17 mai 2025

AFIF INFOS 1ère partie de Mai 2025

Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Journée internationale du Travail 
La situation des travailleurs en Iran
Iran HRM/HRANA/IHR, 1er mai 2025
En 2025, les travailleurs iraniens sont confrontés à une crise aggravée par la pauvreté, l'exploitation, les lieux de travail dangereux et l'effondrement psychologique. Alors que leurs besoins fondamentaux sont ignorés, le régime détourne la richesse nationale vers des projets nucléaires et militaires, des conflits étrangers et la répression interne.
Le CGRI contrôle une part massive de l'économie, faisant passer en contrebande quelque 20 à 30 milliards de dollars à l'étranger chaque année…
Alors que les travailleurs du monde entier célèbrent leurs droits et leur dignité, la journée de la fête du Travail en ce 1er mai en Iran a été assombrit par le deuil. Les Iranien est toujours sous le choc de la tragédie, cinq jours après l’explosion meurtrière survenue à Bandar Abbas. 
À l’occasion de la Journée internationale des travailleurs, l’Iran a connu une nouvelle vague de manifestations : enseignants, étudiants, retraités, chauffeurs routiers et boulangers sont descendus dans les rues de plusieurs villes pour réclamer la justice économique, de meilleures conditions de travail et manifester leur solidarité avec les victimes de la récente explosion du port de Bandar Abbas.
Rien qu'au cours des quatre derniers mois, il y a eu au moins 44 manifestations syndicales et grèves dans 26 villes d'Iran. 
Les Nations unies, l'Organisation internationale du travail (OIT), les associations professionnelles internationales et les gouvernements du monde entier doivent appeler les autorités iraniennes à libérer immédiatement et sans condition tous les dirigeants syndicaux emprisonnés.

Exécution d'une femme accusée d'infidélité à Karaj
rokna.net/wncri, 1er et 3 mai  2025
Aux premières heures du jeudi 1er mai 2025, une femme nommée Saghar a été exécutée à la prison de Ghezel Hessar, à Karadj. Elle avait été condamnée à mort dans le cadre d’une affaire de meurtre impliquant un homme nommé Mehrdad.
Saghar et Mehrdad avaient été arrêtés il y a environ 6 ans, accusés du meurtre de Farid, le mari de Saghar. À l’issue de plusieurs audiences, le pouvoir judiciaire iranien a condamné les deux accusés à la peine capitale — un verdict ensuite confirmé par la Cour suprême. Cependant, Mehrdad a échappé à l’exécution  grâce au consentement de la famille de la victime en payant 300 millions de tomans. Mais Saghar, n’ayant pas pu obtenir un tel accord, a finalement été exécutée.
Avec l’exécution de Saghar , le nombre de femmes exécutées en Iran en 2025 est passé à 14.

471 experts et personnalités internationales demandent à l'ONU de sauver les prisonniers politiques iraniens de la vague d'exécutions
iran1988.org, 2 mai 2025
Une coalition de plus de 450 experts des Nations unies, lauréats du prix Nobel, anciens ambassadeurs, juges, spécialistes des droits de l'homme et experts juridiques, ainsi que des ONG ont signé un appel urgent à l'intervention des Nations unies pour mettre fin aux exécutions imminentes de prisonniers politiques en Iran, condamnant l'escalade de la campagne d'assassinats à motivation politique menée par Téhéran.
« Nous, experts internationaux et ONG soussignés, condamnons sans équivoque l'escalade de la campagne d'exécutions à caractère politique menée par les autorités iraniennes. Ces actes constituent une grave atteinte aux droits de l'homme et une stratégie délibérée de répression de la dissidence.
Behrouz Ehsani, 69 ans, et Mehdi Hassani, 48 ans, sont en danger imminent après que la Cour suprême a confirmé leur condamnation à mort et rejeté leur demande de révision judiciaire. Ils sont accusés d'« appartenance à l'OMPI/MEK », de « propagande » en faveur de l'organisation, de « préparation et envoi de vidéos à l'organisation », autant d'éléments qui sont définis dans le système juridique du régime comme « l'inimitié contre Dieu » et « la corruption sur terre ». Leur procès kangourou du 10 août 2024, qui n'a duré que cinq minutes, a été une parodie de justice : ils ont été privés d'avocat pendant près de deux ans, torturés et réduits au silence pendant la procédure. Les allégations de torture - y compris les passages à tabac, l'isolement prolongé et les menaces à l'encontre de leurs familles - ont été ignorées.
Nous demandons l'arrêt immédiat de leur exécution. La communauté internationale ne doit pas rester silencieuse… »

Journée mondiale de la liberté de la presse 
RSF/IHRS, 3 mai 2025
L'Iran renforce sa position parmi les pays les plus répressifs au monde en matière de liberté de la presse… Il devient même l’une des plus grandes prisons au monde pour les journalistes. 
Sur la carte du Classement mondial de la liberté de la presse en 2025, Iran  est 176e sur 180 pays étudiés par RSF (https://rsf.org/fr/pays/iran), où les journalistes sont bâillonnés et toute expression critique réprimée  stagne. 
23 journalistes sont actuellement détenus en Iran
À la veille de cette journée mondial, la nécessité de résister à la répression des médias en Iran est plus évidente que jamais. Alors que le régime religieux tente de créer une atmosphère de peur pour faire taire les voix des personnes en quête de justice, il est du devoir des organisations internationales, de la société civile et de tout être humain libre de s'opposer à cette répression. Ce n'est qu'à cette condition que nous pourrons espérer ne pas assister à d'autres morts suspectes et tragiques comme celle de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi.
Tant que des journalistes seront emprisonnés pour avoir exercé leur métier, on ne pourra pas parler de liberté de la presse. Soutenir les journalistes  doit devenir une responsabilité mondiale…

Iran Human Rights Monitor – Rapport mensuel des droits humains : Avril 2025
Augmentation du nombre d'exécutions : 129 cas documentés, dont des prisonniers politiques, des femmes et des mineurs
Iran HRM, 4 mai 2025
Le mois d’avril 2025 a été marqué par une escalade alarmante des exécutions et de la répression encouragées par l’État dans l’ensemble de l’Iran. Le ciblage systématique des prisonniers politiques, des minorités ethniques, des mineurs et des femmes, ainsi que la militarisation de l’éducation, soulignent l’aggravation de la crise des droits de l’homme. Iran HRM appelle la communauté internationale, les organes de l’ONU et les organisations de défense des droits de l’homme à intensifier la pression sur le régime iranien pour qu’il mette fin aux exécutions, qu’il respecte les obligations juridiques internationales et qu’il protège les populations vulnérables.

Les femmes en Iran font face à plus de 120 formes de préjudice social : un membre du conseil de Téhéran appelle à une réforme urgente
CSDHI, 5 mai 2025
Un membre du conseil municipal de Téhéran a lancé un avertissement sévère au sujet de la détérioration de la condition des femmes en Iran, signalant plus de 120 formes de préjudice social auxquelles elles sont confrontées, y compris la pauvreté, la violence domestique et la discrimination fondée sur le sexe. Selon les activistes des droits des femmes, ces problèmes sont profondément enracinés dans des décennies de politiques discriminatoires mises en œuvre par la République islamique.
Dans une interview accordée à l’agence de presse officielle IRNA le samedi 3 mai, Soudeh Najafi a souligné que l’économie et les moyens de subsistance étaient des facteurs clés contribuant aux pressions exercées sur les femmes en Iran. Elle a demandé un examen complet des politiques actuelles et une protection juridique et sociale renforcée.
"Les femmes en Iran qui sont incapables de subvenir à leurs besoins fondamentaux et à ceux de leur famille en raison de la pauvreté et des possibilités d’emploi limitées sont plus susceptibles de faire face à la dépendance et à la violence cachée", a déclaré. Najafi.
Les causes de ces problèmes vont au-delà des statistiques. Ils sont ancrés dans les politiques du régime et les structures économiques et culturelles inégales de l’Iran.

Vague dévastatrice de féminicides en Iran : Au moins 21 femmes tuées en 24 Jours
wncri, 6 mai 2025
En moins d’un mois (24 jours), l’Iran est le théâtre d’une vague choquante de violences domestiques ayant entraîné la mort d’au moins 21 femmes dans plusieurs villes du pays.
Ces féminicides — souvent perpétrés avec une brutalité extrême, parfois en public ou devant des enfants — soulignent la crise alarmante des violences basées sur le genre et l’absence criante de protections juridiques et sociales efficaces pour les femmes en Iran.
La majorité de ces meurtres ont été qualifiés par les autorités de simples “conflits familiaux”, de “crimes d’honneur” ou de conséquences de “demandes de divorce”. Ces formulations vagues minimisent la gravité des actes, banalisent les violences faites aux femmes et renforcent l’impunité systémique dans un contexte profondément patriarcal.
Ces crimes atroces révèlent une escalade des violences genrées dans un pays où les failles légales permettent aux auteurs de rester largement impunis.
L’article 612 du Code pénal de la République islamique protège fréquemment les coupables, en particulier les pères, frères ou maris, les épargnant de sanctions sévères et entretenant un cycle d’injustice. Ce manque de réformes juridiques structurelles met en danger la vie de nombreuses femmes et alimente une culture où les crimes d’honneur et les féminicides restent tragiquement impunis.
Une institutrice, brutalement assassinée par son mari
Fatemeh Barkhordari, enseignante dans une école publique de Sabzevar, a été sauvagement tuée par son mari le mercredi 30 avril 2025. Le meurtre a eu lieu en plein jour, dans une rue publique, où elle a été attaquée à la machette.
Fatemeh Barkhordari sortait d’un véhicule accompagnée d’une amie lorsque son mari l’a attaquée par-derrière, la frappant à plusieurs reprises à la machette, la tuant sur le coup. L’attaque, d’une violence extrême, s’est déroulée sous les yeux de passants impuissants.

Verisheh Moradi, condamnée à mort, continue de se voir refuser l'accès aux soins médicaux
kurdistanhumanrights.org, 7 mai 2025
Verisheh Moradi, prisonnière politique kurde condamnée à mort qui souffre de multiples maladies, notamment d'une rupture du disque cervical et d'une sténose du canal rachidien, se voit toujours refuser l'accès aux services médicaux.
Ce prisonnier politique a été examiné par un spécialiste en neurologie en mars 2024. Malgré la recommandation du médecin et l'insistance du personnel médical de la prison d'Evin pour qu'elle subisse une intervention chirurgicale, les autorités pénitentiaires ont jusqu'à présent refusé de la transférer dans un établissement médical. Ces derniers mois, son état s'est aggravé, entraînant un engourdissement et des douleurs constantes dans sa main droite.
En outre, à la suite d'une grève de la faim de 20 jours, elle a développé des problèmes gastro-intestinaux et a été privée de soins médicaux pendant plusieurs mois. Ce n'est que sous la pression des organisations internationales qu'elle a été transférée dans un centre médical à l'extérieur de la prison il y a deux mois, où le processus de traitement a enfin commencé... 

Manque de soins médicaux ; nouveau rapport sur l'état d'Ahmadreza Jalali à la prison d'Evin
HRANA, 10 mai 2025
Ahmadreza Jalali, prisonnier politique binational condamné à mort et détenu à la prison d'Evin, a été victime d'une crise cardiaque et se voit refuser des soins médicaux appropriés.
Vida Mehrannia, l'épouse de M. Jalali, a partagé cette nouvelle et a écrit que dans la soirée du jeudi 8 mai 2025, M. Jalali a souffert d'une crise cardiaque et a été emmené à l'infirmerie de la prison d'Evin. Malgré son état critique et son besoin urgent de soins médicaux, son rendez-vous avec un cardiologue a été reporté au 11 mai.
Dans sa déclaration, Mme Mehrannia a appelé deux responsables politiques en Suède à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir la libération immédiate de M. Jalali.
M. Jalali a été arrêté par les forces de sécurité en mai 2016 et condamné à mort pour espionnage. Sa peine a été confirmée par la Cour suprême en décembre 2017...

Privation de soins : la torture silencieuse des prisonniers politiques en Iran
wncri, 10 mai 2025
Le régime iranien continue de refuser aux prisonniers politiques malades l’accès à des soins médicaux appropriés, en leur interdisant délibérément les transferts à l’hôpital et les permissions médicales.
Cette torture lente et systématique est devenue une tactique reconnue du régime.
Maryam Akbari Monfared, actuellement emprisonnée à Qarchak, a purgé 15 ans sans avoir bénéficié d’un seul jour de congé médical et souffre de graves lésions aux disques et à la colonne vertébrale. Elle risque la paralysie et a un besoin urgent de soins spécialisés. Son "crime" ? Avoir demandé justice pour sa sœur et ses trois frères, tous exécutés dans les années 1980 et lors du massacre de 1988.
Azar Korvandi, 63 ans, détenue à la prison d’Evin, souffre d’une maladie cardiaque nécessitant une angiographie, d’une déchirure du tendon de l’épaule et de douleurs osseuses et articulaires aiguës. Les médecins ont recommandé une opération immédiate. Ayant également des antécédents de cancer, elle a besoin d’un suivi régulier, qui lui est refusé. Rescapée de la répression des années 1980, elle a aujourd’hui été condamnée à cinq ans de prison pour prétendue "collaboration avec l’OMPI".
Marzieh Farsi, 56 ans, également détenue à Evin, a des antécédents de cancer et souffre de vertiges chroniques. Arrêtée en juillet 2023, elle avait auparavant purgé trois ans de prison. Son frère, Hassan Farsi, a été exécuté lors du massacre de 1988.
Leur souffrance est un appel à l’action. Le silence est une forme de complicité.

Une femme et deux hommes pendus à Gorgan
IHR, 12 mai 2025
Une femme et deux hommes ont été pendus à la prison centrale de Gorgan le 12 mai 2025. Leurs identités ont été établies comme étant Mahboubeh Khosronejad, Firouz Aliari, 28 ans, et Safa Gharehdashi, 26 ans. 
Ils ont tous été condamnés par la Cour pénale au qesas (châtiment en nature) pour des meurtres dans trois affaires distinctes.
Mahboubeh Khosronejad a été arrêtée pour le meurtre de son cousin (paternel masculin) il y a cinq ans. 

Manifestation à Paris : NON aux exécutions en Iran !
AFIF, 13 mai 2025 
Un appel urgent à l’action
Le 13 mai 2025, à 17h30, l’Esplanade des Invalides a accueilli un rassemblement  organisé par le Comité de soutien aux droits de l’homme en Iran (CSDHI) pour protester contre les exécutions en Iran, dénoncer la dictature des mollahs et du chah, et soutenir prisonniers politiques condamnés à mort, dont neuf risquent une pendaison imminente. 
Dans un contexte où le régime clérical intensifie sa répression, ce rassemblement est un appel à la solidarité internationale pour défendre les droits humains. Plusieurs personnalités et élus français ont apporté leur soutien aux résistants iraniens. 

Une autre femme pendue pour meurtre à Chiraz
CSDHI, 14 mai 2025
Une femme a été exécutée à la prison le 7 mai. Son identité a été établie comme étant celle de Mahtab Amiri, originaire de Chiraz, qui avait été arrêtée pour le meurtre de son fiancé il y a trois ans.
Mahtab Amiri est la 16ème femme exécutée en 2025 et la 10ème  à être pendue pour meurtre. 
L’Iran est le pays qui exécute le plus grand nombre de femmes dans le monde. En 2024, au moins 34 femmes ont été exécutées pour des motifs liés à la drogue, au meurtre et à la sécurité en Iran, ce qui représente le nombre le plus élevé d’exécutions de femmes enregistré depuis plus de 15 ans.

Aggravation de la crise juridique pour les avocats iraniens en difficulté
CHRI, 14 mai 2025
Des défenseurs en voie de disparition : Il reste moins  de 12 avocats pour représenter des milliers de personnes dans les tribunaux iraniens
L'Iran est l'un des pays les plus périlleux au monde pour les avocats, où le simple fait de respecter l'état de droit peut conduire à l'arrestation, à l'emprisonnement et à la ruine professionnelle. Les avocats qui osent défendre les droits garantis par le droit iranien et le droit international font l'objet d'une persécution incessante de la part de l'État, et leur nombre diminue rapidement. Aujourd'hui, il reste moins d'une douzaine de ces courageux avocats pour défendre les dizaines de milliers de personnes illégalement poursuivies en Iran.

Français détenus en Iran : la France annonce porter plainte auprès de la CIJ
AFP, 16 mai 2025
La France dépose plainte ce vendredi contre l’Iran devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour "violation de son obligation de donner droit à la protection consulaire" concernant ses deux ressortissants français encore détenus dans ce pays, a annoncé ce 16 mai le chef de la diplomatie Jean-Noël Barrot.



02 mai 2025

AFIF INFOS 2ème partie d'Avril 2025


Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 

Nécessité urgente d'une action mondiale immédiate contre la peine de mort 
en Iran

Plus de 100 personnes exécutées en l'espace de 3 mois pour des infractions à la législation sur les stupéfiants 
CHRI, 16 avril 2025
Un ancien prisonnier et des avocats révèlent l'illégalité flagrante de la procédure judiciaire
Des centaines d'hommes et de femmes sont exécutés illégalement en Iran chaque année - secrètement, sans relâche et sans procès équitable - pour de prétendues infractions à la législation sur les stupéfiants, dans le cadre de procédures judiciaires qui violent toutes les lois et toutes les normes relatives à la peine capitale. 
Au cours des trois premiers mois de 2025, au moins 106 personnes ont été exécutées pour des délits liés à la drogue, ce qui représente 46 % de l'ensemble des exécutions de cette année, qui ont connu une hausse généralisée en Iran. Les chiffres sont probablement plus élevés, car seules 11 des 230 exécutions de cette année ont été annoncées par des sources officielles. Au cours des 15 premiers jours d'avril, au moins 24 personnes ont été exécutées pour des délits liés à la drogue, soit une moyenne de près de deux exécutions par jour.

Prisonnières politiques, privées de visites et d'appels téléphoniques
iranhrs.org, 17 avril 2025
Un groupe de prisonnières politiques du quartier des femmes de la prison d'Evin, dont deux condamnées à mort, sont une fois de plus privées de leurs droits fondamentaux.
Selon des sources informées, neuf prisonnières politiques, dont Varisha Moradi et Pakhshan Azizi, n'ont pas le droit de rendre visite à leurs familles et à leurs avocats. En outre, deux autres prisonniers ont également perdu le droit de passer des appels téléphoniques à leurs familles.
Ces prisonniers avaient déjà été privés de visites au cours de l'été de cette année en raison de leurs protestations contre les condamnations à mort. Après l'annonce de la levée de cette interdiction, elles ont de nouveau été privées de visites à leurs familles à partir du 13 janvier.
Précédemment, à la suite de deux mouvements de protestation et de sit-in organisés par le quartier des femmes de la prison d'Evin les 2 et 16 août 2024 pour protester contre la condamnation à mort de Pakhshan Azizi et l'exécution de Reza Rasaei, 17 prisonnières politiques de la prison d'Evin ont été condamnées à ne plus recevoir d'appels téléphoniques ni de visites en personne pendant une période allant d'un à trois mois.

La résistance des femmes iraniennes : Un appel mondial à la solidarité
wncri.org, 17 avril 2025
           La résistance des femmes iraniennes 
               Un appel mondial à la solidarité
Dans une puissante déclaration d’unité, 651 femmes éminentes, dont des anciennes chefs d’État, des ministres, des juristes et des défenseuses des droits de l’homme de plus de 80 pays, ont exprimé leur soutien indéfectible aux femmes iraniennes.
Cette déclaration, remise à Mme Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, lors d’un événement majeur organisé à l’occasion de la Journée internationale de la femme 2025, appelle à une action mondiale contre la loi oppressive du régime iranien sur la chasteté et le hijab.
Le monde entier se rallie aux courageuses femmes iraniennes qui, depuis des décennies, mènent la lutte contre la dictature, l’injustice et la répression fondée sur le sexe. Leur slogan - "Non au voile obligatoire, non à la religion obligatoire et non au gouvernement obligatoire" - résonne plus fort que jamais...

Une nouvelle fuite audio apporte des preuves supplémentaires du massacre de 1988 en Iran
IRAN HRM, 17 avril 2025
Un enregistrement audio récemment révélé par la BBC Persane le mardi 14 avril 2025, contenant une conversation entre Hossein-Ali Montazeri et des membres du groupe de décision sur les exécutions de l'été 1988, apporte de nouvelles preuves sur le massacre des prisonniers politiques cette année-là.
Cet enregistrement audio, d'une durée d'environ 27 minutes, montre la 2ème réunion entre Hossein-Ali Montazeri, alors vice-chef suprême de la République islamique, et trois membres du "Comité de la mort".
Montazeri, lors de cette séance tenue à sa résidence de Qom le 30 décembre 1988, s'entretient avec trois hauts responsables judiciaires de l'époque : Hosseinali Nayyeri (juge religieux), Morteza Eshraqi (procureur de Téhéran) et Ebrahim Raisi (procureur adjoint).
L'enregistrement nouvellement publié, qui ne comprend qu'une partie de la deuxième réunion de Montazeri avec le Comité de la mort, met en lumière d'autres aspects du génocide de l'Organisation des moudjahidines du peuple iranien (OMPI) et des exécutions d'autres groupes politiques sur ordre de Khomeini.
Dans cet enregistrement, Montazeri attribue explicitement à Ahmad Khomeini et au ministère du Renseignement la responsabilité du massacre des prisonniers politiques, rappelant à Ahmad Khomeini : "Vous m'avez dit vous-même que ces Monafeqin - 10 000 d'entre eux qui ne font que lire des tracts - devraient tous être exécutés"... 

Transfert forcé de prisonniers politiques condamnés à mort en Iran
CSDHI, 17 avril 2025
Le mercredi 16 avril, les autorités pénitentiaires ont tenté de transférer des prisonniers politiques condamnés à mort de la prison d’Evin à la prison de Ghezel Hesar à Karaj. Face à l’opposition des prisonniers des tensions et des troubles ont éclaté dans le quartier 4 d’Evin, des gardiens de prison sont entrés dans le quartier et ont réprimé les manifestations en usant de la force contre les détenus.
Les cinq condamnés à mort - Akbar Daneshvarkar, Mohammad Taghavi, Babak Alipour, Pouya Ghobadi Bistouni et Vahid Bani Amerian - se sont vu refuser, depuis hier, l’accès aux appels téléphoniques avec leurs familles par ordre des autorités pénitentiaires. Ils avaient été condamnées à mort par le juge Iman Afshari pour affiliation à l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI).
Mai Sato a réagi sur X : "La communauté internationale ne doit pas rester silencieuse" 
«Très préoccupé par les informations faisant état du transfert forcé de cinq prisonniers politiques du quartier 4 de la prison d'Evin vers la prison de Qezel Hesar. Tous les cinq sont dans le couloir de la mort.
Dans mon dernier rapport au CDH, j'ai tiré la sonnette d'alarme sur les conditions de détention à la prison d'Evin. Je reste préoccupé par les informations faisant état d'une situation instable dans la prison suite aux transferts de prisonniers, créant un environnement dangereux.
Le coût des exécutions va bien au-delà des personnes exécutées : il dévaste les familles, traumatise les codétenus, affecte le personnel pénitentiaire et crée des cycles d'angoisse au sein des communautés. Le coût émotionnel est incommensurable.
Ces cas mettent en lumière les préoccupations persistantes concernant le recours à la peine de mort en République islamique d'Iran. Je suivrai la situation de près.»

Une femme très pauvre pendue à la prison de Qazvin
iranhrs.org/wncri.org, 19 avril 2025 
Le 15 avril 2025, Marziyeh Esmaeili, 39 ans et mère d’une petite fille, a été exécutée à la prison centrale de Qazvin sur la base d’accusations liées à la drogue.
Elle avait été condamnée pour avoir transporté 600 grammes de stupéfiants – un acte désespéré commis en échange de seulement 10 millions de tomans (environ 150 dollars).
Vivant dans une extrême pauvreté sans soutien financier ou social, elle avait accepté de transporter la drogue par extrême nécessité. Après son arrestation, elle s’est vu refuser l’accès à une représentation juridique, car elle n’avait pas les moyens de s’offrir les services d’un avocat. Sans famille pour la réclamer, son corps a été remis le lendemain, 16 avril, à sa fille adoptive, Soda, la seule personne qui lui restait. Les détails concernant son enterrement et l’emplacement de sa tombe restent inconnus.
L'exécution de Marziyeh Esmaeili porte à 12 le nombre de femmes mises à mort en Iran depuis le début de l'année 2025.

Hommage à Paris aux martyrs des exécutions politiques par le régime du Chah d’Iran 
AFIF, 20 avril 2025 
Un rassemblement émouvant a été organisé par les sympathisants de la Résistance iranienne le samedi 19 avril place Colette en souvenir de la mémoire des membres de l’OMPI et des Fédayins du Peuple assassinés par le régime du Chah. 
Cet anniversaire, connu en Iran sous le nom de "30 farvardin", commémore deux des moments les plus marquants et les plus brutaux de l’histoire politique moderne de l’Iran. Le 19 avril 1972, quatre dirigeants de l’OMP ont été fusillés après des mois de torture. Trois ans plus tard, le 18 avril 1975, neuf prisonniers politiques, dont deux dirigeants de l’OMPI et sept membres de l’Organisation des guérilleros fedaïs du peuple iranien, ont été sortis de leurs cellules et abattus sur les collines d’Evin (nord de Téhéran) lors d’une opération secrète ordonnée par la SAVAK. Le régime du Chah affirma plus tard que ces prisonniers avaient été tués en s’évadant.

Exécution secrète de Hamid Hosseinnezhad Heydaranlou à la prison d’Oroumieh
iranhrs.org/Kurdpa, 21 et 22 avril 2025
La famille du prisonnier politique exécuté, Hamid Hosseinnezhad Heydaranlou, a organisé un sit-in pendant 6 jours consécutifs devant la prison centrale d’Oroumieh pour exiger des éclaircissements sur ce qui s’est passé. Ce père de trois enfants a été pendu secrètement et sans informer la famille dans la prison d’Oroumieh. L'agence de presse officielle Fars a publié la nouvelle de cette exécution dans les dernières heures du lundi 1er avril, citant des sources fiables dans la province de l'Azerbaïdjan occidental. Fars n'a pas précisé l'heure et le lieu de l'exécution. Aucune explication n’a été donnée à sa famille...

Quatre prisonniers dont une femme, Marjan Sabzi, exécutés à Ispahan
HRANA, 28 avril 2025
A l’aube de ce lundi, les condamnations à mort de quatre prisonniers précédemment condamnés pour des affaires de drogue ont été exécutées dans la prison de Dastgerd à Ispahan.
L'identité de la 4ème personne exécutée  est confirmée étant Marjan Sabzi.  
Agée d’une  cinquantaine d’années, Marjan Sabzi avait déjà été arrêtée pour des accusations liées à la drogue et avait ensuite été condamnée à mort par le tribunal révolutionnaire pour les mêmes accusations.
Trois autres détenus ont été exécutés le même jour à Ahvaz.
L'exécution de Marjan Sabzi porte à 13 le nombre de femmes mises à mort en Iran depuis le début de l'année 2025.

Explosions dévastatrices à Bandar Abbas au sud de l’Iran
Agences de pesse internationales/ Sources internes, 28 et 29 avril 2025
Trou béant dans le sol, conteneurs réduits en miettes...
L’ampleur des dégâts causés par 3 explosions gigantesques et meurtrières les samedi 26 et dimanche 27 avril 2025 sur le quai Rajaï à Bandar Abbas a, selon les dernières estimations, a fait au moins 70 morts, de centaines de disparus et plus de 1200 blessés parmi les ouvriers et employés avec un nombre  importante de femmes parmi les victimes.
La déflagration, entendue à plusieurs dizaines de kilomètres, a provoqué une onde de choc, endommageant de nombreux bâtiments et provoquant des accidents de la route...
Les familles et collègues des victimes dénoncent le silence des autorités ainsi que la fermeture du port, qui laissent les proches dans l’angoisse et l’incertitude, cherchant désespérément leurs proches.
Le directeur général de la société Sina, spécialisée dans le développement des services maritimes et portuaires, dont le port de Rajaï, a déclaré que cet incident s’est produit à la suite d’une fausse déclaration concernant les marchandises importées. Les cargaisons "extrêmement dangereuses" qui ont explosé avaient été introduites et stockées dans le port sous l’étiquette de "marchandises ordinaires". (tabnak.ir)
Selon plusieurs rapports, notamment la société spécialisée en risques maritimes Ambrey, le port avait reçu en mars du carburant pour missiles balistiques. Deux navires en provenance de Chine auraient livré du perchlorate de sodium. Les conteneurs ayant explosé contenaient du perchlorate de sodium, une substance utilisée exclusivement à des fins militaires, notamment comme carburant solide pour les missiles balistiques.
Communiqué d’AFIF
« Nous exprimons notre profonde solidarité avec les familles des victimes de l’explosion survenue à Bandar Abbas, le principal port commercial d’Iran.
Selon plusieurs sources indépendantes et des rapports de terrain, cette tragédie a coûté la vie à bien plus de personnes que ce que les autorités annoncent officiellement. Cette dissimulation s’inscrit dans un schéma bien connu de gestion opaque des crises et de mépris pour la vie humaine. Cette tragédie est le résultat direct d’une gouvernance marquée par l’incompétence, la corruption, et une priorité constante accordée aux intérêts militaires et sécuritaires, au détriment de la sécurité des travailleurs et de la population civile. Le régime iranien porte une lourde responsabilité dans cette catastrophe, qui illustre une fois de plus son mépris pour les droits fondamentaux, notamment ceux des travailleurs.
Nous appelons la communauté internationale, les organisations de défense des droits humains et les syndicats à exiger toute la lumière sur cet événement et à soutenir les victimes et leurs familles dans leur quête de vérité et de justice. »

"NON aux exécutions en Iran"
La 66e semaine de la grève de la faim des prisonniers dans 41 prisons en Iran
AFIF, 30 avril 2025
La 66e semaine de la campagne "Les mardis sans exécutions " a eu lieu le mardi 29 avril dans 41 prisons iraniennes. 
Dans leur déclaration de ce mardi, les prisonniers en grève ont exprimé leur solidarité avec les victimes de l’explosion meurtrière survenue à Bandar Abbas, tout en désignant le gouvernement ainsi que le Corps des gardiens de la révolution islamique (les pasdarans) comme les principaux responsables de cette tragédie.
La déclaration affirme notamment :
« Nous espérons que les “Mardis sans exécutions” deviendront une revendication partagée par l’ensemble de la population et que, comme par le passé, le cri de “Non à l’exécution” résonnera dans toutes les manifestations. 
La grève de la faim pour la 66e semaine consécutive a été respectée dans les 41 prisons suivantes :
Prison d’Evin (quartier des femmes, quartiers 4 et 8), prison de Qezel-Hesar (unités 3 et 4), prison centrale de Karaj, prison du Grand Téhéran, prison de Khorrin Varamin, prison de Choobindar Qazvin, prison d’Arak, prison de Khorramabad, prison d’Asadabad Ispahan, prison de Dastgerd Faishan, prison de Sheyban à Ahvaz, Prison de Sepidar à Ahvaz, prison de Nezam à Chiraz, prison d’Adelabad à Chiraz , prison de Zahedan (quartier des femmes), prison de Borazjan, prison de Ramhormoz, prison de Behbahan, prison de Bam, prison de Kahnooj, prison de Tabas, prison de Machhad, prison de Gonbad-e Kavus, Prison de Qaemshahr, Prison de Rasht, prison de Roodsar, Prison d’Haviq Talesh, Prison d’Azbarom Lahijan , Prison de Dizel Abad Kermanchah, Prison d’Ardabil, Prison de Tabriz, Prison d’Oroumieh, Prison de Salmas, prison de Khoy, Prison de Naqadeh, Prison de Miandoab, Prison de Saqqez, Prison de Baneh, Prison de Marivan, Prison de Kamyaran et Prison de Sanandaj.

Rapport d’Amnesty International 
La situation des droits humains dans le monde- Edition avril 2025
IRAN 
République islamique d’Iran (pages 254 -260, version française)
« Cette année, les autorités ont réprimé encore davantage les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Les femmes et les filles, les personnes LGBTI et les membres de minorités ethniques ou religieuses étaient victimes de discrimination et de violences systémiques. Les autorités ont intensifié la répression à l’encontre des femmes qui bravaient les lois imposant le port du voile, de la communauté bahaïe et des personnes réfugiées ou migrantes d’Afghanistan. Des milliers de personnes ont été détenues arbitrairement, interrogées, harcelées et/ou injustement poursuivies en justice pour avoir exercé leurs droits humains. Les procès demeuraient invariablement inéquitables. Les disparitions forcées, la torture et les autres formes de mauvais traitements étaient généralisées et systématiques. Des châtiments cruels et inhumains, notamment des flagellations et des amputations, ont été infligés. La peine de mort était appliquée arbitrairement et visait de manière disproportionnée les minorités ethniques et les personnes migrantes. L’impunité concernant les crimes de droit international passés et présents était systémique, en particulier pour les crimes contre l’humanité relatifs aux massacres commis dans les prisons en 1988… »
Conclusion 
Le comportement national et international de l’Iran en 2024 reflète un État qui approfondit sa répression, méprise le droit international en matière de droits de l’homme et utilise la violence et la surveillance pour étouffer l’opposition. En raison de l’impunité généralisée et de l’hostilité institutionnelle à l’égard des femmes, des minorités et des dissidents, la voie à suivre reste périlleuse pour les millions de personnes soumises au régime. Le rapport d’Amnesty demande à la communauté internationale de continuer à exercer des pressions et à rendre des comptes afin de mettre un terme à la crise des droits humains qui sévit en Iran.