Bulletin bimensuel d’informations sur les droits humains en Iran
ASSOCIATION DES FEMMES IRANIENNES EN FRANCE
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Prison de Qarchak = l’Abattoir de la Dignité Humaine et de la Justice Oubliée
D’Evin à Qarchak : l’Exil Politique des Prisonnières
Appel à l’Action
Le transfert des prisonnières politiques d’Evin à Qarchak constitue une stratégie délibérée visant à humilier, affaiblir et faire taire les femmes dissidentes. Il s’agit d’une violation flagrante des droits fondamentaux et d’un acte de torture systématique.
Nous appelons le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, l’Union européenne et toutes les instances internationales à :
. Ouvrir des enquêtes indépendantes sur ces transferts punitifs et disparitions forcées.
. Exiger la libération immédiate des prisonnières politiques et leur transfert vers des lieux respectant les standards minimums.
. Poursuivre en justice les responsables judiciaires et sécuritaires du régime iranien pour ces crimes.
Eté meurtrier à la prison de Qarchak : la vie des prisonnières politiques iraniennes en péril
wncri, 18 août 2025
L’été 2025 a transformé la prison de Qarchak en un symbole accablant de cruauté systémique et de violations des droits humains contre les prisonnières politiques iraniennes. Des informations vérifiées de l’intérieur de l’établissement dressent un tableau accablant d’une crise humanitaire : coupures d’électricité prolongées en pleine chaleur extrême, absence de soins médicaux et conditions de vie inhumaines ont poussé la santé et la vie de dizaines de femmes incarcérées au bord de l’effondrement.
Ces derniers jours, l’électricité dans la section des prisonnières politiques a été coupée jusqu’à 5 heures par jour, aux heures les plus chaudes. Sans climatisation ni même ventilateurs de base.
Le quartier, qui abrite des femmes exilées de la prison d’Evin, ne ressemble en rien à un lieu de vie humaine.
En plus de la chaleur mortelle et des coupures d’électricité, les détenues de Qarchak subissent de graves pénuries d’eau potable et d’infrastructures d’hygiène de base.
De nombreuses prisonnières sont contraintes d’endurer cet environnement infesté de nuisibles pendant des jours, alors même que certaines souffrent de maladies chroniques, de vieillesse et d’une extrême fragilité physique.
Aucun médecin de confiance ni service d’urgence n’est disponible dans la prison.
La prison de Qarchak à Varamin – depuis longtemps tristement célèbre pour ses pratiques abusives – a désormais atteint un état d’effondrement humanitaire total.
Etudiante militante condamnée à 3 ans de prison et à des restrictions sociales
Hengaw, 18 août 2025
Hasti Amiri, militante étudiante à l'Université Allameh Tabataba'i et ancienne prisonnière politique de Téhéran, a été condamnée à 3 ans de prison, à une amende de 53,3 millions de tomans et à des restrictions sociales supplémentaires.
Hasti a été condamnée pour "diffusion de fausses informations" ," propagande contre l'État" et "apparition publique sans voile".
Cette prisonnière politique a également été condamnée à une interdiction de voyager de 2 ans et à une interdiction d'adhérer à des groupes ou organisations politiques pendant 2 ans, à titre de peine complémentaire.
Elle a annoncé sur sa page Instagram que le jugement avait été rendu par contumace en raison de son absence au procès et qu'il lui avait été remis le dimanche 17 août 2025.
Elle avait protesté contre la condamnation à mort de la prisonnière politique kurde Pakhshan Azizi en brandissant sa photo en public.
Prisonnière politique Shiva Esmaeili condamnée à 10 ans de prison
CSDHI/wncri, 18 août 2025
Shiva (Masoumeh)Esmaeili, prisonnière politique et mère de trois enfants, a été condamnée à 10 ans de prison par le tribunal révolutionnaire de Téhéran à la suite de son arrestation en novembre 2020.
Ingénieure en agriculture et résidente de Téhéran, elle a été arrêtée pour des motifs politiques sans transparence juridique et endure depuis des années l’emprisonnement et la résistance derrière les barreaux. Shiva Esmaeili s’est également vue interdire de quitter le pays et d’exercer toute activité politique et sociale pendant deux ans.
Fait significatif, le verdict a été rendu en l’absence de son avocat de la défense et officiellement communiqué le 28 mai 2023. Elle est actuellement détenue dans la tristement célèbre prison de Qarchak.
La pression de l’État ne s’est pas limitée à Esmaeili elle-même : deux de ses enfants, Seyed Mehdi Vafaei Sani et Seyed Ali Vafaei Sani, purgent également leurs peines à la prison d’Evin.
ONU-Iran
Rapporteuse spéciale des Nations Unies : Le cas de Sharifeh Mohammadi illustre clairement l’urgence d’abolir la peine de mort
Iran Focus, 19 août 2025
La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, Mai Sato, a condamné la confirmation par la Cour suprême iranienne de la peine de mort prononcée contre la militante syndicale emprisonnée Sharifeh Mohammadi, qualifiant cette affaire d’exemple flagrant de la nécessité urgente d’abolir la peine de mort.
Le lundi 18 août, Mai Sato a écrit sur le réseau social X que la condamnation de Mohammadi reposait sur l’accusation de "baghi " (rébellion armée) et de liens présumés avec Komala, un "groupe armé" .
Sato cite des informations selon lesquelles Mohammadi aurait été victime de violations des garanties d’un procès équitable, notamment la torture, le refus d’accès à un avocat de son choix pendant les interrogatoires et cinq mois d’isolement cellulaire.
Mai Sato met en avant le cas de Sharifeh Mohammadi pour souligner l'urgence d'abolir la peine de mort en Iran.
Mehsa Akbari exécutée à Chiraz, un jour après l'exécution publique de son mari
Réseaux sociaux, 20 août 2025
L'exécution de Mehsa Akbari, une accusée originaire de Beyram, dans le comté de Larestan (province du Fars), a eu lieu à l'aube du mercredi 20 août 2025 à la prison d'Adelabad, à Chiraz. Cette détenue avait été condamnée à mort avec son mari pour meurtre avec préméditation. Son mari, Sajad Molaei Hakani , avait été exécuté la veille en public dans la ville de Beyram, devant une foule comprenant des enfants.
Avec cette dernière exécution, le régime clérical a pendu cinq femmes entre le 30 juillet et le 20 août, en l’espace de seulement trois semaines.
L’exécution de Mehsa Akbari porte à 29 le nombre de femmes exécutées en Iran en 2025.
Arrêtez de détruire les tombes des victimes des exécutions des années 1980
Amnesty International, 22 août 2025
Les autorités iraniennes détruisent des preuves essentielles des exécutions massives de dissidents au début des années 1980 en construisant un parking sur leurs tombes dans le cimetière de Behesht Zahra à Téhéran. C’est un autre sombre rappel de l’impunité systémique pour les crimes contre l’humanité commis durant cette époque.
Le maire adjoint de Téhéran, Davoud Goudarzi, a admis avec horreur que les tombes du cimetière n° 41 étaient détruites avec l'autorisation officielle des autorités. Cette décision fait suite à des décennies de restrictions cruelles imposées aux familles qui plantaient des fleurs ou réparaient des pierres tombales profanées.
Les fosses communes et les charniers datant des exécutions de masse des années 1980 sont des scènes de crime nécessitant une expertise médico-légale pour leur exhumation et la préservation des preuves. En les détruisant, les autorités dissimulent les preuves de leurs crimes et entravent le droit à la vérité, à la justice et aux réparations.
Amnesty International a déjà documenté la manière dont les autorités iraniennes ont détruit les tombes des victimes des massacres des années 1980 en les détruisant au bulldozer, en construisant des bâtiments et des routes, en déversant massivement des déchets ou en construisant de nouveaux cimetières par-dessus.
Les autorités iraniennes ont également détruit ou profané les pierres tombales des victimes de violations des droits humains plus récentes, notamment des membres de la minorité bahaïe persécutée et des personnes tuées illégalement lors du soulèvement de 2022.
"Ces intrépides qui se sont dressés contre la Tyrannie"
La lettre poignante de Golrokh Ebrahimi Iraee depuis la prison
iranhrs.org/AFIF, 23 août 2025
Golrokh Ebrahimi Iraee, prisonnière politique incarcérée à la prison de Qarchak, a publié le 19 août 2025 une lettre poignante dans laquelle elle met en avant la campagne "Les mardis sans exécutions" qui célèbre sa 82ème semaine. Golrokh y rend hommage à la résistance historique contre la tyrannie et dénonce l’intensification des exécutions en Iran. Iraee relie le passé (coup d’État de 1953) aux luttes actuelles, évoquant les prisonniers politiques, l’enlèvement récent de sept condamnés à Qezelhesar, la menace pesant sur des détenus arabes et la confirmation de la peine capitale de Sharifeh Mohammadi. Elle décrit le coût humain des pendaisons, notamment à travers l’image d’enfants privés de leurs parents.
La campagne "Les mardis sans exécutions", suivie dans 49 prisons, incarne une solidarité croissante des prisonniers en grève de la faim. Par son message, Iraee appelle la communauté internationale à s’opposer à la peine de mort et à soutenir les voix réduites au silence.
83ème semaine de la campagne " Non aux mardis des exécutions" dans 50 prisons iraniennes
Iran HRM/AFIF, 26 août 2025
Le mardi 26 août 2025, des détenus de 50 prisons à travers le pays ont de nouveau rejoint la campagne "Non aux mardis des exécutions" par une grève de la faim. Cette semaine, le nom de la prison de Dehdasht a été ajouté à ce mouvement de protestation, rappelant amèrement qu'aucun coin de l'Iran n'est à l'abri de l'ombre des exécutions.
Dans la déclaration de cette semaine, faisant référence à la vague d'exécutions sans précédent, la campagne réaffirme que "l’exécution n’est pas une solution, elle viole le droit à la vie et elle est un outil de terreur et de répression".
Les prisonniers appellent les institutions internationales, militants des droits humains et l’opinion publique à soutenir la lutte du peuple iranien contre les exécutions.
Une femme de 34 ans parmi les 6 prisonniers exécutés le mardi 26 août 2025
iranhrs.org, 27 août 2025
Six prisonniers, dont une femme, ont t été exécutés dans les prisons de Birjand, Nahavand, Tabriz, Machhad et Kerman
Maliheh Haghi, 34 ans, a été pendue à l’aube du mardi 26 août à la prison centrale de Tabriz.
Elle avait été arrêtée il y a 6 ans pour le meurtre de son fiancé, qui était également son cousin, et condamnée à mort.
Son cas illustre la présence croissante de femmes parmi les exécutés en Iran, un sujet qui alarme les militants. Son procès, jugé inéquitable, a été condamné par les organisations de défense des droits humains et relance les appels à l’abolition de la peine de mort.
Nouvelles accusations contre deux prisonnières politiques
HRANA, 28 août 2025
Les prisonnières politiques Zohreh Sarv et Neda Fotoohi, détenues à la prison de Qarchak font désormais l'objet d'une nouvelle procédure devant le parquet révolutionnaire de Téhéran.
Selon les informations, une récente panne de courant à la prison de Qarchak a conduit certains détenus à scander des slogans de protestation. Suite à cela, la 39e chambre du parquet révolutionnaire de Téhéran a ouvert une nouvelle procédure contre Sarv et Fotoohi, les accusant d'"insulte au Guide suprême".
Zohreh Sarv, 39 ans, active sur les réseaux sociaux sous le nom de "Mah Far", a été arrêtée par les forces de sécurité en août 2022 et condamnée à 7 ans de prison pour "rassemblement et collusion" et "propagande contre le régime"
Neda Fotoohi, résidente de Téhéran, a été arrêtée par les forces de sécurité en octobre 2023 et condamnée à 6 ans et 8 mois de prison pour "propagande contre le régime", "appartenance au groupe Erfan-e Halgheh" et "rassemblement et collusion contre la sécurité nationale" pour avoir participé et encouragé d'autres personnes à participer à des manifestations liées à Mahsa Amini et à son anniversaire.
Une prisonnière exécutée à la prison d'Abhar
HRANA/médias sociaux, 29 août 2025
À l'aube du jeudi 28 août, une femme de 59 ans, accusée du meurtre de son gendre qui menaçait sa fille, a été pendue à la prison d'Abhar à Zanjan.
Identifiée étant Banoo Moghaddam, au lieu d'être soignée après 4 ans de prison et de nombreuses maladies, elle a été condamnée à mort par le tribunal pénal. Elle souffrait également de troubles mentaux au moment de son arrestation.
Conférence à Paris : Dignitaires internationaux condamnent la répression sanglante en Iran
À la mairie du 17e arrondissement de Paris
CSDHI, 29 août 2025
Le 26 août 2025, la mairie du 17e arrondissement de Paris a accueilli une conférence majeure intitulée "L’Iran se soulève contre le régime des exécutions". Cet événement a réuni des personnalités internationales, des juristes, d’anciens ministres et des défenseurs des droits de l’homme pour dénoncer avec force les violations flagrantes des droits humains en Iran. Au cœur des débats : la vague d’exécutions massives, la répression impitoyable des dissidents politiques et les crimes contre l’humanité perpétrés par le régime des mollahs. Tout en évoquant des perspectives d’alternative démocratique, les intervenants ont insisté sur l’urgence de mettre fin à l’impunité et de soutenir les victimes de cette tyrannie
La conférence à Paris rappelle que la répression en Iran n’est pas une fatalité, mais un choix délibéré d’un régime aux abois. Le CSDHI appelle la communauté internationale à intensifier ses efforts pour protéger les dissidents et mettre fin à l’impunité. En soutenant les victimes et en dénonçant ces atrocités, nous contribuons à un avenir où les droits humains prévaudront.
L'Iran a exécuté au moins 841 personnes cette année, selon l'ONU
RFI, 29 août 2025
https://www.rfi.fr/en/international-news/20250829-iran-has-executed-at-least-841-people-this-year-un
Genève (AFP) - Au moins 841 personnes ont été exécutées en Iran depuis le début de l'année, a annoncé vendredi l'ONU, dénonçant "une pratique systématique d'utilisation de la peine de mort comme outil d'intimidation de l'État".
Le bureau des droits de l'homme des Nations Unies a déclaré qu'il y avait eu une " augmentation majeure des exécutions" par Téhéran au cours du premier semestre 2025.
"Les autorités iraniennes ont exécuté au moins 841 personnes depuis le début de l'année", a déclaré la porte-parole Ravina Shamdasani aux journalistes à Genève, précisant qu’en juillet seulement, l’Iran avait exécuté au moins 110 personnes — soit deux fois plus qu’en juillet 2024 . "Le nombre élevé d’exécutions indique un schéma systématique d’utilisation de la peine de mort comme outil d’intimidation de l’État, avec une cible disproportionnée des minorités ethniques (baloutches, kurdes et arabes) et des migrants (afghans )" .
Au cours des six premiers mois de l'année, au moins 289 personnes ont été exécutées pour des infractions liées à la drogue.
La porte-parole a notamment critiqué la mise en scène d'exécutions publiques en Iran, recensant 7 cas depuis le début de l'année, dont certains auraient eu lieu devant des enfants…
Elle a indiqué que 11 personnes étaient actuellement menacées d'une "exécution imminente" en Iran, dont 6 accusées de "rébellion armée" en raison de leur appartenance présumée à l'Organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI), un groupe d'opposition en exil…
ONU-Iran
Appel à l’arrêt des exécutions et à l’instauration d’un moratoire sur la peine de mort
Ohchr, 29 août 2025
« Selon les informations recueillies par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), les autorités iraniennes ont exécuté au moins 841 personnes depuis le début de l'année et jusqu'au 28 août 2025, ignorant ainsi les multiples appels à rejoindre le mouvement mondial pour l'abolition de la peine de mort.
11 personnes sont actuellement menacées d'exécution imminente : six d'entre elles sont accusées de « rébellion armée » en raison de leur appartenance présumée au groupe des Moudjahidine du peuple (OMPI), et 5 pour leur participation aux manifestations de 2022. Le 16 août 2025, la Cour suprême a confirmé la condamnation à mort de la militante des droits des travailleurs Sharifeh Mohammadi.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, appelle une fois de plus l'Iran à imposer un moratoire sur l'application de la peine capitale, en vue de son abolition. »