03 mai 2024

AFIF INFOS Avril 2024

 


Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

 
Au moins 72 personnes ont été exécutées dans les prisons iraniennes en avril et au moins 239 personnes, dont 9 prisonniers politiques et 8 femmes, ont été pendues depuis janvier 2024.

Augmentation ahurissante des exécutions liées aux stupéfiants

"Nos constats choquants sur les attaques persistantes de l’Iran contre le droit à la vie soulignent la nécessité urgente pour la communauté internationale de faire pression sur les autorités iraniennes pour qu’elles décrètent un moratoire immédiat sur toutes les exécutions", Diana Eltahawy, Amnesty International



Exécution d’une femme et trois hommes à la prison de Birjand

balochcampaign.us/iranhr.net, 30 avril 2024

Quatre prisonniers, dont une femme baloutch, ont été exécutés dans la matinée du mardi 30  avril 2024 dans la prison de Birjand.

L’identité de cette 8ème femme exécutée depuis le début de l'année 2024 en Iran n'a toujours pas été révélée.

Les trois autres suppliciés étaient Mahmoud Gergij, Mohammad Shah Bakhsh et Mehdi Eshterak, originaires de la province du Sistan et du Baloutchistan.

Ils ont été accusés pour des affaires liées à la drogue.

Le régime iranien est le premier détenteur du record mondial d'exécutions de femmes. 26 femmes ont été exécutées sous le gouvernement Raissi en 2023, soit 11 de plus que la moyenne précédente.


Un document secret indique que les forces de sécurité iraniennes ont molesté et tué une jeune manifestante

BBC.com, 28 avril 2023

https://www.bbc.com/news/world-middle-east-68840881

«Une adolescente iranienne a été agressée sexuellement et tuée par trois hommes travaillant pour les forces de sécurité iraniennes, selon un document qui a fait l'objet d'une fuite et qui aurait été rédigé par ces forces.

Ce document nous permet de savoir ce qui est arrivé à Nika Shakarami, 16 ans, qui a disparu lors d'une manifestation contre le régime en 2022.

Son corps a été retrouvé neuf jours plus tard. Le gouvernement a prétendu qu'elle s'était suicidée.

Nous avons soumis les allégations du rapport au gouvernement iranien et à ses gardiens de la révolution. Ils n'ont pas répondu.

Marqué "hautement confidentiel", le rapport résume une audience sur le cas de Nika organisée par le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). Il contient ce qu'il dit être les noms de ses assassins et des hauts gradés qui ont tenté de cacher la vérité.

Il contient des détails troublants sur les événements qui se sont déroulés à l'arrière d'un fourgon d'infiltration dans lequel les forces de sécurité maîtrisaient Nika :

Nika se trouvait dans le compartiment arrière avec trois membres de l'équipe 12 - Arash Kalhor, Sadegh Monjazy et Behrooz Sadeghy.

. L'un des hommes a abusé d'elle alors qu'il était assis sur elle

. Bien que menottée et entravée, elle s'est débattue, donnant des coups de pied et proférant des jurons.

. L'aveu que cela a provoqué les hommes à la frapper avec des matraques.

De nombreux faux documents officiels iraniens étant en circulation, la BBC a passé des mois à vérifier chaque détail auprès de multiples sources.

La disparition et la mort de Nika Shakarami ont fait l'objet d'une large couverture médiatique, et sa photo est devenue synonyme de la lutte des femmes iraniennes pour plus de libertés. À l'automne 2022, alors que les manifestations de rue se multipliaient en Iran, son nom a été scandé par des foules furieuses des règles strictes du pays sur le port obligatoire du voile [hijab]… »


Voir également

Rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur l’Iran (A/HRC/55/67)

« 47. À titre d’exemple, on peut citer le cas d’une manifestante, qui avait été arrêtée en novembre 2022 dans la province de Kermanchah, transférée dans un centre de détention non officiel et interrogée par des agents de sécurité pendant des heures sur son rôle présumé dans les manifestations, avant d’être emmenée dans une autre pièce pour une "fouille corporelle". Alors qu’elle se déshabillait, un homme et une femme portant un tchador sont entrés dans la pièce et l’ont forcée à se coucher sur le sol. Tandis qu’ils la maintenaient, un autre agent l’a violée. Ensuite, l’agent qui l’avait maîtrisée l’a également violée.»


Une jeune femme prénommée Shahnaz pendue à Karaj
Médias d’Etat, 26 avril 2024

Selon plusieurs médias  iraniens, à l'aube du mercredi 24 avril 2024, une jeune femme nommée Shahnaz a été pendue à la prison de Qezel-Hesar à Karaj. Shahnaz était détenue depuis trois ans. Elle est la 7ème femme pendue en Iran en 2024.


Iran - Condamnation à mort de l’artiste Toomaj Salehi

France Diplomatie, 25 avril 2024

«La condamnation à mort en Iran de M. Toomaj Salehi, artiste iranien engagé, est inacceptable. La France condamne avec vigueur cette décision qui s’ajoute aux nombreuses autres condamnations à mort et exécutions injustifiables liées aux manifestations de l’automne 2022 en Iran.
Elles ont été dénoncées à de multiples reprises par la France, publiquement et directement auprès des autorités iraniennes, ainsi qu’avec ses partenaires de l’Union européenne, qui a adopté des sanctions contre les responsables de la répression violente en Iran menée en violation des engagements internationaux de l’Iran en matière de droits de l’Homme.

La France rappelle son opposition constante à la peine de mort, en tous lieux et en toutes circonstances et son engagement pour l’abolition universelle de ce châtiment injuste et inhumain. Elle rappelle que les condamnations à mort et les exécutions de participants aux manifestations, qui s’ajoutent aux nombreuses autres violations graves et inacceptables des droits et libertés fondamentales commises par les autorités iraniennes, ne peuvent tenir lieu de réponse aux aspirations légitimes de liberté du peuple iranien. »


Mobilisation pour le rappeur Toomaj Salehi, qui risque la peine de mort en Iran

En France, en Europe et aux Etats-Unis, des voix s’élèvent pour dénoncer la condamnation du chanteur qui, dans ses titres, relaie le ras-le-bol des jeunes qui, comme lui, rejettent tout ce que représentent le régime iranien et ceux qui le soutiennent.
Un vaste collectif d’artistes, d’écrivains et de militants des droits humains, dont la comédienne Golshifteh Farahani, la dessinatrice Marjane Satrapi et le chanteur Gaël Faye, demande, dans une tribune au Monde, au président de la République, Emmanuel Macron, d’agir au plus vite pour sauver l’artiste. La scène rap française, elle, ne s’est pour le moment pas manifestée…

https://www.lemonde.fr/culture/article/2024/05/01/mobilisation-pour-le-rappeur-toomaj-salehi-qui-risque-la-peine-de-mort-en-iran_6231021_3246.html


PROPOSITION DE RÉSOLUTION COMMUNE

Parlement Européen, 24 avril 2024

https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/RC-9-2024-0235_FR.pdf

Résolution du Parlement européen sur l’attaque sans précédent de l’Iran contre Israël et la nécessité d’une désescalade et d’une réponse de l’Union européenne
«…6. insiste sur les liens étroits qui unissent l’Iran et le corps des gardiens de la révolution islamique ainsi que ses alliés, tels que les houthis et les milices iraquiennes et syriennes, à des organisations inscrites sur la liste de l’Union en matière de terrorisme, à savoir le Hamas et la branche militaire du Hezbollah; condamne l’exportation par l’Iran de drones et de munitions à l’appui de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine…

18. condamne la répression massive menée par les autorités iraniennes à l’échelle de tout le pays contre les femmes qui ne respectent pas l’intolérable loi sur le hijab; constate avec une vive inquiétude la récente progression du recours à la peine de mort en Iran et plaide une nouvelle fois pour son abolition… »


Narges Mohammadi, Prix Nobel de la paix 2023 : « La République islamique d’Iran mène une guerre à grande échelle à l’encontre de toutes les femmes »

Le Monde, 23 avril 2024

«Valeureux peuple d’Iran, je suis Narges Mohammadi. Vous entendez ma voix depuis le quartier des femmes de la prison d’Evin. Ma carte d’appel téléphonique a été désactivée il y a cinq mois par l’administration pénitentiaire, ce qui me contraint à utiliser celle que possède ma codétenue, Sepideh Gholian. 
Il y a une heure, une jeune femme nommée Dina Ghalibaf a été conduite dans la cour du quartier des femmes de la prison d’Evin, le corps couvert d’hématomes, après avoir été agressée sexuellement… »

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/23/narges-mohammadi-prix-nobel-de-la-paix-2023-l-iran-mene-une-guerre-a-grande-echelle-a-l-encontre-de-toutes-les-femmes_6229349_3232.html


Fatemeh Ziaii, détenue politique en congé pour maladie grave, renvoyée en prison en cours de traitement

women.ncr-iran.org, 22 avril 2024

La prisonnière politique Fatemeh Ziaii Azad, âgée de 67 ans et mère de deux membres de l’Organisation des Moudjahidines du Peuple d’Iran (OMPI), qui était en congé médical, a été de nouveau arrêtée le dimanche 21 avril 2024 et transférée à la prison d’Evin.
Elle souffre d’une sclérose en plaques et a été privée d’accès à un traitement médical pendant ses années d’emprisonnement. Arrêtée et emprisonnée à de nombreuses reprises depuis les années 1980, Fatemeh Ziaii Azad avait passé 10 ans et 2 mois derrière les barreaux. Le 10 septembre 2022, elle a été condamnée à 6 ans et demi de prison pour “rassemblement et collusion contre l’État” et “contacts avec l’OMPI”. Elle purgeait sa peine à la prison d’Evin lorsque, en raison de son état de santé désastreux, elle a bénéficié d’un congé médical en septembre 2023. Elle a été hospitalisée pendant une longue période. Obligée de se rendre au bureau du procureur chaque semaine et d’y annoncer sa présence, le 21 avril, elle a été arrêtée et envoyée à la prison d’Evin. Sa vie est en danger et doit être libérée immédiatement.


Rapport annuel des Etats Unis sur les droits humains pratiqués par pays en 2023Bureau of Democracy, Human Rights, and Labor, 22 avril 2024

https://www.state.gov/reports/2023-country-reports-on-human-rights-practices/iran/

IRAN
RÉSUMÉ ANALYTIQUE

«Les restrictions déjà sévères imposées par la République islamique d'Iran aux droits de l'homme se sont aggravées dans un certain nombre de domaines au cours de l'année. Les femmes ont continué d'être victimes de discrimination, notamment par le biais de moyens renforcés pour faire respecter le code vestimentaire obligatoire, ce qui a donné lieu à des actes de désobéissance civile. Au total, 798 citoyens ont été exécutés au cours de l'année, ce qui représente une augmentation de 37 % par rapport à 2022. Certains prisonniers politiques, dont environ 22 000 personnes détenues dans le cadre des manifestations de 2022-23, ont été libérés en février dans le cadre d'une amnistie générale, bien que nombre d'entre eux aient été contraints de signer de prétendus aveux de culpabilité et de s'engager à ne pas participer à d'autres manifestations, et que beaucoup de ceux qui ont été libérés dans le cadre de l'amnistie aient été arrêtés à nouveau par la suite. Les restrictions à la liberté religieuse se sont intensifiées au cours de l'année, en particulier à l'encontre des membres de la communauté bahaïe, qui ont été arrêtés et condamnés en grand nombre...»


La Chambre des représentants des États-Unis présente une résolution bipartite en soutien à la Résistance du peuple iranien

CNRI, 22 avril 2024

Le 16 avril, un effort bipartite à la Chambre des représentants des États-Unis a permis l’introduction de la résolution 1148 de la Chambre en soutien au peuple iranien et à sa Résistance. Co-parrainée par 145 représentants , cette résolution constitue une ferme condamnation des crimes du régime iranien, notamment ses actes de terrorisme, son rôle déstabilisateur dans les conflits régionaux et ses guerres par procuration, la répression interne. La résolution apporte un soutien claire au plan en dix points préconisé par Maryam Radjavi, présidente-élue du CNRI.
La résolution insiste sur l’importance pour les États-Unis de s’attaquer à la source de la crise au Moyen-Orient et souligne les profondes préoccupations concernant la promotion active du fondamentalisme islamique par le régime en Iran et le soutien aux groupes terroristes et entités mandataires de Téhéran dans la région.


Le régime iranien lance un Web national pour se déconnecter de l’Internet mondial

fr.ncr-iran.org, 20 avril 2024

https://fr.ncr-iran.org/actualites/societe/le-regime-iranien-lance-un-web-national-pour-se-deconnecter-de-linternet-mondial/

Alors que le budget détaillé pour le nouvel exercice financier sont dévoilés, l’administration d’Ebrahim Raïssi a alloué plus de six mille milliards de tomans à l’expansion de "l’infrastructure Internet national". Plus précisément, le ministère des Communications et des Technologies de l’information a vu son budget augmenter de 25% par rapport à l’année précédente, totalisant désormais plus de 19,583 milliards de tomans.
Le régime iranien s’efforce depuis longtemps, sous couvert de raisons de sécurité, de lancer un réseau national pour séparer l’Internet national (Intranet) du World Wide Web afin de contrôler les manifestations populaires, réprimer l’opposition. Cette initiative, surnommée « la clé pour se déconnecter de l’Internet mondial », devait être finalisée d’ici la fin de l’année 1402 du calendrier iranien (mars 2024).


Résolution au Sénat belge contre les violations des droits de l’homme en Iran

Sénat belge, 19 avril 2024

https://www.senate.be/event/20240419-plen2/20240419-plen2_fr.html

La proposition de résolution relative aux violations alarmantes et croissantes des droits humains commises par le régime iranien (dossier n°525/1) a été voté à l’unanimité au cours de la séance plénière du 19 avril 2024.
Vu le rythme alarmant auquel l’Iran procède à des exécutions, la résolution appelle, dans le cadre de la présidence belge de l’Union européenne, entre autres à :

. adopter des mesures immédiates pour sauver la vie de milliers de prisonniers, notamment des prisonniers politiques, qui risquent d’être exécutés;

. obliger les dirigeants du régime iranien à rendre compte de quatre décennies de crimes contre l’humanité et de génocide;

. soutenir le droit du peuple iranien de résister contre le régime répressif des mollahs et de réclamer l’instauration d’une république démocratique et séculière en Iran;

. qualifier le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) d’organisation terroriste. L’existence de ce groupe en tant qu’entité distincte permet aux gouvernements étrangers de procéder à cette qualification sans s’exposer aux difficultés diplomatiques inhérentes à la qualification d’une entité gouvernementale. La qualification du CGRI comme entité terroriste aurait pour effet de rendre punissable l’octroi d’un soutien matériel au groupe.


Les députées de Renaissance appellent l'Assemblée nationale à hausser le ton contre l’Iran

assemblee-nationale.fr/AFIF, 17 avril 2024

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b2522_proposition-resolution.pdf

Les députées Astrid Panosyan-Bouvet et Constance Le Grip du groupe Renaissance vient de déposer une proposition de résolution à l'Assemblée nationale visant à condamner l’oppression et la terreur imposées aux femmes iraniennes, et à réaffirmer leur liberté absolue…

Le texte vise notamment à considérer comme "terroristes" les gardiens de la révolution du régime islamiste.


Conférence au Parlement européen  sur la longue lutte des femmes en Iran

AFIF, 10 avril 2024

Présidée par l’eurodéputée Radka Maxová, une conférence intitulée "Porteuses du flambeau du changement : soutenir la longue lutte des femmes en Iran", s’est tenue le mardi 9 avril au Parlement européen à Bruxelles. La vice-présidente de la commission des droits des femmes et de l’égalité des genres au Parlement européen a accueilli des représentantes d’associations iraniennes dans divers pays européens, dont AFIF.

Madame Maxová  d’autres eurodéputés ont souligné l’importance de la solidarité internationale pour faire avancer la cause des femmes iraniennes.

Participant à distance à la conférence, Maryam Radjavi, présidente du CNRI, a déclaré : "La réalité la plus significative est la résistance des femmes iraniennes qui protestent contre un tel régime. La résistance des Iraniennes est un exemple remarquable dans l’histoire moderne. Ces 45 dernières années, des dizaines de milliers d’Iraniennes ont été torturées ou exécutées".


Une jeune femme de 19 ans et son mari exécutés dans la prison de Zanjan

iranfreedom.net, 15 avril 2024

Le matin du jeudi 11 avril 2024, la sentence de mort de Marjan Hajizadeh, 19 ans, et de son mari Esmail Hassaniani, 29 ans, a été exécutée à la prison centrale de Zanjan. Les deux prisonniers ont été condamnés à mort dans une affaire commune liée à des accusations de trafic de drogue. Ils ont été arrêtés et emprisonnés il y a trois ans.


"Hijab et chasteté", un programme répressif en Iran

fr.ncr-iran.org, 12 avril 2024

Alors que les conflits internes au sein des factions dirigeantes s’intensifient et que les pressions internationales et régionales s’accentuent, le régime iranien cherchent resserrer l’étau contre la population en renforçant le port obligatoire du hijab, une mesure récurrente de répression face aux troubles sociaux.

Ahmadreza Radan, chef des forces de sécurité de l’État, a annoncé la mise en œuvre d’un programme répressif intitulé "hijab et chasteté qui sera rigoureusement appliqué dans tous les espaces et lieux publics à partir du samedi 13 avril"…

Il convient de mentionner qu’Ali Khamenei, le Guide suprême du régime, avait appelé les forces de l’ordre et de sécurité à « s’attaquer aux violations des normes religieuses », lors de son discours à l’occasion de l’Aïd Fitr.


Rapport annuel d’Amnesty International

https://www.amnesty.org/fr/location/middle-east-and-north-africa/middle-east/iran/report-iran/

Iran 2023

«Au lendemain du soulèvement "Femme, vie, liberté" de 2022, les autorités ont encore intensifié la répression des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, et ont encore plus sévi que l’année précédente contre les femmes et les filles qui défiaient les lois rendant obligatoire le port du voile. Les forces de sécurité ont eu recours à une force illégale ainsi qu’à des arrestations collectives pour briser des manifestations. Des milliers de personnes ont été soumises à des interrogatoires, des détentions arbitraires, des poursuites injustes et des emprisonnements pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains. Les disparitions forcées, la torture et les autres formes de mauvais traitements étaient courantes et systématiques. Les femmes et les filles, les personnes LGBTI et les membres de minorités ethniques ou religieuses étaient victimes de discrimination et de violences systémiques. Des châtiments cruels et inhumains, notamment des flagellations, ont été infligés et appliqués. Le recours à la peine de mort comme instrument de répression politique s’est intensifié et le nombre d’exécutions a augmenté. Tous les procès étaient inéquitables. L’impunité concernant les infractions au droit international passées et présentes était systémique, en particulier pour les crimes contre l’humanité relatifs aux massacres qui avaient eu lieu dans les prisons en 1988…

L’Iran a continué d’apporter un soutien militaire aux forces gouvernementales dans le conflit armé en Syrie .

Il a aussi continué de fournir des drones à la Russie, qui les a utilisés pour cibler et détruire des infrastructures civiles en Ukraine, et a transféré à ce pays la technologie et les méthodes nécessaires pour qu’il puisse fabriquer de tels drones.

L’Iran a nié avoir participé à l’attaque lancée le 7 octobre contre Israël par le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ou en avoir eu connaissance... »


L’Iran procède à 853 exécutions, chiffre le plus élevé depuis huit ans, dans un contexte de répression implacable et de reprise de la "guerre contre la drogue"

Amnesty International, 4 avril 2024

https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2024/04/iran-executes-853-people-in-eight-year-high-amid-relentless-repression-and-renewed-war-on-drugs/

«Il est urgent que la communauté internationale prenne des mesures énergiques afin de mettre un terme à l’effroyable vague d’exécutions qui a transformé les prisons iraniennes en lieux de massacre en 2023, a déclaré Amnesty International. Dans une nouvelle synthèse de recherche rendue publique jeudi 4 avril, l’organisation souligne qu’au moins 481 exécutions – soit plus de la moitié des 853 exécutions recensées en 2023 – ont été en relation avec des infractions liées à la drogue.

Don’t Let Them Kill Us”: Iran’s Relentless Execution Crisis since 2022 Uprising révèle que les autorités iraniennes ont renforcé leur recours à la peine capitale dans le but de répandre la peur au sein de la population et de resserrer leur emprise sur le pouvoir, à la suite du soulèvement « Femme. Vie. Liberté » qui a eu lieu de septembre à décembre 2022. Cette synthèse sonne également l’alarme face à l’impact disproportionné sur les communautés pauvres et marginalisées des politiques meurtrières de lutte contre les stupéfiants menées par autorités…

"La peine de mort est un châtiment odieux en toutes circonstances, mais son application à grande échelle pour des infractions liées aux stupéfiants, à l’issue de procès manifestement iniques devant des tribunaux révolutionnaires, constitue un abus de pouvoir grotesque", Diana Eltahawy, Amnesty International.


ONU-Iran

Adoption du projet de résolution A/HRC/55/L.6 sur la situation des droits de l’homme en Iran

ohchr.org, 4 avril 2024

https://www.ohchr.org/fr/news/2024/04/human-rights-council-adopts-seven-resolutions-extends-mandates-human-rights-persons

«…Par un vote de 24 voix pour, 8 contre et 15 abstentions, le Conseil des droits de l’homme a décidé de renouveler pour une période d’un an le mandat du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran, ainsi que, également pour une période d’un an, celui de la Mission internationale indépendante d’établissements des faits sur la République islamique d’Iran afin de lui permettre d’accomplir son mandat, notamment en veillant à ce que les nombreuses preuves des violations des droits de l’homme commises en Iran, en particulier contre des femmes et des enfants, dans le contexte des manifestations qui ont débuté le 16 septembre 2022, soient pleinement et efficacement documentées, vérifiées, consolidées et préservées… »