15 prisonniers dont 2 femmes ont été exécutés en mars en Iran
L'Iran 118e pays dans l'indice de bonheur mondial
Rapport 2021 World Happiness Index
Le Rapport 2021 sur le bonheur dans le monde vient d’être publié. Il s'agit d'une enquête historique sur l'état du bonheur dans le monde, qui classe 156 pays en fonction de la perception qu'ont leurs citoyens de leur bonheur. La Finlande est encore à la tête de liste, l'Iran occupe la 118ème place.
Pour la première fois, le WHR 2020 a également classé les villes du monde entier en fonction de leur "bien-être subjectif" et en creusant plus profondément la manière dont les environnements sociaux, urbains et naturels se combinent pour affecter le bonheur des gens.
La capitale, Téhéran et la 2ème plus grande ville d’Iran, Machhad, ont terminé respectivement à la 155e et 156e place.
Narges Mohammadi : La violence de la peine de mort est pire que la guerre
Rapport sur la peine de mort en Iran, 31 mars 2021
Narges Mohammadi, éminente défenseure des droits humains et militante contre la peine de mort, raconte son expérience de la peine de mort dans la préface du 13e rapport annuel sur la peine de mort en Iran. « La peine de mort est inacceptable
L’une des causes les plus sérieuses pour lesquelles je me suis battue dans ma vie est l’abolition de la peine de mort en Iran. Il est inacceptable de mettre fin à une vie, quelle qu’en soit la justification. Je ne suis pas opposée au fait de punir les criminels. Les criminels continueront à être punis jusqu’à ce que la cause profonde de leurs crimes soit éradiquée, mais les crimes persistent et ce n’est ni un résultat souhaitable, ni un résultat acceptable pour la société.
Il m’est difficile de voir les enfants laissés derrière après l’exécution de leur mère et/ou de leur père. Non seulement ces enfants perdent leurs parents, mais ils ne peuvent même pas en parler à cause de la honte sociale. Ils perdent tout, et il reste à voir quel sort horrible les attend?
La peine de mort est une violence… une porte ouverte aux exécutions politiques … »
L'UE s'apprête à sanctionner des Iraniens pour des violations des droits de l'homme, une première depuis 2013
Reuters/AFP, 30 mars 2021 Les émissaires de l'Union européenne devraient se mettre d'accord pour imposer des interdictions de voyage et des gels d'actifs aux individus dont les noms seront publiés la semaine prochaine, selon des diplomates…
Suicides en Iran
Deux adolescents et deux femmes se sont donnés la mort en une semaine
Iran News Wire/CSDHI, 29 mars 2021
La semaine dernière, au moins quatre personnes, dont trois femmes et deux mineurs, se sont suicidées dans l’ouest, le nord-est et le sud-ouest de l’Iran. Sahar Fakheri, une jeune femme de 20 ans du comté de Boyer-Ahmad (sud-ouest) s’est suicidée le 18 mars. Forcée à épouser son cousin, elle a mis fin à ses jours avec un fusil de chasse. Une femme, Gellawij Gholami, s’est immolée par le feu en raison de querelles familiales le 25 mars à Sanandaj (ouest). Elle est décédée en raison de la gravité de ses brûlures avant d’atteindre l’hôpital.
Un garçon de 17 ans s’est pendu au Kurdistan (ouest) le 23 mars. Selon le site Web kurde, il se nommait Reza Marabi.
Une jeune fille de 15 ans, récemment mariée, s’est suicidée en prenant des comprimés de riz, une sorte de pesticide. C’est ce qu’a annoncé l’agence de presse officielle, ISNA. Elle était originaire de Taybad (nord).
Les mères des victimes des exécutions demandent justice contre les bourreaux
CNRI Femmes, 28 mars 2021
Les mères des victimes exécutées ou tuées par le régime clérical en Iran, et en particulier les mères et les frères et sœurs des victimes du soulèvement de novembre 2019, ont parlé pendant les fêtes du Nouvel An persan pour demander justice pour leurs enfants. Ils veulent que les meurtriers de leurs enfants et de leurs proches soient poursuivis et punis. Les mères des victimes du soulèvement de novembre 2019 et d’autres personnes tombées pour la liberté de l’Iran, ont emboîté le pas aux familles des victimes du massacre de 1988, en insistant sur la devise : “Ni pardon ni oubli “…
« Les personnes tuées pour la liberté de l’Iran resteront à jamais dans le cœur et l’esprit du peuple iranien et tout le peuple iranien demande justice pour elles. Nous ne pardonnerons ni n’oublierons jamais. »
Les célébrations du Norouz ont eu lieu au Kurdistan iranien malgré le climat sécuritaire, les convocations et les détentions
kurdistanhumanrights.org, 26 mars 2021
Les services de renseignements iraniens ont convoqué plus de 50 militants kurdes dans de nombreuses villes kurdes avant les célébrations du Norouz, les menaçant et interdisant les festivités. Chaque année, le 20 mars, les Kurdes de différentes régions célèbrent le nouvel an persan en allumant des feux et en dansant. Mais comme les années précédentes, le Bureau des renseignements du Corps gardiens de la révolution islamique (CGRI) ont convoqué et interrogé les militants qui organisent ces cérémonies depuis la mi-mars, provoquant l'arrêt des programmes du Norouz par des pressions et des menaces… Les gardiens ont également coupé les lignes téléphoniques et l'alimentation en électricité du village de Si Sar et bloqué les routes menant au village, empêchant ainsi les citoyens des villes et villages environnants de se rendre pour assister aux célébrations.
14 activistes arrêtés, deux prisonniers exécutés, deux koulbars ont perdu la vie en un mois au Kurdistan iranien (kurdistanhumanrights.org, 22 mars 2021)
L'ONU prolonge la mission du rapporteur spécial sur les droits de l'homme en Iran
iranintl.com, 24 mars 2021
Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a prolongé d'un an la mission de Javaid Rehman, le rapporteur spécial pour les droits de l'homme en Iran. Le Conseil a également demandé à la République islamique de fournir à M. Rehman l'accès et les informations nécessaires. Dans son dernier rapport, Rehman a exprimé de profonds regrets quant au nombre d'exécutions et au degré d'oppression politico-sociale et de discrimination à l'encontre des femmes et des groupes minoritaires.
Rehman a également estimé qu'au moins 304 manifestants ont été tués par les forces de sécurité lors du soulèvement de novembre 2019 en Iran, et a déclaré qu'il trouvait incroyable que le gouvernement iranien n'ait pas encore mené une enquête appropriée sur l'utilisation de la violence mortelle contre les manifestants, et que personne n'ait été tenu responsable…
Les mères de prisonniers politiques et de martyrs se souviennent de leurs proches à l'occasion du Norouz women.ncr-iran.org, 20 mars 2021
Les mères de prisonniers politiques et de martyrs exécutés ont célébré le Nouvel An iranien près des prisons ou à côté des tombes de leurs enfants.
20 mars
Joyeux et Lumineux NOROUZ à tous les Iraniens
Bonne Année 1400
Appel à la grâce du Nouvel An iranien pour les 21 journalistes détenus en Iran
RSF, 18 mars 2021
Reporters sans frontières demande au gouvernement iranien, l'un des plus grands geôliers de journalistes au monde, d'accorder la grâce traditionnelle du Norouz (Nouvel An iranien) aux 21 journalistes emprisonnés en Iran, dont le seul crime est d'avoir fait leur devoir en rapportant les faits. Ce sont 21 journalistes et citoyens-journalistes, hommes et femmes, qui s'apprêtent à passer la fête traditionnelle du Nouvel An iranien, le 21 mars, en prison, au lieu d'être chez eux avec leur famille, où ils devraient être.
Selon l'autorité judiciaire iranienne, quelque 10 000 prisonniers ont bénéficié de la grâce du Norouz l'année dernière. Mais aucun d'entre eux n'était un journaliste. Aucun détenu "de sécurité" - terme utilisé par la République islamique pour désigner les prisonniers d'opinion, y compris les journalistes - n'a jamais été gracié à l'occasion du Norouz.
"Le dernier rapport de Javaid Rehman, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme en Iran, confirme que la République islamique est l'un des pires pays au monde en matière de suppression de la liberté de la presse", a déclaré Reza Moini, responsable du bureau Iran-Afghanistan de RSF.
L'année dernière a été particulièrement difficile pour les journalistes iraniens en raison de la pandémie de Covid-19 et de la censure imposée à la plupart des reportages sur la gestion désastreuse de la crise et les chiffres réels des infections et des décès. RSF a enregistré un total de 54 cas de journalistes interrogés, arrêtés ou condamnés de mars 2020 à mars 2021.
Les autorités exercent une forte pression sur les proches, les arrêtant parfois et les condamnant même à l'emprisonnement dans certains cas.
L'Iran vient de perdre 3 places dans le classement mondial de la liberté de la presse 2020 de RSF et se trouve désormais à la 173e place sur 180 pays.
Atena Daemi brutalement bannie de la prison de Lakan à Rasht
women.ncr-iran.org, 17 mars 2021
La prisonnière politique Atena Daemi a été brutalement bannie de la prison de Lakan, à Rasht, dans la nuit du mardi 16 mars 2021. Le déplacement forcé d'Atena Daemi a eu lieu la veille du Nouvel An iranien (20 mars). Atena n'avait pas été informée à l'avance, et elle n'a pas été autorisée à faire ses bagages ni à contacter sa famille. Les gardiens de prison lui ont passé les menottes aux mains et aux pieds et l'ont fait sortir du quartier des femmes de la prison d'Evin.
Atena faisait partie des signataires d'une lettre protestant contre le déplacement forcé et le bannissement de la prisonnière politique Maryam Akbari Monfared vers la prison de Semnan.
Atena Daemi, 32 ans, aurait dû être libérée le 4 juillet 2020, après avoir purgé sa peine de 5 ans de prison. Mais elle a été condamnée à nouveau à un total de 5 ans d'emprisonnement et 74 coups de fouet en raison d'accusations forgées de toutes pièces portées contre elle par le ministère du Renseignement et le Corps des gardiens de la révolution (CGRI).
Militante des droits de l'enfant, Atena Daemi a été arrêtée une première fois le 21 octobre 2014 et détenue pendant 16 mois pour avoir participé à un rassemblement de protestation devant le bureau de l'ONU à Téhéran, à une exécution de protestation de Reyhaneh Jabbari et à d'autres activités pacifiques.
Le 26 novembre 2016, elle a été arrêtée à nouveau et emmenée à la prison d'Evin pour purger sa peine. Pendant cette période, elle a entamé une grève de la faim de 54 jours en mars 2017 qui s'est terminée avec succès lorsque les peines de prison de ses deux sœurs ont été annulées.
La 116ème femme exécutée sous la présidence de Rohani
IHR/CNRI Femme, 17 mars 2021
Dans les premières heures du dimanche 14 mars 2021, une femme a été exécutée dans la prison de Tayebad. Nafiseh Pakmehr a été condamnée à "qesas" pour meurtre. Originaire du village de Qaleh Navabegheh, dans la province de Khorasan Razavi, elle vivait à Machhad avant sa détention. Il y a environ huit ans, Nafiseh Pakmehr a été détenue pour avoir tué son mari et a été condamnée à mort. Cette exécution n'est pas annoncée à ce jour dans les médias iraniens ou par ses sources officielles.
Un ressortissant français accusé d’espionnage en Iran
AFP/Le Figaro/CDHI, 16 mars 2021
Parti faire du tourisme en camping-car, Benjamin Brière est détenu en Iran depuis mai 2020. D’après son avocat, il est jugé pour "espionnage" et "propagande contre le régime". Des chefs d’accusation qui sont passibles de la peine de mort pour le premier, et de trois mois à un an d’emprisonnement pour le second. Il a comparu à une 1ère audience, le 7 mars 2021 et a présenté sa dernière défense le 15 mars. Agé de 35 ans, selon Le Point, Benjamin Brière a été arrêté par les forces de sécurité iraniennes dans une zone désertique située à la frontière d’Iran et de Turkménistan. Le jeune homme était détenu fin février à la prison Vakilabad de Machhad.
D’après la sœur de Benjamin, "Il ne comprend pas ce qui lui arrive".
Les arrestations d’étrangers en Iran, notamment de binationaux, souvent accusés d’espionnage, se sont multipliées. Au cours des derniers mois, l’Iran a procédé à plusieurs échanges de prisonniers étrangers, notamment des chercheurs, avec des pays détenant des ressortissants iraniens.
Iran a pendue une femme à la veille du Nouvel An iranien
iranhr.net, 15 mars 2021
Condamnée à qesas (loi du talion) pour le meurtre de son mari, Maryam (Massoumeh) Karimi, a été exécutée aux premières heures du 13 mars 2021 à la prison centrale de Rasht après que les proches de la victime avaient refusé de lui pardonner ou d'accepter le dieh (prix du sang). Mère d'une petite fille, elle était victime de violences domestiques, mais sa demande de divorce n'avait pas été acceptée par son mari. La République islamique a fait participer la fille de Maryam à cette exécution et devenir le bourreau de sa propre mère…
Une détenue politique toujours privée de traitement médical à la prison d'Evin
Militants des droits de l'homme en Iran , 13 mars 2021
Bien que souffrant d'une hémorragie intestinale, la prisonnière politique Fatemeh Mossanna détenue à la prison d'Evin, est toujours privée d’une permission médicale. Transférée le 10 février 2021 dans un hôpital lorsque son état s’est aggravé, elle a été ramenée en prison, avant la fin de son traitement. Fatemeh a deux enfants qui vivent avec leur grand-mère également malade. Cette prisonnière de 54 ans a été emprisonnée avec sa mère pendant trois ans quand elle n’avait que 13 ans. Les deux ont été accusées de "moharebeh et baghi en soutenant l'OMPI". Ses trois frères et sa belle-sœur ont été exécutés dans les années 1980.
L'Iran franchit la limite entre otage et prisonnier
The Australian, 11 mars 2021
Il y a un peu plus de trois mois, l'universitaire australienne Kylie Moore-Gilbert a été expulsée d'Iran après deux ans d'emprisonnement dans certaines des pires prisons du monde. Moore-Gilbert a été libérée deux ans après le début de sa condamnation à dix ans de prison pour "espionnage", à la suite d'un échange de prisonniers complexe qui a vu la libération de deux Iraniens emprisonnés en Thaïlande pour un complot visant à faire exploser des cibles israéliennes à Bangkok. L'universitaire a utilisé son histoire pour attirer l'attention sur ceux qu'elle a laissés derrière elle dans les prisons iraniennes notoirement brutales, ainsi que sur la situation plus générale des droits de l'homme en Iran.
Parmi les citoyens étrangers toujours détenus en Iran figurent les Britanniques Nazarin Zaghari-Ratcliffe et Anooshe Ashoori, le Suédois Ahmadreza Djalali, la Française Farida Adelkah, l'Allemand Nahid Taghavi, l'Autrichien Masud Mossaheb et les Américains Morad Tahbaz, Emad Sharghi, Baquer Namazi et Siamak Namazi. Elle a fait part de sérieuses craintes pour la santé physique et psychologique de Mme Taghavi, âgée de 66 ans". Elle a condamné les punitions supplémentaires infligées à Ashoori pour avoir fait passer des messages sur la propagation du COVID-19 dans la prison d'Evin. Elle a plaidé pour que Zaghari-Ratcliffe soit autorisée à rentrer en Grande-Bretagne à la date de sa libération, le 7 mars. Elle a déploré la détention de l'anthropologue Adelkah, déclarant qu'elle devrait être "célébrée par sa patrie, et non enfermée et réduite au silence".
Sur Twitter, elle a écrit au sujet de ses 12 mois d'isolement cellulaire : "2A n'est pas conçu pour une habitation prolongée, son but même est de briser psychologiquement les prisonniers pour les interroger." Les prisonniers sont filmés 24 heures sur 24, même lorsqu'ils vont aux toilettes. Les détenus ont les yeux bandés dès qu'ils quittent leur cellule, même pour prendre l'air. Dans leurs cellules, il n'y a ni oreiller ni matelas, ni chaise ni table. Les traitements médicaux sont dispensés en guise de "récompense" pour la coopération, a-t-elle rapporté. Elle a qualifié l'hôpital de la prison d'Evin de "sale" et a déclaré qu'il ignorait les protocoles COVID-19. Le personnel pénitentiaire ne portait pas de masque et si les détenus voulaient pratiquer une bonne hygiène, ils devaient se débrouiller pour trouver des masques et du désinfectant...
Exil forcé de Maryam Akbari Monfared à la prison de Semnan
radiozamaneh.com /Iran HRM, 10 et 11 mars 2021
Hasan Jafari, le mari de la prisonnière politique Maryam Akbari Monfared a annoncé que sa femme a été transférée de la prison d'Evin à la prison de Semnan. Les autorités judiciaires n'ont donné aucune explication à sa famille et à son mari concernant cet exil. Ses compagnes de cellule sont intervenues pour empêcher ce transfert forcé, ais des gardiens de prison ont violemment fait irruption dans le quartier et l'ont fait sortir de force.
En violation de la loi, Maryam Akbari Monfared a purgé 12 ans de prison sans même un jour de permission. Cette militante civile a été arrêtée par les forces de sécurité lors des manifestations populaires de janvier 2009 et a été condamnée à 15 ans de prison, cinq mois plus tard pour "moharebeh par adhésion à l'OMPI".
Akbari Monfared a passé 9 mois de sa peine en isolement dans le centre de détention MOIS de la prison d'Evin, connu sous le nom de quartier 209.
Maryam Akbari Monfared a trois filles. La sœur et le frère de Maryam Akbari ont été exécutés lors du massacre des prisonniers politiques à l'été 1988. Deux autres de ses frères ont été exécutés lors des exécutions de masse du début des années 1980.
Défenseure des travailleurs Sepideh Gholian transférée à la prison de Bouchehr
frontlinedefenders.org, 10 mars 2021
Le 10 mars 2021, Sepideh Gholian, défenseure des droits des travailleurs, a été transférée sans explication du quartier des femmes de la prison d'Evin à la prison de Bouchehr (sud), située à plus de 600 km de Dezful, où vivent ses parents. Cette défenseuse des droits humains purge actuellement une peine de cinq ans de prison et était détenue à la prison d'Evin depuis juillet 2021, avant son récent transfert.
Sepideh Gholian est une femme défenseur des droits humains et une journaliste indépendante, son travail en matière de droits humains se concentrant principalement sur les droits du travail. Elle a travaillé en étroite collaboration avec le Syndicat des travailleurs de Haft Tappeh Cane Sugar Company. Les dirigeants de ce syndicat sont depuis longtemps persécutés et harcelés par les autorités. Depuis 2009, plusieurs membres du conseil d'administration sont jugés pour "propagande contre l'État" et "atteinte à la sécurité nationale".
France-Iran, Q&R du point de presse
Q : Le département d'État américain a inscrit mardi sur une liste noire deux responsables du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) iranien, les accusant de violations des droits humains. Ils ont également indiqué qu'ils travailleraient avec leurs alliés sur les violations et les abus. L'UE n'a pas imposé de sanctions à des responsables iraniens pour des violations des droits de l'homme depuis 2013. Pensez-vous que cela pourrait changer alors que la situation des droits de l'homme se détériore dans ce pays ?
R : La France reste très préoccupée par la situation des droits de l'homme en Iran, notamment en ce qui concerne la liberté d'expression et de la presse, qui s'est aggravée depuis la répression du mouvement de contestation de novembre 2019. Elle exprime régulièrement ses attentes sur ce sujet et continuera à le faire à l'avenir.
L'UE conserve la capacité d'adopter des sanctions à l'encontre des personnes et entités impliquées dans de graves violations des droits de l'homme en Iran. Avec ses partenaires européens, la France reste vigilante sur la question des droits humains en Iran, indépendamment de ses efforts pour préserver le JCPoA et ramener les États-Unis et l'Iran à leurs engagements dans le cadre de l'accord.
Des citoyennes bahaïes condamnés à une peine globale de 10 ans de prison
hra-news.org, 9 mars 2021
La condamnation de Sophia Mobini et Negin Tadrisi, deux citoyennes bahaïes, a été confirmée par branche 36 du tribunal de révision de Téhéran. Lors de leur procès principal, elles ont été condamnées chacune à cinq ans de prison pour avoir "agi contre la sécurité nationale en dirigeant une organisation bahaïe et en propageant l'édification de la foi".
Elles ont été arrêtées par des agents du ministère du Renseignement et conduites à la prison d'Evin lors d'une cérémonie célébrant le 200e anniversaire de leur prophète Bahaollah. Elles ont ensuite été libérées sous caution jusqu'à la fin de leur procès.
ONU/Iran : Des réformes d'urgence s'imposent sur la situation des femmes et des filles, traitées comme citoyens de seconde zone OHCHR, 8 mars 2021
Les femmes et les filles continuent d'être traitées comme des citoyens de seconde classe en Iran, déclare un expert de l'ONU dans un rapport au Conseil des droits de l'homme, citant la violence domestique, des milliers de mariages de filles âgées de 10 à 14 ans chaque année et une discrimination toujours bien ancrée dans la loi et la pratique, a déclaré Javaid Rehman, le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme en République islamique d'Iran, dans le rapport qui sera présenté le 9 mars à l'organe composé de 47 membres. "Le gouvernement et les autres dirigeants du pays doivent relever l'âge du mariage dès maintenant et introduire d'autres politiques et programmes pour réduire cette pratique dans le pays."
Selon la loi, une fille peut se marier dès l'âge de 13 ans, tandis que les filles encore plus jeunes peuvent se marier légalement avec le consentement judiciaire et paternel. Au cours du premier semestre de l'année civile iranienne actuelle, plus de 16 000 filles âgées de 10 à 14 ans se sont mariées, selon les chiffres officiels du gouvernement.
"L'âge légal actuel du mariage est tout simplement inacceptable. Il est clair que le mariage des enfants est néfaste pour le développement et le bien-être des filles, notamment en termes d'éducation, d'emploi et pour vivre sans violence. Bien que je prenne note des tentatives précédentes de modifier la loi, il faut maintenant faire pression pour relever l'âge du mariage, conformément aux obligations de l'Iran en vertu de la Convention relative aux droits de l'enfant", a déclaré M. Rehman .
8 mars
Journée internationale des femmes 2021
Les femmes du monde entier revendiquent et
méritent un avenir égalitaire libre de préjugés, de stéréotypes et de
violence ; un avenir durable et pacifique avec les mêmes droits et des chances
égales pour toutes et tous. Pour y parvenir, le monde requiert la présence des
femmes dans toutes les prises de décisions. Cette année, le thème de la Journée internationale
des femmes (le 8 mars), « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire
dans le monde de la Covid-19 », célèbre les efforts considérables
déployés par les femmes et les filles partout dans le monde pour façonner un
futur et une relance plus égalitaires suite à la pandémie de Covid-19 et met en
lumière les lacunes à combler.
Boris Johnson : Nazanin Zaghari-Ratcliffe doit être libérée "définitivement"
BBC, 8 mars 2021
Boris Johnson a demandé que Nazanin Zaghari-Ratcliffe, l’irano-britannique de 42 ans emprisonnée en Iran pour espionnage, soit libérée "définitivement" afin qu'elle puisse retrouver sa famille au Royaume-Uni. Elle s'est vu retirer son bracelet électronique à la fin de sa peine de cinq ans. Cependant, son mari Richard Ratcliffe a été informé qu'un nouveau procès contre elle était prévu pour dimanche prochain.
Le Premier ministre a déclaré qu'il était "satisfait" du retrait de son bracelet électronique, mais que "son maintien en détention reste totalement inacceptable".
Elle avait été arrêtée en avril 2016 alors qu'elle était en voyage pour rendre visite à ses parents en Iran avec sa jeune fille d'origine britannique, Gabriella, qui a maintenant six ans.
La double nationalité a été condamnée à cinq ans de prison pour des allégations de complot visant à renverser le gouvernement iranien, ce qu'elle nie.
Iran Human Rights Monitor, Monthly Report – February 2021
Iran HRM, 6 mars 2021
Le mois de février a été marqué par la répression par l'État des protestations des négociants en carburant du Sistan et Baloutchestan, qui ont débuté à Saravan, dans le sud-est de l'Iran. Les protestations ont éclaté le 22 février lorsque des transporteurs de carburant baloutches se sont rassemblés près d'une base du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) à la frontière de Saravan pour protester contre la fermeture de la frontière. Les gardiens, qui avaient creusé de grands trous à la frontière pour empêcher les transporteurs de carburant de passer, ont abattu les manifestants, tuant et blessant des dizaines de personnes.
Rohani 8 ans après : La situation des droits des femmes en République islamique d'Iran
en-hrana.org, 5 mars 2021
À l'occasion de la Journée internationale de la femme 2021, Human Rights Activists in Iran met en lumière la situation des droits des femmes en Iran pendant les huit années du mandat du président Hassan Rouhani. Le rapport comprend un aperçu statistique sur 8 ans des problèmes de droits humains les plus urgents auxquels les femmes sont confrontées dans le pays. Le rapport présente également les courageux militants des droits des femmes qui sont actuellement emprisonnés ou risquent de l'être…
L'Iran condamne des manifestants à des peines de prison et à des centaines de coups de fouet
iran-hrm.com, 3 mars 2021
Un tribunal iranien a confirmé les peines de prison prononcées à l'encontre de trois habitants de Behbahan (sud-ouest) arrêtés lors des manifestations nationales de novembre 2019. Les trois manifestants, Sattar Afshinpour, Bahman Amini et Mohammad Tayebi, ont été jugés par contumace et condamnés à un total de 13 ans de prison et 222 coups de fouet.
36 manifestants de Behbahan ont reçu leur sentence du tribunal pénal de la ville le 22 octobre. Les accusés ont été condamnés à un total de 109 ans de prison et 2 590 coups de fouet, tandis que chaque individu a été condamné à une amende de plus de 3 millions de tomans.
Selon le verdict, les manifestants ont été reconnus coupables de trouble à l'ordre public, de désobéissance aux agents de sécurité et de vandalisme de biens publics.
Iran : Les meurtres illégaux de porteurs de carburant indigents doivent faire l'objet d'une enquête indépendante Amnesty International, 2 mars 2021
Le 22 février, les Gardiens de la révolution iraniens ont illégalement utilisé la force meurtrière contre des porteurs de carburant non armés près de la ville de Saravan, dans la province du Sistan et Baloutchestan, violant ainsi de manière flagrante l'interdiction absolue de la privation arbitraire du droit à la vie prévue par le droit international, a déclaré Amnesty International ce jeudi 2 mars 2021…
Narges Mohammadi convoquée au tribunal pour une nouvelle accusation
frontlinedefenders.org, 2 mars 2021
Le 27 février 2021, la défenseure des droits humains Narges Mohammadi a refusé de comparaître devant le tribunal pour une nouvelle accusation de "perturbation de l'ordre de la prison", qui a été déposée contre elle après qu'elle a déposé une plainte pour harcèlement sexuel alors qu'elle était en détention. Narges Mohammadi, qui est porte-parole du Centre iranien des défenseurs des droits humains, a été arrêtée en 2016 et condamnée à 16 ans de prison pour "propagande contre le régime" et création du groupe "illégal" Legam, qui fait campagne contre la peine capitale. La défenseure des droits humains a contracté le Covid-19 en prison en juillet et a signalé qu'elle n'avait pas reçu de soins médicaux appropriés. Le 8 octobre 2020, elle a été libérée de la prison de Zanjan sur la base d'une loi réduisant les peines de prison pour les prisonniers politiques, qui a été adoptée en mai.
Lettre ouverte des prisonnières politiques sur le décès de Behnam Mahjoobi
hra-news.org, 1er mars 2021
Dans une lettre ouverte ,Maryam Akbari Monfared, Alieh Motalleb-Zadeh, Raheleh Asl-Ahmadi, Hadith Sabori, Zainab Hamrang, Shiva Ismaili, Parisa Rafi'ie et Atena Daemi , détenues dans le quartier des femmes de la prison d'Evin ont exprimé leur sympathie et leur solidarité avec la famille et les amis de Behnam Mahjoobi, membre de la minorité religieuse persécutée des derviches Gonabadi en Iran, décédé le 16 février dans un hôpital de Téhéran quatre jours après avoir reçu un médicament inconnu en prison :