06 janvier 2025

AFIF INFOS Décembre 2024

 Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 

ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Plus de 1000 exécutions répertoriées en 2024 en Iran
Ce nombre record inclut 34 femmes, 7 mineurs délinquants, et 119 membres de la communauté baloutche exécutés dans 86 prisons réparties sur l'ensemble des provinces, 4 pendaisons effectuées en public.
Près de la moitié des prisonniers exécutés en 2024 (502 citoyens) l'ont été pour des accusations liées à la drogue.
Les exécutions ont augmenté de 16 % par rapport à 2023. 47 % des pendaisons ont eu lieu durant le dernier trimestre de 2024, une période marquée par des tensions accrues et des revers du régime à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Certains ONG estiment le nombre d'exécutions en 2024 en Iran à plus de 1000 sachant que certaines pendaisons avaient eu lieu en secret.

Alors que 2024 touche à sa fin, d'innombrables actes témoignent de la résistance du courageux peuple iranien : des prisonniers politiques poursuivant leur combat derrière les barreaux surpeuplés, des femmes rejettent l’obligation du hijab en prenant des risques, des familles réclament justice pour les proches tués lors des manifestations, différentes couches de la population protestent contre l’injustice et revendiquent la liberté…

AFIF s’active depuis plus de 27 ans à faire entendre la voix des Iraniens en particulier des femmes et des filles  qui vivent sous une théocratie outrancièrement misogyne. Pour continuer à avancer, nous avons besoin de l’aide de tous ceux et celles épris de liberté, de justice et de l’humanité pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les souffrances et les aspirations de ce grand peuple héritier d’une culture multimillénaire.

Statistiques choquantes sur les exécutions de femmes en Iran, 34 femmes exécutées en 2024
wncri.org, 31 décembre 2024
Le régime clérical n’utilise pas les exécutions pour punir les délinquants ou les criminels, mais plutôt comme un moyen d’instiller la peur dans la société et d’assurer sa survie. Par conséquent, le régime détient non seulement le taux d’exécution par habitant le plus élevé au monde, mais aussi le triste record du plus grand nombre de femmes exécutées dans le monde.
Sur les 997 personnes exécutées en Iran en 2024, 34 étaient des femmes. À première vue, la présence de 34 femmes sur près d’un millier d’exécutions ne semble pas particulièrement élevée. Cependant, il est important de considérer qu’aucun autre pays n’exécute ne serait-ce qu’un dixième de ce nombre de femmes.
5000 condamnés dans le couloir de la mort
Selon les informations réunies par la résistance iranienne, plus de 5000 prisonniers en Iran sont actuellement dans le couloir de la mort. Si ces condamnations sont prononcées sous divers prétextes, elles visent avant tout à préserver le régime clérical, ce qui les classe dans la catégorie des exécutions politiques.
L’année dernière, 2 prisonnières politiques kurdes, Pakhshan Azizi et Varisha Moradi, ont été condamnées à mort…

L'Italie demande à l'Iran de libérer la journaliste Cecilia Sala
Euronews avec AP, 28 décembre 2024
L'Italie demande à l'Iran de libérer et laisser partir la journaliste Cecilia Sala. L'Italienne de 29 ans est détenue à l'isolement dans la prison d'Evin à Téhéran.
Le ministre italien de la Défense dénonce une "arrestation inacceptable".
La jeune femme travaille notamment pour le journal Il Foglio dont le rédacteur en chef rappelle que "le journalisme n'est pas un crime" , "Cecilia avait un visa régulier en Iran. Elle n'était pas sous couverture. Cecilia n'est pas une aventurière. C'est une journaliste compétente, bonne, préparée et prudente".
Cecilia Sala est entrée en Iran avec un visa de journaliste le 12 novembre. La police iranienne l'a arrêtée le 19 décembre, la veille de la date où elle devait rentrer en Italie.
L'ambassadrice de Rome en Iran a obtenu de rendre visite à la journaliste dans sa prison.
Selon la diplomate italienne, Cecilia Sala est "en bonne santé".

L’état critique de la militante détenue Sharifeh Mohammadi
CSDHI, 26 décembre 2024
Une audience sur les accusations de Sharifeh Mohammadi s’est tenue le 19 décembre au tribunal révolutionnaire de Rasht, qui faisait suite à l’annulation de sa condamnation à mort par la Cour suprême et au renvoi de l’affaire devant cette section. Au cours de la séance, dont une partie s’est déroulée en ligne, Sharifeh Mohammadi s’est défendue contre les accusations portées contre elle.
La militante syndicale a été arrêtée par des agents de sécurité le 4 décembre 2023 et détenue à l’isolement pendant plusieurs mois. Accusée de "propagande contre le régime", elle a été soumise à des tortures physiques et psychologiques prolongées pour lui extorquer des aveux forcés. Les autorités judiciaires ont par la suite porté l’accusation sur baghi en raison de son appartenance à un groupe d'opposition et l’ont condamnée à mort. Sharifeh, son mari, sa famille et le parti Komala ont nié ces accusations. L’ampleur des tortures physiques et psychologiques infligées par les agents du ministère du renseignement a suscité l’inquiétude des autorités pénitentiaires, qui craignaient pour sa vie.

ONU-Iran
Les experts s’alarment du ciblage systématique des femmes bahaïes
OHCHR, 23 décembre 2024
Des experts indépendants des droits de l’homme* ont exprimé aujourd’hui leur vive inquiétude face à ce qui semble être une augmentation du ciblage systématique des femmes bahaïes dans l’ensemble du pays.
Les experts ont déclaré que les femmes bahaïes étaient visées par des arrestations, des convocations à des fins d’interrogatoire, des disparitions forcées, des perquisitions à leur domicile, la confiscation de leurs biens personnels, des restrictions à leur liberté de mouvement et des privations de liberté consécutives et prolongées.
Les femmes bahaïes représentent les deux tiers de tous les prisonniers bahá’ís en Iran, un grand nombre d’entre elles étant détenues sans procédure régulière et sans que l’on sache où elles se trouvent.
« Dans le contexte plus large du ciblage des femmes en Iran et des défis posés par l’égalité des sexes, cette augmentation spectaculaire de la persécution des femmes bahaïes est une escalade alarmante », ont déclaré les experts. « Cela affecte un groupe de personnes qui font face à une discrimination et à une persécution intersectionnelles : en tant que femmes et en tant que membres de la minorité religieuse bahaïe », ont-ils ajouté.
Cette escalade survient alors que les femmes bahaïes continuent d’être confrontées à des incidents permanents de persécution auxquels sont confrontés tous les bahaïs, y compris le refus de l’enseignement supérieur et les restrictions économiques et culturelles, qui s’étendent sur toute leur vie, les affectant intellectuellement, socialement et économiquement puisqu’elles sont interdites d’université et d’emploi public uniquement en raison de leur foi.

La prison iranienne de Ghezel Hesar sanctionnée par les États-Unis
Iran Focus, 21 décembre 2024
Le Département du Trésor et le Département d’État des États-Unis ont annoncé jeudi 19 décembre avoir sanctionné la prison de Ghezel Hesar à Karaj. 
"La prison de Ghezel Hesar a été jugée responsable par le Secrétaire d’État, conformément à l’article 106 de la CAATSA, de violations flagrantes des droits de l’homme internationalement reconnus, à savoir des traitements ou peines cruels, inhumains et dégradants commis contre des individus en Iran qui cherchent à exercer leur droit de l’homme internationalement reconnu à la liberté d’expression". 
Auparavant, d’autres prisons du régime iranien avaient également été soumises à des sanctions américaines.

Conditions désastreuses dans la prison pour femmes de Qarchak  
Les détenues endurent le froid, la maladie et les privations
CSDHI, 19 décembre 2024 
Avec l’arrivée du froid, la panne des systèmes de chauffage et le manque d’eau chaude dans la prison pour femmes de Qarchak ont gravement mis en danger la vie et la santé des détenues, dont des femmes enceintes et près de 20 jeunes enfants.
Jila Baniyaghoub, journaliste et militante des droits des femmes en Iran, a rapporté sur X que presque toutes les détenues de la prison de Qarchak sont tombées malades et ont attrapé des rhumes. Il n’y a pas assez de médicaments dans l’infirmerie de la prison, et chaque prisonnier malade n’a reçu que deux capsules d’antibiotiques pour son traitement.
La journaliste a également noté que presque tous les détenus de la prison pour femmes de Qarchak sont condamnés pour des délits de droit commun et que certains enfants y vivent avec leur mère.
Elle souligne également le problème de l’eau potable dans la prison qui est coupée depuis plusieurs jours. Chaque quartier, qui compte plus de 100 détenues, n’a accès qu’à un seul robinet pour boire de l’eau, se brosser les dents et faire la vaisselle. 
Baniyaghoub a également indiqué que le système de chauffage de la prison est toujours en panne et que les autorités n’autorisent pas les familles des détenues à leur apporter des vêtements chauds supplémentaires…
Selon l’Organisation iranienne des droits de l’homme, chaque salle de la prison pour femmes de Qarchak, qui accueille en moyenne 150 détenues, dispose tout au plus de trois ou quatre toilettes, qui ne sont pas équipées de systèmes adéquats d’évacuation des déchets humains.
Malgré le nombre élevé de prisonnières malades, l’accès aux consultations médicales est très limité, un maximum de cinq détenues par salle reçoivent généralement des soins médicaux.
En outre, alors que les autorités pénitentiaires sont extrêmement strictes en matière de prescription et de fourniture des médicaments nécessaires, la distribution de sédatifs et d’analgésiques est très répandue, utilisée comme méthode d’apaisement des détenues.

Le nombre alarmant de femmes envoyées à la potence en Iran
iranhumanrights.org, 18 décembre 2024 
Beaucoup d'entre elles étaient des enfants mariées, pendues pour le meurtre de maris violents contre lesquels elles n'avaient aucune protection. 
Les exécutions politiques en Iran sont de plus en plus nombreuses et concernent également les femmes
Dans un contexte de forte augmentation des exécutions dans la République islamique - 862 jusqu'à présent en 2024, soit le taux d'exécution par habitant le plus élevé au monde - les autorités iraniennes incluent désormais de plus en plus de femmes parmi ceux qu'elles envoient à la potence.
Depuis le début de l'année 2024, l'Iran a exécuté au moins 29 femmes. Il est possible que d'autres exécutions de femmes aient eu lieu sans que l'on sache ce qu'il en est.
Ces femmes sont souvent jeunes et, comme de nombreuses personnes exécutées en Iran, elles appartiennent souvent à des communautés minoritaires. Ce qui les distingue des autres prisonniers exécutés, c'est que nombre de ces femmes ont été victimes de mariages d'enfants (et donc de viols d'enfants), de violences domestiques et de crimes et d'injustices liés au genre, et ont commis un meurtre comme seul moyen d'échapper à des abus intolérables.

. Farkhondeh Allahmoradi, 50 ans, a été exécutée le 1er décembre à la prison centrale d’Ispahan.
. Farideh Jafarzadeh, environ 50 ans, accusée d’homicide volontaire et Alieh Kavkarizadeh, 60 ans,  ont été exécutées le 2 décembre à Ilam. 
. Ameneh Alipour, 37 ans, pendue le 5 (ou 7) décembre à la prison centrale de Zandjan après 3  années de détention accusée de meurtre, puis condamnée à mort. 
. Une femme anonyme a été exécutée le 15 décembre à Yazd pour des délits liés à la drogue.

Le régime iranien fait marche arrière sur la loi sur le hijab par crainte d’un soulèvement social et de divisions internes
CNRI, 18 décembre 2024

Le régime iranien a temporairement fait marche arrière dans l’application de sa loi controversée sur le hijab obligatoire, suite à l’intervention du Conseil suprême de sécurité nationale (CSSN) et à des conflits internes croissants. Craignant une répétition du soulèvement national de 2022, les responsables ont reconnu le potentiel d’une grave réaction sociale, en particulier alors que Téhéran est aux prises avec des crises économiques, des revers régionaux et un mécontentement public croissant. 
Depuis le soir du 14 décembre, les médias d’État ont confirmé que le CSSN était intervenu, demandant au Parlement du régime de retarder la mise en œuvre de la loi…

ONU-Iran
La 71e résolution de l'ONU condamne les violations des droits humains et la répression ciblée des femmes en Iran
wncri.org/AFIF, 18 décembre 2024
Fait marquant : 
Après 21 années consécutives durant lesquelles la Syrie et le Liban ont voté contre la résolution sur l'Iran, ces deux votes opposés étaient absents cette année à l'Assemblée générale.
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté sa 71e résolution le 17 décembre 2024, dénonçant les violations généralisées et systématiques des droits de l’Homme commises par le régime iranien.
La résolution, adoptée par 80 voix pour et 27 contre, souligne le recours illégal du régime à la peine de mort, aux arrestations arbitraires, à la torture, à la répression des manifestations pacifiques et à la discrimination grave à l’encontre des femmes, des minorités ethniques et religieuses, et même des mineurs.
La résolution décrit ces actions comme des outils de répression politique et exige l’arrêt immédiat des exécutions, dont beaucoup sont basées sur des aveux forcés obtenus sous la torture et conduits sans procès équitable. Elle demande également la suspension de toutes les condamnations à mort dans le pays.
. Répression ciblée des femmes et des filles
. Conditions alarmantes dans les prisons iraniennes
. Intensification des exécutions et de la répression politique
. Un appel à la justice
L’adoption de la résolution amplifie les appels à tenir le régime iranien pour responsable de ses violations massives des droits humains. Les défenseurs des droits s’accordent de plus en plus à dire que les crimes du régime justifient une saisine urgente du Conseil de sécurité des Nations unies. 

Iran : l’artiste Parastoo Ahmadi qui avait chanté sans porter le voile a été brièvement arrêtée et risque des poursuites judiciaires
Le Figaro, 17 décembre 
La chanteuse iranienne Parastoo Ahmadi a défié le régime de la République islamique en place depuis 45 ans, dans un fait sans précédent dans son histoire. La jeune femme de 27 ans avait publié mercredi dernier une vidéo sur sa chaîne Youtube et son compte Instagram d’un concert d’une trentaine de minutes où elle chante pour protester contre la loi sur la «promotion de la culture de la chasteté et du hijab». Elle a performé tête et épaules dénudées, en robe de soirée noire, maquillée, avec autour du cou un collier en forme de carte de l’Iran, défiant ouvertement la République islamique qui impose aux femmes de se couvrir la tête et le cou et leur interdit de chanter seule en public depuis 1979.
Moins de 24 heures après la publication de la vidéo, le pouvoir judiciaire iranien avait annoncé l’ouverture d’un procès contre Parastoo Ahmadi et les musiciens qui l’accompagnaient. 

ONU-Iran
Experts de l'ONU demandent l'abrogation de la nouvelle loi stricte sur le hijab
UN News, 13 décembre 2024 
Les femmes et les jeunes filles iraniennes risquent désormais des peines de prison pouvant aller jusqu'à 15 ans, voire la peine de mort, si elles ne portent pas le hijab, en vertu d'une nouvelle loi très stricte sur les vêtements et les comportements religieux qui devait entrer en vigueur vendredi. La législation, qui s'applique aux enfants dès l'âge de 12 ans, combine des sanctions pénales sévères avec une surveillance obligatoire des citoyens et une application systématique dans tous les secteurs de la société, ont ajouté les experts.
La loi sur la protection de la famille par la promotion de la culture de la chasteté et du hijab représente ce que les experts décrivent comme « une intensification du contrôle de l'État sur le corps des femmes en Iran et une nouvelle attaque contre les droits et les libertés des femmes».

10 décembre
Journée internationale des droits de l’Homme

«Brisons le silence sur les exécutions en Iran»
Ouest France, 10 décembre 2024
Dix personnalités françaises appellent dans Ouest-France le Président de la République à exiger l’arrêt des peines capitales en Iran. Parmi elles, Ingrid Betancourt, Élisabeth Badinter, Jean Ziegler, Dominique Attias...
« L’Iran continue de souiller les pages de l’histoire contemporaine en versant le sang des siens, dans un silence international assourdissant. 
Avec 850 exécutions depuis le début de l’année, ce pays bat tristement le record mondial des exécutions par nombre d’habitants. Ce chiffre glaçant n’est pas une statistique : il reflète des vies brisées, des histoires effacées, mais aussi des noms de héros qui resteront gravés à jamais. 
Parmi les plus récents condamnés à mort, six hommes courageux : Mohammad Taghavi, 58 ans, déjà emprisonné dans les années 1980 et 1990 ; Ali Akbar Daneshvarkar, 57 ans, ingénieur en génie civil ; Babak Alipour, 33 ans, diplômé en droit ; Vahid Bani-Amerian, 32 ans, titulaire d’un master en gestion ; Pouya Ghobadi, 32 ans, ingénieur en électricité ; et Abolhassan Montazer, 65 ans, architecte, lui aussi déjà emprisonné dans les années 80, et atteint de maladies chroniques. Leur crime ? Militer pour les Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI). En dehors de chefs d’accusation absurdes, ils sont en réalité condamnés à la peine capitale pour délit d’opinion, pour appartenir à une organisation qui lutte pour la démocratie et la liberté face à une dictature répressive… »

Rapport sur l'état actuel de 6 femmes étrangères détenues à la prison d'Evin
hra-news.org, 6 décembre 2024
Six ressortissantes du Tadjikistan, de l'Inde et de la Jordanie, sont toujours détenues à la prison d'Evin. Ces personnes, ainsi que dix détenus politiques de sexe masculin qui sont des membres de leur famille ou des proches, ont été jugés au début du mois de novembre dans le cadre d'une affaire judiciaire commune devant le tribunal révolutionnaire de Téhéran.
Actuellement, ces femmes sont détenues dans une petite pièce d'environ 12 mètres carrés, contenant trois lits, avec une prisonnière, une autre détenue sunnite liée à la sécurité, et son bébé de 7 mois.
Des sœurs de 19 ans, ainsi que leur mère et trois autres femmes ont été transférées dans le quartier des femmes de la prison d'Evin le 25 septembre 2024, alors qu'elles portaient des burqas. Deux d'entre elles résidaient auparavant en Russie.
Aucune information n'a pas encore été obtenue sur l'identité ou le lieu de détention des dix autres détenus impliqués dans cette affaire.

Le comité du Prix Nobel appelle à la "libération définitive" de Narges Mohammadi
AFP/RFI, 4 et 5 décembre 2024 
Le comité Nobel a appelé mercredi 4 décembre les autorités iraniennes à libérer définitivement la Prix Nobel de la paix iranienne Narges Mohammadi, remise temporairement en liberté pour raison médicale. "Nous demandons aux autorités iraniennes de mettre un terme définitif à son emprisonnement et de veiller à ce qu'elle reçoive un traitement médical adéquat pour ses maladies", a dit le président du comité Nobel, Jørgen Watne Frydnes lors d'une conférence de presse à Oslo. 
Narges Mohammadi a été libérée de prison pour trois semaines afin de suivre ses affaires médicales après "une opération de tumeur et une greffe osseuse".
Le 5 décembre, Mostafa Nili, l’avocat de Narges Mohammadi, a annoncé la nouvelle sur le réseau social X et a écrit que son client avait été libéré de prison "en raison de son état physique après une ablation d’une tumeur et une greffe osseuse qui ont eu lieu il y a 21 jours".
Selon Mostafa Nili, "la tumeur enlevée était bénigne", mais Narges Mohammadi devrait être "examinée tous les trois mois"…

Secrets inédits de la prison d'Evin, 3ème partie : les femmes détenues dans le pavillon 209 – vidéo en persan
IHRS, 4 décembre 2024
Cette série de vidéos en 3D, présentée en courts épisodes, explore et présente différentes sections du pavillon 209 de la prison d'Evin, en se concentrant sur les conditions internes des cellules, la torture et les expériences des prisonnières.
Le 3ème chapitre de cette série est basé sur des croquis, des photographies aériennes et des récits de témoins qui ont passé des mois emprisonnés dans ce quartier. Ces témoins, à l'intérieur et à l'extérieur de l'Iran, ont partagé leurs observations avec l'Iran Human Rights Society et ont étroitement collaboré à la production de la série. 

L'avocat de Pakhshan Azizi s'inquiète des "nouvelles désagréables" et de l'accélération des procédures judiciaires
Radio Farda, 3 décembre 2024
L'avocat de Pakhshan Azizi, prisonnière politique condamnée à l'exécution, a exprimé son inquiétude quant au traitement accéléré de son dossier par la Cour suprême. Il a indiqué que certains rapports ont réduit les espoirs d'annulation de la condamnation à mort.
Me Amir Raisian, a demandé à la Cour suprême de prendre en considération les "preuves solides" qui pourraient annuler la condamnation à mort de sa cliente, lors d'une interview accordée au site Emtedad, le lundi 2 décembre.
"malgré les preuves et les documents soumis à la Cour suprême, les rapports n'apportent pas de bonnes nouvelles" a-t-il dit, "les espoirs d'un acquittement de Pakhshan Azizi de l'accusation de baghi et de la peine de mort qui lui a été imposée, diminuent". Il a noté que dans "de nombreux cas similaires, des individus qui n'ont pas participé à des activités militaires n'ont pas été condamnés à de telles peines"... 

Arrestation et flagellation de Roshanak Molaei à la prison de Qarchak
HRANA, 2 décembre 2024
Roshanak Molaei, qui a récemment été victime de harcèlement de rue mais arrêtée parce qu'elle ne portait pas le hijab obligatoire, a été libérée de la prison de Qarchak le samedi 3 décembre 2024, après avoir reçu 14 coups de fouet. Auparavant, elle avait été condamnée à 74 coups de fouet et à une interdiction de voyager pendant 2 ans, 3 coups de fouet étant déduits pour chaque jour de détention.
Jugée par vidéoconférence le 19 novembre 2024, elle a été reconnue coupable d'" atteinte à la chasteté publique" en raison de son absence de hijab.
Le 31 octobre 2024, une vidéo a circulé sur les médias sociaux montrant un motocycliste masculin harcelant cette jeune femme dans la rue. Elle avait été déférée à la justice pour ne pas avoir respecté la loi sur le hijab. Le motocycliste a également été accusé de harcèlement envers les femmes et son dossier a été transmis à la justice. 

Les autorités iraniennes auraient agressé sexuellement une journaliste
Elles devraient libérer immédiatement Vida Rabbani
Human Rights Watch, 2 décembre 2024
« Des agents de prison auraient agressé sexuellement et harcelé Vida Rabbani, journaliste et activiste iranienne, lors d’une fouille corporelle à la prison d’Evin à Téhéran le 3 octobre, selon une source informée.
Les forces de sécurité ont arrêté Rabbani en septembre 2022, pendant les manifestations nationales déclenchées par la mort de Mahsa Jina Amini alors qu’elle était détenue par la police morale. Elle a été  condamné à 6 ans et 15 mois…
Human Rights Watch a déjà documenté comment les forces de sécurité iraniennes ont agressé sexuellement et harcelé des détenus.
Les allégations d’agression sexuelle contre Rabbani, ainsi que les violations en série des droits des détenus dans les prisons iraniennes sont épouvantables et les abus devraient être dénoncés publiquement et condamnés par les États qui ont des relations avec l’Iran. Cibler les militantes s’inscrit dans le cadre d’un effort plus large des autorités iraniennes pour faire taire la dissidence. Les autorités iraniennes devraient mettre fin à ces pratiques inhumaines, garantir la sécurité et les droits de tous les détenus et libérer tous les journalistes et défenseurs des droits humains détenus illégalement, y compris Vida Rabbani. »

Le régime iranien condamne deux mères endeuillées d’Aban à la prison 
wncri.org, 1er décembre 2024 
Le régime iranien a condamné Mahboubeh Ramezani et Rahimeh Yousefzadeh, deux mères endeuillées de deux manifestants tué en 2019, à un an et demi de prison chacune. Ces femmes faisant partie du groupe "Mères d’Aban", ont plaidé en faveur de la justice pour leurs enfants, qui ont été tués lors du soulèvement de novembre 2019 en Iran.
condamnées pour "propagande contre le régime", "appartenance au groupe des Mères d’Aban" et "insulte à Ali Khamenei", le guide suprême du régime. 
Navid Behboudi était un étudiant prometteur de 24 ans en génie mécanique a été tué le 17 novembre 2019 près de Téhéran, après que les forces de sécurité lui ont directement tiré dessus.
Pejman Gholipour, 18 ans, venait d’obtenir son baccalauréat. Il a été tué au cours des manifestations lorsque les forces de sécurité ont tiré cinq balles sur lui.

France-Iran
Soutien des maires à la prisonnière  politique Maryam Akbari Monfared 
AFIF, 1er décembre 2024
La municipalité de Villiers-Adam a affiché une banderole  de Maryam Akbari Monfared, l’une des plus anciennes prisonnières politiques iraniennes, sur la façade de son hôtel de ville depuis le 9 novembre et ce pendant deux semaines.  La banderole a été ensuite exposée sur la façade de la mairie d’Ors :
Après 15 ans de prison, Maryam Akbari Monfared, mère de deux enfants, continue de souffrir alors qu’elle cherche à obtenir justice pour ses proches exécutés par le régime iranien. Sa peine vient d’être prolongée…