Bulletin mensuel d'informations sur l'Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
Septembre 2018
33 exécutions dont 9 prisonniers politiques
La militante des droits des femmes Najmeh Vahedi est détenue
La militante des droits des femmes Najmeh Vahedi a été arrêtée chez elle par les forces de sécurité le 1er septembre 2018.
Au moment de la rédaction de ce rapport, aucune autre information n'était disponible sur son état ou les raisons de son arrestation.
Trois peines d'exécution de rétribution appliquées à Zahedan
hra-news.org, 3 septembre 2018
Trois prisonniers détenus à la prison de Zahedan ont été exécutés à l’aube du 3 septembre 2018 - plus tôt que prévu - selon une réaction vindicative aux récentes escarmouches entre les forces de sécurité et Jondollah, un groupe d'opposition armé basé dans la province de Sistan-Balouchestan. Bien que les trois prisonniers soient déjà dans le couloir de la mort, l’exécution de leur peine si peu de temps après l’affrontement donne une raison de lire le calendrier comme un geste de représailles.
Les détenus exécutés identifiés étant Dor-Mohammad Shah-Bakhsh, 21 ans, Esmaïl Shah-Bakhsh, 23 ans, et Hayatollah Noti-Zehi, 24 ans, ont été accusés d'avoir participé à un échange de tirs avec les forces de police le 7 juillet 2015, qui a entraîné la mort d'un policier. Bien qu’ils aient nié avoir la main dans la mort de l’officier, ils ont été accusés de meurtre. Au moment de leur arrestation, Ismaeil Shahbakhsh et Hayatollah Nutizehi avaient également été blessés par balle.
L’époux de Nasrin Sotoudeh détenue en grève de la faim, également arrêté
Amnesty International, 4 septembre 2018
Répondant à l'arrestation de Reza Khandan en Iran ce matin, le mari de l'éminente avocate défenseure des droits humains Nasrin Sotoudeh, directrice de la recherche et du plaidoyer d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, a déclaré :
"D'abord les autorités emprisonnent Nasrin Sotoudeh sous de fausses accusations، puis harcèlent، intimident et menacent sa famille et ses amis et maintenant، ils arrêtent son mari. Ces actions impitoyables illustrent les efforts déployés par les autorités iraniennes pour réduire au silence les avocats spécialisés dans la défense des droits de l’Homme et même cibler leurs familles".
"La communauté internationale، y compris l’UE، compte tenu de son dialogue permanent avec l’Iran، doit condamner avec la plus grande fermeté l’arrestation et la détention arbitraires de Reza Handan et de Narine Sotoudeh et faire tout ce qui est en son pouvoir pour accélérer la libération de ces deux défenseurs des droits humains".
L'avocat de Reza Khandan, Mohammad Moghimi, a déclaré dans un message sur Facebook qu'après son arrestation, il avait été conduit au bureau du procureur de la prison d'Evin à Téhéran où il était accusé de "propagande contre le système et la sécurité nationale ". Il a également été accusé de "promouvoir la pratique de comparaître en public sans voile " en raison de son soutien à la campagne des femmes iraniennes contre le voile forcé (hijab).
Arrestation des avocats
« Les autorités iraniennes ont été occupées à arrêter des avocats et des défenseurs des droits humains au cours des dernières semaines. Au cours des cinq derniers jours seulement, ils ont arrêté trois avocats, un défenseur des droits des femmes et le mari de Nasrin Sotoudeh.
L'agression de l'Iran contre la profession juridique s'intensifie avec trois autres avocats arrêtés le 5 septembre 2018
Plusieurs avocats se retrouvent désormais derrière les barreaux avec d'autres convoqués ou bannis d’exercer leur métier. »
Machhad, la ville sainte d'Iran aux 5000 maisons de passe
Iran Manif, 4 septembre 2018
«Dans l'Iran des mollahs où les femmes sont soumises à une ségrégation inique, où tout ce qui est sexuel est millimétré et fait l'objet de dizaines de polices et du terrible centre de "la prohibition du vice et de la promotion de la vertu" qui arrête à tout va, dans cet Iran, la prostitution explose.
Au-delà de ce fléau qui a jeté son voile sombre sur l'ensemble du pays, il est bon de s'arrêter dans la seconde mégapole du pays, Machhad, ville sainte par excellence où des millions d'Iraniens et de chiites du monde viennent faire leur pèlerinage.
Mohammad Ghaneï, président de l'union hôtelière de cette province du nord-est de l'Iran, a déclaré dans les médias officiels iraniens fin aout que des Irakiens célibataires descendent dans des "maisons de voyageurs" accompagnés d'Iraniennes. Il ajoute que dans des villes de pèlerinage comme Machhad et Qom, le passage d'hommes étrangers, surtout des Irakiens, se multiplie en raison des mariages temporaires religieux.
Le représentant du guide suprême à Machhad, le mollah Alam-Alhoda, si prompt à dénoncer le sport des femmes, à interdire les concerts et à jouer le père la vertu, a consciemment laissé s'installer dans cette cité tentaculaire 5000 maisons de passe sous couvert de la religion, selon un reportage très documenté de l'émission "Safeh Akhar" de la Voice of America en persan.
Le business du mariage temporaire
… Le tourisme sexuel fait désormais fureur en Iran sous le couvert du mariage temporaire. Avec la dévaluation de la monnaie, les femmes ne valent pratiquement rien pour les touristes du Moyen-Orient. Le site en persan Iran Diplomatie se plaint de ce que les pèlerins irakiens - agents, milices et tribus affiliés au régime iranien - vont jusqu'à exiger une chambre avec femme comme d'autres diraient une chambre avec vue sur le mausolée sacré...
Notons que ces 5000 maisons closes entourent le fameux mausolée, lui aussi aux mains du clergé et des fondations religieuses multimilliardaires qui s’accaparent des pans entiers de l’économie du pays... »
Durcissement du contrôle du hijab au cours du mois de muharram
Site officiel IRIB (iribnews.ir), 4 septembre 2018
Hossein Ashtari, commandant des forces de sécurité de l’État (FSE) a annoncé lors d’une réunion le 4 septembre 2018, que les Iraniennes seront confrontées à des contrôles renforcés concernant le code vestimentaire et le hijab inapproprié courant le mois prochain de muharram, le mois de deuil pour les musulmans chiites.
Il a déclaré que "les forces de sécurité s’occuperaient sérieusement des femmes violatrices qui n’observaient pas leur hijab dans leurs véhicules et que ces voitures seraient mises en fourrière".
Le commandant des FSE a ajouté : "Nous devons améliorer notre préparation afin que nous puissions mener nos missions efficacement dans les mois à venir", précisant que les priorités des FSE ont été approuvées par le Guide suprême, Ali Khamenei.
Conseil des droits de l’Homme
39ème session - septembre 2018
« Exposé écrit présenté conjointement par des ONG …, qui demandent au Conseil des droits de l'Homme de l’ONU de mettre fin à l'impunité dont jouissent les responsables iraniens depuis 30 ans pour le massacre de 1988 ; de créer une commission d'enquête sur le massacre de 1988 et de rendre justice aux victimes de ce crime contre l'humanité ;
Elles exhortent la nouvelle Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, à soutenir le lancement d'une mission d'enquête indépendante sur le massacre de 1988.
Elles appellent les procédures spéciales du Conseil des droits de l'Homme, en particulier le nouveau Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en Iran, Javaid Rehman, et le Rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, Fabian Salvioli, à enquêter sur le massacre de 1988 en Iran dans le cadre de leurs mandats respectifs.»
L'Association des femmes Iraniennes en France (AFIF) fait partie des sponsors du présent document de l’ONU.
Human Rights Watch, 5 septembre 2018
«Les autorités iraniennes devraient abandonner toutes les charges retenues contre des manifestants à cause d’un rassemblement pacifique et libérer les personnes détenues pour cette raison… », a déclaré Human Rights Watch dans son rapport mondial des événements de 2017, publié le 5 septembre 2018.
Flagellation à Qazvin d’un jeune homme pour coopération avec l'opposition kurde
Droits de l’Homme en Iran, 6 septembre 2018
Le mercredi 5 septembre, un homme a été flagellé à Qazvin, selon les groupes kurdes de défense des droits humains.
Aref Moradi, 32 ans, avait été condamné à 70 coups de fouet pour avoir coopéré avec des groupes d'opposition kurdes, et pour atteinte à la sécurité nationale et espionnage pour Israël.
À la suite des grandes manifestations en janvier 2018, en Iran, Aref Moradi avait été arrêté par les agents de la sécurité, puis libéré sous caution. Les forces de sécurité se sont précipitées chez lui et elles l'ont frappé devant sa famille.
Iran. L'exécution des trois Kurdes iraniens est une honte
Amnesty International, 8 septembre 2018
https://www.amnesty.org/en/latest/news/2018/09/iran-executions-of-three-iranian-kurds-an-outrage/
En réaction aux informations selon lesquelles trois Kurdes iraniens, Zaniar Moradi, Loghman Moradi et Ramin Hossein Panahi, ont été exécutés le 8 septembre au matin à la prison de Rajai Shahr, à Karaj, Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré :
Le procès de ces trois hommes a été marqué par une iniquité flagrante. Tous trois se sont vus refuser la possibilité de communiquer avec leurs avocats et leurs familles après leur arrestation et ont déclaré avoir été torturés en vue de leur extorquer des " aveux ". En les condamnant à mort malgré ces lacunes importantes dans la procédure légale, les autorités iraniennes témoignent une nouvelle fois de leur mépris flagrant pour le droit à la vie.
Nous demandons à la communauté internationale de condamner fermement ces exécutions et d'inciter les autorités iraniennes à respecter leurs obligations en termes de droit international. Elles doivent prendre des mesures afin de garantir que chacun bénéficie d'un procès équitable, que la torture et les mauvais traitements soient absolument interdits, et que la pratique des " aveux " forcés soit définitivement abandonnée. Elles doivent aussi instaurer immédiatement un moratoire officiel sur les exécutions, en vue d’abolir la peine capitale. »
Michelle Bachelet déplore profondément l’exécution de trois prisonniers politiques kurdes en Iran
La nouvelle haute commissaire aux droits de l’Homme lors de son premier discours à Genève, a condamné les irrégularités dans la procédure judiciaire et le recours à la torture des trois jeunes détenus kurdes et a profondément déploré l’exécution récente de ces trois prisonniers politiques kurdes en Iran.
La nouvelle haute commissaire aux droits de l’Homme lors de son premier discours à Genève, a condamné les irrégularités dans la procédure judiciaire et le recours à la torture des trois jeunes détenus kurdes et a profondément déploré l’exécution récente de ces trois prisonniers politiques kurdes en Iran.
Dix jours après son arrivée à la tête du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet a prononcé le 10 septembre à Genève son premier discours devant un Conseil qui tient sa 39e session.
Mme Bachelet a également condamné «les arrestations récentes et les mauvais traitements infligés à un certain nombre de défenseurs des droits humains et d'avocats. Toutes les personnes détenues pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté d'expression et d'association doivent être libérées. », a-t-elle ajouté.
Les experts de l'ONU : Agnes Callamard, rapporteuse spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires et Javaid Rehman, rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en République islamique d'Iran, avaient appelé l'Iran le 7 septembre à mettre un terme aux exécutions imminentes de prisonniers kurdes iraniens.
Selon Amnesty International, 51% des exécutions enregistrées en 2017 ont eu lieu en Iran.
Iran attaque la base du groupe d'opposition kurde irakien en Irak
Reuters - Irak, 8 septembre 2018
L’Iran a attaqué samedi la base d’un groupe d’opposition kurde iranien dans le nord de l’Irak, tuant au moins 11 personnes et en blessant 20 à 30 autres, ont déclaré des responsables kurdes irakiens.
Le Parti démocratique du Kurdistan iranien (PDKI), un groupe d'opposition armé luttant pour une plus grande autonomie de la communauté kurde iranienne, a tweeté des photos et des vidéos d'explosions et de blessés à son siège de Koya, dans la région semi-autonome du Kurdistan irakien.
"L’attaque a visé une conférence tenue par le bureau politique du parti ce matin", a expliqué un général irakien déclarant que l'attaque était venue du territoire iranien, mais que son gouvernement n'avait pas encore déterminé s'il s'agissait de frappes aériennes ou de tirs au sol.
Le ministère iranien des Affaires étrangères n’a pas pu être contacté pour commenter, et aucun incident n’a été signalé sur les principales agences de presse iraniennes.
Une fillette de 3 ans meurt car elle n’a pas été admise à l'hôpital
Site Web officiel Tabnak, 9 septembre 2018
Une fillette de 3 ans est décédée moins de 24 heures après le refus de l’admettre dans un hôpital public à Téhéran.
Mardi soir, le 4 septembre 2018, Zahra, 3 ans, a commencé à être malade et avoir des nausées. Amenée par ses parents dans un hôpital public de Téhéran, le médecin a ordonné l'admission de l'enfant après avoir examiné et effectué les premiers tests. Cependant, lorsque le père de Zahra s'est rendu au service des admissions, les agents hospitaliers ont refusé d'admettre la fillette de 3 ans sous prétexte qu'ils n'avaient pas de lits vacants à l'hôpital pour les patients " non urgents ".
Un prisonnier politique pendu à Miandoab
basnews.com, 10 septembre 2018
Kamal Ahmad-Nejad a été condamné à mort par les autorités judiciaires iraniennes pour appartenance au Parti démocratique du Kurdistan d'Iran (PDKI), selon l'Organisation des droits humains de Hangaw. Il avait déjà passé quatre ans en prison. Sa famille n'a pas été informée de l'exécution de la peine avant la pendaison. La victime, ainsi que cinq autres kurdes, ont été arrêtés en 2014. Il a initialement été accusé du meurtre d’un membre des pasdarans et condamné à mort depuis la mi-2015. Les trois autres ont chacun été condamnés à 15 ans de prison.
Iran détient des artistes pour la représentation de Shakespeare
AP news / irna.ir, 10 septembre 2018
Les autorités iraniennes ont arrêté deux artistes pour une production théâtrale du Songe d'une nuit d'été de Shakespeare.
Le responsable culturel Shahram Karami a déclaré lundi à l’agence de presse officielle IRNA que le pouvoir judiciaire iranien avait ordonné la détention de la directrice de la pièce, Maryam Kazemi, et du directeur du théâtre qui l’avait accueilli, Saeed Assadi.
Karami a déclaré que les deux personnes avaient été arrêtées dimanche soir, après la diffusion d'une bande-annonce vidéo sur l'œuvre. Il a déclaré que cela avait provoqué un "malentendu", mais n’a pas précisé, ajoutant qu’un tribunal avait accepté de les libérer moyennant une caution de 24 000 dollars chacun.
Trois militantes des droits des femmes détenues doivent être libérées immédiatement
iranhumanrights.org, 11 septembre 2018
Aucune information sur les accusations ou ce que Hoda Amid, Najmeh Vahedi ou Rezvaneh Mohammadi sont détenues, les familles se voient refuser le contact.
Les trois défenseures des droits des femmes arrêtées par les forces de sécurité iraniennes depuis le 1er septembre - l'avocate Hoda Amid, la sociologue Najmeh Vahedi et l'étudiante en études de genre Rezvaneh Mohammadi
Les trois femmes ont participé à des ateliers de formation sur les droits relatifs au mariage, ainsi qu’à d’autres activités pacifiques liées aux droits des femmes. Elles ont toutes été arrêtées chez elles sans mandat.
Le fléau des suicides en Iran
ncr-iran.org, 12 septembre 2018
Le site d’information Khabar Online a fait savoir que le taux de suicide a augmenté de 71% chez les hommes et de 66% chez les femmes entre 2011 et 2015. Le suicide est très répandu chez les jeunes Iraniens.
Un membre du ministère de la Santé a déclaré qu'il y a eu une augmentation de l'utilisation du phosphure d'aluminium pour se suicider. Ce composé hautement toxique est utilisé comme pesticide et pour préserver le riz en Iran. Une campagne a été lancée par la population pour demander qu’on cesse de l’utilisé comme pesticide dans le pays.
De nombreux facteurs contribuent à cette tendance alarmante, notamment les niveaux élevés de chômage et de pauvreté, les troubles mentaux et la dépression.
L'Iran a été classé comme l'un des pires pays pour la dépression. Les conditions de vie désastreuses créent une société dans laquelle il y a très peu d'espoir dans l’avenir et de nombreuses personnes développent des troubles chroniques. Pour beaucoup, le suicide est le seul moyen pour sortir de cette misère. Le ministère de la Santé estime que près d'un quart des adultes Iraniens ont souffert d'une forme quelconque de dépression au cours de leur vie.
Les rapports indiquent que la majorité des suicides en Iran sont dus à des difficultés financières et au cours des deux dernières années de nombreux Iraniens ont vu leur situation de vie se détériorer davantage…
Les médias ont rapporté que plus de 3 300 femmes se sont suicidées au cours de l'année écoulée, mais on estime que le chiffre réel est beaucoup plus élevé. L'auto-immolation des femmes en Iran est très répandue et ce pays a le taux le plus élevé de cette forme de suicide particulièrement tragique au Moyen-Orient.
Un détenu pendu à Saravan
balochcampaign.info, 12 septembre 2018
Le prisonnier Nazir-Ahmad Gomshad-Zehi native de la ville de Saravan a été pendu dans la prison de cette ville située dans la province du Sistan et Baluchestan, au sud-est de l’Iran.
Il était accusé de meurtre.
Iran pend un homme en public dans la province de Fars
Agence de presse officielle Mizan/IHR, 13 septembre 2018
Les autorités iraniennes ont publiquement pendu un homme, le jeudi 13 septembre, à Marvdasht – Fars. Le prisonnier a été arrêté et condamné à mort pour avoir enlevé, blessé, harcelé et assassiné un adolescent de 13 ans.
Il convient de noter que les exécutions publiques ont été critiquées à plusieurs reprises par les Nations Unies. Le secrétaire général des Nations unies et le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en Iran ont tous deux exprimé leur inquiétude quant à la pratique continue des exécutions publiques en Iran.
Mariages précoces de 2250 mineures dans la province du Khouzestan
Site officiel alamatnews.com/women.ncr-iran.org, 13 septembre 2018
Plus de 2000 mariages des filles de moins de 14 ans ont été signalés dans la province du Khouzestan (sud-ouest), au cours de l’année iranienne de 1396 (de mars 2017 à mars 2018). Behnam Moridi, directeur général de l’état civil de Khouzestan, a annoncé 23 mariages d'enfants âgées de 11 ans, 105 mariages des 12 ans, 749 mariages dans la tranche d'âge des 13 ans et 1 373 mariages dans la tranche d'âge des 14 ans avaient été enregistrés durant l’année passée. Il a également signalé que "deux mariages de mineures de moins de 10 ans ont été enregistrés dans les villes de Shadegan et de Khorramshahr".
Selon des statistiques publiées, plus de 95 000 divorces parmi les femmes de moins de 19 ans ont été enregistrés entre 2011 et 2015, dont environ 5 760 concernaient des mariages de mineures de moins de 15 ans. (Agence de presse officielle ILNA - 11 septembre 2018)
Selon certains experts, 180 000 mariages de moins de 18 ans ont lieu chaque année en Iran, soit 24% de tous les mariages.
Un expert social a révélé que 41 000 mariages précoces de moins de 15 ans ont lieu en Iran chaque année.
7,4 millions d'enfants d’Iran privés d'éducation
D’après les sites web officiels rouydad24.ir/mihanemrooz.ir, 14 septembre 2018
Les responsables du régime iranien fournissent des comptes rendus contradictoires sur le nombre d’enfants iraniens qui n’ont pas accès à l’éducation de base. Selon le site officiel Rouydad : " Comme beaucoup d'autres statistiques nationales, le nombre exact d'enfants privés d'éducation n'est pas disponible. Les chiffres proposés par le ministère de l'Education diffèrent de ceux de l'Organisation du Bien-être social. L'organisme Mardom-Nahad et d'autres ONG offrent également des informations différentes".
Statistiques accablantes sur la situation de l’enseignement des enfants en Iran
D’après Rouydad, le ministre iranien du Travail affirme que de mars à juin2018, le gouvernement a identifié environ 327 000 enfants dans les rues de Téhéran qui ne fréquentaient pas l’école. Ce sont les statistiques présentées par l'Organisation du Bien-être.
Dans le cadre d’un calcul le plus optimiste, dans lequel les enfants non scolarisés d’autres provinces (31 au total) sont estimés à un tiers de Téhéran, le montant total atteint environ 3,5 millions d’enfants dans le pays qui ne vont pas à l’école.
Le rapport de Rouydad ajoute : "La situation pourrait être pire… Selon le consensus le plus récent, la population âgée de 7 à 19 ans est d’environ 20 millions d’âmes. Si l'on compare ce chiffre au dernier consensus, qui comptait 12,6 millions d'étudiants iraniens, le nombre d'enfants privés d'éducation fait un pic à 7.4 millions ! "
Malgré toutes les preuves, sous la présidence d’Hassan Rohani et de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad, le ministère de l’Education du régime iranien n’a jamais reconnu ces statistiques.
Farideh Oladghobad, membre de la commission de l'éducation et de la recherche du parlement iranien, a déclaré : "Le responsable de l’éducation dans une des communes de la province du Golestan nous a informé qu’un grand nombre d’enfants, la plupart des filles n’allaient pas à l'école". Elle ajouté : " Nous n’avons pas de chiffres précis sur le nombre d’enfants privés d’enseignement à travers le pays… Dans la province du Sistan-Balouchestan, où les conditions de vie sont difficiles, nous estimons que 100.000 enfants sont sans instruction, mais nous ne savons pas si dans les autres provinces, la situation est pire ou non".
Conférence à l’ONU-Genève : 30ème anniversaire du massacre de 1988 en Iran
AFIF, 15 septembre 2018
Hier, vendredi, 14 septembre 2018, 30 ans après le massacre de 30.000 prisonniers politiques en Iran en 1988, une conférence s'est tenue au siège européen des Nations Unies à Genève. Organisée par les ONG : France Libertés, MRAP, Parti radical non-violent, transnational et transparent, Women's Human Rights International Association (WHRIA) ; International Educational Development (IED), la conférence comptaient parmi les orateurs principaux :
Alejo Vidal Quadras, Gilbert Mitterrand, Ingrid Betancourt, Tahar Boumedra, Laurence Fehlmann Rielle, Juan Garces, Elizabetta Zamparutti…
Le souvenir de feu Asma Jahangir, Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des droits de l'Homme en Iran, décédée en février a été évoqué. Elle avait publié un rapport, le 2 septembre 2017, faisant mention pour la première fois du massacre de plus de 30.000 prisonniers politiques durant l'été 1988 suivant une fatwa de Khomeiny.
Soucieux de réclamer la justice pour les victimes et leurs familles, les intervenants ont réitéré la demande d’une enquête internationale et ont sollicité l’ONU de jouer un rôle plus actif dans la poursuite des responsables du régime des mollahs qui sont impliqués dans ce massacre.
"Un crime d'une telle ampleur ne doit pas rester impuni", a déclaré Alejo Vidal-Quadras dans son intervention.
Une enseignante iranienne condamnée à 9 mois de prison et 74 coups de fouet
isna.ir, 16 septembre 2018
Aliyeh Eghdam-Doust faisait partie des six enseignants arrêtés lors du rassemblement des enseignants à Téhéran le 10 mai. Son procès avait eu lieu le 5 septembre 2018. A la suite du verdict rendu le 15 septembre par la section 1060 du tribunal pénal de Téhéran, elle a été condamné à 9 mois d’emprisonnement et à 74 coups de fouet.
Les six enseignants arrêtés lors de la manifestation du 10 mai à Téhéran ont été reconnus coupables de "perturbation de l’ordre public en participant à des rassemblements illégaux" et d’avoir "défié les agents en service".
Les enseignants qui s’étaient rassemblés devant le bâtiment de l’Organisation du budget et de la planification à Téhéran ont demandé que leurs salaires soient au-dessus du seuil de pauvreté. Ils se sont également opposés à la privatisation de l’éducation du pays.
Une étudiante de l'Université de Téhéran condamnée à six ans de prison
iran-hrm.com, 18 septembre 2018
Soha Mortezaie, étudiante à l’Université de Téhéran, a été condamnée à 6 ans d’emprisonnement et à deux ans d’interdiction d’appartenir à des partis politiques et à des associations.
Elle a été arrêtée en décembre 2017 pour avoir suivi le sort des étudiants arrêtés lors des manifestations à l'échelle nationale.
Des dizaines d'étudiants ont été condamnés à des peines de prison allant de un à 12 ans suivant les décisions préliminaires du système du tribunal révolutionnaire pour avoir participé à des manifestations au début de l'année. Certains d'entre eux ont été privés de solliciter leur adhésion à des partis politiques ou de participer aux médias, y compris aux médias sociaux, pendant deux ans.
Licenciement massif des femmes journalistes à l'agence de presse Ana
Agence de presse Anatoly (aa.com.tr), 18 septembre 2018
L’agence de presse Ana, affiliée à l'Université islamique Azad, a licencié toutes femmes journalistes.
Une source d’information de l’intérieur de l’agence de presse Ana, a déclaré que ce n’était pas pour des raisons professionnelles que ces journalistes ont été expulsées, mais parce qu’elles sont des femmes.
Il convient de mentionner que depuis la mort de Hashemi Rafsanjani, chef du conseil fondateur de l’Université islamique Azad d’Iran, et la nomination d’Ali-Akbar Velayati à son poste, 200 directeurs, vice-recteurs, journalistes, professeurs et employés ont été licenciés de cette université.
En seulement six mois, les universités iraniennes ont expulsé 50 étudiants bahaïs pour leurs croyances religieuses
Iranhr.org, 19 septembre 2018
Cinquante étudiants bahaïs ont été expulsés des universités iraniennes au cours de l’année iranienne en cours (à compter du 21 mars 2018) en raison de leur conviction religieuse, selon Simin Fahandej, représentante du Bureau de la communauté internationale bahaïe à Genève auprès des Nations Unies.
"Cela n’a pas seulement un impact sur l’avenir de ces jeunes étudiants، mais nuit également à l’avenir de l’Iran، car des individus talentueux et énergiques sont privés de la possibilité d’étudier et de travailler dans la société" a-t-elle déclaré dans une interview…
"Lors de la dernière vague d’oppression contre les bahaïs en Iran, un certain nombre de personnes ont été arrêtées à Chiraz ces dernières semaines en raison de leur foi bahaïe", a ajouté Fahandej.
La Constitution iranienne ne reconnaît pas la foi bahaïe comme une religion officielle. Bien que l'article 23 stipule que «personne ne peut être molesté ou pris à partie simplement pour avoir une certaine conviction», les adeptes de la foi se voient refuser de nombreux droits fondamentaux en tant que l'une des minorités religieuses les plus persécutées du pays.
Les bahaïs continuent également d’être privés du droit à l’enseignement supérieur en Iran, soit en leur interdisant de s’inscrire à l’université, soit en étant expulsés sans explication appropriée une fois inscrits dans l’école.
Les Iraniens manifestent à New-York contre la présence de Rohani à l'ONU
ncr-iran.org, 21 septembre 2017
Un grand nombre de militants des droits de l'Homme et de membres de la diaspora iranienne se sont rassemblés mercredi devant le siège des Nations Unies à New York pour protester contre la présence du président des mollahs, Hassan Rohani, à l'Assemblée générale de l’ONU.
Amir Emadi, porte-parole de l'Organisation des communautés irano-américaines (OIAC), a souligné que Rohani ne devrait pas être admis à New York, une ville dédiée aux droits de l'homme, et encore moins à l'ONU…
L'un des thèmes du rassemblement était l'appel pour le changement de régime en Iran. Des slogans tels que "Non à Rohani" et "Libérez les prisonnier politiques en Iran" ont jailli spontanément de la foule.
Emadi a affirmé que la population iranienne est prête pour le changement, telles que le démontrent les plus de 11 000 manifestations et mouvement sociaux qui ont eu lieu en Iran au cours de l’année dernière.
Neuf pendaisons à Chiraz et deux exécutions à Karadj
Agence de presse officielle Fars (farsnews.com), 23 septembre 2018
Dans la matinée du 22 septembre, les autorités iraniennes ont exécuté en public neuf détenus de la prison d’Adel Abad dans la ville de Chiraz. Ces hommes étaient reconnus coupables de viol.
Le site officiel Javan Online (javanonline.ir), a annoncé le 21 septembre que deux jeunes prénommés Ehsan, 21 ans et Bashir 31 ans, accusés de meurtre et de vol, avaient été également exécutés à la prison de Radjaï-Shahr dans la ville de Karadj.
Un Yarsan, emprisonné, a été torturé à mort en Iran
Ramin Moshasha, petit-fils du leader des Yarsans en Iran, a été tué sous la torture dans la prison de Hamedan, le 25 septembre. Il était emprisonné depuis un an pour "propagande contre l'État".
Les fonctionnaires du ministère du Renseignement ont refusé de livrer le corps à la famille et l’ont avertie de s’abstenir de communiquer avec les médias.
Le" Yarsanisme" ou "Ahle Haqq", est une religion syncrétique datant de la fin du 14ème siècle dans l’ouest de l’Iran. Estimés à environ 2 ou 3 millions, les Yarsans vivent principalement dans l'ouest de l'Iran et dans l'est de l'Irak et dans certaines communautés rurales du sud-est de la Turquie. Principalement kurdes issus de l'ethnie Goran, il y a également des groupes plus petits de Turcs, de Perses, de Lores, d’Azéris et d’Arabes. De nombreux Yarsans cachent leur religion en raison de la pression du système islamique iranien.
IRNA/Club des Jeunes Journalistes, 26 septembre 2018
Selon les informations émanant du pouvoir judiciaire de la province de Khorasan Razavi, un homme a été fouetté publiquement dans la ville de Neyshabpour, le 26 septembre.
Inculpé pour des délits liés aux stupéfiants et pour vol, il a été condamné à recevoir 74 coups de fouet dans le district de Zabarkhan. Le condamné a été identifié par ses initiales, A.T, fils d'Ismael.
Iran. Les autorités mettent délibérément en danger la santé d'un activiste emprisonné atteint d'un cancer
Amnesty International, 26 septembre 2018
Les autorités iraniennes torturent le défenseur des droits humains emprisonné, Arash Sadeghi, qui souffre d’un cancer, en le privant délibérément des soins médicaux spécialisés dont il a désespérément besoin, selon les affirmations des professionnels de la santé.
Le prisonnier d'opinion, Arash Sadeghi, condamné à 19 ans de prison en 2016 pour son travail pacifique en faveur des droits humains, notamment en communiquant avec Amnesty International et en fournissant à l'organisation des informations sur la situation des droits de l'Homme en Iran, a été diagnostiqué avec une tumeur osseuse cancéreuse le mois dernier. Cependant, les autorités de la prison de Rajaï Shahr, à Karaj (ouest de Téhéran), ont depuis lors empêché à plusieurs reprises l’accès à des soins médicaux susceptibles de sauver des vies.
"Le traitement des autorités iraniennes contre Arash Sadeghi n’est pas seulement cruel; en termes juridiques، c'est un acte de torture", a déclaré Philip Luther، directeur de la recherche et du plaidoyer pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Le procès d’Arash Sadeghi devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, dans lequel son épouse Golrokh Ebrahimi Iraee a également été poursuivie, était manifestement injuste. Il s’agissait de deux brèves sessions en mai et juin 2015, chacune d’une durée inférieure à 15 minutes, l’un des accusés n’étant pas représenté par un avocat.
Arash Sadeghi a vu ses problèmes de santé empirer depuis qu'il a entamé une grève de la faim de 71 jours en octobre 2016.
Iran Human Rights, 27 septembre 2018
Nargues Mohammadi, éminent défenseur des droits humains, a obtenu un congé de trois jours pour la première fois depuis son emprisonnement il y a trois ans. Ayant été condamnée à 16 ans de prison, elle souffre de plusieurs problèmes de santé. Iran Human Rights demande sa libération immédiate et son traitement médical en dehors de la prison.
Dix-sept membres de la religion bahaïe ont été arrêtés par des agents du ministère des Renseignements en Iran du 23 août au 23 septembre 2018.
Six ont été arrêtés à Chiraz, sept à Baharestan, et quatre à Karaj.
Toutes ces personnes ont été arrêtées à leur domicile, où les agents ont effectué une descente, emportant des ordinateurs portables et des smartphones, entre autres objets personnels.
Une étudiante bahaïe, expulsée de l'université pour croyances religieuses
Au cours de son 6ème semestre à l’Université de technologie d’Ispahan, l’étudiante bahaïe, Shaghayegh Shoghi a été renvoyée en raison de ses convictions religieuses.
Bien que Shoghi soit l’un des rares étudiants bahaïs à avoir surmonté les obstacles systémiques qui empêchaient la plupart des étudiants de cette confession de s’inscrire au départ, elle n’a pas le droit de continuer à obtenir le point culminant de son diplôme.
En Iran, 22 personnes mortes après avoir consommé de l’alcool frelaté
Le Monde/ISNA, 29 septembre 2018
L’alcool de contrebande fait des ravages en Iran. Au moins 22 personnes sont mortes ces dix derniers jours dans le pays et une centaine ont été hospitalisées après avoir consommé de l’alcool frelaté.
Dans la seule ville portuaire méridionale de Bandar Abbas, "168 personnes ont été hospitalisées en raison d’intoxication due à l’alcool. 16 d’entre eux ont perdu la vie, et 8 se trouvent dans un état critique" a déclaré Fatemeh Norouzian, responsable locale. Le couple responsable de la production de cet alcool et leur revendeur ont été arrêtés, selon le chef de la police de Bandar Abbas, Ismaïl Mashayekh.
Dans la province septentrionale d’Alborz, 3 personnes sont également mortes intoxiquées, et 72 ont été hospitalisées.
La consommation d’alcool de contrebande est largement répandue en Iran malgré les sanctions prévues depuis la révolution islamique de 1979 – coups de fouet, amendes, voire une peine de prison. L’alcool de contrebande peut parfois être frelaté en raison de l’utilisation de méthanol « toxique » au lieu d’éthanol. Il passe pour être fabriqué clandestinement dans le pays ou introduit en contrebande à partir du Kurdistan irakien ou de la Turquie.
Condition de vie des détenues politiques à la prison d’Evin
HRANA, 30 septembre 2018
Les 17 prisonnières incarcérées dans le quartier des femmes de la prison d’Evin à Téhéran pour des raisons politiques ou de sécurité vivent dans des conditions déplorables, avec une hygiène compromise et une piètre nutrition.
Nombre de ces prisonnières sont des mères peinées par la distance qui les sépare de leurs enfants, une douleur exacerbée par le refus du directeur de la prison de leur permettre de téléphoner les jours de la semaine où leurs enfants sont rentrés de l’école. Bien que les procureurs aient autorisé les prisonnières d’avoir accès au téléphone du samedi au mercredi, le chef de la prison, refuse d'assouplir l'ancien protocole..
Bref exposé de leur qualité de vie, suivi d'un aperçu de leurs dossiers individuels :