Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
Maryam Kaviani a été pendue le 1er février dans la prison de Parsilon, à Khorramabad.
Mahtab Qazizadeh a été exécutée le 6 février dans la prison centrale de Sari.
Nommée Bagheri Nejad, 45 ans, pendue le 18 février à la prison d’Adelabad à Chiraz.
Le premier pays exécuteur de femmes au monde
Féminicide, crime d’honneur
Du 15 au 27 février, au moins 7 femmes iraniennes ont été tuées par ceux qui sont censés les protéger, leurs maris et leurs pères. Ces tragédies mettent en lumière la crise actuelle de la violence fondée sur le genre, perpétuée et institutionnalisée par les lois profondément misogynes en vigueur en Iran.
Confirmation de la condamnation à mort de Sharifeh Mohammadi
Médias, 17 février 2025
Le Tribunal révolutionnaire de Rasht a de nouveau prononcé la peine de mort à l’encontre de Sharifeh Mohammadi, militante syndicaliste emprisonnée à la prison de Lakan.
Selon la décision, émise par le chef du tribunal révolutionnaire de Rasht, et communiquée à ses avocats, elle a été condamnée à mort pour "rébellion par appartenance à l’un des groupes d’opposition". Sa condamnation à mort avait été annulée par la section 39 de la Cour suprême, et son affaire avait été renvoyée à une section parallèle. Cependant, la Cour vient de réaffirmer sa condamnation à mort.
Arrêtée par les forces de sécurité le 5 décembre 2023 Sharifeh Mohammadi a été a été maintenue à l’isolement pendant plusieurs mois. Initialement, elle a été accusée de "propagande contre le régime", mais plus tard, les autorités judiciaires ont changé le chef d’accusation en "rébellion". Pendant sa détention, elle a été soumise à de graves tortures physiques et psychologiques pour lui extorquer des aveux forcés.
AMNESTY INTERNATIONAL – La défenseure iranienne des droits humains Sharifeh Mohammadi risque d’être exécutée après qu’un tribunal révolutionnaire de Rasht, dans la province de Guilan, l’ait à nouveau condamnée à mort en février 2025.
La lutte des enfants atteints de cancer en Iran : Difficultés financières, corruption et défis médicaux
CSDHI, 18 février 2025
Le cancer reste l’un des problèmes de santé les plus urgents en Iran, et son impact sur les enfants est particulièrement dévastateur. Parmi les nombreux défis que doivent relever les familles confrontées au cancer de l’enfant, la charge financière et la montée en flèche du coût des traitements figurent parmi les plus graves.
Alireza Varasteh, directeur général de l’Institut de soutien aux enfants atteints de cancer dans le Khorassan, a souligné ces préoccupations croissantes lors d’une récente conférence de presse. Il a révélé que l’institut enregistrait 20 nouveaux patients atteints de cancer chaque mois, et que de nombreuses familles abandonnaient le traitement en raison de contraintes financières. Cette triste réalité souligne l’urgence de réformes systémiques et d’un soutien accru aux familles touchées.
L’augmentation du coût du traitement du cancer
Shima Sharifi, présidente du conseil d’administration de l’Institut de soutien aux enfants atteints de cancer, s’est fait l’écho de préoccupations similaires, soulignant que l’obtention de fonds pour les médicaments et les traitements reste l’un des défis les plus importants. Elle a cité en particulier le médicament Nelarabine, utilisé dans le traitement de la leucémie, dont le prix a connu une hausse vertigineuse de 127 % au cours de l’année écoulée. Ces hausses drastiques ont exercé une pression financière insupportable sur les familles, dont beaucoup luttent déjà contre la détérioration de la situation économique en Iran.
Des étudiants iraniens condamnent le meurtre d’Amir Mohammad Khaleqi
Iran Focus, 19 février 2025
Amir Mohammad Khaleqi, étudiant de 19 ans en gestion d’entreprise à l’Université de Téhéran, a perdu la vie dans la soirée du mercredi 12 février, après avoir été poignardé par des "agresseurs" près de l’université.
En réponse à cet assassinat, des étudiants iraniens des universités Beheshti et Allameh Tabatabaï ont publié des déclarations distinctes mardi 18 février, critiquant "le manque de sécurité" dans la société et "l’incompétence et l’inefficacité" du gouvernement.
Ils ont exigé une réponse "immédiate, complète et décisive" de la part des autorités face à ce "crime déchirant". Ils ont fermement condamné le meurtre d’Amir Mohammad Khaleqi à la suite d’une "attaque brutale par des voleurs armés" et l’ ont décrit comme "une indication claire de la détérioration de la situation en matière de sécurité autour des campus universitaires et des menaces croissantes qui pèsent sur la vie des étudiants".
56e mardi de la campagne des prisonniers contre la peine de mort en Iran
AFIF, 18 février 2025
Le mardi 18 février, des détenus de 36 prisons du pays ont entamé une grève de la faim dans le cadre de la 56e semaine consécutive de la campagne Non aux exécutions . Les détenus de la prison de Dizel-Abad à Kermanchah se sont joints à la protestation, marquant ainsi une vague grandissante de résistance derrière les barreaux. Dans leur déclaration de cette semaine, ils expriment la solidarité avec la famille et les amis d’Amir Mohammad Khaleqi, un étudiant de l’université de Téhéran décédé dans des circonstances suspectes. La campagne tient le gouvernement pour responsable de sa mort tragique et appelle à la solidarité des étudiants à travers le pays pour protester contre cette injustice.
La campagne condamné également la répression violente des manifestations à Dehdacht, où les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur les manifestants.
Iran : au moins 975 personnes ont été exécutées en 2024, selon deux ONG
AFP/ IHR/ ECPM, 20 février 2025
Au moins 975 personnes ont été exécutées en Iran en 2024, une "escalade effroyable" du recours à la peine de mort comme moyen de "répression politique" par la République islamique, dénonce un rapport publié jeudi par deux ONG. Ce chiffre "extrêmement choquant", le plus élevé depuis que ce recensement a commencé en 2008, est probablement sous-estimé, la grande majorité (90%) des exécutions n'étant pas rendues publiques, selon l'organisation iranienne Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, et l'ONG française Ensemble contre la peine de mort (ECPM) qui ont rassemblé de nombreux témoignages.
Le ministère des Affaires étrangères français a condamné ce jeudi "avec la plus grande fermeté" ces exécutions, "symbole de la répression implacable qui s’abat sur tous ceux qui osent exprimer les aspirations légitimes de liberté du peuple iranien", demandant leur arrêt.
"Les femmes, force du changement", conférence internationale à Paris appelle à un Iran libre et démocratique
Wncri.org/AFIF, 23 février 2025
Organisé par la Commission des femmes du CNRI en amont de la Journée internationale des femmes à Paris, la conférence annuelle internationale "Femmes, force du changement – Iran libre 2025" a réuni le 22 février un ensemble diversifié de dirigeantes et personnalités distinguées, des militantes et des défenseures des droits humains pour aborder la lutte des femmes iraniennes contre l’oppression systémique. La conférence a servi de plateforme pour condamner les lois discriminatoires imposées par la théocratie en place et pour souligner le leadership des femmes dans la lutte pour la démocratie.
Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, a prononcé un discours liminaire convaincant, rendant hommage aux femmes iraniennes qui défient l’oppression depuis des décennies. Elle a décrit leur combat contre le hijab obligatoire, la religion imposée et la gouvernance répressive comme une bataille pour la dignité humaine.
La conférence de 2025 est particulièrement significative, car elle s’inscrit dans les thèmes de la CSW69 (2025), mettant en avant les droits des femmes et l’égalité des sexes à l’échelle mondiale. L’événement a été marquée par une série de discours puissants prononcés par d’anciens chefs d’État, des parlementaires et des défenseures des droits des femmes. Les participantes ont appelé à une action mondiale concrète pour demander des comptes au régime iranien et pour soutenir la lutte pour un changement démocratique en Iran.
A/HRC/58/NGO/301, 27 février 2025
La déclaration de plusieurs ONG présentée à la 58ème session du Conseil des droits de l’homme (24 février-4 avril 2025) à Genève sur :
La nécessité de réagir à la hausse alarmante des exécutions en République islamique d’Iran…
Prisonniers politiques condamnés à mort…
Les exécutions utilisées pour étouffer la dissidence…
Il est temps de mettre en place un mécanisme de responsabilité…
La déclaration a été signée par de nombreuses association dont AFIF.
La chanteuse Hiwa Seyfizadeh arrêtée
HRANA, 28 février 2025
Dans la soirée du jeudi 27 février, Hiwa Seyfizadeh, chanteuse de musique traditionnelle iranienne, a été arrêtée par les forces de sécurité lors d'un concert à Téhéran et emmenée dans un lieu non divulgué. Agée d'environ 27 ans, Hiwa est chanteuse traditionnelle, instructrice de musique et joueuse de tombak (tambour iranien), résidant à Téhéran. Hiwa Seyfizadeh, a été arrêtée lors de son concert au Roo Be Roo Hall dans la capitale.
Au moment de la rédaction de ce rapport, les raisons de son arrestation et les charges retenues contre elle restent inconnues.
ONU-Iran
Les experts de l’ONU demandent à l’Iran d’arrêter l’exécution de deux prisonniers politiques
28 février 2025
Un groupe d’experts des droits de l’homme des Nations Unies a exhorté le gouvernement iranien à arrêter l’exécution des prisonniers politiques, Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, dont les condamnations à mort ont été récemment confirmées par la Cour suprême d’Iran malgré les allégations de torture et d’aveux forcés.
Dans une déclaration publiée sur le compte officiel X de l’ONU, les experts soulignent que l’exécution d’individus pour des infractions liées à la sécurité nationale, définies de manière large, sans garantir un procès équitable, constitue une violation du droit international relatif aux droits de l’homme.
Appel direct de Mai Sato pour un sursis d’exécution
Le mardi 25 février 2025, Mai Sato, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran, a également publié une déclaration en persan sur son compte personnel X, appelant à un arrêt immédiat des exécutions : « J’appelle la République islamique d’Iran à mettre fin à l’exécution de Behrouz Ehsani et de Mehdi Hassani. Leurs condamnations à mort ont été confirmées par la Cour suprême à l’issue de procès qui auraient été entachés de torture et d’aveux forcés. »
• Mai Sato, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran
• Margaret Satterthwaite, Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats
• Morris Tidball-Binz, rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires