08 juin 2024

AFIF INFOS MAI 2024

 

Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

Le régime iranien a exécuté 79 prisonniers dont 4 femmes au mois de mai en Iran


Indignation générale après l'hommage rendu par l'ONU à Ebrahim Raïssi
Iran News Wire/AFIF, 31 mai 2024
C'est avec la stupéfaction et le plus profond regret que de nombreux Iraniens ont appris la décision de l'Assemblée générale des Nations unies d’organiser le jeudi 30 mai une séance de commémoration à la mémoire du président iranien Ebrahim Raïssi, décédé le 19 mai dans un accident d'hélicoptère.
Ebrahim Raïssi, ce pure produit du régime islamiste de Khomeiny-Khamenei, n’était non seulement pas le président "élu" par le peuple iranien, mais l’un des responsables des exécutions de masse  en Iran depuis quatre décennies :
. Procureur-adjoint de Téhéran et membre actif du "comité de la mort", Raïssi a exécuté fidèlement l’ordre de Khomeiny dans un décret religieux d’anéantir toute opposition. Plus de 30.000 de prisonniers politiques, membres et sympathisants de l’OMPI, dont un tiers des femmes et des adolescentes, ont été exécutés sommairement en été-automne 1988. En mai 2018, il a publiquement défendu ce massacre, le décrivant "l'une des fières réalisations du système".
. Chef du système judiciaire , Raïssi partage la lourde responsabilité dans l’écrasement des manifestations nationales en novembre 2019 en Iran lors desquelles 1 500 personnes, dont 17 adolescents et 400 femmes ont été tués.
.Président du régime et à la tête de l’exécutif, il est responsable de la répression sanglante lors du dernier soulèvement national de 2022-2023 qui a 
laissé plus de 750 morts, surtout des jeunes, et des milliers de blessées…  
Commémorer un tel personnage au sein des Nations unies est une offense aux Iraniens, et une insulte directe à des milliers de victimes, aux familles des suppliciés, aux défenseurs des droits humains. 
A la suite des vives protestations des Iraniens et des personnalités internationales, notamment des ambassadeurs, des experts et des hauts magistrats des Nations unies, la cérémonie a été boycottée par les pays démocratiques. Les rares intervenants se sont adressés surtout aux sièges vides.

Un mineur délinquant et 5 hommes risquent d’être pendus à Chiraz
IHRNGO, 31 mai 2024 
Six hommes, dont un mineur délinquant Aref Rasouli qui aurait eu 17 ans au moment de son délit présumé, ont été transférés dans les cellules d’isolement avant leur exécution de la prison centrale de Chiraz. Leur exécution est prévue dans les prochains jours.
IHR appelle la communauté internationale et tous les pays ayant des relations diplomatiques avec l’Iran à utiliser tous les moyens disponibles pour arrêter ces exécutions, en particulier celle du mineur, Aref Rasouli.
Mahmood Amiry-Moghaddam, directeur d’IHR, a déclaré : "La réaction de la communauté internationale peut empêcher l’exécution d’Aref Rasouli et des autres condamnés à mort. L’exécution d’enfants délinquants est une violation flagrante du droit international et des obligations conventionnelles de la République islamique. La communauté internationale ne devrait pas permettre que les exécutions d’enfants délinquants se poursuivent"...

La violence et les menaces contre les journalistes qui couvrent l’Iran depuis l’étranger doivent cesser, avertissent les experts de l’ONU
OHCHR – GENÈVE 30 mai 2024

Les experts de l’ONU* ont condamné aujourd’hui les violences, les menaces et les intimidations à l’encontre du service d’information en langue persane Iran International, de ses journalistes et de son personnel, ainsi que de son propriétaire Volant Media UK Limited.
Ces actes s’inscrivent dans un contexte plus large de répression contre les services de médias en langue persane, y compris BBC News Persian, ont-ils déclaré.
"Nous sommes profondément alarmés par le fait que les menaces de mort et les intimidations à l’encontre du personnel d’Iran International aient dégénéré en une violente agression au couteau du journaliste Pouria Zeraati devant son domicile à Londres le 29 mars 2024", ont déclaré les experts. "De telles attaques violent non seulement les droits de l’homme à la vie et à la sécurité personnelle, mais visent également à supprimer la liberté d’expression et les médias, y compris la critique légitime du gouvernement iranien". 

Plus de 60 ans de prison pour 11 militants des droits des femmes à Guilan
women.ncr-iran.org, 30 mai 2024
La Cour de révision de Guilan a confirmé les peines de plus de 60 ans d’emprisonnement confirmées à l’encontre de 11 militants des droits des femmes dans cette province.
Le verdict rendu par la section 11 de la Cour de révision de la province de Guilan a été communiqué aux militants le mardi 28 mai 2024.
Zohreh Dadras a été condamnée à 9 ans et 6 mois de prison pour “formation d’un groupe dans le but de perturber la sécurité du pays” et “rassemblement et collusion dans le but de perturber la sécurité nationale”.
Les 8 autres personnes, Forough Sami Nia, Sara Jahani, Yasamin Hashdari, Shiva Shah Siah, Negin Rezaei, Azadeh Chavoshian, Zahra Dadras et Matin Yazdani, ont été condamnées à 6 ans, 1 mois et 17 jours d’emprisonnement. Jelveh Javaheri et Houman Taheri ont été condamnés à un an d’emprisonnement chacun.
Les forces de sécurité avaient interpellé ces 11 militants des droits des femmes dans les villes de Racht, Lahijan, Anzali et Fooman, le 16 août 2023, à la veille de l’anniversaire du soulèvement de 2022 et au cours d’une vague d’arrestations dans la province de Guilan et dans tout le pays.

Rapport sur les violations flagrantes des droits humains sous le gouvernement d’Ebrahim Raïssi 
Iran HRM, 29 mai 2024
Ebrahim Raïssi a débuté sa présidence le 5 août 2021 et jusqu'au 19 mai 2024, date à laquelle il a été tué dans un accident d'avion, un total de 1 877 prisonniers ont été exécutés au cours de son mandat. Les exécutions se sont considérablement multipliées au cours de cette période. En 2022, les exécutions ont connu une croissance de 60 % par rapport à 2021, et en 2023, une croissance de 47 % par rapport à 2022.
En 2024, Raïssi a établi un nouveau record de taux d’exécutions en Iran. Toutes les six heures, un prisonnier était exécuté, ce qui signifie que quatre prisonniers étaient envoyés quotidiennement à la potence. Raïssi a largement utilisé l’exécution comme la forme de punition la plus impitoyable et la plus inhumaine au cours de son gouvernement.
Exécutions de femmes
Sous le gouvernement de Raïssi, au moins 60 femmes ont été exécutées. Après son arrivée au pouvoir, Raïssi a accéléré l’exécution des femmes et, en l’espace de cinq mois, d’août à fin décembre 2021, il a exécuté neuf prisonnières. La tendance croissante à exécuter des femmes peut être observée chaque année dans les statistiques globales sur les exécutions.
En 2023, il y a eu une croissance de 66 % par rapport à 2022, et en 2024, en cinq mois, 10 femmes ont été exécutées, soit en moyenne deux exécutions par mois. L’année précédente (2023), l’Iran a également revendiqué le titre de plus grand bourreau de femmes au monde, avec au moins 25 femmes exécutées.
87 % des exécutions sous la présidence de Raïssi ont eu lieu en secret et sans couverture médiatique, la justice iranienne ne les annonçant pas. 1 632 prisonniers ont été exécutés secrètement durant cette période. Seulement 13 % des exécutions ont été rapportées dans les médias, et seulement 245 prisonniers ont été officiellement rapportés par la justice iranienne et les médias d'État. La plupart des exécutions sont obtenues grâce à des médias indépendants et à la communication avec l'intérieur des prisons.
Le gouvernement iranien boycotte et censure délibérément les informations sur les exécutions, se justifiant de ne pas rendre de comptes à la communauté internationale.

Peine de mort en 2023 
Le nombre d’exécutions à son plus haut niveau en près d’une décennie 
Amnesty International, 29 mai 2024
« En 2023, le nombre d’exécutions a atteint son plus haut niveau en près d’une décennie, notamment en raison d’une flambée des mises à mort au Moyen-Orient, et particulièrement en Iran. En dépit de cette augmentation, le nombre de pays ayant procédé à des exécutions n’a jamais été aussi bas. Preuve que notre combat continu pour l’abolition universelle fonctionne.  
1153 personnes exécutées dans le monde en 2023, dont 74% recensées en Iran. Compte tenu de la flambée des mises à mort en Iran, le nombre d’exécutions a atteint son niveau le plus élevé depuis 2015… 
"La montée en flèche du nombre d’exécutions recensées est principalement imputable à l’Iran. Les autorités de ce pays ont fait preuve d’un mépris total à l’égard de la vie humaine et multiplié les mises à mort pour des infractions à la législation sur les stupéfiants, ce qui illustre les effets discriminatoires de la peine capitale en Iran sur les groupes de population les plus marginalisés et les plus pauvres", a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International... » 

Le Comité d’établissement des faits de l’ONU exhorte l’Iran à respecter les droits humains
Iran News Wire, 28 mai 2024
Dans une lettre ouverte, le Comité d’établissement des faits des Nations unies a souligné que la mort d’Ebrahim Raïssi, l’ancien président de l’Iran, ne devait pas faire oublier les violations des droits humains dans le pays.
La présidente de ce comité, Sara Hossain, a exhorté l’Iran à retirer les lois relatives à la restriction du cyberespace et celles jugées "misogynes".
Lundi 27 mai, Sara Hossain, chef du comité d’enquête indépendant de l’ONU, a décrit la situation des droits humains en Iran comme désastreuse, en particulier en ce qui concerne les droits des femmes.
La lettre de M. Hossain demande l'abrogation des infractions pénales vagues utilisées pour supprimer la liberté d'expression et de réunion, l'abolition des lois sur le hijab obligatoire et d'autres politiques discriminatoires, des réformes juridiques visant à empêcher le recours à la force meurtrière sauf en cas de menace imminente, l'interdiction de la torture et l'abolition de châtiments tels que la flagellation et l'amputation, un accès accru à la surveillance internationale des centres de détention et la cessation des restrictions injustifiées sur l'espace numérique et les activités en ligne…

Journaliste et militante kurde condamnée à 21 ans de prison en Iran
women.ncr-iran.org, 27 mai 2024 
Zhina Modarres Gorji, journaliste kurde et militante des droits de la femme originaire de Sanandaj a été arrêtée lors des manifestations nationales de 2022 et  condamnée à 21 ans de prison. En outre, elle a été exilée à la prison centrale de Hamedan par le régime iranien.
Zhina Modarres Gorji  a été reconnue coupable de lourdes charges telles que :
-Formation d’un groupe illégal visant à renverser le régime =10 ans d’emprisonnement.
-Collaboration avec des groupes et des pays hostiles = 10 ans de prison supplémentaires.
-Propagande contre le régime = un an de prison supplémentaire.
Elle est également accusée de la création de l’association Zhivano avec une idéologie féministe, la participation à des rassemblements, l’expression de slogans subversifs, la communication avec des éléments antirévolutionnaires, la participation à des conférences et à des ateliers à l’étranger, et la publication de contenus sur l’internet… dans le but de saper le gouvernement et de créer des tensions dans la société...

Mohammad Rasoulof : "Je vais organiser une master class de cinéma clandestin !"
L’Humanité, 26 mai 2024
Le réalisateur iranien, qui a fui son pays pour échapper à une peine de huit ans de prison, a reçu le prix spécial du jury du Festival de Cannes pour les Graines du figuier sauvage. Il raconte son exil, ses projets, la genèse de son dernier film et le travail de l’ombre des équipes affrontant tous les risques pour faire vivre le cinéma libre en Iran.

Un citoyen  juif risque d'être exécuté à la suite du rejet de son appel
Iran Human Rights, 24 mai 2024 
Arvin Ghahremani, un jeune juif condamné à mort pour meurtre, risque d'être exécuté dans la prison centrale de Kermanchah après le rejet de son appel par la Cour suprême. 
Ce citoyen de 20 ans a été condamné au qesas  pour un meurtre commis lors d'une bagarre de groupe dans la rue alors qu'il avait 18 ans. 
Ses proches affirment que l'avocat désigné par la cour n'avait pas défendu efficacement son client pour des raisons inconnues et que son droit à la légitime défense n'avait pas été correctement présenté dans l'affaire.
Selon ses proches, lorsque la victime a attaqué Arvin avec une arme froide, il a pris l'arme et s'est défendu. Arvin a tout fait pour lui sauver la vie après l'avoir blessé, mais il est décédé après que l'assistance médicale a tardé à lui parvenir.

Sous Ebrahim Raïssi, la crise des droits de l'homme en Iran s'est considérablement aggravée
iranhumanrights.org, 19 mai 2024
Le décès du président Ebrahim Raïssi ne doit pas être exploité par le gouvernement pour réprimer davantage la société civile dans le cadre de ce qui est devenu une répression de plus en plus large, illégale et violente de la dissidence pacifique, a déclaré le Centre pour les droits de l'homme en Iran (CHRI).
"Alors que l'État s'efforce de maintenir son emprise sur le pouvoir, la communauté internationale doit rester vigilante et attentive à toute escalade potentielle de la répression de la société civile en Iran". "Raïssi était un pilier d'un système qui emprisonne, torture et tue les personnes qui osent critiquer les politiques de l'État", a déclaré Hadi Ghaemi, directeur exécutif du CHRI . "Sa mort lui a permis d'échapper à l'obligation de rendre compte de ses nombreux crimes et des atrocités commises par l'État sous son règne".

Exécution d'un délinquant juvénile à la prison centrale de Miandoab
Hengaw, 18 mai 2024
À l'aube du 18 mai 2024, Ramin Sa'adat, un jeune Kurde de 20 ans, détenu pour "meurtre intentionnel" à l'âge de 17 ans, a été exécuté à la prison centrale de Miandoab. 
L'exécution de ce jeune délinquant, originaire du village "Dolatabad" du comté de Miandoab, n'a pas été annoncée jusqu'à présent par les médias publics, en particulier ceux affiliés au pouvoir judiciaire. 
D'après les statistiques de Hengaw, en 2023, au moins 5 mineurs délinquants ont été exécutés dans les prisons de Khorram Abad (2 cas), Chabahar, Sabzevar et Qezalhesar à Karaj. Ces cinq prisonniers étaient âgés de moins de 18 ans au moment des faits.

Deux femmes exécutées le 18 mai en Iran 
iranhr.net/women.ncr-iran.org, 18 mai 2024
Fatemeh Abdollahi, 27 ans, a été pendue aux premières heures du 18 mai à la prison centrale de Neichapour. Elle avait été arrêtée et condamnée à qesas pour "meurtre intentionnel" de son mari violent il y a 3 ans.
Parvin Moussavi, âgée de 53 ans, a également été exécutée avec 5 autres prisonniers tôt ce matin dans la prison centrale d’Oroumieh. Ils étaient condamnés à mort pour des accusations liées à la drogue.
Parvin Moussavi, qui souffrait d’un cancer, était originaire de Maragheh. Elle avait 2 fils, âgés de 32 et 22 ans. Elle a été arrêtée et emprisonnée il y a 4 ans. Elle n’avait pas les moyens de payer les soins, les autorités pénitentiaires ne l’ont donc pas envoyée à l’hôpital.
Parvin Moussavi a été accusée d’avoir transporté 5 kilogrammes de morphine. On lui avait dit qu’il s’agissait de médicaments. Elle ne savait pas que c’était de la drogue qu’elle transportait, et comme elle avait besoin d’argent, elle a accepté de la transporter pour seulement un demi-million de tomans (moins de 9 dollars).
Pour protester contre le transfert de cette prisonnière à l'isolement en vue de son exécution , les détenues du quartier des femmes de la prison centrale d'Oroumieh se sont révoltées. Elles ont affronté les gardiens de prison qui étaient entrés dans le quartier pour les réprimer.
Le pouvoir judiciaire des mollahs a exécuté 6 femmes en moins d’un mois
Le détenteur du record mondial d’exécution de femmes a exécuté 3 femmes en 3 jours

Une femme exécutée à la prison de Vakilabad à Machhad
iranhrs.org/ iranhr.net/ kampain.info, 16 et 17 mai 2024
Razieh, une femme de 33 ans, victime de la pauvreté, qui avait tué ses enfants de 8 et 4 ans en 2016, faute de pouvoir les nourrir, puis s'était suicidée en se taillant des veines, mais avait été sauvée par sa sœur, a été exécutée à l'aube du 15 mai 2024 à la prison de Vakilabad, à Machhad.
Cette jeune mère, qui a pris la garde de ses enfants après s'être séparée de son mari toxicomane, a invoqué des problèmes économiques et sociaux pour justifier son action. L'exécution de cette femme attire une fois de plus l'attention sur les problèmes des femmes en Iran, en particulier des femmes divorcées et des chefs de famille, ainsi que sur les problèmes sociaux et économiques dans le pays.

Amnesty International demande l’arrêt de la condamnation à mort de Toomaj Salehi
17 mai Amnesty International, a envoyé une lettre au chef du pouvoir judiciaire du régime iranien, appelant à l’annulation de la condamnation à mort de Toomaj Salehi.
Amnesty International a souligné que ce rappeur iranien avait été condamné à mort uniquement pour avoir participé aux manifestations nationales de 2022 et publié des contenus critiques sur les réseaux sociaux à l’encontre des responsables du régime iranien. L’organisation affirme que le procès de ce chanteur dissident a été hautement "injuste".
La lettre prévient que Salehi a été "torturé lors de son arrestation, notamment par des passages à tabac répétés, entraînant des fractures aux mains et à la jambe, et une perte de conscience pendant deux jours".
Amnesty International, citant de multiples violations des droits humains contre ce prisonnier politique, a demandé au chef du pouvoir judiciaire iranien, Gholam-Hossein Mohseni-Eje’i, de libérer sans condition Toomaj Salehi et d’enquêter de manière efficace et impartiale sur les allégations de torture portées contre lui.
L’organisation de défense des droits humains conclut la lettre en appelant à ce que des observateurs indépendants aient accès aux procédures judiciaires dans les cas où la peine de mort est prononcée.
Amir Raeesian, l’avocat de Toomaj Salehi, a annoncé jeudi qu’un appel contre la condamnation à mort de son client avait été enregistré auprès de la Cour suprême.
Suite à l’annonce de l’appel de l’avocat de Toomaj Salehi, Ye-One Rhie, députée allemande et sponsor politique de Toomaj Salehi, a qualifié de "scandaleuses" les pressions croissantes exercées sur lui sur son compte X.

La réalisatrice Zahra Shafiee hospitalisée à la suite d'une attaque cérébrale 
kampain.info, 11 mai 2024
Saeed Dehghan, avocat spécialisé dans la défense des droits de l'homme, a annoncé dans un message sur les réseaux sociaux que Zahra Shafiee, réalisatrice et militante civile, avait été hospitalisée à la suite d'une attaque cérébrale. Elle a été victime d'une attaque cérébrale suite aux coups violents infligés par les autorités lors de son arrestation. Elle est hospitalisée depuis le 9 mai 2024 pour une opération du cerveau et l'ablation d'une tumeur. Elle a été arrêtée le 16 septembre 2023, le jour de l'anniversaire de l'assassinat de Mahsa Amini. Elle a déclaré lors d'un appel téléphonique depuis la prison de Qarchak  le 3 octobre 2023 que des officiers féminins et des policiers en civil en tenue noire l'avaient arrêtée dans la rue Enqelab, la battant avec des matraques et lui assénant des coups à la tête et au visage.

Les disparités éducatives et les mariages précoces entravent les opportunités des femmes iraniennes
irannewsupdate.com, 11 mai 2024
Les statistiques officielles révèlent un taux important d'abandon scolaire parmi les filles passant du primaire au secondaire.
Alors que le taux de scolarisation des filles à l'école primaire s'élève à un taux prometteur de 95 %, ce chiffre chute à seulement 70 % au lycée.
 Cela se traduit par environ 621 000 filles qui abandonnent leurs études chaque année, ce qui représente une perte substantielle de talents et de potentiel féminins.
Les faibles taux d'emploi reflètent des opportunités limitées
Les disparités en matière d'éducation continuent d'avoir un impact sur les opportunités offertes aux femmes, même après l'obtention de leur diplôme. Seulement 40 % des Iraniennes âgées de 20 à 30 ans ont un emploi.
Bien que des données spécifiques sur le chômage ne soient pas fournies, le faible taux d'emploi soulève des inquiétudes quant à l'accès limité à l'emploi et à la participation économique des jeunes femmes.
Le mariage précoce complique encore le problème
La statistique la plus alarmante est sans doute la prévalence du mariage des enfants. Les données officielles révèlent que 200 000 filles âgées de 15 à 19 ans sont mariées chaque année, ce qui met en évidence une norme sociale profondément préoccupante.
En outre, les statistiques de l'Organisme national d'enregistrement des faits d'état civil font état d'une tendance inquiétante à marier des filles mineures, dont certaines n'ont pas plus de 12 ans, à des hommes nettement plus âgés qu'elles.
Ces chiffres soulèvent de sérieuses questions quant à la protection des droits des filles et aux conséquences potentielles sur leur santé, leur éducation et leur bien-être général.
Les reportages établissant un lien entre le mariage d'enfants et la violence domestique soulignent encore davantage l'urgence de s'attaquer à ce problème.

40 exécutions en 10 jours
fa.iran-hrm.com, 10 mai 2024
Selon l’Observatoire des droits de l'homme en Iran, au cours des dix premiers jours du mois de mai 2024, le système judiciaire iranien a exécuté la sentence de mort de 40 détenus dans les prisons iraniennes. En moyenne, quatre prisonniers sont exécutés chaque jour en Iran, ce qui signifie que toutes les six heures, un prisonnier est exécuté. Par rapport aux dix premiers jours d'avril, le nombre d'exécutions a augmenté de près de 160 %. Parmi les personnes exécutées, il y a un prisonnier politique et une prisonnière. Plus de 90 % des exécutions survenues au cours des dix premiers jours de mai n'ont pas été signalées par les médias gouvernementaux ou les institutions judiciaires en Iran et sont restées silencieuses. Ces exécutions ont eu lieu dans les prisons d'Oroumieh, Semnan, Kerman, Ispahan, Qom, Kermanchah, Zanjan, Tabriz, Qazvin, Chiraz et Ardabil.)

Deux prisonnières politiques dans un état d'incertitude depuis plus de 280 jours
hra-news.org/kampain.info, 10 mai 2024
Bien que plus de 280 jours se soient écoulés depuis leur arrestation, Varisheh Moradi et Pakhshan Azizi sont toujours détenues dans des conditions incertaines à la prison d'Evin. 
Varisheh Moradi a été arrêtée par les forces de sécurité à la périphérie de Sanandaj le 1er août 2024. Pakhshan Azizi, habitante de Mahabad, a été arrêtée à Téhéran le 4 août 2023 et transféré au pavillon 209 de la prison d'Evin. Après 4 mois d'interrogatoire, elle a été transférée dans le quartier des femmes de cette prison. Pakhshan Azizi avait déjà fait l'objet d'arrestations et des confrontations judiciaires. Elle a arrêté par les forces de sécurité en novembre 2009 et libérée au bout de 4 mois moyennant le versement d'une caution.

Manifestations et arrestations des enseignants iraniens
CNRI, 9 mai 2024
Dans une vague de manifestations qui a balayé l’Iran, les enseignants sont descendus dans les rues de plus de 10 villes la semaine dernière pour protester contre la détérioration des conditions de vie et ont été arrêtés.
À Téhéran, des éducateurs ont organisé une manifestation devant le ministère du Plan et du Budget.
D’autres manifestations ont été signalées dans des villes, de Saqqez, Yasuj, Rasht, Harsin, Qazvin, Boushehr, Marivan, Ilam et Islam Abad-e Gharb.
Les forces de sécurité ont arrêté plusieurs enseignants et militants syndicaux à Téhéran et à Bouchehr. Parallèlement aux manifestations, une déclaration finale a été publiée soulignant que "les enseignants sont plus que jamais confrontés à des dilemmes pour obtenir des droits et la justice pour eux-mêmes et pour leurs élèves".

Une femme et deux autres prisonniers baloutches pendus à Kerman
women.ncr-iran.org, 8 mai 2024
Fariba Mohammad Zehi et deux autres prisonniers baloutches ont été exécutés à l’aube du mercredi 5 mai 2024, à la prison centrale de Kerman.
Originaire de Zahedan, Fariba Mohammad Zehi a été arrêtée il y a 3 ans pour trafic de stupéfiants et condamnée à mort. Elle est la 7ème femme exécutée depuis janvier 2024.
Le mois dernier, en avril, le régime clérical a exécuté 3 femmes.
Selon les informations compilées par la Commission des femmes du Conseil national de la Résistance iranienne, avec l’exécution de Fariba Mohammad Zehi, le nombre de femmes exécutées en Iran depuis 2007 s’élève à 236.

Persécution croissante des femmes bahaïes par le gouvernement iranien
Radio Farda, 7 mai 2024
La Communauté internationale bahaïe a déclaré que les femmes bahaïes en Iran ont été la cible d'attaques intensifiées de la part du gouvernement ces derniers temps, et qu'un plus grand nombre d'entre elles ont été convoquées et détenues. 
Au cours des deux derniers mois, sur un total de 82 citoyens bahaïs convoqués ou emprisonnés par les tribunaux iraniens, 54 personnes, soit environ les trois quarts, sont des femmes. 

Narges Mohammadi : 21 prisonnières politiques ont plus de 60 ans ; la volonté des femmes pour la liberté
Radio Farda, 7 mai 2024
La militante des droits de l'homme et lauréate du prix Nobel de la paix, détenue à la prison d'Evin, à Téhéran, a souligné qu'un grand nombre de femmes âgées de plus de 60 ans dans cette prison sont des prisonnières politiques, ce qui montre la volonté des femmes iraniennes pour la liberté sous l'oppression du régime iranien.
Une page Instagram attribuée à Mme Mohammadi a publié ce qui suit : "La présence de plus de 20 prisonnières politiques et prisonnières d'opinion âgées de plus de 60 ans, montre la volonté des femmes pour la liberté, ainsi que la brutalité exercée par la République islamique". 
Mohammadi a ajouté que "dans le quartier des femmes de la prison d'Evin, quatre prisonnières politiques enfermées pour avoir défendu les droits de l'homme ont plus de 70 ans... ".

Iran – Situation de Cécile Kohler et Jacques Paris
France diplomatie, 7 mai 2024
« Mme Cécile Kohler et M. Jacques Paris ont été arrêtés arbitrairement par la République Islamique d’Iran il y a aujourd’hui 2 ans, et nos deux autres compatriotes, dont M. Louis Arnaud, il y a plus d’un an et demi. La France condamne cette politique d’otages d’État et ce  chantage permanent des autorités iraniennes.
La France dénonce la pratique odieuse de la République islamique des aveux forcés et publics, ainsi que les conditions de détention inhumaines et indignes infligées à nos compatriotes. Nous tenons les autorités iraniennes pour responsables de leur sort et de leur traitement. La France réitère la demande de leur libération immédiate et sans condition.
Nous avons également une pensée pour tous les autres otages européens en prison en Iran, innocents des charges absurdes retenues contre eux dans des procès de façade.
La mobilisation des autorités françaises pour obtenir la libération de nos quatre compatriotes demeure totale. Nous sommes par ailleurs en contact permanent avec leurs familles et leurs proches, que nous soutenons dans cette épreuve. »

Les femmes iraniennes font face à une forte hausse du taux de chômage
irannewsupdate.com, 6 mai 2024
Les statistiques officielles contredisent les affirmations des responsables iraniens, révélant une augmentation significative du taux de chômage des femmes âgées de 15 à 24 ans au cours de l'hiver 2023 par rapport à l'année précédente. La province du Lorestan, par exemple, a connu une augmentation stupéfiante de 218 %, atteignant un taux de chômage alarmant de 86,2 % dans cette tranche d'âge.
Fin 2023, le Centre iranien des statistiques a fait état d’un taux de chômage de 27,8 % pour les femmes et de 13 % pour les hommes en 2022, soulignant la forte disparité entre les sexes au sein de la main-d’œuvre iranienne.
Le site Internet Eco Iran a analysé cette crise plus en détail, l'attribuant à un facteur clé de la migration accrue des jeunes femmes iraniennes. Leur rapport révèle que 36,4 % des femmes à la recherche d'un emploi dans ce groupe d'âge restent au chômage, contre seulement 19,5 % des hommes dans la même situation l'hiver dernier.

Le message da la prisonnière politique Golrokh Iraee
iranhrs.org, 6 mai 2024
Le 6 mai 2024, Golrokh Iraee a abordé dans un message la question de la rupture de la plume et de la détention de journalistes sous la dictature des Pahlavi et celle des mollahs. Elle écrit : "Les dirigeants sont en contradiction et en conflit avec tous ceux qui recherchent l'illumination, et ils considèrent tout écrit de ce type comme leur ennemi" ...
Le 13 avril 2023, Golrokh Iraee a été condamnée par la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran, à 6 ans de prison pour  "rassemblement et collusion" et à un an de prison pour "propagande contre le régime". Elle a également été interdite d'entrer à Téhéran pendant 2 ans, interdite de participer à des partis et des groupes pendant 2 ans, et son téléphone portable a été confisqué pour une durée de 2 ans.

La prisonnière politique Roya Zakeri transférée à l'hôpital psychiatrique Razi
Radio Farda, 4 mai 2024
Roya Zakeri, une prisonnière politique qui purgeait sa peine à la prison centrale de Tabriz, a été transférée à l'hôpital psychiatrique de Razi le 30 mars 2024. 
Sina Yousefi, un avocat de la défense, a écrit sur X le 4 mai : "En raison de la surveillance dans la section Bo-Ali, il est devenu pratiquement impossible d'obtenir des informations sur son état de santé". " Compte tenu des antécédents en matière de répression de ces personnes, sa vie est en danger".
Roya Zakeri, connue sous le nom de "fille de Tabriz" par les utilisateurs des médias sociaux, avait déjà annoncé dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux à la fin de l'automne 2023 que les institutions de sécurité l'avaient hospitalisée à trois reprises dans un hôpital psychiatrique et essayaient de la faire passer pour une malade mentale : " Après avoir brandi un papier portant le slogan “Mort au Guide suprême” lors des manifestations populaires de l'année dernière et m'être rendue devant l'université de Tabriz, j'ai été attaquée par la police, arrêtée, puis hospitalisée à trois reprises à l'hôpital psychiatrique de Razi sur ordre d'un juge".
Les institutions sécuritaires et judiciaires ont déjà eu l'habitude d'hospitaliser les opposants à la République islamique dans des hôpitaux psychiatriques. Dans le même contexte, Saman Seydi (Yasin), chanteur contestataire et prisonnier politique, a été transféré pour la deuxième fois à l'hôpital psychiatrique d'Aminabad, dans la ville de Rey. 

Sakineh Parvaneh en grève de la faim
hra-news.org/kampain.info, 3 mai 2024
Sakineh Parvaneh, prisonnière politique kurde, a entamé vendredi 3 mai une grève de la faim à la prison d'Evin en hommage aux victimes des manifestations de 2022 en Iran. 
Cette grève coïncide avec l'anniversaire d'Ali Mozafari, un manifestant de 17 ans qui a été tué dans la ville de Qochan. Elle souligne la solidarité de Parvaneh avec les familles de ceux qui ont perdu la vie lors de la répression des manifestations.
L'arrestation de Parvaneh a eu lieu en mars 2023 après qu'elle s’est rendue sur la tombe d'Ali Mozafari. 
Elle a d'abord été détenue au centre de renseignement du CGRI à Qochan pendant 12 jours avant d'être transférée à la prison de Vakil Abad à Machhad, puis à Evin. 

Rues vides, magasins vides : la police des mœurs iranienne chasse les clients
IranNewsUpdate.com, 2 mai 2024
Le retour de la police des mœurs sous couvert du Projet Noor a intensifié la pression sur les femmes iraniennes, suscitant une nouvelle fois des inquiétudes quant à la violation des libertés personnelles et sociales de la moitié de la population, en particulier celles qui ne portent pas le hijab obligatoire. Cette préoccupation, selon le journal Etemad, touche également les entreprises.
Un récent rapport de terrain d'Etemad à Téhéran révèle le mécontentement des commerçants qui constatent une baisse significative de la clientèle, notamment féminine, depuis le retour des patrouilles de la police des mœurs.
Depuis le 20 mars, le régime, craignant de nouveaux soulèvements, a renforcé la loi sur le hijab obligatoire à travers sa police des mœurs. Les rapports détaillent la violence employée par les policiers lors de la nouvelle série d'affrontements pour faire respecter le hijab, notamment en arrêtant les femmes qui ne le respectaient pas et en fermant les centres médicaux, les lieux de divertissement et les restaurants.
Cette action de la police du régime a été largement condamnée sur les réseaux sociaux. Certains médias ont souligné que le projet de loi dit "chasteté et hijab" n'est pas encore entré en vigueur et qu'il manque de base légale pour son application.
Des dizaines d'avocats ont publié un communiqué condamnant les "affrontements violents" entre la police des mœurs et les femmes opposées au hijab obligatoire. Ils considèrent que la politique continue du régime dans ce domaine est "illégale et constitue une violation des libertés publiques".
La déclaration, signée par 61 avocats, cite le "droit à la liberté, au choix de ses vêtements et à l’immunité contre les agressions" comme revendications fondamentales des femmes. Le retour de la police des mœurs et le début d’une nouvelle ère de "politiques coercitives" contre les femmes sont décrits comme une "régression historique".

Une femme exécutée à la prison de Karaj
Hengaw, 2 mai 2024
À l'aube du 24 avril 2024, Soraya Mohammadi, originaire de Pakdasht, a été exécutée à la prison de Qezel Hesar.
Soraya était détenue à la prison de Qarchak, Varamin, sous l'accusation de "meurtre intentionnel"  depuis deux ans et un jour avant l'exécution, elle a été transférée à la prison de Qezel Hesar  de Karaj pour l'exécution...
 
10 hommes exécutés en 2 jours dans la prison d'Ispahan
iranhr.net/kampain.info, 1er mai 2024

Dix hommes, dont un ressortissant afghan, ont été exécutés en l’espace de deux jours à la prison centrale d'Ispahan. Sept d'entre eux étaient dans le couloir de la mort pour des délits liés à la drogue et trois avaient été condamnés au qesas (châtiment en nature) pour meurtre.
Deux hommes ont été exécutés à la prison centrale d'Ispahan (Dastgerd) le 30 avril. La veille (29 avril), huit hommes, dont un ressortissant afghan, ont été pendus à la même prison. L'identité de quatre des hommes condamnés à mort pour des accusations liées à la drogue a été établie : il s'agit de Behnam Khakpour, 32 ans, Payam Farazandeh, 40 ans, Majid Gorjipour, 40 ans, et d'un ressortissant afghan du nom de Delagha Habib  (originaire d'Afghanistan).
Auparavant, l'exécution de six prisonniers, dont quatre Baloutches, accusés d'infractions liées à la drogue, avait été annoncée le 29 avril à Ispahan. 

Conférence à la mairie du 5ème en solidarité avec la Résistance iranienne
AP/CNRI/AFIF, 1er mai 2024
A la veille du 1er mai, Florence Berthout, Maire du 5ème arrondissement de Paris a accueilli une saisissante exposition pendant deux jour et la conférence intitulée "Solidarité avec la résistance iranienne"  le 30 avril à ce bel et prestigieux Hôtel de ville en face du Panthéon. 
Au cours de cette conférence, les récentes condamnations à mort de prisonniers politiques et la répression accrue des femmes en Iran ont été dénoncées.
Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, a déclaré :" Le régime opprime les femmes pour prendre en otage l'ensemble de la société iranienne. Mais le peuple et sa résistance ont répondu : Non au voile obligatoire, non à la religion obligatoire, non au gouvernement obligatoire" . Plusieurs personnalités présentes à cet événement ont exprimé leur attachement aux valeurs de la république et de la démocratie, en particulier les valeurs d’égalité et de séparation de la religion et de l’Etat.
Parmi les intervenants, Michèle Alliot-Marie, Dominique Attias, Ingrid Betancourt, Pierre-Yves Bournazel, Jean-François Legaret… ont insisté sur le soutien au peuple iranien et à sa résistance  organisée.