29 octobre 2004

Un marchandage inadmissible...

Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH)
Ligue des droits de l'Homme et du Citoyen (LDH)
Ligue pour la défense des droits de l'Homme en Iran (LDDHI)

Iran / nucléaire

Un marchandage inadmissible...

Paris, le 28 octobre 2004 - La FIDH et ses associations affiliées, la LDDHI et la LDH expriment leur stupéfaction à la lecture d’une dépêche de l’AFP du 21 octobre 2004, jamais démentie, selon laquelle la France et deux autres pays de l’Union européenne offriraient au gouvernement iranien, en échange de diverses mesures concernant la limitation de son programme nucléaire, de poursuivre la répression du terrorisme «dans le respect des législations réciproques » et à maintenir l’Organisation des Moudjahiddines du Peuple d'Iran (OMPI) sur les listes d’organisations terroristes.

Tout en réaffirmant la nécessité d’empêcher, où que ce soit, la prolifération des armes de destruction massive, un tel marchandage constitue un mépris de tous les principes de droit international
« Respecter » la législation du gouvernement Iranien, c’est, entre autres choses, se satisfaire de l’absence de démocratie, des arrestations arbitraires, des fermetures de journaux, de la peine de mort ou de la torture érigée en règle.

En échangeant le maintien d’une organisation, quel que soit le jugement que l’on porte sur elle, sur les listes d’organisations terroristes contre une évolution de la politique nucléaire de l’Iran, les auteurs de cette proposition démontrent que ces listes ont un caractère arbitraire et relèvent de la seule décision politique des états.
La FIDH, la LDDHI et la LDH rappellent que la nécessaire lutte contre le terrorisme ne saurait conduire à cautionner des régimes qui bafouent les droits de l'Homme pas plus qu’à édicter des mesures d’exception faisant fi des libertés individuelles et collectives.

20 octobre 2004

Le pouvoir par le peuple, ...

THE WALL STREET JOURNAL
18 octobre 2004
Le pouvoir par le peuple, dans le style iranien
Par Paulo Casaca

Commentaire
En avril dernier, lors d’un voyage en Irak, j’ai passé plusieurs jours dans une base au nord-est de Bagdad où vivent plusieurs milliers d’Iraniens. Ils s’agissaient de membres des Modjahedines du peuple d’Iran, une organisation que le régime de Téhéran considère comme son ennemi numéro un, avec l’Amérique et Israël.
Quand je suis arrivé à la base après avoir voyagé à travers l’Irak, j’ai eu l’impression d’atteindre une oasis. Avec une police routière qui donne des contredanses pour excès de vitesse, Achraf est le seul endroit en Irak où le code de la route est respecté et appliqué. Les gens pouvaient se déplacer en paix et en toute liberté. L’infrastructure urbaine, comme l’eau, le système sanitaire et l’électricité, était très bien entretenue par les Iraniens eux-mêmes.
L’immense enclave ressemblait à un microcosme d’un autre Iran. Ici, où tous les panneaux de signalisation routière sont en persan et en anglais, j’ai trouvé une extraordinaire collection d’activistes ayant fait pour la plupart des études supérieures et de classe moyenne, unis par la haine du régime intégriste islamique dans leur patrie.
J’ai aussi été frappé par la diversité culturelle : des dizaines de bibliothèques bien fournies, plusieurs théâtres et cinéma, cinq orchestres, et selon Kamyar Izadpanah, un compositeur formé aux Etats-Unis, un des meilleurs conservatoires de musique persane au monde. Deux universités – monté avec l’aide de professeurs de l’université de Bagdad – enseigne une vaste gamme de matières allant du droit à ingénierie.
Environ un tiers de ces opposants sont des femmes, et les femmes occupent les fonctions supérieures de la direction et de la gestion. L’une d’entre elle, la secrétaire général des Modjahedines, Mojgan Parsa’i, a étudié l’informatique aux Etats-Unis. A Achraf, les femmes sont fières de leurs acquis dans l’égalité des genres. Ma rencontre la plus émouvante a été avec les anciennes prisonnières politiques, qui m’ont dépeint des horribles tortures et les viols dont elles avaient été victimes aux mains des gardiens de la révolution iraniens.
Au « musée du terrorisme », au centre de la base, on peut voir exposer un nombre étonnant de dispositifs utilisés par le régime iranien pour liquider ses opposants, des photos et une sinistre chronique de 450 attentats terroristes à travers le monde attribués aux agents de Téhéran – preuve irréfutable que ces activistes sont bien les victimes du terrorisme et que l’auteur en est le régime iranien.
J’ai quitté la base avec la nette impression que les Modjahedines iraniens sont un mouvement de résistance légitime qui mérite le soutien du monde libre. Dans une région toujours dominée par l'intolérance, la tyrannie et le fanatisme aveugle, ce mouvement prône un islam basé sur un gouvernement démocratique, la laïcité et l’égalité des genres. Le fait que le mouvement soit dirigé par une femme – Maryam Radjavi, qui vit près de Paris - ne fait qu'attiser le contraste avec un régime qui interdit aux femmes l’accès à de hautes fonctions politiques.

Je raconte mon expérience parce que je suis persuadé que les Modjahedines constituent notre meilleure chance pour contrer la montée de la menace iranienne. Et nous devons la contrer. Tandis que l'Irak domine la campagne présidentielle américaine, c’est l’Iran qui devient rapidement le point focal de l’inquiétude internationale. A juste titre. L’Iran abrite un régime intégriste islamique qui parraine ouvertement le terrorisme et fomente la violence en Irak, développe des missiles de longue portée et a été pris « la main dans le sac » en train de dissimuler des aspects sensibles de son programme nucléaire avancé.
Où cela mène-t-il les options politiques occidentales ? Certains en Europe et aux Etats-Unis – oublieux de l’échec manifeste des années « d’engagement constructif » avec l’Iran qui ont uniquement renforcé la faction la plus radicale de la clique théocratique – insistent sur la poursuite de même chemin. Mais les mollahs iraniens sont passés maîtres dans l’art de prendre des carottes et d’en demander davantage. Si nous ne changeons pas le cours des choses, il se peut que nous finissions avec rien de mieux qu’une promesse de conformité que l’Iran – comme la Corée du Nord dans les années 1990 – pourra rompre secrètement. C’est précisément ce qu’a fait l’Iran quand la troïka ministérielle européenne s'est rendue à Téhéran en octobre dernier et a passé un accord avec les dirigeants iraniens pour suspendre l’enrichissement. Nous savons aujourd’hui que la promesse n’a jamais été tenue.
L’intransigeance des dirigeants iraniens est en grande partie basée sur leur perception d'un gouffre croissant entre les Etats-Unis et l’Europe. Cela crée « une marge de sécurité » pour Téhéran, disent les stratèges iraniens. Ils semblent convaincus que la division transatlantique empêchera toute action sérieuse contre la République islamique. Les ayatollahs extrémistes ridiculisent déjà l’idée même de sanctions du Conseil de sécurité.
A leurs yeux, le commerce plus que toute autre préoccupation détermine au bout du compte la position de l’Europe vis-à-vis de l’Iran, alors que les Américains sont embourbés en Irak. La situation a offert à Téhéran une opportunité exceptionnelle qu'il espère être suffisamment importante pour faire atteindre à son projet d’armes nucléaires un point de non retour. Tant que le régime restera au pouvoir, l’Iran continuera d’être une source d’instabilité et de terrorisme.
L’Europe a une grave responsabilité politique et morale dans l’adoption d’une attitude nouvelle et ferme vis-à-vis de l’Iran. L’échec des sanctions diplomatiques et économiques passées imposées à l’Irak n’est pas un argument pour éliminer l’usage de pressions efficaces contre l’Iran, même si l’état actuel des marchés mondiaux pétrolier compliquerait toute décision. Mais l’occident doit commencer à envoyer des signaux s’il est résolu à être pris au sérieux à Téhéran. Il doit cesser d’envoyer des missions commerciales en Iran, comme l’ont fait récemment la Grande-Bretagne et la France. Et il doit cesser de lancer de grands événements diplomatiques pour promouvoir ses liens avec le régime iranien, comme l’a fait l’Allemagne.
Il y a cependant, une manière bien plus efficace d’effacer la « marge de terreur » des dirigeants iraniens – ce que signifie exactement leur « marge de sécurité » – et c’est de soutenir les aspirations démocratiques du peuple iranien. Les gouvernements occidentaux doivent exprimer avec plus de force leur soutien aux millions d’Iraniens, particulièrement aux jeunes et aux femmes, qui veulent voir un gouvernement pluraliste, séculaire et démocratique à la place de la théocratie actuelle.
A mes yeux, et c’est l’opinion de plus de 1000 parlementaires en Europe, notre premier pas politique devrait être de retirer de la liste noire internationale le principal mouvement d'opposition des mollahs – les Modjahedines iraniens.
Nombreux sont ceux qui, au Congrès des Etats-Unis et parmi les voix éminentes du droit international, soutiennent cet appel. De hautes autorités américaines ont confirmé qu’une enquête détaillée de seize mois par plusieurs agences gouvernementales américaines, dont le Département d’Etat et le FBI, ont exonéré les membres des Modjahedines iraniens d’accusations terroristes. Les autorités des deux côtés de l’Atlantique ont affirmé que la seule raison pour avoir mis le groupe sur la liste du terrorisme aux Etats-Unis était d’abord d’envoyer « un geste de bonne volonté » au régime iranien.
Faisons savoir aux dirigeants iraniens que leur « marge de sécurité » est l’histoire. C’est le seul moyen de sauver le monde de cataclysmes pendant quelques mois, ou quelques années.

M. Casaca, eurodéputé socialiste du Portugal, est président de la délégation du parlement européen à l’assemblée parlementaire de l’OTAN.

19 octobre 2004

Bulletin mensuel d’informations...

AFIF INFOS : ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
Bulletin mensuel d’informations sur l’Iran
Septembre 2004

Bahaïs menacés par Téhéran
Libération, 2 septembre
… Début 2004, des diplomates onusiens avaient arraché à l'Iran l'engagement que les 350 000 bahaïs du pays, fréquemment persécutés, seraient mieux traités. Exclus de facto de l'enseignement supérieur depuis 1980, ceux-ci pourraient à nouveau s'inscrire à l'université...
Au début du printemps donc, les bahaïs eurent l'heureuse surprise de constater que la mention «religion» avait effectivement disparu des bulletins d'inscription. «Du coup, explique Brenda Abrar, la porte-parole du mouvement bahaï en France, les étudiants de notre communauté se sont tous inscrits.» Un millier d'enthousiastes passèrent les examens avec succès. Mais fin août ils ont reçu des bulletins de notes avec la mention «musulmans». Les autorités leur ont expliqué que l'entrée à l'université équivaut à une déclaration d'adhésion à l'islam. L'association des bahaïs de France a condamné hier ces pressions poussant ces étudiants à abjurer leur foi.

Premier satellite civil
AFP, 2 septembre
L'Iran lancera en avril 2005 son premier satellite civil appelé Mesbah « phare », a déclaré Mohammad Fathi, directeur du Centre des recherches scientifiques et industrielles, cité jeudi par les journaux iraniens…

Inquiétante reprise de l'enrichissement d’uranium
AFP – Téhéran, 3 septembre
… Pour la première, un haut dirigeant en charge du nucléaire iranien a théorisé, avec un franc-parler inattendu, sur le danger encouru si la République islamique se met à enrichir l’uranium.
"Les Européens savent que si l'Iran maîtrise la technologie de l'enrichissement, il aura aussi la capacité d'enrichir l'uranium… Cela modifierait les équations politiques…» a déclaré H. Moussavian jeudi à la télévision d'Etat. Selon un nouveau rapport de l'AIEA, les Iraniens ont, brisé cet été les scellés posés par les inspecteurs de l'AIEA sur certains sites… L'AIEA rouvre le dossier iranien à partir du 13 septembre à Vienne…

Récompense pour dénoncer
Radio farda, 3 septembre
Ahmad Reza Chiri, journaliste à Machad (nord-est) a rapporté que le nombre des arrestations de femmes « mal couvertes » à Machad a été sans précédent ces derniers mois. Elles ont été mal traitées, condamnées et sanctionnées…
Il a par ailleurs affirmé que les forces de l’ordre « Allergiques » jusqu’ici aux pantalons courts des femmes, focalisent actuellement leur « sensibilité » à la chasse des amoureux en balade dans les rues et les parcs. Pour se faire aider, les forces de l’ordre ont promis aux délateurs une récompense de 5 à 10 mille toumns « par tête de fille ou de garçon dénoncés »…

Malnutrition générale
ISNA, 6 septembre
Selon le ministre iranien de la Santé, la malnutrition générale dans le pays a diminué la taille et la capacité intellectuelle des Iraniens.

30 000 généralistes dans la pauvreté
Agence de presse Fars, 6 septembre
Selon le vice-ministre de la Santé, 30 000 médecins généralistes vivent au-dessous du seuil de la pauvreté en Iran. Alors que ce seuil est estimé entre 120 à 130 000 toumans de revenus mensuels (1000 touman = 1 €), le salaire de ces médecins ne dépassent pas 70 à 80 000 toumans par mois.

Inflation
Agence de presse Mehr, 7 septembre
D’après le Rapport de l’ONU sur le développement, parmi 143 pays, l’Iran occupe le 127ème rang en ce qui concerne le taux d’inflation.

« Egalité des sexes » supprimée
Site des Femmes d’Iran, 7 septembre
Les députés du nouveau parlement iranien ont voté favorablement pour que la clause de « l’égalité des sexes » soit supprimée du 4ème plan quinquennal du développement et ceci devant « le silence étonnant » de quelques [rares] députées…

Condamnations et pendaisons
Secrétariat du CNRI, 8 septembre
… Un prisonnier à été pendu à Abadan (sud-ouest) le 6 septembre et trois autres à Téhéran hier. La semaine passée, le système judiciaire iranien a condamné six prisonniers à mort dont trois mineurs... En août un jeune Afghan de 16 ans avait été condamné à mort.
Il y a actuellement quatre victimes de moins de 18 ans dans le couloir de la mort…

Les réfugiés afghans rentrent d'Iran à reculons
AFP – Kaboul, 8 septembre
Selon l’annonce du HCR jeudi, plus d'un million d’Afghans réfugiés en Iran sont rentrés au pays depuis avril 2002. Ces dernières semaines, le mouvement s'est accéléré avec parfois 4.000 départs par jour…
Fatima, 32 ans, évoque sa vie "normale" en Iran avec un époux afghan, paysan cultivateur, "La police harcelait les hommes de la famille, les arrêtait. Nos enfants ne pouvaient plus aller à l'école car nous devions payer une inscription", spéciale pour les Afghans… "A la radio et à la télévision ils disaient que les réfugiés afghans devaient rentrer car le chômage en Iran est élevé. Ils disaient que, sinon, on serait poursuivis"… Récemment, "du côté iranien, la situation est devenue plus dure", admet-elle : "Ils doivent payer des droits d'inscription dans les écoles en tant qu'Afghans et leur carte d'identité n'est pas renouvelée".

JO : judoka récompensé
AP - Téhéran, 8 septembre
L'Iran a remis 125.000 dollars à son judoka qui avait refusé de combattre un Israélien lors des derniers Jeux olympiques d'Athènes. Cette somme est exactement la même que celle qui a été donnée aux Iraniens ayant décroché un titre olympique…

Arrestations
Quotidien Djomhouri eslami, 8 septembre
Le centre de renseignements du commandement des forces de l’ordre de la province de Guilan (nord) a déclaré avoir arrêté 20 femmes « mal voilées » et 18 hommes en train de danser et de boire de l’alcool dans une soirée à Golsar (Racht). Une quantité de boissons alcoolisées, 1300 CDS et une antenne parabolique ont été confisqués…

Pendaisons
AFP, 9 septembre
… Les pendaisons sont en forte augmentation ces derniers mois. Selon un décompte basé sur les informations données par la presse locale, quelque 62 personnes ont été exécutées en Iran depuis janvier 2004, dont 35 depuis le 1er juillet. Il y a eu respectivement 108 et 113 exécutions en 2003 et 2002, selon l'organisation de défense des droits de l'Homme, Amnesty International. Le meurtre, l'attaque à main armée, le viol, l'apostasie et le trafic de drogue, à partir de plus de 5 kg d'opium saisis, sont punis de mort en Iran.

Prêt à recevoir des étudiantes voilées de France, Allemagne et Turquie
AFP, 9 septembre
L’Iran est prêt à accepter dans ses universités des étudiantes voilées de France, d’Allemagne et de Turquie pour répondre aux mesures d’interdiction du voile dans ces trois pays.
Selon la télévision, le Conseil suprême de la révolution culturelle, la plus haute instance en charge des questions culturelles et universitaires, a décidé d’accepter des étudiantes musulmanes voilées de ces trois pays sans qu’elles ne soient obligées de passer le concours d’entrée.
Le Conseil a également demandé à l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et aux autres institutions culturelles islamiques de chercher à créer des universités dans les pays où les musulmanes doivent faire face à l’interdiction du port du voile.
Ces derniers jours, des rassemblements ont été organisés devant l’ambassade de France à Téhéran par des groupes islamistes pour protester contre la loi française interdisant le port de signes religieux ostensibles à l’école publique, dont le foulard islamique, qui est entrée en vigueur jeudi dernier avec la rentrée des classes…

Sociétés écran pour les achats nucléaires
Reuters - Paris, 10 septembre
L’Iran utilise de nombreuses sociétés écrans pour acheter du matériel destiné à son programme secret d’armes nucléaire, a déclaré vendredi un groupe d’exilés iraniens qui a fait un rapport précis sur le programme atomique de Téhéran.
Le CNRI a dit que Téhéran utilisait des sociétés écrans pour « faire passer ses activités nucléaires pour un simple travail du secteur privé. » et a divulgué quatre de ces…

Arme atomique dès 2005
Libération, 11 septembre
«L'Iran pourrait avoir, mi-2005, la capacité de construire une bombe atomique», ont affirmé, vendredi à Paris, les Moudjahidin du peuple, la principale organisation d'opposition armée au régime de Téhéran.
«Le régime des mollahs cherche à (...) produire trois bombes atomiques par an» dès l'an prochain, ont averti les Moudjahidin qui, en 2003, avaient révélé les visées militaires de Téhéran.

62% des lauréats sont des filles
Quotidien Hamchahri, 12 septembre
Hossein Rahimi, directeur de l’organisation de l’Evaluation de l’éducation national a annoncé la participation cette année de près d’un million 300 mille bacheliers au concours national d’entrée universitaire. Il a précisé que parmi les 18% lauréats, 62 % sont des filles…

Europe et Etats-Unis se rapprochent sur le dossier iranien
AFP – Vienne, 13 septembre
La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne devaient déposer lundi à l'AIEA une résolution donnant jusqu'en novembre à l'Iran pour prouver qu'il ne fabriquait pas en secret l'arme atomique, tandis que Téhéran refusait toute restriction à son droit au nucléaire civil.
Le projet de résolution européen exige notamment de l'Iran la suspension de toutes ses activités d'enrichissement de l'uranium, que la communauté internationale s'inquiète de voir détournées à des fins militaires, ont expliqué des diplomates…

Protestation d'Iraniens à Bruxelles
Libération, 13 septembre
Des enfants iraniens brandissent des pancartes, lundi à Bruxelles, lors d'une manifestation devant le Conseil des ministres des Affaires étrangères. « Ma mère n'est pas une terroriste», peut-on lire sur une de ces pancartes.
Alors que les ministres étaient réunis pour aborder la question de la coopération de Téhéran avec AIEA, 5.000 personnes, selon les autorités (25.000 selon les organisateurs), ont manifesté leur soutien à la principale organisation d'opposition armée au régime islamiste iranien, les «Moudjahidins du peuple», listés par l'Union européenne comme organisation terroriste depuis mai 2002. A l'appel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), la branche politique de l'opposition iranienne, les manifestants ont lâché des colombes et brandi des portraits de leurs leaders, Massoud et Maryam Radjavi.

Un Iranien bloqué depuis 16 ans à Roissy inspire Steven Spielberg
AP – Roissy, 13 septembre
Il n'a pas d'adresse mais son courrier arrive à destination. La pharmacie prend ses communications téléphoniques et les nombreux établissements de restauration rapide lui assurent les repas.
Mehran Karimi Nasseri, apatride depuis des années, vit dans un monde kafkaïen. Eternel passager bloqué en transit, il habite dans le terminal-1 de l'aéroport parisien Roissy Charles-de-Gaulle depuis 16 ans…
Son étrange histoire a inspiré le dernier film de Steven Spielberg «Le Terminal», avec Tom Hanks, qui sort mercredi [15 septembre] sur les écrans français et lui a rapporté une coquette somme d'argent. Ce qui pourrait lui permettre de changer de vie... s'il le décide…

Arrestation de 80 responsables évangéliques des ADD
Religion Today, 14 septembre
La police iranienne a envahi jeudi la conférence générale annuelle des Assemblées de Dieu d'Iran, arrêtant au moins 80 responsables.
Sans prévenir, un grand nombre de policiers a entouré la propriété de l'église de Karaj [ouest de Téhéran], où se tenait la convention, faisant ensuite irruption dans les locaux.
Ils ont arrêté tous les hommes et les femmes présents au premier jour de la convention annuelle.
Les chrétiens ont été retenus plusieurs heures et conduits les yeux bandés à un endroit qu'ils n'ont pu déterminer. Chacun d'eux a été interrogé séparément par des fonctionnaires des services de sécurité.
Lors des interrogatoires, les autorités ont collecté des informations très précises sur chaque personne, y compris sur ses activités, ses parents et d'autres informations personnelles.
Par la suite, les autorités ont libéré tous les chrétiens arrêtés, à l'exception de 10 pasteurs.
L'endroit où ces 10 hommes sont incarcérés est inconnu, et leurs familles n'ont pas eu l'autorisation d'entrer en contact avec eux.
Les chrétiens évangéliques libérés se sont vus interdire de se rendre aux réunions le vendredi, jour de repos officiel en Iran, où les chrétiens célèbrent leurs cultes.
Seule théocratie du monde, l'Iran a strictement interdit les activités de ses citoyens chrétiens évangéliques, fermant leurs églises et arrêtant les convertis au christianisme dès qu'elle les trouve. En vertu de loi islamique, les apostats qui quittent l'Islam sont passibles de la peine de mort.

Responsable du festival du cinéma arrêté à cause de femmes mal voilées
AFP- Téhéran, 15 septembre
Un responsable du festival du cinéma iranien, A. Davoudi, a été arrêté par la police des moeurs à la suite de protestations d'extrémistes islamistes contre la présence de femmes ne respectant pas le voile islamique lors de la soirée de la remise des prix…
"Après avoir reçu de nombreuses protestations contre le non-respectt du voile islamique par des participantes lors de la soirée du festival du cinéma organisé par la Maison du cinéma, nous avons décidé de convoquer les organisateurs", selon un responsable de la police…
Les organisateurs du festival ont pourtant publié un communiqué pour faire part de leur "profond regret" que "certaines invitées n'aient pas respecté la notice" demandant aux femmes de respecter le voile islamique.
Les journaux Jomhouri Eslami et Kayhan ont dénoncé cette année la présence de femmes et de jeunes filles mal voilées, en publiant de nombreuses photos montrant des filles très maquillées laissant dépasser leur chevelure du foulard, portant des manteaux très serrés et des pantalons courts arrivant au mollet.Depuis la révolution islamique de 1979, toutes les femmes quelle que soit leur nationalité et leur religion sont obligées de porter le voile islamique en Iran.
Ces derniers mois, la police a mené des opérations à Téhéran et dans les grandes villes du pays pour interpeller brièvement des centaines d'Iraniennes pour non-respect du voile islamique.

Amputation
BBC, 17 septembre
Le responsable des relations publiques de l’administration des prisons de la province de Hamedan (ouest) a annoncé l’amputation des doigts d’un prisonnier accusé de vols.

Exécutions, amputations et répression pendant la visite de la délégation européenne
Secrétariat du CNRI, 18 septembre
Alors qu’une délégation de l’Union européenne s’est rendue en Iran pour discuter des droits de l’Homme…, les mollahs ont lancé une nouvelle vague de répression et de violations... Cela reflète la peur du régime de voir les protestations populaires et les émeutes s’étendre avec la rentrée scolaire.
Le média du régime a rapporté l’exécution d’un jeune homme à Dezfoul (sud-ouest) hier. Deux autres personnes ont été condamnées à mort à Téhéran…
Début septembre, les autorités judiciaires ont interdit huit publications et mensuels et plusieurs journalistes ont également été arrêtés…
Durant cette période, selon le média officiel, 283 personnes ont été arrêtées pour avoir assisté à des soirées ou à des fêtes…

Khatami : « Contrôle ou pas, l'Iran ira au bout du nucléaire civil »
AFP – Téhéran, 21 septembre
L'Iran est résolu à mener à bien son programme nucléaire même s'il faut se soustraire à tout contrôle international, a clamé mardi Mohammad Khatami lors d'une parade exaltant la puissance militaire de la République islamique...
L'AIEA… donne à Téhéran jusqu'au 25 novembre pour faire en sorte que tous les doutes soient levés sur la nature de son programme nucléaire…
M. Khatami a vu défiler les équipements de toutes les forces armées, en particulier deux exemplaires du missile conventionnel Chahab 3, à la portée annoncée de 1.300 à 1.700 km, un Chahab 2 et un Chahab 1, selon le commentateur de la manifestation…
Les progrès annoncés par l'Iran de son programme balistique renforcent les préoccupations de la communauté internationale, inquiète que les Chahab 3 ne servent de vecteurs à des charges nucléaires...

Se convertit au logiciel libre
Libération, 21 septembre
L'Iran est le dernier pays en date à envisager de s'affranchir du système d'exploitation Windows de Microsoft en optant pour le logiciel libre Linux, que tout un chacun peut copier gratuitement.
La République islamique ne cherche pas pour autant à diminuer le coût de sa facture informatique, une raison souvent invoquée par les Etats faisant le même choix, car «tous les logiciels en Iran sont des copies, il n'y a pas de copyright en Iran, alors tout le monde utilise les logiciels de Microsoft gratuitement», explique M. Sephery-Rad, le secrétaire du Haut Conseil à l'informatique…
Pour l'Iran, dont un million d'ordinateurs dans les administrations sont équipés de Windows, payer les sommes dues à Microsoft coûterait «beaucoup d'argent», poursuit M. Sephery-Rad. D'où l'alternative Linux, envisageable dans les «deux ou trois ans». Microsoft pourrait ainsi regretter le temps béni du piratage où, au moins, les Iraniens utilisaient ses logiciels.

"Epuration culturelle"
AFP, 21 septembre
Les bahaïs de France ont dénoncé une "épuration culturelle" menée à leur encontre en Iran par le gouvernement de la République islamique, dans un encart paru dans Le Monde daté mercredi.
L’encart dénonce la destruction en juin dernier à Téhéran de la maison du père de Baha allah, fondateur de la foi bahaïsme, "un monument historique, précieux modèle d'architecture islamo iranienne".
Selon le texte, l'Iran livre depuis 25 ans "une guerre sans merci" aux bahaïs et "dans leur volonté farouche de débarrasser l'Iran de sa communauté baha'ie et de faire disparaître jusqu'à son souvenir, voici que les fondamentalistes au pouvoir se mettent à détruire le patrimoine culturel de leur propre pays".
"Les mollahs extrémistes vouent une haine si forte aux baha'is que pour mieux éradiquer leur religion, ils tentent désormais d'effacer toute trace de son existence dans le pays de sa naissance, suivant en cela l'exemple des Talibans face aux imposantes sculptures bouddhistes de Bamian en Afghanistan", poursuit l'encart.Il rappelle la destruction antérieure d'un lieu de pèlerinage, la demeure du Bâb à Chiraz, ainsi que la confiscation de cimetières, la destruction des tombeaux de personnages historiques pour les baha'is et la profanation du sépulcre de Quddus, l'un de leurs apôtres.
Cela s'inscrit dans une campagne internationale des baha'is qui a débuté le 12 septembre par la publication d'une lettre ouverte dans le New York Times, selon le site internet des baha'is de France…

Plus de 5 % de la population sont drogués
Radio Farda, 22 septembre
S’appuyant sur une enquête menée parallèlement avec l’ONU en 2001, M. Vaziran, responsable du département de la Prévention au ministère de la Santé a annoncé que 3 700 000 Iraniens sont drogués.
Ce chiffre est supérieur au taux moyen dans le monde qui est de 3%.

120 exécutions ces six derniers mois
Secrétariat du CNRI, 23 septembre
Selon la presse officielle en Iran un prisonnier a été pendu à Minab le 18 septembre, un autre à Téhéran le 20 septembre et le troisième à Ghazvine le 21 septembre. Ainsi le nombre de prisonniers exécutés de mi-août à mi-septembre se monte à 19 et le nombre total d’exécutions depuis mars 2004 atteint au moins les 120. Il s’agit uniquement des exécutions rapportées par les médias officiels…

Affrontements avec une secte
AFP – Téhéran, 23 septembre
Deux officiers de police iraniens ont été tués et sept autres grièvement blessés mercredi dans le village d'Ouch-Tapeh (nord-ouest) lors d'affrontements avec des "malfaiteurs" membres d'une secte religieuse selon IRNA…
D’après le site Baztab…, « les villageois d'Ouch-Tapeh qui font partie d'un groupe religieux appelé "Ali-Allahi" avaient installé des pancartes à l’entrée du village pour annoncer le retour de l'imam Mahdi. Ils ont attaqué les policiers avec des pierres et des armes à feu"…
Ces derniers mois, des adeptes du groupe Ali-Allahi se sont manifestés à plusieurs reprises, notamment à Téhéran à Qom pour appeler les musulmans à se joindre à eux. Quatre d'entre eux ont été arrêtés au début de l'été à la prière du vendredi de Téhéran…
Selon Ahmad Gheravand, commandant des forces de l'ordre de la province d'Azerbaïdjan occidental (nord-ouest), "depuis un mois, dix policiers ont été tués dans des affrontements avec des malfaiteurs dans la province". Il n’a pas précisé s’il y avait un lien avec les affrontements d'Ouch-Tapeh.

Dépression
Agence de presse estudiantine ISNA, 25 septembre
La dépression est considérée comme affection la plus répandue dans le pays. Les femmes sont les plus exposées à cette maladie.

"Missile stratégique"
AP – Téhéran, 25 septembre
L'Iran a annoncé samedi avoir testé avec succès un "missile stratégique" qui a ensuite été livré aux forces armées du pays, selon la radio nationale du pays.
"Ce missile stratégique a été testé avec succès lors d'exercices militaires des Gardes de la Révolution et livré aux forces armées", a déclaré le ministre de la défense Ali Shamkhani... Il n'a fourni aucun détail sur le missile pour des "raisons de sécurité", tout en précisant que Téhéran était "prêt à faire face à toutes les menaces régionales et extrarégionales"…

Nucléaire
AFP – Téhéran, 26 septembre
Allemagne, France, Grande-Bretagne, principaux interlocuteurs des Iraniens, ont exprimé leur fermeté ces jours derniers lors de l'Assemblée générale de l'Onu.
"Vous faites une grave erreur," a dit le ministre allemand des Affaires étrangères Joschka Fischer à son homologue Kamal Kharazi. Le ministre français Michel Barnier a parlé de "moment de vérité" à propos du 25 novembre.
Si l'AIEA n'obtient pas satisfaction, "on verra dans quelles conditions passer à l'étape suivante qui est celle du Conseil de sécurité", a-t-il déclaré tout en précisant que "nous n'en sommes pas là" et que les Iraniens semblaient avoir compris "la gravité de ce moment"…

Sinistrées de Bam
Quotidien Hamchahri, 26 septembre
Parmi les victimes du tremblement de terre de Bam, les jeunes filles et les veuves du 15 à 25 ans sont les plus affectées par des problèmes psychiques, la dépression, l’angoisse et la drogue…
Un assistant social local explique que les mariages entre les filles de moins de 20 ans et des hommes âgés sont en hausse dans la région. Poussée par la famille, par l’absence de la famille ou par la pauvreté, les jeunes rescapées de Bam sont en effet « vendues » au premier venu souvent âgé ou à des inconnus de la région parmi lesquels des trafiquants de femmes. Les autorités n’ont pas réussi à « sécuriser » la région…

Caisses islamiques de prêt
AFP – Téhéran, 28 septembre
Au moins une personne a été tuée et 18 blessées mardi dans des affrontements entre la police et des épargnants de Nour-Abad (sud-ouest) qui réclamaient le remboursement de leur argent déposé dans une caisse islamique de prêt sans intérêt, a rapporté la télévision…
Selon le site Baztab, "Après l'annonce de la faillite de la caisse, des habitants ont manifesté dans la ville et ont attaqué la préfecture et d'autres bâtiments officiels, incendiant des biens publics". Ces derniers mois, plusieurs villes ont connu des manifestations, parfois violentes, après que des caisses islamiques de prêt sans intérêt se furent trouvées dans l'incapacité de rembourser les épargnants… Ce sont en général des familles défavorisées qui ont recours à ces caisses…
Les caisses islamiques de prêt sans intérêt se sont développées ces dernières années, mais leurs responsables utilisent les fonds recueillis pour investir ou spéculer, ce qui explique leur incapacité à rembourser les petits épargnants lorsqu'ils se présentent en nombre pour se faire rembourser.
Souvent proches des milieux conservateurs, elles échappent à la surveillance du système bancaire…

Vastes Affrontements dans trois villes
Secrétariat du CNRI, 29 septembre.
… La patrouille maritime des pasdarans a attaqué, lundi, une embarcation de trois habitants du secteur sur le littoral de Bandar (sud-ouest). Elle a coulé le bateau et tué les trois hommes… Quand la nouvelle de l’incident s’est répandue dans la ville, les habitants ont manifesté devant le gouvernorat de Hormozegan et ont pris le bâtiment d’assaut. Les forces de la répression ont chargé les manifestants et procédé à de nombreuses arrestations…

Coups de fouet
ISNA, 29 septembre
Des habitants du village de Tabrateh (centre) se sont rassemblés par centaines devant le bureau du chef judiciaire de la province pour manifester leur indignation.
Accusés d’avoir utilisé illégalement de l’eau des puits, ils ont été condamnés par le tribunal à la flagellation et au paiement des amendes.
Un père de martyr[de guerre Iran Irak] de 72 ans a raconté avoir reçu 60 coups de fouet en public. Larmes aux yeux, un autre de 85 ans a dit avoir été fouetté de 60 coups, emprisonné 25 jours et contraint à payer en plus 120 000 toumans. Le troisième, 60 ans et père de deux handicapés a été condamné à payer 500 000 toumans et a subi en plus les 60 coups.

Khatami en Algérie
AP – Alger, 30 septembre
… Mohammad Khatami entame samedi une visite d'Etat de trois jours en Algérie… Depuis 1999, les relations entre les deux pays ont connu un net réchauffement, après une brouille de plusieurs années. Au début des années 90, qui marqua le début de la rébellion islamiste, les autorités algériennes avaient interrompu les relations diplomatiques, accusant Téhéran de soutenir financièrement et politiquement le Front Islamique de Salut (FIS, parti aujourd'hui interdit).

18 octobre 2004

Alerte : Une Iranienne de 13 ans ...

Site Proche Orient.info
Alerte : Une Iranienne de 13 ans condamnée à mort par lapidation
17 octobre 2004
Le Comité de Coordination du Mouvement estutiantin pour la Démocratie en Iran nous informe que Jila, une jeune Iranienne de 13 ans, a été condamnée à mort.Après avoir eu des relations sexuelles avec son frère de 12 ans - qui vient lui-même d'être condamné à recevoir 180 coups de lanière de cuir - une juge de la ville de Marivan (Kurdistan iranien) vient de prononcer, dans le cadre de la charia, sa condamnation à mort par lapidation.Le Comité des étudiants lance une alerte et demande aux États civilisés de se mobiliser.

Amputation des doigts d’un voleur

AFP
16 octobre 2004
Amputation des doigts d’un voleur récidiviste
Un Iranien reconnu coupable de plusieurs vols a été amputé jeudi de quatre doigts de sa main droite, a rapporté samedi le quotidien conservateur Jomhouri Eslami.
L’homme, Hamid H, avait été arrêté en septembre 2003 dans la ville d’Ahwaz (sud-ouest) après plusiseurs cambriolages….

14 octobre 2004

Elle s'immole par le feu ...


AFP : 11 octobre - Une Iranienne est morte en s'immolant par le feu à Khoramabad (ouest) après le refus de son mari de lui acheter une télévision en couleurs, a rapporté lundi le quotidien conservateur Kayhan.

"Une femme de 27 ans avait demandé à plusieurs reprises à son mari d'acheter une télévision en couleurs (...) mais son mari, un simple ouvrier, était incapable de satisfaire sa demande", a indiqué Saïd Darwich, responsable aux urgences de l'hôpital qui a accueilli la victime.

Selon le quotidien, "finalement, après une dispute à propos de l'achat de la télévision, la femme s'est immolée par le feu et elle a succombé à ses brûlures".
Interrogée par l'AFP, la police locale s'est dite incapable de confirmer l'histoire, n'étant généralement pas informée des raisons ou des circonstances des suicides. La police ne s'est pas prononcée sur d'autres explications possibles du drame.

Arrestations de journalistes en Iran


Reuters : 13 octobre - Les autorités iraniennes ont arrêté ces derniers jours au moins six journalistes auteurs d'articles ou de chroniques sur internet, ont rapporté mercredi leurs proches et collègues.
Les sites web d'information et les journaux de chroniques en ligne, appelés "weblogs", connaissent un large succès en Iran où la forte proportion de jeunes parmi la population utilise internet pour s'informer et se distraire.

La politique de musellement des journaux papier, avec la fermeture administrative de plus de 100 publications en quatre ans, a par ailleurs fait d'internet le havre de liberté des journalistes libéraux iraniens.

Les six journalistes et weblogueurs arrêtés ont été identifiés comme Shahram Rafizadeh, Babak Ghafouri-Azar, Rouzbeh Amir-Ebrahimi, Hanif Mazroui, Omid Memarian et Mostafa Derayati par leurs proches.
"Nous ne savons pas où ils sont détenus. On nous a dit qu'ils étaient tenus au secret", a déclaré un proche de l'un des détenus, qui a requis l'anonymat.

L'Association de la Presse iranienne, pro-réformiste, a dénoncé ces arrestations.

"Nous protestons contre ces arrestations. Ignorer les droits des détenus à un avocat est illégal", a déclaré à Reuters Mashallah Shamsolvaezin, un des dirigeants de l'association.
Les organisations internationales des droits de l'homme dénoncent régulièrement le manque de liberté d'expression en Iran, qui selon elles comptent plus de journalistes emprisonnés que tout autre pays du Proche-Orient.

Un porte-parole du ministère de la Justice, Jamal Karimirad, a déclaré mardi à l'agence d'informations des étudiants ISNA que plusieurs journalistes de "sites internet illégaux" passeraient bientôt en procès, inculpés de "propagande contre le régime, actions contre la sécurité nationale, perturbation de l'opinion publique et insulte à la religion".

10 octobre 2004

Marche contre la peine de mort


L'actrice française Catherine Deneuve, le député européen Ari Vatanen, l'avocate Hawa Ibrahim et le chanteur Dan Bigras écoutent le discours de Bianca Jagger, au cours de la marche contre la peine de mort qui a eu lieu à Montréal hier après-midi.

Le 18 novembre, le mari de Dolores Pangilinen sera exécuté. Depuis 1994, il croupit dans une prison des Philippines. Ce père de deux enfants est accusé d'enlèvement et de rançonnement. Dolores implore le ciel que l'exécution de son mari soit reportée.

Hier après-midi, elle distribuait sans relâche des dépliants aux centaines de manifestants qui participaient à la marche clôturant le second Congrès mondial contre la peine de mort. Depuis 10 ans, elle vient en aide aux familles qui ont un proche dans les couloirs de la mort. «J'ai décidé de me battre», dit-elle avec aplomb, dans un anglais approximatif. Elle devait hausser le ton, car les cris des militants, ajoutés à la chanson The Hurricane, de Bob Dylan, projetée par des haut-parleurs, enterraient sa voix. Des manifestants traînaient des squelettes alors que d'autres avaient répondu à l'appel de se vêtir de noir. «C'est absurde de punir le meurtre par le meurtre», a indiqué Louise Fecteau, accompagnée de ses deux garçons.

Plusieurs personnalités publiques étaient présentes. L'actrice Catherine Deneuve, la militante Bianca Jagger, le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, menaient la marche, ainsi que Dan Bigras, Claudette Carbonneau, de la CSN, et le sculpteur Armand Vaillancourt.

Les manifestants scandaient les noms des pays où la peine de mort est en vigueur, dont la Chine, l'Iran, le Tchad, et les États-Unis, fortement montrés du doigt par les intervenants. «La peine de mort dans un pays de vieille démocratie doit cesser», a indiqué Michel Taube, président de l'organisme Ensemble contre la peine de mort et l'un des organisateurs du congrès. «Le congrès avait lieu à Montréal, car la ville constitue une passerelle entre les États-Unis et la communauté internationale», a-t-il rappelé.

Dans son discours, Bianca Jagger a lancé un appel à nos voisins du Sud: «La peine de mort est biaisée, a-t-elle soutenu. En général, les gens qui sont dans les couloirs de la mort sont pauvres ou issus des minorités. En quoi cela peut-il être une application juste de la loi?» L'ambassadrice itinérante pour le Conseil de l'Europe a rappelé que la Cour suprême des États-Unis doit se prononcer, dans les prochains jours, sur la question de savoir si la peine de mort doit s'appliquer aux jeunes de moins de 18 ans.

De son côté, Gilles Duceppe a déploré que le Canada extrade des gens vers des pays qui imposent la peine de mort. Il compte intervenir en ce sens à la Chambre des communes, a-t-il souligné.

«Au Canada, il ne faut rien tenir pour acquis, a indiqué Me Lucie Joncas, vêtue de sa toge. Au Canada, la peine de mort n'est abolie que depuis 1976. Et en 1987, 148 députés de la Chambre des communes ont rejeté la proposition en faveur du rétablissement de la peine capitale, contre 127 députés», a signalé la vice-présidente de l'Association québécoise des avocats de la défense.

En mémoire des personnes exécutées, tous les manifestants se sont allongés sur le sol en fin de parcours, ce qui a mis fin officiellement au congrès.
La conférence préparatoire du troisième Congrès contre la peine de mort aura lieu à Istanbul, au mois de juin prochain.
La Presse

Pour préparer la paix, faites des filles

La démographie est une science passionnante car elle est souvent juste. Les transitions démographiques sont lentes, et l’on peut donc prolonger les courbes avec une certaine assurance – et souvent avec inquiétude. C’est le cas notamment avec les indices de fécondité et le taux de masculinité en Asie. En Inde, en Chine, mais aussi à Taïwan et en Corée du Sud, on assiste au même phénomène : les bébés de sexe féminin sont rejetés, alors que les garçons sont ardemment désirés. Ainsi, en Chine, dans certaines provinces, lorsque naissent dix garçons, on compte seulement huit naissances de filles. Dès lors, on estime qu’il va "manquer" ces prochaines années quelque 100 millions de femmes dans le monde !
Comment expliquer pareille catastrophe démographique ? Bien entendu, les cultures ancestrales jouent pour beaucoup. Mais deux autres facteurs sont venus s’ajouter. D’abord le planning familial : depuis cinquante ans, en Chine, depuis trente ans en Inde, les gouvernements ont incité les familles à avoir peu d’enfants, pour maîtriser la surpopulation. Résultat : le désir de garçon s’est mué en nécessité absolue d’avoir un garçon premier-né (qui restera souvent unique). Seconde circonstance aggravante, les nouvelles technologies, en particulier la généralisation des échographies. Autrefois, on tuait parfois la petite fille ou on la vendait à des trafiquants ; aujourd’hui, on choisit le sexe de son enfant à naître. C’est plus pratique et moralement moins grave.
Dans notre dossier (pp. 44-49), le Prix Nobel d’économie Amartya Sen, qui est lui-même indien, insiste sur les conséquences de cette natalité sélective. Valerie Hudson et Andrea Den Boer, deux politologues américaines qui viennent de publier un livre sur le sujet, sont encore plus alarmistes : selon elles, des sociétés qui compteront tant d’hommes sans femme – ce qu’elles appellent des "branches nues" – peuvent verser à tout moment dans la violence.
Le régime de Pékin, conscient du problème, vient de prendre quelques mesures d’aide, en instituant notamment un système de pension pour les parents de fillettes. Mais le rétablissement sera lent. Et les naissances "manquantes" des années 1980-2010 ne seront pas rattrapables…
Philippe Thureau-Dangin
Courrier international - n° 727 - 7 oct. 2004

04 octobre 2004

Affrontement de deux « mal voilées »...

Quotidien Khorassan, 29 août
Dans le cadre de la lutte contre « le vice », la police des mœurs a interpellé deux sœurs « mal couvertes » à Machad (nord-est) . Elles ont riposté et lors de l’altercation qui a suivi, elles ont enlevé leur voiles et arraché ceux des policières de mœurs. De nombreux passants, hommes et femmes, se sont rassemblés sur les lieux de l’incident et c’est finalement avec l’intervention des agents du Bureau de la lutte contre « la corruption publique », de la Brigade « des infractions féminines » et l’unité auxiliaire des forces de sécurité que l’ordre a été rétabli. Selon le porte-parole de la 4ème chambre judiciaire de Machad, celle-ci a condamné l’une à 200 jours de prison ferme, 40 coups de fouet et une amende de 500 000 rials et l’autre à 6 mois de prison avec sursis.

Lingerie féminine et animaux impurs ...

Lingerie féminine et animaux impurs cibles de la police en Iran
AFP – Téhéran, 28 août
Les Iraniens ne pourront plus regarder les sous-vêtements féminins dans les vitrines des magasins ni acheter des impurs, a décidé la police.
Il est désormais interdit aux magasins d'exposer dans leur devanture de la lingerie féminine mais aussi des "mannequins féminins non voilés et à la silhouette trop visible", selon les règles édictées dans un nouveau manuel de police et rapportées par l'agence estudiantine ISNA.
De même, la police a interdit aux "hommes de vendre de la lingerie féminine" au risque de voir le magasin
fermé.
La police a également interdit aux magasins et aux restaurants de vendre ou d'exposer des chiens, des cochons et des singes, animaux impurs pour les musulmans.
Un instructeur d'auto-école ne peut plus apprendre à conduire à une femme que si celle-ci est accompagnée dans la voiture d'un parent proche.
En outre, selon un haut responsable policier, des fouilles vont être lancées à la suite de plaintes dans les magasins de vêtements à la recherche de caméras cachées et de glaces sans tain dans les cabines d'essayage.
Ces dernières semaines, la police iranienne a interpellé des centaines de femmes ou de jeunes filles pour mauvais port du voile, notamment des foulards trop petits, laissant dépasser les cheveux, des manteaux trop courts ou des pantalons arrivant seulement aux mollets.
Selon la loi islamique en vigueur en Iran, toutes les femmes, Iraniennes ou étrangères, doivent porter le voile islamique.
Tous les ans, durant l'été, la police mène de telles opérations. Mais les dernières en date relèvent à l'évidence d'une volonté de reprise en main morale consécutive à la victoire des conservateurs aux législatives.

03 octobre 2004

Amnesty International

Amnesty International indignée par la nouvelle de l’exécution d’une jeune fille de seize ans
Lundi 23 août 2004
DÉCLARATION PUBLIQUE
Amnesty International a exprimé aujourd'hui, 23 août 2004, son indignation à la nouvelle de l’exécution d’une jeune fille qui serait âgée de seize ans, Ateqeh Rajabi. Ateqeh Rajabi aurait été pendue publiquement le 15 août 2004 dans une rue du centre de Neka, une ville de la province de Mazandaran, au nord de l’Iran, pour « actes incompatibles avec la chasteté (amal-e manafe-ye ofat) ».
Selon certaines informations, Ateqeh Rajabi souffrait de problèmes mentaux et à aucun moment elle n’aurait été assistée d’un avocat.L’exécution d’Ateqeh Rajabi est la dixième exécution d’un mineur en Iran répertoriée par Amnesty International depuis 1990. L’organisation a exhorté les autorités judiciaires iraniennes à mettre fin aux exécutions de mineurs (les personnes âgées de moins de dix-huit ans au moment de l’infraction), de manière à rendre la législation et la pratique judiciaire de l’Iran conforme au droit international relatif aux droits humains.
Un projet de loi fixant à dix-huit ans l’âge minimum pour procéder à une exécution aurait été examiné par le Parlement en décembre 2003, mais il n’aurait pas été ratifié par le Conseil des gardiens, la plus haute instance législative iranienne.
Amnesty International estime que l’exécution d’Ateqeh Rajabi souligne l’urgence pour l’Iran d’adopter une législation qui exclut l’exécution de mineurs, de manière à éviter la répétition de tels actes et faire que l’Iran respecte ses obligations liées au droit international.L’organisation demande aussi instamment aux autorités iraniennes de vérifier si Ateqel Rajabi a bénéficié d’un avocat et si un médecin dûment accrédité l’a estimée psychologiquement apte à être jugée.
Contexte
Selon un article du site iranien d’actualités en ligne Peyk-e Iran, Ateqeh Rajabi a été condamnée à mort il y a environ trois mois par une juridiction de première instance à Neka, dans la province de Mazandaran située au nord de l’Iran, pour « actes incompatibles avec la chasteté ».
Lors de son procès, elle n’aurait pas eu d’avocat et le juge l’aurait sévèrement admonestée à cause de la robe qu’elle portait. Ateqeh Rajabi aurait souffert de troubles mentaux, tant au moment de l’infraction que lors de son procès.
Selon certaines informations, bien que sa carte d’identité indique qu’elle avait seize ans, les autorités judiciaires de la province de Mazandaran ont annoncé lors de son exécution qu’Ateqeh Rajabi était âgée de vingt-deux ans.
Cette affaire aurait attiré l’attention du responsable du pouvoir judiciaire de la province de Mazandaran qui a veillé à ce que son dossier soit traité rapidement par la Cour suprême. En Iran, les condamnations à la peine de mort doivent être entérinées par la Cour suprême avant d’être infligées.
La peine de mort d’Ateqeh Rajabi a été entérinée par la Cour suprême et elle a été pendue en public le 15 août 2004 dans le centre de la ville de Neka. Selon Peyk-e Iran, la personne qui a placé la corde autour de son cou au moment de son exécution était le juge de première instance qui l’avait condamné à mort.
La nuit même pendant laquelle elle a été enterrée, des personnes non identifiées auraient déterré son corps. Sa famille a déposé une plainte et demandé une enquête. Le coaccusé d’Ateqeh Rajabi, un homme dont on ignore l’identité, aurait été condamné à recevoir 100 coups de fouets. Il aurait été libéré après avoir subi sa peine.
En tant que partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et à la Convention des Nations unies relative aux droits de l'enfant, l’Iran est tenue de ne pas exécuter de mineurs. Ces deux traités stipulent que la peine de mort ne peut être prononcée pour des infractions commises par des personnes âgées de moins de dix-huit ans au moment de l’infraction.