Bulletin mensuel d’informations sur l’Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
Une 87ème femme exécutée sous Rohani en Iran
blogs.mediapart.fr, 1er février 2019
Ségrégation sexuelle, discrimination, exclusion du monde politique et économique, le tout enrobé par une répression cruelle, les mollahs ont lancé leur guerre contre la population en Iran en visant d’abord les femmes. C’est pourquoi elles résistent et manifestent.
«C’est un chiffre qui fait froid dans le dos. En cinq ans de présidence en Iran, Rohani affiche 87 femmes exécutées. Depuis leur arrivée au pouvoir, les mollahs ont fait des femmes leur cible privilégiée sur lequel est édifié tout leur système de répression…»
Des écologistes iraniens en danger de mort
quebec.huffingtonpost.ca, 1er février 2019 Par Omid Khadir
«Après 40 ans de dictature religieuse, les Iraniens se soulèvent à l’intérieur du pays pour réclamer les libertés fondamentales et le changement de régime en Iran.
Des informations ont émergé cette semaine sur le cas des militants écologistes arrêtés en Iran début 2018 pour espionnage. L'un d'eux, Kavous Seyed Emami, universitaire irano-canadien, est mort en prison sous la torture en février 2018 à l'âge de 63 ans.
Selon les médias iraniens, huit militants écologistes accusés d'espionnage ont comparu mercredi à huis clos devant un tribunal de Téhéran… »
Détenues politiques réagissent aux affirmations des médias officiels
En réaction à un article paru dans le quotidien officiel Iran qui a décrit la situation des prisonniers politiques comme étant favorable, Saba Kord Afshari et Yasamin Aryani, deux jeunes prisonnières politiques, ont envoyé une lettre ouverte depuis la célèbre prison d'Evine, révélant les conditions de détention difficiles.
Nasrin Sotoudeh renvoyée devant la cour d'appel en Iran
Agence de presse officielle IRNA, 4 février 2019
L’affaire de Nasrin Sotoudeh, avocate et militante civile, a été renvoyée devant la 36ème chambre de la cour d’appel de Téhéran.
«Ma cliente a deux dossiers. Dans la première affaire, la 28e chambre du tribunal révolutionnaire, présidé par le juge Moghiseh, l'avait condamnée à cinq ans de prison pour collusion contre la sécurité. Dans un premier temps, nous avons fait appel de cette ordonnance mais le tribunal a confirmé le verdict », a déclaré Mahmoud Behzadi Rad, avocat de Nasrin Sotoudeh.
Son deuxième dossier comprend également plusieurs plaintes. La 28e chambre du tribunal révolutionnaire a fixé un délai pour régler ce problème, mais l'audience n'a pas eu lieu. La date exacte de l'audience n'a pas encore été déterminée.
Un dissident iranien agressé à Berlin
lefigaro.fr/AFP, 4 février 2019
Un dissident iranien a signalé à la police allemande avoir été agressé à Berlin par trois hommes qui se sont adressés à lui en persan avant de le frapper à coups de poings et de pieds. Cette agression pourrait être de nature à tendre un peu plus les rapports entre l'Iran et l'Union européenne si les assaillants ont des liens avec les services gouvernementaux iraniens.
Détenues derviches réclament le respect du règlement pénitencier
CSDHI, 6 février 2019
Les derviches Gonabadi, détenues dans la prison de Qarchak, ont écrit, le 31 janvier 2019, une lettre au directeur de la prison, Mohammadi, pour protester contre le fait qu’elles étaient enfermées avec des prisonnières condamnées pour trafic de drogue, vol et meurtre.
Elles ont été humiliées et brutalisées à plusieurs reprises parce qu'elles se sont plaintes des conditions de détention dans la prison de Qarchak et du traitement réservé aux détenues par les responsables de la prison. Elles ont également été interdites pendant de longues périodes de passer des appels téléphoniques ou recevoir des visites. L’une des prisonnières d'opinion a été condamnée à 148 coups de fouet pour avoir dénoncé les mauvaises conditions de vie à Qarchak, notamment le refus des autorités de prodiguer des soins.
Rapport de Iran HRM, 5 février 2019
Depuis qu'il a pris le pouvoir en 1979, le régime iranien a exécuté, tué et torturé des milliers de dissidents politiques et d'Iraniens ordinaires qui ont osé défier son pouvoir.
Iran : 40 ans après la révolution, un régime affaibli
Ouest France, 7 février 2019 Par Simin Nouri
«Tout au long de l'année 2018, le peuple est descendu dans les rues de Téhéran et des villes de province pour protester contre l'effondrement du rial, la misère économique ou la destruction de l'environnement. L'aggravation de la crise iranienne, conséquence de la mauvaise gestion du gouvernement, de la corruption et du gâchis dans des guerres et des programmes nucléaire et balistique controversés, a déclenché des grèves et des manifestations pour réclamer la justice et le changement du régime.
Les sanctions imposées par les États-Unis fragilisent davantage le pouvoir. Las de tant d'années de dictature, les Iraniens tiennent les autorités pour responsable de l'isolement de l'Iran et ne croient plus à la propagande officielle, comme l'indique leur slogan repris en boucle : « L'ennemi est ici, ils mentent en disant que c'est l'Amérique. »
Selon Amnesty International, les autorités iraniennes ont arrêté plus de 7 000 dissidents lors d'opérations de répression, entraînant la condamnation de centaines de personnes à la prison ou aux coups de fouet…»
En Iran, de plus en plus d'"enfants de travail" dans les rues
RFI, 7 février 2019
Ces dernières années, avec l'aggravation de la situation économique et le développement de la pauvreté, le phénomène des "enfants de travail", c'est-à-dire des enfants qui travaillent, s'est accentué en Iran…
Des jeunes de 14 ou 15 ans font les poubelles municipales pour ramasser les produits plastiques, qui sont ensuite mis dans d'immenses sacs qu'ils posent souvent dans les recoins des petites rues à l'abri des regards. Le soir venu, des petites camionnettes viennent ramasser ces plastiques qui sont emmenés dans une usine de retraitement qui les transforment de nouveau en produits plastiques recyclés.
Selon les autorités, il y a actuellement 1,7 million d'enfants travailleurs de moins de 18 ans dans le pays. Parmi lesquels quelque 30% sont d'origine afghane. Mais à Téhéran, les chiffres s'inversent. Il y a 60% à 70% d'enfants afghans et seulement 30% d'Iraniens. Si les enfants de rue sont visibles, ceux qui travaillent dans des ateliers de production ou dans l'agriculture ne le sont pas.
Avec la dégradation de la situation économique ces dernières années, le nombre des enfants travailleurs a augmenté. Surtout, on en voit de plus en plus aux carrefours des grandes villes, même si selon les responsables de l'Association pour la protection des enfants de travail, ils représentent une toute petite minorité par rapport aux enfants qui travaillent dans des ateliers ou dans les champs agricoles, et qui sont eux beaucoup moins visibles.
Mariages précoces de 98 enfants dans une province en Iran
Le directeur général de l’Organisme de protection sociale en Iran a annoncé que 98 mariages d’enfants de moins de 15 ans avaient été enregistrés dans une province au cours des neuf derniers mois.
94 d'entre eux étaient des filles et 4 étaient des garçons, selon Zahra Hemmati, citée mardi par l'agence de presse officielle IRNA.
Les Iraniens manifestent à Paris pour un Iran libre
AFIF/The Washington Post- Paris, 8 février 2019
Le vendredi 8 février a vu défiler à Paris des centaines d'associations iraniennes venues dire au monde que 40 années de dictature en Iran ça suffit et qu'il est grand temps d'écouter ce que les Iraniens ont à dire : ils veulent vivre dans un Iran libre et démocratique. Deux notions essentielles qui forment la trame du programme en 10 points de Maryam Radjavi, dirigeante de l'opposition iranienne.
La manifestation en images :
Plusieurs milliers de partisans d'un groupe d'opposition iranien en exil ont défilé vendredi à Paris, appelant à la fin du régime religieux iranien 40 ans après la chute de la monarchie iranienne...
La présence massive des femmes et des jeunes attirait l'attetion.
Les gardiens de Qarchak ont attaqué des prisonnières avec des gaz lacrymogènes
CSDHI, 9 février 2019
Des geôliers en tenue antiémeute ont battu des prisonnières et utilisé des gaz lacrymogènes, des armes à feu et du gaz poivré lors de raids à l'intérieur de la prison pour femmes de Qarchak, à l'est de Téhéran, ont rapporté les membres des familles des prisonnières détenues.
Vingt prisonnières, dont cinq détenues politiques soufies, ont été placées en isolement ou transférées à la prison d'Evin après que les gardiens de la prison les aient violemment agressées, le 8 février 2019.
Carnet de route en Iran, après 40 ans de République islamique
France24.com, 10 février 2019
L'Iran célèbre, lundi 11 février, les 40 ans de la Révolution islamique. En 1979, l'ayatollah Ruhollah Khomeini renversait le Shah et abolissait la monarchie, faisant prendre à l'Iran un virage radical. Il rompait alors avec l'allié américain et son mode de vie pour revenir à un islam ultra-traditionaliste. Quarante ans plus tard, où en est la révolution ? Quel est le rapport de force entre conservateurs et progressistes ?
La France doit condamner « la réalité brutale et cruelle de la dictature des mollahs » en Iran
Le Monde, 11 février 2019
Dans une tribune au " Monde ", seize personnalités – journalistes, écrivains, scientifiques, hommes et femmes politiques – dont Daniel Cohn-Bendit, Arno Klarsfeld ou encore Corinne Lepage estiment que le quarantième anniversaire de la République islamique doit être l’occasion pour la France de soutenir les aspirations à la liberté du peuple iranien face à une répression implacable.
« Cette nation de quatre vingts millions d’habitants subit depuis quatre décennies l’un des régimes les plus répressifs et liberticides de la planète...» |
Une célèbre syndicaliste détenue au secret en prison
CSDHI, 16 février 2019
La vice-présidente du Syndicat des travailleurs iraniens, Parvin Mohammadi, est détenue au secret dans la tristement célèbre prison d’Evin à Téhéran.
Elle n'a pas été autorisée à parler au téléphone à son avocat ou à sa famille.
Les proches de Mohammadi sont très préoccupés par la santé de cette militante syndicale car elle souffre des migraines sévères.
Parvin Mohammadi a été arrêtée fin janvier à la suite d'une attaque des forces de sécurité, chez elle et transférée le 4 février à la prison d’Evin.
Le ministère du Renseignement menace de poursuivre les familles de militants syndicaux
CSDHI/Syndicat des travailleurs de la sucrerie Haft Tappeh, 15 et 21 février 2019
Le ministère du Renseignement de la ville de Shush (sud-ouest), a convoqué les familles du militant syndical détenu, Esmail Bakhshi et de la journaliste indépendante, Sepideh Qoliyan et les a menacées de ne pas parler aux médias.
Bakshi et Qoliyan, deux défenseurs pacifiques des droits des travailleurs en Iran, ont été arrêtés le 18 novembre 2018 et détenus pendant environ un mois dans un centre de détention contrôlé par le ministère du Renseignement à Ahvaz.
Après avoir été libérés sous caution, ils ont tous deux déclaré qu'ils avaient été torturés et ils ont posté des déclarations en ligne qui ont ensuite été confirmées par des témoins oculaires.
Le 20 janvier, deux semaines après la publication de leurs déclarations sur les médias sociaux, Bakhshi et Qoliyan ont été à nouveau arrêtés par des agents du ministère du Renseignement.
Radio Farda, 25 février 2019
Un membre du Parlement iranien (Majlis) a révélé que le Conseil suprême de la sécurité nationale du pays avait interdit la publication de reportages sur les problèmes liés à l'eau, notamment la pénurie des ressources et leur mauvaise utilisation.
Iran refuse d'adopter un projet de loi visant à prévenir la violence contre les femmes
Le pouvoir judiciaire iranien a réclamé une révision fondamentale du projet de loi sur la sécurité des femmes contre la violence (PSW), exprimant des doutes quant à savoir si les lourdes peines prévues dans le projet de loi pour les violations des droits des femmes risquent d’affaiblir la structure familiale, c’est-à-dire de mettre un mari en prison pour avoir battu sa femme.
Une exécution en public, une autre en prison
Agence de presse officielle Fars, 25 février 2019
Accusé d’homicide, un homme a été exécuté le 23 février dans la prison de Shirvan, dans la province du Khorasan (nord-est).
Un autre homme reconnu coupable de meurtre a été pendu en public le 24 février à Aqqala, dans la province du Golestan (nord).
Les femmes en Occident devraient se montrer solidaires de leurs "sœurs iraniennes" réprimées
UPI.Com, 26 février 2016 Par Struan Stevenson
«Il y a environ 40 millions de femmes en Iran, dont plus de la moitié ont moins de 30 ans. A l'heure où les femmes en Occident sont parvenues à l'égalité politique, économique, personnelle et sociale, les femmes en Iran sont parmi les plus réprimées au monde, gouvernées par un régime dominé par de vieux misogynes barbus.
Il n'est pas étonnant que les manifestations nationales, qui se sont poursuivies dans presque toutes les villes d'Iran ces 14 derniers mois, aient souvent été dirigées par des milliers de femmes ou qu'elles y ont participé. Des enseignantes, des membres du personnel médical, des étudiantes, des ouvrières et des retraitées sont descendus dans la rue pour exiger la fin de la corruption, la fin de la discrimination et de la répression et la fin de l'aventurisme militaire agressif du régime religieux au Moyen-Orient... »
Facebook bloque une nouvelle campagne de manipulation venue de l'Iran
MEDIAPART, 27 février 2019 Par Hélène Fathpour
«Les réseaux de propagande et les campagnes de diffamation du régime iranien continue d’attirer l’attention. Facebook a annoncé avoir mis fin à une nouvelle campagne de manipulation orchestrée par le régime iranien et dirigée contre de très nombreux pays…
Les campagnes de désinformation du régime des mollahs mettent en lumière la façon dont les groupes affiliés à l'État exploitent les médias sociaux et manipulent les internautes pour promouvoir leurs plans machiavéliques. Leur but est de propager de fausses informations, de diaboliser la Résistance iranienne et d'empêcher la libre circulation de l'information.
Désormais, les preuves de la manipulation des médias mondiaux par les mollahs s’accumulent. Il devient urgent que la communauté internationale mette fin à cette propagande destructrice.»
Rapport du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran
A/HRC/40/67, 28 février 2019
Le présent rapport, soumis en application de la résolution 37/30 du Conseil des droits de l’Homme, comprend deux parties.
Dans la première partie, le Rapporteur spécial décrit comment les manifestations en République islamique d’Iran sont l’expression de griefs de longue date liés aux droits de l’homme. Une modification apportée à la loi sur le trafic de stupéfiants a entraîné une baisse du nombre des exécutions. Néanmoins, des difficultés économiques croissantes ont intensifié les revendications, qui pourraient être exacerbées par le rétablissement de sanctions unilatérales. Le mécontentement s’est exprimé par les manifestations disparates de différents groupes dans le pays. Le Gouvernement a pris quelques mesures pour faire face aux difficultés économiques, mais l’arrestation d’avocats, de défenseurs des droits de l’homme et de militants syndicaux témoignent d’une réaction de plus en plus sévère de l’État.
Dans la deuxième partie, le Rapporteur spécial montre comment l’exécution d’enfants délinquants en République islamique d’Iran se poursuit depuis des décennies, en violation des obligations internationales du pays en matière de droits de l’homme. Les filles peuvent être condamnées à mort dès l’âge de 9 ans et les garçons dès l’âge de 15 ans. Malgré les modifications apportées au Code pénal et les efforts concrets effectués pour réduire le nombre d’exécutions, au moins 33 enfants délinquants ont été exécutés depuis 2013. Le Rapporteur spécial adresse un certain nombre de recommandations ciblées à l’intention du Parlement et du pouvoir judiciaire en vue de mettre fin à ces exécutions.
Février 2019
7 exécutions
en Iran