivent comme le recours systématique aux exécutions comme outil de répression.

Varisheh Moradi se voit refuser un traitement médical malgré son état de santé critique à la prison d'Evin
hengaw.net, 29 mars 2025
Varisheh Moradi, prisonnière politique kurde, défenseur des droits des femmes et membre de la KJAR (Société des femmes libres du Kurdistan oriental), a été condamnée à mort par la justice iranienne pour "rébellion armée". Bien qu'elle ait un besoin urgent de soins médicaux, les autorités gouvernementales, en particulier les responsables de la prison d'Evin, lui ont refusé un traitement.
Elle avait été soumise à de graves tortures dans le centre de détention du ministère des renseignements à Sanandaj. Dans un cas, elle a vomi du sang et a perdu connaissance à cause de l'intensité de la torture.
Moradi souffre d'une discopathie lombaire et cervicale et a besoin d’une intervention chirurgicale urgente, vivement recommandée il y a 3 mois par un spécialiste. 

Une femme de 24 ans pendue à la prison centrale d’Ispahan
HRANA/wncri.org, 30 mars 2025
Mahnaz Kakaei a été pendue le samedi 29 mars à la prison centrale d’Ispahan (Dastgerd), après avoir passé 4 ans et 7 mois en détention. Elle avait été condamnée au qesas pour le "meurtre prémédité" de son fiancé. Mahnaz, 24 ans, a été élevée par sa belle-mère et son père qui exerçaient des pressions sur elle pour qu’elle épouse l’homme de leur choix. Elle qui ne voulait pas de ce mariage, avant qu’il n’ait lieu, aurait poignardé à mort son fiancé au cours d’une altercation verbale.
Mahnaz Kakaei, est la 8ème  femme exécutée en Iran en 2025 
En 2024, 61 pendaisons ont eu lieu dans la prison de Dastgerd, à Ispahan, ce qui la place au 3me rang des prisons en termes de nombre d'exécutions.

Plus de deux mois et demi d’incertitude pour Arghavan Fallahi 
wncri.org, 31 mars 2025
Née en 2000, Arghavan Fallahi a été arrêtée le 25 janvier 2025 à Parand et transférée au quartier 209 de la prison d’Evin. Deux mois et demi après son arrestation, elle est toujours détenue à Evin, soumise à des interrogatoires, mais son cas n’a pas été réexaminé. Le manque d’informations sur son état de santé  suscite de vives inquiétudes.
Son père et d’autres membres de sa famille ont également été convoqués et interrogés et détenus… 

HRW réclame la libération inconditionnelle de Narges Mohammadi 
Et la libération tous les autres militants des droits humains détenus arbitrairement
Human Rights Watch – Beyrouth, 31 mars 2025
Les autorités iraniennes menacent de renvoyer la défenseuse des droits humains et lauréate du prix Nobel de la paix, Narges Mohammadi, en prison pour purger le reste de sa peine injuste afin de l’obliger à cesser de défendre ses droits. Les autorités devraient immédiatement mettre fin à leur harcèlement et libérer sans condition la jeune femme ainsi que tous ceux qui ont été arbitrairement détenus pour leurs activités en faveur des droits de l’homme...
Narges Mohammadi a refusé de retourner à la prison d’Evin le 25 décembre 2024, lorsque la suspension temporaire a pris fin. Le 28 décembre, son avocat a présenté une demande à l’Organisation de médecine légale, sous la juridiction de l’Iran, pour prolonger la suspension, conformément aux conseils médicaux. L’Organisation a approuvé sa demande, mais les autorités ont néanmoins fait pression sur elle pour qu’elle retourne en prison. Les médecins de Mohammadi ont déclaré qu’elle avait besoin d’au moins six mois en dehors de la prison pour avoir accès à des examens et soins médicaux complets et réguliers.