07 mars 2023

AFIF INFOS - Février 2023

 

Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

Mystérieuse intoxication collective des écolières en Iran
Une série d'attaques attribuées à des "fanatiques misogynes"opposants à la scolarisation des filles
Le Monde/Le Figaro/AFIF, 28 février 2023
L'affaire d'empoisonnement des écolières qui secoue l'Iran depuis plusieurs semaines, a commencé à la fin novembre lorsque les médias locaux ont fait état de premiers cas d'empoisonnement par voies respiratoires de centaines de filles âgées de +/- 10 ans dans les écoles de la ville de Qom. L’affaire a rebondi ce mardi près de Téhéran où des dizaines de collégiennes ont été empoisonnées. Quelque 35 élèves de l'école de filles de Khayam, à l’est de Téhéran ont été transférées à l'hôpital après avoir des malaises. D’autres élèves ont été empoisonnées dans un lycée de filles à Boroudjerd…
Ces empoisonnements sont le fait de" certains individus" qui cherchent, par cette action, à " fermer toutes les écoles, en particulier les écoles de filles", a révélé dimanche le ministère de la Santé. Des "composés chimiques" disponibles sur le marché sont utilisés, a-t-il précisé, en excluant des substances "d'usage militaire". Un responsable évoque l’empoisonnement intentionnel tandis qu’un autre blâme le dysfonctionnement du système de chauffage!
L'affaire a provoqué une vague de colère dans le pays, où des voix ont dénoncé le silence des autorités face au nombre croissant d'écoles touchées.  Des militants ont comparé les responsables de ces attaques aux talibans en Afghanistan et aux djihadistes de Boko Haram en Afrique de l'Ouest, qui s'opposent à l'éducation des filles.
 
Deux prisonniers pendus alors que le ministre iranien des Affaires étrangères prononçait un discours au Conseil des droits de l’homme à Genève
AFIF, 27 février 2023
La présence et le discours de l’ancien commandant de la Force Qods Hossein Amir-Abdollahian, ministre des Affaires étrangères du régime à la l’ouverture de la 52ème session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève est une insulte aux milliers de victimes des violations flagrantes des droits humains en Iran.
En dehors de répression féroce de la théocratie misogyne depuis la mort en détention de Mahsa Jina Amini le 1- septembre 2022, 18 prisonniers ont été exécuté depuis le 20 février dont deux femmes et deux prisonniers politiques.
 
Deux femmes exécutées à Birjand
AFIF, 26 février 2023
Huit prisonniers, dont deux femmes, , ont été pendus au cours des deux derniers jours. Les deux femmes  dont l’identité et les charges n’ont pas été annoncées ont été pendues le dimanche 26 février à la prison de Birjand.
Une autre femme, Fariba Hosseini, mère de deux enfants a été pendue à la prison de Fardis le 14 février 2023. Elle avait été emprisonnée à Fardis depuis six ans pour meurtre.
Au moins 18 prisonniers, dont deux prisonniers politiques, ont été exécutés en Iran en une seule semaine.
La machine à exécuter et à tuer du fascisme religieux au pouvoir en Iran ne s’arrête pas, même Deux exécutions ont eu lieu au matin du 27 février pendant le discours du ministre des Affaires étrangères au Conseil des droits de l’Homme à Genève.
Record mondial d’exécution de femmes
Une moyenne de 15 femmes sont exécutées par an en Iran
En 2019, le régime des mollahs a pendu 16 femmes, parallèlement à l’augmentation de la répression et des exécutions en Iran. Rien qu’en décembre 2019, six femmes ont été exécutées par le régime dans diverses prisons iraniennes.
 
Davantage de directives contraignantes 
sur le code vestimentaire
-Le personnel des pharmacies doit porter un couvre-chef noir
Agence de presse officielle Fars,25 février 2023
L’Organisation des aliments et des médicaments a annoncé les instructions sur la façon dont le personnel des pharmacies doit s'habiller. Le personnel féminin est tenu de porter un maghnaé, large voile noir couvrant les cheveux et buste. L’organisation précise que la qualité du respect de cette directive sera prise en compte dans l'évaluation des pharmacies.
-Obligation de porter le hijab en dehors du bureau
Roydad 24, 21 février 2023
Mojtaba Al-Yasin, gouverneur adjoint de la province centrale, a déclaré : "Les employées doivent suivre la charia et les règles et règlements légaux en dehors du lieu du travail. En cas de non-respect, "cela sera considéré comme faute administrative, l'employée fautive sera sanctionnée".
Le camp "chasteté et hijab" a été formé dans cette province dans le but d'accorder une attention particulière au domaine vestimentaire et de l'observation du hijab.
-L'adjoint de Raisi qualifie les personnes sans voile de criminelles
Duetshce Welle, 19 février 2023
 Mohammad Dehghan, l'ajoint juridique d'Ebrahim Raisi a qualifié le hijab de "loi, valeur et norme" et celles qui ne l'observent pas comme des criminels.
-"Les femmes qui ne portent pas le voile commettent un crime"
Site officiel entekhab.ir, 16 février 2023
Le procureur adjoint de Khorramabad, Samad Heydari, a déclaré aux journalistes à Lorestan que, selon l'article 638 de la loi sur les sanctions et les peines dissuasives, le fait pour une femme de ne pas porter le voile est un crime et est puni. La peine pour ceux qui commettent des actes criminels contre les responsables de la promotion de la vertu et de l'interdiction du vice ne peut être réduite ou suspendue, et l'émission de la peine ne peut être reportée.
- Suspension de l'adhésion des femmes à la Bibliothèque nationale en raison de non-respect du hijab
Radio Farda- 14 février 2023
L'Organisation nationale des bibliothèques et des documents d'Iran a prévenu en début de semaine un groupe de ses membres féminins indiquant que, conformément au "paragraphe 7, article 10, du règlement interne leur adhésion est suspendue pour ne pas avoir respecté le code du hijab.
-Raisi a souligné la nécessité de prêter attention à la loi en tant que principe socialement compris dans l'importante question du hijab
 Agence officielle ana.press,12 février 2023
Ebrahim Raisi : "Sur la question du hijab, toutes les institutions culturelles et médiatiques sont obligées d'aider à diffuser l'atmosphère de chasteté en expliquant l'approche persuasive et de remplir leur devoir social en produisant un contenu approprié".
-Les cartes nationales des femmes qui ne respectent pas le hijab seront bloquées
Site officiel entekhab.ir, 12 février 2023
Le porte-parole du QG de la promotion de la vertu, Ali Khan Mohammadi, a annoncé qu'en vertu du nouveau plan introduit par le Parlement, si une personne ne respecte pas le code du hijab, sa carte nationale sera bloquée et elle sera privée de tous les services sociaux pendant un mois.
En ce qui concerne la patrouille d'orientation, de nouvelles méthodes sont remplacées.
-"Le non-respect de la loi sur le hijab dans les centres de santé publics et privés est une violation de la loi"
entekhab.ir, 7 février 2023
Bahram Ainollahi, ministre de la Santé : " La question du respect du hijab a été communiquée aux centres médicaux publics. Cette question culturelle est également prise en compte dans l'accréditation des centres privés". "Les hôpitaux et centres médicaux publics sont tenus de fournir des services pour les femmes, par les femmes, dans la mesure du possible. L'échographie des femmes doit être effectuée par des femmes".
 
Une réalisatrice-productrice de films interdite de travail
HRANA, 25 février 2023
Manijeh Hekmat en publiant un article a annoncé : "Il m'est interdit de quitter le pays, il m'est interdit de participer à toute transaction et il m'est interdit de travailler".
Jusqu'au moment de la rédaction de ce rapport, aucune information n'a été obtenue sur les raisons de ces interdictions, mais il est probable que ces interdictions soient dues à son soutien aux manifestations nationales de 2022-2023. 
 
40 ans d’apartheid sexuel : Les femmes restent les principales victimes de viol
Iran HRM, 24 février 2023
Les agressions sexuelles, le viol, des concepts normaux pour les pasdarans lors du soulèvement de 2022. « Ils nous ont d’abord jetés dans une camionnette noire et nous ont bandé les yeux avec un bandeau, attaché les mains avec un fil, puis ils nous ont emmenés dans un endroit qui m’était inconnu. Ensuite, ils ont pris les portables, les sacs et toutes nos affaires, même les produits cosmétiques contenus dans le sac à main et sans aucun interrogatoire pendant le transfert et à l’intérieur du centre de détention, ils nous ont giflé et donné des coups de pied. »
 
Une coach sportive condamnée à 11 ans de prison, 85 coups de fouet et…
Stop Fundamentalism/HRANA, 21 février 2023
Mina Yaqoubi, l'une des accusées dans l'affaire connue sous le nom de "profanation du cimetière des martyrs d'Arak", a été condamnée à la prison, à 85 coups de fouet et à d'autres peines. Dans une vidéo qu'elle a récemment publiée, Mina Yaqoubi déclare qu'elle a été "condamnée par le tribunal révolutionnaire à 8 ans d'emprisonnement et à 2 ans d'interdiction de séjour dans sa ville " et également "par le tribunal pénal à 3 ans d'emprisonnement, à recevoir 85 coups de fouet et à "124 heures de lavage de tombes". 
 
La colère d’une ingénieure iranienne contre le hijab obligatoire
Iran Wire/CSDHI, 20 février 2023
Une femme membre de l’Organisation du génie civil de la province de Téhéran a jeté son hijab lors de l’élection de son conseil d’administration, après avoir été empêchée de se présenter parce qu’elle ne portait pas le hijab obligatoire.
Une vidéo devenue virale sur les médias sociaux le 17 février montre le public, principalement composé d’hommes, qui applaudit lorsque Zeinab Kazempour jette son hijab par terre et s’éloigne de la séance de vote.
"Je ne reconnais pas l’assemblée qui ne permet pas aux candidats de se présenter parce qu’ils ne portent pas de hijab", a déclaré l’ingénieure provocatrice sur scène.
L’acte de défi audacieux de Mme Kazempour intervient au milieu de cinq mois de manifestations nationales déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini en septembre 2022.
 
Le rapport annuel de quatre organisations chrétiennes sur la violation des droits des chrétiens en Iran
Mohabat News, 19 février 2023
"Open Door UK and Ireland", "Christian Solidarity Worldwide", "Article 18" et "Middle East Concern" ont publié ce rapport de 25 pages qui a été préparé conjointement. Elles ont souligné que, contrairement aux affirmations de la République islamique, il n'y a pas de liberté religieuse en Iran.
Le rapport mentionne notamment qu'à côté des récentes manifestations qui ont eu lieu en Iran ces derniers mois, au cours de l'année 2022, un certain nombre de chrétiens "ont fait l'objet de harcèlement, d'arrestation et d'emprisonnement simplement en raison de leurs activités religieuses pacifiques."  La République islamique considère toute foi autre que celle des chiites comme une menace. Selon le rapport annuel publié par l'organisation "Open Doors" le 18 janvier, la République islamique se classe au huitième rang des pays qui s'opposent au christianisme.
 
La vidéo qui a provoqué le licenciement d'une enseignante à Mazandaran !
Roydad 24, 16 février 2023
Le fait de jouer la chanson des gangsters dans une salle de classe à Amol à Mazandaran, a entraîné le licenciement de l'enseignante et l'annulation de sa licence. Le directeur général de l'éducation de Mazandaran a déclaré : "En raison de la diffusion d'une chanson vulgaire par un enseignant d'une école dans le comté de Qaemshahr, les mesures administratives nécessaires ont été prises, et en plus du licenciement de l'enseignant, il est probable que la licence de l'éducatrice soit également annulée".
 
Plus de 600 Iraniens ont perdu un ou deux yeux lors des manifestations
iranhrs.org/Iran HRM, 15 février 2023
Les forces militaires du CGRI visent les yeux des manifestants dans la rue. En cinq mois, plus de 600 manifestants ont été blessés et ont perdu un ou deux yeux à cause des tirs délibérés des forces de sécurité.
"J'étais venu pour donner ma vie, et ils ont pris mes yeux"
Quelques victimes : Hossein Hossein-pour, Kiarash Pour-Rasoul (27 ans), Kouthar Khoshnoudi-kia, Niloufer Aghaei ( 32 ans), Ghazal Ranjkesh, Elaheh Tavakkolian, Bita Kiani (6 ans),…
 
Iran, d'une Révolution à l'autre
Paris : une manifestation en soutien au soulèvement populaire en Iran
CNEWS/AFIF, 12 et 13 février 2023
Un grand rassemblement a lieu ce dimanche 12 février à Paris-Denfert-Rochereau en soutien au soulèvement en Iran .
Organisé par le Conseil National de la résistance iranienne, la manifestation à laquelle participent plus de 10.000 personnes, sera suivie par une marche vers les Invalides.
Le 11 février marquant l’anniversaire du renversement de la dictature du Chah par le peuple iranien en 1979, le CNRI souhaite que le 12 février 2023 se fasse l’écho de "la révolution contre la dictature des mollahs et pour une république démocratique". D’éminentes personnalités européennes et des élus français participent et prennent la parole lors de cette manifestation, qui est aussi l’occasion de courtes mises en scène de rue et d’une grande exposition.
 
La communauté médicale mondiale doit s'élever contre une grave violation du droit international
Iranhumanrights, 10 février 2023
L’avocate Maryam Arvin est enterrée ce vendredi 10 février quatre jours après sa mort suspecte. Ses funérailles ont eu lieu à Sirjan. Elle n’est pas la première détenue à mourir après avoir été libérée de prison. Elle est décédée deux mois après avoir été libérée de prison, a annoncé l’Association des avocats de Kerman le 7 février. La déclaration n’a pas précisé la raison du décès.
Maryam Arvin a été arrêtée le 26 novembre 2022, lors d’une séance du tribunal de Sirjan. Le président du tribunal a ordonné son arrestation pour avoir fait son travail professionnel de défense de son client. Des agents de sécurité ont attaqué Mme Arvin, lui ont arraché son voile et l’ont traînée au sol. Elle conseillait les familles des manifestants détenus à Sirjan
 
Agression des femmes, divulgation de l'affaire de viol de deux femmes dans les prisons de Khamenei
iranhrs.org, 9 février 2023         
Le groupe de hackers Edalat Ali a publié un rapport sur le viol et le passage à tabac de deux femmes détenues par les forces du Corps des Gardiens (CGRI). Selon ce rapport, deux femmes de 18 et 23 ans ont été agressées sexuellement et violées par deux officiers du CGRI nommés Alireza Sadeghi et Alireza Hosseini au début de l'automne 2022, après avoir été arrêtées pendant le soulèvement national. Ces documents ont été signés le 13 octobre 2022 par le procureur adjoint et chef du bureau du procureur général et révolutionnaire de Téhéran, branche 27, Mohammad Shahriari, et envoyés à Ali Salehi, le procureur général et révolutionnaire de Téhéran. Bien qu'elle ait eu connaissance de ces cas de viol, la justice les a couverts.
 
186 mineurs kurdes enlevés par les forces de l'État
Hengaw, 9 février 2023
Au cours des cinq derniers mois, plus de 400 étudiants ont été enlevés par des agences gouvernementales dans différentes villes du Kurdistan, et jusqu'à présent, seuls 186 d'entre eux ont été identifiés. Sur un total de 186 enfants dont l'identité a été vérifiée, 32 étaient des filles et 154 des garçons.
Selon ces statistiques, les cas d'enlèvement d'enfants les plus signalés sont liés à la ville de Javanrood avec 28 cas. De même, 21 cas ont été signalés dans la ville de Sanandaj et 14 cas à Saqqez. Dans la plupart des cas, les enfants kidnappés ont été soumis à des interrogatoires musclés et aucun des droits de protection de l'enfant n'a été pris en compte. Ils ont été condamnés à des amendes, à des peines de prison et à la flagellation. Soran Solaimanpour et Pishwa Ahmadi, tous deux originaires de Sardasht, ont été condamnés à payer une amende de deux millions et 500 mille tomans chacun, Koresh Gravand de Sarabaleh a été condamné à 7 mois de prison, et Arshiya Barzin de Javanroud a été condamné à 3 ans de prison et 74 coups de fouet.
 
Un jeune soumis à la torture physique et sexuelle s'est suicidé à Zahedan
kampain.info, 7 février 2023
Un adolescent baloutche détenu, Benyamin Kohkan, s'est suicidé en raison des graves tortures physiques, sexuelles et mentales qu'il subissait dans le centre pour enfants de la prison de Zahedan.
Benyamin Kohkan, 16 ans, qui a été arrêté par les agents de renseignements des gardiens de la révolution dans cette ville le 3 janvier 2023, s'est suicidé en raison de graves tortures physiques et sexuelles. Lors d'un appel, Benjamin a informé sa mère qu'il avait été soumis à de graves tortures physiques et sexuelles afin de faire des aveux forcés. 
 
The Guardian : agression sexuelle sur manifestants.es en Iran   
"Ils ont utilisé nos hijabs pour nous bâillonner"
The Guardian, 6 février 2023
Des manifestants iraniens racontent avoir été violés, battus et torturés par la police       
Alors que les organisations de défense des droits humains signalent une escalade dans le traitement brutal des détenus, le journal britannique The Guardian s’est entretenu avec 11 manifestants iraniens, hommes et femmes, qui ont déclaré avoir été violés, agressés sexuellement, battus et torturés par les forces de sécurité de l'État pendant leur détention.  
Plus de quatre mois après la mort de Mahsa Amini…, les tentatives des autorités iraniennes pour écraser les manifestations nationales ont vu plus de 500 personnes tuées par les forces de sécurité, dont 70 enfants. À ce jour, quatre manifestants ont été exécutés par l'État, et de nombreux autres risquent d'être condamnés à mort.
Ce n'est pas la première fois que les médias internationaux publient des rapports de viols ou d'agressions sexuelles sur des manifestants iraniens au cours des derniers mois. Auparavant, le New York Times, dans son édition du 17 décembre 2022, avait publié un rapport sur l'utilisation systématique du "viol" comme tactique par les agents de sécurité de la République islamique pour imposer la chasteté et faire taire les manifestantes.
 
La journaliste Elnaz Mohammadi arrêtée
kurdistan-au-feminin/Radio Zamaneh,  5 février 2023
La journaliste Elnaz Mohammadi a été arrêtée ce matin à Téhéran après avoir comparu au tribunal d'Evin pour obtenir quelques explications. Cette arrestation intervient alors que les forces de sécurité ont arrêté Elaheh Mohammadi, sa sœur, il y a quatre mois, et qu'elle se trouve depuis dans un état second. Elnaz, secrétaire du service social du journal ham mihan et sœur d'Elaheh Mohammadi, l'une des journalistes arrêtées pendant le soulèvement national.
Elaheh Mohammadi est emprisonnée depuis 29 septembre pour avoir couvert les funérailles de Jina Mahsa Amini. Elaheh Mohammadi faisait partie des 11 journalistes qui ont publié une déclaration en 2020, critiquant l’Association des journalistes de la province de Téhéran pour avoir gardé le silence sur les agressions sexuelles contre les femmes qui travaillent dans la presse et les médias. Ils ont formé l’Assemblée pour combattre le harcèlement sexuel des femmes dans les médias. L’Autorité judiciaire a inculpé Elaheh Mohammadi en novembre de "propagande contre le système" et "complot contre la sécurité nationale" pour avoir couvert l’affaire Mahsa Amini.
 
Une détenue politique décrit la prison pour femmes d'Ilam
kampain.info, 4 février 2023
Khadijeh (Marsia) Mehdipour, prisonnière politique à Ilam, a déclaré dans un appel que les détenues de cette prison sont privées du droit à l'air frais depuis un an. La situation nutritionnelle est également catastrophique, nous sommes privées de soins de santé. Lorsque nous avons finalement atteint l'établissement de soins de santé, le médecin nous a indifféremment dit de boire de l'eau salée.
 
Tortures mentales et physiques subies par Ghazal Qasemi
Radio Zamaneh, 3 février 2023
Behnam Layeqpour a été tué lors de manifestations dans la ville de Rasht. Les forces de sécurité ont arrêté Ghazal Qasemi, sa petite amie, peu après. Elle a été admise de force à l'hôpital psychiatrique et torturée. La famille de Ghazal Qasemi n'a pas su où leur fille était détenue pendant plusieurs jours, jusqu'à ce qu'une des infirmières de l'hôpital Shafa les informe que Ghazal y était hospitalisée. La famille de Ghazal Qasemi s'est rendue chaque jour à l'hôpital Shafa pour suivre l'état de Ghazal, mais on leur a dit qu'elle n'était pas autorisée à rendre visite à qui que ce soit ni à passer des appels téléphoniques.


Un citoyen baloutche fouetté en public dans le comté de Deldan
balochcampaign, 2 février 2023
La condamnation aux coups de fouet d'un prisonnier baloutche a été exécutée en public à Delgan en présence de militaires et d'autorités judiciaires de cette ville. Aucune information n'est disponible sur l'identité de ce prisonnier baloutche, qui serait fouetté pour vol.
 
D’autres restrictions contre les femmes en Iran
AFIF, 1er février 2023
La Commission judiciaire du Conseil islamique vient d’approuver un projet de loi visant à interdire aux Iraniennes de quitter le pays sans l'autorisation de leur "tuteur". Cette commission a décidé que le "départ des femmes du pays" dans des "conditions normales" doit se faire "avec l'autorisation du tuteur" et "dans des cas particuliers", il doit se faire avec l'ordonnance du tribunal. Auparavant, seules les femmes mariées avaient besoin d'une autorisation pour quitter le pays. Elles avaient besoin de la permission de leur conjoint pour quitter le pays.

Iran : RSF dénonce la condamnation inique de la journaliste ayant interviewé le père de Mahsa Amini
RSF, 31 janvier 2023
La journaliste Nazila Maroofian a été condamnée à deux ans de prison avec sursis pour “propagande contre le régime” et “propagation de fausses nouvelles” le 28 janvier 2023, par la 26e chambre du tribunal révolutionnaire. “J'ai été condamné à deux ans de prison, à une amende de 15 millions de rials iraniens (environ 320 euros) et à une interdiction de quitter le pays pendant cinq ans" a déclaré la journaliste de Rouydad24 depuis son compte Twitter, en précisant que cette décision avait été rendue sans audience ni défense.
Nazila Maroofian a été ciblée par les autorités iraniennes après avoir publié un interview du père de Mahsa Amini sur le site d’information de Mostaghel Online, le 19 octobre 2022. L’article, intitulé “Le père de Mahsa Amini : ‘ils mentent’”, réfutait la version de la mort de la jeune kurde iranienne véhiculée par les autorités, qui attribuait sa mort à des problèmes de santé cachés.