Journée mondiale contre la peine de mort
2025
"Aujourd’hui,
nous nous rassemblons, comme chaque année, pour rappeler que la peine de mort
est une tache sur la conscience de l’humanité. Pour affirmer, une fois
de plus, que nulle idéologie, nulle religion, nul pouvoir ne peut justifier
que la vie d’un être soit ôtée au nom de la justice.
Cette
année encore, le régime iranien incarne la cruauté à son paroxysme.
Le
nombre d’exécutions atteint des sommets effrayants, un record de pendaisons
depuis le début de l’année - souvent à l’issue de procès expéditifs, sans
défense réelle, parfois pour des faits qui n’auraient jamais dû être
criminalisés.
Mais,
sous cette dictature religieuse, la mort ne se limite pas à la potence.
Elle
s’insinue dans les murs des prisons, dans le corps et dans l’esprit des
détenus. Le refus de soins médicaux, les conditions d’hygiène déplorables et
inhumaines, la torture physique et psychologique… constituent une autre forme
d’exécution - lente, invisible, mais tout aussi meurtrière.
Le
mois dernier, trois femmes détenues à la tristement célèbre prison de Qarchak
ont perdu la vie : Maryam Shahraki, Soudabeh Asadi et la prisonnière politique Somayeh
Rashidi.
Elles
ne sont pas mortes d’une maladie incurable, mais d’indifférence organisée,
de cette volonté délibérée d’éteindre, peu à peu, celles et ceux, qui osent s’opposer,
dénoncer, protester.
Les
prisonnières politiques, en particulier, subissent un double châtiment : punies
pour leurs convictions et punies leur courage, parce qu’elles continuent de
résister.
Le
9 octobre, certaines détenues transférées de la prison d’Evin à Qarchak après
l’attaque israélienne du 23 juin, ont été renvoyées à Evin.
Mais
la prisonnière politique de longue date Maryam Akbari Monfared reste enfermée
à Qarchak aux côtes de détenues de droit commun, en violation flagrante du
principe de séparation des prisonniers.
Maryam
est emprisonnée depuis 16 ans, sans un seul jour de permission, pour
avoir osé réclamer justice pour ses 3 frères et sa sœur - membres martyrisés de
l’OMPI - exécutés dans les années 1980.
La communauté internationale doit montrer à Maryam, et à tous les autres
prisonniers de conscience en Iran, qu’ils ne sont pas oubliés.
Leurs voix, leurs appels, leurs souffrances doivent être entendus, relayés, soutenus.
Quant à nous, nous continuerons sans relâche à dénoncer les crimes de la théocratie criminelle et misogyne de Khamenei, et à rappeler que la peine de mort - qu’elle soit rapide ou lente -doit cesser."
Intervention d'AFIF au Rassemblement à Paris contre la peine de mort en Iran
le 11 octobre 2025
Place Joachim-du-Bellay / Fontaine des Innocents