Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
hra-news.org, 1er janvier 2025
Le dimanche 29 décembre 2024, Sharifeh Mohammadi, un militant syndicaliste emprisonné à la prison de Lakan, à Rasht, a été transféré dans un hôpital situé à l'extérieur de la prison.
Mohammadi souffre depuis longtemps d'une infection de l'ongle de l'orteil, qui a commencé à se propager à d'autres orteils. Finalement, le dimanche 29 décembre, elle a été transférée dans un hôpital pour y être soignée
Deux citoyennes bahaïes condamnées à une 2ème décennie de prison en Iran
news.bahai.org, 2 janvier 2025
Mahvash Sabet et Fariba Kamalabadi, toutes deux anciennes dirigeantes de la communauté bahaïe en Iran, ont été arrêtées pour la 2ème fois au milieu de l'été 2022. À la fin de l'automne 2022, les deux femmes ont été condamnées à 10 ans de prison supplémentaires.
Mahvash Sabet, prisonnière de 73 ans, en dépit de l'opération à cœur ouvert, des problèmes pulmonaires et de l'ostéoporose, les responsables de la prison d'Evin ont refusé de transmettre ses dossiers médicaux aux autorités médicales.
Maintien en détention et incertitude pour Masoumeh Asgari à la prison d'Evin
HRANA, 3 janvier 2025
Masoumeh Asgari, 55 ans, enseignante à la retraite et seule à s'occuper de son fils de 20 ans, a été arrêtée par les forces de sécurité à Téhéran en août 2024.
Cette détenue politique, a été incarcérée pendant plus de 160 jours et reste dans un état d'incertitude judiciaire dans le quartier des femmes de la prison d'Evin. Masoumeh Asgari souffre de troubles bipolaires et d'instabilité psychologique, et sa famille a soumis son dossier médical au tribunal.
Masoumeh Asgari est accusée de "propagande en collaboration avec des groupes anti-régime" et d'"appartenance à des groupes d'opposition. Elle demeure malgré son état en détention. Aucune date d'audience n'a été fixée pour répondre aux allégations.
Les femmes et la peine de mort en Iran
IHRNGO, 6 janvier 2025
Iran Human Rights a publié un rapport unique qui met en lumière les réalités des exécutions de femmes en Iran. Intitulé
"Women and the death penalty in Iran : A Gendered Perspective".
Ce rapport examine les pénibles disparités entre les sexes et les aspects inhumains de la peine de mort.
«L'exécution de femmes en Iran révèle non seulement la nature brutale et inhumaine de la peine de mort, mais aussi la discrimination et l'inégalité entre les sexes profondément enracinées dans le système judiciaire »…
54 prisonniers politiques demeurent dans le couloir de la mort en Iran
HRANA, 9 janvier 2025
HRANA a publié une liste de 54 prisonniers politiques et de sécurité condamnés à mort. Au moins 24 personnes ont été condamnées à l’exécution par les tribunaux de Téhéran et 20 autres ont reçu la même sentence dans les tribunaux de Khouzestan, Khorassan, Azerbaïdjan occidental, Sistan-Baloutchestan, et Kurdestan.
Varisheh Moradi, Pakhshan Azizi, Abolhassan Montazer, Vahid Bani-Amrian, Pouya Ghobadi Biston, Babak Alipour, Seyed Mohammad Taghavi Sang-Dehi, Akbar Daneshvarkar, Mohammad Amin Mahdavi Shayesteh, Saman Mohammadi Khiyareh, Ali Obeidavi, Malek Davarshenas, Malek Ali Fadaei-Nasab, Taj Mohammad Khormal, Abdolhakim Azim Gorgij, Abdolrahman Gorgij, Isa Eidmohammadi, Farhad Shakeri, Habib Dris, Salem Mousavi, Adnan Ghabishavi, Moein Khonafari, Mohammad Reza Moghadam, Ali Mojadam, Mohammad Mehdi Soleimani (Mohammad Mehdi-S), Yousef Ahmadi, Ahmad Reza Jalali, Abbas Deris, Mohammad Javad Vafaei Thani, Azam Narouei, Mohammad Zeinaldini, Farshid Hassan Zehi, Shahriar Bayat, Shahin Vosaf, Naser Bakrzadeh, Mehrab (Mehram) Abdollahzadeh, Hatem Özdemir, Hamid Hosseinnezhad Heidaranlou, Mehdi Hassani, Behrouz Ehsani, Rasoul Ahmad Mohammad, Azad Shojaei, Edris Ali, Alireza Barmarz Pournak, Hossein Nemati, Navid Najaran, Amir Mohammad Khosh-Eghbal, Alireza Kafaee, Milad Armon, Soleiman Shahbakhsh, Abdolrahim Ghanbar Zehi, Gorgij Abdolghani Shahbakhsh, Eido Shahbakhsh, et Abbas Korkor (Mojahed Korkor).
Ces prisonniers politiques ou liés à la sécurité sont sous des chefs d’accusation tels que baghi (rébellion armée), moharebeh (guerre contre Dieu) et "corruption sur terre".
Risque imminent d’exécution de la prisonnière politique Pakhshan Azizi
AFIF, 8 janvier 2025
La Cour suprême d’Iran a scellé le sort de Pakhshan Azizi en confirmant sa condamnation à mort.
Pakhshan Azizi est une travailleuse humanitaire kurde de 40 ans et militante de la société civile, à la suite de poursuites judiciaires entachées d’aveux forcés, d’une représentation juridique inadéquate, de graves violations des droits de la défense et d’une procédure judiciaire qui a ignoré les preuves de torture et les éléments de preuve l’innocentant des crimes qui lui sont reprochés.
Pakhshan n’a jamais porté d’arme, ni participé à une guerre. Elle se tenait simplement aux côtés des réfugiés dans les camps du nord de la Syrie, portant secours aux laissés-pour-compte de Daech.
Si elle est exécutée, Pakhshan Azizi sera la première prisonnière politique pendue en Iran depuis 14 ans.
AFP/Le Figaro, 8 janvier 2025
Le journaliste italienne Cecilia Sala, arrêtée le 19 décembre 2024 en Iran pour avoir "enfreint les lois" de la République islamique, a été libérée et est en cours de rapatriement, a annoncé mercredi 8 janvier le gouvernement italien.
Les autorités de la prison de Qarchak refusent à Maryam Akbari Monfared des visites avec sa famille et ses enfants
CSDHI, 12 janvier 2025
La prisonnière politique Maryam Akbari Monfared s’est vue refuser des visites en personne avec sa famille et ses enfants depuis son transfert à la prison de Qarchak et qu’elle continue d’être détenue à l’isolement.
AFP, 13 janvier 2025
Condamnée à plus de 10 ans de prison en août 2021 pour appartenance à un groupe illégal et pour propagande contre le régime, la militante des droits des femmes Nahid Taghavi, 70 ans a été libérée ce lundi pour des raisons de santé.
France-Iran
Olivier Grondeau, détenu depuis plus de 2 ans pour "espionnage", sort du silence
AFP, 13 janvier 2025
Alors qu'il effectuait un tour du monde seul, Olivier Grondeau a été arrêté en Iran. Depuis octobre 2022, ce Français de 34 ans est emprisonné à Téhéran sans espoir de sortie prochaine. (13 janvier 2025)
Marjane Satrapi refuse la Légion d’honneur en raison de l’"attitude hypocrite de la France vis-à-vis de l’Iran"
AFP/Le Figaro/Le Monde/, 14 janvier 2025
La dessinatrice et réalisatrice franco-iranienne dit ne pas comprendre "la politique de la France vis-à-vis de l’Iran", notamment dans l’attribution de visas.
L’artiste franco-iranienne Marjane Satrapi, qui s’est fait mondialement connaître avec la bande dessinée et le film Persepolis, a annoncé, lundi 13 janvier, "décliner" la Légion d’honneur. Une décoration qu’elle a décidé de refuser en raison de ses "principes" et de son "attachement" à sa "patrie de naissance", explique-t-elle dans un courrier adressé à la ministre de la culture, Rachida Dati, publié sur Instagram.
"Je ne peux ignorer ce que je perçois comme une attitude hypocrite de la France vis-à-vis de l’Iran", une "marque de solidarité avec les Iraniens, surtout avec les femmes et avec la jeunesse iranienne, mais aussi avec [ses] compatriotes français retenus en otage en Iran".
51ème semaine des "mardis sans exécutions" : grèves de la faim dans 34 prisons en Iran
CSDHI/AFIF, 14 janvier 2025
Le mardi 14 janvier, les prisonniers iraniens participant à la campagne de grève de la faim "Les mardis sans exécutions" ont marqué la 51ème semaine de leur protestation contre l’application généralisée et croissante de la peine de mort en Iran.
Récemment, les prisons de Haviq-Talesh, le quartier des femmes de la prison d’Adelabad à Chiraz, Borazjan et Joveyn ont rejoint la campagne.
La déclaration de la campagne de cette semaine condamne fermement la confirmation des peines d’exécution de quatre prisonniers politiques : Behrouz Ehsani, Mehdi Hassani, Pakhshan Azizi et Mojahed Korkor.
Des prisonniers grévistes avaient révélé que plusieurs détenues de la prison de Qarchak avaient été condamnées à la lapidation. Cette révélation
choquante ajoute une nouvelle couche à l’utilisation systématique de châtiments brutaux par le régime.
La semaine dernière, le régime iranien a rétabli la condamnation à mort du prisonnier politique Mojahed Kourkouri, une décision précédemment annulée.
Il a d’autre part décrété que les amputations pouvaient désormais être pratiquées sous anesthésie.
ONU-Iran
Les experts s’alarment de la confirmation par la Cour suprême de la condamnation à mort d’une militante kurde
OHCHR, 14 janvier 2025
Un groupe d’experts indépendants des droits de l’homme* a exprimé aujourd’hui sa vive inquiétude face à la décision de la Cour suprême iranienne de confirmer la condamnation à mort de Mme Pakhshan Azizi, une travailleuse sociale et militante kurde.
Les charges retenues contre la militante kurde, Mme Pakhshan Azizi, n’atteignent pas le seuil des « crimes les plus graves » requis par le droit international pour l’application de la peine de mort", ont déclaré les experts. "Sa condamnation à mort constitue une grave violation du droit international relatif aux droits de l’homme.
Une prisonnière s’immole par le feu en signe de protestation à Qom
wncri.org, 15 janvier 2025
Fatemeh Lotfi, emprisonnée pour des délits liés à la drogue s’est immolée par le feu le 10 janvier dans
la prison de Langaroud, à Qom, pour protester contre l’incertitude prolongée et l’absence de résolution de son cas. Au lieu de la transférer dans un centre de traitement des brûlés, les responsables de la prison l’ont envoyée dans un hôpital psychiatrique. Après seulement un jour et sans avoir reçu de traitement approprié, elle a été renvoyée en prison et placée à l’isolement.
la prison de Langaroud, à Qom, pour protester contre l’incertitude prolongée et l’absence de résolution de son cas. Au lieu de la transférer dans un centre de traitement des brûlés, les responsables de la prison l’ont envoyée dans un hôpital psychiatrique. Après seulement un jour et sans avoir reçu de traitement approprié, elle a été renvoyée en prison et placée à l’isolement.