06 mai 2023

AFIF INFOS - Avril 2023

Bulletin mensuel d’informations sur les droits humains en Iran 
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE 


Exécution de 6 citoyens baloutches, dont une femme en 48 heures
hengaw.net/ CNRI, 30 avril 2023
Au moins deux prisonniers baloutches, dont une femme, ont été exécutés à la prison centrale de Zahedan.
GolMohammad Narouï, 31 ans et marié, a été arrêté en 2019 pour meurtre et condamné à la pendaison par le système judiciaire de la République islamique.
L’identité de la femme accusée d’homicide n'a pas encore été établie.
Le 29 avril, quatre autres prisonniers baloutches, Eid-Mohammad Shadman (après 11 ans de détention), Abdul Sattar Shahouzahi, Nematollah Rigi Ladiz et Mahmoud Rahmani (au bout de 12 années de détention) ont été exécutés dans les prisons de Zahedan et d'Iranshahr en l’espace de deux jours. 
La machine à exécuter des mollahs ne s’est pas arrêtée au mois de Ramadan
Le lundi 24 avril, le prisonnier Ahmad Nikouï a été pendu à la prison centrale de Karadj et le détenu Mohammad
Chahargosheh à la prison de Gohardacht. Le 16 avril, le régime a exécuté trois condamnés à la prison d’Adelabad de Chiraz. 
Le mardi 4 avril, un prisonnier a été exécuté à la prison de Langroud à Qom.

En Iran, des militants kurdes des droits des femmes contraintes de faire de faux
aveux
stopfundamentalism.com, 29 avril 2023
Les militantes kurdes des droits des femmes en Iran subissent des pressions de la part du département des renseignements de Sanandaj pour qu'elles fassent de faux aveux contre elles-mêmes.
Deux militantes, la journaliste Jina Moddares Gorji et l'enseignante Fariba Zand Karimi, ont été détenues à l'isolement et privées de contact avec leurs familles.

Malgré la répression, les grèves en Iran se poursuivent pour le 221ème jour
Stop au Fondamentalisme/CSDHI, 27 avril 2023
L'Iran connaît son 221ème jour consécutif de grève à l'échelle nationale, les travailleurs des sites industriels du pays continuant à protester contre les mauvaises conditions de travail, les retards de salaires et la mauvaise qualité des installations. 
Les grèves se sont étendues à au moins 76 usines et mines de pétrole, de pétrochimie, d’acier et de cuivre dans 27 villes et 11 provinces, touchant des  milliers de travailleurs. En réponse, les manifestants ont intensifié leurs attaques contre les intérêts du régime.
La répression des manifestations et des grèves par le régime s’est intensifiée ces derniers mois, mais les travailleurs et les manifestants ne montrent aucun signe de recul. Leur lutte continue pour de meilleures conditions de travail et une société plus juste est un message fort adressé au régime : le peuple ne se laissera pas réduire au silence ou intimider. La communauté internationale doit soutenir leur cause et faire pression sur le régime pour qu’il réponde aux demandes légitimes des travailleurs.

Iran : Les forces de sécurité tuent, torturent et maltraitent des enfants
De jeunes manifestants détenus illégalement
Human Rights Watch, 25 avril 2023
Les forces de sécurité iraniennes qui répriment les manifestations de grande ampleur ont tué, torturé, agressé sexuellement et fait disparaître des enfants de manière illégale, dans le cadre d'un ensemble de violations graves.
Les autorités iraniennes ont également arrêté, interrogé et poursuivi des enfants en violation des garanties légales, et les juges ont empêché les familles des enfants d'engager des avocats de leur choix pour les défendre, ont condamné des enfants sur la base d'accusations vagues, et les ont jugés en dehors des tribunaux pour mineurs qui sont seuls compétents pour les affaires concernant les enfants. Les forces de sécurité ont arrêté et détenu des enfants sans prévenir leur famille, parfois pendant des semaines. Les étudiants libérés n'ont pas le droit de retourner à l'école, ou les autorités ont coupé l'aide sociale à leur famille, ce qui oblige les enfants à aller travailler...

Une Iranienne meurt à la suite d’une bagarre pour le hijab
CSDHI/women.ncr-iran.org, 25 avril 2023
Une touriste iranienne est décédée après une bagarre entre les forces de sécurité et un groupe de personnes opposées au port obligatoire du hijab dans la ville de Kerman
La bagarre a éclaté dans un parc le 23 avril lorsque des membres de la force paramilitaire du Bassidj ont mis en garde les visiteurs contre les violations du hijab et que des personnes sont venues soutenir les femmes sans foulard, a rapporté le site d’information Rouydad24.
La femme âgée de 60 ans a subi un arrêt cardiaque et est décédée à l’hôpital.
Le gouverneur de Kerman a déclaré que le « conflit de masse » avait été déclenché par des problèmes personnels et n’est pas lié au port obligatoire du hijab…

Les attaques chimiques contre les écoles des filles continuent tandis 
Les autorités esquivent toute responsabilité
Hengaw/Iran Wire/ CNRI Femmes, 25 avril 2023
Un nombre indéterminé d’élèves et d’enseignants iraniens ont été emmenés dans des centres médicaux pour y être soignés le 24 avril, après que plusieurs écoles de filles ont été la cible d’attaques chimiques.
Les attaques chimiques ont été signalées dans au moins trois provinces : Kurdistan, Hamadan et Alborz. 
Deux enseignantes d’une école de Karaj, près de Téhéran, ont été hospitalisées dans une unité de soins spéciaux. Plus de 20 élèves de la ville de Sanandaj ont également été transportés à l’hôpital.
Depuis novembre 2022, plus de 13.000 élèves iraniennes ont souffert de symptômes tels que nausées, évanouissements, maux de tête, toux, difficultés respiratoires et palpitations cardiaques, et plus de 1200 écolières ont dû être soignées à l’hôpital.
Ces empoisonnements ont suscité la peur et la colère des écolières, de leurs parents et de la société iranienne dans son ensemble.
Les familles demandent justice pour les étudiantes empoisonnées
Ils ont suscité des appels à renforcer les mesures de sécurité dans les écoles du pays, et plusieurs directeurs d’école auraient demandé aux parents de garder leurs enfants à la maison.
Le 24 avril, le Conseil de coordination des syndicats d’enseignants a proposé la formation de "comités de protection des écoles indépendants et populaires dans les plus brefs délais" pour faire face aux "attaques chimiques incessantes, principalement dans les écoles de filles" .
Après que les autorités ont annoncé le mois dernier les arrestations liées aux empoisonnements, les experts de l’ONU ont critiqué la République islamique pour ne pas avoir protégé les écolières, empêché d’autres attaques chimiques et mené des enquêtes rapides.
Les experts ont déclaré que les attaques pourraient être "orchestrées pour punir les filles" pour leur participation aux manifestations nationales déclenchées par la mort de Mahsa Amini en garde à vue en septembre 2022.

Iran : des millions d’écolières menacées d'empoisonnement dans leurs écoles
Amnesty International, 21 avril 2023
Détresse respiratoire, palpitations cardiaques, nausées, vomissements… Des milliers de jeunes filles ont été victimes d’empoisonnement au gaz depuis novembre 2022. Les attaques ont d'abord été signalées dans la province de Qom, puis se sont étendues à d'autres provinces et sont devenues plus fréquentes. Plus de cent écoles ont été visées, certaines plusieurs fois. Selon les médias indépendants et les organisations de défense des droits humains, les attaques les plus récentes ont eu lieu les 15, 16 et 17 avril 2023 dans plusieurs écoles.
Ces empoisonnements, non revendiqués, semblent s’inscrire dans le cadre d’une campagne coordonnée et organisée qui vise à punir les écolières pour leur participation aux manifestations qui ont éclaté à la mi-septembre, en 2022. Depuis le début du soulèvement, les autorités iraniennes usent de méthodes de répression violentes qui visent à étouffer le mouvement.

Communiqué des ministres des affaires étrangères du G7 Japon 2023
Communiqué de presse, 18 avril 2023  
...Iran... Nous réitérons notre profonde inquiétude face aux violations systématiques des droits de l'homme et aux abus commis par l'Iran, en particulier face aux efforts déployés par l'Iran pour opprimer les dissidents pacifiques au moyen de menaces et d'intimidations. Nous condamnons le fait que des personnes, notamment des femmes, des jeunes filles, des groupes minoritaires et des journalistes, soient prises pour cible en Iran et à l'étranger. Nous demandons à l'Iran de prendre des mesures concrètes pour résoudre ces problèmes. Nous rejetons fermement le fait que l'Iran s'en prenne aux citoyens étrangers et à ceux qui ont une double nationalité, et nous demandons aux dirigeants iraniens de mettre fin à toutes les détentions injustes et arbitraires....

Trois écolières arrêtées pour des attaques au poison dans des écoles de Chiraz
HRANA, 14 avril 2023
Trois écolières, Erfaneh Honar, Setayesh Darougheh et Setayesh Amiri, ont été arrêtées pour des attaques au poison en série à Chiraz. Ces mineures sont détenues dans la section de quarantaine de la prison d'Adelabad à Chiraz.
D’après une source informée, "Elles ont été arrêtées ces derniers jours, bien que la date exacte de leur arrestation ne soit pas connue. Ces trois jeunes filles sont actuellement détenues dans la section de quarantaine de la prison d'Adelabad, sans pouvoir ni téléphoner ni recevoir la visite de leur famille".
Bien que les allégations spécifiques à leur encontre soient inconnues, il convient de noter qu'au cours des derniers mois, les institutions sécuritaires et judiciaires ont tenté de rejeter la responsabilité sur les groupes d'opposition ou même de faire des élèves des boucs émissaires.

L’application de la nouvelle loi sur le hijab commencera samedi en Iran
women.ncr-iran.org, 14 avril 2023
Le samedi 15 avril, le régime clérical commencera officiellement à sanctionner des femmes et des jeunes filles iraniennes qui ne se conforment pas au code vestimentaire obligatoire et nouvelle loi sur le hijab.
Le commandant en chef des forces de sécurité de l’État, Ahmadreza Radan, a déclaré aujourd’hui à la presse : “Le plan de chasteté et de hijab sera appliqué à partir de demain, conformément aux plans précédemment déclarés.”
À la question de savoir si les caméras de télévision en circuit fermé pouvaient commettre des erreurs, il a répondu : “Soyez assurés qu’il n’y aura pas d’erreurs !” (Agence de presse officielle Tasnim, 14 avril 2023)
 Il a ajouté : “À partir de samedi prochain, les personnes qui enlèvent leur hijab sur la voie publique, dans les voitures ou dans les lieux commerciaux seront signalées aux autorités judiciaires sur présentation de documents.

Iran : des experts dénoncent l’application répressive des lois sur le hijab
news.un.org, 14 avril 2023 
L’application répressive des lois iraniennes sur le hijab, telle qu’annoncée par les autorités de l’État, entraînerait des mesures restrictives et punitives supplémentaires pour les femmes et les jeunes filles qui ne se conforment pas aux lois sur le port obligatoire du voile dans le pays, ont indiqué vendredi des experts indépendants des Nations Unies.
Cette application répressive symbolise la persécution fondée sur le sexe.
Les experts ont noté que les lois sur le port obligatoire du voile sont inscrites dans le code pénal iranien et dans d'autres lois et règlements, ce qui permet aux autorités administratives et de sécurité de soumettre les femmes à des arrestations et détentions arbitraires, et de leur refuser l'accès aux institutions publiques, y compris les hôpitaux, les écoles, les bureaux gouvernementaux et les aéroports, si elles ne se couvrent pas les cheveux.

Sholeh Pakravan, l’Iranienne qui se bat contre la peine de mort
Le Monde, 14 avril
Exilée en Allemagne avec ses deux dernières filles, la mère de Reyhaneh Jabbari, exécutée en 2014 pour avoir tué en 2007 l’homme qui tentait de la violer, croit que la jeunesse de son pays viendra à bout de l’oppression. 
Dans sa dernière lettre avant son exécution en 2014, l’Iranienne Reyhaneh Jabbari a demandé à sa mère de ne plus s’accrocher à elle et de la laisser partir sereinement. « Donne-moi au vent et oublie tous les souvenirs sombres », lui a-t-elle écrit. Sa mère, Sholeh Pakravan, une actrice de théâtre aujourd’hui âgée de 60 ans, a rempli le premier souhait de Reyhaneh en réalisant un documentaire, Sept hivers à Téhéran, avec la réalisatrice allemande Steffi Niederzoll, sélectionné à la Berlinale (Prix du meilleur film de la sélection Perspektive Deutsches Kino)…

La militante iranienne Sepideh Qolian battue et menacée de viol en détention
Iran Wire/CSDHI, 14 avril 2023
La célèbre militante des droits civiques Sepideh Qolian, qui attend son procès pour "insulte" au dirigeant de la République islamique, a été soumise à des violences physiques et menacée de viol pendant sa détention. 
Sepideh Qolian a été de nouveau arrêtée le mois dernier, quelques heures après avoir posté sur Twitter une vidéo d’elle sans le hijab obligatoire, criant des slogans contre le guide suprême Ali Khamenei, à sa sortie de la prison d’Evin à Téhéran.
Qolian a été initialement arrêtée lors d’une grève des travailleurs en novembre 2018, puis condamnée à 19 ans et six mois de prison. La peine a été réduite à cinq ans en appel.
La militante a été libérée le 15 mars après avoir bénéficié d’une "amnistie"… 
La Cour "n’a aucune légitimité"
Dans une lettre sortie de la prison d’Evin le 13 avril, Sepideh Qolian a déclaré que le tribunal chargé de son affaire n’avait "aucune légitimité" et qu’elle ne participerait pas à la procédure judiciaire tant que le gouvernement des "exécutions islamiques" resterait au pouvoir.

Iran : au moins 582 exécutions capitales en 2022, en hausse de 75 % en un an
AFP/20minutes/Libération, 13 avril 2023
La peine de mort a été utilisée en Iran comme "ultime outil d’intimidation et d’oppression par le régime iranien dans le but de maintenir la stabilité de son pouvoir", dénoncent les ONG Iran Human Rights (IHR) et Ensemble contre la peine de mort  (ECPM).
Les exécutions judiciaires en Iran ont enregistré une hausse de 75 % en 2022, avec 582 pendaisons, selon deux organisations de défense des droits humains qui dénoncent une "machine à tuer" visant à "instiller la peur" dans le pays.
A partir de septembre 2022, l’Iran a été secoué pendant des semaines par des manifestations de masse déclenchées par la mort en détention de la Kurde iranienne Mahsa Amini. Les autorités iraniennes ont violemment réprimé le mouvement, avec quatre pendaisons qui y sont directement liées, provoquant des condamnations à l’étranger.
Le chiffre d’au moins 582 exécutions est le plus élevé dans la République islamique depuis 2015, après un total de 333 exécutions en 2021.
Rapport annuel sur la peine de mort en Iran 2022 (https://iranhr.net/en/articles/5814/)

Golrokh Iraei condamnée à 7 ans de prison à d'autres peines
Hengaw/ iranhrs.org/ kampain.info, 13 avril 2023
Le jeudi 13 avril 2023, Golrokh Ebrahimi Iraei a été condamné à 6 ans de prison pour "rassemblement et collusion" et à un an pour "propagande contre le régime" par la 26e branche du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Elle a également été condamnée à 2 ans d'interdiction de présence à Téhéran, 2 ans d'interdiction d'assister à des fêtes et à des groupes et à la confiscation de son téléphone portable. Cette prisonnière politique subit des pressions de la part des institutions de sécurité et du pouvoir judiciaire. Elle était censée demander par écrit la grâce de Khamenei. Mais elle a refusé à chaque fois.
Golrokh Ebrahimi Iraei a été arrêtée par les forces de sécurité le 26 septembre 2022, violemment battue à son domicile et emmenée à la prison de Qarchak.  Golrokh avait déjà été arrêtée et condamnée en raison de ses activités.

Iran : La pression sur les femmes et les jeunes filles s'intensifie alors que les autorités trompent le monde entier
Article 19, 12 avril 2023
Les autorités de la République islamique font des déclarations et adoptent des politiques et des pratiques visant à contraindre les femmes à se soumettre à un port obligatoire du voile discriminatoire, dégradant et humiliant, et à briser leur esprit de résistance au quotidien. La présente déclaration contient des informations relatives à ces déclarations et politiques jusqu'au 5 avril 2023.
Les autorités de la République islamique d'Iran adoptent quotidiennement une série de nouvelles lois et politiques visant à renforcer le port obligatoire du voile, qui est discriminatoire, dégradant et humiliant, et à soumettre les millions de femmes et de jeunes filles qui défendent l'égalité et les droits de l'homme à des sanctions encore plus sévères. Les mesures prises par les autorités pour augmenter le prix à payer pour protester contre le port du voile obligatoire, notamment en privant les femmes et les filles de leur droit à l'éducation, s'inscrivent dans un contexte de déclarations trompeuses, vagues et contradictoires visant à détourner l'attention de la communauté internationale et à présenter une image "adoucie" des formes extrêmes de discrimination fondée sur le sexe et de violence à l'égard des femmes.

Iran : Deux hommes fouettés en public à Sirjan pour avoir bu de l'alcool
mohabatnews.com, 12 avril 2023 
"Le recours prolifique des autorités aux châtiments corporels, y compris la flagellation, l'amputation et la cécité, met en évidence l'inhumanité d'un système judiciaire qui légalise la brutalité.
Deux hommes ont été fouettés en public dans un complexe récréatif de la ville de Sirjan, pour avoir bu de l'alcool, a annoncé le 9 avril le procureur de Sirjan, Mojtaba Ghadimi. M. Ghadimi a précisé que les deux hommes ont également été condamnés à deux mois de prison et à 280 heures de service public. L'agence de presse gouvernementale officielle IRNA a déclaré qu'une vidéo des deux hommes buvant de l'alcool près d'un lac avait été mise en ligne. La consommation d'alcool est interdite en Iran et passible de flagellation et d'amendes.
 En vertu de la législation iranienne, plus de 100 "délits" sont passibles de flagellation. Celles-ci couvrent un large éventail d'actes, allant du vol,  de l'agression, du vandalisme, de la diffamation et de la fraude à des actes qui ne devraient pas être criminalisés du tout, tels que l'adultère, les relations intimes entre hommes et femmes non mariés, la "violation de la morale publique" et les relations sexuelles consensuelles entre personnes du même sexe.
Un grand nombre des personnes fouettées en Iran sont des jeunes de moins de 35 ans qui ont été arrêtés pour des activités pacifiques telles que manger en public pendant le ramadan, avoir des relations en dehors du mariage et participer à des fêtes mixtes. Ces activités sont protégées par les droits à la liberté de croyance, de religion, d'expression et d'association et ne doivent jamais être criminalisées.
En tant que partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), l'Iran est légalement tenu d'interdire la torture et les autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Toutefois, la législation iranienne continue d'autoriser les châtiments corporels interdits au niveau international, notamment l'amputation, la lapidation et la flagellation, et prétend les justifier au nom de la protection de la morale religieuse

Au moins 458 entreprises fermées pour imposer le port du hijab
HRANA, 8 avril 2023
Depuis la mi-mars, les services de l'État iranien ont fermé au moins 458 entreprises, dont des centres de loisirs,
des restaurants, des hôtels et deux centres commerciaux, au motif qu'elles n'avaient pas respecté l'obligation de porter le hijab sur leur lieu de travail. Toutefois, les experts juridiques affirment que ces attaques contre les entreprises et les activités économiques ne reposent sur aucune base juridique. Néanmoins, le parlement a l'intention d'adopter un plan visant à exercer une pression encore plus forte sur le secteur privé.

Iran : des caméras "intelligentes" pour sanctionner les femmes non voilées
AFP/Le Figaro, 8 avril 2023
La police iranienne a annoncé samedi qu'elle allait avoir recours à de la technologie "intelligente" dans les lieux publics pour repérer les femmes qui violent le code vestimentaire imposé dans la République islamique.
"La police prendra des mesures pour identifier les contrevenantes en utilisant des outils et des caméras intelligents dans les places et les voies publiques", a indiqué la police dans un communiqué publié par les médias. Ensuite, la police "enverra les preuves et des messages d'avertissement aux femmes qui violent la loi sur le hijab" afin de "les informer des conséquences judiciaires en cas de récidive", ajoute-t-elle. Cette mise en garde intervient au moment où de plus en plus de femmes défient le code vestimentaire obligatoire en Iran, notamment le port du voile, depuis le début des manifestations déclenchées par la mort en détention, le 16 septembre, de Mahsa Amini, arrêtée pour infraction au strict code vestimentaire.
La semaine dernière, une vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux montrait un homme invectiver deux femmes sans voile puis leur verser sur la tête un pot de yaourt. Les autorités judiciaires ont annoncé avoir ordonné l'arrestation de deux femmes et de leur agresseur. Fin mars, le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejei, avait averti que toutes les personnes qui enlèvent le voile seraient "punies".
-Le gouverneur de Hamadan ordonne de ne pas fournir de services bancaires aux femmes ne portant pas le hijab (Site officiel entekhab.ir, 7 avril 2023)
-Selon le pouvoir judiciaire iranien, les personnes qui violent le hijab sont alliées avec les services d’espionnage étrangers (Iran Wire, 7 avril 2023)

Sakineh Parvaneh arrêtée pour la 2ème fois en moins d’un mois
women.ncr-iran.org, 6 avril 2023
Sakineh Parvaneh, citoyenne kurde originaire de Machhad, a été de nouveau arrêtée le mardi 4 avril 2023, après avoir été convoquée au bureau du procureur général et révolutionnaire de Machhad.
C’est la deuxième fois qu’elle est arrêtée en moins d’un mois pour des raisons non divulguées.
Cette prisonnière politique kurde purgeait la quatrième année de sa peine lorsqu’elle a été libérée de la prison de Vakilabad à Machhad le 15 février 2023.
Selon des informations diffusées sur les médias sociaux, les Gardiens ont confisqué tous les documents d’identité et d’état civil de Sakineh Parvaneh il y a environ quatre ans.
Bien qu’elle ait été libérée de prison, ses documents ne lui ont pas été rendus…
Alle a subi des pressions de la part du Corps des gardiens de la révolution islamique pour qu’elle fasse des aveux forcés contre elle-même.

Une femme et un homme exécutés à Ispahan
HRANA, 6 avril 2023
Le 19 mars 2023, dans le silence des médias, la sentence de mort d'un homme et d'une femme condamnés au qesas dans des affaires distinctes sous l'accusation de "meurtre délibéré" a été exécutée à la prison de Dastgerd à Ispahan. Hassan Bahmani et Maryam Najjar. Hasan Bahmani est détenu depuis quatre ans et Maryam Najjar, accusée d'avoir tué son mari il y a trois ans, a été condamnée à mort. Ces deux prisonniers ont été transférés de la prison de Najafabad à la prison de Dastgerd pour exécuter la sentence. Bien que près de trois semaines se soient écoulées, l'exécution de ces deux prisonniers n'a pas été annoncée par les médias iraniens ou les sources officielles.

Le plan de "rappel verbal" pour maintenir le hijab dans le métro de Téhéran a été lancé
Agence de presse officielle Mehr, 4 avril 2023
Afin de faire respecter le hijab autant que possible dans le métro de Téhéran, le projet "Le rappel verbal est un
devoir public" a été mis en œuvre dans la ville souterraine de la capitale. La société d'exploitation du métro de Téhéran et de sa banlieue a annoncé : »Conformément aux demandes du noble peuple iranien concernant la question du hijab, le projet "Avertissement verbal, devoir public" a été mis en œuvre dans les stations de métro de Téhéran et de sa banlieue à partir d'aujourd'hui«. 

Iran : Le Conseil des droits humains de l'ONU dénonce le nombre croissant d'exécutions
AFP/Le Figaro, 4 avril 2023
Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a dénoncé mardi le nombre croissant d'exécutions en Iran, y compris celles liées aux manifestations qui ont secoué le pays pendant des mois.
L'organisation onusienne a approuvé une résolution exprimant sa «profonde préoccupation face au nombre croissant d'exécutions, y compris celles d'individus condamnés à mort pour leur participation supposée aux récentes manifestations».
Le texte étend également le mandat du rapporteur spécial de l'ONU sur les droits humains en Iran, Javaid Rehman, pour une année supplémentaire. Il a été approuvé par 23 des 47 membres de ce conseil. Seize membres se sont abstenus et huit ont voté contre, dont Cuba, la Chine, le Pakistan et le Vietnam. 
Cette résolution se fait l'écho de la préoccupation grandissante quant au nombre élevé d'exécutions en Iran et réitère la forte condamnation de la communauté internationale à l'égard de la sévère répression lancée par le régime iranien après les imposantes manifestations démarrées en septembre dernier. Selon l'Organisation des droits humains en Iran, basée en Norvège, au moins 144 personnes ont été exécutées dans ce pays cette année.

Dernière liste de journalistes emprisonnés en Iran
HRANA, 3 avril 2023
Au cours des six derniers mois, un grand nombre de journalistes iraniens ont été arrêtés, emprisonnés ou convoqués, principalement pour avoir publié des documents relatifs aux manifestations de 2022-2023 et à l'empoisonnement des écoliers.ères. Ces mesures sont critiquées comme un exemple de la suppression des libertés sociales et civiles dans la République islamique. Au cours des dernières décennies, les institutions sécuritaires et judiciaires de la République islamique ont tenté de supprimer la liberté de pensée et d'expression pour diverses raisons. L'arrestation et la condamnation de reporters et de journalistes en Iran sont considérées comme l'une des violations des libertés sociales et civiles. Au moins 19 d'entre eux sont toujours en prison :
Nilofar Hamedi - Elahe Mohammadi - Alireza Jabbari Darestani - Vida Rabbani - Maliheh Darki - Farzaneh Yahyaabadi - Farkhondeh Ashuri - Siamand Mohtadi - Ziba Omidifar - Maral Dar-Afarin - Melika Hashemi - Amir Maskani - Seyed Ali Portbatabaei - Morteza Haq Bayan - Mohsen Rawari - Pouria Mahdavi Moqaddam - Iman Behpasand - Mohsen Ahmadizadeh - Mohammad Zare Fomeni

48 citoyens kurdes exécutés au cours des trois premiers mois de 2023
Hengaw, 2 avril 2023
Au cours des trois premiers mois de 2023, au moins 48 prisonniers kurdes ont été exécutés dans les prisons du Kurdistan et d'autres villes iraniennes. Cette statistique équivaut à 34 % du total des exécutions qui ont eu lieu en Iran au cours des trois derniers mois. Au cours de cette période, au moins 141 prisonniers ont été exécutés dans l'ensemble du pays. Cette statistique montre une augmentation de 270% des exécutions de prisonniers kurdes par rapport à la même période en 2022, où 13 exécutions avaient eu lieu.
Répartition par chef d'accusation
Politique : 3 cas, soit 6 % de l'ensemble des cas.
Meurtre intentionnel : 16 cas, soit 33,5 % de l'ensemble des cas.
Stupéfiants : 27 cas, soit 56% de l'ensemble des cas.
Vol : 2 cas, soit 4,5 % de l'ensemble des cas.


"Sept hivers à Téhéran" : le sort tragique de la jeune iranienne, Reyhaneh Jabbari, pendue en 2014
AFIF, 1er avril 2023
Le film de la réalisatrice allemande Steffi Niederzoll sur les écrans français depuis le 29 avril, retrace le combat de la famille de Reyhaneh Jabbari,  27 ans, accusée d’avoir poignardé à mort l’homme qui tentait de la violer. Son agresseur est membre des services secrets de la République islamique . Elle a passé sept hivers en prison à Téhéran avant d’être exécutée, en 2014 après une instruction biaisée.

Arrestation massive de citoyens baloutches dans diverses régions de Zahedan
haalvsh.org, 1er avril 2023
Dans la soirée du 30 mars 2023, les forces militaires et Basij ont arrêté des citoyens baloutches dans plusieurs quartiers de Zahedan. Les forces militaires des quartiers de Karimabad, Jam-e- Jam et Keshavarz ont saisi des voitures et des motos, fouillé des personnes et les ont ensuite arrêtées. Aucune information n'est disponible sur l'identité des détenus à ce jour. 

3626 partisans de l’OMPI arrêtés ou disparus durant le soulèvement en Iran
Secrétariat du CNRI, 1er avril 2023
Selon le rapport de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, depuis le début du soulèvement du 16 septembre 2022 à fin mars, 3 626 partisans de cette organisation ont été arrêtés ou ont disparu, et il n’existe aucune information à leur sujet. Sans compter les milliers de personnes arrêtées durant les manifestations dans les villes et les régions et qui ont été relâchés au bout de quelques heures sans être identifiées ou qui ont réussi à s’échapper des mains du régime.
Les noms des partisans de l’OMPI qui ont été arrêtés pour avoir participé à la fête du feu du dernier mardi de l’année ont été envoyés aux organisations internationales et aux rapporteurs de l’ONU.
Les noms et détails de 3 626 partisans de l’OMPI arrêtés ou disparus sont disponibles au secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne et peuvent être présentés devant n’importe quel tribunal international.
La Résistance iranienne souligne une fois de plus la nécessité pour la mission d’enquête internationale de visiter les prisons en Iran pour y rencontrer les prisonniers du soulèvement et prendre des mesures immédiates pour leur libération.