06 avril 2025

AFIF INFOS 2ème partie de mars 2025

Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


RAPPEL
Conférence virtuelle d'AFIF au 69ème forum NGO CSW
AFIF, 17 mars 2025
"Expérience des femmes iraniennes face à la misogynie institutionnalisée" est le titre de la
conférence virtuelle  d’AFIF dans le cadre de la 69ème session de la Commission sur le statut des femmes de l’ONU au 30e anniversaire de la Conférence internationale de 1995 ("Pekin +30").
Avocates, juristes, ingénieurs et militantes des droits humains ont abordé l’arsenal juridique discriminatoire du régime iranien envers les femmes et les impacts de ces lois misogynes sur la vie, le sort et le quotidien des femmes et des filles en Iran :
. La hausse alarmante des sentences et des peines de mort
. Exécutions des femmes
. Mariage forcé ou précoce, souvent associé  de "crimes d’honneur"
. Impact sur l’éducation et l’emploi des femmes
. Les femmes prisonnières politiques en Iran
. La situation des femmes en Iran sous le régime iranien, un rapport à Pékin +30
. La lettre de Forough Taghipour, les jeunes et les unités de résistance à l’intérieur
Maître Dominique Attias, présidente du Conseil d’Administration de la Fondation des Avocats Européens,  a conclu  cette conférence en exposants son regard sur la résistance des femmes iraniennes.

Vieille de 3000 ans, Norouz célèbre l'arrivée du printemps
Les Nations Unies ont reconnu le 21 mars comme la Journée internationale du Norouz, commémorant ainsi une fête pendant laquelle des millions de personnes dans le monde se réunissent pour manger, danser et procéder à un nettoyage de printemps intensif. La fête du Norouz, qui signifie "nouveau jour" en persan, a survécu aux multiples conquêtes et à l’épreuve du temps. Elle tombe le premier jour du calendrier perse (aux alentours de l’équinoxe de printemps) et célèbre le triomphe de la lumière sur l’obscurité ainsi que la renaissance de la nature.

L'année iranienne
1403 (20 mars 2024 – 20 mars 2025) expose un tableau très sombre de la violation persistante des droits humains en Iran. Elle est marquée par une augmentation significative des exécutions. 
Une hausse alarmante de 90% des exécutions de femmes par rapport à l'année précédente (1402). 
Plus de 1150 exécutions dans 94 prisons, soit une augmentation de 42% par rapport à l’an passé. 
38 femmes, 7 mineurs délinquants et 7 prisonniers pendus en public.
925 exécutions (83 % du total) ont eu lieu sous le mandat de Massoud Pezeshkian, depuis le 1er  août 2024. 

Iran utilise des drones pour faire respecter la loi sur le hijab
ONU/HRANA/RTS, 19  et 21 mars 2025 
L’enquête de l’ONU menée ces deux dernières années par  la Mission internationale indépendante d'établissement des faits sur l'Iran, dénonce de graves violations des droits humains commises par les autorités iraniennes, suite aux manifestations massives qui ont suivi la mort tragique de Mahsa Jina Amini en détention (https://news.un.org/fr/story/2025/03/1153971). Les autorités iraniennes ont en effet désormais recours à la reconnaissance faciale pour effectuer leur strict contrôle. A l’aide de caméras, de drones et d’intelligence artificielle, les forces publiques identifient les femmes non voilées à distance et avisent les prévenues par voie électronique.
L’élément clé de ce contrôle est l’application Nazer, soutenue par le gouvernement, qui permet à la police et ses membres de signaler des violations présumées commises par des femmes dans des véhicules, y compris dans des ambulances, des transports en commun et des taxis. Naser permet aux utilisateurs de télécharger la plaque d’immatriculation du véhicule, le lieu et l’heure de l’infraction présumée et d’alerter ensuite la police. 
. Plus de 30000 femmes ont fait l’objet de mesures punitives pour ne pas avoir respecté les règles obligatoires du régime sur le hijab
. Quelques 16 567 cas de violence domestique, 125 féminicides, 33 crimes d’honneur (dont 19 meurtres), 5 agressions à l’acide et 3 suicides au cours de l’année .
. Au moins 3702 manifestations et grèves ont eu lieu et au moins 355 citoyens iraniens ont été abattus par les forces de sécurité.

Les autorités empêchent le transfert à l’hôpital d’une prisonnière politique âgée de 60 ans
wncri.org, 22 mars 2025
Des informations font état d’une détérioration de l’état de santé de la prisonnière politique Azar Korvandi Mousazadeh, 60 ans, détenue à la prison d’Evin. Malgré son état de santé critique, elle s’est vu refuser son transfert à l’hôpital et l’accès à un traitement spécialisé.
Souffrant d’une hernie discale cervicale et de détérioration du tendon de l’épaule... Mère de deux enfants, elle a été arrêtée en été 2019 pour collaboration avec l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI) et promotion de la propagande contre le régime, après avoir organisé des séances de conseil familial dans son jardin personnel à Shahriar. 

Deux militantes soumises à une pression constante à la prison centrale de Sanandaj
Hengaw, 24 mars 2025
Arrêtées lors de la cérémonie de la Journée internationale de la femme le 8 mars, Leila Pashaei et Baran Saeidi, militantes civiles kurdes ont été transférées dans des cellules de quarantaine à la prison centrale de Sanandaj et sont actuellement privées de toute forme de contact. Les deux femmes subissent des pressions pour obtenir des aveux forcés.
Douze jours après leur arrestation, les deux militantes de 45 ans sont toujours privées d’avoir l’accès à un avocat et du contact avec leurs familles.

Militante du syndicat des enseignants condamnée à 3 ans de prison
wncri.org, 24 mars 2025
Kobra Taherkhani, directrice d’école et militante du syndicat des enseignants de Qazvin, a été condamnée à 3 ans de prison et à une interdiction de voyager pendant 3 ans par la branche 2 du tribunal révolutionnaire de Qazvin. Le verdict, rendu en mars 2025, repose sur des accusations d’"insulte à Khamenei" et de "propagande contre l’État".

Deux prisonnières politiques confrontées à de graves difficultés et à la prison d’Evin
wncri.org, 24 mars 2025
Liyan Darvish, une mère de 40 ans, est détenue à  la prison d’Evin depuis mars 2024. Elle purge une peine de 5 ans pour "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale", "insulte à Khamenei" et "propagande contre le régime". Bien qu’elle souffre d’une grave infection des reins et de la vessie et a besoin d’urgence d’un traitement médical, les autorités pénitentiaires lui ont refusé à plusieurs reprises l’accès à des soins appropriés et son transfert vers un hôpital. Sa demande de libération conditionnelle qu’a été approuvée et que le délai légal pour sa mise en œuvre soit arrivé à son terme, les autorités ont refusé de la libérer.
Farzaneh Mohammadi Parsa, une autre détenue politique demeure à Evin plus de 90 jours après son arrestation. Dentiste à Abadan, elle a été arrêtée le 25 décembre 2024 à son domicile à Téhéran, où elle aurait été battue lors de son arrestation. Après avoir passé plus de 40 jours dans le quartier 209, géré par le ministère du Renseignement, elle a été transférée dans le quartier des femmes le 11 février. Les accusations portées contre elle n’ont pas été clarifiées et elle n’a pas eu la possibilité d’être libérée sous caution.

Grève de la faim nationale dans les prisons iraniennes, 61ème mardi de la campagne "Non aux
exécutions en Iran"
AFIF, 25 mars 2025
Les prisonniers politiques de 38 prisons ont entamé une grève de la faim coordonnée le mardi 25 mars 2025, qui marque la 61ème semaine de la campagne des mardis Non aux exécutions en Iran.
Dans leur déclaration, les grévistes ont  condamné la vague continue d’exécutions sous le régime de Massoud Pezeshkian, appelant à une action unie et efficace pour mettre fin à ce qu’ils décrivent comme le recours systématique aux exécutions comme outil de répression.

Varisheh Moradi se voit refuser un traitement médical malgré son état de santé critique à la prison d'Evin
hengaw.net, 29 mars 2025
Varisheh Moradi, prisonnière politique kurde, défenseur des droits des femmes et membre de la KJAR (Société des femmes libres du Kurdistan oriental), a été condamnée à mort par la justice iranienne pour "rébellion armée". Bien qu'elle ait un besoin urgent de soins médicaux, les autorités gouvernementales, en particulier les responsables de la prison d'Evin, lui ont refusé un traitement.
Elle avait été soumise à de graves tortures dans le centre de détention du ministère des renseignements à Sanandaj. Dans un cas, elle a vomi du sang et a perdu connaissance à cause de l'intensité de la torture.
Moradi souffre d'une discopathie lombaire et cervicale et a besoin d’une intervention chirurgicale urgente, vivement recommandée il y a 3 mois par un spécialiste. 

Une femme de 24 ans pendue à la prison centrale d’Ispahan
HRANA/wncri.org, 30 mars 2025
Mahnaz Kakaei a été pendue le samedi 29 mars à la prison centrale d’Ispahan (Dastgerd), après avoir passé 4 ans et 7 mois en détention. Elle avait été condamnée au qesas pour le "meurtre prémédité" de son fiancé. Mahnaz, 24 ans, a été élevée par sa belle-mère et son père qui exerçaient des pressions sur elle pour qu’elle épouse l’homme de leur choix. Elle qui ne voulait pas de ce mariage, avant qu’il n’ait lieu, aurait poignardé à mort son fiancé au cours d’une altercation verbale.
Mahnaz Kakaei, est la 8ème  femme exécutée en Iran en 2025 
En 2024, 61 pendaisons ont eu lieu dans la prison de Dastgerd, à Ispahan, ce qui la place au 3me rang des prisons en termes de nombre d'exécutions.

Plus de deux mois et demi d’incertitude pour Arghavan Fallahi 
wncri.org, 31 mars 2025
Née en 2000, Arghavan Fallahi a été arrêtée le 25 janvier 2025 à Parand et transférée au quartier 209 de la prison d’Evin. Deux mois et demi après son arrestation, elle est toujours détenue à Evin, soumise à des interrogatoires, mais son cas n’a pas été réexaminé. Le manque d’informations sur son état de santé  suscite de vives inquiétudes.
Son père et d’autres membres de sa famille ont également été convoqués et interrogés et détenus… 

HRW réclame la libération inconditionnelle de Narges Mohammadi 
Et la libération tous les autres militants des droits humains détenus arbitrairement
Human Rights Watch – Beyrouth, 31 mars 2025
Les autorités iraniennes menacent de renvoyer la défenseuse des droits humains et lauréate du prix Nobel de la paix, Narges Mohammadi, en prison pour purger le reste de sa peine injuste afin de l’obliger à cesser de défendre ses droits. Les autorités devraient immédiatement mettre fin à leur harcèlement et libérer sans condition la jeune femme ainsi que tous ceux qui ont été arbitrairement détenus pour leurs activités en faveur des droits de l’homme...
Narges Mohammadi a refusé de retourner à la prison d’Evin le 25 décembre 2024, lorsque la suspension temporaire a pris fin. Le 28 décembre, son avocat a présenté une demande à l’Organisation de médecine légale, sous la juridiction de l’Iran, pour prolonger la suspension, conformément aux conseils médicaux. L’Organisation a approuvé sa demande, mais les autorités ont néanmoins fait pression sur elle pour qu’elle retourne en prison. Les médecins de Mohammadi ont déclaré qu’elle avait besoin d’au moins six mois en dehors de la prison pour avoir accès à des examens et soins médicaux complets et réguliers.

24 mars 2025

AFIF INFOS 1ère partie de mars 2025

Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran 

ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

Exécution publique à Esfarayen
iranhr.net/AFIF, 1er mars 2025
Un homme de 28 ans a été exécuté vendredi matin 28 février 2025 en public sur le pont Behesht à Esfarayen dans la province de Khorassan (nord-est).
L'identité de ce prisonnier a été confirmée comme étant celle de Shoayb Rezapoor, 28 ans, qui avait été condamné à qesas pour  "meurtre intentionnel".
Selon une source fiable, il avait été arrêté il y a trois ans et demi pour avoir poignardé une personne à mort et avait été condamné à la peine capitale.
Le site officiel Hamshahri Online a annoncé la nouvelle de cette exécution publique sans mentionner le nom du prisonnier. Il s'agit de la première exécution publique enregistrée en Iran en 2025.
L'Iran est l'un des rares pays où les condamnations à mot sont exécutées en public.

Une femmes et 6 hommes exécutés à la prison centrale de Machhad
Hengaw, 2 mars 2025
Sept prisonniers dont une femme ont été exécutés le samedi 1er mars 2025 à la prison de Vakilabad à Machhad.
La suppliciée Asieh Ghavi-Cheshm, âgée de 45 ans et mère de deux enfants, originaire du village de Khalghabad près de Machhad, avait été arrêtée pour des accusations liées à la drogue et condamnée à mort.
Asieh Ghavi-Cheshm est la 4e femme à être exécutée en Iran en 2025. Avant elle, 3 femmes ont été pendues le 1er, le 6 et le 18 février à la prison d’Adelabad à Chiraz, à la prison de Parsilon à Khorramabad et à la prison centrale de Sari.

7000 personnes en attente d’exécution, selon un expert en Iran
CSDHI, 3 mars 2025
Ahmad Bokharaei, un expert affilié au gouvernement iranien, a déclaré le 27 février 2025 dans une interview accordée à
Didar News que le nombre de personnes en attente d’exécution en Iran avait dépassé les 7000. Il a précisé que nombre d’entre eux sont actuellement détenus à l’isolement et que leur sort est incertain :  "Demain matin, on ne sait pas combien d’entre eux seront encore en vie. Parmi eux, 54 sont classés comme prisonniers de sécurité politique. Chacun d’entre eux représente plus qu’un simple cas individuel, car leur exécution pourrait avoir des implications sociétales plus larges ", a-t-il déclaré.

Un expert de l’ONU condamne le recours du régime à la prise d’otages à des fins diplomatiques
ohchr, 4 mars 2025
La Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la torture, Alice Jill Edwards, a lancé un avertissement sévère concernant le recours croissant des États à la prise d’otages, désignant le régime iranien comme l’un des nombreux gouvernements qui détiennent des ressortissants étrangers et des binationaux sur la base d’accusations fabriquées ou exagérées pour obtenir un levier diplomatique.
Dans son rapport (A/HRC/58/55) au Conseil des droits de l’homme, Edwards a constaté qu’au moins 66 cas de prise d’otages par l’État ont été signalés en Iran depuis 2010. Elle a averti que les journalistes, les travailleurs humanitaires, les universitaires, les voyageurs d’affaires et les défenseurs des droits de l’homme sont particulièrement vulnérables à ces détentions. "La prise d’otages est une cruauté pure et dure, qui implique presque toujours la torture", a-t-elle déclaré.


TRIBUNE. Les femmes iraniennes, la force du changement, pionnières d’un combat universel
LA DEPECHE, 8 mars 2025
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, un collectif international signe une tribune en soutien à la lutte des femmes iraniennes pour la liberté. Dominique Attias, présidente du conseil d’administration de la Fondations des avocats européens, Elisabeth Badinter, philosophe, Ingrid Betancourt, autrice, ancienne sénatrice de la Colombie, ou encore Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat figurent parmi les signataires de ce texte, que La Dépêche du Midi publie
.
«Le courage surprenant des femmes iraniennes durant le soulèvement de 2022-2023 est resté à jamais gravé dans nos mémoires. Dans son rapport au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, la mission internationale indépendante dénonçait « les nombreuses violations graves des droits humains et des crimes de droit international commis contre les femmes et les filles en République islamique d’Iran… »
Premières Signataires :
Jelena Aparac, ancien membre et présidente-rapporteur du Groupe de travail des Nations Unies sur l’utilisation de mercenaires
Rosalia Arteaga, ancienne présidente de la République de l’Équateur
Dominique Attias, présidente du conseil d’administration de la Fondations des avocats européens
Elisabeth Badinter, philosophe
Alice Benhamou Panetta, Présidente Nationale Fondatrice de VLF (Vivent les femmes)
Ingrid Betancourt, autrice, ancienne sénatrice de la Colombie
Alda M. Facio, Ancienne présidente-rapporteur du Groupe de travail de l’ONU sur la discrimination à l’égard des femmes et des filles
Ghada Hatem-Gantzer, Praticien hospitalier, Fondatrice de la Maison des femmes
Elisabeth Rabesandratana, avocate auprès de la Cour pénale internationale.
Noanne Tenneson, Directrice Générale de l’Alliance des Avocats pour les Droits de l’Homme (AADH)
Laurence Tubiana, présidente de la Fondation européenne pour le climat
Catherine Wihtol de Wenden, Directrice de recherche CNRS                                                        

Une liste exhaustive des prisonnières politiques en Iran par HRANA

Le 8 mars à la prison d’Evin – Un témoignage de lutte et de résistance de Forough Taghipour
wncri, 8 mars 2025
À l’occasion de la Journée internationale de la femme, la prisonnière politique Forough Taghipour, actuellement détenue dans le quartier des femmes de la prison d’Evin, a rédigé un témoignage relatant de ses années de résistance, d’emprisonnement et de défi inébranlable face à la tyrannie religieuse. Familiarisée avec les notions de prison et de répression depuis son enfance, elle raconte ses expériences personnelles et le chemin ardu que les femmes iraniennes ont parcouru dans leur quête de liberté et d’égalité. Inspirée par Maryam Radjavi, Forough Taghipour entrevoit un avenir libéré de l’oppression et de l’injustice, réaffirmant sa foi inébranlable dans le changement et en la victoire finale.
Forough Taghipour a été libérée en février 2023 après avoir purgé trois ans de prison, avant d’être à nouveau arrêtée le 21 août 2023. Le 14 février 2024, la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamnée à 15 ans de prison.

La Mission d’établissement des faits de l’ONU signale la poursuite des crimes contre l’humanité en Iran
ohchr, 12 mars 2025
La Mission internationale indépendante d’établissement des faits des Nations Unies sur l’Iran a publié un résumé préliminaire de ses conclusions en prévision de la présentation de son rapport complet lors de la 58e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Ce rapport, fondé
sur plus de 38000 éléments de preuve et 281 témoignages, confirme que la dictature cléricale continue de commettre de graves violations des droits humains et des crimes contre l’humanité à la suite des manifestations de 2022 déclenchées par la mort de Jina Mahsa Amini.
La Mission d’établissement des faits (MEF) a constaté que les autorités de l’État ont systématiquement eu recours à la force meurtrière, à la torture et à la détention arbitraire contre les manifestants et ont déguisé les exécutions extrajudiciaires de "suicides". Elle a également révélé que les simulacres d’exécution étaient largement utilisés comme forme de torture psychologique dans les centres de détention.

Une 5ème femme exécutée à Ispahan
IHRNGO/AFIF, 13 mars 2025
Depuis le début de l’année 2025, une 5ème femme a été pendue à la prison centrale d'Ispahan
(Dastgerd) le 1er mars.
 Son identité a été établie comme étant Nasrin Barani, 29 ans, originaire d'Ispahan. Elle avait été condamnée au qesas (châtiment en nature) pour meurtre.
L'Iran est le pays qui exécute le plus grand nombre de femmes dans le monde. En 2024, au moins 34 femmes ont été exécutées pour des motifs liés à la drogue, au meurtre et à la sécurité en Iran, ce qui représente le nombre le plus élevé d'exécutions de femmes enregistré depuis plus de 15 ans.

Deux autres femmes exécutées à Oroumieh
wncri.org, 16 mars 2025
Mojgan Azarpisheh et Kowsar Baghernejad avaient tous deux été reconnus coupables de meurtre avec préméditation dans des affaires distinctes et avaient déjà été condamnées à mort par le système judiciaire du régime iranien. Mojgan Azarpisheh avait été emprisonnée pendant 6 ans, tandis que Kowsar Baghernejad avait passé 4 ans derrière les barreaux, dans l’attente de son exécution.
Avec l’exécution de ces deux femmes, le nombre de femmes exécutées en Iran en 2025 s’élève à sept.

Conférence virtuelle d'AFIF à la 69è NGO CSW
AFIF, 17 mars 2025
"Expérience des femmes iraniennes face à la misogynie institutionnalisée" est le titre de la conférence virtuelle  d’AFIF dans le cadre de la 69ème session de la Commission sur le statut des femmes de l’ONU au 30e anniversaire de la Conférence internationale de 1995 ("Pekin +30").
Avocates, juristes, ingénieurs et militantes des droits humains ont abordé l’arsenal juridique discriminatoire du régime iranien envers les femmes et les impacts de ces lois misogynes sur la vie, le sort et le quotidien des femmes et des filles en Iran :
. La hausse alarmante des sentences et des peines de mort
. Exécutions des femmes
. Mariage forcé ou précoce, souvent associé  de "crimes d’honneur"
. Impact sur l’éducation et l’emploi des femmes
. Les femmes prisonnières politiques en Iran
. La situation des femmes en Iran sous le régime iranien, un rapport à Pékin +30
. La lettre de Forough Taghipour, les jeunes et les unités de résistance à l’intérieur
Maître Dominique Attias, présidente du Conseil d’Administration de la Fondation des Avocats Européens,  a conclu  cette conférence en exposants son regard sur la résistance des femmes iraniennes.

ONU-Iran
1er Rapport de Mai Sato au Conseil des droits de l’homme des Nations unies
ohchr.org, 18 mars 2025
Mai Sato, rapporteuse spéciale des Nations unies sur l’Iran a présenté son 
premier rapport (A/HRC/58/62) lors de la 58e session annuelle du Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève.
Dans son premier rapport au Conseil des droits humains des Nations unies, Dr Sato a déclaré que l’augmentation extraordinaire du nombre d’exécutions signalées en 2024, avec plus de 900 cas enregistrés, fait de l’Iran de loin le pays qui applique le plus la peine de mort par habitant dans le monde. Elle se dit particulièrement préoccupée par les cas de condamnation à mort de militantes, fondés sur des infractions liées à la sécurité nationale définies de manière générale.
Le rapport fait état de l’augmentation de la violence contre les femmes et des féminicides, d’au moins 179 cas de féminicide en 2024 et note que le système juridique iranien offre des protections troublantes aux auteurs masculins…

                                                                                           Paris, 21 mars 2025

 

 

 


21 mars 2025

Conférence virtuelle d'AFIF à la 69è NGO CSW

 


Conférence virtuelle
 
d’AFIF dans le cadre de la 69ème session de la Commission sur le statut des femmes de l’ONU au 30e anniversaire de la Conférence internationale de 1995 ("Pékin +30")



https://drive.google.com/file/d/16LYk9B-K_pTjUyGbeXUF0VYChfkl0_uf/view?usp=drive_web

"Expérience des femmes iraniennes face à la misogynie institutionnalisée"

 Simin  Nouri      Présentation et  Interlocution

 Sara Nouri-Meshkati, avocate au barreaux de Paris

Arsenal  juridique discriminatoire envers les femmes

Constitution  Codes pénal et civil

Impacts sur la vie, le sort et le quotidien des femmes

 Zohreh Bijanyar, cheffe d'entreprise et militante des droits humains

La hausse alarmante des sentences et des peines de mort

Exécutions des femmes

Mahan Taraj, juriste et créatrice du podcast L'Iran décrypté

"Mariage forcé ou précoce" suivi de "Crime d’honneur"

Fahimeh Ponsonnaille Ingénieure de formation, Nominée pour le prix Ingénieuse 2020 pour son engagement pour la promotion des femmes dans les métiers de STIM , Spécialiste en vente et management de projet dans l’industrie

Impact sur l’éducation et l’emploi des femmes

 Azadeh Alemi, présidente de l’association Femmes, Liberté et Laïcité (FLL)

Les femmes prisonnières politiques en Iran

Elham Zanjani, membre de la Commission des femmes du CNRI   


La situation des femmes en Iran sous le régime iranien, un rapport à Pékin +30

Asal Rezapour Mahin, étudiante et militante des droits humains

La lettre de Forough Taghipour, les jeunes et les unités de résistance à l’intérieur

Dominique Attias, Avocate, Présidente du Conseil d’Administration de la Fondation des Avocats Européens , Ancienne Présidente de la Fédération des Barreaux d’Europe, Ancienne Vice-Bâtonnière de l’Ordre des Avocats à la Cour d’Appel de Paris

Regard et observations

 

05 mars 2025

AFIF INFOS 2ème quinzaine de février 2025

 Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran 

ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Au moins 55 prisonniers dont 3 femmes sont exécutées au cours du mois de février 2025 en Iran
Maryam Kaviani a été pendue le 1er février dans la prison de Parsilon, à Khorramabad. 
Mahtab Qazizadeh a été exécutée le 6 février dans la prison centrale de Sari.
Nommée Bagheri Nejad, 45 ans, pendue le 18 février à la prison d’Adelabad à Chiraz. 
Le premier pays exécuteur de femmes au monde


Féminicide, crime d’honneur
Du 15 au 27 février, au moins 7 femmes iraniennes ont été tuées par ceux qui sont censés les protéger, leurs maris et leurs pères. Ces tragédies mettent en lumière la crise actuelle de la violence fondée sur le genre, perpétuée et institutionnalisée par les lois profondément misogynes en vigueur en Iran.

Confirmation de la condamnation à mort de Sharifeh Mohammadi
Médias, 17 février 2025
Le Tribunal révolutionnaire de Rasht a de nouveau prononcé la peine de mort à l’encontre de Sharifeh Mohammadi, militante syndicaliste emprisonnée à la prison de Lakan. 
Selon la décision, émise par le chef du tribunal révolutionnaire de Rasht, et communiquée à ses avocats, elle a été condamnée à mort pour "rébellion par appartenance à l’un des groupes d’opposition". Sa condamnation à mort avait été annulée par la section 39 de la Cour suprême, et son affaire avait été renvoyée à une section parallèle. Cependant, la Cour vient de réaffirmer sa condamnation à mort.
Arrêtée par les forces de sécurité le 5 décembre 2023 Sharifeh Mohammadi a été a été maintenue à l’isolement pendant plusieurs mois. Initialement, elle a été accusée de "propagande contre le régime", mais plus tard, les autorités judiciaires ont changé le chef d’accusation en "rébellion". Pendant sa détention, elle a été soumise à de graves tortures physiques et psychologiques pour lui extorquer des aveux forcés.
AMNESTY INTERNATIONAL – La défenseure iranienne des droits humains Sharifeh Mohammadi risque d’être exécutée après qu’un tribunal révolutionnaire de Rasht, dans la province de Guilan, l’ait à nouveau condamnée à mort en février 2025.

La lutte des enfants atteints de cancer en Iran : Difficultés financières, corruption et défis médicaux
CSDHI, 18 février 2025 
Le cancer reste l’un des problèmes de santé les plus urgents en Iran, et son impact sur les enfants est particulièrement dévastateur. Parmi les nombreux défis que doivent relever les familles confrontées au cancer de l’enfant, la charge financière et la montée en flèche du coût des traitements figurent parmi les plus graves.
Alireza Varasteh, directeur général de l’Institut de soutien aux enfants atteints de cancer dans le Khorassan, a souligné ces préoccupations croissantes lors d’une récente conférence de presse. Il a révélé que l’institut enregistrait 20 nouveaux patients atteints de cancer chaque mois, et que de nombreuses familles abandonnaient le traitement en raison de contraintes financières. Cette triste réalité souligne l’urgence de réformes systémiques et d’un soutien accru aux familles touchées.
L’augmentation du coût du traitement du cancer
Shima Sharifi, présidente du conseil d’administration de l’Institut de soutien aux enfants atteints de cancer, s’est fait l’écho de préoccupations similaires, soulignant que l’obtention de fonds pour les médicaments et les traitements reste l’un des défis les plus importants. Elle a cité en particulier le médicament Nelarabine, utilisé dans le traitement de la leucémie, dont le prix a connu une hausse vertigineuse de 127 % au cours de l’année écoulée. Ces hausses drastiques ont exercé une pression financière insupportable sur les familles, dont beaucoup luttent déjà contre la détérioration de la situation économique en Iran.

Des étudiants iraniens condamnent le meurtre d’Amir Mohammad Khaleqi 
Iran Focus, 19 février 2025 
Amir Mohammad Khaleqi, étudiant de 19 ans en gestion d’entreprise à l’Université de Téhéran, a perdu la vie dans la soirée du mercredi 12 février, après avoir été poignardé par des  "agresseurs"  près de l’université.
En réponse à cet assassinat, des étudiants iraniens des universités Beheshti et Allameh Tabatabaï ont publié des déclarations distinctes mardi 18 février, critiquant "le manque de sécurité" dans la société et "l’incompétence et l’inefficacité" du gouvernement.
Ils ont exigé une réponse "immédiate, complète et décisive" de la part des autorités face à ce "crime déchirant". Ils ont fermement condamné le meurtre d’Amir Mohammad Khaleqi à la suite d’une "attaque brutale par des voleurs armés" et l’ ont décrit comme "une indication claire de la détérioration de la situation en matière de sécurité autour des campus universitaires et des menaces croissantes qui pèsent sur la vie des étudiants".

56e mardi de la campagne des prisonniers contre la peine de mort en Iran
AFIF, 18 février 2025 
Le mardi 18 février, des détenus de 36 prisons du pays ont entamé une grève de la faim dans le cadre de la 56e semaine consécutive de la campagne  Non aux exécutions . Les détenus de la prison de Dizel-Abad à Kermanchah se sont joints à la protestation, marquant ainsi une vague grandissante de résistance derrière les barreaux. Dans leur déclaration de cette semaine, ils expriment la solidarité avec la famille et les amis d’Amir Mohammad Khaleqi, un étudiant de l’université de Téhéran décédé dans des circonstances suspectes. La campagne tient le gouvernement pour responsable de sa mort tragique et appelle à la solidarité des étudiants à travers le pays pour protester contre cette injustice.
La campagne condamné également la répression violente des manifestations à Dehdacht, où les forces de sécurité ont tiré à balles réelles sur les manifestants. 

Iran : au moins 975 personnes ont été exécutées en 2024, selon deux ONG
AFP/ IHR/ ECPM, 20 février 2025
Au moins 975 personnes ont été exécutées en Iran en 2024, une "escalade effroyable" du recours à la peine de mort comme moyen de "répression politique" par la République islamique, dénonce un rapport publié jeudi par deux ONG. Ce chiffre "extrêmement choquant", le plus élevé depuis que ce recensement a commencé en 2008, est probablement sous-estimé, la grande majorité (90%) des exécutions n'étant pas rendues publiques, selon l'organisation iranienne Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, et l'ONG française Ensemble contre la peine de mort (ECPM) qui ont rassemblé de nombreux témoignages.
Le ministère des Affaires étrangères français a condamné ce jeudi "avec la plus grande fermeté" ces exécutions, "symbole de la répression implacable qui s’abat sur tous ceux qui osent exprimer les aspirations légitimes de liberté du peuple iranien", demandant leur arrêt.

"Les femmes, force du changement", conférence internationale à Paris appelle à un Iran libre et démocratique
Wncri.org/AFIF, 23 février 2025
Organisé par la Commission des femmes du CNRI en amont de la Journée internationale des femmes à Paris, la conférence annuelle  internationale "Femmes, force du changement – Iran libre 2025" a réuni le 22 février un ensemble diversifié de dirigeantes et personnalités distinguées, des militantes et des défenseures des droits humains pour aborder la lutte des femmes iraniennes contre l’oppression systémique. La conférence a servi de plateforme pour condamner les lois discriminatoires imposées par la théocratie en place et pour souligner le leadership des femmes dans la lutte pour la démocratie.
Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, a prononcé un discours liminaire convaincant, rendant hommage aux femmes iraniennes qui défient l’oppression depuis des décennies. Elle a décrit leur combat contre le hijab obligatoire, la religion imposée et la gouvernance répressive comme une bataille pour la dignité humaine. 
La conférence de 2025 est particulièrement significative, car elle s’inscrit dans les thèmes de la CSW69 (2025), mettant en avant les droits des femmes et l’égalité des sexes à l’échelle mondiale. L’événement a été marquée par une série de discours puissants prononcés par d’anciens chefs d’État, des parlementaires et des défenseures des droits des femmes. Les participantes ont appelé à une action mondiale concrète pour demander des comptes au régime iranien et pour soutenir la lutte pour un changement démocratique en Iran.

ONU-Iran
A/HRC/58/NGO/301, 27 février 2025
La déclaration de plusieurs ONG présentée à la 58ème session du Conseil des droits de l’homme (24 février-4 avril 2025) à Genève sur :
La nécessité de réagir à la hausse alarmante des exécutions en République islamique d’Iran…
Prisonniers politiques condamnés à mort…
Les exécutions utilisées pour étouffer la dissidence…
Il est temps de mettre en place un mécanisme de responsabilité…
La déclaration a été signée par de nombreuses association dont AFIF.

La chanteuse Hiwa Seyfizadeh arrêtée
HRANA, 28 février 2025
Dans la soirée du jeudi 27 février, Hiwa Seyfizadeh, chanteuse de musique traditionnelle iranienne, a été arrêtée par les forces de sécurité lors d'un concert à Téhéran et emmenée dans un lieu non divulgué. Agée d'environ 27 ans, Hiwa est chanteuse traditionnelle, instructrice de musique et joueuse de tombak (tambour iranien), résidant à Téhéran. Hiwa Seyfizadeh, a été arrêtée lors de son concert au Roo Be Roo Hall dans la capitale.
Au moment de la rédaction de ce rapport, les raisons de son arrestation et les charges retenues contre elle restent inconnues.

ONU-Iran
Les experts de l’ONU demandent à l’Iran d’arrêter l’exécution de deux prisonniers politiques
28 février 2025 
Un groupe d’experts des droits de l’homme des Nations Unies a exhorté le gouvernement iranien à arrêter l’exécution des prisonniers politiques, Behrouz Ehsani et Mehdi Hassani, dont les condamnations à mort ont été récemment confirmées par la Cour suprême d’Iran malgré les allégations de torture et d’aveux forcés.
Dans une déclaration publiée sur le compte officiel X  de l’ONU, les experts soulignent que l’exécution d’individus pour des infractions liées à la sécurité nationale, définies de manière large, sans garantir un procès équitable, constitue une violation du droit international relatif aux droits de l’homme.
Appel  direct de Mai Sato pour un sursis d’exécution
Le mardi 25 février 2025, Mai Sato, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran, a également publié une déclaration en persan sur son compte personnel X, appelant à un arrêt immédiat des exécutions : « J’appelle la République islamique d’Iran à mettre fin à l’exécution de Behrouz Ehsani et de Mehdi Hassani. Leurs condamnations à mort ont été confirmées par la Cour suprême à l’issue de procès qui auraient été entachés de torture et d’aveux forcés. »
Mai Sato, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran
Margaret Satterthwaite, Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats
Morris Tidball-Binz, rapporteur spécial des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires