18 novembre 2025

AFIF INFOS Novembre (1/2) 2025

Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE

Depuis janvier 2025, 51 femmes ont été pendues en Iran, 
un chiffre sans précédent
Le pays détient le triste record du plus grand nombre de femmes exécutées dans le monde. Beaucoup de ces femmes étaient elles-mêmes victimes de violences domestiques ou de lois familiales profondément discriminatoires, et certaines n’avaient agi que pour se défendre.
Le silence de la communauté internationale ne fait qu’alimenter la répression, le terrorisme d’État et les violations massives des droits humains en Iran. Il est plus que jamais nécessaire de dénoncer ces crimes et de soutenir celles et ceux qui se battent pour la justice et la liberté.

Ces femmes viennent allonger la longue liste des victimes du régime iranien :
Dima Faramarzi pendue à la prison de Mahabad le 30 septembre ;
Zahra Khan Babaii exécutée à la prison de Bandar Abbas le 15 octobre ;
Katayoun Shamsi exécutée à la prison de Vakilabad à Machhad le 29 octobre ;
Mitra Zamani pendue à la prison centrale de Khorramabad le 1er novembre ;
Kobra Rezaei exécutée à la prison de Yazd le 4 novembre ;
Zahra Mir-Ghaffari, 43 ans, pendue à la prison centrale de Tabriz, 8 novembre ; 
Shokat Veissi pendue à la prison de Damghan le 15 novembre 2025.


Mariée à 12 ans, Goli Kouhkan risque l’exécution en Iran si elle ne paie pas 80 000 £ "prix du sang"
The Gardian, 3 novembre 2025 
Un destin suspendu à une rançon
À seulement 25 ans, Goli Kouhkan se trouve depuis sept ans dans le couloir de la mort de la prison centrale de Gorgan (nord de l’Iran).
Son crime est avoir été mêlée à la mort de son mari, un homme violent qu’elle avait été forcée d’épouser alors qu’elle n’était qu’une enfant.
Condamnée à la qisas, elle pourrait échapper à la pendaison si elle parvient à réunir 10 milliards de tomans (environ 80 000 £) à verser à la famille de la victime avant décembre.
La situation de Goli Kouhkan incarne les inégalités structurelles en Iran : des femmes mineures mariées de force, privées d’accès à la justice, et souvent condamnées à mort pour avoir tenté d’échapper à la violence.
Sa survie dépend désormais d’une somme d’argent qu’elle n’a aucun moyen de réunir - et du regard du monde extérieur, capable peut-être de briser le silence avant qu’il ne soit trop tard…

Une enseignante condamnée à 15 ans de prison
HRANA, 3 novembre 2025 
Forough Khosravi, institutrice et docteure en sciences de l'éducation, résidant à Behbahan, a été condamnée le 2 novembre 2025 à 15 ans de prison par un tribunal révolutionnaire iranien pour plusieurs accusations politiques, dont propagande contre l’État, insultes à Khamenei et Khomeini, insultes aux valeurs sacrées et communication avec des médias liés à Israël.
Selon la loi iranienne d’agrégation des peines, seule la peine la plus lourde, soit 5 ans, sera finalement appliquée. Les accusations reposent sur des messages privés et d’anciennes publications Instagram exprimant sa dissidence.
Arrêtée le 29 juillet 2025, elle a été détenue et interrogée 11 jours à la prison de Sepidar avant d’être libérée sous caution. Son domicile avait déjà été perquisitionné à deux reprises par les agents du CGRI, qui ont saisi des effets personnels et des téléphones.
Elle avait déjà été expulsée de l’université Payam Nour après les manifestations de 2009, dans le cadre de la répression des enseignants contestataires.

Disparition forcée de deux chercheuses
wncri.org, 5 novembre 2025 
Shirin Karimi, écrivaine et traductrice née en 1983, diplômée en sociologie de l’université de Téhéran, a été arrêtée à son domicile après une fouille au cours de laquelle ses appareils électroniques et plusieurs livres ont été saisis. Elle est connue pour ses travaux sur la critique de l’économie politique et ses traductions d’auteurs comme Judith Butler.
Mahsa Assadollahnejad, 35 ans, sociologue titulaire d’un doctorat en sociologie politique de l’université Tarbiat Modares, a été arrêtée le même jour chez ses parents. Spécialiste de l’histoire politique du régime iranien, elle animait plusieurs groupes d’étude et cercles académiques.
À ce stade, aucune information officielle n’a été fournie sur les charges, le lieu de détention ou le statut juridique des deux chercheuses.

Emmanuel Macron annonce la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran depuis mai 2022
AFP, 4 novembre 2025
Le président français a annoncé sur X ce 4 novembre au soir la libération des deux Français, qui étaient inculpés par le pouvoir judiciaire iranien notamment pour espionnage au profit des services de renseignement français et israélien.
Après trois ans et demi de détention, les deux Français ont été transféré de la prison d’Evin à la résidence de l’ambassadeur de France à Téhéran, où ils ont reçu un appel téléphonique d’Emmanuel Macron.

Pezeshkian : "Téhéran pourrait être évacuée en raison de la sécheresse"
AFP/Divers médias, 7 novembre 2025
La capitale iranienne Téhéran pourrait devoir être évacuée en raison des pénuries d'eau s'il ne pleut pas d'ici la fin de l'année, a averti vendredi 7 novembre Massoud Pezeshkian. 
L'Iran est confronté cette année 2025 à sa pire sécheresse depuis des décennies…
. Selon les experts, la crise de l’eau en Iran reflète des années de mauvaise gestion, de politiques incohérentes, et l’incapacité du régime à réformer les structures clés de la gestion des ressources hydriques.
. Un religieux du régime iranien accuse les "femmes non voilées" d’être responsables de la sécheresse en Iran.

Zeinab Jalalian dans un état critique après une opération à la prison de Yazd
Infos femmes, 8 novembre 2025 
Zeinab Jalalian, prisonnière politique kurde et seule femme en Iran condamnée à perpétuité pour des raisons politiques, serait actuellement dans un état de santé critique à la prison centrale de Yazd.
Récemment opérée de fibromes utérins, elle a été renvoyée en détention seulement 24 heures après l’intervention, sans convalescence, en dépit des avis médicaux. Déjà atteinte depuis des années d’hémorragies internes, de problèmes rénaux et de douleurs chroniques, son état s’est aggravé en raison du manque de soins, de la malnutrition et des conditions d’hygiène déplorables.
Les demandes de la famille pour un transfert urgent à l'hôpital restent ignorées, tandis que le personnel médical avertit d’un risque d’insuffisance rénale et de dommages irréversibles.
En parallèle, Zeinab Jalalian subit des pressions des services de renseignement, qui conditionnent l’accès aux soins à une "lettre de repentir", pratique qu’elle qualifie de torture psychologique. Ce chantage fait suite à d’autres menaces similaires en 2023.
Arrêtée en 2007, elle avait été condamnée à mort pour "inimitié à l’égard de Dieu" et appartenance présumée à un groupe kurde, peine ensuite commuée en prison à vie. Elle a rapporté avoir été torturée à plusieurs reprises en détention.

La campagne "des mardis contre les exécutions" en Iran entame sa 94e semaine
Iran Focus, 11 novembre 2025
Lancée il y a près de deux ans pour mettre fin aux vagues massives d’exécutions en Iran, cette campagne se poursuit sans interruption et prend de l’ampleur dans 54 prisons à travers le pays. Dans un communiqué, elle souligne qu’aucun gouvernement ne peut faire taire les voix puissantes de la vérité, de la justice et de la liberté par la peine de mort, et appelle toutes les personnes de conscience à transformer le cri "Non aux exécutions" en un puissant mouvement dans chaque ville et chaque rue, car l’inaction et le silence signifient la perte de vies innocentes et sans défense dans les prisons du régime tyrannique et sanguinaire du Guide suprême.
Le quartier des hommes de la prison de Zahedan a également rejoint la campagne en entamant une grève de la faim ce mardi.

Iran : L’étudiant Ahmad Baledi meurt après s’être immolé par le feu
fr.ncr-iran.org, 11 novembre 2025
Ahmad Baladi, un étudiant de 20 ans originaire d’Ahvaz, est décédé après s’être immolé par le feu pour protester contre la destruction du petit kiosque alimentaire de sa famille par des agents municipaux et les forces de sécurité. 
Le père d’Ahmad, Mojahed Baladi, a déclaré avoir été arrêté par des agents municipaux ce matin-là afin de l’empêcher de s’opposer à la démolition. Lorsqu’Ahmad est passé par hasard devant le restaurant après l’annulation de ses cours universitaires en raison de la pollution atmosphérique, il a vu les fonctionnaires démolir le bâtiment. Ils ont coupé l’électricité, le piégeant à l’intérieur, et ont ignoré ses supplications.
Sa mort est une terrible illustration de la répression et de l’indifférence de la dictature cléricale face à la misère qu’elle inflige aux plus pauvres.
La mort d’Ahmad Baladi est bien plus qu’une simple tragédie personnelle : c’est un avertissement. Son immolation par le feu, comme celle de Kourosh Kheiri avant lui, révèle une nation écrasée par la pauvreté et l’humiliation, où chaque acte de désespoir risque d’embraser une société déjà au bord de l’explosion après des années d’injustice et de répression.

Mort suspecte d’une autre prisonnière en Iran
CSDHI, 13 novembre 2025 
Négligence médicale délibérée dans les prisons pour femmes en Iran
La mort de Sahar Shahbazian, 26 ans, survenue le 12 novembre 2025 à la prison de Fardis (Kachui), révèle une nouvelle fois la négligence médicale systémique dans les prisons iraniennes pour femmes.
Selon des témoins, elle est décédée d’un arrêt cardiaque provoqué par un transfert médical retardé, contredisant la version officielle d’une "overdose". Bien qu’innocentée dans une affaire d’homicide, elle restait incarcérée au moment de sa mort.
Sa mort s’ajoute à d’autres décès récents dénonçant les mêmes pratiques. Deux mois plus tôt, Maryam Shahraki, 40 ans, est morte dans la même prison après que le médecin lui a diagnostiqué à tort des douleurs cardiaques comme un simple mal d’estomac. Un transfert rapide à l’hôpital aurait pu la sauver.
A la prison de Qarchak, la prisonnière politique Somayeh Rashidi, atteinte d’épilepsie, est décédée après un long refus de soins, qualifié d’"exécution silencieuse".
Ces cas illustrent une politique délibérée de privation de soins médicaux, particulièrement envers les femmes détenues et les prisonnières politiques, en violation grave des articles 6 et 10 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et des Règles Nelson Mandela.
Les prisons de Fardis et Qarchak deviennent ainsi des symboles de cruauté institutionnalisée, où l’absence de mécanismes de contrôle permet la répétition de ces morts évitables.

Zeinab Mousavi condamnée à six mois de prison
HRANA,  14 novembre 2025
Zeinab Mousavi, humoriste iranienne, a été condamnée par une autorité judiciaire à six mois de prison avec sursis et à la rédaction d'un mémoire de recherche sous la supervision de la Fondation Ferdowsi, pour une vidéo qu'elle a publiée en ligne contenant des propos sur le poète iranien Ferdowsi.
Zeinab Mousavi, l'une des premières humoristes iraniennes et créatrice du personnage de "l'empereur Kuzco", a été arrêtée en octobre 2023 puis relâchée quelques jours plus tard. Son dossier a été renvoyé devant le tribunal révolutionnaire et le tribunal pénal de Téhéran pour deux chefs d'accusation.
Elle avait également été arrêtée à Qom en octobre 2022 et libérée sous caution fin novembre de la même année, dans l'attente de son procès. Mousavi a déclaré avoir été détenue à l'isolement pendant 25 jours et condamnée à deux ans de prison.

6ème anniversaire des manifestations de novembre 2019
Le leadership et l'organisation des femmes dans ces manifestations 
iranhrs.org/AFIF, 15 novembre 2025
Les manifestations de novembre 2019, reconnues comme un tournant crucial dans l'histoire de la résistance sociale en Iran moderne. 
Le 15 novembre 2019, des manifestations ont éclaté en Iran après que le gouvernement a annoncé une forte hausse du prix du carburant. Au cours des cinq jours de manifestations qui ont suivi, les forces de sécurité ont tué au moins 1500 hommes, femmes et enfants. Les autorités ont volontairement bloqué l’accès à Internet à l’intérieur du pays, dissimulant la véritable ampleur des violations des droits humains dont elles se rendaient responsables à travers l’Iran.
La participation active des femmes à ce soulèvement national a eu une importance capitale et un impact social considérable.
Le rôle pionnier des femmes lors des manifestations, la présence active et efficace des Iraniennes de tous âges dans différentes villes, leur soutien aux jeunes manifestants, la gestion et la direction des manifestations… ont été l'une des caractéristiques les plus marquantes des manifestations de novembre 2019.
Les médias officiels et affiliés au régime ont également été contraints de reconnaître ce rôle. L'agence de presse Fars a rapporté le 19 novembre 2019 que des femmes âgées de 30 à 35 ans ont joué un rôle clé dans l'organisation des manifestations. 
Le nombre significatif de femmes qui ont perdu la vie pendant ces cinq jours témoigne de leur participation massive et courageuse à la lutte contre le régime en place. 

L'augmentation du nombre de femmes détenues endettées surtout à Téhéran
iranhrs.org, 16 novembre 2025
Ces dernières années, le nombre de femmes incarcérées pour dettes dans les prisons du pays a augmenté de façon alarmante ; reflet de la crise économique et de la corruption structurelle qui sévissent dans le pays.
Ces femmes sont emprisonnées non pas pour avoir commis un crime, mais en raison des pressions économiques, d'une inflation sans précédent, de l'instabilité financière et du pillage généralisé des ressources nationales par les dirigeants et leurs associés. Elles sont victimes de politiques économiques destructrices, d'une mauvaise gestion chronique et d'une corruption structurelle qui détruisent les moyens de subsistance des familles iraniennes.
Les statistiques montrent que Téhéran abrite le plus grand nombre de femmes prisonnières financières du pays. La forte hausse du coût de la vie, la crise de l'emploi et les petits dettes à taux d'intérêt élevés ont plongé de nombreuses femmes dans la précarité financière et, finalement, dans l'incarcération.
73 % des femmes endettées sont mères ; nombre d'entre elles ont plus de trois enfants. Pilier de leur famille; leur absence forcée détruit non seulement leur vie, mais aussi l'avenir de leurs enfants. Beaucoup de ces enfants se retrouvent désormais sans tuteur, sans ressources et exposés à de graves difficultés sociales.




03 novembre 2025

AFIF INFOS Octobre (2/2) 2025

Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE


Record d'exécutions en Iran
La peine de mort n'est plus une réponse judiciaire, mais un mécanisme d'élimination
En octobre 2025, 279 personnes dont huit femmes et un mineur  ont été pendues en Iran
Plus de 1 300 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année 2025, un chiffre sans précédent, un record absolu depuis plus de 30 ans. Des milliers d’autres sont menacées dans les couloirs de la mort, les autorités iraniennes continuant d’instrumentaliser la peine de mort. Derrière ces statistiques effroyables se cachent des drames humains : des procès expéditifs, des aveux extorqués sous la torture, et l’absence quasi totale de garanties juridiques.


Journée internationale des femmes rurales 
Iran HRM, 15 octobre 2025 
Résumé d’un rapport analytique 
En Iran, plus de 11 millions de femmes rurales et nomades soutiennent l’économie agricole tout en vivant dans la pauvreté, la discrimination, l’injustice, sans droits fonciers, ni protection sociale, ni accès équitable à l’éducation et à la santé . 
Bien qu’elles assurent la majorité du travail agricole, seules 6 % possèdent des terres. Privées de droits, d’assurance et de revenus, elles sont victimes de lois patriarcales, notamment l’article 948 qui les exclut de l’héritage foncier.
Leur vie est marquée par la misère, les mariages précoces, l’analphabétisme et le manque d’accès à l’eau et à internet.
Du travail aux prisons, des champs jusqu’à l’échafaud
En 2025, au moins 40 femmes issues de zones rurales ont été exécutées, souvent pour des crimes liés à la survie ou à la défense face à des violences. Les femmes baloutches, kurdes et nomades subissent une triple oppression : économique, ethnique et de genre. 
l’occasion de la Journée internationale des femmes rurales, un appel est lancé à la communauté internationale à agir pour abolir les lois discriminatoires et protéger ces femmes essentielles mais invisibles, celles qui nourrissent l’Iran.
Malgré les condamnations répétées des organisations internationales face à la montée des exécutions et à la discrimination ethnique, le sort des femmes rurales d’Iran demeure largement ignoré par le monde.

Déploiement de 80 000 "agents de la vertu" et création d'une "cellule de la chasteté" à Téhéran
Sharghdaily.ir /AFIF, 17 octobre 2025
Rohollah Momen-Nasab, secrétaire du Siège pour la promotion de la vertu et la prévention du vice de la province de Téhéran, a exposé lors d’une conférence de presse, l’objectif global de cette organisation qu'est "de lutter de manière intelligente contre le sécularisme et l’indifférence sociale".
Il a déclaré que la priorité principale du Siège réside dans "la formation, l’organisation et la mobilisation de plus de 80 000 promoteurs du bien et de 4 575 instructeurs et agents judiciaires".
Il a également annoncé la création d’une "salle de situation pour la vertu et le hijab", en coopération avec des institutions culturelles et exécutives, et a invité l’ensemble de la population à rejoindre le "QG des observateurs citoyens ".
Les autorités visent également à renforcer la surveillance du cyberespace, en coopération avec la police du cyberespace et le parquet, pour identifier et poursuivre les "contrevenantes", avec l’aide de signalements d’informateurs publics.
Dans un contexte de crises sociales et économiques croissantes, plutôt que d’apaiser les tensions, ces projets aggravent la colère des femmes et des jeunes. 

Solidarité des prisonnières politiques d’Evin avec Qezel Hesar en grève
CSDHI/AFIF, 18 octobre  2025 
À la suite des manifestations massives et de la grève de la faim menée par des prisonniers condamnés à mort dans la prison de Qezel Hesar, un groupe de prisonnières politiques détenues à la prison d’Evin, a publié une déclaration exprimant son soutien à ce mouvement et appelant à l’abolition nationale de la peine de mort.
Dans leur déclaration, récemment diffusée depuis la section des prisonnières politiques d’Evin, les prisonnières soulignent que "la propagation de la pauvreté, de la corruption et des inégalités ne fait pas seulement croître la criminalité, mais sert également de prétexte au régime pour perpétuer le cycle des exécutions et de la répression sociale"... 
"La section des femmes d’Evin honore le courage des détenus de Qezel Hesar et se tient aux côtés de celles et ceux condamnés à mort ainsi que de leurs familles, jusqu’à l’abolition complète de la peine capitale".
"Comme les prisonniers de Qezel Hesar l’ont demandé, nous espérons que l’opposition aux exécutions devienne une cause nationale et collective". 

Hoda Mehreganfar en danger de mort à la prison d’Adelabad 
wncri.org, 19 octobre 2025
La prisonnière politique Hoda Mehreganfar, ingénieure en électronique âgée de 38 ans, se trouve dans un état critique à la prison d’Adelabad à Chiraz. Son kyste endométriosique s’est reformé, présentant un risque sérieux de rupture et d’infection interne. Malgré la gravité de sa situation, les services de sécurité continuent d’empêcher son transfert à l’hôpital et mettent sa vie en grand danger.
Elle souffre actuellement de douleurs chroniques, de forte fièvre et d’une grande faiblesse, tout en étant privée des médicaments prescrits pour soulager son état. D’après sa famille, "Hoda est détenue dans des conditions qui ne lui permettent ni de se reposer, ni de se nourrir correctement. Son état physique se détériore de jour en jour".
Privée de visites familiales, sous pression psychologique constante.

La "torture blanche" continue contre les femmes dans la prison d’Evin
Une prisonnière politique gravement malade privée délibérément de soins médicaux, son fils porté disparu
La persécution collective d’une famille entière
CSDHI, 20 octobre 2025
Shiva Esmaeili, prisonnière politique détenue à Evin depuis 2020, souffre de douleurs chroniques et de difficultés respiratoires, mais les autorités lui refusent tout soin médical et bloquent son transfert à l’hôpital. 
Condamnée à 10 ans pour activisme pacifique lors d’un procès à huis clos, elle est privée de communication familiale et subit des abus psychologiques.
Pendant que Shiva Esmaeili souffre dans sa cellule d’Evin, son fils de 37 ans, Mehdi Vafaei Sani, est porté disparu depuis le 8 octobre 2025. Également prisonnier politique, technicien de formation, il purgeait une peine de 6 ans de prison pour prétendue appartenance à l’OMPI.
Son frère, Seyed Ali Vafaei Sani, purge actuellement 5 ans de prison à Evin, tandis que leur cousin, Mohammad Javad Vafaei Sani, est condamné à mort à la prison de Vakilabad, à Machhad. 

Exécution d’un mineur au moment des faits à Ahvaz
HRANA/AFIF, 20 octobre 2025
Ali Aghajeri Peyvand, 22 ans, appartenant à l’ethnie lor, a été exécuté le 20 octobre 2025 à la prison de Sepidar, à Ahvaz.
Il y a 5 ans, il a été arrêté à 17 ans lors d’une altercation au sujet de terres agricoles pendant laquelle une personne a été tuée lors de la bagarre. Le tribunal pénal a condamné le mineur ali Aghajeri à mort pour meurtre avec préméditation.
À ce jour, les autorités judiciaires et les responsables de la prison de Sepidar n’ont pas officiellement confirmé l’exécution.
Le droit international interdit catégoriquement la peine de mort pour les personnes mineures au moment des faits.
L’Iran reste l’un des rares pays à exécuter des délinquants mineurs.

Saeedeh Khodadadi, 40 ans, exécutée à la prison centrale d’Ispahan
wncri, 24 octobre 2025 
À l’aube du mercredi 22 octobre 2025, la peine de mort de Saeedeh Khodadadi, une femme de 40 ans originaire d’Ispahan, a été pendue dans la prison centrale de la ville, également connue sous le nom de Dastgerd. Elle avait été arrêtée il y a 4 ans pour l’accusation de meurtre de son mari et, à l’issue d’un procès inéquitable, elle avait été condamnée à mort par les tribunaux du régime iranien.
Avec l’exécution de Saeedeh Khodadadi, le nombre de femmes exécutées en Iran depuis le début de l’année 2025 atteint 43, marquant un record sans précédent dans l’exécution de femmes en Iran.

Une professeure condamnée à un an et demi de prison
Infos Femmes, 25 octobre 2025 
La prisonnière politique Fariba Khorramabadi, professeure de théologie, a été condamnée à un an et demi de prison par le tribunal révolutionnaire de Karaj pour "propagande contre l’État" et "appartenance à des réseaux anti-gouvernementaux". Son procès s’est tenu le 7 octobre 2025, et le verdict lui a été notifié le 23 octobre dans la prison de Fardis (Karaj).
Ayant des antécédents d’infarctus, elle souffre de tics nerveux et de crises convulsives liés à un traitement médicamenteux inadapté. Lors d’une tentative de transfert à l’hôpital, les gardiens lui ont attaché les mains et les pieds, aggravant sa souffrance. Elle a refusé le transfert en signe de protestation.
Arrêtée en août 2025 sans mandat à son domicile, ses effets personnels, dont ordinateur et téléphone, ont été confisqués.
Fariba est une académicienne respectée, mère d’un enfant, sans antécédent judiciaire. Sa famille et ses collègues craignent pour sa santé et les conditions de détention.

Une ingénieure de 67 ans condamnée à mort 
Infos Femmes/ kurdistan-au-feminin.fr , 26 octobre 2025
Zahra Shahbaz Tabari, prisonnière politique âgée de 67, a été condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire de Rasht pour" collaboration avec l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI)".
L’audience de cette ingénieure, membre de l’Organisation iranienne d’ingénierie, s’est tenue, malgré le manque de preuves suffisantes pour étayer l’accusation, la semaine dernière par visioconférence et n’a duré que moins de 10 minutes. Zahra était représentée par un avocat commis d’office. Le tribunal a accordé un délai de 7 jours pour interjeter appel.
Zahra Shahbaz Tabari a été arrêtée le 16 avril 2025 lors d’un raid à son domicile par les forces de sécurité iraniennes et a ensuite été transférée à la prison de Lakan à Rasht.
Lors de l’arrestation, les agents de sécurité ont fouillé son domicile et confisqué son téléphone portable, son ordinateur et ceux d’un membre de sa famille.
Elle avait déjà été arrêtée dans une affaire distincte liée à une activité pacifique sur les réseaux sociaux et avait été libérée après trois mois sous surveillance électronique.
Elle est actuellement emprisonnée à la prison de Lakan à Racht.

Une citoyenne bahaïe, recondamnée à 8 ans de prison
HRANA, 27 octobre 2025
Anisa Fanaeian, citoyenne bahaïe, a été recondamnée à 8 ans de prison par la Cour d’appel de Semnan. La peine initiale incluait 10 ans de prison pour "formation d’un groupe visant à perturber la sécurité nationale", un an pour "propagande contre le régime", ainsi que d’autres sanctions financières et sociales.
Le 11 mars 2025, elle a été arrêtée pour purger sa peine à la prison de Semnan, puis libérée sous caution le 2 octobre 2025 après que la Cour suprême a ordonné un nouveau procès.  
Anisa Fanaeian est la nièce d’Ataollah Rezvani, un citoyen bahaïe assassiné, dont la famille s’était vue refuser le prix du sang en raison de sa foi. Sa condamnation actuelle s’inscrit dans le cadre d’une persécution juridique et religieuse des citoyens bahaïes en Iran.

Iran Libre 2025 
La jeunesse iranienne de la diaspora unie pour une République démocratique
CNRI, 29 octobre 2025
Le samedi 25 octobre 2025, un rassemblement international intitulé "Iran Libre 2025" a réuni de jeunes partisans de la Résistance iranienne venus d’Europe, des États-Unis, du Canada et d’Australie.
L’événement, organisé à la veille de l’anniversaire du soulèvement de novembre 2019 en Iran, s’est tenu en présence de Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, et a été retransmis en direct vers des assemblées de jeunes simultanément organisées à Bonn, Londres et Zurich.
Plusieurs personnalités politiques internationales ont également participé en ligne en tant qu’observateurs.
Tout au long de la journée, des représentants de 32 associations de jeunes – parmi lesquels des athlètes, ingénieurs, juristes, médecins, étudiants, chercheurs, ainsi que des familles de militants assassinés et des jeunes ayant pris part aux manifestations de 2019 et 2022 en Iran – ont pris la parole.
Dans la résolution, ils affirment que le renversement du régime iranien et l’instauration d’une démocratie populaire constituent la seule solution pour l’Iran. Ils  saluent les Unités de Résistance, qui auraient mené de nombreuses actions contre les forces répressives et contribué à diffuser une culture de résistance. Ils rejettent toute intervention étrangère ou négociation diplomatique comme voie de changement, prônant plutôt la " troisième option" de Maryam Radjavi : ni guerre, ni apaisement, mais soulèvement populaire organisé. Ils écartent toute restauration monarchique, accusant les partisans du prince Reza Pahlavi de servir les intérêts du régime. 
Les signataires, jeunes professionnels iraniens de la diaspora, s’engagent à apporter un soutien politique, pratique et financier à la Résistance (OMPI, CNRI, Ashraf 3), à défendre sa légitimité sur la scène internationale et à contribuer à la reconstruction d’un Iran libre et démocratique, sans attente personnelle.

La campagne "Non aux exécutions " entre dans sa 92e semaine et s’étend à 54 prisons en Iran
Iran HRM, 28 octobre 2025
Les prisons de Boroujerd et Ilam viennent de rejoindre le mouvement, portant à 54 le nombre total de prisons participant à cette initiative de résistance contre la peine de mort.
Dans leur déclaration hebdomadaire, le prisonniers en grève de la faim ont évoqué les 283 exécutions recensées durant le mois de Mehr (23 septembre – 22 octobre 2025), dont 7 prisonniers politiques, 7 femmes et 2 mineurs. Ce chiffre le plus sanglant depuis des décennies. Depuis une semaine, 59 autres exécutions, dont 2 femmes, ont encore été enregistrées.
Les détenus dénoncent plusieurs condamnations à mort de prisonniers politiques, parmi lesquels Kavous Abdollahzadeh, Zahra Shahbaz Tabari, Manouchehr Fallah et Ehsan Faridi,. 
Face à cette répression, la résistance s’intensifie. Les prisonniers de 54 établissements observent une grève de la faim chaque mardi, tandis que les familles de condamnés ont manifesté cette semaine devant le Parlement à Téhéran, scandant « Non à l’exécution ».
La campagne appelle à une suspension immédiate de toutes les exécutions, à l’annulation des condamnations à mort existantes et à un accès sans restriction des organisations internationales de défense des droits humains aux prisons iraniennes.

Le régime iranien condamné pour le nombre record d’exécutions de prisonniers
ONU/UE/Amnesty International, 31 octobre 2025
Fin octobre 2025, l’ONU, l’Union européenne et plusieurs ONG ont condamné le régime iranien pour un nombre record d’exécutions et une intensification de la répression depuis les attaques de juin 2025 menées par Israël et les États-Unis. 
La rapporteuse spéciale de l’ONU, Mai Sato, a dénoncé une situation où les exécutions - plus de 1 000 recensées en septembre 2025, souvent après des procès inéquitables - servent à instiller la peur plutôt qu’à rendre justice. Elle a également signalé la répression des journalistes, militantes, minorités et le durcissement des lois contre la liberté d’expression.
L’Union européenne a confirmé que l’Iran exécute en moyenne 3 à 4 personnes par jour, atteignant un niveau sans précédent, et a exigé la libération des détenus arbitraires, y compris les binationaux.
Amnesty International a réclamé la suspension immédiate des exécutions, citant des cas de prisonniers politiques condamnés à mort après des procès politiques.
Enfin, la Mission internationale d’établissement des faits sur l’Iran a estimé que ces pratiques pourraient constituer des crimes contre l’humanité, en raison des exécutions secrètes et du refus de restituer les corps aux familles.
Les experts concluent que cette vague de répression s’inscrit dans une stratégie étatique durable visant à intimider la population et à étouffer la dissidence sous couvert de sécurité nationale.