06 avril 2024

AFIF INFOS Mars 2024


Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


55e CDH-IRAN
AFIF salue les conclusions publiées le 8 mars et présentées le 18 mars 2024 par la Mission internationale  indépendante d'établissement des faits sur l’Iran (FFMI) concernant les graves violations des droits humains qui ont donné lieu à des "crimes contre l'humanité" perpétrés contre la population civile, et la persécution sexiste envers les femmes et les jeunes filles lors des manifestations nationales 2022-2023 en Iran.
Ces conclusions soulignent l'urgence d'une action concertée pour lutter 
contre les violations des droits humains en Iran et lancent un appel aux parties prenantes nationales et internationales pour qu'elles accordent la priorité à la responsabilité, à la justice et à la réforme.
 

12 défenseurs des droits des femmes condamnés à plus de 60 ans de prison 
Iran Wire/HRANA/AFIF, 31 mars 2024
Les 11 femmes et un homme, Sara Jahani, Yasmin Hashdari, Shiva Shahsiah, Negin Rezaei, Vahdeh Khossirat, Matin Yazdani, Azadeh Chavoshian, Zohra Dadres, Zahra Dadres, Jaloh Javaheri, Forough Samiania et Homan Taheri militants civils vivant dans la province de Guilan, ont été initialement détenues lors d'une arrestation massive de citoyens dans la province de Guilan les 16 et 17 août 2023. Par la suite, ils ont été libérés sous caution de la prison de Lakan à Racht dans l'attente de la conclusion de la procédure judiciaire.
Lourdes peines
Suite à leur procès qui a commencé le 29 février 2024, le tribunal révolutionnaire de Racht a rendu ses verdicts, condamnant ces défenseurs des droits des femmes à une peine d'emprisonnement cumulée supérieure à 60 ans et 6 mois.
Zohreh Dadras  a notamment été condamnée à 9 ans, 6 mois et 2 jours pour son implication présumée dans la "formation d'un groupe pour agir contre la sécurité nationale", Hooman Taheri et Jelveh Javaheri ont été condamnés à un an de prison chacun pour "propagande contre le régime" et les autres à 6 ans et 47 jours pour "rassemblement et collusion en vue d'agir contre la sécurité nationale".

L'ancienne prisonnière politique a perdu la vie après avoir été convoquée au ministère de l'intérieur
kampain.info/ir.voanews.com, 29 mars 2024
Sara Tabrizi, ancienne prisonnière politique, qui avait été convoquée au ministère du renseignement le 23 mars 2024, est décédée un jour plus tard au domicile de son père à Téhéran. Sara avait 20 ans. Elle avait été arrêtée par le ministère du Renseignement au milieu de l'automne 2023 et libérée de la prison d'Evin le même mois. Les agents du ministère du renseignement avaient menacé Sara à plusieurs reprises de publier le contenu privé de son téléphone portable si elle ne coopérait pas. La cause exacte de la mort de Sara Tabrizi n'a pas encore été déterminée. La famille et les amis de Sara demandent une enquête approfondie sur sa mort. 
Ces dernières années, un nombre important de prisonniers politiques et du soulèvement sont morts de manière suspecte après leur libération.

444 koulbars tués par les forces de sécurité du régime iranien en 2023
Iran News Wire, 28 mars 2024
Meurtres des porteurs transfrontières en Iran : Une crise humanitaire et l'urgence d'une action immédiate 
Les koulbars sont des personnes qui travaillent comme transporteurs de lourdes charges de marchandises dans les zones frontalières. Ces personnes transportent généralement des marchandises d'un pays à l'autre en empruntant des itinéraires frontaliers non officiels et dangereux. Malheureusement, la vie de ces personnes s'accompagne de risques très élevés et elles connaissent souvent une fin amère.
Au cours de la 1ère semaine de la nouvelle année en Iran (à partir du 20 mars 2024), deux porteurs ont perdu la vie à cause d'une fusillade et du froid. En outre, depuis la mi-octobre 2023, on observe une augmentation inquiétante des meurtres de koulbars.

Une femme et deux hommes exécutés à la prison centrale de Tabriz
IHRS, 27 mars 2024
Le mercredi 27 mars 2024, trois prisonniers, dont une femme, ont été exécutés à la prison centrale de Tabriz pour des accusations liées à la drogue.
La première exécution de la nouvelle année iranienne (21 mars) a eu lieu le 26 mars 2024 à cette prison. Abbas Aghaei, 36 ans, originaire de Tabriz, avait été arrêté il y a 28 mois pour trafic de stupéfiants et condamné à mort. Son père est décédé et Abbas était le tuteur de ses jeunes frères et sœurs. 
A l’aube du 18 mars, Yasin Zulfaghari et sa femme ont été exécutés à la prison centrale de Tabriz sur la base d'accusations liées à la drogue.
Zulfaghari et sa femme, dont l'identité est inconnue, étaient originaires de Jolfa et condamnés à mort dans une affaire commune liée à la drogue.
Au cours de l'année iranienne 1402 (2022-2023), au moins 810 prisonniers ont été exécutés, dont 21 femmes. Les femmes sont en général exécutées dans le silence et la censure des médias gouvernementaux.

Une convertie au christianisme condamnée à la prison et à l’interdiction de voyager
HRANA, 26 mars 2024
La branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran a condamné Laleh Sa'ati, convertie au christianisme, à 2 ans de prison et  à l’interdiction de quitter le pays. Elle est condamnée pour "actions contre la sécurité nationale". Selon des informations Sa'ati résidait en Malaisie avant son retour en Iran. Elle serait en mauvaise santé mentale et souffrirait d'une grave dépression depuis son incarcération. Cette femme a été arrêtée par les forces de sécurité le 13 février 2024 et initialement détenue dans le quartier des femmes de la prison d'Evin, puis transférée à plusieurs reprises dans le pavillon 209 pour être interrogée par des agents du ministère du Renseignement.


Appels à libérer Maryam Akbari Monfared, 14 ans de prison sans congé
IranHRS, 19 mars 2024
Plus de soixante femmes détenues pour des raisons politiques ont uni leurs forces dans une lettre demandant la libération de Maryam Akbari-Monfared, symbole de l'injustice persistante sous le régime clérical iranien. 
Maryam Akbari Monfared, prisonnière politique en exil, est en prison depuis 14 ans sans un seul jour de congé.
À la veille du Nouvel An iranien (Norouz) 1403, 64 de ses anciennes compagnes de cellule, dont certaines ont été libérées et d'autres sont toujours en prison, ont signé une déclaration demandant sa libération inconditionnelle.

ONU-Iran
La Mission internationale indépendante d'établissement des faits sur l'Iran présente ses conclusions 
AFIF, 19 mars 2024
Le 18 mars 2024, la Mission internationale indépendante d'établissement des faits sur l'Iran a présenté ses conclusions au Conseil des droits de l'homme lors de sa 55e session.
Malgré les difficultés rencontrées pour établir la communication avec les autorités iraniennes, la mission d'enquête a méticuleusement documenté divers incidents et schémas de violations des droits. 
De la mort tragique de Jina Mahsa Amini en détention à l'usage de la violence contre des manifestants pacifiques entraînant des exécutions illégales, le rapport brosse un tableau troublant d'abus systémiques. En outre, les violations documentées, notamment les exécutions extrajudiciaires, la torture, le viol, les disparitions forcées et la persécution fondée sur le sexe, soulignent la nécessité urgente de rendre des comptes et de rendre justice aux victimes et aux survivants. 
La répression violente de Téhéran contre les manifestations pacifiques et la discrimination à l’égard des femmes et des filles ont entraîné de graves violations des droits, dont beaucoup constituent des crimes contre l’humanité, a conclu vendredi une mission d’enquête de l’ONU.

Rapport final du Rapporteur spécial sur la situation des droits humains en Iran
AFIF, 19 mars 2024
Le 18 mars 2024, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, a présenté son rapport final (A/HRC/55/62) à la 55ème session du Conseil des droits de l'homme à Genève.
Le Dr. Javaid Rehman s’est dit préoccupé par la hausse alarmante des condamnations à la peine de mort, y compris pour des délits liés à la drogue et pour des délinquants juvéniles.  
Il demande aux autorités iraniennes de légiférer pour abolir immédiatement la peine de mort pour toutes les infractions. 
Le Rapporteur spécial demeure préoccupé par la répression constante des droits des femmes et des filles et par les informations selon lesquelles, depuis avril 2023, les autorités utilisent de plus en plus des méthodes de maintien de l’ordre brutales et autoritaires à l’égard des filles et des femmes qui s’opposent aux lois relatives au port obligatoire du hijab. Plus d’un million de SMS ont été envoyés à des femmes pour les menacer de confiscation de leurs véhicules si elles circulaient non voilées et ces menaces ont été mises à exécution par milliers. Les autorités de l’État ont fermé de force des centaines d’entreprises parce qu’elles ne faisaient pas respecter le port obligatoire du voile et d’innombrables femmes ont été privées d’accès à l’éducation, aux transports publics et aux services bancaires…
Javaid Rehman exhorte la communauté internationale à demander des comptes sur des événements emblématiques de longue date qui ont bénéficié d'une impunité persistante, notamment les disparitions forcées et les exécutions sommaires et arbitraires de 1981 et 1988, ainsi que les manifestations de novembre 2019.

Les femmes non voilées et mal voilées devront payer une amende de 3 millions de tomans dès la nouvelle année iranienne
women.ncr-iran.org, 12 mars 2024
Intensification de la répression à l’encontre des femmes sous le prétexte du hijab ; 30 millions d’Iraniennes risquent d’être accusées de ne pas porter le voile ou de ne pas le porter correctement.
Au cours de la prochaine année persane, les personnes surprises à ne pas porter le voile dans les espaces publics se verront infliger une amende de 3 millions de tomans, comme l’a annoncé un membre du parlement du régime, originaire d’Ispahan. Cette amende sera appliquée par le biais d’un système directement lié aux comptes bancaires des individus, déclenché par la surveillance des caméras de vidéosurveillance ou le contrôle en ligne. (Site web officiel eghtesadnews.com, 11 mars)
C’est la police qui sera chargée d’appliquer les amendes. Les officiers de police identifieront les violations et, après confirmation, déduiront le montant spécifié du compte bancaire du contrevenant en utilisant son code national et ses informations personnelles (Site web officiel tabnak.ir, 11 mars)
Amende de 56 € à toutes les femmes qui enfreignent les règles relatives au hijab 
(Iran Focus, 11 mars 2024)

Le Canada sanctionne des responsables iraniens pour violation des droits des femmes
Iran Focus/CSDHI, 11 mars 2024
Le vendredi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le gouvernement canadien a annoncé des sanctions à l’encontre de Masoud Dorosti, PDG du métro de Téhéran, et de Zahra Elahian, représentante au Majlis (parlement) du régime, pour leur implication dans la répression des citoyens iraniens, en particulier des femmes et des jeunes filles.024

Cette théologienne iranienne qui rejette le voile obligatoire au nom du Coran
Le Figaro, 9 mars 2024
L'universitaire Sedigheh Vasmaghi s'insurge publiquement contre le code vestimentaire en vigueur en Iran, défiant les mollahs par son refus, elle aussi, de porter le voile. L’originalité de sa fronde, en écho au mouvement «Femme, Vie, Liberté», est qu’elle procède d'études approfondies du Coran et des paroles du Prophète. Un pas de plus dans le combat des Iraniennes pour la liberté.

Accusées d’avoir "brisé les normes sociales en dansant", deux jeunes femmes arrêtées à Téhéran - Vidéo d’Iran
sudouest.fr/AFP, 9 mars 2024
Au lendemain de la journée internationale des droits des femmes, la répression continue en Iran avec l’arrestation de deux jeunes femmes, après la publication d’une vidéo les montrant en train de danser sur une place publique.
Le Nouvel An persan approche et ce qui devait être un instant de célébration, s’est transformé en répression. Un média local a annoncé ce samedi l’arrestation de deux jeunes femmes en Iran après la diffusion d’une vidéo dans laquelle elles dansent pour célébrer l’arrivée du Nouvel An.
La vidéo de ces deux jeunes femmes se déhanchant près de la place Tajrish, un lieu fréquenté du nord de Téhéran, est devenue virale sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Elles étaient déguisées en Hadji Firouz, un personnage folklorique vêtu de rouge dont la danse et les chants annoncent l’arrivée de Norouz, le Nouvel An iranien qui commence le 20 mars cette année.
« Le procureur de Téhéran a ordonné l’arrestation de deux femmes ayant brisé les normes sociales en dansant à Tajrish », a rapporté l’agence de presse Tasnim.
De nombreuses vidéos de femmes dansant dans des lieux publics, notamment dans le métro, sont devenues virales en Iran ces derniers mois, après le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite de la mort de Mahsa Amini. 

Rapport spécial
Un aperçu sur la situation des femmes détenues dans les prisons iraniennes
Société iranienne des droits de l'homme, 8 mars 2024
https://iranhrs.org/%d9%86%da%af%d8%a7%d9%87%db%8c-%d8%a8%d9%87-%d9%88%d8%b6%d8%b9%db%8c%d8%aa-%d8%aa%da%a9%d8%a7%d9%86-%d8%af%d9%87%d9%86%d8%af%d9%87-%d8%b2%d9%86%d8%a7%d9%86-%d8%b2%d9%86%d8%af%d8%a7%d9%86%db%8c-%d8%a7/

66 prisonnières politiques dans les cachots du régime misogyne des mollahs


Iran : Campagne draconienne d'application des lois sur le port obligatoire du voile par le biais de la surveillance et de la confiscation massive de voitures 
Amnesty International, 6 mars 2024
Les autorités iraniennes mènent une campagne de grande ampleur pour faire appliquer les lois répressives sur le port obligatoire du voile en surveillant à grande échelle les femmes et les jeunes filles dans les espaces publics et en 
procédant à des contrôles de police massifs ciblant les conductrices.
Des dizaines de milliers de femmes se sont vu confisquer arbitrairement leur voiture pour avoir défié les lois iraniennes sur le port du voile. D'autres ont été poursuivies et condamnées à la flagellation ou à des peines de prison, ou ont dû faire face à d'autres sanctions telles que des amendes ou l'obligation de suivre des cours de "moralité". 
Les témoignages de 46 personnes - 41 femmes, dont une transgenre, une jeune fille et quatre hommes - recueillis par Amnesty International en février 2024, ainsi que l'examen de documents officiels, notamment de verdicts de tribunaux et d'ordonnances de poursuites, indiquent qu'une multitude d'organismes publics sont impliqués dans la persécution de femmes et de jeunes filles pour avoir simplement exercé leur droit à l'autonomie corporelle et à la liberté d'expression et de croyance. L'organisation a publié des extraits de 20 de ces témoignages afin de donner un aperçu de l'effrayante réalité quotidienne à laquelle sont confrontées les femmes et les jeunes filles en Iran.

6ème mardi de grève de la faim des prisonniers politiques contre les exécutions
iranhrs.org, 5 mars 2024
Le mardi 5 mars 2024, des prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim d'une journée pour protester contre les exécutions généralisées dans certaines prisons iraniennes. C'est la 6ème semaine que des prisonniers entament des grèves de la faim le mardi, appelées "mardis anti-exécutions", pour protester contre les exécutions arbitraires dans les prisons iraniennes.
Des prisonniers de la prison d'Evin (pavillon 4 et pavillon des femmes), de la prison de Vakilabad à Machhad, de la prison de Qezel Hesar, de la prison de Khorramabad et de la prison centrale de Karaj ont participé à la grève de la faim. Dans leur annonce de la grève de la faim, les prisonniers ont déclaré que le régime, après sa défaite aux élections, reprendrait les exécutions, et ils ont appelé à cette grève de la faim pour empêcher de nouvelles exécutions.
Ils ont également appelé les prisonniers de tout le pays à se joindre à la grève de la faim et ont exhorté les médias indépendants à soutenir ces grèves.

Iran: au moins 834 personnes exécutées en 2023, un record depuis 2015, selon 2 ONG
AFP/Le Figaro, 5 mars 2024
Pas moins de 471 personnes ont été exécutées pour des affaires liées à la drogue et au moins 282 individus l’ont été pour meurtre
Au moins 8 manifestants exécutés en 2023
Une augmentation «alarmante» de 43% par rapport à 2022. Selon le rapport annuel des ONG Iran Human Rights et Ensemble contre la peine de mort, l’Iran a exécuté au moins 834 personnes en 2023, le chiffre le plus haut depuis 2015.
«Le nombre d'exécutions a littéralement explosé en 2023, souligne ce 16e rapport des
ONG sur la peine de mort en Iran. «C'est la seconde fois en 20 ans que le nombre d'exécutions dépasse le seuil de 800 par an. (C’est un chiffre) effroyable».
Les exécutions en Iran - un des pays qui exécute le plus avec la Chine et l'Arabie saoudite - s'effectuent par pendaison strangulation. En 2023, au moins 22 femmes ont été exécutées dans la République islamique d'Iran, le nombre le plus élevé de ces dix dernières années, rapportent ces ONG. En 2015, les autorités iraniennes avaient procédé à l'exécution de 972 personnes, rappelle Iran Human Rights (IHRNGO), basé en Norvège, et Ensemble contre la peine de mort (ECPM), basé à Paris.

Iran: exécution d'une personne accusée d'espionnage pour le compte d'Israël
AFP/Le Figaro, 3 mars 2024
La justice iranienne a exécuté une personne pour une attaque de drone ayant visé un site du ministère de la Défense dans le centre de l'Iran l'année dernière, ont rapporté dimanche des médias d'État.
Cette personne avait été arrêtée après une attaque de drone menée en janvier 2023 contre une infrastructure du ministère de la Défense. Son identité n’a pas été précisée.

Rapport annuel de FIJ -  liberté de presse en Iran
ifj-farsi.org, 3 mars 2024
La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a publié son rapport annuel sur la liberté de la presse en Iran, dressant un tableau inquiétant de la répression continue à laquelle sont confrontés les journalistes en 2023. Le rapport fait état d’un ciblage systématique des travailleurs des médias, y compris des arrestations, des emprisonnements, des pertes d’emploi et des fermetures de publications.  En 2023, 27 journalistes ont été arrêtés, 27 convoqués et 21 condamnés à l’emprisonnement. Selon la FIJ, ces actions s’inscrivent dans le cadre d’une longue série de restrictions imposées par le gouvernement à la liberté des médias en Iran, favorisant un climat de peur et d’autocensure.

Iran : l'auteur d'un hymne protestataire condamné à plus de 3 ans de prison
Euronews/AP, 2 mars 2024
Le chanteur iranien Shervin Hajipour, qui a gagné un Grammy, a été condamné à une peine de 3 ans et 8 mois de prison pour "propagande contre le système" et "encouragement à manifester". 
Le tribunal a prononcé cette peine en partie parce qu'il a estimé que le chanteur n'avait pas exprimé de regrets concernant la publication de la chanson.
Il lui a également imposé une interdiction de voyager pendant 2 ans et il lui a été ordonné de créer une chanson sur les "crimes américains" et de publier des messages sur ces prétendus crimes, en ligne.
Shervin Hajipour a déjà purgé une partie de sa peine de prison, mais il avait été libéré sous caution dans l'attente de la décision du tribunal. 
Les paroles de sa chanson, "barayé", énumèrent les raisons que de jeunes Iraniens ont publiées en ligne pour expliquer pourquoi ils ont protesté contre la théocratie au pouvoir en Iran après la mort de Mahsa Amini en septembre 2022, après avoir été arrêtée par le police des mœurs.
Les manifestations se sont rapidement transformées en appels à renverser les dirigeants religieux de l'Iran. La répression qui s'en est suivie a fait plus de 500 morts et plus de 22 000 personnes ont été arrêtées.
 
"Elections" législatives en Iran
Dans une extraordinaire démonstration de désobéissance civile, la population iranienne a massivement boycotté les élections législatives du vendredi 1er mars, portant un coup significatif à la façade de gouvernance démocratique du régime.

. En Iran, les législatives accentuent l’exclusion des réformateurs
Une forte abstention est attendue vendredi, à l’occasion des premières élections depuis l’importante vague de contestation de l’automne 2022 
En Iran, les étudiants boycottent massivement les élections : "Le régime a le sang du pays sur ses mains"
Les Iraniens sont appelés à élire le 1er mars leur Parlement et l’Assemblée des experts, chargée de désigner un prochain Guide suprême. Le taux d’abstention s’annonce record, alors que les appels au boycott se multiplient (Le Figaro, 1er mars)
. Malgré les appels répétés des dirigeants du pays, dont Ali Khamenei, exhortant les citoyens à participer, la réponse est loin d'être satisfaisante. Les rapports émanant du siège social de l'OMPI, des témoins oculaires et des journalistes décrivent un Téhéran où le taux de participation est nettement inférieur à celui des élections de 2020 
Un boycott monumental et un régime en crise
Extraordinaire démonstration de désobéissance civile (stopfundamentalism.com, 2 et 7 mars)
. Echec lamentable de Khamenei dans sa farce électorale 
boycottée par 80% des Téhéranais 
Faible participation, achat de voix et tactiques de répression dévoilées (CNRI, 4 mars)
. Le pouvoir religieux iranien a été mobilisé autour du scrutin législatif du 1er mars. L'enjeu n'était pas le résultat. Dans un système autocratique, les candidatures, et donc les résultats sont contrôlés par le pouvoir. L'enjeu était le taux de participation.... Le peuple iranien n'a pas répondu présent... (Le Monde Décrypté)
.Victoire sans surprise des conservateurs après une abstention sans précédent aux législatives
La principale coalition de partis réformateurs, le Front des réformes, avait annoncé son refus de participer à ces « élections dénuées de sens » compte tenu de la disqualification de nombre de ses candidats avant le scrutin. (Le Monde avec AFP, 4 mars)