04 mars 2024

AFIF INFOS – Février 2024


Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

Elections en Iran
Le Figaro/ La libération, 29 février 2024 
Les conservateurs archifavoris, l’abstention donnée gagnante
Plus de 61 millions d’Iraniens élisent ce vendredi leurs 290 députés et les 88 membres de l’Assemblée des experts, des religieux qui auront la charge de désigner le futur guide suprême. 
59000 bureaux de vote et une question : combien d’Iraniens se déplaceront-ils ce vendredi pour élire leur nouveau parlement ? Plus que les noms des futurs députés, c’est le niveau d’abstention qui sera scruté.
Une forte abstention est attendue  ce vendredi, à l’occasion des 1ères  élections depuis l’importante vague de contestation de l’automne 2022
La crise économique et les appels au boycott lancés par les réformistes risquent de plomber la participation.  
Les résultats sont déjà connus : les conservateurs seront plus que majoritaires, les réformateurs ayant soit décidé de boycotter le scrutin, soit vu leur candidature rejetée.

Retour en prison de la détenue germano-iranienne de 69 ans, selon sa famille
AFP, 29 février 2024
La Germano-iranienne Nahid Taghavi, arrêtée en octobre 2020 à Téhéran, a été contrainte de retourner en prison après avoir été libérée temporairement pour recevoir des soins médicaux, a annoncé jeudi sa fille Mariam Claren sur X.
"Ma mère de 69 ans Nahid Taghavi a été forcée de retourner à la prison d'Evin", une prison de Téhéran aux conditions de détention extrêmement difficiles. Elle condamne
une décision "arbitraire et sans motivation claire". 
Condamnée à plus de 10 ans de prison en août 2021 pour appartenance à un groupe illégal et pour propagande contre le régime, sa mère avait été remise en liberté surveillée et assignée à résidence pour motifs médicaux le 9 janvier.
"Je demande à tous ceux qui aiment la liberté d'être la voix de ma mère et de tous les prisonniers politiques", conclut-elle dans son message accompagné d'une photo de sa mère.
Un autre Germano-iranien, Jamshid Sharmahd, arrêté en août 2020, a été condamné à mort par la Cour suprême pour son implication présumée dans un attentat contre une mosquée perpétré en 2008, qui avait fait 14 morts.

L’Iran interdit à la Nobel de la paix d'assister aux funérailles de son père
AFP/Le Figaro, 29 février 2024 
La lauréate du prix Nobel de la paix Narges Mohammadi, incarcérée depuis 2021 à Téhéran, a été interdite d'assister à l'enterrement de son père décédé plus tôt cette semaine, a dénoncé jeudi sa famille. Karim Mohammadi, qui n'avait pas vu sa fille depuis 22 mois et ne lui avait pas parlé par téléphone ces trois derniers mois, est décédé mardi à l'âge de 90 ans. Ses obsèques se sont tenues jeudi dans la ville de Zanjan, au nord-ouest de Téhéran. «Malheureusement, Narges Mohammadi s'est vu refuser la possibilité d'assister à la cérémonie et de faire ses derniers adieux à son père», a déploré dans un communiqué sa famille, qui avait précédemment affirmé que la Nobel de la paix devait avoir le «droit sans équivoque» d'assister à ces funérailles…
Selon sa famille, ses peines s'élèvent désormais à 12 ans et trois mois d'emprisonnement, 154 coups de fouet, deux ans d'exil et diverses restrictions sociales et politiques.
Le livre "Torture blanche ", témoignages de prisonnières politiques iraniennes recueillis par Narges Mohammadi paraitra le 6 mars en France. 

Le secteur pharmaceutique iranien confronté à des problèmes de devises et d'approvisionnement
irannewsupdate.com/ ILNA, 28 février 202
Le président de la Chambre de commerce de Téhéran a fait part de ses inquiétudes concernant les problèmes de change, soulignant l'état précaire de l'industrie pharmaceutique du pays. Il a averti que si ces problèmes persistent, une pénurie de médicaments essentiels pourrait être imminente. Mohammad Najafi Arab a mis l'accent sur les problèmes liés à l'allocation et à la distribution opportune de devises pour l'achat de médicaments. Il a déploré le fait que le gouvernement et la sécurité sociale ne respectent pas leurs obligations en matière de paiement au secteur privé.
Les pénuries de devises qui affectent l'approvisionnement en médicaments sont exacerbées par le fait que le régime finance sans restriction les milices qu'il soutient, bien qu'il accuse constamment les sanctions d'être à l'origine des retards dans l'approvisionnement en devises et en médicaments.
À la lumière de ces défis, la sensibilisation et l'inquiétude du public concernant la priorité accordée au financement des milices par rapport aux soins de santé se sont accrues ces dernières années.

12 activistes des droits des femmes seront jugées à Rasht
IranWire, 27 février 2024
Douze activistes iraniens des droits des femmes de la province de Guilan doivent comparaître devant un tribunal le 29 février pour répondre à des accusations, selon le groupe juridique Bidarzani.
Le procès se tiendra devant la 3ème section du tribunal révolutionnaire de Rasht, présidé par le juge Mehdi Rasekhi, a déclaré le groupe le 26 février. 
Les militants ont été arrêtés le 16 août de l'année dernière lorsque les forces de sécurité ont perquisitionné leurs domiciles dans les villes de Rasht, Anzali, Lahijan et Fouman.
En septembre, environ 300 militants des droits politiques et civils ont signé une déclaration commune appelant à leur "libération inconditionnelle".


La mère de Mahsa Jina Amini : "Si voter pouvait changer quelque chose, ils ne vous laisseraient pas voter"
Instagram de Mojgan Eftekhari, 27 février 2024
Alors que l'élection législative, prévue pour vendredi 1er mars, était boycottée par des groupes politiques, des militants civils et des familles réclamant justice, Mojgan Eftekhari, la mère de Mahsa Jina Amini, a publié des photos de sa fille sur Instagram et a écrit : "Là où il n'y a pas de liberté, si voter pouvait changer quelque chose, ils ne vous  permettraient pas de voter".

Les décès de prisonniers en Iran
Hengaw, 26 février 2024
Le rapport statistique de Hengaw sur l'état des prisons iraniennes en 2023 révèle la mort de 11 prisonniers sous la torture.
Au moins 32 prisonniers sont morts dans les prisons et centres de détention iraniens en 2023, dont neuf étaient des prisonniers politiques.

Le compte-rendu détaillé des causes de décès :
. Torture : 11 prisonniers
. Accès médical retardé : 9 prisonniers
. Bagarres entre prisonniers : 3 prisonniers
. Morts suspectes : 3 prisonniers (peu après leur libération)
. Suicide : 3 détenus
. Empoisonnement suspect : 3 prisonniers
. Crise cardiaque : 1 prisonnier (avant l’exécution)
. Tirs directs des forces de sécurité : 1 détenu en fuite

Conférence à Paris à la veille de la Journée internationale des femmes 
AFIF, 25 février 2024
A l’approche de la Journée internationale des femmes et en solidarité avec "Le soulèvement des femmes pour la liberté et l'égalité en Iran", une grande conférence s’est tenue le 24 février 2024 à la Maison de la Mutualité  à Paris. Parrainée par plus de 50 associations de la communauté iranienne en Europe, la conférence a accueilli les interventions des dizaines de femmes dont Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI (https://www.maryam-rajavi.com/fr/journee-internationale-de-la-femme-egalite-genre-premier-defi-de-notre-temps/) ainsi que celles des dizaines de femmes influentes de nombreux pays. 
La dirigeante de l’opposition iranienne a souligné que la participation active et égale des femmes à la direction politique est condition sine qua non de la démocratie et clé de la réalisation de l’égalité des sexes dans toute société. L’expérience de notre résistance est que la lutte contre la dictature et l’extrémisme islamiste au pouvoir en Iran et la lutte pour l’égalité ne sont pas deux batailles distinctes. Parce qu’il est impossible de combattre la tyrannie religieuse sans libérer l’extraordinaire énergie des femmes et des hommes d’avant-garde.

Crime d'honneur
Une jeune femme brutalement assassinée par son père à Ispahan
Hengaw, 23 février 2024
Un horrible crime d'honneur a coûté la vie à Zeinab Hosseinkhani, une jeune femme de 19 ans, aux mains de son propre père. Malgré l'arrestation du suspect, l'absence de plainte officielle en vertu des lois iraniennes pourrait entraîner sa libération imminente.
Le mardi 19 février 2024, Zeinab a été sauvagement assassinée dans la rue Baharestan, dans la ville de Najafabad, à Ispahan. Le motif de cet acte barbare était prétendument "l'honneur", en raison de sa relation amoureuse avec un jeune homme.
L'article 612 du code pénal islamique stipule que si un meurtrier délibéré reste impuni parce que la famille de la victime renonce à se venger ou pour d'autres raisons et que ses actes troublent l'ordre public ou constituent une menace pour la société, l'auteur peut être condamné à une peine d'emprisonnement de trois à dix ans. Toutefois, cette disposition légale a conduit à des cas d'impunité dans des crimes d'honneur commis par des pères, des frères ou des maris.

90 condamnés à mort dans la prison centrale de Zanjan
IRH, 21 février 2024
"La majorité des 90 prisonniers ont été condamnés à mort pour des accusations liées à la drogue et quatre d'entre eux sont accusés de viol"
il y a actuellement 90 condamnés à mort dans la prison centrale de Zanjan. Ils sont dans le couloir de la mort pour des accusations liées à la drogue, au meurtre, au moharebeh (inimitié envers Dieu), au vol à main armée et au viol.
La prison centrale de Zanjan est située au nord-ouest de la ville de Zanjan dans la province de Zanjan et accueille actuellement environ 2500 prisonniers.
Sur les 582 exécutions recensées par l’IHRNGO en 2022, 12 (2 %) ont eu lieu dans la prison centrale de Zanjan.
Pour marquer l’anniversaire de la révolution de 1979, les peines de mort de 15 condamnés à mort pour trafic de drogue ont été commuées en peines d’emprisonnement de 13 à 25 ans.

Une femme exécutée à Qazvin pour des infractions liées à la drogue
en- hrana.org/Hengaw, 17 février 2024
Hajar Atabaki, 41 ans et mère d'un enfant, a été exécutée dans la matinée du samedi 20 janvier 2024 à la prison centrale de Qazvin après avoir été condamnée pour des délits liés à la drogue.
Elle avait été arrêtée il y a environ deux ans et demi, reconnue coupable d'infractions liées à la drogue, puis condamnée à mort.
Cette citoyenne turque de Tabriz était la seule tutrice de son enfant depuis sa séparation d'avec son mari en 2018.
Hajar est la 2ème femme exécutée en janvier 2024
Cette exécution suscite des inquiétudes et relance les discussions sur le recours à la peine capitale, en particulier dans les cas de délits non violents.
Une hausse inquiétante des exécutions pour infraction à la législation sur les stupéfiants a été constatée en 2023 en Iran, qui représentent 56,4 % du nombre total d'exécutions. 

Trois prisonnières politiques proches de  l’OMPI condamnées à 35 ans de prison
women.ncr-iran.org/HRANA, 16 février 2024
Lors d'un récent procès par contumace, le tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné à 15 ans d'emprisonnement chacune des prisonnières politiques Forough Taghipour et Marzieh Farsi en invoquant leur "appartenance suspecte à des groupes anti-régime" (OMPI) . Les accusées ont contesté la légitimité du tribunal et ont choisi de ne pas participer à la procédure. Elles avaient déjà été inculpées pour "bagh-ye" (rébellion armée) le 9 décembre 2023. La Cour de révision de Téhéran a condamné la prisonnière politique Zahra Safaei, 

Un adolescent de 16 ans détenu pour avoir exprimé sa joie après la défaite de l'équipe iranienne de football 
Hengaw, 15 février 2024
Mohammad Mahmoudi, un jeune Kurde de 16 ans originaire de Javanroud, a été arrêté pour avoir exprimé sa joie après la défaite de l'équipe nationale de football iranienne face à celle du Qatar.
Selon une source proche de la famille de Mahmoudi, dans la matinée du 14 février, les forces de renseignement iraniennes à Javanroud ont pris d'assaut le lieu de travail de l'adolescent dans un magasin et l'ont arrêté en recourant à la violence. Les agences de sécurité iraniennes ont déclaré à la famille Mahmoudi que leur fils avait été arrêté et transféré dans l'un des centres de détention de Kermanchah .
Au moins 10 enfants kurdes ont été arrêtés dans la ville de Javanroud pour la même raison, et jusqu'à présent, l'identité de 2 d'entre eux, Mohammad Yousefi, 17 ans, et Mohammad Mahmoudi, 16 ans, a été clarifiée.

Iran : L’oncle de Mahsa Amini condamné à 5 ans de prison
AFP/Libération, 13 février 2024
Dans le viseur des autorités iraniennes, Safa Aeli, 30 ans, a été condamné par le tribunal révolutionnaire de la ville de Saqez,– dont est originaire la famille Amini - à une peine de plus de cinq ans de prison pour ses opinions antigouvernementales exprimées lors des manifestations de 2022, ont déclaré ce mardi 13 février des groupes de défense des droits humains.
Sont mises en cause ses opinions antigouvernementales et son insulte envers le guide suprême, Ali Khamenei, exprimées lors des manifestations nées en 2022 et ayant fait trembler la République islamique d’Iran.
L’acharnement des autorités iraniennes à l’égard de la famille Amini est un cas d’école de la répression conduite par la République islamique envers les participants des manifestations de soutien à Mahsa Jina Amini et de contestation du régime établi. Des centaines de personnes y avaient trouvé la mort, quand des milliers d’arrestations avaient été menées par les forces de sécurité iraniennes, d’après des associations de défense des droits humains. D’après elles, neuf hommes ont depuis été exécutés dans des affaires liées aux manifestations.

Pression accrue sur les professeurs d'université 
95 professeurs interdits d'enseignement
HRANA, 13 février 2024 
Les universités iraniennes ont été témoins de changements significatifs dans les politiques de l'enseignement supérieur. Depuis janvier 2022, un nombre considérable de professeurs d'université dans différentes villes ont été empêchés d'enseigner. 95 de ces professeurs qui, au cours de cette période, ont été renvoyés, suspendus, leurs contrats n'ont pas été renouvelés et ils ont été mis à la retraite forcée. En outre, des rapports ont émergé sur le renvoi de dizaines de milliers de professeurs d'université à temps partiel de l'Université islamique d'Azad et de plusieurs autres professeurs d'université, dont les identités font actuellement l'objet d'une enquête par HRANA.

45ème anniversaire de la révolution antimonarchique du peuple iranien 
AFIF, 10 février 2024
Un rassemblement et une vaste exposition ont été organisé cet après-midi à Paris pour commémorer le 45ème anniversaire de la révolution qui a mis fin au règne du shah en Iran. 
De centaines de photos des martyrs et pionniers de la révolution antimonarchique de 1979 ornaient une partie
de l’esplanade des Invalides. Les photos des victimes du soulèvement national de 2022-2023 étaient également exposées pour honorer la résistance organisée du peuple iranien et rendre hommage à son combat permanent contre deux dictatures et pour la liberté et la démocratie.
D’autres rassemblements et manifestations sont organisés par la diaspora iranienne à Berlin, Paris, Bruxelles, Stockholm, Londres, Rome, Vienne, Amsterdam, Berne, Göteborg, Oslo, Luxembourg et Vancouver.

Le régime iranien s'en prend aux femmes pour réprimer la dissidence
stopfundamentalism.com, 10 février 2024
Illustrant de manière frappante la peur du régime iranien à l'égard de la dissidence, la multiplication des exécutions de femmes souligne le rôle central qu'elles ont joué dans les manifestations de l'année dernière, suscitant une réaction vindicative de la part des autorités.
 Cette stratégie, qui vise à envoyer un message glaçant aux femmes qui contestent activement le statu quo, met en évidence une sinistre escalade dans les tactiques du régime pour étouffer l'opposition.
Malgré la répression sévère du régime, les manifestations quotidiennes se poursuivent sans relâche et divers segments de la société descendent dans la rue. La montée en puissance des unités de résistance dans tout le pays est le signe d'une population inflexible dans sa demande de changement. 
Cette confrontation entre une population déterminée et un régime répressif souligne la situation critique dans laquelle se trouve l'Iran…

Une étudiante condamnée en appel à un an de prison
HRANA, 10 février 2024
La Cour d'appel de Téhéran a condamné Samaneh Asghari, étudiante à l'Université Kharazmi, à un an de prison.
Asghari a été arrêtée par les forces de sécurité à son domicile de Téhéran le 14 septembre 2023, puis libérée sous caution de la prison de Qarchak à Varamin le 4 octobre 2023.
Asghari avait déjà été placée en détention dans le cadre des manifestations nationales d'octobre 2022, ce qui lui avait valu une peine initiale de 18 ans et 3 mois. Toutefois, elle a bénéficié d'une grâce en vertu de la directive générale sur la grâce et la commutation, ce qui a entraîné sa libération de la prison de Qarchak en avril de cette année.

ONU-Iran
Rapport du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran 
A/HRC/55/62, 9 février 2024
Javaid Rehman dans son dernier rapport daté du 9 février se dit profondément préoccupé par la hausse importante du nombre de condamnations à mort et d’exécutions (834 exécutions soit 43% de plus qu’en en 2022.
Le Rapporteur spécial constate avec regret que la République islamique d’Iran est l’un des principaux pays qui exécutent des femmes ; en 2022, 16 des 24 femmes exécutées dans le monde l’ont été en Iran. En 2023, au moins 22 femmes auraient été exécutées. 
Il demeure préoccupé par la répression constante des droits des femmes et des filles et par les informations selon lesquelles, depuis avril 2023, les autorités utilisent de plus en plus des méthodes de maintien de l’ordre brutales et autoritaires à l’égard des filles et des femmes qui s’opposent aux lois relatives au port obligatoire du hijab...

Varisheh Moradi accusée de rébellion armée présumée
Kurdpa/en-hrana.org, 9 février 2024
Varisheh Moradi, une habitante de Sanandaj, a été inculpée par la branche 5 du tribunal public et révolutionnaire de Téhéran pour rébellion armée (bagh-ye), ce qui pourrait entraîner des sanctions sévères, y compris la peine de mort.
L'accusation serait liée à son appartenance présumée à un parti politique d'opposition.
Moradi n'a pas eu accès à une représentation juridique et, depuis son arrestation, elle n'a eu droit qu'à une seule visite de sa famille.
Elle a été appréhendée par les forces de sécurité le 1er août 2023, dans la banlieue de Sanandaj. Elle a été transférée d'un centre de détention de Sanandaj au pavillon 209 de la prison d'Evin. À l'issue de la procédure d'interrogatoire, le 26 décembre 2023, elle a été transférée dans le quartier des femmes de la prison.

Licenciements de professeurs iraniens et leur remplacement par des affiliées au régime
INU, 7 février 2024
Les médias officiels du régime iranien ont rapporté une série de licenciements de professeurs iraniens, avec plus de 25 professeurs renvoyés de l’Université de Téhéran au cours des deux dernières années. La plupart de ces personnes sont des universitaires ou des activistes dans le domaine des sciences humaines.
D’autres cas ont fait surface au cours des derniers mois, ce qui indique que le processus de licenciements des professeurs se poursuit discrètement.
La vague de licenciements s’est intensifiée après les manifestations nationales de 2022, déclenchées par l’assassinat de Mahsa Amini, détenue par la police de la moralité du régime, et la participation active des étudiants, accompagnés de professeurs, aux manifestations.

A l’approche de la 17e année d'incarcération de Zainab Jalalian, les privations médicales et les interrogatoires sous pression se poursuivent
Hengaw , 5 février 2024
Alors que Zainab Jalalian approche de sa 17e année d'emprisonnement, soit 5 823 jours, elle continue de se voir refuser des soins médicaux essentiels et l'accès à des médicaments en raison d'interrogatoires récurrents menés sous la contrainte. Elle a la triste distinction d'être la plus ancienne prisonnière politique en Iran.
Bien que Zainab Jalalian soit gravement menacée dans sa vue et qu'elle souffre de problèmes de santé tels que le muguet buccal, l'asthme, les problèmes rénaux et digestifs, elle n'a toujours pas accès aux services médicaux, en raison de l'opposition des autorités pénitentiaires.

Arrestation de la mère d’un Kurde exécuté en 2019
kurdistan-au-feminin.fr, 2 février 2024
Dayeh Sahrifeh, mère de Ramin Hossein Panahi, un prisonnier politique kurde exécuté par le régime islamique en 2019, ainsi que ses enfants ont été arrêtés pour avoir rendu visite à la famille de Pejman Fatehi, un des 4 prisonniers politiques kurdes récemment exécutés, à Kamyaran, dans la province du Kurdistan.

04 février 2024

AFIF INFOS – Janvier 2024

Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

En janvier 2024, 88 citoyens iraniens dont 
7 prisonniers politiques et une femme ont été exécutés

Une femme pendue à la prison de Sabzevar
HRANA/women.ncr-iran.org, 31 janvier 2024
Zahra Nazarian, 27 ans, a été pendue à l’aube du mercredi 31 janvier 2024 dans la prison de Sabzevar dans la province de Razavi Khorasan.
Cette jeune femme a été reconnue coupable d'avoir tué le mari de sa sœur il y a quatre ans.
Au moment de la rédaction du présent rapport, aucune source officielle ni aucun média national n'a fait état de cette exécution. L'absence d'informations officielles soulève des inquiétudes quant à la transparence et à la responsabilité du processus d'exécution.
Zahra Nazarian est la première Iranienne exécutée en 2024. 25 femmes ont été pendues en 2023 par le régime iranien.

Colloque sur l’Iran à l’Assemblée Nationale
CNRI/AFIF, 31 janvier 2024
Le Comité parlementaire pour un Iran démocratique (CPID) a organisé le  mardi 30 janvier, un colloque  intitulé "Iran - Répression à l’intérieur, Bellicisme à l’extérieur" dans la salle Victor Hugo de l'Assemblée nationale à Paris. 
Des parlementaires français de divers groupes politiques autour du CPID ont accueilli l'appel de Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI  en faveur d'un changement démocratique en Iran.
Cécile Rilhac, présidente du CPID a remis l’exemplaire de  la déclaration de soutien de la majorité des élus de l'Assemblée nationale au soulèvement et à la résistance du peuple iranien, ainsi qu’au Plan en 10 points de la présidente Radjavi…

Quatre détenus politiques exécutés à Karaj
kurdistan-au-feminin.fr/CSDHI, 29 et 31 janvier 2024
Au mépris d’une campagne menée par des groupes 
de défense des droits humains, les prisonniers politiques kurdes, Mohsen Mazloum (27 ans),  Mohammad Faramarzi (28 ans), Vafa Azarbar (26 ans) et Pejman Fatehi (28 ans), ont été exécutés au petit matin du lundi 29 janvier 2024 à la prison Qezel Hessar à Karaj. 
Arrêtées en juillet 2022, les quatre jeunes ont été accusés de "corruption sur terre", d’appartenance au parti Komala du Kurdistan iranien de "collaboration et d’espionnage pour le compte d’Israël".
Leur procès, entaché d’ambiguïté, s’est traduit par une privation d’accès à un avocat tout au long de leurs 18 mois de détention.  Les familles de ces quatre prisonniers politiques ont reçu leur première et dernière visite ce jour-là, 19 mois après leur arrestation.
Les entreprises et les magasins de plusieurs villes de l’ouest de l’Iran, peuplé de Kurdes, ont fermé leurs portes mardi pour protester contre la pendaison, la veille, de quatre Kurdes.
Leur pendaison vient s’ajouter aux inquiétudes suscitées par la multiplication des exécutions en Iran, où deux personnes en moyenne ont été exécutées chaque jour depuis le début du mois, selon les défenseurs des droits de l’homme.

Des mesures répressives pour imposer le port du voile obligatoire 
Médias/AFIF,  30 janvier 2024
La théocratie misogyne accroit sa répression contre les Iraniennes "non-voilées" que des autorités et des médias officiels qualifient de "malades mentales" et "personnalités antifamiliales". Elle risquent non seulement l’emprisonnement et 74 coups de fouets, mais les condamnations à des "soins psychologiques".
Les conductrices qui refusent de porter le voile dans leur véhicules s'exposeront en cas de récidive à des amendes, voire à un séjour en prison…
Le commandant de la police de Qom, ville sainte au sud-ouest de Téhéran, a annoncé que depuis le début de l’année, 74000 SMS (6 fois plus que l’année précédente) d’avertissements sont envoyés aux femmes sans hijab dans les voitures sur les routes menant à la province. Il a fait état de 13000 arrestations et à plus de 7 000 saisies de véhicules (asriran.com, 20 janvier).
Par ailleurs, les lieus fréquentés par les femmes non voilées et mal-voilées sont menacés de fermeture :
"Escape Room", un centre de divertissement a été mise sous scellés sur ordre de l'autorité judiciaire à Rabat Karim (mehrnews.com, 14 janvier).
Les éditions Salessثالث  et sa librairie ont également été scellées (armandaily.ir, 30 janvier).
La police d’Ispahan a annoncé la fermeture de 11 unités commerciales qui fournissent des habits "non conventionnels" (ir.voanews.com, 11 janvier).

En grève de la faim pour protester contre sa condamnation à perdre un œil
iranhr.net, 26 janvier 2024
Mehdi Mousavian, qui a été condamné à  l'énucléation pour avoir jeté une pierre sur un policier et causé la cécité de son œil gauche lors des manifestations dans la province de Farrokhshahr, Chaharmahal et Bakhtiari en janvier 2018, a entamé une grève de la faim pour protester contre sa condamnation. La demande de Mousavian est l'annulation de cette peine soulignant qu'il est innocent dans cette affaire et nie avoir jeté la pierre. 
Malgré le déni de Mehdi Musavian, est déclaré coupable. Le plaignant a demandé qesas pour l'œil gauche et a exigé le prix du sang. La sentence devrait être exécutée à la prison de Shahrekord dans les prochains jours. 

Zeinab Jalalian entame une grève de la faim pour protester contre l'exécution de deux prisonniers politiques
kampain.info, 25 janvier 2024
Le mercredi 24 janvier 2024, Zeinab Jalalian, prisonnière politique kurde a annoncé qu'elle entamerait une grève de la faim pour protester contre l'exécution de Mohammad Qobadlou et Farhad Salimi, deux autres prisonniers politiques.
61 prisonnières politiques du quartier des femmes de la prison d'Evin ont également annoncé entamer une grève de la faim à partir du jeudi 25 janvier 2024 "pour protester ces exécutions et pour l’arrêt des exécutions".
Zainab Jalalian, condamnée à la perpétuité, est emprisonnée depuis 2012 sans avoir bénéficié d'une permission de sortie, et sa famille affirme que ses démarches pour obtenir une permission de sortie pour leur fille ont été infructueuses jusqu'à présent.

Khamenei verse le sang sans compter par peur du soulèvement populaire 
Secrétariat du CNRI, 23 janvier 2024
Exécution du prisonnier du soulèvement Mohammad Qobadlou et du prisonnier politique sunnite Farhad Salimi après 14 ans d’emprisonnement
A l’aube de ce 23 janvier, les bourreaux de Khamenei, ont exécuté le prisonnier du soulèvement Mohammad Qobadlou, 23 ans, à la prison de Qezel Hessar accusé d’avoir tué un agent de la répression. Dans un autre incident effroyable, Farhad Salimi, un prisonnier politique sunnite en grève de la faim, emprisonné depuis 14 ans, a été pendu au même moment dans cette prison. L’agence de presse Mizan du système judiciaire des mollahs a écrit ce 23 janvier : la peine prononcée contre Mohammad Qobadlou « pour avoir tué un agent de police et blessé 5 autres policiers lors des émeutes de l’année dernière a été exécutée après l’aval de la Cour suprême ». Les agents criminels de l’unité spéciale ont attaqué la famille et les personnes rassemblées devant la prison de Qezel Hessar après l’exécution de Mohammad Qobadlou. Ils les ont matraqués et ont procédé à des arrestations.
Farhad Salimi, et six autres compatriotes de confession sunnites, ont été arrêtés en décembre 2009 et gravement torturés dans le centre de détention des services de renseignements d’Oroumieh pour leur arracher des aveux forcés. Farhad Salimi, et six autres compatriotes de confession sunnites, ont été arrêtés en décembre 2009 et gravement torturés dans le centre de détention des services de renseignements d’Oroumieh pour leur arracher des aveux forcés.

La France condamne avec la plus grande fermeté l’exécution aujourd’hui de Mohammad Qobadlou, condamné à mort à la suite de sa participation aux manifestations en Iran 
(diplomatie.gouv.fr, 23 janvier 2024)
Iran - La France condamne l’exécution d’un nouveau manifestant (23.01.24) - Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (diplomatie.gouv.fr) 
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme inquiet face à la forte hausse du recours à la peine de mort en Iran
Volker Türk : "Je suis alarmé par la forte augmentation du recours à la peine de mort en Iran, et notamment par l'exécution de deux hommes le 23 janvier. Au moins 54 personnes auraient été mises à mort dans le pays depuis le début de l'année. La peine de mort n'est pas compatible avec le droit le plus fondamental, le droit à la vie. Cette pratique doit cesser immédiatement..."
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Volker Türk inquiet face à la forte hausse du recours à la peine de mort en Iran | OHCHR
Avec les exécutions d’un manifestant présentant un handicap mental et d’un Kurde victime de torture, les autorités font preuve de toujours plus de cruauté 
(Amnesty International, 24 janvier 2024) 
Exécution choquante d’un jeune handicapé torturé, sur la base d’une décision secrète
Exécution d’un Kurde sunnite victime de torture

Les tirs des agents du gouvernement tuent une jeune femme au Lorestan 
kurdistan-au-feminin.fr, 21 janvier 2024
Dans la soirée du vendredi 19 janvier 2024, une jeune femme de 20 ans, Anahita Amirpour, a été tuée dans le quartier de Nezamabad à Borujerd par des tirs directs d'officiers en civil du Département du Renseignement de Borujerd.
Le véhicule qui transportait Anahita Amirpour étudiante et le conducteur Mohammad Jalayi Far,  également étudiant est tombée dans une embuscade tendue par des officiers en civil qui ont ouvert le feu.
Le gouverneur et les institutions de sécurité locales cherchent à justifier le rôle du gouvernement dans le meurtre de l’étudiante. Ils affirment que les autorités relient la situation sécuritaire de la ville aux explosions survenues lors de l’anniversaire de la mort de Qassem Soleimani à Kerman et aux récents conflits au Sistan-Baloutchistan. Cette stratégie vise à faire pression sur la société civile pour qu’elle se taise concernant le meurtre d’Anahita sanctionné par l’État.

250 détenus risquent d'être exécutés
iranhrs.org, 21 janvier 2024
«...Actuellement, environ 250 condamnés à mort de la prison de Lakan à Rasht attendent l'exécution de leur peine. Le procureur de la province de Guilan, Falah Miri, et Mohammadi, le directeur général de l'organisation pénitentiaire de la province, s'efforcent depuis des mois, sous les ordres du chef du pouvoir judiciaire, d'accélérer l'exécution des peines de ces prisonniers. Les deux responsables ont employé diverses tactiques pour convaincre de nombreux plaignants d'accepter les ordres d'exécution, si bien qu'en l'espace de 8 mois, plus de 55 condamnés à mort ont été pendus...»

Me Galaleh Vatandoost condamnée à une peine de prison
kampain.info/kurdpa.net,19 janvier 2024 
Me Galaleh Vatandoost, avocate de la défense, a été condamnée à plus de 6 ans d'emprisonnement disciplinaire par le tribunal révolutionnaire de Sanandaj.
À la fin de l'été 2023, une séance du tribunal s'est tenue dans la section susmentionnée pour examiner les accusations portées contre cette avocate. Au cours de cette séance, elle s'est défendue contre les accusations de "promouvoir des sentiments anti-gouvernementaux sur les médias sociaux, d'organiser ou de diriger des groupes dans l'intention de déstabiliser la sécurité nationale, et d'être membre de groupes d'opposition".
Elle a été arrêtée le 3 octobre 2022 par les forces de sécurité à Sanandaj. Le 19 octobre 2023, elle a été libérée de la prison de Sanandaj après avoir versé une caution d'un milliard de tomans. Elle avait déjà un casier judiciaire en raison de ses activités. 

28ème édition du Téléthon d’INTV : élan de soutien à la chaine de la Résistance iranienne
CNRI, 18 janvier 2024
Le 12 janvier, Simay-e Azadi ou INTV, une chaîne satellite de la Résistance iranienne, a organisé avec succès son 28e téléthon, qui s’est prolongé jusqu’au 15 janvier. Malgré l’attribution de dizaines de lignes téléphoniques pour l’initiative, les personnes en Iran et à l’étranger ont été confrontés à des temps d’attente prolongés pour participer à l’élan de soutien à la chaine dédiée à la cause de la liberté du peuple iranien.
Ce Téléthon a permis de récolter 7,05 millions de dollars, qui seront utilisés pour soutenir les diverses activités de la Résistance iranienne à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran. Simaye Azadi, une chaîne de télévision en langue persane 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, fonctionne uniquement grâce aux contributions et reste indépendante de toute influence gouvernementale étrangère, ce qui la rend à l’abri des interventions extérieures et des politiques fluctuantes à l’égard du régime iranien.

Condamné à l’amputation des doigts, un prisonnier s’est suicidé à la prison d’Oroumieh
hengaw.net/Iran HRM, 17 janvier 2024
Amir Shahbazi, 37 ans, condamné à l’amputation de ses doigts, s’est suicidé dans sa cellule d’isolement de la prison centrale d’Oroumieh en ingérant des pilules. Il a perdu la vie le 17 janvier 2024 parce qu’on a tardé à l’emmener à l’hôpital.
M. Shahbazi était originaire d’Oroumieh et avait été arrêté en 2016 pour vol. Après des mois d’incertitude dans la prison d’Oroumieh, il a été condamné par le tribunal pénal de cette ville à l’amputation des quatre doigts de sa main droite. Il était emprisonné depuis plus de 7 ans.

Deux détenues politiques condamnées à l’emprisonnement et à l'exil
hra-news.org/ kampain.info, 15 et 16 janvier 2024
Mojgan Tadrisi et Maryam Jalal-Hosseini, deux accusées politiques incarcérées à la prison Kachouei de Karaj, ont chacune été condamnée à 6 ans de prison et  ans d'exil par le du tribunal révolutionnaire de Karaj. Parmi les charges retenues contre elles figurent "l'incitation et l'encouragement du peuple à la guerre et au massacre dans l'intention de porter atteinte à la sécurité nationale, la propagande contre le système, l'insulte à la direction et la formation d'un groupe dans le but de porter atteinte à la sécurité nationale". Toutes les deux ont été arrêtées par les forces de sécurité à la fin du mois d'août 2023, et ont finalement été transférées à la prison de Kachouei le 28 août 2023.

Détenue en l'isolement depuis 13 mois, Masoumeh Senobari condamnée à 9 ans de prison
iranhrs.org/women.ncr-iran.org, 15 janvier 2024
Massoumeh Sanobari, détenue politique arrêtée en décembre 2022 lors du soulèvement, est détenue à l’isolement depuis 13 mois à la prison Fardis de Karadj. En mars 2023, elle a été condamnée à 9 ans de prison pour avoir "participé à des activités contre l’État en tant que membre de l’OMPI (Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran) et en se livrant à des activités de propagande contre le système" . Après sa condamnation, le régime a persisté à la maintenir à l’isolement, sans aucune communication avec ses codétenues. Elle avait déjà été incarcérée en 2018 et détenue jusqu’en 2021.

Sakineh Parvaneh privée de soins médicaux et d'appels téléphoniques à la prison centrale de Machhad
kurdistanhumanrights.org, 10 janvier 2024
La prisonnière politique kurde Sakineh Parvaneh, qui purge une peine de 7 ans et demi dans le quartier des femmes de la prison centrale de Machhad, est privée du droit aux soins médicaux. De plus, au cours des derniers mois, les autorités de la prison ont limité ses contacts à sa famille par de brefs appels en présence du personnel de sécurité de la prison et seulement si elle parle farsi. Les autres prisonnières politiques enfermées dans cette prison ne peuvent non plus appeler leur famille qu'en présence d'un agent de sécurité de la prison et seulement si elles parlent farsi.
Sans avoir droit à un avocat, Sakineh Parvaneh a été jugée par la première section du tribunal révolutionnaire de Machhad à la fin du mois d'août 2023, pour "propagande contre l'État", "rassemblement et collusion" et "offense au dirigeant de la République islamique d'Iran". Elle a été condamnée à sept ans et six mois de prison au début de l'automne 2023. La sentence a été confirmée quelques semaines plus tard par la branche 35 de la Cour d'appel de Khorasan Razavi...

11 détenus politiques condamnés à plus de 95 ans de prison et à des coups de fouet
hra-news.org/ iranhrs.org, 9 janvier 2024
Onze accusés politiques, ont été condamnés collectivement à 95 ans et 8 mois d'emprisonnement, à des amendes, à la flagellation et à des privations sociales par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran... 
De plus, chacun d’eux a été condamné à 2 ans d'interdiction de séjour dans la province de Téhéran et les provinces voisines, à 2 ans d'interdiction d'appartenance à des groupes et organisations politiques et sociales, et à la confiscation des téléphones portables et des modems Internet… De surcroît, des amendes de 93 millions de tomans ont été imposées à l’un des accusés, et de 73 millions de tomans à un autre, en faveur du gouvernement.

5 détenus attendent l'amputation de leur main
HRANA/iranhrs.org, 7 et 8 janvier 2024
Selon le procureur de la province de Qom, deux amputations de main pour des affaires de vol ont été exécutées au cours de cette année. Les prévenus étaient accusés d'avoir cambriolé des maisons à l'aide d'armes froides. 
Au moins cinq détenus sont en attente d'une amputation de la main.
Hadi Rostami, ancien détenu, a été transféré de la prison d'Oroumieh à la prison de Fashafouyeh (la prison du Grand Téhéran) pour une amputation de la main. L'identité des quatre autres détenus n'est pas révélée...
Le processus d'interrogatoire au sein des forces de police et du système judiciaire est contraire aux lois et résolutions relatives aux droits de l'homme. Les prisonniers sont sévèrement torturés pendant leur détention afin de les forcer à avouer les crimes recherchés par les policiers.
La condamnation à l'amputation des doigts des personnes accusées de vol, alors que des informations sur des milliards de détournements de fonds, comme celui du thé Debash, sont publiées quotidiennement sur les réseaux sociaux. Les principaux auteurs de ces malversations ne sont jamais jugés et punis en raison de leurs relations avec les nobles et les chefs des Gardiens de la Révolution.
La sentence de couper une main est l'un des cas qui nient le principe de la dignité humaine. La Convention internationale relative aux droits civils et politiques interdit explicitement le recours à des châtiments inhumains et dégradants, mais l'Iran continue d'appliquer de tels châtiments malgré les protestations nationales et internationales.

HRA: Looking back on 2023
Rapport annuel, 4 janvier 2024
« En 2023, l'Iran a été confronté à d'importants défis en matière de droits de l'homme. Tout au long de l'année, de graves problèmes de droits de l'homme ont persisté, notamment des restrictions à la liberté d'expression, des violations graves et persistantes des droits des femmes, des limitations à la participation politique, des arrestations arbitraires, des procès inéquitables et des mauvais traitements infligés aux prisonniers… »

Un détenu mineur des manifestations nationales de 2022, est décédé
hengaw.net, 3 janvier 2024
Barzin Hamzezadeh, un enfant kurde de Sardasht qui souffrait de graves lésions aux organes internes à la suite des coups portés par les forces iraniennes, est finalement décédé  le 2 janvier 13 mois après avoir été opéré à l'hôpital "Khomeini" d'Oroumieh. Il avait été arrêté à l'âge de 15 ans pendant le mouvement Jin, Jiyan et Azadi et avait été torturé pendant une semaine.

Le sort d’un million d’enfants privés d’éducation en Iran
women.ncr-iran.org, 2 janvier 2024
Le Centre national des statistiques d’Iran a publié ses statistiques sur le nombre d’élèves privés d’éducation ou ayant abandonné l’école le 2 janvier 2024.
Au cours de l’année scolaire 2022-2023, 929 798 élèves de 3 niveaux d’enseignement ont été privés d’éducation.
Ce chiffre montre une augmentation de plus de 18 500 par rapport à l’année académique 2021-2022 où le nombre total d’élèves privés d’éducation était de 911 272.
Le 14 septembre 2023, le site web gouvernemental, Rouydad24, a publié un rapport dans lequel il estime que le nombre d’étudiants privés d’éducation est d’environ 7,4 millions.
Malgré le manque de transparence et d’exactitude des statistiques gouvernementales, celles-ci mettent en lumière les conditions désastreuses auxquelles sont confrontés les enfants, en particulier les jeunes filles iraniennes...
Toutes les données disponibles confirment que les filles sont plus susceptibles d’abandonner l’école que les garçons. Cette tendance devient particulièrement prononcée au niveau secondaire, principalement en raison des mariages forcés. L’une des conséquences malheureuses de l’abandon scolaire et de la pauvreté croissante du peuple iranien est le nombre croissant de jeunes filles et d’enfants iraniens contraints à travailler au lieu d’étudier.

Exécution cruelle du prisonnier politique sunnite Davoud Abdollahi
Secrétariat du CNRI, 2 janvier 2024
Ce 2 janvier 2024, les bourreaux de Khamenei ont pendu le prisonnier politique Davoud Abdollahi, un compatriote sunnite originaire de Mahabad au bout de 14 ans de détention, alors qu’il était en grève de la faim depuis une semaine à la prison de Ghezelhessar.
Davoud Abdollahi a été arrêté en décembre 2009 avec six autres Iraniens de confession sunnite. Ils ont été interrogés au centre de détention des services de renseignement d’Oroumieh et sauvagement torturés pour leur arracher des aveux forcés. 
Ils ont ensuite été transférés à la prison d’Evin de Téhéran, puis en 2012 à la prison de Gohardacht et en 2022 à la prison de Ghezelhessar. 
Deux autres prisonniers politiques de ce groupe de sept, Qassem Abeste et Ayoub Karimi, ont été pendus les 5 et 29 novembre 2023 à Ghezelhessar. Quatre autre prévenus dans ce dossier sont également menacés d’exécution.

Rapport annuel 2023, Observatoire des droits de l'homme en Iran
Iran HRM, 1er  janvier 2024
Dans son rapport annuel 2023, Human Rights Monitor appelle la communauté internationale, en particulier les Nations unies et tous les défenseurs des droits humains, à condamner l'exécution de manifestants en Iran et à prendre des mesures immédiates pour mettre fin à l'application des condamnations à mort dans le pays. Iran HRM appelle également à mettre fin à la violence contre les femmes en Iran et demande une enquête internationale indépendante sur le cas d'Armita Gravand.