Augmentation ahurissante des exécutions liées
aux stupéfiants
"Nos constats choquants sur les attaques persistantes de l’Iran contre le droit à la vie soulignent la nécessité urgente pour la communauté internationale de faire pression sur les autorités iraniennes pour qu’elles décrètent un moratoire immédiat sur toutes les exécutions", Diana Eltahawy, Amnesty International
Exécution d’une femme et trois hommes à la prison de Birjand
balochcampaign.us/iranhr.net, 30 avril 2024
L’identité de cette 8ème femme exécutée depuis le début de l'année 2024 en Iran n'a toujours pas été révélée.
Les trois autres suppliciés étaient Mahmoud Gergij, Mohammad Shah Bakhsh et Mehdi Eshterak, originaires de la province du Sistan et du Baloutchistan.
Ils ont été accusés pour des affaires liées à la drogue.
Le régime iranien est le premier détenteur du record mondial d'exécutions de femmes. 26 femmes ont été exécutées sous le gouvernement Raissi en 2023, soit 11 de plus que la moyenne précédente.
Un document secret indique que les forces de sécurité iraniennes ont molesté et tué une jeune manifestante
BBC.com, 28 avril 2023
https://www.bbc.com/news/world-middle-east-68840881
Ce document nous permet de savoir ce qui est arrivé à Nika Shakarami, 16 ans, qui a disparu lors d'une manifestation contre le régime en 2022.
Son corps a été retrouvé neuf jours plus tard. Le gouvernement a prétendu qu'elle s'était suicidée.
Nous avons soumis les allégations du rapport au gouvernement iranien et à ses gardiens de la révolution. Ils n'ont pas répondu.
Marqué "hautement confidentiel", le rapport résume une audience sur le cas de Nika organisée par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). Il contient ce qu'il dit être les noms de ses assassins et des hauts gradés qui ont tenté de cacher la vérité.
Il contient des détails troublants sur les événements qui se sont déroulés à l'arrière d'un fourgon d'infiltration dans lequel les forces de sécurité maîtrisaient Nika :
Nika se trouvait dans le compartiment arrière avec trois membres de l'équipe 12 - Arash Kalhor, Sadegh Monjazy et Behrooz Sadeghy.
. L'un des hommes a abusé d'elle alors qu'il était assis sur elle
. Bien que menottée et entravée, elle s'est débattue, donnant des coups de pied et proférant des jurons.
. L'aveu que cela a provoqué les hommes à la frapper avec des matraques.
De nombreux faux documents officiels iraniens étant en circulation, la BBC a passé des mois à vérifier chaque détail auprès de multiples sources.
La disparition et la mort de Nika Shakarami ont fait l'objet d'une large couverture médiatique, et sa photo est devenue synonyme de la lutte des femmes iraniennes pour plus de libertés. À l'automne 2022, alors que les manifestations de rue se multipliaient en Iran, son nom a été scandé par des foules furieuses des règles strictes du pays sur le port obligatoire du voile [hijab]… »
Voir également
Rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur l’Iran (A/HRC/55/67)
« 47. À titre d’exemple, on peut citer le cas d’une manifestante, qui avait été arrêtée en novembre 2022 dans la province de Kermanchah, transférée dans un centre de détention non officiel et interrogée par des agents de sécurité pendant des heures sur son rôle présumé dans les manifestations, avant d’être emmenée dans une autre pièce pour une "fouille corporelle". Alors qu’elle se déshabillait, un homme et une femme portant un tchador sont entrés dans la pièce et l’ont forcée à se coucher sur le sol. Tandis qu’ils la maintenaient, un autre agent l’a violée. Ensuite, l’agent qui l’avait maîtrisée l’a également violée.»
Selon plusieurs médias iraniens, à l'aube du mercredi 24 avril 2024, une jeune femme nommée Shahnaz a été pendue à la prison de Qezel-Hesar à Karaj. Shahnaz était détenue depuis trois ans. Elle est la 7ème femme pendue en Iran en 2024.
Iran - Condamnation à mort de l’artiste Toomaj Salehi
France Diplomatie, 25 avril 2024
La France rappelle son opposition constante à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances et son engagement pour l’abolition universelle de ce châtiment injuste et inhumain. Elle rappelle que les condamnations à mort et les exécutions de participants aux manifestations, qui s’ajoutent aux nombreuses autres violations graves et inacceptables des droits et libertés fondamentales commises par les autorités iraniennes, ne peuvent tenir lieu de réponse aux aspirations légitimes de liberté du peuple iranien. »
Mobilisation pour le rappeur Toomaj Salehi, qui risque la peine de mort en Iran
PROPOSITION DE RÉSOLUTION COMMUNE
Parlement Européen, 24 avril 2024
https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/RC-9-2024-0235_FR.pdf
18. condamne la répression massive menée par les autorités iraniennes à l’échelle de tout le pays contre les femmes qui ne respectent pas l’intolérable loi sur le hijab; constate avec une vive inquiétude la récente progression du recours à la peine de mort en Iran et plaide une nouvelle fois pour son abolition… »
Narges Mohammadi, Prix Nobel de la paix 2023 : « La République islamique d’Iran mène une guerre à grande échelle à l’encontre de toutes les femmes »
Le Monde, 23 avril 2024
Fatemeh Ziaii, détenue politique en congé pour maladie grave, renvoyée en prison en cours de traitement
women.ncr-iran.org, 22 avril 2024
Rapport annuel des Etats Unis sur les droits humains pratiqués par pays en 2023Bureau of Democracy, Human Rights, and Labor, 22 avril 2024
https://www.state.gov/reports/2023-country-reports-on-human-rights-practices/iran/
«Les restrictions déjà sévères imposées par la République islamique d'Iran aux droits de l'homme se sont aggravées dans un certain nombre de domaines au cours de l'année. Les femmes ont continué d'être victimes de discrimination, notamment par le biais de moyens renforcés pour faire respecter le code vestimentaire obligatoire, ce qui a donné lieu à des actes de désobéissance civile. Au total, 798 citoyens ont été exécutés au cours de l'année, ce qui représente une augmentation de 37 % par rapport à 2022. Certains prisonniers politiques, dont environ 22 000 personnes détenues dans le cadre des manifestations de 2022-23, ont été libérés en février dans le cadre d'une amnistie générale, bien que nombre d'entre eux aient été contraints de signer de prétendus aveux de culpabilité et de s'engager à ne pas participer à d'autres manifestations, et que beaucoup de ceux qui ont été libérés dans le cadre de l'amnistie aient été arrêtés à nouveau par la suite. Les restrictions à la liberté religieuse se sont intensifiées au cours de l'année, en particulier à l'encontre des membres de la communauté bahaïe, qui ont été arrêtés et condamnés en grand nombre...»
La Chambre des représentants des États-Unis présente une résolution bipartite en soutien à la Résistance du peuple iranien
CNRI, 22 avril 2024
Le régime iranien lance un Web national pour se déconnecter de l’Internet mondial
fr.ncr-iran.org, 20 avril 2024
Résolution au Sénat belge contre les violations des droits de l’homme en Iran
https://www.senate.be/event/20240419-plen2/20240419-plen2_fr.html
. adopter des mesures immédiates pour sauver la vie de milliers de prisonniers, notamment des prisonniers politiques, qui risquent d’être exécutés;
. obliger les dirigeants du régime iranien à rendre compte de quatre décennies de crimes contre l’humanité et de génocide;
. soutenir le droit du peuple iranien de résister contre le régime répressif des mollahs et de réclamer l’instauration d’une république démocratique et séculière en Iran;
. qualifier le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) d’organisation terroriste. L’existence de ce groupe en tant qu’entité distincte permet aux gouvernements étrangers de procéder à cette qualification sans s’exposer aux difficultés diplomatiques inhérentes à la qualification d’une entité gouvernementale. La qualification du CGRI comme entité terroriste aurait pour effet de rendre punissable l’octroi d’un soutien matériel au groupe.
Les députées de Renaissance appellent l'Assemblée nationale à hausser le ton contre l’Iran
assemblee-nationale.fr/AFIF, 17 avril 2024
https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b2522_proposition-resolution.pdf
Le texte vise notamment à considérer comme "terroristes" les gardiens de la révolution du régime islamiste.
Conférence au Parlement européen sur la longue lutte des femmes en Iran
AFIF, 10 avril 2024
Madame Maxová d’autres eurodéputés ont souligné l’importance de la solidarité internationale pour faire avancer la cause des femmes iraniennes.
Participant à distance à la conférence, Maryam Radjavi, présidente du CNRI, a déclaré : "La réalité la plus significative est la résistance des femmes iraniennes qui protestent contre un tel régime. La résistance des Iraniennes est un exemple remarquable dans l’histoire moderne. Ces 45 dernières années, des dizaines de milliers d’Iraniennes ont été torturées ou exécutées".
Une jeune femme de 19 ans et son mari exécutés dans la prison de Zanjan
Le matin du jeudi 11 avril 2024, la sentence de mort de Marjan Hajizadeh, 19 ans, et de son mari Esmail Hassaniani, 29 ans, a été exécutée à la prison centrale de Zanjan. Les deux prisonniers ont été condamnés à mort dans une affaire commune liée à des accusations de trafic de drogue. Ils ont été arrêtés et emprisonnés il y a trois ans.
"Hijab et chasteté", un programme répressif en Iran
fr.ncr-iran.org, 12 avril 2024
Ahmadreza Radan, chef des forces de sécurité de l’État, a annoncé la mise en œuvre d’un programme répressif intitulé "hijab et chasteté qui sera rigoureusement appliqué dans tous les espaces et lieux publics à partir du samedi 13 avril"…
Il convient de mentionner qu’Ali Khamenei, le Guide suprême du régime, avait appelé les forces de l’ordre et de sécurité à « s’attaquer aux violations des normes religieuses », lors de son discours à l’occasion de l’Aïd Fitr.
Rapport annuel d’Amnesty International
https://www.amnesty.org/fr/location/middle-east-and-north-africa/middle-east/iran/report-iran/
Iran 2023
L’Iran a continué d’apporter un soutien militaire aux forces gouvernementales dans le conflit armé en Syrie .
Il a aussi continué de fournir des drones à la Russie, qui les a utilisés pour cibler et détruire des infrastructures civiles en Ukraine, et a transféré à ce pays la technologie et les méthodes nécessaires pour qu’il puisse fabriquer de tels drones.
L’Iran a nié avoir participé à l’attaque lancée le 7 octobre contre Israël par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ou en avoir eu connaissance... »
L’Iran procède à 853 exécutions, chiffre le plus élevé depuis huit ans, dans un contexte de répression implacable et de reprise de la "guerre contre la drogue"
Amnesty International, 4 avril 2024
Don’t Let Them Kill Us”: Iran’s Relentless Execution Crisis since 2022 Uprising révèle que les autorités iraniennes ont renforcé leur recours à la peine capitale dans le but de répandre la peur au sein de la population et de resserrer leur emprise sur le pouvoir, à la suite du soulèvement « Femme. Vie. Liberté » qui a eu lieu de septembre à décembre 2022. Cette synthèse sonne également l’alarme face à l’impact disproportionné sur les communautés pauvres et marginalisées des politiques meurtrières de lutte contre les stupéfiants menées par autorités…
"La peine de mort est un châtiment odieux en toutes circonstances, mais son application à grande échelle pour des infractions liées aux stupéfiants, à l’issue de procès manifestement iniques devant des tribunaux révolutionnaires, constitue un abus de pouvoir grotesque", Diana Eltahawy, Amnesty International.
ONU-Iran
Adoption du projet de résolution A/HRC/55/L.6 sur la situation des droits de l’homme en Iran
ohchr.org, 4 avril 2024