Bulletin mensuel d’informations sur les droits de l’Homme en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
Amnesty appelle l’ONU à traiter l’impunité résultant des crimes contre l’humanité en Iran
CSDHI, 2 mars 2019
Dans une déclaration écrite à la 40ème session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU qui se tient du 25 février au 22 mars 2019 à Genève, Amnesty international frappe fort en exhortant l’ONU à prendre à bras le corps la question de l’impunité dont jouit le régime en Iran au fil de ses crimes contre l’humanité, notamment le massacre de 30.000 prisonniers politiques durant l’été 1988.
La militante emprisonnée Atena Daemi pourrait être atteinte d'une maladie invalidante, mais reste privée d’une IRM
IRAN HRM, 4 mars 2019
La militante des droits civils emprisonnée, Atena Daemi, se voit refuser un traitement médical alors qu'elle souffre peut-être d’une sclérose en plaques (MS), a déclaré un membre de sa famille au Centre pour les droits de l'Homme en Iran (CDHI).
Auto-immolation d’une fillette de 12 ans suite au mariage forcé avec un homme de l’âge de son père
Agence de presse officielle ROKNA, 4 mars 2019
Une fillette de 12 ans vivant dans la province occidentale d'Ilam s'est immolée par le feu après avoir été contrainte à cause de la pauvreté, d'épouser un homme de l'âge de son père.
Lors d’une réunion organisée par le gouvernement pour "soutenir les femmes enceintes et les nourrissons dans les quartiers pauvres de la province d’Ilam", Zahra Rahimi défenseure des droits de l’enfant a identifié la jeune fille comme étant "Raha" : "Nous avons retrouvé Raha, âgée de 12 ans, dans un village d'Ilam et elle est devenue le symbole des petites filles forcées de se marier en raison de la pauvreté". "Raha n'était pas la seule fille de la région à avoir été forcée de se marier et ces petites filles forcées de se marier de manière irrationnelle sont celles qui s'immolent pour se suicider, quelques années plus tard », a-t-elle ajouté.
ONU Environnement demande à l'Iran de garantir un procès «juste et transparent» à huit écologistes
Dans une déclaration 5 mars 2019, la plus haute agence des Nations Unies pour l'environnement a appelé l'Iran à garantir un procès équitable, transparent et indépendant à huit écologistes arrêtés depuis janvier 2018 pour des accusations de sécurité nationale inventées de toutes pièces.
Pensez-vous protéger la faune en péril est un crime ?
AI - Communiqué de presse, 5 mars 2019
Ces défenseurs de la faune en Iran sont confrontés à des accusations d'espionnage simplement pour essayer de protéger la faune des pays. Amnesty invite les autorités iraniennes à les libérer maintenant.
Nasrin Sotoudeh, avocate des femmes protestant le hijab, reconnue coupable d’atteinte à la «sécurité nationale »
CDHI, 5 mars 2019
Cette éminente défenseure des droits humains faisait face à des dizaines d'années de prison, sa sentence n'est pas claire…
Le Centre pour les droits de l'Homme en Iran (CDHI) condamne avec force la condamnation de l'éminente avocate de la défense iranienne, Nasrin Sotoudeh, lors d’une procédure judiciaire qui viole cruellement les normes internationales.
"La justice iranienne a poursuivi Sotoudeh pour des raisons de sécurité nationale afin d'envoyer un message clair qu'elle ne tolérera pas la défense pacifique des droits humains par des militants ou leurs avocats… Nous devrions tous nous élever contre cette parodie de justice."
Conférence à l’ONU – Genève :
Eclairage sur les violations des droits humains en 2018 en Iran
CSDHI/AFIF, 7 mars 2019
Le 7 mars, en marge de la 40e session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève, s'est tenue une conférence faisant la lumière la situation des droits de l'Homme en Iran et le massacre de 1988 des prisonniers politiques…
Faisant partie des intervenants, la présidente de l’Association des Femmes Iraniennes en France (AFIF) a exposé la situation des femmes et des filles en Iran :
Une stratégie délibérée de la répression des femmes en Iran
Ebrahim Raisi, le bourreau des droits humains, nommé responsable de la justice iranienne
iranhumanrights.org, 8 mars 2019
Ebrahim Raisi, impliqué dans l’assassinat extrajudiciaire de prisonniers politiques à la fin des années 1980, en Iran, sera le prochain responsable de la justice de l’Iran, en remplacement de Sadeq Amoli Larijani.
Le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien a confirmé que Raisi, considéré comme une personne en qui le « guide suprême » du pays a confiance, est nommé à la tête du pouvoir judiciaire.
Gholamhossein Mohseni Ejei, a déclaré dimanche à la presse iranienne qu'il continuerait à travailler
avec le pouvoir judiciaire sous l'autorité de Raisi.
La nomination d'Ebrahim Raisi, qui a participé aux «commissions de la mort» qui ont ordonné les exécutions extrajudiciaires de milliers de prisonniers en Iran en 1988, à la tête de la justice iranienne, représente un rejet total de l'Etat de droit et une récompense pour les personnes impliquées dans les crimes contre l'humanité.
8 mars 2019
Journée internationale des femmes
Le combat des Iraniennes contre la discrimination et les violences qui découlent de l’intégrisme islamiste et du khomeynisme continue depuis quatre décennies. La présence massive et active des femmes d’Iran dans les mouvements de protestation à travers le pays, témoigne de cette quête de la liberté, de la démocratie et de l’émancipation.
Les Irano-américains appellent à un changement de régime à Téhéran lors d'une manifestation à Washington
(UPI), 8 mars 2019 Par Danielle Haynes
«Des irano-américains se sont rassemblés vendredi à Washington pour soutenir le changement de régime à Téhéran et demander au gouvernement américain de placer les services de renseignements iraniens sur la liste des organisations terroristes.
Les membres de l'Organisation des communautés irano-américaines se sont réunis à environ deux rues de la Maison Blanche. Le groupe cherche à aider à un soulèvement pour un changement de régime et l'établissement d'une république démocratique, laïque et non nucléaire… »
L'opposition iranienne proteste à Washington pour un changement de régime
Asharq Alawsat , 9 mars 2019
Des centaines de personnes ont protesté vendredi à Washington contre le régime iranien, exigeant un changement de régime et dénonçant ses " atrocités à l'égard du peuple ".
Khamenei gracie le "Boucher de la presse"
ncr-iran.org, 9 mars 2019
Le Guide Suprême des mollahs, Ali Khamenei, a gracié l'homme responsable de la torture, du viol et du meurtre de milliers de dissidents en Iran. L'ancien Procureur général de Téhéran, Saied Mortazavi, surnommé le « boucher de la presse », a été formellement accusé comme étant le « principal coupable » dans le scandale du centre de détention de Kahrizak, où des manifestants contestant l'élection iranienne de 2009 ont été torturés, violés et tués, mais il n'a jamais été condamnés. En fait, on sait peu de choses sur le procès à huis clos qu'il aurait subi et il n'a jamais été condamné.
Des rapports indiquent également que Mortazavi est l'homme derrière le viol, la torture et la mise à mort de la photojournaliste canado-iranienne Zahra Kazemi en 2003, lorsqu'elle s'est rendue en Iran pour photographier des manifestations en Iran…
Iran pend quatre prisonniers
Iran HRM, 12 mars 2019
Trois des prisonniers, identifiés étant Naji Omarzadeh, Khalil Salehi et Hossein Ebrahimi, ont été pendus le lundi 11 mars dans la prison centrale d'Oroumieh.
Dimanche, le régime iranien a pendu un autre prisonnier, Ebrahim Karkije, dans la ville de Zahedan (sud-est). Agé de 33 ans, il était marié et père de deux enfants.
Le régime iranien a l'un des pires bilans en matière de droits humains au monde. Les organes de défense des droits de l'Homme de l'ONU ont condamné l'Iran à 65 reprises. Année après année, il détient le record du nombre d'exécutions par habitant.
Javaid Rehman, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'Homme en République islamique d'Iran, a dans son récent rapport attiré l’attention sur le recours persistant à l'exécution et à l'emprisonnement des minorités, des dissidents politiques, des journalistes, des défenseurs des droits humains et des droits des femmes.
Malgré son sexisme institutionnel, l’Iran se voit accorder une place au Comité des droits des femmes de l'ONU
Iran News Update, 15 mars 2019
Mercredi, le Comité des droits de la femme des Nations Unies a annoncé la nomination de la République islamique d'Iran dans un groupe de travail sur «les communications sur le statut des femmes ».
Cette nomination donne aux délégués iraniens une voix sur les questions pour lesquelles le régime iranien a fait l’objet de critiques bien fondées et très médiatisées.
C’est pourquoi la décision du comité a suscité des réactions prévisibles de la part des défenseurs des droits humains et des groupes politiques ayant un intérêt pour les affaires iraniennes. UN Watch, qui a déclaré que la nomination de l’Iran envoie le «pire message possible» concernant les engagements fondamentaux de l’organisme international.
Comme UN Watch l'a également souligné, la décision du comité a été annoncée juste un jour après l'annonce de la condamnation de Nasrin Sotoudeh, une avocate renommée des droits de l'homme, à 33 ans de prison pour des accusations vaguement définies, en plus des cinq années précédentes, prononcées pour « insultes envers le Guide suprême » et pour collusion avec des États étrangers dans le cadre de son travail en faveur des droits de l'Homme.
Violation des droits de l’Homme en Iran,…
Résolution du Parlement Européen, 15 mars 2019
. L'Iran doit cesser de violer les droits des femmes qui protestent contre le port du hijab
. L'Iran doit arrêter de criminaliser le travail des défenseurs des droits des femmes
Le Parlement exhorte l'Iran à arrêter de criminaliser le travail des défenseurs des droits des femmes, notamment le travail réalisé par les manifestants pacifiques contre la loi obligeant à porter le voile, et appelle les autorités à mettre un terme à cette pratique. Les députés appellent tous les États membres disposant d'une présence diplomatique dans le pays à utiliser tous les outils diplomatiques en leur pouvoir pour soutenir et protéger les défenseurs des droits de l'homme sur le terrain.
Les députés appellent également les autorités iraniennes à relâcher immédiatement tous les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes emprisonnés et condamnés pour avoir simplement exercer leurs droits à la liberté d'expression et de réunion. Ils rappellent qu'au moins huit journalistes sont actuellement détenus en Iran et que beaucoup d'autres ont été ciblés de façon systématique par les autorités au moyen d'enquêtes pénales, de gels des avoirs, d'arrestations arbitraires et de surveillances, y compris les journalistes travaillant pour le service iranien de la BBC. Selon les estimations de l'ONG Iran Human Rights, l'Iran a compté le deuxième plus grand nombre d'exécutions dans le monde en 2018.
Enfin, la résolution adoptée à main levée réitère l'appel du Parlement au gouvernement iranien concernant la libération immédiate et inconditionnelle de l'avocate et défenseure des droits de l'homme Nasrin Sotoudeh, lauréate du prix Sakharov, qui a été condamnée cette semaine à 38 ans de prison et 148 coups de fouets par un tribunal iranien.
RSF dénonce la nomination d'Ebrahim Raïssi, accusé de “crime contre l’Humanité”, à la tête de la justice iranienne
RSF, 18 mars 2019
Reporters sans frontières (RSF) dénonce la nomination, le 7 mars 2019, d’Ebrahim Raïssi,
dignitaire religieux, accusé de crimes contre l’humanité, à la tête du pouvoir judiciaire iranien.
20 mars 2019
Heureux Norouz et Bon Nouvel An Persan à tous les Iraniens
Et à ces femmes et ces hommes courageux en prison pour avoir défendu les droits humains, et nous ne cesserons jamais de revendiquer leur liberté. Espérons que cette nouvelle année rendra justice aux prisonniers politiques iraniens afin qu’ils puissent célébrer le prochain Norouz avec leurs familles.
ONU - Genève, 22 mars 2019
Le Conseil des droits de l’Homme lors de sa 40ème session a adopté une résolution sur la situation des droits de l'Homme en République islamique d'Iran et a décidé de proroger le mandat du Rapporteur spécial, Javaid Rehman, pour une nouvelle période d'un an.
La France met en garde Téhéran sur le sort de Nasrin Sotoudeh
Reuters - Paris, 22 mars 2019
Les efforts de la France pour sauver l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien ne sont pas "un blanc-seing accordé à l'Iran, et certainement pas en matière de droits de l'Homme", a déclaré jeudi Jean-Yves Le Drian, qui a appelé à la libération de l'avocate Nasrin Sotoudeh…
Le 11 mars, Reza Khandan, le mari de Nasrin Sotoudeh, a informé Human Rights Watch que les autorités avaient officiellement annoncé qu’elles avaient rajouté 33 ans de prison et 148 coups de fouet à la peine précédemment prononcée contre elle.
Nasrin Sotoudeh a été condamnée à 38 ans et 148 coups de fouet pour s'être opposée à des lois dégradantes en Iran qui obligent les femmes et les filles d'à peine 9 ans à se couvrir avec un hijab…
Le mari de l'avocate des droits humains emprisonnée, Nasrin Sotoudeh, a reçu une lettre du Président français, Emmanuel Macron, invitant Sotoudeh à faire partie d'un conseil consultatif créé pour conseiller les pays du G7 sur les questions de l’égalité des sexes.
Conseil national des barreaux affiche le portrait de l’avocate iranienne sur la façade de son siège à Paris (27 mars 2019).
Le Conseil de l'Ordre des avocats à la Cour d'appel de Paris a à l’unanimité, élu Nasrin Sotoudeh, membre d’honneur du Barreau de Paris. Elle est donc, sous la protection de du Barreau (28 mars 2019).
Inondations meurtrières en Iran
Iran Focus/CSDHI, 22, 27 et 29 mars 2019
Depuis le 19 mars, de grandes parties de l’Iran ont été touchées par des pluies abondantes qui ont provoqué des inondations catastrophiques. Le pays est confronté à des inondations sans précédent dans 25 de ses 31 provinces, selon l'organisation iranienne de gestion des crises.
Elles ont lieu principalement dans l'ouest et le sud-ouest du pays, quelques jours seulement après les inondations qui ont frappé le 19 mars les provinces du Golestan et de Mazandaran, dans le nord-est du pays. Aucun bilan officiel des dommages causés dans ces provinces n'a été communiqué.
Des informations différentes du Site «Les Droits de l’Homme en Iran» indiquent que le régime tente de dissimuler le nombre réel de victimes et empêche les citoyens et les journalistes d'entrer dans les hôpitaux.
On prévoit de nouvelles pluies et inondations en Iran alors que les eaux de crue envahissent encore certaines zones du Golestan, 10 jours après les inondations meurtrières qui ont ravagé la province du nord.
Le nombre officiel de morts s'élève à plus de 200 personnes ; principalement à Chiraz.
Mars 2019
13 exécutions en Iran