28 juin 2023

Le pays des droits de l’homme, va-t-il céder aux pressions du régime islamiste violent au pouvoir en Iran?


Alors que des milliers d’Iraniens de la diaspora se préparent à travers le monde pour venir participer au grand rassemblement du 1er juillet à Paris en soutien au soulèvement national mené notamment par les femmes et la jeunesse, certains médias révèlent que le régime de Khamenei secoué dans ses fondements, fait pression sur la France pour l’interdire.

Selon le journal Le Monde daté du 23 juin, le préfet de police justifierait une interdiction par " le contexte tendu résultant du mouvement de contestation et de révolte qui s’est développé en Iran depuis la mort de Mahsa Amini en septembre 2022, et des risques sécuritaires très significatifs auxquels le rassemblement est exposé"

En fait, au moment où les tensions restent élevées entre la France et la théocratie islamiste en raison des activités nucléaires provocatrices de Téhéran, de son ingérence nocive dans la région, de son soutien militaire et politique à la guerre de Poutine contre l'Ukraine et de la répression sanglante de son propre peuple depuis mi-septembre dernier, Emmanuel Macron s'est entretenu pendant 90 minutes par téléphone avec son homologue iranien, Ebrahim Raïssi le samedi 10 juin.

Selon certaines sources diplomatiques et médiatiques, Ebrahim Raïssi a profité de cette occasion pour demander une fois de plus à Paris de prendre des mesures contre les opposants principaux au régime iranien, l'organisation des moudjahidines du peuple d’Iran et le Conseil national de la résistance iranienne, les organisateurs du sommet mondial du 1er juillet à Paris (Place Vauban).

Cette grande manifestation "pour un Iran libre" est organisée en soutien au soulèvement du peuple iranien qui veut mettre fin à la dictature religieuse, désire l’instauration d’une république laïque, démocratique et pluraliste, et rejette toutes les formes de dictature en Iran.

Le mouvement de protestation contre le pouvoir à l’échelle nationale, déclenché par l’assassinat de la jeune Mahsa Jina Amini le 16 septembre par les agents de la police des mœurs à Téhéran, a  ébranlé les fondements du régime violemment répressif du "guide suprême". La réponse du pouvoir fut d’une barbarie rarement vue : plus de 750 Iraniens tués, 7 jeunes manifestants pendus, des milliers arrêtés, emprisonnés, torturés, centains délibérément recevant des balles en caoutchouc dans l’œil pour les rendre aveugles et facilement identifiables, d’autres empoisonnés, des meurtres déguisés en suicides en prison ou après,… Et ces atrocités continuent.

Malgré les coupures d’Internet, la communauté internationale a pu être informée des crimes flagrants commis par les autorités iraniens. Les experts de l’Iran sont unanimes sur l’état explosif de la société iranienne, sur la situation économique désastreuse du pays et la corruption endémique, sur la discrimination institutionnalisée dont sont victimes tout particulièrement les femmes et les filles.

La diaspora iranienne a choisi la France pour se réunir et rendre  hommage aux femmes d’Iran, celles qui résistent depuis quatre décennies à une misogynie outrancière, celles qui sont aux premiers rangs du soulèvement qualifié même de "révolution" par le président Macron.

La France a face à elle un Etat criminel, corrompu, détesté par le peuple, et surtout très affaiblie malgré les activités de sa machine de propagande et sa "diplomatie des otages" visant à intimider les pays démocratique, présidé, sous les ordres du "guide" Khamenei, par Ebrahim Raïssi,  surnommé "bourreau de 88" par les Iraniens pour son rôle direct dans le massacre de  plus de 30.000 de prisonniers politiques dont un tiers des femmes et adolescentes en été-automne de 1988.

Ce régime qui a perdu toute légitimité ne continuant à survivre que par la force des armes et la terreur ne mérite aucune considération même dans le cadre d’une "realpolitik".  Les politiques de complaisances des Occidentaux dans le passé n’ont porté aucun fruit, la théocratie étant incapable de changer de comportement en raison de sa nature médiévale. Elle est condamnée à disparaitre. Il disparaitra par les Iraniens, par les combattants forts de quatre décennies d’une résistance organisée. Nous souhaitons ardemment que la France soit à leurs côtés, au bon côté de l’Histoire. Ce positionnement courageux est aussi dans les propres intérêts à moyen et long terme du peuple français qui ont souffert, eux aussi, des ravages du terrorisme d’Etat iranien.

Par Simin Nouri